Une mère indécise entre la tradition du clan et le bonheur de son fils.

Cela faisait plusieurs mois à présent que la jeune femme avait décidé d’emménager chez lui, une demande à laquelle le Hyûga avait toute suite acceptée sans hésiter un instant. Beaucoup de choses s’étaient déroulées depuis ce jour-là, des événements joyaux comme des moments un peu moins agréables. L’une des chaînes invisibles à l’œil nue qu’avaient imposées leurs clans respectifs avait été brisée ce jour-là, ce fut comme une libération alors qu’ils venaient de découvrir une nouvelle sensation. Une sensation qui depuis avait été renouvelé à de nombreuses reprises sous différent scénario se laissant simplement guidé par leurs désirs charnels. Ces moments étaient devenu tellement précieux qu’il était plus difficile encore de rester loin de la personne aimée lorsque l’autre se faisait désirer par son absence qui pouvait varier en fonction du travail reçus. La vocation de Shinobi avait ses avantages, mais aussi ses inconvénients.

Ce matin, le jeune homme s’était réveillé de bonne heure et en pleine forme malgré la longue nuit qu’il avait passée au côté de la Hayashi. Cette dernière était à moitié allongée sur lui, sa tête au niveau du creux de son épaule droite, l’une de ces mains posées sur son torse dénudé, l’une de ces jambes par-dessus l’une des siennes. Il aurait pu rester ici pendant des heures à l’admirer sans prononcer la moindre parole jusqu’à ce qu’elle se réveille, malheureusement son planning de la journée ne lui en donnait pas l’occasion. Avec agilité et une certaine discrétion pour ne pas réveiller la belle endormie, l’homme aux yeux blanc se faufilait hors de son matelas pour se préparer à la journée qu’il l’attendait. Une douche, un rapide petit déjeuné, il n’avait pas l’intention de rester bien longtemps. Juste avant de partir Ryokai écrivait une petite note à l’intention de sa compagne qu’il déposa sa table de nuit.

Bonjour mademoiselle, je m’excuse de ne pas pouvoir être à vos côtés ce matin lors de votre réveil, mais j’ai reçu certaine obligation qui requière ma présence ailleurs. Je tenais juste à vous dire que j’ai passé une excellente soirée en votre compagnie, il me tarde déjà de revenir auprès de vous. Lorsque vous lirez cette lettre que je vous écris, je serais certainement déjà parti, en route vers la mission que l’on m’a attribuée, avec un peu de chance, je serais de retour sous peu dans l’après-midi. Je vous ai préparé votre petit déjeuné, j’espère que vous allez apprécier cette délicate attention que j’ai eue à votre égard ! Je pourrais encore vous écrire pendant des heures, malheureusement, je ne dispose pas d’assez de temps pour cela, surtout que si vous vous réveillez entre-temps, j’aurais écrit cette lettre dans le vide même si cela m’aurait donné l’occasion de vous prendre dans mes bras avant de disparaitre. Je vous écris donc cette dernière phrase qui me semble la plus importante de cette lettre improvisée… Je vous aime !

Votre bien-aimé Ryokai.

Une fois cette lettre écrite à l’intention de sa petite amie, le jeune homme partis de la demeure pour se mettre en route vers le portail du village pour rejoindre ses compagnons de mission. Il n’avait aucune idée de combien de temps cela allait prendre, mais avait hâte de retrouver la jeune femme une fois cette dernière remplie. Entre-temps, la journée avait bien avancé. Leika devait certainement être réveillé à présent, espérons qu’elle ait remarqué la petite note qui lui était personnellement adressée sur la table à côté du lit. Soudain, dans les alentours de midi, une femme ayant presque atteint l’âge de la quarantaine frappa à la porte de leur demeure. Des yeux blancs, une longue chevelure violette, celle-ci avait une forte ressemble avec la mère de Ryokai. Elle frappait encore et encore jusqu’à ce que quelqu’un vienne à sa rencontre.

Alors que je sortais enfin des bras de Morphée, dérangée par un rayon de soleil un peu trop curieux qui filtrait au travers des rideaux de la chambre. Je découvris que j'étais seule dans le lit. Un soupir passa entre mes lèvres, car déjà, il me manquait. Quand est-ce qu'il était parti ? J'étais triste, mais je n'en oubliais pas la merveilleuse nuit que nous avions passée. Je me retournais à plusieurs reprises afin de m'étirer avant de passer doucement un pied, puis l'autre par-dessus le rebord du lit à me lever.

Il n'en fallut pas plus pour voir débouler à toutes allures une énorme boule de poil dans notre chambre.
Riku était avec nous depuis un peu plus d'un mois à présent et monsieur avait déjà grandement pris ses aises. Je lui caressais tendrement le museau pour lui dire bonjour avant de le gronder gentiment :

"Vilain toutou ! Tu sais bien que tu n'as pas le droit de rentrer dans notre chambre ! Allez ouste !" Lui déclarais-je gentiment en lui montrant le pas de la porte où il alla immédiatement s'asseoir attendant que je finisse de me lever et de me préparer.

C'est à ce moment-là que j'aperçus le petit mot posé sur ma table de chevet. Je l'ouvris avec patience et en découvris le contenu non sans qu'un sourire de béatitude vienne illuminer mon visage. Un petit moment passa suite à cela. Je m'étais rapidement débarbouillée la figure et vêtue d'une tenue simple, car aujourd'hui, j'étais en repos et je comptais en profiter pour faire du ménage. Notre lit rapidement fait et la salle de bain passé en revue, je descendais en bas de la maison pour commencer par secouer le panier de notre compagnon à quatre pattes avant de me mettre à faire les poussières et pavés de la maison. C'est à ce moment-là que quelqu'un frappa vigoureusement à la porte. Je mis un moment à réagir, car je dus faire attention de ne pas salir tout ce que j'avais nettoyé. Riku lui, était déjà devant la porte, remuant la queue patiemment le temps que j'ouvre :

"Pas bouger d'accord !" Murmurais-je à son intention avant de chercher la clé pour ouvrir la porte et d'enfin me retrouver face à une personne dont le visage ne m'était pas inconnu.

Il me fallut un peu de temps pour remettre mes souvenirs en place et aussitôt prendre une teinte… Cramoisie. Je parvins aussitôt à murmurer avec beaucoup de gêne :

"Bon … Bonjour !"

