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 Mission, les marchands de Taki - Ryuuketsu

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Gekei Takoyaki
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Message(#) Sujet: Mission, les marchands de Taki - Ryuuketsu Mission, les marchands de Taki  - Ryuuketsu EmptyMer 14 Déc 2016 - 16:56

Citation :
Vous êtes appelés pour escorter un convoi commercial entre Taki no Kuni et Tori no Kuni. Le voyage sera long, et parsemé d'embûches, très certainement. Votre mission est de protéger la cargaison, et de faire en sorte que les marchands comme leur marchandise arrivent à destination sains et saufs, et sans dommages.
@Mamoru Ryuuketsu


Le jour commençait à peine à percer dans les cieux, quand l’ombre de la silhouette de l’hybride sous son manteau capuchonné avait fini de s’approcher de ce bâtiment-là, où il lui avait été tenu de se rendre. Elle ajustait alors son vêtement pourpre qui face au vent laissait s’infiltrer le froid malgré sa longueur et de son regard de braise, elle inspectait le quartier de la ville toujours endormi. C’était si calme, mais cela ne saurait durer. Aux premiers bruits des signes de vie, la créature disparaissait à l’intérieur, là elle y trouvait des bureaucrates de tous genres, pour la plupart encore à peine réveillés. Une vie bien ennuyeuse à laquelle, elle n’aspirerait jamais. Quant à elle, elle avait pratiquement voyagé toute la nuit par souci de tranquillité.

~ Le Gouverneur de Taki m’envoie.

Une vérité dont elle se serait bien passée, mais le Maître avait jugé qu’il était une nécessité pour la bête de servir aussi l’empire. Ou peut-être était-ce une punition pour l’éloigner de son antre dans laquelle, elle avait trop tendance à se laisser allez, sans plus se soucier du temps ou de ses devoirs shinobi. A moins qu’il n’avait une énième idée en tête, avec lui c’était difficile à savoir, et la bête n’aimait pas si attarder, au final de toute façon tout finissait par se faire tel qu’il en avait décidé. On la sondait un petit instant avec perplexité avant de l’envoyer à l’intéressé, à qui elle répétait la même phrase, sans aucune syllabe de plus en remettant la missive du Maître qui semblait une requête. Ce n’était pas la première fois qu’elle se rendait à la capitale, ni même sa première mission à vrai dire, pourtant cette fois, plus précisément que les autres l’agaçait particulièrement. Peut-être parce que le Maître s’en allez en guerre sans elle très prochainement ? Se refaire la main avant de devoir garder Taki avec kaya avait il dit et surtout son passage préféré : d’en profiter pour récupérer des collations ou peut-être même mieux encore. Des paroles énigmatiques qui avaient suffi à la rendre coopérative.

~ Bien, rend toi aux portes de la ville à midi. D’ici là je t’aurais envoyé ton partenaire, il s’agira d’une mission d’escorte entre Taki et Tori pour des marchands et leur marchandise. Je suppose qu’il n’est pas nécessaire de te faire un dessin. File, j’ai du travail.

Et ainsi, elle quittait les lieux pour rejoindre la ville, à son tour d’être perplexe. Quel intérêt de se rendre ici pour repartir à Taki ?... Il y avait forcément une raison à ça et si la matinée ne lui apportait rien de bien concret, sa dernière idée résidait dans le choix de son partenaire qu’elle patientait aux portes de la ville à l’heure convenue. Qu’avait donc encore ce fou de Gouverneur derrière la tête ?
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Mamoru Ryuuketsu
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Message(#) Sujet: Re: Mission, les marchands de Taki - Ryuuketsu Mission, les marchands de Taki  - Ryuuketsu EmptyJeu 15 Déc 2016 - 13:52

  • C'était une nuit torride et caniculaire. Cette prédation nocturne, dans laquelle je poursuivais une proie alléchante, a été interrompu par un climat inhospitalier, une chaleur ardente. J'ai voulu mathématiquement repérer la source de cette chaleur, elle-même source de tous mes maux – car, au final, mon insatiété s'était exacerbée, signifiant par-là que, à tout moment, je pourrais perdre le contrôle de moi-même. Mais, en vain, plus j'y partais à sa rencontre, automatiquement elle creusait un fossé, un trou béant: que me veut-elle dissimuler ? J'ai émis l'hypothèse irréaliste qu'elle est environnée par une richesse monétaire qui vaut de l'or. Cette cupidité, qui m'était caractéristique, sentait l'odeur saisissante de la monnaie, entendait le doux bruit relaxant de l'entrechoquement de monnaies contenues dans une bourse. J'ai eu le réflexe de me diriger pressément en direction de cette mine d'or : je m'y voyais déjà déambulant dans un manoir, savourant une myriade de nourriture sanguine, sauvegardant le savoir-faire des démonistes. Serait-ce un cadeau divin pour mon zèle  ? C'était évident mais il s'avérait que c'était bien trop beau pour être vrai. En arrivant sur les lieux, je constatais l'absence de gloire, de richesse mais un environnement boisé, buissonné, analogue aux forêts dévastées par les végétations épineuses que raffolent les sorcières. Il s'en suit une séquence émotionnelle. Je larmoyais, je m'apitoyais sur mon sort tout en prenant un breuvage sanguin appétissant, récolté sur des villageois enragés : on pouvait encore y sentir leur délicieuse colère dans leur sang bouillonnant. C'était rafraîchissant. Et, de cette dégustation, il en résulte nécessairement un moment de somnolence.

    Mes yeux se tournaient en direction de l'aurore boréale qui se mouvait dans l'immensité des cieux, tout en contemplant la danse céleste des astres qui glorifiaient les dieux : c'était un spectacle éminemment divin. Pour parfaire cette fantasmagorie, j'y ajoutais ma touche personnelle en giclant le sang empâté dans mon artère. Et, par conséquent, par le biais d'une projection astrale imaginée, je me mettait à danser sous l'effet de la transe, dans un état d'ivresse spirituelle. Mes démons suivirent mon exemple, tournoyant autour de moi, par euphorie et par amour du divertissement. L'enchaînement monotone de ces mouvements harmonieux eut un effet soporifique, comme je l’espérais : les bras de Morphée m'ont accueilli avec hospitalité. C'est la fin douce d'une journée éprouvante.

    À l'aube, les roucoulements des tourterelles, agrippées sur les branches mortelles d'arbustes épineux, étaient un réveil agréable et adoucissant. Même si des insectes parasites prenaient plaisir à se faufiler, à déambuler dans ma chevelure hirsute. Ce qui m'amena à combattre ma paresse et à me mettre debout pour, encore une fois, vagabonder dans cette forêt vaste à la recherche d'activités distractives. Des heures de marche et d'errance mais rien ne se passait, il y avait un calme stupéfiant, que le bruit cacophonique des zéphyrs rafraîchissants qui m'assourdissait. C'était, tout compte fait, lassant cette solitude, cette vie d'ermite, sans aucune compagnie pour partager des histoires terrifiants, mes aventures et mes mésaventures. Un moment rare de larmoiements et de mélancolie pour un supposé vampire sempiternellement assoiffé de sang. Mais, à la consultation de mes démons, il y aurait un renversement de situation, une panacée qui ne tarderait pas à se manifester. Un émissaire du gouverneur de Taki se présenta à moi, prêt à claironner, je ne sais pourquoi, une mission de haute importance. Je fus enthousiasmé, je fus revigoré. Mes yeux s'éclairèrent. L'épuisement qui se lisait sur mon visage fut aussitôt supplanté par une puissante énergie. En effet, j'ai toujours été stimulé par les missions que me donnait mes supérieurs. Et, en parallèle, il précisa l'itinéraire à prendre : retrouver ma partenaire à la capitale, puis partir en direction de Taki no Kuni, d'où je suis originaire. Partenaire ? Une partenaire qui plus est ? C'était mon jour de chance et de malchance : il fallait que je fasse un effort monstre pour ne pas succomber à l'envie de la vider de son sang. C'était un défi supplémentaire compliqué, qui évaluerait ma capacité à refouler mes désirs et, implicitement, à déterminer si, oui ou non, je pouvait nouer des liens sociaux et affectifs avec mes collègues.

    À la suite d'une marche épuisante, du fait d'une route délabrée et des raccourcis énergivores, je foulais enfin le sol de la capitale. Spontanément, je partais à droite et à gauche en vue d'identifier ma partenaire et, sûrement, c'était des quiproquos à tout va. Tantôt j'étais éperdument persuadé que, dans les jeunes filles qui m'observaient de manière attendrissante, se trouvait ma partenaire tantôt, par incrédulité, j'étais convaincu qu'elle se trouvait dans le groupe des personnes qui me dévisageait. Mais, en vain, ces tentatives se sont soldées par un échec. Nécessairement, j'abandonnais mes efforts, me reposant dans un endroit reculé. J'observais les passants, m'extasier sur cette pléthore de nourriture sanguine qui se mouvait avec innocence et grâce, je me léchais mes babines de fait. Toutefois, une morphologie féminine très atypique se dressait devant moi. Certainement, c'était cette jeune femme à tentacules qui était ma partenaire. De fait, je l'aborda.

