La journée avait pourtant si bien commencée… Je pensais pour une fois réussir à passer un moment tranquille, sans devoir me préoccuper de devoir rendre des comptes à mes supérieurs, ni même en faisant de la paperasse que ce soit pour le clan, mon rôle de Jônin. Même si j’étais toujours partant pour perfectionner mes capacités de combat en m’entraînant d’arrache-pied, il était bon à rappeler que je n’étais qu’un simple homme au fond. La tranquillité était une chose qui se méritait avec le temps, après avoir terminé toutes tâches prévues dans notre programme. Il fallait hélas croire que je ne semblais pas en avoir fini pour la mériter cependant.

Mais bon, plutôt que perdre du temps à tergiverser et me plaindre, allons plutôt vous résumer la situation. Cela faisait plusieurs mois que le clan avait enfin atteint Konoha après les nombreuses péripéties qui lui sont arrivées. Cela avait été fait non sans encombre, puisqu’il avait fallu se battre pour fuir, certes, mais également faire en sorte de pouvoir nous dégotter un « pass » pour nous permettre de passer les frontières, pendant ce temps de guerre que j’ignorais. Ce passe s’incarna sous la forme du chef de la division qui nous avait attaqué, que j’avais réussi à défaire, grâce à l’aide de membres du clan, et que j’avais pris en otage. Apprenant également la situation délicate dans laquelle se trouvaient les deux pays, j’avais choisi de le rammener à Konoha pour lui soutirer des infos.

On m’aurait dit « Donc, tout était fini ». Pas exactement… Comme tout homme, ce dernier avait de la famille, et parmi cette dernière se trouvait l’ancien Rokudaime Kazekage : Yamada Kioshi. J’avais eu l’occasion d’entendre parler de ses dernières actions, notamment grâce au duel qu’il avait fait face à Takeo au tournoi (bien que je ne connaissais pas son identité à l’époque) ainsi que les dires de Milly, me confirmant ainsi de sa présence à la Mégalopole. Tout ça pour dire que ce dernier avait eu écho de mon action, et avait décidé de prendre les mesures pour récupérer son oncle : en attaquant des civils de la nation du feu. Le poing serré en apprenant ça, j’eu également l’information que nous avions cédé à ses demandes. La première étant de récupérer son oncle, et la seconde étant de rencontrer la personne qui était responsable de tout ceci, à savoir moi.

Voilà pourquoi donc j’étais en train de marcher dans le village, accompagné de plusieurs ANBUs, membres de la sécurité du territoire, vers les portes de Konoha. Naturellement, Mizuki avait peut être accepté les demandes de Kioshi, mais elle était suffisamment clairvoyante pour empêcher cet échange de se produire ni à l’intérieur du village pour éviter de mêler les civils de la feuille de se retrouver dans la même situation que les autres citoyen du reste du pays, mais également éviter qu’il ne soit fait en terrain neutre, pour éviter le moindre coup en douce. L’entrée était donc le meilleur compromis pour cette situation délicate.
Pour l’heure, je réfléchissais moi-même à comment j’allais l’aborder. Quelle allait être la réaction de l’homme dont j’avais pris en otage l’oncle en me voyant, surtout en connaissant ses capacités grâce au témoignage de Takeo. Il était bercé dans les illusions, et étant incapable de m’en défendre, il aurait bien pu organiser quelque chose pour me manipuler. Mais bon, je me doutais bien que parmi les membres des forces spéciales, un Yamanaka était glissé dans le lot afin de l’empêcher d’agir ainsi.

Quelques minutes plus tard, je me retrouvai enfin aux portes. En plus de nous cinq se trouvaient bon nombre de Jônin, certains que je reconnaissais et d’autres non. Également se trouvait du côté intérieur du village l’Hokage en personne, qui avait du discuté avec le Nukenin pour convenir de l’accord, et tenait à y assister de ses propres yeux. Finalement, en face, alors que je m’approchai des remparts, je pouvais apercevoir Kioshi… En quatre exemplaires. S’était-il cloné et caché parmi ses doubles pour éviter qu’on ne le remarque, ou bien avait-il tout simplement rassemblé les clones éparpillés au pays du feu pour accomplir sa basse besogne ? Aucune idée, et je m’en moquai. Tout ce qui comptait pour moi était que l’on en finisse rapidement avec cette histoire, pour que mon clan commence enfin à se laver du passé, et avoir un moment de paix.