Qu'est-ce que je pouvais dire dans de pareilles circonstances ? Ce n'était vraiment pas facile de se retrouver face à sa belle-mère sans avoir été officiellement présenté. De plus, il s'était écoulé plus de dix mois depuis cette fameuse rencontre dans le parc. Le rouge me monta aux joues :

"Ryokai est en mission ! Est-ce que je peux vous inviter à rentrer si vous voulez boire quelque chose peut-être ?"

C'était la moindre des politesses.

Le jeune homme qui était parti tôt ce matin du village pour une mission était loin d’anticiper une visite de cette envergure dans sa propre demeure. La mère qui n’avait plus eu aucune nouvelle de son fils depuis leur discussion le lendemain même de cette rencontre fortuite dans le parc de Konoha. Ryokai avait toute suite mis les choses aux claires, si celui-ci n’en n’avait pas parlé à sa compagne jusqu’à aujourd’hui, c’était pour éviter de lui faire indirectement de la peine. Elle se sentait suffisamment coupable comme ça, inutile d’en rajouter d’avantage. Ses parents avaient fait leurs choix et il en était de même pour leur fils, après dix-neuf ans de vie commune, il était temps pour lui de suivre une autre route en compagnie de celle qui possédait son cœur. Sa mère qui pourtant avait suivi le même choix que son mari commençait à devenir indécise sur la relation qu’entretenait son fils. Qu’est-ce qui était le plus important à ses yeux, la tradition du clan qui depuis des générations est respecté au sein de la famille ou alors le bonheur de son enfant.

Dans l’intention d’en découvrir la réponse, celle-ci s’était rendue chez lui dans la journée sans prévenir ce dernier. Elle savait que celui-ci aurait refusé son invitation. Malheureusement pour elle, son fils n’était pas chez lui et après avoir frappé plusieurs fois à la porte, c’est sa compagne qui apparut devant elle. Il fut difficile pour elle de cacher la déception de son visage. La Hayashi ne devait certainement pas s’attendre à une visite de sa belle-mère derrière la personne qui avait martelé à plusieurs reprises le seuil de la maison.

- Bonjour mademoiselle, puis-je parler un instant à mon fils s’il vous plaît !

Pas de chance pour la femme aux yeux blancs, son fils n’était pas disponible aujourd’hui. Avait-elle fait toute cette route pour au final repartir chez elle les mains vides ? Seulement, Leika l’avait ensuite invité venir boire quelque chose à l'intérieur. Elle était venue pour Ryo à la base, mais c’était certainement l’occasion parfaite pour faire un peu la connaissance de la personne sur laquelle son enfant avait jeté son dévolu. Elle accepta donc son invitation.

- C’est dommage, j’étais justement venu pour lui, mais j’accepte cependant votre invitation mademoiselle. Oui, je désirais bien une tasse de thé à la menthe s’il vous plaît.

À peine entré dans la demeure de son fils, la femme fut choquée de voir une espèce de boule de poils dans la maison. Les animaux sont très mal vus dans la famille, c’était surtout pour une question de propreté et de tranquillité.

- C’est votre chien mademoiselle ?

Ayant élevé son fils loin des animaux, cette dernière était persuadée que la présence de cette bête à l’intérieur même de la maison fut son idée et non celle de Ryokai.

Je n'étais pas vraiment préparé à une telle visite et surtout, je n'étais pas prête à l'affronter. Mais maintenant qu'elle était là et surtout que je l'avais invité à rentré, je ne pouvais pas vraiment faire machine arrière. J'ouvris la porte un peu plus grand pour lui permettre de rentrer avant de refermer la porte derrière elle, le souffle légèrement court, j'avais surtout besoin de retrouver mon calme. Je pris la direction de la cuisine, l'invitant donc à me suivre, Riku traçant le chemin :

"Va dans ton panier mon grand !"

Le chien m'obéit sans broncher et bientôt, il se pelotonna dans un grand panier situé dans un coin de la cuisine. J'eus un petit sourire à son encontre avant de me souvenir que j'avais proposé un thé à la mère de Ryokai :

"Installez-vous, je vous pris ! Vous prendrez du sucre avec votre thé ?"

J'allais ouvrir le placard où nous rangions la vaisselle que nous utilisions tous les jours, mais je me ravisais au dernier moment pour saisir une bouilloire afin de mettre de l'eau à chauffer pendant que j’allais chercher le service à thé en porcelaine se trouvant dans un placard au salon. C'était peut-être mieux compte tenu des origines de mon petit ami. Rougissant, je revins avec quelques pièces du service et je m'affairais ainsi à remplir une boule à thé de menthe fraîche et de graine de thé. Je mettais rapidement le tout à infuser avant de présenter la boisson à la maman de mon compagnon, lui servant une tasse que je poussais docilement vers elle alors qu'elle me posait une question sur notre compagnon à quatre pattes. Pour le coup, je rougis :

"C'est notre chien en fait ! Cela faisait un moment que Ryokai en voulait un et nous l'avons adopté il y a un mois maintenant !"

Je souriais timidement à l'intention de la femme en face de moi. Je n'étais clairement pas très à l'aise de me retrouver face à elle, surtout que nous n'avions pas été officiellement présentées. Le silence s'installa donc entre nous. Pesant et intimidant.

Une fois la bête retournée dans son panier sous l’ordre de sa maîtresse, la mère du jeune homme suivait celle-ci jusque dans la cuisine. Observant la pièce avec curiosité, mais aussi avec une certaine critique, la dame de la noblesse vu finalement ravie de voir une qualité non-négligeable au niveau du mobilier de la maison. Le jeune homme avait vécu une grande partie de sa vie dans la luxure, il est normal qu’une fois son propre chez lui ce dernier suive les traces de son éducation familiale. Suite à l’invitation de la Hayashi, la femme aux yeux blancs se dirigea en marchant avec élégance en direction d'une des chaises disponible pour y prendre place.

- Oui, mais seulement une cuillère mademoiselle pas plus !

Même à son âge la maman devait surveiller son alimentation pour ne pas perdre la ligne. Pendant que la petite amie de son fils cherchait la vaisselle pour servir le thé. La dame déposa un doigt au niveau de la table, effleurant celle-ci légèrement sur une certaine longueur pour vérifier la propreté des lieux. Celui-ci avait l’air impeccable à première vue. Quelque instant plus tard, la demoiselle était revenue avec le service, préparant ensuite la tasse de thé pour sa belle-mère. Avec sa cuillère, elle tournoyait sa boisson encore trop chaude, la discussion avait ensuite commencé à propos du chien. Finalement, c’était plus une envie commune du couple. La poigne de la tasse entre ses doigts, elle approcha celle-ci doucement vers ses lèvres non sans avoir délicatement soufflé pour légèrement refroidir le liquide sucré. La dégustation de cette première gorgée fut assez agréable.