    « Intuitivement, en croisant votre regard, j'ai deviné les raisons de votre présence : vous attendez patiemment que votre partenaire de mission se manifeste. Me trompais-je ? Si ce n'est pas le cas, je me présente : je suis Ryuuketsu, plus connu sous le nom de « vampire de l'empire », le cauchemar des uns et des autres. Je vous informe que, de mon côté, je suis à la recherche, inlassablement, de ma partenaire pour que je puisse débuter la mission qui m'a été confié : ne pensez-vous pas que nous sommes coéquipiers ? J'en suis convaincu. Et, de ce fait, il est temps de prendre la route avant que ma bestialité ne surgisse à cause d'une appétence alimentaire :'il en résulterait un carnage, une hécatombe, un bain de sang.»


Dernière édition par Mamoru Ryuuketsu le Jeu 15 Déc 2016 - 17:14, édité 1 fois
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Gekei Takoyaki
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Message(#) Sujet: Re: Mission, les marchands de Taki - Ryuuketsu Mission, les marchands de Taki  - Ryuuketsu EmptyJeu 15 Déc 2016 - 16:32


La chaleur du soleil pourtant timide à son zénith, lui caressait la peau du visage et la bête ne portait attention aux troupeaux d’humains qui vagabondaient tout autours. Ici et aujourd’hui, il n’avait aucun intérêt, puis comme elle n’était pas à Taki, aucun besoin de donner le change pour sauvegarder l’image du Maître, même si il fallait malgré tout se priver de les goûter. L’attente la lassait un peu et en essayant toutefois d’être discrète, la bête laissait s’échapper un tantinet ses tentacules pour leur offrir un bain de soleil à eux aussi. Ses appendices appréciaient, elle aussi ainsi, et si le monstre était des plus affirmatifs quant à sa nature, assumer sa singulière apparence loin du Maître lui était encore quelque chose de difficile. Pourtant, elle ne regrettait pas son choix de dévoiler son fascié. Lorsqu’elle avait ôtée cette capuche, une voix l’interpellait et elle tournait sans empressement la tête vers sa direction. Il était enfin là, tout au moins aussi particulier qu’elle aux premiers abords, bien plus encore quand il additionnait ses mots pour converser. Le mot vampire percutait dans son esprit comme un rappel de quelque chose qu’elle avait déjà pu entendre. C’était peut-être le Lumineux qui l’avait désigné ainsi en l’observant se nourrir les premières fois. Voilà qui remontait à loin et qui avait le don de tarauder son esprit. Enfin la liaison dans son esprit se faisait. La folie savait se montrer appréciable et la bête ne tentait même pas de cacher son sourire satisfait.

~ Le vampire ? Un sobriquet dont on t’a acculé parce que tu bois du sang peut-être ? Humain… ?

Son ton était léger, mais son envie de réponse affirmative des plus sérieux. Mais il ne fallait pas se précipiter à cause de cette envie de trouver un alter-ego, si ça se trouvait il ne serait que déception avec un effet de style. Dans le cas contraire… Une précieuse mise en relation dans ce monde de surface, une sorte d’alter-ego pour qui l’hybride ne se faisait pas prier en l’invitant d’un geste de la main à la suivre.

~ Je suis Takoyaki, on ne me nomme pas dans l’empire et c’est très bien ainsi. Cela lui laissait plus de liberté pour ses carnages. On nous offre le temps d’un trajet pour faire connaissance si tu veux mon avis. Comme c’est intéressant. Je vis à Taki, donc cette partie du trajet sera simple pour moi. Normal quand on était comme une ombre avec son gouverneur… Mieux que ça, sa bête. Est-ce que tu connais Taki ? Ou bien Tori ? Je n’ai jamais mis encore les pieds au second.

Enfin, maintenant qu’ils allaient à nouveau attirer l’attention en se déplaçant, la créature s’exerçait comme dans un rituel religieux à perdre de la vue de tous ses attributs animal. Sous ses cheveux, puis sa large capuche où ne transperçait plus que le grenat de son regard malicieux.

~ Tu as une étincelle de prédateur dans le regard. Quelque chose qui ne pouvait s’acquérir, quelque chose d’inné dans un instinct primitif assumé. Fais-tu réellement parti des hommes ?

Ou était-il perdu entre deux mondes avec lesquels il se devait de composer. Puis enfin, elle s’écartait de la route, nul besoin de ce sentier tout tracé, ils coupaient à travers les bois. Les loups en théorie, ne s’entredévoraient pas entre eux il paraissait et pourtant, il y avait un son de vérité dans la dernière phrase qu’il avait prononcé devant les portes. Les bains de sang avaient leur condition sur son territoire qu’elle protégeait, qu’importe les actes en dehors des terres de son Maître, elle n’en avait rien à faire, seuls ceux sur le sol de Taki lui importait.

~ Plus que tout, ce qui énerve mon Maître le Gouverneur de Taki, ce sont les pertes civils dit « innoncents ». Chez nous, subsiste ce qui se nomme avec frayeur dans les légendes locales, la Purge. Un citoyen inutile est un repas éventuel, un criminel une proie de chasse. Un traître… Elle se stoppait pour son met favoris. Une offrande du Maître. Ceux-là sont en général des friandises gratuites amenés à tes pieds parfois. Et moi, je suis celle qui chasse.

Si imposture il y avait, tous ces dires ne feraient aucun sens, mais dans le cas contraire, il saurait faire échos dans un esprit avisé.

~ C’est un très grand garde-manger pour un si petit estomac, alors ça me prend beaucoup de temps.

Il n’y avait pas de notion de convenance ou retenu pour la bête, juste des volontés qu’elle choisissait d’assouvir ou non. Dans la vie, comme dans le choix de leur chemin cet après-midi là, elle n’aimait faire aucun detour.

~ Le hasard n’a rien à voir avec notre rencontre d’aujourd’hui, mais je suppose que tu l’avais déjà compris.

Et ça la ravissait énormément, à ne pas en douter.
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Message(#) Sujet: Re: Mission, les marchands de Taki - Ryuuketsu Mission, les marchands de Taki  - Ryuuketsu EmptySam 17 Déc 2016 - 12:36

  • Au moment où nos regards se sont croisés, cette interpénétration par la perception, on savait, d'ores et déjà, que nous serions en symbiose : nos points communs, nos points de convergence étaient indénombrables, une infinité. Alors, cette femme tentaculaire était, à mon sens, mon reflet féminin, du fait de la cruauté et de la bestialité qu'elle dégageait, de l'expression ambivalente de son visage qui dissimulait, non sans ingéniosité, sa part d'ombre. Cette double facette, de femme démoniaque et de femme douce, était fascinante et admirable: elle excellait dans l'imitation, le mimétisme des gestuelles propre à la femme douce, tant rêvée par le sexe opposé. Il en était presque impossible de discerner le paraître de l'être. De qui a-t-elle hérité de ce talent de comédienne ? La singularité de ma partenaire était patente et, conséquemment, je glissais un sourire de réjouissance, en repensant aux trajets fastidieux qui nous attendait. C'était le moment opportun pour nouer des liens affectifs avec cette kunoichi énigmatique. Après que j'ai terminé mon discours de présentation, ma volonté était d'engager une conversation volontairement interminable, centrée sur ses centres d'intérêt en vue de dresser son portrait psychologique ; bref, cerner sa personnalité. Simultanément à ma velléité de l'aborder, ma coéquipière pris les devants, sans bégayer, avec beaucoup d'aisance, frôlant la désinvolture.

    « Le vampire ? Un sobriquet dont on t’a acculé parce que tu bois du sang peut-être ? Humain… ? »

    « Ce n'est pas une étiquette que l'on a placardé sur mon visage de manière anodine. C'est un titre auto-proclamé qui rend compte du vampirisme clinique que j'ai hérité de mes géniteurs. Cette physiologie particulière modifie mes habitudes alimentaires, m'obligeant à m'adonner aux meurtres, à nourrir et stimuler des pulsions meurtrières : je suis un buveur de sang. »

    Cette pathologie innée menait des rapports de conflictualités avec le reste infime d'humanité qui subsistait malgré la permanence de tumultes engendrés par ce vampirisme. En effet, le « Humain », qu'à employer ma partenaire, avait une forte résonance. Sa signification m'échappait. La réalité que décrivait ce terme m'était inimaginable. Et, à compte-goutte, elle était devenu un non-sens : la bestialité supplanta cette once d'humanité affaiblissante. Elle se traduisait par des réactions animales, de bêtes sanguinaires, de prédateurs ; par le fait que l'instinct animal se substitua à l'intuition humaine. Ce qui eut, pour conséquence, un état continuellement famélique, la disparition de la satiété. À noter que c'était une transition imperceptible, car ma tenue vestimentaire était noircissante, dissimulant l'expression de mon visage et voilant la nervosité provoquée par cette transition. Néanmoins, elle s'est interrompue au moment où la jeune femme aux tentacules se mit à se présenter: elle se caractérisait pour terminer avec une question assez banale.

