Un livre pour deux ... [Gogyou Ether]

(#) Sujet: Un livre pour deux ... [Gogyou Ether] Ven 28 Oct 2016 - 15:36

☼ SUNAGAKURE NO SATÔ ☼
Un livre pour deux personnes ...

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« Tu t’es enfin décidé de t’entraîner ? C’est bien, je vois que la raison te revient .. »

« Non, grand-père ! Je me rends simplement à la bibliothèque pour rendre tous ces livres que j’avais empruntés. »

« Des livres ? Hum … Va donc ! Pendant que tu passes ton temps à lire, d’autres s'entraînent durement pour faire de leur vie un livre. Je dis ça, je ne dis rien … poursuis donc ton chemin ! »

« Vous semblez contrarié, pourtant c’est vous qui m’avez enseigné qu’il est parfois nécessaire de faire reposer son corps.. Et c’est aussi encore vous qui m’avez enseigné l’importance de nourrir son âme, n’est-ce pas ce que je fais lorsque je m’adonne à la lecture, grand-père ? »

« Tu éduques donc ton âme en lisant toutes ces conneries érotiques ? »

« Vous vous arrêtez à un détail insignifiant, je ferai mieux de partir avant que les portes de la bibliothèque ne se ferment. »

Il ne semblait visiblement pas de bonne humeur - chose que je pouvais d’ailleurs parfaitement comprendre - cependant, je trouvais cela regrettable qu’il s’acharne autant sur ma personne. D’autant plus que ce n’était pas la première fois, et ce ne sera certainement pas la dernière. Je pouvais effectivement prendre mon propre appartement pour obtenir la paix, mais cette idée ne me semblait pas très juste vis à vis de tout ce qu’il m’avait apporté. Tout ce que je pouvais faire c’était donc de prendre sur moi et d’endurer ses sautes d’humeurs, en espérant qu’un jour il parvienne à se stabiliser.

En attendant, je devais passer à autre chose… A commencer par me rendre à la bibliothèque pour remettre tous ces bouquins que j’avais empruntés, et certainement en emprunter d’autres en retour. J’ignorais - pour le moment - le genre que je prendrais mais il était hors de question de retoucher à de l’érotisme. Non pas que mon grand-père soit parvenu à me convaincre, mais plutôt et surtout parce que ce genre de bouquin ne m'avait rien apporté jusqu’à présent. Sachez que si je m’étais intéressé à ce genre c’était uniquement pour satisfaire ma curiosité. Je tenais absolument à comprendre ce « plaisir » que la plupart des communs de mortels semblaient éprouver, mais aussi expérimenter à travers la lecture pour savoir si cela m’affectait d’une quelconque manière.

Hélas ou fort heureusement, ce ne fut pas le cas. Mais encore pire, je ne trouvais aucune explication logique à cette activité … En faite - pour faire plus simple - je trouvais totalement stupide le fait que les gens soient forcés de s’adonner à ce genre d’activité pour montrer et ou renforcer leur « amour ». Personnellement, j’estimais que cette activité devrait uniquement être réservée pour l’accouplement, et rien d’autre. Quoi qu’il en soit, c’était la dernière fois que je m’adonnais à ces genres de conneries, comme le disait si bien mon grand-père.

Bref, il me fallut en tout cas un peu moins d’une demi-heure pour arriver devant les portes de la bibliothèque. Elle n’était pas encore fermée et il devait certainement rester une bonne grosse heure avant la fermeture des portes. Mes livres à la main, je franchis les portes pour patienter tranquillement derrière la longue file d’attente afin de pouvoir rendre mes livres. Étrangement, il semblait y avoir beaucoup plus de monde que d’habitude, du moins suffisamment pour que cela puisse attirer mon attention. La raison m’était inconnue, mais c’était « rassurant » de savoir que les habitants du village s’adonnent à une activité aussi « noble » que la lecture. Quoi qu’il en soit, il me fallut patienter une bonne dizaine de minutes pour que ce soit mon tour ..

« Bonjour, Monsieur Omura ! Cela fait un moment qu’on ne vous a pas vus par-ici, j’espère que tout va bien. » Fit-elle, sourire aux lèvres. « Veuillez déposez vos livres ici, je vous prie. » Poursuivit-elle, pointant de son indexe le bac à livre

« Merci de vous en souciez, mais tout va bien. Il faut dire que ma nouvelle vie ne m’offre pas réellement le temps que je disposais autrefois. » Répliquai-je, déposant les livres dans le bac.

Elle espérait certainement un sourire ou plus de conversation, mais hélas je n’étais pas disposé à perdre le peu de temps que je disposais. Aussitôt les livres déposés dans l’emplacement approprié, je m’en allais dans la direction de la grande salle. Mon objectif était très simple, trouver des bouquins qui cette fois-ci soient en rapport avec l’histoire. Que ce soit les clans, les shinobis, le chakra, peu importe tant qu’il y avait un rapport avec l’histoire de notre monde.

Après des dizaines de minutes à chercher de fond en comble, je me rendis compte que je ne me trouvais pas à l’étage approprié. En effet, l’histoire c’était au cinquième niveau .. Dix grosses minutes de perdus, donc. Ce n’était peut-être pas quelque chose d’énorme pour vous, mais pour moi c’était un temps non négligeable .. qui aurait pu me servir à méditer, m'exercer ou tout simplement poursuivre l’écriture de mon propre bouquin…

Quoi qu’il en soit, ce qui était fait est fait .. on ne peut pas revenir en arrière. Je m’empressai donc de gagner les étages supérieurs pour ne pas en perdre davantage, du temps. Lorsque j’arrivais au cinquième niveau, je constatais qu’il n’y avait presque personne, si ce n’était deux ou trois personnes par-ci et par-là, en train de bouquiner tranquillement dans leur coin. Parfait, ainsi je ne serais dérangé par personne ni aucun bruit .. du moins c’était ce que je pensais avant que cette fille ne se mette en travers mon chemin. Il y avait, en effet, ce livre qui avait tout de suite attiré mon attention, mais lorsque je m'apprêtais à le prendre, cette « étrange » jeune femme s’en était emparée.

Étrange parce qu’elle n’avait presque aucun trait des habitants de Suna. Elle ne me rappelait aucun clan en particulier et ce .. ce sourire .. en faite, c’était surtout ce sourire qui la rendait étrange à mes yeux. Alors qu’elle semblait comprendre que je désirais ce livre, je ne pus m’empêcher - malgré que son regard soit porté sur ma personne - de l’observer de haut en bas. C’était une habitude que certains ne semblaient guère appréciés et que d’autres semblaient tout simplement indifférents. Quoi qu’il en soit, sur le coup, j'oubliais presque la raison de ma présence .. Toute mon attention s’était porté sur elle, mais aussi ma curiosité.. Qui était-elle ? Habitante du village ? Étrangère, venue passer quelques jours de vacances par ici ? Qui qu’elle soit, je comptais sur ces quelques secondes d’analyses pour me faire une idée sur la personne.

(#) Sujet: Re: Un livre pour deux ... [Gogyou Ether] Lun 31 Oct 2016 - 13:30

« Et dire que j'espérais ne plus jamais te revoir... », soupira l'aubergiste.
« Ch'pourquoi v'ch'dites cha ? », sourit une Ether, la bouche pleine de croissants.

