Hmm ... J'adore la neige.
Déjà la neige c'est délicieux, & la texture ... Un délice. S'allonger sur le sol glacé de Yuki no Kuni, ouvrir la bouche & ne plus penser à rien, attendre patiemment à ce que le destin se réveille même si j'avais envie de pisser. Je comptai le nombre de flocons d'eau gelée qui tombaient sur ma langue fondant instantanément. Un, puis deux, puis trois. Certes, j'avais l'air ridicule, d'une « clocharde », peu importe : je m'exaltais rien qu'à sentir ma bouche refroidie par la grêle ... La grêle ? Je m'enfuis, courus le plus rapidement possible afin d'éviter que les petits projectiles de glace ne me fasse mal. Quelques secondes plus tard, plus rien. Plus rien ne tombait du ciel de couleur grise, j'étais seule, au milieu d'un désert de neige avec un vent glacial. J'avais les épaules nues, mais je ne craignais pas le froid, j'aimais le froid & ce pays était le seul où je me sentais bien même par un chaud printemps comme celui-ci. Je me laissai tomber sur le tapis d'eau glacée et battais des jambes et des bras faisant des anges telle une gamine de six ans. Je m'amusais comme une folle, en allant même jusqu'à manger la neige déjà tomber sur sol. Sisi, je vous jure. Une poignée, deux poignées ... mais je m'étais suis mordue la langue. J'arrêtai et commençai à avancer devant moi, en direction du nord, ne sachant pertinemment pas où j'allais atterrir. De toute façon, étant ninja errant je n'avais aucune obligation. Je soupirai ...

Wééé, une auberge.
Quoi ? Une auberge en plein désert ? Un désert froid qui plus est ? Hum, la petite dame qui le tenait ne devait pas faire fortune. J'y avançais néanmoins ayant envie d'alléger ma vessie, mais aussi de me reposer ainsi que de manger et boire une boisson chaude. En effet, je pouvais me payer le luxe de me payer un endroit où jouer la diva, mes petits boulots et missions bien qu'ennuyants étaient des travaux étaient bien rémunérés selon le commanditaire. Je me trouvai enfin devant la porte de la maisonnette : une fine porte coulissante faite de bois. Les murs extérieurs étaient faits de briques peintes en blanc, les fenêtres propres et la toiture recouverte de neige. L'aspect général, vu de l'extérieur était fort accueillant. J'entrai curieuse de voir la suite malgré le vacarme qui venait de l'intérieur.

À ma plus grande surprise, l'endroit était fréquenté. Je m'assis devant le bar demandant un thé et quoi manger. L'homme à côter de qui j'étais assise me regardait avec intérêt à croire que je l'intéressai d'une quelconque façon. De même, je le regardai suspicieusement, droit dans les yeux levant un sourcil. Ses yeux tombants me firent peur, tout à coup. Il éternua, je sentis alors une forte odeur de saké, une odeur alcoolisée. Je ne réalisai pas tout de suite dans quel état il était. Je continuai de le fixer, la tête haute. Il m'adressa la parole.

« Eh mon p'tit, c'est pas endroit pour toi iciii. » dit-il d'une voix roque en me pointant du doigt alors que j'étais devant lui. Il me postillonna dessus ce qui avait le don de me mettre littéralement hors de moi. Je le poussai, ce qui le fait tomber de sa chaise.
« Et moi qui croyait être en compagnie de gentleman. » rétorquai-je, la tête rouge.
« Eh, ça mon p'tit tu vas m'le payer cher ! »

Je ris. Il s'écroula. Je compris tout à coup que cet homme était ivre.

Mais qu’est-ce que c’est que cette blague ? Sérieusement ? Où est-ce que j’suis tombé encore ? C’est vraiment se foutre de ma gueule pour de bon. Moi qui voulais tomber sur un endroit reposant, sans problèmes et sans soucis, me voilà dans un pays de merde. De la grosse merde même. Comment vous le dire exactement, c’est logiquement pas possible … Il neige ! Non vous ne rêvez pas, il neige bel et bien dans ce pays alors qu’autre part, c’est surement l’été ou autre. Et j’peux vous dire qu’on se les caille dans ce bled pourri ! Cependant, je n’peux nier que le paysage enneigé est magnifique à voir. Moi qui adore regarder la neige intacte, sans aucune marque de pas, c’est ce qu’il y a de mieux. Franchement, c’est moche les gens qui s’amusent à défoncer le beau paysage que nous offre la nature. J’ai bien envie de leur mettre mon poing dans la tronche à ces gens-là. Ils ne méritent que ça d’ailleurs. Ouais, j’suis un connard quand j’dis ça comme ça mais c’est de cette façon que je vois les choses.

Yuki no Kuni. C’est l’inscription que j’ai pu déchiffrer sur la grande plaque enneigée qui signifiait surement l’entrée dans ce pays. Un pays de neige quoi, qu’est-ce que vous voulez que je vous dise de plus ? C’est tout blanc partout, on y voit rien hormis une espèce de ville qui croule sous la neige, mais bon. Rien de bien intéressant en gros. Mais bon, j’ai bien l’intention de m’installer dans le pays glacial pour quelques temps. Pourquoi ? Tout simplement parce que j’en ai marre de toutes ces missions chiantes qu’on me demande de faire sans arrêt. Certes, j’y gagne de l’argent mais j’risque tout de même ma peau de temps en temps. Et puis, j’suis mort crevé et en ce moment, j’ai clairement la flemme de faire quoi que ce soit. Surtout si c’est chiant, ça risque de me faire chier. Il faut que j’trouve de quoi me nourrir, loger pour un petit temps et enfin être tranquille. Je marche depuis un petit temps déjà dans la neige et je trouve qu’il n’y pas beaucoup de monde dehors. Voire très peu de monde. A croire que le village a été complètement déserté ou que quelques survivants y sont restés parce qu’ils n’avaient nulle part où aller.

J’peux tout de même pas rester en plein milieu de ce village sans me convaincre que personne n’y vit. En plus, j’ai la dalle. Je dois manger quelque chose au risque d’crever de faim. J’ai soif aussi, le froid m’a complètement asséché la bouche. Je dois manger et boire. Pour combler ce besoin, j’vois qu’une seule chose : un restaurant. Dix minutes que j’tourne en rond dans ce trou perdu et j’trouve pas de restaurant. Par chance, je trouve un endroit dans lequel je pourrai éventuellement loger. C’est une auberge. Par curiosité, je rentre dedans pour voir si j’peux y trouver de quoi manger et boire car là, j’en peux vraiment plus. La chance a décidé d’être de mon côté aujourd’hui. Cette auberge n’en est pas réellement une tout compte fait ! Et pour couronner le tout, celle-ci est complètement bondée ! Enfin de la vie dans ce village inerte !

Pressé comme pas possible pour pouvoir me goinfrer de nourriture bien grasse tel des hamburgers ou des croque-monsieur pour bien me remplir la panse, je fonce directement au bar ! Je commande calmement ce que je veux manger. J’peux vous dire que j’ai pris une commande pour nourrir cinq personnes. Le barman doit me prendre pour un fou. Tellement pressé que je n’ai pas fait attention aux petites têtes présentes dans cette auberge. Je balaye la salle d’un grand regard avant de poser mon regard sur une personne se trouvant à ma droite. Jeune fille, cheveux roses, pas laide du tout. En aucun cas j’suis là pour draguer ou autre. J’suis pas de ces bords-là. Mais il faut avouer que c’pas tous les jours qu’on rencontre des personnes avec une chevelure pareille ! D’ailleurs, un mec complètement saoul arriva à son niveau et commença à vouloir engager la conversation. Surement pour la draguer mais bon, vu son état, j’pense pas qu’il puisse faire grand-chose. Il lança une remarque à la con à la jeune demoiselle et celle-ci lui répondit qu’elle pensait être en compagnie de gentleman. Suite à cela, il tomba dans le coma. Voilà c’qui arrive quand on abuse d’alcool. Putain d’abruti qui boit sans raison, il sert vraiment à rien. Bon, elle a parlé de gentleman et moi, j’en suis un. Mais un gentleman refoulé. J’le montre pas, quand j’parle ça se voit pas mais au fond j’suis un gars bien.

