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Bonjour retour au pays ! J’avais déjà fais un crochet il y a peu pour sonder la zone en prévision d’un projet pharamineux dont le Kyomu était la source, mais ça faisait toujours plaisir de revenir. Après les inévitables petits jours de navire nécessaire pour rejoindre Hone no Shima depuis Haï no Kuni, j’inspirai à grand bol d’air chaud l’atmosphère de mon chez moi, avec son traditionnel brouillard – qui commençait d’ailleurs à se lever avec la chaleur grimpante – et sa faune si particulière. Hop, un coup de pied dans un crabe qui s’approchait trop et je rejoignis les miens. Seulement cette fois-ci encore ce n’était pas exclusivement pour eux que je revenais. Certains ne purent gâcher leur déception d’ailleurs, en apprenant ça, en majorité des enfants. Mais hey, que voulez-vous, c’est difficile d’être une star !
Ahah, c’était même pas drôle … Non cette fois ma venue était pour une mission toute particulièrement. Toru – un nouveau venu dans l’organisation – et moi-même avions été affecté, après une discussion avec Red évidemment, pour répondre à la demande d’un riche commerçant responsable d’une micro-ville au nord de l’archipel de Mizu no Kuni. De ce que l’on savait, des individus en capuche prêchaient leur religion et poussaient les civils à rejoindre leurs rangs de fidèles, quitte à se montrer menaçant. Une nouvelle bande de timbrés en somme … Pour des raisons personnelles j’avais souhaité partir seule de mon côté, préférant retrouver mon collègue sur place, plutôt que l’amener sur Hone.
Enfin je profitai d’être sur place pour prendre quand même quelques nouvelles, histoire de rester un minimum polie, mais sans trop tarder non plus. Il me fallait une embarcation pour le nord de l’archipel, là où on est sensé retrouver l’initiateur de cette mission. Mizu no Kuni est mon pays, et si Michiki refuse d’agir pour protéger le peuple qu’il gouverne en s’étant lui-même proclamé Kage, je prendrais le relai sans hésiter.

Une petite heure plus tard, je reprenais la mer, et au bout d’une bonne demi-heure, me voilà au port d’une petite bourgade dirigé par … hum … on va l’appeler le Maire. Comme pour les autres coins perdus appelés villages, pas de technologie particulière, des techniques simples pour une vie simple dans un trou pommé comme on dit dans le jargon, où le commerce est en grande partie basé sur la pèche. Des cabanes de bois en bord de mer, puis des bâtisses en dur quand on s’enfonce dans les terres. Et évidemment, l’odeur qui va avec. Mmh faisons-nous violence et descendons à quai.

Faisant le tour des commerces, certains commerçants me reconnaissaient. Les uns parce que je ne suis pas une personne lambda à Mizu, les autres tout simplement parce que je suis déjà venue il y a quelques jours. Souvenez-vous, c’est à ce moment-là qu’un morveux avait essayé de me faire les poches. Ahah l’insouciance de la jeunesse. J’aurais peut-être dû taper plus fort … Nan, ça aurait fini par se voir et ça me serait retombé dessus d’une façon ou d’une autre. Ah et revoilà Toru, je l’interpellai d’un mouvement de bras en l’air, et cherchai ensuite des yeux notre interlocuteur commercial, si interlocuteur il y avait évidemment. Ce serait bien, qu’on puisse plier ça rapidement et passer à autre chose. C’est qu’il y en a qui bosse hein ! Bon, afin de faire bonne figure j’achetai tout de même un crabe à l’un des marchands, sans manquer de répéter mentalement : « T’as vu comme chui sympa hein ! T’as vu ! » Tss, vraiment trop sympa. Y en a qui aurait complètement ignoré toute cette populace, mais que voulez-vous ? Michiki est bien trop puissant, et même si j’ai maintenant des alliés de poids ça ne suffira jamais. Hors la population de l’île, si elle me soutient, plus personne ne pourra s’opposer à moi ! Et s’en sera enfin fini des remarques et des moqueries, ils seront tous obliger de me respecter ! Tu m’entends Michiki ! Tu me respecteras, ou tu mourras !

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Je posais enfin le pied à terre. Prendre le bateau était devenu une habitude, et depuis mon arrivée au Kyomu j’avais pris la mer un plus grand nombre de fois que durant toute ma vie auparavant. Perdu sur Haï je ne supportais pas de tourner en rond et je saisissais chacune des occasions qui se présentait à moi de quitter ce terne bout de terre au beau milieu de la flotte. J’avais effectué plusieurs voyages, qu’ils soient pour le compte de l’organisation ou pour des projets personnels, mais il y avait des années que je ne m’étais plus rendu à Mizu no Kuni.