La suite de la conversation fut proche du néant. La demoiselle à la chevelure blanche était certainement intimidée par sa simple présence, en même temps son arrivée devant sa porte était plus qu’inattendu. Le jeune homme qui était caché dans un amas de feuilles derrière un buisson en mission de camouflage était à mille lieues d’imaginer le scénario que se déroulait chez lui. Après plusieurs minutes, la mère brisa le silence qui s’était installé, elle n’était pas venue juste pour prendre le thé non plus. Son fils étant absent pour un temps, c’était l’occasion de faire la connaissance de sa compagne. Déposant son thé sur la sous-tasse du service en porcelaine.

- Si nous faisions les présentations ? Je suis venu pour mon fils à l’origine, mais je désirais également vous rencontrer…

Indécise, elle désirait la connaitre un peu mieux pour comprendre le choix qu’avait fait son enfant en prenant tête à son mari.

- Permettez-moi de me présenter, je me nomme Ayano, comme mon fils j’appartiens au clan Hyûga

Un prénom qui reflétait autrefois la beauté bien qu’elle n’ait pas encore perdu la sienne malgré son âge qui se rapprochait doucement de la quarantaine. Elle dégustait une autre gorgée de son délicieux thé pendant que la compagne de son fils se présentait.

- Dite moi mademoiselle, comment se porte mon fils ? Cela fait des mois que je suis sans aucune nouvelle de lui...

J'étais assise en face d'elle, mais depuis la question sur Riku, je ne parlais pas. J'avais sans doute peur de dire quelques choses de déplacer sur son fils et de me la mettre encore plus à dos qu'elle ne l'était déjà. Ce fut sans doute pour ça que je ne pus cacher l'expression de surprise qui se dessina sur mon visage lorsqu'elle m'annonça qu'elle souhaitait faire ma connaissance.

Les joues rouges, je baissais les yeux de façon innocente, observant mes mains avec le plus grand intérêt à présent alors qu'elle me donnait enfin son prénom. Cela me mit d'autant plus mal à l'aise, car je savais que jamais je n'oserais l'appeler ainsi. Pourtant, je lui répondis avec un petit sourire discret :

"Mon nom est Leika Hayashi …"

Inutile d'en rajouter plus de toutes façons. Elle savait très bien que je n'étais pas un membre du clan Hyuga et je n'attachais plus de réelle importance à mon clan, du moins pas une qui nécessitait que je cite ce dernier sous une forme particulière. Je relevais alors doucement la tête, plongeant mes yeux couleurs émeraudes dans les siens. Ils étaient tellement semblables à ceux de Ryokai. Tellement profond et troublant à la fois. Un frisson me parcourut et je baissais une nouvelle fois les yeux, me servant à mon tour une tasse de thé que je portais rapidement à mes lèvres. La sensation de chaleur me parcourut et me fit le plus grand bien, mais cela ne m'empêcha pas de relever ça nouvelle question.

"Je dirais qu'il se porte plutôt bien… Il a pris un peu de poids ! Il fait beaucoup de sport !"

Je souriais légèrement, mais au fond, pouvais-je vraiment répondre à cette question. Si Ryokai était malheureux, il cachait bien son jeu, car je n'en avais aucun soupçon.

"Si vous voulez, j'essayerai de le convaincre de venir vous voir…"

Sa mère elle au moins avait fait l'effort de venir le voir.

La mère du jeune homme n’avait pas besoin d’entendre son nom pour comprendre qu’elle n’avait aucun lien de sang avec le clan de l’œil blanc. En voyant l’éclat de ses yeux vert émeraude, ce fut l’évidence même qu’elle n’était pas une Hyûga. D’ailleurs, c’était l’unique raison qui poussait la famille du Chunin a refusé cette union entre le jeune couple, mais elle n’avait pas fait tout ce chemin pour remettre cette discussion sur la table. Ses inquiétudes furent rapidement balayées en apprenant que son fils qui ne lui avait pas donné le moindre signe de vie depuis des mois se portait à merveille. Il avait même pris un peu de poids. Sirotant une autre gorgée de son thé à la menthe de manière très raffiné, la dame avait encore une série de questions en tête à lui demander. Dans quelle circonstance, c’étaient-ils rencontré, que prévoyaient-ils pour leur avenir ? Avaient-ils des projets en tête ? Etc. Le genre de question que se posent souvent les parents.

- Cela ne me surprend pas, il a toujours été un enfant très actif même étant plus jeunes.

Un léger sourire s’était dessiné sur son visage lorsqu’elle avait entendu la proposition de la jeune compagne de son fils. Bien que la situation soit encore un peu compliquée actuellement entre parents et enfant, pouvoir revoir son visage serait déjà beaucoup. Ses yeux croisèrent ceux de la jeune demoiselle, déposant sa tasse à thé presque vide sur la table.

- Vous feriez cela pour moi ? Rien ne me ferait plus plaisir, vous savez…

C’était son intention depuis le départ, revoir son enfant afin de pouvoir lui parler de certaines choses, seulement le hasard avait une nouvelle fois jouée de son rôle dans l’histoire pour le faire disparaitre ce matin. La dame de la noblesse en avait presque la larme à l’œil, cette nouvelle lui faisait réellement plaisir, mais le jeune homme se laissera-t-il seulement convaincre par les paroles de sa compagne ? Sa jambe enjambant l’autre, elle passa sa main dans sa longue chevelure ayant presque la même teinture que celle de son fils, afin de remettre en place quelque mèche un peu trop rebelle.

- Je vais être honnête avec vous mademoiselle Hayashi, si je suis venu aujourd’hui, c’était pour parler à mon fils d’un sujet qui m’occupe l’esprit depuis un moment. J’étais tout comme mon mari contre votre relation. N’y voyez rien de personnel le dedans, nos coutumes et nos traditions doivent certainement paraitre stricte à vos yeux, mais elles ont été créé pour protéger notre héritage de l’extinction. Votre clan dispose des mêmes règles si je ne m’abuse ? Seulement lorsque je vois l’amour que vous porte mon fils, je ne peux y rester totalement insensible.

Elle était toujours indécise là-dessus, mais ne pouvait autant refuser cet amour que le père du jeune homme qui n’était pas prêt de changer son opinion. Elle savoura les dernières goûtes de son breuvage avant de reprendre la parole.

- Puis-je vous demander ce que représente mon fils à vos yeux ?

Les mains entourant ma tasse de thé, je me réchauffais doucement les mains sans trop oser parler (encore et toujours). Je me contentais de sourire poliment à ses remarques concernant son fils. Oui, Ryokai ne m'avait pas semblé en mauvaise santé depuis que nous vivions ensemble. Nous mangions correctement, nous faisions du sport tous les jours et… Toutes les nuits ou presque. Nous étions plutôt épanouis dans notre vie de couple. Nous avions même adopté un chien, une façon nous de progresser encore un peu dans notre relation et de nous stabilisé. Riku vivait avec nous depuis maintenant deux mois. Il profitait bien de la maison. Il avait son panier, sa gamelle remplie quotidiennement et nous le promenions plusieurs fois par jour. Parfois même Ryokai le prenait en mission. C'était plutôt agréable comme façon de vivre, mais il y avait toujours une fameuse ombre au tableau et une partie de cette dernière se trouvait à présent devant moi. Je ne pouvais vraiment pas l'empêcher de revoir son fils :

"Je ferais en sorte qu'il vienne vous rendre visite prochainement alors !"

Je lui souriais pour la rassurer, mais les choses allé se corser sans que je ne m'en rende compte, car elle était bel et bien en train de me passer au peigne fin pour chercher la teneur de mes sentiments. Je notais cependant une partie de sa phrase. L'emploi du passé montrait qu'elle était en train de réviser sa position quant à notre couple. Je relevais doucement la tête et approuvais d'un petit hochement de tête ce qu'elle venait de dire concernant les Hayashi :

"Oui … Ils pratiquent également les mariages arrangés ! Mais c'est pareil dans tous les clans !"

Ma voix n'était plus qu'un murmure sur la fin, puis se fut le silence complet. Sa nouvelle question était très personnelle et ce n'était pas une chose que j'avais l'habitude d'exprimer. Qu'est-ce que représentait Ryokai pour moi ? La réponse était simple pourtant ?

"Tout …"

Oui, tout ce qu'il me restait. Ma famille, mon ami, mon amour. Il était tout et… Ça me dérangeait vraiment de parler de ça. Sans vraiment m'en rendre compte, j'ouvrais un tiroir contre la table de la cuisine et j'en tirais un paquet de biscuits que je déversais dans un plat avant d'en prendre un et de le porter à ma bouche.

"Ce n'est pas facile de dire ce que je ressens… Excusez-moi !"

Son futur planning des prochains jours semblait se préparer sans que celui-ci puisse donner son propre avis sur la question. Avait-il seulement envie de revoir sa mère qui n’avait pas été très épanouie de voir son enfant en relation avec une personne n’ayant aucun lien de parenté avec le clan Hyûga. Le jeune homme avait pourtant mis les choses aux claires la dernière fois et n’avait nullement l’intention de revenir sur sa décision ! Cependant, il n’avait pas encore conscience que sa mère semblait encore assez indécise sur la question, allait-elle revenir sur sa décision après sa rencontre avec la jeune Hayashi ? Rien n’était encore certain là-dessus. La mère était impatiente de revoir son fils, mais encore fallait-il que celui-ci accepte, peut être que Leika trouvera les mots adéquats pour le convaincre de lui donner une deuxième chance.

Oui, les mariages arrangés étaient l’une des pratiques courantes de certains clans du village dans le but de préserver leurs aptitudes si uniques de l’extinction totale. C’était le genre de tradition que l’on pouvait juger immorale en ne prenant nullement compte des avis et des sentiments de chacun. Les Hayashi et les Hyûga n’étaient pas les seuls clans à avoir ce genre de conduite, mais en vue de leur statut de noble peut être étaient-ils plus sévères sur le sujet ? Enfin, bien que cela ait un lien avec sa venue aujourd’hui, ce n’était pas pour parler des traditions qu’elle s’était déplacées jusqu’ici. Non, elle voulait surtout voir le bonheur de son enfant avec ses propres yeux. Que représentait Ryokai pour Leika ? En écoutant sa réponse, elle parviendra probablement à prendre une décision. Seulement ce n’était pas facile d’exprimer ses sentiments devant une personne que l’on connaît à peine, même si c’était sa belle-mère.

- Ne vous excusez pas mademoiselle. À vrai dire, j’aurais été plutôt surpris de vous voir me déballer tous vos sentiments sans aucune retenue. Pour l’instant je suis satisfaite de cette réponse.

C’était un bon début en tout cas, elle essayera certainement d’en savoir un peu plus une prochaine fois.

- Puis-je ? Demanda la mère du jeune homme en approchant sa main doucement de l’assiette dans laquelle se trouvaient les petits biscuits dont la jeune femme venait tout juste de servir.

Bien entendu, elle n’avait pas déversé cette boite de sucrerie pour la décoration, mais la dame n’avait pas pour habitude de se servir sans demander la permission même lorsque celle-ci semblait évidente.

- Puisque la tâche vous semble ardue, nous pouvons peut-être parler d’autre chose ? Parler moi un peu de vous, que faites-vous dans la vie, êtes-vous Shinobi tout comme mon fils ou exercez-vous une activité un peu différente et moins dangereuse ?

Elle n’avait jamais été très rassurée de voir son fils ainsi aller au-devant du danger lui qui était destiné à un avenir plutôt prometteur au sein du clan de l’œil blanc.

"Je vous en pris !" Déclarais-je en poussant vers elle l'assiette remplie de gâteau.

La conversation semblait se détendre petit à petit et cela me faisait du bien de pouvoir parler sans forcément faire attention à chaque mot que je prononçais. Malgré tout, j'essayais de garder une certaine rigueur dans ma posture et ma façon de me comporter. Dans un coin de la pièce, Riku lui jouait avec un jouet que nous avions acheté pour lui. Une grosse corde sur laquelle il se faisait les dents. Beaucoup mieux que s'il faisait ça sur nos chaussures. Je souriais pensivement, mais très vite la conversation s'orienta sur ce que moi, je faisais dans la vie. Je n'eus pas trop de mal à lui répondre :

"Auparavant, je travaillais à la clinique vétérinaire de Konoha avec ma mère comme bénévole, puis j'ai voulu m'installer seule du coup, j'ai travaillé à la boulangerie du centre-ville pour pouvoir payer mon loyer tout en continuant mes études pour passer genin. C'est Ryokai qui a préféré que je m'arrête quand je suis passée genin !"