Euuuuh … Mettre tous les hommes dans le même sac, j’pense pas que ça soit la meilleure chose à faire ... dis-je en reposant mon verre d’eau vide.

Une fois l'homme ivre à terre, j'entendis une voix s'adressant à moi. Une voix grave, une voix masculine, un voix roque. Bien que je m'apprêtais à fuir l'auberge sans payer le moindre Ryô histoire d'éviter les ennuis avec les amis de l'ivrogne, je fus interpellée par la faciès de l'intéressé. Je m'approchai de lui lentement de manière sensuelle, le dos et la tête droits, pieds l'un devant l'autre. En clair, le jeune homme ne me laissait pas indifférente; il était pas mal pour ne rien cacher. Certes, je n'étais pas du genre à tomber amoureuse au premier regard. Il me plaisait, toutefois. Soit. Arrivée devant lui, je m'assis à sa droite coude gauche sur le bord du bar. J'enlevai ma sucette de la bouche. Puis, je secouai mes longs cheveux de couleur rose bonbon et croisai les jambes. Je battais des cils, me refis une petite beauté sous ses yeux. Je laissai la bretelle de mon soutien-gorge tombée au-delà du haut de mes épaules. Enfin, je plongeai mes prunelles bleues dans les siennes, je fis ressortir mes lèvres de façon à ce qu'elles paraissent pulpeuses. Disons que c'était un rentre dedans discret ...

Tout en passant ma main dans mes cheveux, je contemplai donc son visage mais aussi son corps. Un corps d'athlète, un corps d'homme, un corps musclé que j'aurais bien tâté. Je regardai enfin sa figure beaucoup plus attentivement. Une peau plus foncée que la mienne, des cheveux aussi blancs qu'une neige que j'adorai. Des dents parfaitement alignées, blanches et brillantes. Une casquette aussi bien utile qu'agréable, lui donnant un style sympathique. Plus bas, j'aperçus des bandages autour des bras. Un boxeur, un professionnel des arts martiaux ou peut-être ... un blessé ? Je décidai enfin de le quitter du regard et de m'adresser à lui histoire de casser ce silence pesant.

« Vous disiez ? » dis-je. Je repris « Dites-moi, vous partageriez votre petit nom avec moi ? Je n'oublie pas mes bonnes manières et me présente la première; je me nomme Sonokō. »

Je décrochai enfin mon regard de celui du jeune homme le posant que les différentes boissons alcoolisées disponibles dans ce bar. J'avais soif, que choisir. Certes il n'était pas conseillé de boire et encore moins à une jeune fille de mon âge et de ma corpulence. Peut-importe je fis signe au serveur d'apporter deux verres de Saké à moi et ma ... distraction. Il se disait être un gentleman à en croire son intervention. A voir s'il me laisse payer.