« - Je suis Yôgan Yusei, chef du clan Yôgan originaire de Ki no Kuni, et également le principal responsable de la capture de Yamada Arashi. Vous vouliez me voir, Kioshi. Que voulez-vous ? »

L’homme (enfin, les) en face de moi ne semblait pas être content de ma présence. Il était bien vrai que malgré le fait qu’il m’ait convoqué pour le rencontrer, il n’avait aucune raison d’apprécier ma personne. Kidnapper un compatriote du village du sable était une chose… Enlever un membre de sa propre famille en était une autre. Je pouvais comprendre la douleur de voir un proche en danger, même si pour ma part, il s’agissait d’amis pour qui j’étais fidèle, ainsi que la colère qui pouvait subsister. Cependant, j’avais vaincu cette douleur, et contrairement à moi, le blond avait une chance de retrouver cette personne disparue.

Ses questions arrivèrent ainsi en trombe, aussi tranchante qu’une lame, comme pour m’accuser de l’ensemble des malheurs que j’aurais pu lui faire subir. Rien de cela ne me fit flancher. Ses questions étaient simples et honnêtes, et je n’avais aucune raison de lui cacher la vérité. Je me sentais en mon droit lorsque j’avais commis les actions dont il m’a accusé, et ne comptait pas les remettre en cause. Le seul regret que j’aurais pu avoir par rapport à ce jour était le suivant.

« - Vous n’êtes pas le seul à regretter cette rencontre, Kioshi. Croyez-moi, si un autre moyen avait été à ma disposition, je l’aurais pris. »

En effet, tout ce que je voulais à la base quand j’ai retrouvé mes racines au sein du clan était juste de les convaincre de s’allier à Konoha. Cependant, il fallait croire que tout ceci entraînait des choses qui allaient bien au-delà de mon entendement et de ma capacité à contrôler la suite des évènements. S’ajoutait à cela les circonstances de la guerre, qui n’avaient pas aidé à négocier une cohabitation entre le clan habitant originel de Ki no Kuni, et le village du sable qui voulait renforcer son armée en enrôlant de force les Yôgan. Imperturbable quand il enchaîna, je présentai les faits, comme je l’avais pu faire un nombre trop grand de fois.

« - Comme vous le savez, Suna et Konoha sont entrés en guerre par l’initiative de Matsuno Yamuro, ou Kibo. Alors que le pays du Vent a rallié celui du bois à sa cause, le Kazekage avait ordonné au clan Yôgan de les rejoindre. Le chef précédent ayant refusé sans possibilité de débats, ils étaient tranquilles… Jusqu’à ce que quelqu’un l’assassine. Le clan sans tête, votre oncle, ainsi que les Sunajin l’accompagnant, leur ont laissé deux choix : devenir shinobi de Suna, où quitter les terres de Ki. »

Repensant encore à une telle offre, je serais le poing. Comment osaient-ils profiter de la mort de Maguro pour assouvir leur ambition de pouvoir. Que ce soit Arashi le responsable direct, ou Kibo qui, pour une raison qui m’est obscure, avait tellement changé au point de vouloir éliminer Miko à n’importe quel prix, là n’était pas la question. Ils avaient voulu imposer leur choix sur les Yôgan… Et je fus là pour leur offrir une sortie.

« - Me trouvant sur les lieux, j’ai offert au clan une troisième alternative : rejoindre Konoha, où ils étaient assurés d’avoir hospitalité. Ton oncle l’ayant mal pris, il a essayé de nous en empêcher de le faire. Pour répondre alors à ta question, je l’ai affronté en combat singulier pendant notre fuite. Il est fort, n’ayant rien à envier aux combattants que je connais. Mais nous étions sur un champ de bataille, et quand d’autres Yôgan réussirent à vaincre leurs adversaire, ils me rejoignirent pour en finir avec ce combat. »

Je ne savais pas si cette réponse le satisfaisait, et au final, je m’en moquai. Ils ont attaqué les premiers, je n’ai fait que me défendre, moi et le reste du clan. Etant celui en fuite, j’avais clairement le désavantage de l’affrontement, protégeant les Yôgan perdus et peu capables d’utiliser le don par la même occasion pendant notre retraite. De ce fait, je n’avais aucune honte à avoir du compter sur l’aide de quelqu’un pour m’en sortir. Anticipant sa prochaine question, je me repositionnai, bras croisés, observant seulement le clone qui m’avait adressé la parole en premier, espérant qu’il ne s’amuse pas au manège de faire parler un clone après l’autre.