    « Je suis Takoyaki, on ne me nomme pas dans l’empire et c’est très bien ainsi. On nous offre le temps d’un trajet pour faire connaissance si tu veux mon avis. Comme c’est intéressant. Je vis à Taki, donc cette partie du trajet sera simple pour moi. Est-ce que tu connais Taki ? Ou bien Tori ? Je n’ai jamais mis encore les pieds au second. »

    « Taki, à la fois mon lieu de naissance, mon lieu d'apprentissage du démonisme et mon terrain de chasse préféré. Les perles rares y sont récurrents et, par-là, s'en est un luxe pour l'assoiffée de sang que je suis. C'est une révélation osée et précoce mais je suis convaincu que nous sommes dans une même longueur d'onde, n'est-ce pas ? Néanmoins, s'agissant de Tori, je suis un inculte, c'est une ville encore inexplorée pour moi. »


    Elle était d'une grande sociabilité et j'en était admiratif. Dans sa manière de s'exprimer, dans sa manière de se présenter et, enfin, par rapport aux questions posées, je me la représentais, à tort, comme bienfaisante, douce et gentille: l'aura négative qui l'entourait me semblait s'estomper et, même, un leurre, le produit de mon imagination. Il y avait, à me croire, un fossé entre ce qui nous apparaissait à partir de sa morphologie atypique et ce qui faisait sa personnalité. Je fus momentanément trompé par sa comédie manifestement bien joué. En effet, le retour à la réalité s'est amorcée en me rendant compte de sa perspicacité et sa sagacité ; deux aptitudes intellectuelles qui faisaient d'elle une partenaire redoutable : en ressentant la prédation qui submergeait mon âme, elle perça à jour ma véritable identité. Allant de mal en pis, la question rhétorique qui suivit sa dernière remarque était percutante : « Fais-tu réellement partie des hommes ? ». Mes dernières cogitations et élucubrations existentielles étaient embarrassantes et, de nature à dénier des éléments susceptibles de me traumatiser, j'ai dû la renvoyer vers ma dernière réponse pertinente : « je suis morphologiquement humain mais physiologiquement animal ». Plus clairement, je suis une bête dans un corps d'humain, s'occupant des caprices et des sévices des divinités maléfiques : « La cruauté est mon essence », rajoutais-je.

    Néanmoins, je fus offusqué et ébranlé quand, à mon insu, j'apprenais l'existence d'une réglementation, d'un texte de loi qui identifiait et distinguait les proies potentiellement consommables et ceux que l'on pourraient qualifier « d'intouchables ». Et, le cas échéant, soit braver les interdits, serait redevables je le suppose, d'une sanction punitive sévère. Cette ingérence du gouverneur et, par conséquent, l'empire dans mes habitudes alimentaires, m'imposant des proies à manger et à ne pas manger, est littéralement liberticide. Toutefois, même si je n'ai pas de langue de bois, le silence était d'or : elle est subordonnée et loyale à son « Maître ». Dès lors, j'entrepris de faire un mouvement de la tête en guise d'affirmation et de bonne réception du message mais cela, pour l'instant, hypocritement : comment puis-je me résigner à suivre ses ordres, si je ne suis pas au courant de l'identité du gouverneur de Taki et, par extension, l'empereur ? L'affaire est à suivre. Néanmoins, ce sentiment d'indignation fut contrebalancer par le terme « friandise gratuite » et l'antithèse entre « le grand garde-à-manger » et « le petit estomac » dont forcément je devinais le message implicite.

    « J'étais éperdument persuadé qu'il y avait en toi une certaine anthropophagie, une férocité, une bestialité : serais-tu mon alter ego ? Pour te parler franchement, une forte appétence alimentaire s'est manifesté après que tu es évoquée « le grand garde-à-manger ». Voudrais-tu, avec moi, planter tes crocs, déchiquetés, lacérer, te gorger de citoyens inutiles ? Mais, avant, il y a une chose que je voudrais savoir : d'où vient ce comportement bestial ? Et, si ce n'est pas indiscret, le fait que tu te nourris exclusivement de chair humaine est-elle innée ? »


Dernière édition par Mamoru Ryuuketsu le Jeu 29 Déc 2016 - 14:55, édité 2 fois
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Message(#) Sujet: Re: Mission, les marchands de Taki - Ryuuketsu Mission, les marchands de Taki  - Ryuuketsu EmptyDim 18 Déc 2016 - 23:45


~ L’homme prédateur de lui-même. Quelle créature imparfaite. Si ton organisme est différent, la réponse est probablement la même pour nous deux. Une prédisposition ?

L’ultime question en revenait à celle de toujours concernant son existence. Y avait-il curiosité quand le loup mangeait le lapin ? Non, il s’agissait d’une chaîne naturelle acquise dans la conscience des hommes, et c’était bien au final de cela qui s’agissait.

~ Ne sois pas aussi naïf qu’ils ont pu l’être. Tu poses cette question seulement parce que tu me regardes avec tes yeux, les mêmes qui capturent ma similarité humaine. C’est pour ça qu’ils m’ont imaginé des leurs. Ils sont juste simple à imiter et abuser. Elle ouvrait un peu la bouche pour dévoiler le bec du poulpe, cette particularité tapie dans sa mâchoire fictive. Pourrais-tu soupçonner que je viens du fond des mers, là où en petite communauté, ma vie se résumait à assouvir des instincts basics de survie, nul besoin d’interaction sociale. C’est l’humain qui m’a chassé le premier, délogée de mon foyer, avant de faire la bêtise de s’imaginer être mon prédateur. Un tort et ma chance a été ma capacité d’adaptation et une alliance intéressée. Cela ne se résume qu’à cela. Ils se sont désignés eux même pour être mon nouveau régime alimentaire. Puis… Ils sont abondants et ça me rend utile, facilite mon confort.

Une explication simple et fraîche, la bête n’était pas rancunière, elle voulait juste remettre les choses à leur place, comme dans son monde et sa logique, manger ou se faire manger. C’était peut-être un orgueil bestial.

~ Je crois comprendre que ton appétit s’est ouvert. Tu comprendras surement mieux si je te montre le garde-manger, si nous nous hâtons, nous aurons le temps de nous y arrêtez et déjeuner ensemble avant de prendre la route. Nous garderons la grande chasse pour Tori donc. Essaie de ne pas oublier les préférences de mon Maître, tu auras tout à y gagner. La patience, contre l’abondance et la sécurité.

Sans davantage laisser de place à la conversation, la bête traçait son chemin vers le banquet qu’elle avait promis, hâtive et vive, sans jamais regarder en arrière, tant pis pour lui s’il la perdait, mais elle n’était pas inquiète. Le faire courir était aussi un bon moyen de le défouler tout en l’attirant à moindre coup dans son antre. A la première ville de la frontière du pays de Taki, elle serpentait entres des petits chemins, pour conclure en ouvrant une porte dérobée sur la paroi d’un bâtiment imposant. Le tous les menait à un tunnel sombre et lugubre, le sceau de son maître faisait écho avec le fuinjutsu destructeur qui gardait l’endroit et de l’eau, s’extirpait un wagon prêt à les accueillir. Un raccourci nommé Shin'en no hakunaishō, les souterrains de Taki étaient un gain de temps conséquent pour tous ceux qui les connaissaient, mais surtout un accès direct aux sous-sols du temple d’Ao’, là où se tenait son antre et ses provisions. Cela faisait de lui un invité privilégié, un qu’elle invitait à découvrir le système unique à Taki.

~ Ce n’est pas un réel secret au Shukai, par contre, sans le sceau du Hoheinheim, c’est un endroit dangereux.

Un bruit mécanique et hydraulique, le tout s’actionnait et ils étaient propulsé à grande vitesse à travers les tunnels, mieux valait avoir un cœur solide. L’arrêt comme à l’habitude était un peu brutal, mais pas perturbant pour la bête habituée qui bondissait en dehors pour poursuivre la visite. A nouveau la résonnance du sceau lui autorisait une entrée, il pénétraient enfin dans le Labyrinthe, son repère qui servait de garde-manger.

~ Ils sont stupides, ils se cachent ou se rassemblent toujours au même endroit, le point d’eau, où un coin sans issue. Quelle bêtise. Susurrait-elle presque moqueuse et ils n’avaient pas beaucoup à marcher au milieu des couloirs sombres et rocheux, tantôt aux plafonds immenses, tantôt à l’étroiture étouffante. Des ossements craquaient sous leurs pieds démontrant que le monstre était établi ici depuis longtemps. Ils croisaient le premier groupe de victime, naîfs, ils se jetaient sur la bête trop humaine en ce jour pour avoir de l’aide.
~Fuyez avec nous avant que le monstre ne revienne. Avertissait l’un. Il faut trouver la sortie ! Paniquait l’autre. Quand au troisième, le plus proche de la bête, il n’avait pas le temps de parler. Ses tentacules s’échappaient de l’ombre et la couverture de sa capuche, étouffant la proie en la rabattant vers le dit monstre. Sans courage, les autre fuyaient et avant de planter ses crocs, la créature rappelait que… Ici tu peux t’exercer à tout ce que tu veux. C’est sans importance, tous on était condamné à subir la sentence. Il nous reste une heure avant le départ... Sur quoi, lentement, elle absorbait le liquide tiède de sa proie toujours vivante, la relachant qu'à sa mort. Ce qui lui prit un certain temps, elle guettait l'ombre de son invité. Appréçiait-il ?
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Message(#) Sujet: Re: Mission, les marchands de Taki - Ryuuketsu Mission, les marchands de Taki  - Ryuuketsu EmptyMar 20 Déc 2016 - 21:01

  • Les informations, à son sujet, qu'elles me révélèrent étaient intrigantes et préoccupantes. En effet, ses caractéristiques psychologiques et physiques m'étaient symétriques : nous avions des centres d'intérêts en commun, une physiologie hors-norme, une morphologie atypique, une prédation commune et prédisposée. De fait, j'étais convaincu que cette rencontre ne résultait pas du hasard ou de la coïncidence mais elle s'apparentait à une rencontre soigneusement prédéterminée. Et ce, dans le but de rétribuer mon zèle et ma ferveur à l'égard du démonisme : elle signait la fin de ma solitude. Avant que l'on reprit cette session de questions-réponses, j'étais animé par l'envie irrésistible de sauter de joie, de hurler de manière assourdissante pour rendre compte, à ma partenaire, de l'état de jovialité dans lequel j'étais : en refoulant de tels pensées extravagantes, j'ai mis le feu au poudre en intensifiant le besoin vital de nourriture sanguine, qui se traduisait sous ma physionomie devenue irascible. J'ai eu l'eau à la bouche quand, Takoyaki, parlait d'abondance de la nourriture humaine, dont j'en remis en couche en y voyant, dans cette abondance, un euphémisme : il était question d'une pléthore de nourriture humaine. Et, de là, à la proposition que je lui avais faite précédemment, j'attendais impatiemment une réponse positive: acceptera-t-elle une dégustation inédite et savoureuse de chair et de sang humain ? Quoi qu'il en soit, étant une nécessité vitale de me nourrir en hémoglobines, j'allais tout mettre en œuvre pour parvenir à un état de satiété temporaire : le cas échéant, ce serait un affaiblissement progressif de mes capacités intellectuelles et physiques, les conditions sine qua none pour mener à bien cette mission. Et, la délivrance ne tarda pas, les mots de Takoyaki étaient réconfortants : «Je crois comprendre que ton appétit s’est ouvert». Il advenait une situation optimale : j'allais découvrir son garde-à-manger.

    Néanmoins, il y avait une épreuve physique à passer : l'expression " après l'effort, le confort " prenait tout sens et était représentative de la situation. La dénommée Takoyaki se mit à courir à toute vitesse, me distançant au fur et à mesure : étant d'une forte vulnérabilité au plan physique, l'endurance était mon plus grand cauchemar, ma hantise. En principe elle devrait être irrattrapable mais ma soif de sang émergea de nouvelles aptitudes physiques qui étaient insoupçonnées : la distance fut, au final, comblé. En pleine course, c'était un défilement de paysages : c'était initialement un paysage urbain, puis champêtre contrastant avec le lieu d'arrivé, composé essentiellement de tunnels sombres. De l'obscurité omniprésente du lieu d'arrivée, on pouvait en déduire que le stock de nourritures humaines que l'on avait gratifiée à Takoyaki n'était pas très loin, était très proche. En outre, le bruit adoucissant des gorges, regorgeant abondamment de liquides sanguins, s'entendait à des kilomètres à la ronde : je ne pouvais me contenir plus longtemps. Ma facette de bête sanguinaire et cruelle faisait surface tandis que je suivais hébétement Takoyaki : elle était semblable à la femelle qui nourrissait ses petits, j'avais l'impression qu'elle faisait figure de nourricière, me ressourçant, m'alimentant tendrement. Cela supposerait que nous cultiverons un lieu de supériorité, ce qui serait irréalisable au regard de mon orgueil et de ma vanité.

    Parallèlement à ces cogitations intérieures, à l'extérieur, nous avions enfin fouler le sol du garde-à-manger de Takoyaki. Et, de manière incongrue, je fus accueilli par un quiproquo : en tenant compte exclusivement de ma forme humaine et de ma tenue vestimentaire, un de nos gibiers m'a associé à ces alliés. A-t-il oublié que l'habit ne fait pas le moine ? Ce qui me mit dans un état de colère exacerbé : j'agrippais ma main sur sa somptueuse gorge tout en offrant un rire démoniaque et, par la suite, je planta mes crocs dans son artère juteuse. Cette ingurgitation de nourriture sanguine n'était pas encore suffisante pour assouvir ce désir. Et, par conséquent, en ayant dans mon collimateur une dizaine de gibiers, je m'élança en leur direction, en m'abreuvant de manière ininterrompue. C'était un carnage, des mares de sang, des cadavres indénombrables jonchant le sol, dévidés de leur sang : c'était un environnement merveilleux. Pour lui adresser mes remerciements, je me tourna vers Takoyaki.

    « Du fait de l'abondance de gibiers humains, ce lieu macabre est paradisiaque. La qualité et la quantité de la nourriture sanguine est au rendez-vous. Assurément que je m'en délecte, que je savoure leur goût singulier, jusqu'à les vider de leur sang. Tu m'as octroyée une chance incroyable et, en cela, je te remercie infiniment, partenaire. Nécessairement, ton Maître doit être d'une générosité, d'une philanthropie qu'on ne peut mettre en doute. Aussi, je me permet de te demander une faveur : puis-je bénéficier, comme toi, de sa générosité, en m'offrant un garde-à-manger quotidiennement ravitaillée ? Par ailleurs, je n'aime pas manger d'une traite mes proies, mes gibiers. Tout en sachant qu'il nous reste près d'une heure, qu'en penses-tu si nous les torturons, nous les faisons souffrir lentement, une souffrance à la fois physique et psychologique, que nous annihilons tout espoir, bref une sorte de torture par l'espérance ? Si oui, à toi l'honneur ! »


Dernière édition par Mamoru Ryuuketsu le Jeu 29 Déc 2016 - 14:54, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Mission, les marchands de Taki - Ryuuketsu Mission, les marchands de Taki  - Ryuuketsu EmptyMar 20 Déc 2016 - 23:19


La bête guettait son invité du coin de l’œil, ne ratant pas une miette de ses faits et gestes, évaluant ainsi à quel genre de spécimen elle aurait affaire. Certes, ils étaient similaires, pourtant, très vite, il lui paraissait en fait plutôt complémentaire en réalité. Il était l’humanité sombre et cruelle que la bête ne possédait pas, trop ancrée dans ses origines et instincts bestiaux.

~ C'est là tout l'intérêt de t'avoir emmené ici. Je suis ressemblante, mais pas équivalente. Elle souriait satisfaite. Je ne fais que mimer ce que l’on m’a appris pour m’intégrer et si le Maître avait jugé que la sentence ici était des plus terribles. Il s’est rendu qu’au final, je ne suis que l’exécutrice d’une mort certaine. Une bête chasse, puis elle dévore, elle n’a pas la patience de jouer, ni la malice de faire souffrir. Un art qui m’est lacune, mais qui de toute évidence t’es acquis.

Enfin, elle se séparait de sa proie jusque-là encore retenu par ses tentacules, comptant du regard le nombre de mort au seul, au premier essai qui plus est., proprement, un bon point admiratif pour lui. Il semblait que l’extension du lieu pouvait être remis au goût du jour, il était jusqu’ici abandonné à cause de l’incapacité de la bête à gérer un trop grand nombre. Qui plus est, elle ne savait que les stocker et c’était une toute autre aire qui attendait les traitres du pays des cascades…

~ Tu pourras t’amuser de toutes les façons qui te plaisent ici, peut-être même que tu m’apprendras des choses, c’est même certain, mais avant… Elle lui faisait signe de la suivre vers une pente impraticable qui semblait donner sur une caverne encombrée d’ossements. Sais-tu ce que sont des catacombes ?