A vrai dire, mon dernier passage là-bas datait de la grande époque du village de la brume, avant sa destruction par les Furyous. En même temps, une fois Kiri détruit, le pays de l’eau perdait grandement de son intérêt. Enfin, quelques irréductibles avaient tout de même fait en sorte de ne pas déserter les lieux et d’y refonder un semblant de village caché, bien loin à mon avis de la brume sanglante d’autrefois. Le pays était néanmoins sous le joug de l’Empire, et c’était bien là que résidait toute la subtilité de mon voyage. Tôt ou tard, Kiri aussi orgueilleux qu’il était, voudrait s’émanciper du Shûkai. Ce désir d’indépendance était certainement déjà né dans l’esprit de beaucoup de kirijins, et nous devions à tout prix être du côté de ceux qui s’opposent à l’Empire, question de logique.


Le Kyomu m’avait associé avec une Kaguya, elle aussi membre de l’organisation. C’était, d’après ce que j’avais compris, la cheffe actuelle de son clan, soit un appui de taille, tant pour notre groupe que pour notre mission en ces terres. Car oui, j’étais venu ici pour une mission, dans un petit village où sévissait une sorte de secte, un peu trop insistante auprès de la population. J’ai toujours eu du mal avec les types qui veulent imposer leur façon de penser, quitte à être un peu trop tenaces…


J’avais rendez-vous avec mon acolyte, directement sur place. J’étais arrivé un peu avant elle, et j’avais pris de ce fait la liberté de me commander un petit remontant au bar du centre ville. L’expérience m’avait appris qu’il n’y avait pas meilleur endroit qu’un comptoir pour obtenir des informations. Mon verre tout juste servi, j’apercevais la Kaguya à l’extérieur qui me faisait de grands signes de main. Je sortais la voir, après avoir ingurgité ma boisson d’un trait.


« Ah, tu es là ! Tu as trouvé notre commanditaire ? Je n’ai pas encore croisé de religieux insistant, du moins pas au bar… »

Autour de vous, ça parle, ça boit, ça joue. Au passage le barman vous demande s'il vous ressert.

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Toru entra dans la taverne la plus proche, et après un rapide coup d’œil aux alentours je l’y rejoignis. A l’intérieur l’ambiance était en tout point comme les autres bâtiments du genre. Une musique d’ambiance orchestrée par un pianiste et une violoncelliste, un barman éternellement en train d’essuyer le même verre dans son torchon en même temps que discuter avec la clientèle, des serveuses qui s’évertuaient à faire leur taff le plus rapidement et le plus sérieusement possible. Ou alors elle le faisait croire … La salle n’était pas non plus pleine à craquer mais il y avait tout de même du monde, et en particulier des groupes. Des joueurs de carte ou de buvettes, pour certains c’était les deux. En somme un bar tout à fait banal.
Mon coéquipier pour cette mission s’était déjà installé à la place névralgique, le comptoir, et s’était commandé à boire. Mouais, on dirait un habitué. Est-ce que c’est le cas, je ne sais pas, mais peu importe son passé il semble doué pour se fondre dans la masse. C’est une qualité et une compétence non négligeable pour un ninja.
En me voyant m’approcher il me demanda si j’avais trouvé notre commanditaire, ce à quoi je répondis par un mouvement négatif de la tête. Il ajouta qu’il n’avait pas non plus croisé de religieux insistants au bar.

« Je doute que ce genre de personne se balade dans les endroits bondés et populaires comme celui-ci. » Dis-je en m’installant à côté de lui. « Ce groupe, s’il existe vraiment car je commence doucement à en douter, semble plutôt du genre à s’en prendre à des cibles isolées. »

Le barman me questionna sur une éventuelle boisson. J’approuvai avec un sourire et lui commandai une pinte de bière. Un verre de lait aurait fait tache dans un tel environnement. Je poursuivis en baissant un peu la voix, à l’attention du collègue.

« Mettons-nous à leur place, avec le peu d’info qu’on a surtout. Ce serait des types encapuchonnés qui veulent recruter en masse pour leur secte. Ou leur religion, c’est pareil. S’ils en viennent à menacer des civils, c’est logiquement dans des endroits peu fréquentés non ? Ou à des heures tardives. Ou les deux … Excusez-moi ? » Demandai-je en m’adressant au barman. « Est-ce que par le plus grand des hasards, vous auriez entendu des histoires dernièrement, à propos d’habitants qui se feraient agresser par des types en capuche ? Ou même, peut-être en avez-vous vu vous-même ? »

Je tenais à rester polie, après tout ça n’avait rien d’un interrogatoire, et puis il était possible qu’il me connaisse. Après tout, son job est l’un des plus efficaces quand il s’agit de glaner des informations, les gens parlent toujours mieux avec un peu d’alcool dans le sang. Certains parlent même trop et les conséquences ne tardent pas.
Je gardais en ce sens un œil sur la populace présente dans l’établissement, si de nouvelles têtes débarquaient ou si notre conversation attirait les regards. En l’absence de commanditaire il nous faut nous débrouiller par nous-même, n’est-ce pas ? On aura ensuite tout le temps de retrouver l’auteur de cette mission et lui réclamer notre dû. Le capitalisme mes amis !

Alors pour quelle raison avais-je pris l’apparence du dénommé Toru ? Je ne sais guère un feeling. Peut-être une envie de m’amuser un peu. Au final, à la dernière minute, l’on m’avait mis sur cette mission en remplacement de Toru, que je ne connaissais guère plus que cela. Il était atteint de dysenterie (allez je troll le coupaing gentiment). Allez réaliser une mission en étant frappé de ce mal. Not easy my man ! Alors je m’étais déplacé jusqu’à ce bar où finalement la Kaguya, ma coéquipière sur cette mission, était venu me rejoindre. Nous en étions là. Tout de suite entrés dans le bain nous parlions affaire tandis que je m’intéressais au monde alentours. J’écoutais d’une oreille distraite ma collaboratrice qui elle, à prime abord semblait douter de l’existence du groupuscule que nous étions censés traquer. Peut-être le sixième sens féminin était-il à l’œuvre ? Maybe, quoi qu’il en soi, j’estimais pour ma part, qu’il était encore trop trop pour réellement savoir est-ce que c’état le cas ou pas. Je préférais adopter une démarche plus « scientifique ». Observer, accumuler les éléments et procéder par déduction.

Après avoir commandé une pinte de bière au barman, Milly avait commencé à partir sur le type de raisonnement que j’appréciais mieux. Les pistes qu’elles évoquaient me paraissaient tout de suite pertinent et tandis que le barman s’approchait, j’allais lui dire que l’on tente d’enquêter de nuit sur le type d’endroit décrit lorsqu’elle questionna directement le barman à propos du sujet épineux. Je me rasseyais, comme mal à l’aise. L’approche me paraissait quelque peu directe. Les barmans sont conscients d’être des mines d’information. Il est rare qu’ils livrent une info, sans y avoir derrière un minimum d’intérêts. Et même si Milly était plutôt aguichante, il me semble peu probable de pouvoir obtenir une information aussi aisément.

_ Des types en capuche qui agressent les gens ? Oui j’en rencontre souvent, ici même dans ce bar ou aux alentours ! Ahahahah ! Ca court les rues vous savez des types en capuche…

Il avait commencé par jeter un regard presque appuyé sur la poitrine abondante de la Kaguya avant de répondre. Les derniers mots furent accompagnés d’un regard insistant sur la capuche rabattue que je portais derrière mon déguisement en Toru.

Sans répondre à sa petite provocation, je considérais la Kaguya dont le tempérament de feu allait probablement embraser les lieux. Enfin… Il est si ardu de prévoir les réactions de Milly aussi. Elle devait être habituée qu’on mate sa poitrine généreuse, mais l’acceptait-elle pour autant ? Enfin, là n’était pas le sujet principal. Même si notre interlocuteur n’était guère un as de la subtilité, n’importe qui aurait pu relever que sa dernière affirmation contenait les traces de non-dits. En vérité, j’étais prêt à parier qu’il en savait beaucoup plus que ce qu’il voulait bien en dire. Le laissant, retourner vers son comptoir, je rabattis ma capuche sur ma tête et me tournant vers notre homme, de sorte à cacher mes yeux à la Kaguya, j’activais l’une de mes pupilles dorées ; celle qui serait le plus ardu à remarquer pour Milly. Presque aussitôt je me mis à revivre certains instants du passé récent du bonhomme dont une déroulée la nuit précédente…

Mon stratagème avait duré quelques secondes. Je désactivais mes pupilles avant que le regard du bonhomme ne se pose sur moi, puis je m’intéressais à nouveau à la Kaguya. D’un air sûr de moi, je lâchais :

_ Il sait quelque chose, c’est évident. Il faudrait le chopper et le faire parler à mon avis. A moins que l’on parte sur l’enquête sur les lieux peu fréquentés… Ce qui serait une bonne idée également.

Tranquillement, je sirotais mon verre de liqueur. Je laisserai la ptite dame décider de la suite des opérations.

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Vous décidez de faire parler le barman un peu plus tard dans la soirée, alors qu’il ne reste que vous dans le bar. Vos menaces, vos coups peut-être ou simplement votre joli minois suffit à le faire parler.

- Ils vont me tuer si je dis quoique ce soit…

Vous insistez un peu plus et il finit par cracher le morceau.

- J’sais pas grand-chose, moi. Je sais juste que des types en capuche sur laquelle il y a une étoile à six branches viennent pour recruter des gens, et… j’sais aussi qu’ils en enlèvent, parfois. Ils parlent d’une déesse qui sauve le monde et qui se trouve sur une île au Nord de Shimo. Et j’vous jure que c’est pas du baratin : j’ignore si c’est vraiment une déesse, mais ya un truc pas clair sur cette île, quelqu’un qui dirige tous ces gens habillés en noir et qui… les terrifie.

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« Des types en capuche qui agressent les gens ? » Répondit le travailleur avec une pointe de sarcasme « Oui j’en rencontre souvent, ici même dans ce bar ou aux alentours ! Ahahahah ! Ca court les rues vous savez des types en capuche … »

Il n’avait pas nécessairement tord, ma question était assez floue mais bon, en même temps on n’a pas énormément d’infos ni de détails. Il fallait faire avec les outils en notre possession. Réfléchissons. Il ne s’agirait pas de ce louper ni de se tourner en ridicule. L’usage de la force ne serait pas une bonne option non plus, pour des tas de raisons.
Les doigts dansant sur le bar au rythme de la musique, cherchant une astuce, une solution diplomatique au problème exposé, sans faire attention à mon coéquipier. Ce dernier semblait pourtant avoir une autre carte dans sa manche, en rabattant sa capuche sur son crâne chevelu et en se penchant en direction du barman. Qu’est-ce qu’il fiche bon sang ? Pas d’angle de vue sans bouger d’ici. Pourquoi il se cache d’ailleurs ? Punaise, qu’est-ce que je n’aime pas les nouveaux. On ne peut jamais savoir s’ils sont fiables avant d’y être soi-même confronté. A choisir j’aurais largement préférée faire équipe avec Azuko. Elle au moins je la connais et je sais à peut prêt à quoi m’attendre au cours d’une mission en sa compagnie.

Au bout de quelques secondes pourtant, il revint parmi les gens normaux, révélant à nouveau son visage à la lumière et vint me souffler que notre informateur du moment en savait clairement plus. Nan c’est vrai ? Ça se voit sur sa tronche qu’il en sait plus que ce qu’il dit … Et il proposait qu’on le fasse parler à un moment où les alentours seront moins fréquentés. Ou alors qu’on change de source d’information. Du regard je fixai un instant le responsable des lieux, pesant le pour et le contre, les probabilités d’avoir plus et mieux ailleurs. Finalement d’un signe de main je commandai deux verres d’un alcool doux, type cidre, et portai l’un d’eux à Toru.

« On reste ici et on attend. Il ne peut pas rester H24 derrière son bar. Sitôt le moment de sa pause, on le récupère à l’arrière et on le fait parler. En attendant évite de te la jouer solo, autrement c’est toi que je ferais parler. »

La menace était dite sur un ton parfaitement calme, à voix basse telle un murmure dans le vent, rapidement effacé par un bon levé de coude, comme on dit dans le jargon !
Nous n’avions ainsi plus qu’à profiter de l’ambiance, à boire de tout notre soul et nous détendre en attendant notre heure. Mine de rien c’est sympa ici, les musiciens ne sont pas trop mauvais, les fréquentations ne foutaient pas le boxon non plus. Par contre il y a un peu trop de fumeurs à mon goût … mais bon, on n’a rien sans rien.

Accélérons un peu l’histoire, au moment de la pause clope de monsieur, je donnai une petite tape dans le coude du nukenin afin d’être certaine d’avoir son attention, et lui indiquer du même coup qu’il était temps d’y aller aussi. Nous retrouvâmes sans souci notre homme à l’arrière du bar, sa cigarette un temps entre ses lèvres un temps entre ses doigts.
En nous voyant il fit mine de vouloir re-rentrer mais une main puissante ferma l’unique porte devant son nez.

« Cher monsieur, soyez avant tout assurer que nous ne souhaitons pas vous faire de mal. Votre travail est exemplaire et votre établissement ne manque pas de point positif. Le souci est que nous avons nous aussi, et comment dire, nous sommes presser. » Je m’approchai doucement, l’air à la fois décontractée et assurée. « Vous savez ce que nous voulons, et nous savons que vous êtes au courant de certains détails. Hors mon ami ici présent n’est pas aussi patient que moi. Il serait regrettable qu’il perde le contrôle de ses nerfs n’est-ce pas ?

- Ils vont me tuer si je dis quoique ce soit …

- Ah donc vous savez bien quelque chose. Aller cracher le morceau et on vous laisse tranquille. Aller, un petit effort. Ce ne sont que des mots n’est-ce pas ? Après votre service, fermer votre bar et barricader toutes les entrées. Nous on chargera d’arrêter ses dingues. Mizu no Kuni doit redevenir un pays où il fait bon vivre. Et c’est par les actions de tout le monde, même les plus petites que nous y arriverons. N’est-ce pas ? »

Je lui souris et attendis quelques courtes secondes avant de prendre un ton nettement moins conciliant.

« Vous savez, si je tiens à protéger l’archipel des racailles dans ce genre, c’est pour tout le monde. Et je sais que vous pouvez m’aider à cela, que ce soit volontairement ou non. A vous de choisir. La manière douce ? » Demandai-je en me pointant moi du pouce. « Ou la manière forte ? » En pointant Toru ensuite. « A vous de décider.

- J’sais pas grand-chose, moi. » Commença alors le barman, pas très à l’aise. « Je sais juste que des types en capuche sur laquelle il y a une étoile à six branches viennent pour recruter des gens, et … j’sais aussi qu’ils en enlèvent, parfois. Ils parlent d’une déesse qui sauve le monde et qui se trouve sur une île au Nord de Shimo. Et j’vous jure que c’est pas du baratin : j’ignore si c’est vraiment une déesse, mais y a un truc pas clair sur cette île, quelqu’un qui dirige tous ces gens habillés en noir et qui … les terrifie. »

Je lui souris, sincèrement fière de lui. Il avait choisis plus ou moins de nous faire confiance, à nous de tenir nos engagements. Évidement nous ne sommes pas non plus à l’abri que ce soit un piège, qu’il ait dit cela pour nous attirer dedans.

« Merci beaucoup à vous. Nous vous souhaitons une bonne continuation et une bonne fin de soirée. » Puis je pris Toru par une épaule et en m’éloignant de quelques pas. « Tu sens ça ? Ça pu le traquenard. Et qu’est-ce qu’on fait ? On s’y précipite héhé. Mais avant ça, je voudrais à repasser par mon chez moi, je tiens à ce que cet homme soit protéger un minimum. Retrouves-moi sur le port de Shu. Là-bas nous trouverons sans mal un navire pour Shimo. C’est le plus grand port de l’archipel. »

Dans les dizaines de minutes, qui suivirent, je retournai sur Hone no Shima et affrétai parmi les volontaires, trois Kaguya pour la protection rapprochée du barman. Au moins le temps que cette histoire soit mise au clair. Puis direction Shu.

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J'avais vu juste. Le barman savait des choses qu’il gardait soigneusement caché. Il était évident que c’était pour des raisons de sécurité. Lorsqu’il révéla enfin les quelques informations à sa disposition, je pus saisir l’ampleur de cette affaire de mysticisme à la sauce ésotérique. Si ce barman n’osait guère se prononcer, c’est certainement parce qu’il était tenu de la fermer. Était-ce par égard à ses affaires qu’il tenait de préserver ? Ou était-ce uniquement pour sauver sa peau ? Il faut voir. Dans les deux cas, lorsqu’on est seul et qu’on a affaire à un groupe hippies croyant être en connexion directe avec un quelconque messie ou pire avec LA divinité, d’habitude c’est toujours compliqué. Il faut soit se plier... soit se plier en fait. Tu vois une autre option toi à part la mort ? Les fanatiques d'habitude ça rigole pas...

Les informations livrées étaient, à mon au goût, bien trop infimes. Une affaire de types en capuches avec un signe d’une étoile à six branches qui procèdent à des enlèvements… OK d’accord ! Ça pue tout de suite le sacrifice humain ça ! Qu’on me pende si ce n’est pas vrai ! Ensuite l’autre truc flou c’est l’affaire de la déesse au nord de Shimo. Une déesse qui sauverait le monde. Ok. D’une sauver le monde, je veux bien, mais de quoi exactement ? Des furyous ? Ou du gigolo se donnant le nom mystérieux d’Inconnu. Vous savez… Le mec avec son groupuscule qui a foutu la merde à Suna et dont a plus entendu parler par après malgré des menaces on ne peut plus claires et structurées… Oui d’accord, maybe que cette déesse sauvera le monde de ce groupuscule là… Comment ils s’appelaient déjà ? La nation ? Un terme déjà oublié dans le Yuukan je vous dis ! Alors le nouveau « problème » potentiellement mondial –je le sens venir gros comme ça- ce serait donc cette déesse sorti de nulle part ? Et le truc qui couronne le tout svp, c’est l’histoire de l’île au nord de Shimo no Kuni. Je regarde ma collègue, qui elle, semble tout gober. Ça ne lui dit rien ? Elle doit probablement être trop nulle en géographie… Une île au nord de Shimo no Kuni ça n’existe pas ! Hormis l’île étant apparue pendant la période où les furyous terrorisaient le monde avant qu’ils n’aillent prendre une retraite bien méritée. Après ça… De mémoire, l’île avait de nouveau disparue. Du moins, plus personne n’en parle…

D’une oreille distraite j’écoutais la Kaguya qui parlait déjà de se précipiter vers l’inconnue. Vous savez les Kaguyas… On m’a toujours contés que c’était des brutes épaisses toujours prêts à foncer dans le tas. Je n’y avais pas toujours accordé du crédit, mais honnêtement… Quand je côtoie leur cheftaine sérieusement… C’est pas très glorieux ! Bon OK ! J’exagère un poil mais bon.

_ Au port de Shu ? Heu… Dans l’archipel ? Heu… Ok ! Pour ma part, je vais rester encore un peu ici, discuter avec le barman le temps que tu ramènes ta protection rapprochée là. Je vais voir avec Red histoire de t’envoyer un jeunot chaud patate qui pourra t’accompagner au nord de Shimo.

Un sourire franc. Bah ouais, si elle avait envie de crever ou de perdre son temps dans une affaire plus que louche au pays des merveilles, autant qu’elle perde son temps ou sa vie avec un crétin qui n’en avait absolument rien à cirer.

_ Tu verras c’est un type charmant. Natsu qu’il s’appelle.

Un clin d’œil et pour ma part, j’accompagnais le barman jusqu’à sa résidence. Bah ouais ! J’allais essayer de lui tirer encore les vers du nez, quitte à dormir avec lui. Vous voyez ce que je veux dire… Regard et sourire sadique. Lorsqu’on fut bien au chaud chez lui, je recommençais notre interrogatoire. Cordialement ce coup-ci.

_ Bon alors très cher… On en était où. Tu sais ya deux choses que j’ai pas pigé dans cette affaire-là… Au nord de Shimo no Kuni, à ma connaissance déjà… Ya rien ! De deux cette déesse sort d’où ? Du trou de ton @#+/ ? Ca se saurait s’il y avait un culte important au nord de Shimo tu sais… Qu’est-ce que tu me comptes là ? C’est quoi le nom de cette déesse ? T’as entendu des choses supplémentaires qui pourraient nous avancer un peu ?

Je sortis un kunai tandis que mon œil s’illuminait laissant apparaître le dojutsu des Jisetsu. Même s’il ne pouvait rien savoir de ce clan, ce changement physique opéré devant lui, en temps de paix, chez lui alors que nous étions seuls, devait suffire à lui faire comprendre que je ne rigolerai pas. J’étais capable, contrairement à Milly, de progressivement le torturer. Vite et bien à travers une méthode très simple quoique quel que peu barbare : le scalp. Vous savez, agripper une touffe de cheveux et y apposer un kunai ultra tranchant. Ensuite décaper la racine des cheveux en emportant au passage un bonne partie de chair… Oh ! Je vous assure ! Aucun civil n’y résiste…

Peu après l'interrogatoire, une missive serait envoyée à Red avec les informations obtenues afin qu'elle les transmette à Natsu et à Kaguya Milly. Je n'avais guère envie de me promener dans des contrées inhospitalières et j'avais bien mieux à faire que mettre ma vie en péril pour trois fois rien. Natsu prendrait le relais tranquillement avec cette folle de Milly.

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