Cela devait être la seconde ou troisième journée que la Gogyou se trouvait à Suna. Après avoir expérimenté l'accueil à la Kira Kawaguchi, le concierge du village – un très beau métier – retrouvé Ema, maintenant elle s'octroyait une petite pause. Mmmh, où pourrait-elle donc bien aller aujourd'hui ? Un endroit où elle y verrait des gens, tout en s'occupant autrement... Bah évidemment, la bibliothèque ! Ce n'est qu'après avoir avalé un dernier croissant, arrachant un énième soupir de la part de l'aubergiste, qu'elle sortit du bâtiment. Tout était différent depuis la dernière fois, à commencer par le regard des gens. Ce n'était plus de la pitié ou du mépris qu'elle recevait, mais parfois un simple regard intrigué ou une indifférence feinte. Probablement parce qu'elle n'était plus en tenue de voyage, son ensemble usé par le sable et le temps, mais dans des vêtements qui sied davantage à son nouveau rang de Première. Ils n'étaient pas luxueux du tout, mais dans un bien meilleur état que ceux d'origine. Malgré tout, elle ne passait pas pour autant inaperçue. Son comportement, sa façon de se mouvoir, son éternelle joie et donc ses vêtements également, tout prouvait qu'elle n'était pas d'ici. Et elle ne s'en cachait pas. Pourquoi le ferait-elle ? Curieusement, malgré son évidente étrangeté, elle parvenait à démarrer des conversations avec à peu près n'importe qui. Au départ, les citoyens ainsi alpagués étaient désarçonnés, puis se laissaient gagner par sa gaieté. Il faut dire qu'elle paraissait parfois – souvent - très simplette aux yeux de certains, ce qui n'inquiétait donc personne. Non pas qu'elle avait quelque chose à cacher, mais étant donné qu'elle était là autant pour revoir des gens que pour en apprendre davantage sur leur état moral, mieux valait être sociable mais pas trop chelou non plus.

Après avoir joyeusement gambadé dans les ruelles, elle se dirigea tranquillement vers l'immense bibliothèque. Alors qu'elle montait les marches, elle eut un élan d'espoir. Hé, c'était ici qu'elle avait rencontré Hisoka ! Certes, elle ne l'avait plus jamais revu depuis, mais peut-être s'y trouverait-il ? Enorgueillie par cette simple pensée, elle accéléra le mouvement. Saluant d'une brève inclinaison de la tête la personne de l'accueil, elle se mit à chercher frénétiquement du regard le grand blond. Mh, rien ici... Peut-être plus haut ! La jeune femme se mit à courir d'un pas léger – oui oui – à travers tout le bâtiment, grimpa avec agilité chaque étage, avant de les redescendre aussi vite Les bibliothécaires voulurent faire une remarque comme quoi on ne court pas dans l'enceinte de l'établissement, mais voyant que presque pas un son résonnait de ses pas, se contentèrent de retourner à leur besogne. Après avoir fait plusieurs fois le tour de l'endroit, elle dut se rendre à l'évidence ; il n'était pas là. Ether ressentit une brève déception, avant d'oublier bien rapidement sa tristesse passagère et de repartir au galop. Bon tant pis ! Elle allait lire ! Trottinant de rayon en rayon, l'élémentaire s'empara d'un bouquin intitulé « Bien se comporter en société », le feuilleta et le reposa aussi vite. Meh ! Elle avait fait des progrès sur ses interactions avec les humains, pas besoin de lire plus. Puis, on apprend plus vite dans la pratique !
La Gogyou changea de rayon et se retrouva dans un coin dont elle n'avait jamais pris un seul bouquin de son peu de temps passé en ces lieux. C'était quoi le nom ici ? « E-ro-ti-que »... ça veut dire quoi ? Curieuse, elle en prit un au hasard, « Nuit torride dans Suna » et commença à bouquiner. Mais la couverture posait déjà problème, le terme « torride » lui étant totalement inconnu. Le reste fut un ramassis de mots s'assemblant – dans tous les sens du terme – les uns dans les autres et rien n'eut de sens. Son père ayant bien pris soin de ne jamais lui expliquer quoi que ce soit à ce sujet, et sa mère n'ayant pas non plus cherché à le faire, Ether n'avait pas la moindre idée de ce qu'était la reproduction, et comprenait encore moins le sentiment qui liait une personne à une autre, autre que par de l'amitié. Le résultat ? La nomade était une handicapé émotionnelle. Ah, et sociale aussi. Oh elle le vit bien hein, vu qu'elle sait pas ce que c'est ! Après avoir bien galéré sur plusieurs pages et s'être demandé la raison pour laquelle « truc entrait dans machin » - comment qu'il a fait ? Les humains peuvent se rentrer dedans, comme par le biais d'une porte ? C'est bizarre - elle referma le livre et le reposa, avant de finalement changer de rayon. Bah ouais, elle allait pas galérer à livre des trucs qui n'avaient aucun sens ! 'Sont bizarres ces Normaux à écrire des trucs qui ne veulent rien dire...

Oh, mais elle pourrait continuer là où elle s'était arrêté il y a 2 ans !
Comme si on avait remis des piles, Ether se mit à traverser la pièce de part en part, récupérant quelques livres au passage « Origines du monde » par un ermite philosophe kumojin, « Mythes de l'Ancien temps » par un auteur inconnu, puis « Clans oubliés » par un errant. Ce dernier l'intéressait davantage, peut-être qu'elle y verrait une mention des Gogyou ! Non parce que le dernier livre qu'elle avait lu à leur sujet, et bien, il était rempli de bêtises. Ça se voyait que c'était un Normaux qui ne les aimait pas. Apprenez à nous connaître avant de nous juger... ça c'était bien quelque chose qu'elle ne comprenait pas chez les humains, heureusement, ils n'étaient pas tous pareils. Sinon, elle n'aurait pas d'amie comme Ema ! Elle est gentille Ema, mais elle a l'air si seule... Elle retournerait la voir vu qu'elle était ici pour un moment ! Comme ça, elles joueraient au Uno et mangeraient des gnocchis ! Ouaiiiis ! Alors qu'elle s'emparait de « Légendes anciennes », un recueil culturel alimenté par des récits venant des quatre coins du monde, elle ne comprit pas tout de suite que la personne devant laquelle elle s'était imposée, désirait ce même livre. Ce ne fut que lorsqu'elle lui fit face et croisa son regard qu'elle finit par saisir. Non sans d'abord l'avoir observé en silence d'un air interrogateur de ses grands yeux bleus, la tête légèrement penchée sur le côté.
C'était un grand garçon aux cheveux longs et sombre, la peau blanche et les yeux rouges. Mh, il ressemblait beaucoup à La, une Ketsueki qu'elle avait un jour croisé à Odaichi et qui avait essayé de la mordre... Elle était intéressante ! Il devrait appartenir à ce clan aussi. Le visage du sunajin était neutre, presque impassible. Ce dernier l'observa de haut en bas, ce que beaucoup d'humains faisaient en la voyant, et elle se contenant de lui sourire innocemment sans la moindre animosité, habituée, même si elle n'en connaissait pas l'exacte utilité. Que voulait-il ? Le... livre peut-être ? Oh, il veut le lire lui aussi !

« C'est ça qu'tu veux ? », demanda-t-elle d'un ton chantant, « J'ai l'temps, j'peux t'le passer, tu l'lis et dès qu't'as fini, bah tu m'le passe ! », elle lui tend le livre avant d'ajouter toujours en souriant, « Ou alors, on peut l'lire ensemble ! »

Et le pire, c'est qu'elle est foncièrement sympa. Pour de vrai.

(#) Sujet: Re: Un livre pour deux ... [Gogyou Ether] Dim 13 Nov 2016 - 4:19

☼ SUNAGAKURE NO SATÔ ☼
Un livre pour deux personnes ...

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Alors que je me demandais ce qui pouvait bien lui procurer autant de joie, la jeune fille m’interpella, me demandant si c’était le bouquin - qu’elle tenait entre les mains - que je désirais. Je trouvais qu’elle avait une façon assez étrange de s’adresser aux inconnus, ce qui l’était encore davantage c’était son sourire béat qui ne semblait vouloir quitter son visage.

Alors que je m’apprêtais à lui répondre, elle me devança, me faisant savoir qu’elle avait le temps et que je pouvais donc prendre son bouquin et le lui rendre dès que je l’aurais fini. Un peu surpris, je le pris sans vraiment m’en rendre compte … Lorsque je m’apprêtais à lui rendre pour rectifier le tire, elle me fit savoir qu’on pouvait le lire ensemble. Je ne savais pas si c’était une interrogation, mais la curiosité me poussa à opter pour cette option. C’était une opportunité en or d’en apprendre plus sur elle et sur ses origines, mais surtout sur ce drôle de sourire qu’elle affichait constamment.
« Merci, c’est très gentil de votre part. » Fis-je, d’un air agréable. « J’aime l’idée de pouvoir le lire à deux, comme cela aucun de nous deux ne sera privé de la lecture de ce bouquin. » Poursuivis-je, l’invitant à me suivre.
Je me dirigeais vers le fond de la salle afin de ne pas être dérangé, mais aussi pour éviter d'importuner les autres. Durant le petit trajet, je m'efforçais vainement de deviner le clan auquel la jeune fille pourrait appartenir…
« Pourquoi vous avez choisi ce bouquin ? » Fis-je, en guise de conversation.
D’habitude c’était les autres qui me faisaient la conversation, mais il faut un début à tout, comme le dirait mon grand-père. Je ne savais pas si je m’y prenais correctement, mais j’espérais qu’elle ne verrait aucun signe d’hostilité. De nos jours, les gens pouvaient - malheureusement - mal réagir pour un rien, alors prudence. Cependant, la jeune fille ne semblait pas appartenir à cette catégorie de personne, du moins c’était l’impression qu’elle me donnait, avec ce sourire .. mythique.
« Ici c’est parfait. » Fis-je, m’arrêtant au fond de la bibliothèque. « Asseyez-vous, je vous prie. » Poursuivis-je, lui tirant la chaise.
C’était seulement et uniquement une marque de respect, chose que mon grand-père m’enseigna dès mon jeune âge. J’espérais qu’elle ne verrait rien d’autre derrière cette démarche…
Une fois qu’elle s’installa, je me mis sur la chaise d'à côté, déposant le livre devant nous, sur la table. Le titre - légendes anciennes - suscitait grandement ma curiosité, défilant déjà d’innombrables idées et images dans ma tête. Mais avant, je jugeais que c’était le moment parfait pour me présenter à la jeune fille. J’aurais en effet pu le faire plus tôt, mais bon .. mieux vaut « tard » que jamais !
« Moi c’est Kuzushi, Omura Kuzushi ! » Fis-je, d’un léger sourire. « Je pense qu’on peut commencer, si vous êtes prête bien entendu. » Poursuivis-je, ouvrant la première page du livre.

(#) Sujet: Re: Un livre pour deux ... [Gogyou Ether] Mar 15 Nov 2016 - 14:52

Le garçon était assez fascinant à observer.
Pas une expression, rien. Il était si stoïque, c'était impressionnant !
Pour autant, il suffisait de le regarder de plus près pour parfois apercevoir un mouvement sur le visage, comme la surprise. A sa proposition de lire le livre ensemble, elle obtint une réponse positive et les traits du sunajin semblèrent se détendre. L'idée lui plaisait ! Ether en fut ravie et tout guillerette, se mit à suivre le Ketsueki d'un pas léger. A mesure qu'ils se dirigeaient vers ce qui était sans aucun doute le fond de la pièce, il lui demanda la raison qui l'avait poussé à choisir ce bouquin en particulier. La jeune femme lui répondit en toute honnêteté, toujours un grand sourire sur les lèvres.

« J'aime apprendre et découvrir d'nouvelles choses ! J'vis pas dans un village, donc pas d'école ou d'académie, alors j'lis des livres ! Et puis, j'voudrais voir si certaines légendes ressemblent aux nôtres. Com'ça, j'pourrais les relier et retracer les origines du monde. Et bien d'aut' choses ! »

Bien qu'elle croyait dur comme fer à leurs propres récits, elle tenait à élargir sa vision et à vérifier si certains points ressemblaient à d'autres. Que ce soit les mythes de Ki no Kuni ou une vieille chanson de Mizu, si elle retrouvait certaines ressemblances, peut-être que les Normaux comprendront que les Gogyou n'étaient pas des monstres mais au contraire des êtres à part entière de ce monde, présents depuis la création de ces terres.

« Et toi alors ? Qu'est-c'qui t'intéresse dans c'livre ? Tu veux apprendre toi aussi ? », demanda-t-elle avec curiosité.

Le sunajin trouva enfin l'emplacement qu'il jugeait parfait et invita l'élémentaire à prendre place en lui tirant une chaise. Sur l'instant, Ether ne comprit pas le geste. Il semblait attendre quelque chose. Est-ce que la chaise était pour elle ? Oh ! Ah oui sûrement ! P'têtre que c'était une forme de politesse pour l'humain ? Probablement. Mais pourquoi ne s’installeraient-ils pas par terre ? On est toujours mieux par terre ! C'était un comportement très étrange selon elle. Pourquoi vouloir nécessairement mettre autant d'espace entre eux et le sol ? Bon... Elle haussa les épaules puis le remercia gaiement en s'inclinant légèrement, et d'un agile petit saut, s'installa en tailleur sur celle-ci. On change pas les habitudes hein ! Le garçon s'installa à son tour et elle se rapprocha en gigotant sur sa chaise, avant de poser sa tête entre ses mains, prête à débuter la lecture. Mais avant toute chose, il tint à se présenter. Oh oui, elle en oubliait presque les manières ! Il se prénommait donc Omura Kuzushi. Ah ? Et pas Ketsueki ? C'est bizarre, il en avait tout l'air pourtant. Peut-être s'était-elle trompée. Ou alors, c'était comme Yell et Strike qui était tous les deux des Gogyou mais n'en portaient pas pour autant le prénom ! Sinon, elle pouvait toujours demander. C'est donc avec sa franchise et son honnêteté propre à sa personne qu'elle lui répondit avec autant de jovialité qu'on pouvait avoir.

« Enchanté, Kuzushi ! Moi c'est Ether, d'la tribu Hashimoto ! », dit-elle en lui attrapant vigoureusement la main et de la secouer avec poigne, puis de rajouter avec amusement, « Pas b'soin d'me dire Vous, j'suis pas quelqu'un d'important ! Juste Ether ! »

Puis elle reposa sa tête entre ses mains, ses petites feuilles de notes sur le côté avec ce qui semblait être un crayon fait main.

« Suis prête, on peut commencer ! »

(#) Sujet: Re: Un livre pour deux ... [Gogyou Ether] Ven 18 Nov 2016 - 3:13

☼ SUNAGAKURE NO SATÔ ☼
Un livre pour deux personnes ...

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La jeune demoiselle était intéressante, très intéressante, autant par sa façon de se comporter que de s’exprimer.
Elle me fit donc savoir qu’elle n’avait aucune affiliation avec notre village, et avec aucun autre qui soit d’ailleurs. Elle n’avait donc ni académie, ni école, ni bibliothèque à portée de main, chose qui la poussait très certainement à profiter autant qu’elle le pouvait des richesses qu’offraient notre village.
Comme je m’en doutais un peu, c’était aussi la curiosité, la soif d’apprendre des nouvelles choses, qui l’avait poussée à choisir ce livre. Ce n’était pas tout - en effet - elle semblait aussi mener des recherches sur ses origines et pensait donc pouvoir trouver quelques informations dans ce bouquin. Tout cela attisa grandement ma curiosité, me faisant ainsi réfléchir sur les prochaines questions que je pourrais lui poser.
« Je vois … » Fis-je, alors qu’on s’approchait de plus en plus de notre emplacement.
Alors que je m’apprêtais à lui poser ma première interrogation, la jeune fille me devança, me retournant la question que je lui avais précédemment posée. Elle poursuivit en me demandant ce qui m’intéressait dans ce livre et si je l’avais pris pour les mêmes raisons qu’elle. Sans l’once d’une hésitation, je lui répondis le plus rapidement et le plus sincèrement possible ..
« En effet, c’est bien pour apprendre que je voulais prendre ce bouquin. Il semblerait qu’on ait un point en commun .. » Rétorquai-je, d’un très léger sourire.
Une fois à notre emplacement, la jeune demoiselle semblait perdue .. quoique surprise ? Je ne savais pas réellement, mais elle mit beaucoup de temps pour se décider à s’installer sur son siège. Et lorsqu’elle le fit, elle bondit d’un petit saut qui me fit légèrement froncé les sourcils. Chose très rare, mais la surprise était bien trop grande pour que je puisse contrôler mes expressions faciles, du moins durant ce court instant.
Quoi qu’il en soit, je décidai de me présenter et de passer à autre chose, comme débuter la lecture de notre livre par exemple .. malgré les petites gesticulations qu’elle faisait. J’espérais seulement que les petits grincements à chaque mouvement de son siège ne dérangeraient pas les autres personnes qui tentaient de lire et d’apprendre des choses.
Soudain, lorsque ce fut à son tour de se présenter, la jeune demoiselle s’exclama d’une voix presque exalté, se saisissant au passage de ma main qu’elle secoua avec beaucoup d'engouement. « Quelle drôle d’énergumène ! » Souffla alors une petite voix interne. Et c’était le cas de le dire … Mes yeux s’étaient d’ailleurs écarquillés, affichant clairement ma surprise. Et alors quant à la suite de sa phrase, j’avais beau me creuser les méninges, je ne parvenais - hélas - à en saisir le sens.
« En .. chan .. té .. » Fis-je, d’un air étonné.
Quelques instants après, je repris mes esprits et je tentais de me concentrer sur le bouquin.
« De même, commençons donc. » Fis-je, d’un léger sourire. « Je vous laisse le soin de tourner les pages, d’accord ? » Poursuivis-je, d’un air agréable.
Elle avait l’air de s’amuser, de vraiment s’éclater dans tout ce qu’elle faisait. Je jugeais donc bon de lui laisser mener le rythme de la lecture, chose qui lui fera probablement très plaisir. Je tentais aussi de m’ouvrir un peu plus pour ne pas lui faire peur.