Oui, un métier dangereux, je lui souriais :

"Je n'ai pas fait grand-chose pour l'instant, je n'ai même fait aucune vraie mission depuis que j'ai été promue, mais j'ai quand même trouvé le moyen de me casser la jambe. Je suis assez maladroite !"

La fameuse soirée de ma promotion chez Natsuki. On m'avait retiré aujourd'hui l'attelle qui permettait de soutenir mon membre cassé et j'avais été en arrêt médical jusqu'à là. C'était une histoire assez rigolote et malheureuse à la fois, mais je préférais la prendre à la rigolade. Me levant pour aller chercher une serviette, je revenais m'installer en face d'elle avant de soupirer :

"Je vais bientôt pouvoir reprendre, mais tout cela me fait quand même un peu peur."

Mais s'était un autre sujet que je préférais aborder. Rougissant légèrement, je lui demandais :

"Souhaitez-vous voir Ryokai seule ou voulez-vous que je l'accompagne ?"

La mère du jeune homme s'est accordé une petite folie en cette journée particulière. Elle s’était permis de prendre un des petits gâteaux secs mis à disposition sur la table suite à l’acquiescement de sa belle-fille qu’elle s’empressa d’approcher à sa bouche pour le déguster de manière raffinée. Ses papilles gustatives étaient en ébullition devant la douceur de cette petite sucrerie, ce n’était pas grand-chose, mais elle avait rarement l’occasion de s’offrir ce genre de petit plaisir pourtant anodin de manière générale. Quand je vous avais dit qu’elle devait surveiller sa ligne ce n’était pas des paroles en l’air ! Tout comme son fils, la jeune femme avait décidé de suivre la même vocation que lui, une voie qui n’était pas des plus simple ainsi que remplit de nombreux dangers au quotidien. Qu’est-ce qui avait pu pousser cette jeune demoiselle a quitté son paisible travail pour un métier aussi dangereux ? La richesse ? La notoriété ? La noble du clan Hyûga ne pouvait s’empêcher de se poser ce genre de question.

- Je vois, c’est bien dommage… Dit-elle les yeux fermés alors qu’elle venait d’englouti le dernier morceau du biscuit.

Était-elle déçue ? Elle n’avait pas vraiment une admiration pour les personnes ayant choisi cette vocation jonchée par le sang de leur victime malgré le passé du clan Hyûga qui n’avait plus les mains propres depuis bien longtemps. Mais, c’était la voie qu’elle avait décidé de suivre et elle n’était pas venue jusqu’ici pour l’en dissuader. Une blessure alors qu’elle n’était même pas encore partie en mission ? L’avenir s’annonce prometteur pour la jeune Hayashi.

- À votre place, je ne serais pas aussi impatience de pouvoir reprendre une occupation aussi… Dangereuse, vous savez…

Il n’y avait pas que le danger, mais ce n’était peut-être pas le bon moment pour entamer ce genre de discussion. Le visage tourné vers la jeune demoiselle, sa venue à son domicile en compagnie de son fils n’était pas vraiment prévue au programme, mais elle était la bienvenue. Cependant, le jeune homme n’allait certainement pas être de cet avis vu les antécédents des derniers mois.

- Eh bien, je doute beaucoup que mon fils accepte que vous l’accompagniez, mais si vous arriver à le convaincre, j’en serais vraiment ravie… Cependant, je me dois de vous avertir, mon mari ne serait pas aussi conciliant que moi. C’est à vous de voir, je vous laisse y réfléchir d’ici là en tout cas.

Un rapide coup d’œil sur l’horloge murale juste au-dessus de l’évier avait convaincu la mère du jeune homme qu’il était peut-être temps de retourner au domaine familial avant que son absence ne soit trop remarquée. Elle se leva alors de sa chaise, frottant sa longue robe pour y faire disparaitre les quelques plis qui s’était invité à la fête.

- Je suis vraiment désolé mademoiselle, mais je vais devoir vous laisser. Je n’avais pas prévu d’être absente aussi longtemps. J’ai vraiment été contente de pouvoir enfin faire un peu votre connaissance. J’espère vous recevoir dans ma demeure très bientôt en compagnie de mon fils !

Après avoir salué respectueusement la jeune demoiselle, elle tourna les talons pour se diriger vers la porte de sortie en évitant si possible de se rapprocher le plus possible de l’animal à fourrure blanche qui faisait mumuse dans son panier.

Elle l'ignorait sans aucun doute, mais je comprenais sa façon de penser mieux que personnes dans cette maison et pour cause. Avant de devenir shinobi, je m'étais posée énormément de question sur le pourquoi du comment, mais surtout, sur les possibilités que cette voie m'offrait.

Détrompez-vous à penser que j'avais fait un choix définitif ! Non, non, rien n'était définitif dans la vie et surtout pas la vocation que nous empruntions. Seule la mort elle-même était définitive et irrémédiable, mais pour l'heure, je n'avais fait que flirter avec elle et ce n'était pas une expérience que je souhaitais renouveler dans l'immédiat. Mais tout cela était pour ainsi dire, sans intérêt dans la conversation que nous étions en train d'avoir n'est-ce pas ?

"Ce n'est pas pour tout de suite de toutes façons rassurez-vous ! Mon sensei ne me considère pas encore apte à reprendre mes fonctions et surtout, je ne me sens pas prête également !"

Oui, je n'étais pas prête et suite à ma convalescence, j'allais devoir une nouvelle fois repasser par la case de réhabilitation que j'avais déjà expérimenté quelques mois plus tôt, lorsque j'avais affronté l'hokage.
Pour la suite par contre, elle me mit en garde quant à la réaction de son mari. Mais avais-je vraiment du soucis à me faire ? Il ne serait pas poli de me jeter à la rue devant tous les autres membres de leur clan. Cela serait très mal vue et puis, des fortes têtes, j'en connaissais beaucoup, dans ma famille même. Le père de Ryokai avait beau avoir du caractère, j'étais aussi très têtue. Je souriais à la femme face à moi :

"Me voilà prévenue, mais ne vous inquiétez pas pour moi !"

Je n'étais pas du genre à me laisser intimidée, du moins pas par n'importe qui. Le père de Ryokai, je l'avais croisé juste une fois. Nous verrions bien ce que cela donnerait, car pour l'heure, ma belle-mère semblait avoir décidé que sa visite de courtoisie avait assez duré. Je la saluais d'un petit geste de la main avant de refermer la porte derrière elle.

La vrai question maintenant, s'était comment occupé le reste de ma journée. Je choisissais de faire encore un peu de ménage et de rangement avant de prendre un bon repas en compagnie de Rikku. Je passais alors une partie de l'après midi à le promener avant de finalement rentrer à la maison. Je n'avais vraiment rien à faire à présent et la conversation de la matinée me trotter encore dans la tête. Cela me perturber un peu malgré tout et rapidement, je préférais aller me mettre au lit pour ruminer tout cela. Rikku semblait percevoir ma solitude et mon questionnement et me regardait depuis le pas de la porte de notre chambre. Il n'avait normalement pas le droit d'y aller, mais à force de sentir son regard malheureux sur moi, je finissais par l'appeler, afin qu'il me rejoigne sur le lit. Je me pelotonnais contre lui et je finissais par fermer les yeux, sombrant dans le sommeil.

Cette première rencontre entre une mère indécise et sa possible future belle-fille, c’était plutôt bien déroulé en vue des tensions qu’il y avait entre leurs deux familles depuis, cette fameuse rencontre au parc du village. Beaucoup de questions étaient encore en suspens, mais pour cette première fois, la noble du clan Hyûga était plutôt satisfaite de cette rencontre imprévue. Sa visite avait pris plus de temps que prévue, elle devait retourner rapidement vers le domaine avant d’attirer trop la méfiance d’un mari un peu trop jaloux par moment. La première étape avait commencé aujourd’hui avec cette rencontre, c’était ensuite à la Hayashi de convaincre son amant de donner suite à cette histoire, de donner une seconde chance à sa famille. Mais, c’était peut-être un peu trop optimiste de penser que la suite allait se dérouler aussi bien, comme sa mère n’avait pas manqué de le préciser. Son mari n’était pas aussi conciliant que sa propre personne. Un père qui jusqu’ici n’avait jamais accepté les décisions prises par son fils, cela n’avait guère rien de rassurant pour l’avenir.

Le jeune homme qui n’avait pas encore terminé sa mission était loin d’imaginer tout ce qui s’était déroulé derrière son dos. Une rencontre entre sa chérie adorée et sa propre mère était tout bonnement impossible à ses yeux, surtout qu’il avait décidé de couper les ponts avec sa famille qui n’avait pas l’intention d’accepter sa relation avec une Hayashi à l’époque. Esquivant de justesse un kunai lancé à pleine vitesse en direction de son visage, laissant une légère entaille au niveau de la joue à peine visible qui fit apparaitre quelques gouttes de sang qui coulaient le long de sa mâchoire. Une faute, un moment d’inattention qui aurait pu très mal se terminer pour lui. La conséquence n’était qu’une simple égratignure sur son visage. Le reste de la mission s’était plutôt bien terminé, une victoire pour le chunin et ses équipiers de la feuille.

Le retour au village de Konoha s’était fait bien plus tard dans la journée, une mission qui avait duré plus longtemps que prévue. Après avoir fourni son petit rapport à Hokage-sama, le jeune homme pris la route vers la place au centre du village pour retrouver sa demeure ainsi que la douceur de sa compagne. L’obscurité avait quelque peu gagné le paysage, la nuit était en train de tomber alors qu’une de ses clés pénétra à l’intérieur de la serrure de sa porte. Un petit clic et celle-ci fut ouverte. Leika n’était pas dans le salon, ni même dans la cuisine, était-elle déjà au lit ? Riku n’était pas dans son panier lui non plus, peut-être, était-elle en pleine promenade avec lui. Le Hyûga prit le chemin des escaliers pour atteindre le couloir vers lequel l’avait mené jusqu’à la salle de bains. Après avoir retiré ses vêtements, celui-ci prit une bonne douche histoire d’être propre après cette journée épuisante. Secouant ses cheveux avec un essuie prévu à cet effet, il passa son pouce sur la griffure de son visage, il espérait que celle-ci disparaisse rapidement.

Après avoir désinfecté sa blessure, il la recouvra d’un petit pansement avant d’enfiler son peignoir et de prendre le chemin de sa chambre. Ouvrant doucement la porte, il fut surpris de voir son chien en compagnie de sa dame dans son lit. C’est qu’il avait pris sa place le petit chenapan ! Affichant un léger sourire devant la scène sous ses yeux, il s’approcha doucement en évitant d’attirer leur attention. Pour le petit Riku, ce fut presque impossible à cause de son odorat. Secouant la queue à la vue de son maître. Ryokai essayait malgré tout de le calmer en posant son index sur sa bouche. D’habitude, il n’était pas autorisé à entrer dans leur chambre, c’était surement une occasion rare pour le petit canidé de profiter de la douceur d’un bon lit. Une scène qui aurait mis sa mère dans tous ses états. Rejoignant ensuite délicatement sa compagne sous la couette en étant dos à elle, déposant doucement sa main sur son épaule, caressant doucement la douceur de sa peau le long de son bras.

Je m'étais endormie depuis un moment déjà. Pelotonnée contre Rikku, ma respiration était lente et posée, signe d'un sommeil profond. Pourtant, la douce sensation provoquée par les caresses de mon homme me tira lentement du sommeil. J'étais encore un peu dans les vapes, mais je n'avais aucun mal à présent à sentir la sensation chaude du corps de mon partenaire. Un gémissement passa entre mes lèvres alors que je finissais de le réveiller. Puis, un soupir, plus tard, je me retournais, me collant alors à lui, enfouissant mon visage contre son torse :

"Tu es rentré finalement ? Il est quelle heure ?"

J'avais la flemme d'ouvrir les yeux pour regarder le réveil, ou même pour vérifier si c'était bien lui, bien que je n'ai aucun doute la dessus. Son odeur, je la connaissais par cœur et il venait de prendre une douche. Il sentait bon. J'embrassais doucement la peau de sa poitrine en respirant lentement pour profiter un maximum de sa présence.

"Comment s'est passée ta mission ? Pas trop dur, j'espère ?"

Je le sentais lui, mais je ressentais également une autre présence à mes côtés. Rikku semblait occuper encore de l'espace dans le lit et cela me fit sourire tout contre la peau de mon amant :

"Il y a un intrus dans notre lit, je crois bien !"

Je me détachais un peu de lui et l'embrassais rapidement sur les lèvres avant de me retourner pour regarder l'animal de compagnie qui remuait faiblement la queue, quémandant presque l'autorisation de rester ici. Malheureusement, il fallait parfois respecter les règles. Je le caressais doucement :

"Allez mon grand ! Tu as assez profité maintenant ! Va dans ton panier !"

Obéissant malgré tout, le chien s'étira et quitta finalement la chambre pour rejoindre son propre lit. Nous étions enfin seuls en toute intimité. Je retournais à ma position favorite, me décalant un peu vers la place qu'occupait auparavant notre chien, celle de Ryokai en l'occurrence, pour pouvoir lui laisser un peu de place.
L'endroit ou le chien s'était roulé en boule était encore chaud. C'était super agréable, mais pas autant que d'avoir celui que j'aimais contre moi. Je l'agrippais un peu plus fermement, l'obligeant à se coller à moi pour pouvoir savourer une nouvelle fois la douceur de ses lèvres :

"Raconte-moi ta journée !"

Depuis combien de temps était-elle couchée, assoupis ainsi sur le lit en toute quiétude en compagnie de Riku qui n’avait que rarement l’occasion ou plutôt la permission de venir jusqu’ici. À cette question, le jeune homme n’avait pas de réponse, il en était de même pour la raison de la présence du chien dans leur chambre, bien qu’il n’ait rien contre tant que celle-ci était exceptionnelle. Il était préférable que celui-ci ne prenne pas de mauvaises habitudes. Ryokai ne cherchait pas particulièrement à la sortir de son sommeil, elle avait l’air de dormir si paisiblement qu’il ne pensait pas que ses légères caresses allaient interrompre son repos. Il pouvait sentir son souffle contre la peau de son torse sur laquelle ses lèvres douces y avaient déposé un léger baiser. Ses bras s’enroulaient autour de sa compagne, l’attirant un peu plus contre lui. C’était le genre de moment dont il avait désiré pendant toute la durée de sa mission, n’ayant pas eu l’occasion de le faire ce matin.

- Oui, je viens tout juste d’arriver, je suis contant de ne pas être rentré trop tard. L’heure ? Il doit être dans les environs de vingt et une heures, je pense.

Celui-ci n’avait pas spécialement gardé un œil sur l'heure exact, ayant pris directement le chemin vers la salle de bains pour y prendre une douche. Ayant été faire son rapport peu de temps avant, il en avait une petite idée, mais sans être précis.

- Non ne t’inquiète pas, tout, c’est très bien passé !

A part une petite égratignure au niveau du visage, la mission avait été plutôt simple dans son ensemble. La remarque suivante de sa dulcinée lui fit décrocher un léger sourire. En effet, il y avait un invité surpris qui prenait un peu trop de place dans un lit qui n’avait pas été conçu pour recevoir un troisième membre. Même si celui-ci avait quelque scrupule à voir Riku renvoyer à son panier, il ne fallait pas abuser des bonnes choses et puis le couple avait besoin d’une certaine intimité. Son corps s’étant rapproché d’elle, celui-ci n’avait pas manqué cette occasion pour lui dérober un autre baiser.

- Ma journée ? Eh bien, je doute qu’elle soit digne d’un quelconque intérêt, mais si c’est ce que tu désires chérie. Je ne suis pas allé bien loin, notre mission se déroulait à Hi no Kuni. Nous avions pour ordre d’éliminer des bandits qui sévissaient proche d’un village dans la région. Une mission simple, même si tu me connais, je préfère éviter d’avoir recours à cette méthode.Le chunin laissa échapper un léger soupir avant de reprendre. Enfin bons, ceux-ci ne nous ont pas vraiment laissé le choix… L’un d’eux m’a même laissé un petit souvenir, rien de grave, je te rassure toute de suite !

Oui, c’était juste une petite griffure, rien qui vaut la peine de s’inquiéter. Sa main passa ensuite à travers sa belle et longue chevelure blanche.

- Nous avons ensuite réglé les derniers détails et me voilà !

Bien entendu, il avait fait la version courte pour ne pas trop l’exacerbé avec son histoire qui lui paraissait à ses yeux un peu banals et sans réel intérêt. Le jeune homme la fixa dans le blanc des yeux pendant un court instant avant de rapprocher son visage, collant son front contre le sien.

- Et toi ma douce ? Je sais que ta période de convalescence n’est pas encore tout à fait terminée, mais cela m’intéresse aussi de savoir comment c’est passé ta journée.

Son front se colla contre le mien en même temps qu'un sourire se dessinait doucement sur mon visage :

"Alors que je suis rassurée ! Même si j'ai parfaitement confiance en tes capacités !"

Ma main remonta doucement sur la joue ou se trouvait un petit pansement. Sans doute là où s'étalerait bientôt une nouvelle cicatrice laissait par cette mission. Sa maman ne serait sans doute pas très contente de savoir son fils avec une nouvelle balafre, mais moi, cela ne me dérangeait pas plus que ça. C'est ce qui faisait son charme et le rendait d'autant plus viril. Un nouveau sourire s'étala sur mes lèvres alors que je l'embrassais délicatement en respirant doucement. Puis, m'éloignant à peine de lui, je murmurais, comme pour éviter de troubler la quiétude de la chambre :

"Ça a été ! J'ai joué les parfaites petites épouses, j'ai fait le ménage, je me suis occupée du chien et du repas ! Il ne manque plus qu'un bébé pour que notre petite vie de couple soit parfaitement rodée !" Plaisantais-je doucement.

Puis me rapprochant de lui, je me rendais compte du sujet que je venais d'aborder. Je rougissais doucement, oubliant pendant un moment le fait que sa mère était venu nous rendre visite. C'était peut-être mieux ainsi :

"Ça … Ça pourrait être une idée qu'en penses-tu ? Nous n'en avons jamais parlé encore…"

Oui, nous n'avions jamais vraiment parlé de l'avenir. Nous nous contentions pour l'instant de vivre le moment présent sans jamais envisager l'avenir plus loin, mais… Cela faisait maintenant un an et demi que nous étions ensemble, et plus d'un an que nous vivions sous le même toit. Une certaine routine s'était installée entre nous et loin d'être désagréable, je devais avouer qu'elle me donner des envies de voir un peu plus loin à présent, que le jour prochain. Je décollais mon front du sien et le regardais à présent du plus profond de mes pupilles avant de lui demander :

"Ça te plairait… Un petit garçon ou une petite fille… ?"

Une sensation agréable effleura doucement sa joue marquée par son affrontement alors que celui-ci fit un large sourire suite à sa dernière remarque. Elle avait confiance en ses capacités de combattant. Des paroles qui pouvaient sembler anodines, sans grande importance, mais à ses yeux cela représentaient beaucoup plus qu’on pouvait le croire. Il n’était pas invincible loin de là, cette blessure ainsi que la cicatrice au niveau de son avant-bras gauche en étaient la preuve parfaite, mais la confiance que lui portant la jeune femme était rassurante. Ses parents n’avaient jamais prononcé ses paroles depuis le jour de sa naissance, non pour eux ses progrès n’étaient jamais suffisants. Enfin, c’était surtout le cas pour Fugaku son père. Le jeune homme ferma doucement les yeux pendant qu’il partageait un baiser avec elle, laissant revenir ses mains au niveau de son cou avant que celle-ci s’éloigne un peu de lui. La discussion avait ensuite dérivé sur un sujet qui avait été fait sur une plaisanterie au début, mais qui avait fini par être plus sérieuse.

- Eh bien, tu as eu une journée chargée ma chérie ! Je me demande ce que je ferais sans toi ! -

Souriant doucement à sa compagne. Avoir un enfant, était un sujet qui n’avait pas encore été abordé depuis le début de leur relation. C’était souvent un sujet assez délicat pour certains couples, c’était le genre de décision à ne pas prendre à la légère. Au fond de lui, il n’était pas contre l’idée d’avoir une descendance, c’était une chose qu’il désirait avoir un jour comme toute personne normal, mais cela n’avait jamais été abordé jusqu’à aujourd’hui. Il était assez surpris au début, il ne s'y attendait clairement pas.

- Je… Oui, c’est vrai que nous n’en avions jamais discutés jusqu’à maintenant. Même si cela devait finir par arriver ! Oui… Oui, c’est une idée que nous pouvons débattre. -

Une petite fille, un petit garçon ? Il n’avait pas vraiment de préférence particulière sur le sujet. C’était juste deux choses différentes, de toute manière ce n’était pas quelque chose que l’on pouvait choisir, même si, il y avait certaine méthode pour influencer le résultat. Regardant un instant ses pupilles vertes sans prononcer le moindre mot. D’un côté était-ce une bonne idée ? Avec la guerre qui continue de faire rage entre le village de Konoha à celui des sables ce n’était peut-être pas le moment idéal, mais en avait-il seulement un ? C’était le genre de menace qui pouvait frapper à tous moment. Refuser de franchir le cap pour ce genre de raison finalement était un peu débile, surtout lorsqu’on aborde la chose à plus grande échelle.

- Eh bien oui cela ne me déplairait pas. Pour ce qui est de choisir entre une fille ou un garçon, je n’ai pas vraiment de préférence particulière, tu sais, je serais déjà heureux d’en avoir un. - Dit-il tout en lui souriant tendrement avant de tourner le visage pour admirer le plafond de la chambre. – Moi devenir papa, j’y avais jamais vraiment réfléchi, tu penses que je ferais un bon père ? Le mien ne m’a pas appris grand-chose ou du moins qui sois réellement utile en dehors de notre vocation. J’espère ne pas faire la même erreur que lui… -

Certes, si celui-ci ou celle-ci venait à hérité des capacités des Hyûga, c’était son devoir en tant que père et membre du clan de lui enseigner leur technique, mais cela ne devait pas s’arrêter à ce détail. Il soupira légèrement avant replonger son regard dans celui de la Hayashi.

- Excuse-moi, je divague un peu… Je pense que nous pouvons déjà essayer de nous préparer à cette idée, histoire de voir ce qui nous attend. Lorsque je vois le temps que cela nous prend de nous occuper de Riku, je me dis que cela ne serait pas simple, mais je reste plutôt confiant. -

Ryokai se releva ensuite, passant au-dessus de sa compagne, ses mains se posèrent à côté de sa tête, à une certaine distance de chaque côté, les genoux plié allongé au niveau de ses jambes. Approchant doucement son visage du siens.

- Nous pouvons également nous préparer de différente façon, même si pour certaine nous avons plus d’expérience que d’autre, si tu vois ce que je veux dire. -

J'avais semble-t-il aborder un sujet intéressant et à en juger par sa réaction, un mince sourire de contentement se dessina sur mon visage alors que je me rapprochais doucement de lui, glissant mes bras autour de son cou pour forcer encore plus notre proximité. À sa première réplique, je me contentais de coller doucement mon bassin contre le sien en mordillant ses lèvres :

"Ah oui vraiment !"

Un sujet dont nous pouvions débattre. C'était déjà pas mal en soit. Je baisais doucement sa lèvre inférieure tout en tendant l'oreille à la réplique suivante. Les sens en alertes, mon pouce caresser doucement son cou. Il semblait réfléchir à ce qu'il allait dire et il était vraiment craquant lorsqu'il faisait ça. L'expression de son visage, les petites fossettes qui se dessinaient au-dessus de ses joues. Je fermais doucement les yeux pour m'évader de cette vision et retrouver un peu mes esprits. Et puis, il parlait trop. N'y d'une, n'y de deux, je le fis basculer sur le dos, lui grimpant possessivement dessus et l'écoutant toujours débattre sur le sujet alors que j'embrassais langoureusement ses pectoraux. Malgré tout, je me redressais un peu pour lui répondre :

"Tu sais… Si jamais ça arrive, on n'aura pas vraiment le choix !"

Je lui souriais et m'allongeais sur lui pour lui caresser les cheveux tout en capturant ses lèvres :

"Mais je suis sûre que tu ferais un très bon papa !"

Je rigolais faiblement tout en reprenant mon travail d'exploration. Avec un tel sujet abordé la nuit promettait d'être longue. Malgré tout, je ne pouvais m'empêcher de songer au fait qu'il n'était pas contre l'idée que nous ayons un enfant ensemble. Il avait raison par contre sur le fait qu'il était peut-être un peu trop tôt. Donc peut être pas de suite, mais ça me faisait plaisir malgré tout.

Un petit sourire sur les lèvres, je lui volais un dernier baiser :

"D'accord, nous avons le temps de toutes façons pour nous préparer à cela ! Et puis, j'ai d'autres projets pour l'instant "

Je reprenais alors ma descente vers l'interdit.

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Une mère indécise entre la tradition du clan et le bonheur de son fils.

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