Sur quoi, elle éclairait un panneau du mur rocher, dessus étaient gravées des lignes, le tout semblait former le plan d’une sorte de prison souterraine. Juste à côté, la bête s’était amusée à empiler des crânes contre le mur, elle trouvait ça distrayant… Voilà qui ferait les décorations des catacombes, il fallait bien ranger tout cela quelque part.

~ Voici le projet d’un nouvel antre. Non pas la mienne, la tienne. Je pense que tu es assez intelligent pour comprendre où je veux en venir. J’élimine des proies qui doivent juste disparaitre rapidement au mieux, il nous manque ici celui qui les ferait regretter leurs actes. Je ne suis pas suffisante dans ce rôle-là, la torture physique ou moral, la fin de tous espoirs qui mettrait longtemps à exister. Celui qui ferait espérer la mort qui prendrait son temps à arriver. Je suis la gardienne des tunnels, j’assure le non viol de ses terres, que personne n’en ressorte ou entre sans l’accord de mon maître, tu pourrais être le bourreau et l’exécuteur du maître. C’est un homme généreux et facile à satisfaire, il suffit de ne pas trop poser de questions, et de le satisfaire dans ses requêtes sanglantes. Parfois, il te demandera de jouer la comédie d’une créature irréprochable devant un tierce, mais ça sera toujours de pair avec une récompense. Essaie de garder tout cela à l’esprit et d’y méditer le temps de notre promenade, au retour, si tu décides que les catacombes sont tiennes, je te présenterai au Maître. La dernière chose à savoir est que tout ce qui se passe à Taki, reste à Taki. Je ne sais que chasser et tuer, je suis désolée, mais je t’en prie, enseigne moi…

Et ainsi, ils écoulaient leur heure au plus grand malheur des survivants de cet endroit. A la lueur du jour, rassasiés, qui aurait pu soupçonner quel genre de monstre s’en venaient escorter ces marchands qui face au bandeau de l’empire, leur offraient toute confiance. Ils faisaient simplement partis des interdits du Maître, pour cette mission au moins. La bête se présentait ; laissant son partenaire le faire lui-même, elle était souriante sous sa capuche et le ton de sa voix était avenant, elle savait vite et bien mettre les humains à leur aise, en confiance. Vu la milice qui patrouillait à Taki, les routes étaient sûres et les débordements peu probable, les souterrains étaient pleins de gens trop téméraires après tout. Le vrai travail débutait de nuit dans les forêts de l’empire, la bête proposait un arrêt, mais les marchands si refusaient, alors elle jetait un regard vers son acolyte pour vérifier où en était son appétit tout en marchant. Elle pourrait bien les y forcer…
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Message(#) Sujet: Re: Mission, les marchands de Taki - Ryuuketsu Mission, les marchands de Taki  - Ryuuketsu EmptyVen 23 Déc 2016 - 19:23

  • Notre ligne de démarcation avait été tracé au moment où elle éclaircissait et apportait des précisions sur cette animalité et bestialité, qui lui est caractéristique. Sa personnalité résultait de la domestication et de l'éducation que lui a gratifié son Maître, modelant sa manière d'être et sa manière de penser conformément à ses attentes : il façonna une bête sanguinaire, lui étant assujetti, s'abandonnant à lui, appliquant rigoureusement ses consignes à la lettre. En clair, cette lueur de cruauté qui se lisait sur le regard de Takoyaki était stimulée, nourrie et dressée par la pédagogie singulière du seigneur de Taki. Ce faisant, elle méconnaissait cette part d'ombre humaine, connue sous l’appellation de « sadisme ». Se nourrir de chair humaine était, pour elle, une nécessité vitale mais, pour le sadique, faire mourir à petit feu un quidam procurait une jouissance extrême et ineffable, satisfaisait nos pulsions meurtrières innées : la monstruosité était non pas bestiale mais sadique, donc humaine. De fait, les abominations perpétrées par les sadiques sont inégalables et incommensurables : ce sont les maîtres dans l'art de l'atrocité. Or, la jeune femme aux tentacules s'empressait de dévorer instantanément ces proies et gibiers, faisant preuve de pitié et de générosité. Ce qui m'amena à cette idée : elle était juste dénuée d'une conscience morale, suivant ce que dictait son instinct animal et bestial. Bref, elle n'avait rien de psychopathologique.

    Du fait qu'elle avait un minimum de considération envers son gibier, les conditions n'étaient pas réunies pour la transmettre l'art du sadisme, summum des arts maléfiques; car apathie oblige. En cela, je m'étais résolu de m'abstenir de jeux sanglants, susceptible de méduser ma coéquipière, insupportant le niveau de cruauté de mes distractions inhumaines. C'était ma première interaction sociale en phase de déboucher vers une amitié: il ne fallait surtout pas mettre à néant cette panacée, ce serait commettre l'irréparable. Il survenait, en conséquence, l'idée de changer de sujet ou, volontairement, de partir dans des digressions interminables qui mettrait aux oubliettes cette précédente invitation indécente. Simultanément, mon interlocutrice prit les devants en me posant une question, loin d'être anodine : « Sais-tu ce que sont des catacombes ? ». De nature à décrypter les messages implicites des questions en apparence saugrenues, je me suis mis à réfléchir sur les éléments sous-entendant cette question: c'était l'idée de trouver une affirmation dissimulée sous une interrogation – faut-il encore que ce soit une question rhétorique. Mais, c'était mort-né : il fallait une réponse simple à une question simple, cela allait de soi.

    « Catacombes ? Un terme qui m'est inconnu mais dont j'ai connaissance de son étymologie : fait-elle référence à une cavité souterraine ? Avant-tout, pourquoi cette question ? »

    Cette question m'intriguait, m'obsédait : où voulait-elle en venir ? L'heure des révélations étaient pour plus tard, semble-t-il. En effet, par la suite, elle me faisait découvrir ce qui s'apparentait au plan de l'endroit lugubre et ténébreux dans lequel nous nous trouvons. Tout était poussiéreux, vétuste et empestée de parasite. Ce qui me rappela mon logis : le court d'un instant, j'étais nostalgique de mon repaire. D'un autre côté, j'étais pris de stupeur par la similarité et la ressemblance presque parfaite de l'antre de ma partenaire et de ce qui me sert actuellement d'habitat. Toutefois, la tienne avait beaucoup plus de prestance, dégageait une odeur cadavérique, pullulait d'organes humains putréfiés : c'est ce qui faisait son charme. De ce fait, je la jalousais, convoitant la richesse immobilière, qualitativement parlant, qu'elle disposait. Sans le savoir, elle allait évoquer la question que je lui aie précédemment posé, à savoir : « puis-je bénéficier, comme toi, de sa générosité, en m'offrant un garde-à-manger quotidiennement ravitaillée ? ».

    Sa réponse fut satisfaisante, suscitant un sentiment de béatitude à mon égard  : j'avais eu son approbation en plus d'une justification supplémentaire, quant au projet d'une nouvelle antre. Il est à noter cependant l'insuffisance de cette réponse positive pour procéder à des démarches administratives en vue de l'acquisition et la construction d'une nouvelle antre : la mise en relation avec le seigneur de Taki était indispensable ; en espérant qu'il n'y ait pas de bureaucratie qui obstruerait l'obtention de cette antre. Restons néanmoins dans l'optimisme, synonyme d'espoir, donc de concrétisation du projet. Parenthèse refermée, le délai de repos que nous avions admis était arrivé à son terme. Au cours de cette pause courte, l'ingurgitation d'hectolitres de liquides sanguins me mit en état de satiété : mes aptitudes physiques et psychologiques étaient revenues à leur état initial. C'était une sorte de signal d'alarme, que j’interprétai comme le moment opportun pour reprendre la route : il s'en suit que nous prîmes la direction du lieu de départ de l'escorte.

    Un trajet harassant mais compensé par la verdure et la végétation du paysage dans lequel nous nous mouvons : ce paysage pittoresque contrebalançait cette affaiblissement physique. Je ne voyais pas l'heure passée, me contentant de contempler ce qui m'environnait. De là, en atteignant le lieu de destination, j'avais la tête dans les nuages et, donc, il me semblait que je fis preuve d'amateurisme quand je me présentais à eux. Tout au contraire : en croisant mon regard, les marchands exprimaient leur soulagement, paradoxalement. Par expérience, les hostilités s'entamèrent la nuit où l'état de somnolence nous vulnérabilisait, ce qui revient à dire que, de l'aube au crépuscule, le grand banditisme se faisait absent. Aussi, il y avait une convergence d'idée avec ma partenaire et, devancière qu'elle est, elle se mit à proposer une interruption de la marche, par précaution. Néanmoins, la cupidité et la logique capitaliste des marchands prirent le pas sur leur raison et prudence : il fallait s'attendre au pire. Dès lors, je me suis mis à anticiper des éventuels situations problématiques, élaborant ça et là des ruses, des chemins de sortie à tous scénarios pessimistes. Cependant des interrogations persistaient, me trottaient, me taraudaient : serions-nous exposer à des cleptomanes ? Passerons-nous cette nuit en toute tranquillité ? Ma coéquipière allait-elle faire tomber son masque en interrompant par la force le cortège de marchandises ? Bref, en somme, la décision prise par les marchands est-elle la bonne ? Telle est la question.
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Message(#) Sujet: Re: Mission, les marchands de Taki - Ryuuketsu Mission, les marchands de Taki  - Ryuuketsu EmptyLun 26 Déc 2016 - 15:54

~ Insupportables humains… Marmonnait-elle à l’intention du Mamoru présent à ses côtés pour la mission. Ils seront épuisés au matin et voudront s’arrêter quand cela ne fera plus aucun sens, pire encore, ils somnoleront pendant que nous devrons assurer la sécurité.