Les premières pages du bouquin étaient très intéressantes et très captivantes, bien que c’était une mini-histoire sur un clan très lointain. Quoi qu’il en soit, je marquais une courte pause, demandant à Ether ce qu’elle en pensait.
« J’ai vraiment apprécié cette mini-histoire, surtout la façon dont ce clan disparaît, pas toi ? » M’enquis-je, d’un air curieux. « Comme quoi, malgré toutes les techniques qu’on peut avoir, si on n’est pas unis et soudés, c’est l’échec assuré. » Poursuivis-je, d’un ton agréable.
On poursuivit alors notre lecture, entrant dans des histoires plus longues et plus détaillées. Les images étaient vraiment agréables à contempler, et en disaient parfois bien plus que les textes. Le sujet en cours concernait un certain clan nomade du pays de la terre, chose qui me fit légèrement penser à là tribu de la jeune fille. J’estimais alors que c’était le moment idéal pour en savoir plus sur elle et son “clan”.
« Maintenant que j’y pense .. Je n’avais jamais entendu parler de votre tribu, de quel pays êtes-vous originaire, si ce n’est pas indiscret ? » Fis-je, d’un air curieux.

Spoiler:

(#) Sujet: Re: Un livre pour deux ... [Gogyou Ether] Lun 21 Nov 2016 - 16:16

Le sunajin semblait également être une personne curieuse. Tant mieux ! Il ne la jugerait probablement pas comme avait l'air de le faire la plupart des gens qu'elle croisait dans la rue. Il était marrant avec cet air tout sérieux ! Mais cela n'empêchait pas qu'il ait quelques expressions, surtout au niveau des yeux. Il semblait intrigué, si c'était bien le mot qu'elle cherchait. Mais qu'importe ! Le principal était qu'il était poli et gentil. Lors de sa poignée de main, Kuzushi eut l'air grandement surpris. Ah ? Avait-elle serré trop fort ? Peut-être pas assez secoué ? Ou alors plus personne ne se disait bonjour comme ça dans les villages ? Zut, il faudrait qu'elle se renseigne à ce sujet. Le sunajin lui laissa le soin de tourner les pages à sa guise, ce qu'Ether fit avec joie. La lecture se déroula sans encombre. Dès lors qu'elle achevait de lire une page, la jeune femme jetait toujours un coup d’œil au garçon pour s'assurer qu'il en était de même pour lui. Alors seulement elle tournait délicatement la page pour ne pas la froisser. Même si elle semblait un peu brute de décoffrage ou donnait l'air d'être relativement vive, lorsqu'il s'agissait de quelque chose dont elle connaissait la fragilité ou son importance, la blonde en prenait grand soin. En l'occurrence, le savoir mérite d'être soigné avec précaution. Au fur et à mesure de leurs lectures, l'on pouvait voir la Gogyou griffonner quelques notes qu'elle jugeait dignes d'être relevées, et ajouter de temps en temps des petits croquis pour illustrer certains propos, ou recopiaient ceux présents dans le livre.
La courte histoire qu'ils venaient de terminer lui rappelait vaguement quelque chose mais elle n'aurait su exactement quoi. A bien relire, ce clan semblait être de très lointains ancêtres des Nara, un clan existant toujours aujourd'hui. Cependant, à l'inverse de ces derniers, ils ne maîtrisaient pas à proprement dit les ombres, mais davantage quelque chose qui s’apparentait à l'obscurité. C'était étrange. L'on aurait dit un conte que racontait parfois l'Ancien au coin du feu, une fable qu'elle avait souvent entendu lorsqu'elle était enfant. Sans réellement réfléchir, elle se mit à gribouiller ce qui pouvait ressembler à une silhouette humaine, et des ombres noires sortir du corps de celui-ci, comme si elles étaient prêtes à le dévorer. Kuzushi exprima son avis sur ce récit, trouvant leur disparition fort intéressante, et rajouta que, comme quoi, l'on pouvait avoir toutes les techniques du monde, si l'on ne travaille pas en équipe, cela ne mène qu'au désastre. La demoiselle acquiesça en souriant gaiement.

« C'est vrai ! C'comme ça qu'on s'en est sorti jusqu'à aujourd'hui avec ma tribu. 'Suis bien contente d'être née parmi eux ! », dit-elle fière des siens, avant de reporter son attention sur le livre comme si elle réfléchissait, « Mais... J'pas l'impression qu'ce soit la seule leçon à ret'nir d'ce conte. Not' Ancien nous en racontait une presque similaire lorsque j'étais p'tite, et y'a pas longtemps aussi d'ailleurs. Si on lisait entre les lignes, l'obscurité qu'ils maîtrisaient et qui a eue raison d'ce clan, représent'rait égal'ment la noirceur qui existe dans l'coeur de la plupart des humains. Cette même noirceur qui les pousse à accomplir d'effroyables actes et les ronge ensuite de l'intérieur... », elle eut un bref air absent, avant de reprendre sa joie habituelle, « Allez, on continue ! »

La suivante eut une résonance toute particulière pour l'élémentaire, car elle traitait d'un clan nomade issu du pays de la terre. Ah, mais attendez... C'était pas leurs descendants que sa tribu avait croisé lorsqu'ils avaient établi un campement au mont Kula Kangri ? En tout cas, la description leur ressemblait énormément. De plus, les images qui complétaient le récit lui rappelaient quelques souvenirs. Ether s'approcha d'une des images et se mit à détailler chaque parcelle de celle-ci, jusqu'à finalement pointer du doigt ce qui s'approchait le plus d'un emblème. Les nomades n'avaient pas d'emblèmes à proprement dit, mais chaque tribu avait une manière particulière de broder et de représenter certains motifs. Et elle avait déjà vu ceux-là ! C'est donc avec une immense réjouissance qu'elle fit partager sa trouvaille.

« Ah j'me disais qu'ils m'étaient familiers ! J'crois qu'j'ai rencontré leurs descendants les plus proches lorsqu'on s'trouvait là-bas ! Suuuper sympa ! De très bons musiciens en plus. Danser au rythme d'leur instruments est l'un de mes meilleurs souv'nirs ! »

Remarquant que le garçon désirait s'exprimer, elle fit un geste d'excuse. Décidément, il fallait sérieusement qu'elle apprenne à comprendre quand est-ce que les gens désiraient parler. On allait la prendre pour une sauvage après. C'pas vrai hein, suis très sympa moi aussi ! Kuzushi désirait connaître son pays d'origine, ne connaissant pas sa tribu. Ce fut avec grand plaisir qu'elle lui répondit, tout en émettant les détails habituels.