Le show de l’homme saoul était terminé. Il était tombé comme une merde au sol, tellement il avait bu. Quel abruti d’alcoolique, sérieux, ils servent à rien ces gens-là, j’cesserai jamais de le dire. La fille aux cheveux roses rigola d’sa tronche et lâcha une remarque qui ne m’avait pas touché spécialement mais elle me plaisait pas pour autant. Donc j’lui ai fait remarquer à la petite ! Bien sûr, je ne m’attendais pas à une réponse de sa part, si ça se trouve elle allait se foutre d’ma gueule et partir en faisant semblant de ne rien avoir entendu. C’est en général ce qu’il se passe, mais pas cette fois-ci. Apparemment, elle m’avait entendu et était bien décidée à me répondre. Chose qu’elle fit à sa façon j’vais dire … Elle m’observa, se leva, droite comme un « I » et marcha d’une façon sensuelle. Enfin, ça ressemblait plus à une démarche de fille en manque qu’autre chose mais j’vais rien dire ! Arrivée à ma hauteur, sucette en bouche, elle s’assit à me droite et décida de bouger celle-ci de sa bouche. Elle secoua ses cheveux, se refit une petite beauté, croisa les jambes et tout le tralalala que font les filles en manque. Pour terminer, elle laissa tomber une bretelle de son soutif rien que pour m’allumer avant d’plonger ses yeux bleus dans les miens. Ok, j’dois avouer que cette fille a pas mal de charme mais là, elle exagérait un peu. J’me croyais dans un bar rempli de strip-teaseuses, damn.

Une fois assise en face de moi, elle me dévisagea, me fixa, me regarda de haut en bas. A mon avis, j’passais sous le scanner de la gente féminine. En gros, c’est ce que toutes les filles font j’pense. Elles t’analysent de haut en bas, sans relâche pendant quelques secondes et puis, si t’es pas à leurs goûts, t’peux passer ton chemin. Quoique, j’crois que les mecs font pareil mais avec des critères moins poussés que les femmes. Hahaha, je m’égare du sujet principal là.

Pendant que j’passais le test pour savoir si j’étais apte ou non à taper la convers avec elle, j’fis la même chose en fait. J’regardai de haut en bas à quoi elle ressemblait. Et une fois de plus, elle était pas laide du tout, jolie au contraire. Mais j’étais pas là pour ça quand même, je m’en fous complètement d’ce genre de choses. C’juste que si on m’mate comme ça, bah j’rends la pareille et j’fais de même. Question de logique. Soudain, elle décida de rompre le silence. Effectivement, elle n’avait pas compris la remarque que je lui avais faite trois minutes plus tôt. Elle voulait aussi savoir mon « petit nom ». Autre manière de m’allumer. Mais bon, j’suis un gars bien, faut pas l’oublier, j’allais pas l’envoyer bouler. Surtout qu’elle venait de me donner le sien. Elle s’appelait Sonoko.

Concernant la remarque avec les gentlemans, j’pense qu’il faut considérer cet abruti d’alcoolique comme un déchet et pas l’foutre dans le même sac que les gens normaux qui peuvent être des gentlemans. Mon nom ? Appelle-moi Genzö.

Après cela, elle commanda sans me demander mon avis deux verres de saké. Le barman les apporta sans hésiter. Bah merde alors, elle s’est pas rendu compte que j’buvais de l’eau juste avant ? Tain’, j’supporte pas l’alcool, fais chier. Enfin c’pas très grave, si ce n’est qu’un verre, je devrai le supporter. Cependant, j’avais plus de tune pour acheter quoi que ce soit et elle s’attendait surement à ce que j’paye pour lui montrer que j’étais un gentleman. Mais bon, j’suis un errant, je m’en fous de payer ou ne pas payer. Peu importe, j’prendrai la fuite dans tous les cas. Une question me chiffonnait tout de même, qu’est-ce qu’une fille venait faire dans un endroit pareil, seule ? J’devais lui poser la question histoire de pas laisser un gros blanc dans la conversation.

Au fait, qu’est-ce que tu fais toute seule dans un endroit aussi pourri que celui-ci ? Sérieux, c’naze ici. Y a que des saoulards en plus.

Voilà, j’ai posé une petite question qui allait faire avancer la conversation même si ce n’était qu’une question à la con. Et vu comment elle se comporte, j’pense pas qu’elle aura des difficultés à enchainer sur un autre sujet cette fameuse Sonoko. L’avenir me le dira …