« - Concernant la raison qui m’a obligé à le prendre en otage est simple : Pour rejoindre Konoha de Ki, je n’avais que deux solutions : traverser Tori no Kuni, sous la protection de l’empire, ou contourner le pays en repassant par Kaze, pour atteindre Ame. De ce fait, je devais avoir un moyen de pression pour nous laisser passer… »

Je l’écoutai. Silencieusement. J’écoutai ses complaintes, sa propre analyse de la situation, sa vision des choses qui se sont passés pendant qu’il n’était pas là. Je patientai qu’il ait fini de parler, d’exprimer ses sentiments sans doute chamboulés par ce qui s’était passé. L’homme avait certes était sur les nerfs en apprenant qu’un membre de sa famille était aux prises d’un village militaire « ennemi », qui ne le serait pas en même temps ?
Cependant, son discours semblait être empli du sophisme des ignares. Une logique fallacieuse, se voulant capable d’être absolue, mais qui était complètement erronée par le manque d’informations dont elle faisait gravement preuve. J’écoutai sa proposition, son défi. Dans un combat amical qu’il me disait, qu’il pensait me faire croire. Mettant par la même occasion une offre qui pourrait paraître alléchante pour les plus simples d’esprit. J’étais pour les défis à relever, mon affrontement face à Miko en était la preuve. Mais ceci… Tout ceci…

« - Est-ce que tu penses que c’est un Jeu ? »

La perte du vouvoiement et le ton tranchant. Yup, j’étais en colère. Je pensais pouvoir pardonner l’homme en face de moi d’avoir agis ainsi. Il avait mis en danger des civils, provoqué la nation, pour sauver une personne qui lui été chère. Je pouvais passer cela. Mais oser penser que moi, mes actes étaient illégitimes et déshonorant ? Il fallait qu’il apprenne à balayer devant sa porte. Décroisant les bras, je m’approchai du quatuor, ignorant si des avertissements étaient lancés à mon encontre. Je me trouvai maintenant à moins de trois mètres en face de lui, continuant à lui répondre.

« - Un duel sans témoins pour redorer mon honneur ? Les Yôgan m’ont choisis non pas sur un coup de tête, mais parce que j’ai déjà prouvé ma valeur selon leurs traditions. Ce n’est que cette suite d’évènements qui les a poussés à me choisir. Je me suis battu pour les protéger, et ceux qui ne voulaient pas de ma protection, ils ont fait leur choix, et je le respecte.
De plus, es-tu le mieux placé pour parler d’honneur ? Toi qui t’en es pris à des innocents pour une raison aussi personnelle ? Toi qui pense que tout peut se régler par le combat comme un enfant ? Toi qui as abandonné ton village du jour au lendemain, le laissant ainsi sombrer dans la situation où elle est aujourd’hui ?
En y réfléchissant bien, c’est par ta faute que tout ceci s’est passé. Si tu avais conservé ton poste de Kazekage, ton successeur ne serait pas, et il n’aurait pas enclenché la suite des évènements qui a entraîné la capture de ton oncle. »

Une vérité si dure à avaler et pourtant vraie. Rien ne me dit que si cet homme avait conservé son pouvoir, la guerre aurait pu être évitée. Mais l’heure n’était pas aux « si », les choses étaient là. Il avait provoqué cette situation, et je ferais bien en sorte d’y mettre un terme.

« - Oui j’ai conservé ton oncle en otage alors que j’aurais pu le libérer, mais ceci pour une raison simple : parce que je suis un soldat de la feuille. Si je peux obtenir un moyen qui mettra un terme à cette guerre le plus rapidement possible, alors je le ferais, qu’importe les actes. Parce que je ne suis pas un égocentrique qui se croit tout permis à cause de sa renommée.
Alors non, Yamada Kioshi, je ne réponds pas à ta provocation. Tu peux penser que c’est par lâcheté, c’est ton choix… Mais je n’ai aucune raison de prouver mon honneur face à un Nukenin qui a laissé tomber un village dans la déchéance… »

J’échangeai un dernier regard avec le clone qui m’avait adressé la parole, empli de colère, de dégoût, mais surtout de détermination, lui montrant bien que ma décision était finale et non discutable. Puis je repartais, lui tournai le dos, ne supportant plus sa vue. Il pourrait m’attaquer, oui… Mais dans ce cas, il salirait la dernière once d’honneur à laquelle il donnait de l’importance, avant de mourir simplement.