« C'normal, on est plutôt discrets. L'concierge blond au visage méprisant et les yeux en colère non plus nous connaissait pas. Et il disait qu'il savait tout ! Com'quoi ! », dit-elle en riant joyeusement, « Nous n'avons pas d'pays d'origine. Nous venons d'partout et d'nulle part à la fois. Aussi loin qu'remonte nos chansons, nous avons toujours marché. Puis, avant d'êt' des citoyens d'un tel pays ou d'un autre, nous sommes tous avant tout des citoyens du monde. On peut donc dire qu'le monde est not' pays d'origine ! Mais maint'nant, nous sommes une tribu du vent. », ajouta-t-elle en souriant paisiblement, « Et toi, t'as toujours été d'ici ? »

Elle retroussa vivement une de ses manches, puis colla ensuite son bras tout bronzé contre le sien dont la main démontrait sa blancheur.

« Bah... T'es touuut blanc !Et moi... Suis toute marron ! », dit-elle en plaisantant franchement, avant de se reporter sur le livre.

Alors qu'elle s'apprêtait à débuter la prochaine histoire, elle eut un bref instant d'hésitation en lisant le titre. Elle traitait de l'origine des Mamoru, des premiers pactes démoniaques en parallèle de ceux avec les esprits. Dans les légendes de son clan élémentaire, les Mamoru ayant pactisé avec les démons, et non avec les esprits, avaient contribué à l'écroulement du monde utopique d'autrefois, aidé des ancêtres Akuma et de la plupart des Ketsueki, menés par Jashin. Malgré sa curiosité, elle craignait de lire un avis supportant cette pratique. Il fallait certes de tout pour faire un monde, ou en tout cas dans le monde d'aujourd'hui, mais cela ne le rendait pas plus paisible pour autant et encore moins beau. Finalement, elle se décida à lire la suite, non sans vérifier que le sunajin était prêt. A la fin de sa lecture, la demoiselle ne put s'empêcher d'afficher un air légèrement déçu. Ce texte ressemblait plus ou moins à ses connaissances propres. La soif de pouvoir, de contrôle et la lâcheté avait poussé quelques Mamoru à succomber aux paroles douceâtres de démons ayant pris l'apparence d'esprits. Et cela faisait directement écho à comment les Akuma étaient nés.

« J'ai jamais rencontré d'Mamoru en vrai. T'en a déjà croisé un ? Ils sont comment ? », demanda-t-elle d'un air interrogateur, toujours affublée d'un sourire.

☼ SUNAGAKURE NO SATÔ ☼
Un livre pour deux personnes ...

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Ether semblait du même avis que ma conclusion, ajoutant par ailleurs que c’était ainsi que sa tribu avait pu garder sa stabilité jusqu'à aujourd'hui. Puis, elle rajouta - d’un air fier - qu’elle était bien contente d’être née parmi eux. Ce à quoi je lui souris très légèrement avant de reporter mon attention sur le bouquin.
Puis, contre toute attente, la jeune demoiselle émit une remarque très pertinente, prouvant qu’elle était bien plus intelligente qu’elle n’y paraît. En effet, elle me fit savoir que la leçon à retenir dans cette mini-histoire ne devait pas s’arrêter à une histoire d’union et de fidélité, se justifiant que c’était avant tout une question de maîtrise, de maître de soi, du moins c’était ainsi que j’avais saisi le fond de sa pensée. Pour la jeune fille, ce clan antique avait perdu le contrôle de son immense pouvoir, permettant donc logiquement à ce dernier d’avoir un contrôle sur eux. Ce qui eut pour effet et conséquences de noircir leur coeur et de les conduire donc fatalement à leurs propres pertes. Il faut reconnaître que c’était une réflexion très profonde et pleine de sagesse, je ne pouvais qu’approuver et apprécier ce mode de pensée.

« Je suis tout à fait d’accord avec vous ! Voilà pourquoi Raksha, fondateur du clan Omura, disait que se laisser dominer par ses passions c’est accepté d’être forgé par eux, chose qui ne peut que nous mener inéluctablement à notre propre perte. » Fis-je, d’un léger sourire

Évidemment, personne n’était parfait et que de ce fait il était tout à fait normal d’avoir des passions, même pour le plus sage d’entre-eux. Avoir de la noirceur dans son coeur n’était pas non plus quelque chose de condamnable. En revanche, ce qui l’était c’était le fait de se laisser guider par la haine, la jalousie, et ou les passions car cela ne pouvait que nous conduire à nuire d’une façon ou d’une autre aux autres, et de ce fait et d’une certaine manière à nous-mêmes.
Quoi qu’il en soit, nous décidâmes de poursuivre notre lecture, étudiant avec la plus grande attention ces quelques pages sur ce mystérieux clan d’Iwa. Les images parlaient d’elles-mêmes, les textes nous conduisaient et nous plongeaient vraiment au coeur du clan de nomades, qui semblait susciter vivement la curiosité d’Ether. En effet, elle était beaucoup trop impliquée, passant les images au peigne fin, comme si elle cherchait quelque chose en particulier. Lorsqu’elle trouva ce qu’elle recherchait, qui semblait visiblement s’agir d’un motif, elle s’exprima en faisant savoir que ces motifs lui étaient familiers. Curieusement, elle parla de musique et de danse, chose que je ne compris pas réellement mais devait certainement avoir un lien avec sa tribu. Quoi qu’il en soit, je restais très ouvert, veillant à adopter un air très agréable afin qu’elle se sente le plus à l’aise possible, et libre de me raconter ce qu’elle désirait. Soudain, la jeune fille mit à fin à son monologue, s’apercevant que je souhaitais prendre la parole avant qu’elle ne me devance, ce à quoi je répondis par un léger sourire, touchant légèrement son front pour lui faire comprendre que ce n’était pas très grave. « Il t’arrive quoi Kuzu ? T’as pris trop de café ou quoi ? Tu me sembles trop joyeux aujourd’hui, c’est pas normal ça ! » Souffla alors ma voix intérieure comme pour m’avertir de rester sur mes gardes. Je me contentais de l’ignorer comme d’habitude, interrogeant par ailleurs Ether sur ses origines.

Elle semblait appréciée mon interrogation, répondant par ailleurs qu’il était normal que j’en sache peu à leur propos étant donné qu’ils étaient plutôt discrets. Puis, elle émit une petite anecdote comme un quoi un blond qui avait toutes les caractéristiques de Kira, se vantant de tout connaître, n’en savait paradoxalement rien sur sa tribu. C’est dire combien ils étaient discrets ! Ce à quoi, je lui souris très naturellement, attendant patiemment plus d’informations au sujet de sa tribu. Vraisemblablement, son clan avait l’air d’être un clan nomade, ayant voyagé un peu partout dans le monde, ce qui faisait d’eux, selon les propos d’Ether, des citoyens du monde. Je ne savais pas si elle entendait cette phrase de la même façon que moi, mais je ne pus m’empêcher de légèrement sourire, bien qu’il ne soit pas toujours évident de percevoir la différence entre lorsque je souris ou non. Quoi qu’il en soit, son clan avait maintenant trouvé refuge à Kaze, ce qui fait donc d’eux une tribu de notre pays.
Pour un clan ayant toujours voyagé, une vie sédentaire ne devait certainement pas être très facile à vivre. Quoi qu’il en soit, j’étais satisfait de ces précieuses informations qu’elle partagea avec moi.

« Je vous remercie de ces informations, c’est toujours agréable d’en savoir plus sur nos frères et soeurs car après tout nous sommes tous en quelque sorte des citoyens du monde, n’est-ce pas ? » Fis-je, d’un agréable sourire. « Les frontières ne sont que l’invention de l’homme qui depuis la nuit de temps ne cesse de vouloir défier la nature et ses règles. » Poursuivis-je, d’un air passionné.

Après quoi, ce fut à mon tour d’être interrogé. Ether souhaitait en effet savoir si j’avais toujours été de Kaze ou non. Malheureusement, mon histoire était beaucoup plus complexe que la sienne, avec des informations pas toujours conformes à la réalité. Néanmoins, je me contentais de lui répondre en lui fournissant les informations les plus évidentes et les plus tangibles.

« Non, je n’ai pas toujours été d’ici. Je suis originaire de Mizu, c’est au sein de cet archipel que le clan Omura a été créé et c’est également là-haut qu’il fut exterminé. Cependant, il y a des raisons de croire que nous n’avons pas toujours été originaire de Mizu mais je ne pourrais malheureusement vous en apprendre davantage puisque moi-même j’en sais que peu de choses à l’heure actuelle. » Fis-je, d’un air sincère.

Quelques instants après, Ether retroussa curieusement ses manches et colla son bras bronzé près de ma main. Je ne compris pas ce qu’elle tentait de faire jusqu’à ce qu’elle me fasse savoir - ironiquement - qu’elle était toute marron et que j’étais tout blanc. Mes yeux s'écarquillèrent légèrement et mes sourcils se froncèrent, cherchant à comprendre le but de cette manœuvre. Pourquoi disait-elle quelque chose de si évident ? J’étais comme qui dirait perdu, cherchant vainement à comprendre le sens de cette remarque.

« Vous avez une très belle couleur, disons que j’ai toujours apprécié les couleurs sombres. » Fis-je, simplement.

Non, ce n’était pas une déclaration d’amour. Je me sentais simplement obligé de répondre à sa remarque afin qu’elle ne paraisse pas pour une idiote. Puis, la remarque était tout à fait vraie puisqu’en effet j’avais toujours eu plus de plaisir à contempler les couleurs sombres que lumineuses.
Quoi qu’il en soit, nous reprîmes notre lecture, lisant et analysant le prochain chapitre avec beaucoup d’attention. Il s’agissait du clan Mamoru, un clan qui avait depuis ma plus jeune suscité ma curiosité. Je préparais d’ailleurs même un livre les concernant. Je ne savais pas encore quand est-ce que je la publierais, faut savoir que depuis ma promotion je disposais malheureusement très peu de temps pour moi-même. Bref, nous poursuivîmes notre lecture jusqu’à la fin de ce chapitre, qui hélas était bien plus courte que je l’imaginais. De plus, je n’avais rien appris de plus que ce que je savais déjà, ce qui semblait également être le cas de la jeune fille. Quoi qu’il en soit, la jeune demoiselle m’interrogea, me demandant si j’avais déjà rencontré un Mamoru en vrai. Elle semblait s’intéresser de près à ce clan, mais malheureusement j’étais dans la même situation qu’elle, à savoir : je n’avais jamais rencontré un membre de ce clan.

« Non, hélas jamais ! » Fis-je, d’un air désolé. « Ils m’intéressent beaucoup, je compte même rédiger un livre sur eux, mais pour le moment je n’ai toujours pas rencontré un Mamoru. Mais je compte changer cela un jour en entreprenant un long voyage pour faire le tour du monde. » Poursuivis-je, d’un léger sourire. « Qu’est-ce qui vous intéressent chez ce clan ? » Lançai-je, d’un air curieux.

Pendant, ce temps la bibliothèque se vidait et la gérante semblait se diriger dans notre direction. Il semblerait que nous n’allons pas pouvoir poursuivre la suite de notre lecture ici, en revanche le poursuivre ailleurs ne me déplairait pas vraiment. Il faut dire que c’était un pure moment de bonheur, il est rare de rencontrer des personnes autant ouvertes d’esprit .. Sans compter, qu’Ether était vraiment unique dans son genre, autant innocente et insouciante que curieuse et intelligente ..

Ether en apprit davantage sur les origines du sunajin.
Leur fondateur s'appelait par exemple Raksha et avait prononcé des mots très intéressants, ne pas se laisser dominer par ses passions au risque de courir à leur perte. Cela signifiait-il donc qu'il pensait que la moindre passion était dangereuse ? Est-ce qu'adorer jouer au Uno était dangereux ? Et les gnocchis ? Naaaan, c'est pas dangereux les gnocchis, c'est juste très trèèèèès bon ! Oh ça oui ! A mesure de leurs lectures, ils en apprenaient chacun toujours plus l'un sur l'autre. C'était ce que la Gogyou avait toujours apprécié lorsqu'elle se rendait dans un village ou un tout autre lieu grouillant d'humains ; c'était forcément sujet à rencontres. Et malgré leurs antécédents, la jeune femme restait fascinée par ces êtres vivants dont beaucoup avait persécuté les siens. Après tout, ils n'étaient pas tous pareils, et c'était dans cette différence que résidait l'espoir que son clan soit un jour pleinement accepté. Et c'était en partie grâce à des gens comme Ema. Kuzushi la remercia des informations qu'elle lui avait fourni, répondant que « c'était toujours agréable d'en savoir plus sur nos frères et sœurs », ce qui fit hautement plaisir à la blonde. C'était en rencontrant des personnes de ce genre que le choix de s'être installé à Kaze lui paraissait être une évidence. Chaque pays a ses torts et ses travers, aucun ne peut être parfait, mais celui-ci restait pourtant celui qu'ils avaient choisi. Être considérée comme des frères et sœurs des kazejin/sunajin était une récompense plus que suffisante. « Nous sommes tous des citoyens du monde ».

« Oui, c'vrai. Nous sommes tous des citoyens du monde. Qu'l'on soit sunajin ou même Kirijin, qu'importe not' origine ou not' lieu d'vie. », et rajouta après l'avoir écouté à propos des frontières, « J'suis contente d'voir qu'tu penses ainsi. C'est aussi not' point d'vue. T'es vraiment très intelligent, j't'aime bien ! », dit-elle en souriant joyeusement.

Malgré le peu d'expressions faciales qu'il avait, si l'on regardait bien et selon les sujets, il était plus vivace que ce qu'il laissait entrevoir. C'était fascinant à observer ! Il avoua être originaire de Mizu no Kuni, que son clan y était né et y avait été exterminé. C'était une expérience qu'elle connaissait bien, mais elle se contenta seulement d'écouter avec beaucoup d'attention. Certaines parties de son histoire lui étaient à son grand dam, inconnues.

« Ton nom c'est Omura, c'lui qui a créé ton clan c'est Raksha et z'avez été à Mizu ? Mh... », elle se mit à réfléchir quelques instants avant de sourire à nouveau comme si elle venait de découvrir une chose géniale, « L'Ancien de not' tribu sait et a vu plus de choses qu'tout mon clan réuni, p'têtre que si j'lui demande s'il sait que'que chose à propos du tien, il m'apprendra des trucs intéressants ! Enfin, j'sais pas, on sait jamais. », puis elle rajouta toute guillerette, « Oh, j'ai une amie d'Mizu ! Elle s'appelle Kaguya Milly, mais ça fait longtemps qu'je l'ai pas vu. M'demande c'qu'elle devient depuis. »

Lorsqu'elle compara leurs couleurs de peau, il parut surpris. Ah, ça se fait pas non plus ça ? Zut, c'est vrai qu'ils étaient pas tous très tactiles... Pourtant, il lui avait touché le front à un moment. Donc c'était pas grave, non ? Mais malgré son étonnement apparent, il répondit qu'elle avait une très jolie couleur et qu'il avait toujours apprécié les couleurs sombres. Ether eut un court instant de réflexion. Ne sachant trop quels étaient les critères dits de « beauté » pour les humains, elle n'avait su comme déterminer qui était « beau » ou pas. Donc, sa couleur est jolie. C'est bien, c'est ça ? Ou pas ? Non, c'était pas comme ça que ça marchait, hein ? Se souvenant qu'Ema avait dit de son cadeau qu'il était « magnifique », ce qui signifiait donc joli, elle pensait que dès que c'était coloré et que ça brillait, c'était joli. En fait, Ema était son unité de mesure du beau. Donc sa couleur était belle à peu près où sur la jauge Ema... Pas très colorée, elle brillait pas non plus... Bah alors, non, c'était pas vrai. Ou alors c'était pas comme ça non plus que l'unité Ema fonctionnait ? Hé mais c'est super compliqué le beau/joli ! Ouais bah zut. Comme elle n'avait rien compris, elle fut quand même ravie de voir qu'elle n'avait pas fait une bourde sociale – enfin, c'est ce qu'elle pensait ;

« J'les aime toutes ! Mais à travers l'vent, toutes les couleurs s'mélangent, et c'est celle que j'préfère. », dit-elle en pensant à tous les instants où elle se métamorphosait, « Ta couleur d'peau est très jolie aussi, comme tes cheveux ! Sont suuuuper noirs ! », ajouta-t-elle avec son éternel sourire joyeux.

Arrivés au passage des Mamoru, il lui répondit qu'il n'en avait jamais eu l'occasion. Mh, dommage ! Mais il l'avait toujours souhaité et désirait même écrire un bouquin sur ces derniers. Ah ? Ça pourrait être intéressant !

« Si t'as b'soin d'conseils sur certains pays pour ton voyage, n'hésite pas ! », répondit-elle avec beaucoup de bonne volonté, ses escapades lui manquant un peu, « C'qui m'intéresse chez les Mamoru ? Et bien... »

Elle hésita quelques secondes, puis se décida finalement à répondre.

« Selon nos légendes, la guerre qui a détruit l'utopie de not' monde a en partie été orsh...or... orchestré », elle eut du mal avec ce mot, « par que'ques Mamoru qui zon't pactisé avec des démons, accompagnés d'bien d'autres bien sûr. Ils s'raient d'ailleurs à l'origine des Akuma, par exemple. C'est vraiment un résumé très grossier, mais voilà. », elle se remémora leurs histoires, « Avant cet' guerre, y'avait pas d'persécutions contre l'un ou l'autre. Tout l'monde avait son rôle à jouer dans l'bon fonctionn'ment du monde. Gekei comme Gogyou, les ancêtres des Saibogu ou même les Dentô ! Surtout eux d'ailleurs. J'aurais bien voulu l'connaître c'monde-là. », ponctua-t-elle d'une note joyeuse.

La jeune femme remarqua également que la bibliothèque se vidait. Beuh, plus personne ne veut lire ? C'bien de lire pourtant !

☼ SUNAGAKURE NO SATÔ ☼
Un livre pour deux personnes ...

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Si je n’avais jamais discuté avec Ether et que je m'étais seulement fier aux préjugés, jamais je n’aurais vu à quel point nous avions de points en commun. D’ailleurs, ironiquement, j’en avais bien plus avec elle que la plupart des gens qui m’étaient semblables d’apparence. Pourtant, les points sur lesquels nous étions différents n’étaient pas des moindres ..
voyez par exemple sa façon de s’exprimer et ou de se tenir, vous verrez alors que nous étions tout simplement diamétralement opposés. Mais cela n’empêche pourtant pas une discussion sérieuse et mature .. cela ne m’empêche en aucune façon de la comprendre et de me faire comprendre. Après tout, ce qui importait n’était non pas nos différences et nos défauts mais plutôt nos qualités et nos points en commun.
Ce qui m’intéressait le plus chez elle était .. cet amour qu’elle semblait éprouvée pour l’humanité, c’était certainement d’ailleurs notre plus grand point en commun…

Quoi qu’il en soit, la jeune demoiselle confirma mes propos et me fit comprendre qu’elle était totalement d’accord. Elle était d’accord avec le fait que qui que nous soyons, d’où que nous venions, nous demeurons tous sans exceptions des citoyens du monde. Puis, elle ajouta que j’étais très intelligent et qu’elle m’aimait bien, ce à quoi je n’avais pas su quoi répondre si ce n’était de lui glisser un petit sourire. Intérieurement, je ne m’étais pas réellement attardé sur l’intelligence dont elle parlait, mais plutôt sur le fait qu’elle m’apprécie .. car cela voulait dire que je ne lui faisais pas peur et qu’elle avait su voir au-delà de mon apparence. Chose qui n’était pas très évidente, du moins pour la plupart des gens que je croisais.

Bref, après que je lui ai parlé de mon clan, la jeune demoiselle repris mes propos sur le fondateur de mon clan et de mon pays d’origine, comme pour me demander une confirmation. Ce à quoi je lui répondis affirmativement, en acquiesçant simplement d’un signe de tête. Après quoi, elle rétorqua en me faisant comprendre qu’elle pouvait se renseigner auprès de « l’ancien » de sa tribu, se justifiant qu’il savait beaucoup de trucs sur beaucoup de choses. Elle précisa qu’il savait plus de choses que tout son clan réuni. Certainement un vieux sage qui a vécu suffisamment longtemps pour en savoir suffisamment de choses sur notre monde et les choses qui le constituent. Quoi qu’il en soit, elle était parvenue à attiser ma curiosité et cela était légèrement perceptible sur mon visage.
Alors que je m’apprêtais à lui demander de me rendre un service, la jeune demoiselle me devança en faisant mention d’une certaine Kaguya Milly, son ami et originaire de Mizu. Bien que le prénom ne me disait rien, je connaissais parfaitement ce nom que je n’oublierai pour rien au monde. Il fut un temps où ce clan, ou du moins une branche parallèle s’était joint à notre clan pour repousser les senjus et les uchiwa et bien d’autres clans. Cependant, comme la plupart de ceux qui furent nos alliés, les Kaguya s’étaient retournés contre nous lorsque mon oncle fut désigné comme chef du clan. Rien de plus normal .. après tout, c’était ce dernier qui avait été à l’origine de notre déchéance. Fin bref, je jugeais mieux de garder cette histoire pour moi-même.

« Si c’est vraiment une Kaguya, je pense que vous n’avez pas à vous en faire pour elle. Mais j’espère tout de même que votre ami se porte bien. » Fis-je, d’un léger sourire. « Concernant le sage de votre clan, vous pourriez vous renseigner auprès de lui au sujet de mon clan, s’il vous plaît ? Si vous faites cela, je vous en serai éternellement reconnaissant. » Fis-je, d’un air sincère.

Quelques instants plus tard, Ether me fit savoir qu’elle aimait toutes les couleurs, sans doute pour me faire comprendre qu’elle n’avait aucune préférence contrairement à moi. Puis, elle poursuivit en soulignant qu’au sein de notre pays toutes les couleurs se mélangeaient et que c’était cela qu’elle préférait le plus. Elle n’avait pas totalement tort, je ne savais pas vraiment pour les autres nations, mais Kaze demeurait un pays très ouvert où l’on pouvait trouver toutes sortes de personnes. Certains avaient encore du mal à se mélanger aux autres, mais ce n’était qu’une question de temps avant qu’ils ne se fondent tous dans la masse. Ce n’était en revanche moins évident pour le clan Kawaguchi, chose qui n’était guère surprenante quand on voit qui se trouve à leur tête. Mais cela changera certainement un jour .. j’en faisais une affaire personnelle ! Après tout, comment pouvais-je prétendre œuvrer pour la paix alors qu’au sein de mon propre pays se trouvent des gens incapables d’accepter les autres. Vous en conviendrez que je ne puisse ignorer cela car sinon tôt ou tard les conséquences n’en seront que terribles !

Bref, Ether rajouta - contre toute attente - que j’avais une jolie peau, me complimentant au passage sur mes cheveux qu’elle trouvait très sombres. Je ne savais pas réellement comment réagir, encore moins quoi lui répondre, car je n’étais pas vraiment habitué à recevoir des compliments. Et lorsque j’en recevais, cela ne m’affectait pas vraiment .. Je me contentais alors de lui esquisser un léger sourire, me souvenant ainsi de ce que me disait mon ami, mon frère d’arme, Vegapunk : « Kuzushi, si tu trouves dans une mauvaise posture, si tu sens le désespoir te gagner, si t’es embarrassé par quoi que ce soit ou simplement si tu ne sais pas comment réagir ou répondre à quelque chose, alors souris, contente-toi simplement de sourire ! Même si tu ne le penses pas, souris ! » Jusqu’à là cela avait toujours fonctionné, alors je ne voyais pas pourquoi ça changerait aujourd’hui.
Bref, quelques instants plus tard, après lui avoir partagé mon souhait de faire le tour du monde, Ether me fit savoir que si j’avais besoin de conseil sur certains pays, je pouvais compter sur elle. Après tout, c’était une nomade ayant donc beaucoup voyagé, elle était donc bien placée pour me renseigner.

« D’accord, j’en prends note. Vous aussi, si je peux vous être utile d’une manière ou d’une autre, n’hésitez pas. » Répliquai-je, d’un léger sourire.

Puis, vint à son tour de répondre à mon interrogation concernant les Mamoru, chose qu’elle fit après quelques secondes de réflexion. Alors que je l’écoutais finir son monologue, la bibliothécaire se présenta à nous pour nous exhorter de quitter la salle.

« Excusez-moi, nous n’allons pas tarder à fermer .. pourriez-vous présenter les livres que vous voulez emprunter à l’accueil, s’il vous plaît. » Fit-elle, poliment.

« Oui, bien sûr » Rétorquai-je, agréablement. « Je n’ai même pas vu le temps passer. Ether, il faut qu’on quitte la bibliothèque. Si vous ne voyez pas d’inconvénient, on peut poursuivre notre discussion dehors. » Poursuivis-je, me tournant vers la jeune demoiselle. « Concernant le bouquin, je vous laisse l’emprunter à votre nom si vous le voulez, de toute façon je ne pense pas avoir suffisamment de temps pour le lire entièrement. » Achevai-je, d’un air sincère.

Discuter avec cet homme était plutôt rafraîchissant !
La jeune femme s'amusait plutôt bien et appréciait la compagnie du sunajin qu'elle venait à peine de rencontrer. Kuzushi paraissait s'intéresser à tout, ce qui en soi, rendait la conversation nettement plus attractive. La proposition à propos de l'Ancien sembla captiver son attention, et il ajouta qu'il apprécierait effectivement qu'elle se renseigne auprès de lui. Personnellement, Ether ne connaissait absolument rien sur un clan prénommé Omura, mais étant donné qu'Alecto était quasiment intemporel, il avait probablement dû rencontrer un membre quelconque, voire même encore plus ancien de cette famille. Certaines parties de la vie de l'élémentaire de terre leur étaient inconnues, tant son âge était avancé – alors qu'il avait le physique d'un cinquantenaire ou soixantenaire grand max en très bonne santé – la demoiselle se demandait d'ailleurs si elle parviendrait à subsister aussi longtemps en ce monde. Il en était de même pour son père. A vrai dire, il semblait avoir à peine la trentaine physiquement parlant, et elle-même paraissait naturellement jeune, majeure certes, mais lui donner un âge véritable était relativement difficile.
Le sunajin la rassura en lui rappelant qu'un Kaguya, qu'importe son sexe, était forcément capable de s'en sortir, ce qui la fit sourire joyeusement. Il était vrai que le temps passé avec Milly lui avait fait comprendre à quel point elle était forte. Cette dernière avait été son sensei pour le temps du voyage jusqu'à Kiri et lui avait appris quelques techniques offensives. Non pas que l'élémentaire pensait s'en servir un jour, mais il était toujours bon de savoir se défendre. Ether éprouvait une certaine admiration pour la nukenin, elle n'avait jamais peur de dire ce qu'elle pensait, c'était limite si elle ne réfléchissait que très rarement, voire jamais. Les mauvaises langues diront « heureux sont les simples d'esprit », mais ne connaissant pas cette expression. A ses yeux, Milly pensait seulement avec ses tripes ou son cœur et non sa tête, ce qu'elle appréciait chez elle. Même si au premier abord cela ne semblait pas évident, la « sac d'os » était aussi généreuse que ses poumons – comprendre sa poitrine - et avait un cœur grand comme çaaaa - imaginez le geste. Il était évident qu'elle allait bien. Sûrement au beau milieu des ennuis, comme d'habitude, elle les attirait comme le derrière d'une vache les mouches, mais elle allait probablement bien.

Kuzushi avait une façon bien à lui de sourire, ce qui avait le mérite d'intriguer encore d'autant plus la Gogyou. Pour imiter au mieux les humains pour s'intégrer davantage dans leur monde, il fallait qu'elle élargisse son « encyclopédie » autant faciale qu'au niveau de la gestuelle. Ce n'était pas évident vu que sa fougueuse personnalité prenait irrémédiablement le dessus, mais au moins, elle parvenait de façon plus précise à comprendre leur comportement entre eux et envers les autres. En revanche, la nomade avait du mal à savoir si il était embarrassé, indifférent ou intéressé. Ce qu'elle ne manqua pas de faire savoir en souriant amicalement.

« C'marrant la façon qu't'as d'sourire ! »

Il accepta sa proposition de lui donner des informations pour ses futurs voyages et il lui retourna son offre à laquelle elle acquiesça avec fougue. Même si là tout de suite, elle ne savait pas exactement ce qu'elle pourrait lui poser comme questions. Ah peut-être bien que si ! Mais elle ne les lui poserait que dehors car une dame vint leur annoncer que la bibliothèque n'allait pas tarder à fermer ses portes. Déjà ? C'est pas ouvert tout le temps ? Il était quelle heure ? Oh peu importe, elle n'avait rien à faire à part se promener et découvrir de toute manière. Kuzushi lui proposa de continuer leur conversation à l'extérieur, ce qui ravit la jeune femme.

« Oui avec plaisir ! », répondit-elle, grandement enjouée, « J'vais voir la dame pour qu'elle m'prête le livre ! Mais... j'suis pas d'Suna. J'espère qu'elle s'ra sympa! »

Elle sauta de sa chaise en un bond sans faire presque le moindre bruit et se déplaça jusqu'à la bibliothécaire. Toujours aussi guillerette mais avec une très légère appréhension, elle déposa le bouquin sur le comptoir.

« J'pourrais vous emprunter c'livre ? J'réside à l'auberge d'la Jarre Fendue. »
« Avez-vous la carte adhérente ? »
« La... quoi ? La carte AD-rant' ? C'bizarre comme nom d'carte. Non j'ai pas, pourquoi ? »
« Je peux vous la faire maintenant. », dit-elle avec un soupir ennuyé, « Il me faut votre nom et prénom, profession et votre adresse. »
« Alors c'est, Hashimoto Ether, j'sais pas c'que veut dire profession, mais j'vis dans l'désert! », dit-elle en souriant allègrement.
« Mh. N'est-il pas oui... », dit-elle en arquant un sourcil légèrement dédaigneux, avant de finalement hausser les épaules et de remplir une petite carte rectangulaire à peine plus grande que le majeur, puis elle la lui tendit doucement, « Signez le registre... Là, ce livre-là. », ajouta-t-elle en remarquant que la Gogyou cherchait de quoi elle parlait.
« Merciiiii ! À bientôt ! », dit-elle avant de rejoindre Kuzushi.

Ils sortirent du bâtiment, Ether tenant précautionneusement le livre tout contre elle, comme si c'était un objet précieux dont il fallait prendre soin. Ils marchèrent à travers les rues sans réellement suivre un chemin précis, la jeune femme ne sachant trop où aller. Après tout, il y avait certains endroits dont elle n'avait pas accès semblerait-il, et il ne faudrait pas se tromper.

« Hé, on pourrait aller sur les toits ! Comme ça, on s'ra plus près du ciel, et il n'y aurait pas d'murs autour de nous. Puis on pourra aussi sentir le vent. », fit-elle en fermant les yeux pour sentir sa provenance.

Non loin de ce qui semblait être un terrain d'entraînement, la Gogyou esquissa un simple bond et atterrit en toute légèrement sur le toit plat le plus proche, comme si elle faisait ça tous les jours, ce qui était un peu le cas à vrai dire. Le terrain en question l'intrigua quelques secondes. C'était donc sur ça qu'ils faisaient leurs trucs ? C'était assez limité, non ? Mh.

« Tu sais, pour l'livre, si tu veux l'lire un aut' jour, j'suis à la Jarre Fendue. Laisse un mot et j'te l'emmène quand tu veux ! Ou p'têtre que j'l'aurais déjà rendu... J'sais pas. J'laisserais un mot là où on m'dira que t'es ! », comme si ça pouvait être aussi facile, mais Ether ne savait pas trop comment fonctionnait les transmissions par ici, « J'sais pas si j'peux t'demander ça. J'suis arrivée il n'y a que que'ques jours mais... Que'que chose a changé d'puis l'attaque d'l'examen. Est-c'que les gens sont heureux ? L'nouveau régent à la place d'Kibo, Oga... Riz ? Il est comment ? », et ne voulant pas rester sur un sujet pouvant être embarrassant, elle rajouta avec beaucoup de curiosité, « C'marrant vot' terrain-là. C'est sur ça qu'vous faites vos entraînements d'ninja ? Me suis toujours demandé c'que ça f'sait d'êt' dans une académie ! Même si j'veux pas êt' ninja. », dit-elle en riant d'un ton léger.

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