Encore qu’elle pouvait les forcer à s’arrêter, mais à quoi bon, ils étaient les clients et le Maître avait toujours dit qu’il valait mieux éviter les conflits avec eux, surtout les marchands qui faisaient notre richesse et apporter tant de petits friandises. Son mal prit en patience, ils déambulaient tous encore un long moment dans la forêt, s’éloignant de plus en plus de la civilisation. Ici, ils devenaient des proies faciles n’ayant en plus pas l’avantage du terrain. Une embuscade pouvait surgir de tous les côtés, mais contre toutes attentes, hormis les agressions des branchages et des ronges qui avaient coupé court à leur avancée dans ce fameux raccourci des marchands… Ils sortaient de la forêt de l’empire du moins sans problème.

~ Nous sommes à la frontière de Tori ! S’exclamait un marchand trop fier de lui.

La bête ne relevait pas, ce n’était ni protocolaire de passer par là, ni bien sage. Ils avaient juste été chanceux jusque-là.

~ Mieux vaut rejoindre le sentier maintenant où se tiennent les patrouilles, Tori a connu quelques perturbations dernièrement, et ses habitants… Ils n’en ont pas grand-chose à faire de l’empire de ce que m’en disait mon Senseï. Et nous sommes alléchants comme proies.

Le maître parlait de Tori comme un pays de l’empire qui n’en était pas vraiment un, du moins cela en avait tout l’air parfois de ce qu’elle en avait compris. Une chose était certaine, il lui avait toujours dit d’aller au-delà des sourires des habitants, car ils ne faisaient aucun sens. Une phrase bien énigmatique pour une bestiale comme elle, mais à demi, elle pouvait y comprendre un message qui ne pouvait être dit qu’à demi-mot. Il lui était dérangeant d’être considérée ainsi comme un potentiel objet de chasse, mais elle se consolait en se disant que ce n’était qu’une occasion comme une autre pour un encas en cas de débordement. Un qui frapperait très vite à leur porte devant le refus des marchands d’entendre raison, ils insistaient sous le prétexte de l’habitude et cet élément inquiétait d’autant plus la Gekei. En définitive, c’était au milieu de nulle part qu’ils stoppaient le convoi. Les arbres faisaient leur décor à perte de vue, les bruits sauvages l’ambiance du fond, parfois des ombres au loin se faisaient apercevoir, des animaux, mais pas que… Ce n’était pas vraiment une surprise d’avoir de la visite inhospitalière. Presque la bête aurait pu insinuer qu’ils l’avaient fait exprès, mais dans quel but, étaient-ils simplement aussi idiot. Un petit groupe d’environ huit personnes, certains avaient l’air de bandits de petits méfaits, d’autres au vue de l’armement plus lourd et complexe pouvaient avoir reçu un enseignement au combat plus proche des deux shinobis qui formaient l’escorte. Toujours aussi têtus, sans attendre les consignes, les marchands lançaient leurs chevaux pour tenter de fuir. Les chariots ballonnaient dans tous les sens et avant même que les protestations ne se fassent, le premier se renversait sur le duo qui l’avait retenu en faisant peur aux bêtes. Profitant l’occasion, son confrère prenait la suite ordonnant aux ninjas de retenir ses poursuivants. Le scénario se faisait catastrophique.

~ Dis-moi, tu as une solution pour suivre notre fuyard le temps qu’on s’occupe déjà de ça ?

Entre temps, elle allait récupérer leur client sonné après sa chute qui se faisait traîner par un duo. La bête chargeait le premier et le gratifiait d’un uppercut, quand le second c’était vu retenir sa main armée par ses tentacules, la main même qu’elle avait tordue pour lui faire lâcher prise sur son civil. Il était peu probable que sa tâche soit facile si l’on avait pas couvert ses arrières, mais pour cela, elle comptait bien sur son accolyte.
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Message(#) Sujet: Re: Mission, les marchands de Taki - Ryuuketsu Mission, les marchands de Taki  - Ryuuketsu EmptyMar 27 Déc 2016 - 12:08

  • L'option de l'indulgence et de l'inaction a été privilégié par ma partenaire, qui prenait des mesures de précautions afin de ne pas dévoiler sa face sombre, sa nature animale à ces insouciants marchands. Le double jeu que lui avait ordonné son maître serait terminé et, de fait, il en résulterait des sanctions punitives à son encontre : d'après les rumeurs qui courent quant au Seigneur de Taki, s'attirer les foudres de ce haut gradé est synonyme de souffrances atroces et abominables ; vaut mieux donc s'en préserver. En bref, c'était un choix rationnel, finement réfléchi mais qui suppose de prendre en considération et approuver la contre-partie: par ricochet, le risque d'embuscade et de guet-apens est fortement accru. Nous devrions alors redoubler de vigilance, alors que les marchands se la coulaient douce, nous confiant de manière impitoyable un travail supplémentaire : c'est de l'individualisme. Cela m'indignait, me révulsait et me révoltait : j'avais l'envie intense de m'abreuver dans leurs artères juteuses mais il s'en suivrait l'échec de la mission, en plus des remontrances du maître de Takoyaki. En somme, il ne fallait pas succomber au sentimentalisme, ressentir des émotions négatives, susceptible de me faire perdre en vigilance : la stabilité émotionnelle était imposée. Soupirant, j'adressais quelques mots à Takoyaki.

    « Certainement tout a été calculé par les marchands pour nous compliquer la tâche mais c'est une épreuve psychologique, évaluant notre résistance psychologique dans une situations stressante : la stabilité émotionnelle est le mot d'ordre. »

    Tout au long du trajet qui se terminerait temporairement à la frontière de Tori no Kuni, mes yeux étaient rivées sur d'éventuelles ombres mouvantes ou des formes spectrales, que l'on pourrait associer à une forme humaine : j'étais sur mes gardes. De fait, ma dévotion à la mission qui m'a été attribuée était indubitable. En outre, c'était aussi un prétexte pour s'épanouir dans ce milieu végétalisé, contempler la synergie entre la faune, la flore et le paysage dans lequel ils s'intégraient, écouter la symphonie entre le son des brises d'air frais et la douce mélodie des bruits animaux. C'était, pour moi, une panacée qui me redonnait des forces et aiguisait mes réflexions. Ne sentant pas une once d'aura négatif, exclusivement de l'énergie positive, j'en vient à conclure qu'une menace sérieuse, dans cette forêt, est improbable : si une souillure venait à fouler le sol de cette pureté vivante, elle serait perceptible.

    Cette prédiction fut réalisé : au sortir de cette beauté de la nature, se trouvait la frontière de Tori no Kuni ; d'où les escortés manifestèrent leur joie indescriptible et faisait preuve, dorénavant, d'optimisme. C'est une réaction bien trop précoce, révélatrice de l'insouciance exacerbée et de l’invincibilité illusoire des marchands. Par expérience, cela présageait de mauvais augure : il fallait donc que je ne suive pas la tendance actuelle d'euphorie et, que je me fasse l'avocat du diable, en défendant, avec opiniâtreté, un renversement de situation. Dans cette perspective, mes talents de prévisionniste nous seraient bénéfiques. Dès lors, je pris le temps de m'imaginer un scénario pessimiste, à savoir : la fuite des marchands, un groupuscule assez nombreux et l'imminence d'une confrontation ; scénario classique. Allons-nous engager les hostilités ou la priorité serait à la protection des marchands et marchandises et, par-là, trouver une faille pour filer en douce et reprendre la route ? Bref, s'agit-il de combattre tout court ou de contourner le combat ? Notre clientèle veut et insiste sur le fait que nous arrivions à destination dans les meilleurs délais : il faut prendre en compte cette contrainte temporelle. De fait, nous ne pourrions pas opter pour la baston mais mettre en place une stratégie de fuite : étant donné que ma coéquipière s'est spécialisée dans l'art de l'attaque à l'aveugle, me semble-t-il, c'est à moi d'élaborer un plan A, B, voire C. Me mettant à l'écart de l'escorte, je me vouais à cette activité intellectuelle qui ferait la différence sur le terrain. Or, soudainement, ce qui fut craint, fut réalisé : des personnes mal-intentionnées et malfaiteurs se présentaient à nous : le moment était venu de faire nos preuves et de travailler en étroite collaboration avec ma partenaire.

    « Takoyaki, ne perds pas de vue le fait que nous ne devrions pas nous attarder sur ce combat qui risque d'être chronophage. Nous devrions mettre l'accent sur la sécurité et la protection des marchands et des marchandises mais aussi de trouver une faille, une ruse pour reprendre la route rapidement. En clair, il s'agit soit de les tuer rapidement, d'un trait soit les paralyser. »

    État des lieux : une personne en fuite, deux malfaiteurs devenus non-nuisible et engagement du combat par Takoyaki. Pour résoudre le problème du fuyard, la solution la plus classique serait que l'un le récupère et que l'autre se met à affronter nos ennemis. Le fait est que, ils sont en supériorité numérique et, de fait, moi et ma coéquipière avons besoin de coordonner nos attaques et se soutenir mutuellement. C'est alors une course contre la montre : terminer dans les meilleurs délais le combat et partir, peu après, à la recherche du fuyard. Il ne reste plus que six autres hors-la-loi, les marchands étant éloignés, le temps qui presse: les conditions étaient réunies pour que nous révélions notre bestialité. L'idée serait, en fait, de faire une démonstration de force avec nos deux bestialités réunies en vue de les faire fuir, de susciter en eux un sentiment de crainte et d'impuissance. J'en fis part à ma partenaire.

    « Compte tenu de la situation, il nous faut agir rapidement. Nous procéderons ainsi : d'une part, nous essayerons de terminer rapidement ce combat et, puis, nous partirons à la recherche de notre fuyard. Tu remarqueras que les marchands sont éloignées et qu'ils nous restent encore six autres malfaiteurs, ne penses-tu pas qu'il est temps de révéler notre nature animale ? Voici mon idée : une démonstration de force en vue de faire fuir cette bande. Pour créer un effet dissuasif, il s'agira de s'attaquer à ceux qui sont lourdement armées et, par la suite, de nous enivrer de leur sang et de leur chair. Qu'en penses-tu ? »

    C'est à moi que revenait naturellement le début de l'offensive. En remontant à la surface cette faim qui me rongeait de l'intérieur et qui décuplait temporairement mes capacités physiques au détriment de mes capacités intellectuelles, cela mettait en évidence ma volonté de créer un carnage et une hécatombe. En ayant dans mon viseur un de ses bandits armé jusqu'au dent, je voulais avant-tout le faire trembler de peur, stratégiquement : un aura négatif m'entourait, en m'écorchant la peau je recouvrais mon visage de sang, un sourire démoniaque apparaissait et, surtout, j'essayais de refléter sur mon visage ma cruauté et mon sadisme. C'était l'heure du goûté. Mon adversaire était tétanisé, médusé par ce spectacle sanglant : il n'a pas su m'empêcher de planter mes crocs dans sa gorge abondante. Il en résultait une mare de sang, un corps déchiqueté, des litres de sang qui giclait de manière ininterrompue. Était-ce suffisant pour les faire fuir ? Comment allait réagir ma coéquipière en conséquence ? Telle est la question.



Dernière édition par Mamoru Ryuuketsu le Mer 4 Jan 2017 - 18:37, édité 3 fois
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Message(#) Sujet: Re: Mission, les marchands de Taki - Ryuuketsu Mission, les marchands de Taki  - Ryuuketsu EmptyJeu 29 Déc 2016 - 19:40


Il n’y avait pas trente-six solutions pour se sortir de leur calvaire, fuir n’était pas envisageable maintenant qu’il fallait ramasser la marchandise pour reprendre la route, les faire fuir en revanche restait une bonne idée. Le marchand terrifié qu’il était, n’allait pas mettre le nez dehors de sa planque de sitôt, une certitude, alors quand le Mamoru s’évertuait à terrifier les terreurs en place, la bête ne pouvait que se ravir de pouvoir ôter son capuchon, ainsi que le manteau cape tout entier. Ne restait alors que ses longs appendices enroulés savamment autour de son corps pour se porter en toute discrétion. Ils ne tenaient pas leur place très longtemps, bientôt, étirés de tout leur long, ils se démontraient au moins aussi grands que leur hôte, un afflux sanguin les gonflait davantage et ils étaient enfin prêt au carnage. Encore que, leur simple vu associer au début du spectacle qu’offrait son compagnon, leur tâche aurait pu être purement préventive, mais il était trop tard pour ça. Le monstre laissait ceux qui ressemblaient le plus à des civils prendre leurs jambes à leur cou pour fendre dans une charge sur le second individu plus massivement armé.

Il laissait échapper un cri de stupéfaction en tant sa lame, action bien veine, sa prédatrice avait déjà bloqué son bras d’un tentacule élançait par son bas. Tous les autres l’encerclaient, le compressaient et enfin de trop près son visage s’approchait du bec impitoyable du poulpe. Il poussait ses cris d’horreurs, et le monstre s’était finalement donné du temps, plus dans l’idée de l’effrayer que de le dévorer. Enfin, l’instant qui avait paru à sa victime une éternité se concluait sur son fascié marqué par la peur, il paraissait avoir vu sa vie défiler quand la bête l’expédiait dans le décor en le repoussant violement par ses tentacules. Il ne perdait rien de son expression mortifié quand ses appendices dansaient en ondulant encore, aérien sur terre, comme sur l’eau, il rampait entre deux tentatives pour se remettre sur ses pieds et l’idée de la contre-offensive de leur adversaire. Elle espérait bien que la soumission de l’unique alpha de leur groupe restant les amènerait à réfléchir sur le danger qu’ils les guettaient à recroiser les deux monstres de passage dans cette forêt, les deux monstres de l’empire au final. La bête ne tuait pas sans l’aval de son maître, il avait été un temps où elle avait été désobéissante, mais ce dernier était révolu.

~ Je reste persuadé que ta seule prestation aurait probablement suffit. Fini de t’amuser si tu veux, le temps que je ramasse un peu nos affaires.

C’était un ton plus admiratif que fait de reproches. La bête avait du mal avec la mise en scène qui gâterait son potentiel d’intimidation. Pas de doute, que c’était dans l’idée de lui faire gagner un peu de cette faculté que le Hoheinheim avait rassemblé ces deux-là et profitant que le marchand était toujours trop lâche pour sortir de sa plaque, la bête quant à elle, s’aidait de ses tentacules pour remettre droite la charrette. L’effort lui paraissait plus banal qu’autre chose et son agacement résidait dans tous ses colis qui avaient rejoint le sol en plus de ceux qu’il fallait déjà ramasser. Elle les jetait grossièrement dans la malle prévu à cet effet avant d’aller débusquer leur client, une fois sa capuche bien remise en place bien sûr. Il s’apeurait lui aussi, alors qu’initialement, elle avait tout à fait l’air normal, autant qu’elle pouvait donner le change du moins.

~ C’est réglé, mais pas grâce à vous. Certaines de vos marchandises ont été cassées, en aucun cas, nous serons tenus responsables, n’est-ce pas ? Du haut de son mètre quatre-vingt et malgré son gabarit frêle à première vue, elle le tenait par le col à quinze bons centimètres du sol quand il hochait la tête positivement. Toujours dans la même posture, elle poursuivait. Dans le meilleur des cas, votre ami n’aura pas eu d’ennuis en chemin, mais j’en doute, nous commencerons déjà par rapidement remonter ses traces. A partir de là, vous nous obéirez sans broncher. Elle le relâchait sans ménagement, et c’était le postérieur de l’homme qui le réceptionnait, quand elle s’adressait à son coéquipier. Tu as vu la direction de leur repli ? La même que notre client fuyard. Je pense que ça ne sera pas la fin de nos ennuis, hâtons-nous.

Et sur ce partie prit, ils reprenaient la route rapidement, un chargement et un marchand vacant en pénalité…
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Mamoru Ryuuketsu
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Message(#) Sujet: Re: Mission, les marchands de Taki - Ryuuketsu Mission, les marchands de Taki  - Ryuuketsu EmptyJeu 12 Jan 2017 - 19:23


  • Cette coopération sanguinaire dans notre dernière offensive était inéluctablement la dernière action de cette altercation, devenue massacre : cette démonstration de force dépassait l'entendement, laissant une zone de combat ensanglantée, pullulant de tripes et d'organes humains en putréfaction. Un carnage bestial, qu'observa de manière tétanisée les impuissants brigands, cloués au sol par le déchiquètement de leurs compagnons. Ils prenaient conscience du renversement de situation, qui se mettait en œuvre : ils devinrent, au fur et à mesure, les proies, tandis que nous révélâmes notre prédation. Fuir, est la réaction naturelle à un tel revirement et, plus particulièrement, fuir une mort atroce. Mission accomplie : ces hors-la-loi ont été mis hors d'état de nuire. Une correction traumatisante leur a été infligé en vue d'abaisser les probabilités de récidive et, par-là, les mettre sur le droit chemin : la fin a justifié les moyens. Pourtant, cette motivation légitime ne rend compte que partiellement, du pourquoi et du comment de cette abomination. En effet, mes pulsions meurtrières ont été omises : le châtiment des brigands était alors un prétexte, transparaissant la cruauté et le sadisme qui déformait mon visage. Faire joujou avec les viandes humaines en gesticulation, était l'intention initiale. S'en était loin d'être déplaisant, dans la mesure où j'ai ingurgité des hémoglobines savoureuses et enivrantes, de par leur goût singulier. 

    Cette distraction imprévue fut l'objet d'étonnement de la part de ma coéquipière, prise de stupeur par la cruauté recouvrant mon visage, une physionomie qui lui était inconnue. Et, étonnamment, s'aventurer sur les terres de l'inconnu lui semblait palpitant, au regard de l'étincellement de ses yeux ; remontant à la surface les dessous de son expression actuel de visage. Les mots qui suivirent ces échanges de regard étaient mielleux et émerveillant : elles me donnèrent la chance inouïe d'assouvir cette faim, ressuscitée contre mon gré. Un moment de plaisir supplémentaire mais qui ne tarderait pas à s'évaporer le temps d'un instant. Il était donc évident que j'accélérais la cadence dans ces opérations chirurgicales de transfert de sang, depuis les organismes de ma proie à ce qui me sert d'estomac. Cependant, ma galanterie rattrapa, contre toute attente, ma gourmandise, m'offusquant de mon oisiveté face aux efforts physiques de ma partenaire : j'en étais indigné. Volontairement, je fis l'effort monstre d'interrompre cette dégustation savoureuse pour voler au secours de cette dernière, qui me semblait malmené par ce surplus de travail. Toutefois, elle ne s'attarda pas à remettre en ordre les marchandises parsemées sur le sol, se désavouant des cassures provoquées par la lâcheté des marchands.

    Parallèlement, elle se mit à évoquer la direction du fuyard, qui risquerait de se heurter face à des problèmes bien plus grand que le dernier. C'est une course contre la montre et, de fait, il fallait se mettre à sa recherche, s'élancer à sa poursuite en vue, qui sait, de le réprimander de son acte ignoble et de sa couardise. Cependant, c'était une situation qui allait de mal en pis, dans la mesure où il m'échappa l'idée de suivre la direction prise par le marchand. Il fallait me taire momentanément, le temps de remédier à cette imprudence et de solutionner dans les meilleurs délais ce problème crucial. En effet, la voie que nous choisirons d'emprunter décidera du temps que nous prendrons pour le retrouver et, par-là, compromettrait ou assurerait la réussite de cette mission : je pris une pose de cogitation. Je passais en revue toutes les idées qui me passèrent par la tête et, conséquemment, une attira mon attention : en me mettant à place du fuyard, prenant compte de la rapidité du déroulement des événements, je pouvais aboutir à un choix judicieux.

    Ainsi, il apparaissait que la quasi-instantanéité de la succession de ses événements sous-entendait que la voie empruntée par le fuyard était irréfléchie, partant dans la direction qui se trouvait en face des individus armés, courant à toute vitesse. Qu'est-ce à dire ? Il fallait rebrousser le chemin. C'est à la fois logique et dénué de logique : d'une part, il est vrai que jusqu'à maintenant les voies empruntées ont été sécurisées et que l'environnement lui permettrait de se dissimuler mais, d'autre part, c'est une perte de temps précieuse, ayant des conséquences négatives sur leur ponctualité, donc leur commerce. Faut-il en déduire que le fuyard allait revenir de lui-même ? C'est une possibilité mais le contraire est tout aussi probable : le risque encouru est trop élevé pour nous permettre d'attendre le retour inopiné du fuyard. Ainsi, partir à sa recherche n'est pas optionnel mais contraint. Par ailleurs, au regard de sa corpulence, il est à remarquer sa faible endurance ; à partir de quoi nous en déduisons qu'il aurait des temps d'essoufflement, le ralentissant: une nouvelle rassurante dans cette situation catastrophique. Une lueur d'espoir apparaît et la petite voix dans ma tête me dit qu'il y aurait moyen d'arriver au terme de cette mission dans les temps.

    « Il a échappé à ma vigilance, toutefois la direction qu'il a dû emprunté est évidente : il est reparti en arrière, cherchant refuge dans l'environnement boisé se trouvant derrière nous, passant inaperçu derrière les buissons, voulant se cacher de ses poursuivants. En bref, une partie de cache-cache nous attends mais hâtons-nous, c'est une course contre la montre ! »


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Gekei Takoyaki
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Message(#) Sujet: Re: Mission, les marchands de Taki - Ryuuketsu Mission, les marchands de Taki  - Ryuuketsu EmptyVen 13 Jan 2017 - 22:41


La Gekei appréciait l’aide qui venait s’offrir à elle, bien qu’elle suggérait un tout autre scénario. C’était tout à l’honneur du Mamoru, mais surfait pour ce genre de créature qui avait du mal avec les subtilités de ce type. Face au choix crucial qui déterminait la suite, la bête ne pouvait que rejoindre l’avis de son partenaire, c’était leur meilleure solution, puis mieux valait arriver trop tard que mort non ? Voilà le genre d’argument qu’elle utilisait face au marchand en leur compagnie, l’idée d’abandonner son compagnon ne le gênait aucunement, par contre, ce qu’il avait emporté avec lui, c’était une autre affaire. Au moins, il ne niait pas sa vraie nature, peut-être qu’à travers les fissures du bois avait-il observé la bestialité du combat, non le bon mot était son barbarisme. Si seulement cela pouvait être un exemple suffisant pour la racaille de cette forêt, le monstre était presque sûr que ceux-là en tout cas, ne reviendraient pas à la charge, pas tant que le Mamoru et elle seraient là du moins. L’évidence était que Tako’ ne comptait pas faire des escortes toute sa vie, elle ne se plaindrait pour autant de celle-ci, elle avait eu la chance d’être en bonne compagnie, si on excluait la clientèle.

~ Tu as eu le temps d’un peu réfléchir à notre discussion du souterrain ?

Glissait-elle après avoir enchainé le pas pour suivre le plan de Ryu’, s’en suivait une recherche des quatre coins de la forêt, où la Gekei faisait l’effort d’appeler leur fuyard, ce qui bien sûr, agaçait l’autre marchand toujours à leur côté.

~ Nous avons assez perdu du temps ! Qu’il y meurt ce lâche dans cette foret ! Conduisez moi à destination, c’est un ordre et je suis celui qui vous payera après tout, c’est tout à fait mon droit !
~ De toute manière, nous devons remonter ce chemin pour rejoindre la route principal, comme convenu, donc, autant essayer de mettre la main dessus par la même occasion. N’oubliez pas qu’à partir de maintenant aux vues de vos résultats, nous sommes les seuls à prendre décision de l’itinéraire.

Fallait-il lui rappeler et la bête s’étonnait de ce pseudo sens de la diplomatie. S’ils avaient croisé leur opposant dans leur route, ces derniers les avaient cordialement ignorés, sans embuche donc, mais un marchand en moins toujours, le trio désormais rejoignait la route principale, la plus sécurisée.

~ Tu crois vraiment que l’on a une chance qu’il est réussi à rejoindre cette route avant nous et qu’il est simplement pris de l’avance ?

La bête peinait à le croire, mais d’un autre côté, aucun signe de lutte n’avait été constaté et ils n’avaient définitivement pas le temps d’opérer une traque minutieuse, puis la réalité était que son sort en définitive, ils s’en fichaient. Après tout, tant qu’un des deux validait leur tâche et verser son tribu, l’empire allait s’en satisfaire, qui irait chercher plus loin. Plus loin, une troupe de garde en patrouille apparaissaient, une occasion rêvait pour consolider la théorie de la Gekei, elle leur demandait s’il avait aperçu leur fuyard, mais aucune réponse affirmative n’en ressortait. Au passage, le duo de shinobis pouvait indiquer leur fâcheuse rencontre, mais elle ne semblait pas tant émouvoir les chargés de l’ordre. Ils n’étaient pas de Tori, voilà pourquoi ils avaient été pris pour cible, la seule excuse qu’ils avaient pour ça avant de repartir à leur occupation. Encore quelques heures et la destination finale n’était plus très loin…

~ Que dirais-tu que je te présente à mon Maître à notre retour...
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