« - Si tu tiens à vraiment à te battre pour l'honneur, fait en sorte de régler les choses avec Suna en leur rendant ton oncle. Je ne veux plus voir le sang versé, et surtout pas par des gens comme toi... D'autres questions ? »

HRP:

La discussion avec ce(s) blond(s) avait réussi à me faire oublier le véritable but de cette rencontre, à savoir, libérer l’homme que Konoha retenait captif. C’était un premier acte vers la paix que j’espérai obtenir avec Suna. Oui, je pensais encore que cette chose pouvait enfin arriver, c’était après tout un de mes objectifs. Réussir à obtenir une harmonie entre les deux pays pour enfin donner une chance à mon clan de retrouver leur mère patrie. Mais cela, il n’en avait que faire. Pour lui, seuls ses objectifs personnels important, tout était bon tant que ça l’arrangeait lui et lui seul. Exécrable au possible…

Après ma déclaration, je pensais avoir réussi à le faire taire, qu’il ait compris que ses enfantillages n’étaient pas le bienvenu, et qu’il ne lui restait plus qu’à attendre que son oncle arrive pour foutre le camp. Mais je sous-estimai l’égo de l’individu… A peine lui avais-je tourné le dos pour signifier la fin de cette entrevue qu’il s’en alla encore se défendre, disant que je ne connaissais pas sa version de l’histoire. Oui, c’est vrai, mais je n’en avais que faire. Il avait abandonné le plus grand nombre pour je ne savais quelle raison, et cela était ce qu’il y avait à retenir. Il s’en irait peut être à vanter le fait qu’il s’amuse à défier les gens, et qu’un n’a pas eu l’intérêt d’y répondre, mais qu’à cela ne tienne. Seul l’avis de ceux pour qui je portais attention avait de l’importance à mes yeux.

Mais c’est alors qu’il décida de mêler le clan à cette histoire. Et par la première partie de son dialogue, il réussit à m’interrompre dans ma marche. Il comptait encore une fois inclure des personnes qui n’avaient rien à voir avec cette histoire ? Mais pour qui se prenait-il ?! Son oncle, je l’avais capturé parce qu’il nous avait attaqué, pas l’inverse. Il avait donné la première offensive, je n’avais fait que me défendre. Lui, il s’autorisé à porter le premier coup, et à agir en martyr quand les choses ne tournaient pas comme il le voulait. Je voulu reprendre ma marche pour ignorer sa provocation gratuite quand sa question arriva… Et la rage avait réussi un court instant à prendre le dessus. Combien de personnes il devrait tuer pour me faire sortir ? Se rendait-il compte de l’importance de la menace énoncée envers Konoha ? Il n’était plus un homme à mes yeux, mais un cadavre encore marchant qui n’attendait plus que je l’enterre… le poing serré, je relevai la tête, les yeux meurtriers visibles par tous les Konohajin m’observant, et pris la parole sous la forme d’un murmure inaudible.

« - … J’acce-
- J’en ai assez entendu. »

Me sortant de ma transe, alors que j’étais sur le point de corriger mes dires précédents et répondre à son défi, la voix de Mizuki résonna dans les lieux, alors qu’elle interpella Kioshi pour lui répondre à ma place.

« - Kioshi, ça ne sert à rien de continuer à creuser, vous êtes déjà tombé assez bas. Si vous n'êtes là que pour provoquer inutilement mon Jônin, passez votre chemin. Yusei n'a, lui, attaqué aucun civil sans défense. Pour votre information, les prochains Yôgan que vous risquez de croiser ont prêté allégeance à Suna... Vous allez les tuer quand même ?
Si ce que vous avez à dire est moins important que le silence, alors taisez-vous, et évitez moi ces moments gênants. »

Je restai bouche bée devant le discours, comme paralysé par mes propres pensées. L’espace d’un court instant, l’idée de répondre à la provocation du Nukenin était devenue plus qu’envisageable, presque nécessaire. Mais sans nul doute que l’Hokage l’ai vu aussi, et a préféré intervenir avant que je ne fasse de connerie. La mâchoire serrée à la fin de son discours, retenant un râle de colère, je fini par soupirer, détendant le poing, et repris ma marche en silence vers la foule. Avant de pouvoir la rejoindre, je pus en voir sortir le fameux prisonnier politique, Arashi. Les mots de Kioshi revinrent dans mon esprit… Et le doute de vouloir répondre à ses mots également. Devant moi, un membre de sa famille. Il me serait si aisé de lui tordre le cou dans sa position… Mais je n’étais pas comme lui. Je ne comptais pas faire cette guerre contre les Yamada. Il voulait un conflit, très bien, mais il le mènerait seul. M’arrêtant donc face au prisonnier, je l’observai d’un air neutre avant de courber légèrement l’échine, signifiant que je m’excusai qu’on en soit arrivé là, avant de reprendre ma marche dans la masse de Shinobi. J’en avais terminé avec lui pour l’heure, mais clairement, nos routes étaient destinées à se recroiser… Et je n’hésiterais plus à lui donner la mort qu’il mérite.

S’il ne voulait pas se comporter comme un homme, alors il sera pendu comme un chien.

HRP: