Mission:

Notre mission était des plus importantes pour le Kyomu. Y rallier le clan de la cendre lui même divisé n'allait pas être des plus simples mais l'organisation c'était déjà suffisamment étendue en terme de ressources et d'économies pour offrir une légitimité à sa demande et des garanties aux concernés. Sur ces terres rongées par la désolation, une proposition du genre pour ceux ayant eux même tournés le dos au système en place était sans doute une bénédiction.

J'étais donc envoyée sur place auprès de la résistance contre le Daimyo de Hai avec La. Cela n'était certes pas le choix le plus judicieux du monde dans le cadre d'une mission a si grands enjeux mais je souhaitais tout de même lui donner sa chance. Si la diplomatie n'était pas mon fort, je savais en revanche parfaitement faire suffisamment pression pour que l'on concède à mes exigences tout en créant l'illusion qu'ils seraient les véritables gagnants de l'affaire alors qu'il n'en serait rien. Je comptais bien prendre sur moi pour garder mon calme et obtenir un accord tacite mais ma patience avait ses limites et si elle était franchie... Eh bien nous verrons bien !

Jitensha, la ville portuaire au nord du repaire de l'organisation et où se trouvait la résistance, était à une demi journée de marche, un peu moins dans un rythme soutenu. Les Asshu ne seraient probablement pas enchantés de voir deux Ketsueki entreprendre des négociations. Il n'y avait nul doute que notre réputation nous précéderait. Cela ne me gênait aucunement cela dit : au moins ils connaissaient nos méthodes et éviteraient probablement de se diriger en terrain miné.

La et moi nous étions mis en route depuis a peine une heure, gourdes pleine d'eau pour résister à cette chaleur incandescente qui ne nous changeait de toute façon pas vraiment de notre désert natal.
Je jetais un œil a ma cadette pendant notre ascension et rompais le silence bien installé.

« Je compte sur toi. Ne gâche pas tout. »

Je lui accordais une nouvelle fois ma confiance, j'espérais qu'elle ne serait pas assez idiote pour la gâcher où il s'agirait probablement de la dernière fois que je la lui concéderais.

« La menace n'aura lieu qu'en dernier recours. Tâchons d'êtres diplomates et d'obtenir leur appuie par ce biais bien plus profitable pour une alliance saine et solide. »

C'était élémentaire mais je préférais le rappeler : La n'était pas vraiment une adepte des consignes, au moins ne pourrait-elle pas dire que je ne l'avais pas prévenu.

Le chemin était fastidieux tant par son climat harassant que par sa pauvreté de paysage. Ici, aucune contemplation ne pouvait être fait si ce n'était constater un peu plus les ravages que causait la présence des volcans sur ces terres stériles sans une once de végétation... Je n'osais imaginer a quoi ressemblerait le territoire qu'avait choisi les manieurs de la cendre. Nous pouvions même nous estimer chanceuses de ne pas avoir a les débusquer au sommet de l'un des volcans que comportait l'île...

Notre route se poursuivait et après plusieurs heures nous arrivions finalement dans la ville portuaire qui ressemblait à toute celles que j'avais pu déjà visiter. Plusieurs quais et pontons pour amarrer les bateaux, des ventes de poissons et produits marins en tout genre fraîchement pêchés : l'activité était à son paroxysme en ce milieu d'après midi. Il ne nous restait plus qu'à trouver les Asshu et à glaner des informations sur leur position à travers toute cette agitation...

-Courir ne sert à rien gamine.

Courir c'était tout ce qu'elle pouvait faire, courir sans se retourner l'ombre la chassait. Horrible et difforme elle ne s'était jamais arrêtée aussi tard. Ses parents l'avaient prévenus pourtant, le soir dans les rues les monstres aux longues dents étaient de sortis. Le jour ils étaient dans leurs palais de marbre interdis aux mortels. Mais le soir chacun se renfermait chez lui, plus personne ne sortait. La sécurité disparaissait aussi, les gardes rentraient dans leurs tours d'ivoires avec interdiction d'en sortir. Mais elle n'avait écoutée personne, juste un détour s'était-elle dit. Maintenant elle regrettait ses actes, elle ne voulait pas mourir mais qui voulait réellement décéder? Personne. L'ombre se rapprochait, elle entendait ses gloussements et ses hurlements bestiaux. Elle n'appelait pas à l'aide, personne ne répondrait. Sans s'en rendre compte elle avait quittée la ville et avait atterrie aux pieds des marches menant au palais. L'ascension était longue, les marches et les statues lugubres dans la nuit n'arrangeait rien. Les monstres d’airain menaçaient à chaque instant de prendre vie.

-Je te vois!

Elle s'était retournée, et avait manqué de s'évanouir. La monstruosité semblait se mouvoir plus rapidement que les oiseaux. Ses dents, mon dieu et ses yeux injectés de sang. Les dents et les yeux elle ne voyait de son visage que ça. La lune éclairait sa venue, ses mains crochues et ses jambes traînant une ossature particulière. Elle était hypnotisée par l'horreur qu'elle avait devant les yeux. Elle se ravisa, et couru à en perdre l'haleine mais rien à faire le monstre se rapprochait toujours autant. Plus qu'une dizaine de marche avant d'arriver devant les portes closes. Pourquoi? Elle déglutit et fit le lien entre le palais et le monstre. Elle s'était jetée dans la gueule du loup! Les portes closes elle s'en rapprocha lorsqu'elle vit la forme arriver en haut des marches. Un sourire toujours aussi terrifiant, elle se colla au mur en implorant la déesse de venir à son aide.

-Tu n'iras pas plus loin. Stupide enfant, tu es chez moi!

Le monstre éclata de rire, ses griffes raclèrent le sol et il se jeta sur elle. L'enfant ferma les yeux, elle allait mourir? Non elle sentait encore l'air lui caresser les cheveux, elle n'osait pas ré-ouvrir ses yeux. Il le fallait pourtant, elle poussa un cri de panique. Le monstre gueule ouverte à quelques centimètres d'elle, ses dents remplit de sang et son haleine fétide retenu par une corde invisible. Ses yeux rubis enrageaient. La gamine sentit une main sur sa tête, tremblotante elle osa lever son regard. Une silhouette en apparat noble les cheveux si long qu'ils tombaient sur le corps de l'enfant. Des prunelles rubis aussi mais d'un autre éclat, plus clair. Moins sombre, moins terrifiant l'inconnue ne regarda pas la môme terrifiée. De sa toge blanche, étrangement, elle sortie sa main, féminine et légère. Elle posa sa main sur le torse de la créature, l'instant d'après le monstre se retrouvait propulsée contre un immense pilier qui soutenait le toit de l'édifice.

-Je croyais t'avoir dit que tout ce qui atteignait ces portes n'était plus à toi.

Elle parlait avec de la noblesse, un charisme naturel en ressortait mais aussi un sérieux déconcertant. Elle se positionna devant l'enfant qui était entre deux émotions contraire. Un sentiment de confiance s'installait naturellement entre sa sauveur et le monstre. L'apparence jouait beaucoup. Le monstre poussa un cri strident, un grognement mais qui semblait moins terrifiant que les précédents. En effet ses cris n'étaient que des supplications. Plus aigus, il reculait alors que l'inconnue avançait.

-J'ai été limpide, mais visiblement pas assez. Alors je vais parler pour que tu me comprennes, simplement et lentement idiot.

Elle semblait plus dur, son ton l'était et sa position aussi. Ses bras se baladaient sur ses flancs, en position de défense? Non de combat!

-Les nuits de chasses sont interdites. Et tu le sais, et encore plus interdit c'est de chasser les mineurs. Tu le sais aussi, mais passons venons en à ce qui va te valoir un traitement adapté. Il est formellement.

Le monstre recula de deux pas, à hauteur des marches. Il allait fuir? L'inconnue en toge esquissa un sourire et dévoila des canines si longues et pointues que l'enfant poussa un cri de peur.

-Formellement interdit de ramener des proies devant ma demeure. Et d'y répandre du sang.

Son corps tout entier se propulsa vers le monstre, il se retourna en hurlant et se précipita pour sauter depuis les marches. Il fut rattraper par le col, et l'enfant détourna le regard et les yeux n'écoutant que les bruits morbides qui suivirent. Des ligaments qui se rompaient, des muscles se déchirant. Pourtant les cris ne se taisaient pas. Elle n'allait pas le tuer? Non en effet elle ne le tuerait pas mais allait le ramener à sa place. Le monstre avait l'air tout de suite moins terrifiant, il haletait et s'inclinait un bras arraché et la gorge ouverte.

-Que cela te serve de leçon, je ne suis pas aussi clémente avec tout le monde.

Elle revint vers les portes ouvertes désormais. Son regard se posa enfin sur la petite chose qui s'était roulée en boule. Elle souffla, puis explosa de rire. Un rire humain, et pas monstrueux. Elle changeait du tout au tout.

-Tu as peur?

L'enfant ne répondit pas.

-Bien sur que tu as peur et tu as raison. Je suis pire que cette chose, mais je n'ai plus faim. Viens avec moi et tu n'auras plus à avoir peur.

Et elle tendit une main, que saisit la gosse et le duo rentra à l'intérieur fermant les portes.

***
L'enfant à présent écoutait les sermons d'une figure plus maternelle que autoritaire. Souriant sans trop savoir pourquoi, ce souvenir qui venait de ressortir de son cerveau lui ouvrait des nouvelles portes. Allumant une cigarette et passant la main de ses cheveux arrivant à ses épaules, elle s'était habillée de façon plus diplomate que guerrière. Un kimono noir, aux motifs pourpres. Des roses rouges décorant le kimono, une barrette dans les cheveux d'un côté. La avait fait des efforts, pour elle même pas pour la comtesse. Yami ne lui rappelait qu'une question: Pourquoi était-elle revenue la voir? Son comportement ne changeait pas. Il avait empiré, elle souffla en tirant sur sa cigarette. La vie était ainsi faite. C'était amusant, bien que passablement exaspérant par moment.

Elle laisserait volontiers Yami se casser les dents sur la diplomatie avant d'intervenir. Elle connaissait la comtesse, qui n'était pas franchement une adepte des discussions pacifistes. Quand un rien n'allait pas dans son sens elle s'emportait, sanguine comme le reste du clan. La perdue dans ses souvenirs et ses songes n'avait pas remarqué qu'elles étaient arrivés en ville. Se séparer logiquement? Le problème c'est que La était muette, et utiliser du chakra pour communiquer avec des civils n'était pas vraiment un geste tactique intelligent.

Jetant un regard interrogatoire à Yami pour les instructions, elle reposa ses pupilles sur l'horizon. Une île, l'océan et les cendres. Un décors ou les humains survivaient comme ils pouvaient. Cela pouvait-il changer? Surement, ce n'était pas son objectif mais celui de la Saibogu qui dirigeait l'organisation et Yami. La Ketsueki ne posait plus de questions, elle avait d'autre chats à fouetter. Tout venait à point à qui savait attendre.

La patience voilà sur quoi elle travaillait. Elle tira sur un pans des habits de Yami et lui indiqua l'auberge. Le port ne donnerait probablement rien, les Asshu était un clan relativement nouveau. Pas vraiment ancien il s'était construit après Makka. Alors surement que ses membres pouvait encore se passer de clichés comme étaient victime les Ketsuekis. Cela voulait dire qu'ils pouvaient être partout.

Une indication qui n'avançait en rien les recherches

La ne cherchait pas a protester pas plus qu'elle ne semblait s'investir pour l'heure, comme perdue dans ses pensées, même si elle prenait la peine de m'indiquer l'auberge que j'avais moi même remarquée simplement par l'enseigne. C'était effectivement là mais plus particulièrement à la taverne du village que je souhaitais me rendre : c'était le lieu incontournable pour dénicher des informations.

Celle du village était jumelée à l'auberge et nous ne tardâmes pas a y pénétrer à l'affût des moindres ragots et des éventuelles personnes sortant du lot. Ce n'était pas ce qui manquait ici et l'ambiance était comme a l'accoutumée dans ce genre d'endroits : bruyant, odorant en effluve d'alcool de toutes sortes et même de fumée de cigarette. Chercher les Asshu n'était pas bien difficile en soit, ils devaient même posséder leur propre quartier mais nous ne recherchions pas le clan : seulement ceux de la résistance. En d'autres termes il n'était pas vraiment conseillé de faire étalage de notre recherches d'individus tout comme les intéressés, même s'ils se trouvaient en face de nous, ne se manifesteraient pas. Nous étions dans une impasse sans aucune once d'indice.

Pour se fondre dans la masse – malgré le peu de présence féminine d'ailleurs difficile à considérer ainsi – je m'approchais du bar avec La et commandais une boisson faiblement alcoolisé avant de me tourner vers ma cadette pour lui parler directement dans sa tête à travers nos pierres de l'organisation :

« Que veux tu boire ? »

Mon regard en disait long sur la réponse que j'attendais. Un jus de fruit ou un alcool très peu fort c'était là ce que je lui autoriserais. Il n'était pas question de devoir missionner avec une coéquipière enivrée par les effets de l'alcool.

Lorsque finalement elle me la communiquait, j'en faisais part au barman qui ne tarda pas a nous servir. Sans plus attendre, nous allions nous asseoir à une table de bois libre, slalomant entre les gueux et évitant leur geste brusque manquant de nous toucher. Si l'un d'eux osait poser sa sale patte sur moi ou renverser ne serait-ce qu'une goutte de son verre sur moi ou ma cadette j'espérais pour lui que son testament était fin prêt.

Tout en prêtant des petits coup d’œil derrière moi pour voir si rien de tel n'était fait, je cramponnais le poignet de La pour l'attirer a ma suite sans qu'elle ne se fasse bousculer. Le parcours du combattant ainsi franchi nous pûmes finalement nous asseoir à la table repérée un peu plus tôt. Je soupirais. Tout cela m'énervait déjà.

« Regarde autour de toi et sois attentive. Si tu entends la moindre chose a propos des manieurs de cendre ou de la Résistance, préviens moi. »

J'utilisais une nouvelle fois le procédé de la pierre qui au moins lui permettait de me répondre de la même manière sans nous faire remarquer.

Sirotant une gorgée de mon verre rempli de feuilles étranges et d'une tranche de citron vert, j'observais les alentours l'air de rien et en toute discrétion pour ne pas paraître suspecte.

Pour l'heure rien de bien passionnant ne nous parvenait si ce n'était que la côte de popularité des Asshu semblait en chute libre depuis l'odieuse rébellion d'une partie d'entre eux, celle là même que nous cherchions. Cependant, aucun détails supplémentaires ne venaient s'ajouter à ces commérages. Nous étions, pour ainsi dire, dans une impasse...

Les deux Kyomujin tendaient désespérément l'oreille pour tenter de glaner toutes formes d'informations à l'encontre de la résistance Asshu, seulement rien de concluant ne filtra de la bouche des ivrognes et autres marins pêcheurs occupant les lieux. Pis encore, la venu des jeunes femmes ne passa absolument pas inaperçu. A en juger par leur prestance, leur beau pâle et leur yeux rouges, elles furent immédiatement cataloguées comme des étrangères, et certainement pas de simples roturières. Des Kunoichis ! Voilà ce que pensèrent les esprits les plus avisés, ou les moins soûlard selon le point de vu. Autant dire qu'à Haï les nouveaux arrivants étaient loin d'être apprécier, d'autant plus lorsque ces derniers pouvaient représenter une éventuel menace. Malgré son isolationnisme affranchit les informations circulaient assez rapidement sur l'île et ce en grande partie grâce au réseau de la rébellion Asshu. Aussi nul n'était sans ignorer qu'une nouvelle organisation s'était implantée sur ses terres à l’insu de tous et gagnait de plus en plus d'influence. Les avis généraux étaient partagés et ceux des individus en présences dans cette taverne tendaient vers le négatif.

-Est-ce que j'peux vous aider, mes dames?

Un vieil homme s'était approché de leur table. La soixantaine passé depuis longtemps, il était d'une carrure sèche si bien que les jointures de ses phalanges ressortaient avec une certaine proéminence. Sa peau rugueuse marquée par des décennies passées à lutter contre le sel marin étaient parsemé de ride en résultat un personnage aux caractéristiques et aux traits assez atypiques lui conférent une certaine prestance essentiellement relative à son grand âge également souligné par la couronne de cheveux blanchi qui lui descendait jusque derrière la nuque et cette moustache broussailleuse. Ses yeux bleus perçants dévisagèrent tour à tour les deux Kunoichi.

-Vous n'êtes pas du coin ça s'voit ! J'vous conseil de pas rester, y'a des gars ici qui en veulent après vous et j'veux pas que ça se termine mal dans ma taverne vous comprenez ? J'vous demande donc d'vous dépêcher de finir vos verres puis de partir.

Dit-il d'un ton étonnement respectueux par rapport au contexte et à l’atmosphère général des lieux. L'homme semblait plutôt disposé au dialogue contrairement aux trois autres brutes qui se dirigeaient vers leur table. Leur arrivée fut plutôt remarquée en raison du fait qu'aucun n'arrivait à marcher droit. Pour autant leur regard médisant annonçait déjà la couleur des événements avenirs. C'était aux Ketsueki de décider si elles voulaient en changer ou non.

Aucune information utile ne semblait filtrer et pire encore notre venue ne passait pas inaperçue... Le fait d'être deux femmes devaient peser dans la balance, indéniablement, mais certains au ciboulot plus développé avaient visiblement compris ce que nous étions : des shinobis. Il n'y en avait que peu dans la région et il n'était pas improbable qu'ils aient réussi a faire le lien avec l'organisation ayant investi Haï depuis quelque temps. La réputation du Kyomu était donc en jeu ce qui faisait taire mes pulsions meurtrières a l'approche de plusieurs individus et du vieillard qui parvenait en premier jusqu'à notre table.

J'avisais le personnage avec un regard des plus neutres. Il se présentait comme le tavernier et nous demandait, sans autre forme de procès de bien vouloir quitter les lieux car apparemment notre présence n'était pas appréciée. Il était donc question de finir rapidement nos verres et de nous en aller... Vraiment ?

« Je comprends votre inquiétude monsieur. Sachez toutefois que nous avons payé une consommation pour nous asseoir a cette table et que j'aimerais en profiter a juste titre sans avoir a être pressée pour être mise à la porte. C'est ainsi que vous recevez vos clients ? Nous ne cherchons pas les ennuis mais il est évident que si certains se sentent bien trop têtes brûlées pour retenir leur pulsion nous n'aurons d'autre choix que de nous défendre. »

Je sirotais une gorgée de plus de ma boisson avant de reprendre, le regard rivé dans ceux de cet homme.

« Ce n'est donc pas a nous de partir mais a vous de faire en sorte que vos clients se tiennent correctement. »

Avais-je été suffisamment clair ? Tant que personne ne viendrait nous importuner il n'y aurait pas de problème.

« J'imagine que vous avez l'habitude de faire face aux comportements des soûlards. Je vous laisse donc gérer la situation comme vous avez l'habitude de le faire sans quoi je m'en chargerais moi même. »

Avec une tout autre méthode. Ainsi, si je venais à flanquer une rouste à ces imbéciles titubants, personne ne pourrait nous en tenir rigueur puisque qu'il s'agissait là simplement de nous défendre face à une agression. La réputation du Kyomu auprès de la populace ne serait donc pas entachée par cette altercation.

Je campais donc sur mes positions, buvant une énième gorgée de ma boisson qui avait bien perdu en saveur. Personne n'avait à me dire ce que je devais faire et encore moins un tavernier certes ô combien respectueux mais également ô combien incapable de gérer la population présente au sein de son établissement. A moins qu'il daigne me prouver le contraire ?

Ce qui devait arriver arriva finalement. Le gérant était un homme bien âgé tout à fait apte à gérer certains de ses clients les plus incommodant néanmoins ce ne fut pas le cas de tous et ces quelques gaillards en faisaient effectivement parti. Ces derniers cherchant les ennuis plus qu'autre chose finirent par s'attirer les foudres des Ketsueki qui n'eurent d'autre choix que de leur administrer une belle raclée le tout en provoquant un sacré désordre. Ce faisant elles n'eurent d'autre choix que de partir au risque d'attirer encore davantage l'attention.

Ainsi la récolte d'informations dans cette taverne se révéla assez peu concluante, tout du moins en apparence. Longeant les quais du port depuis maintenant une bonne heure les Kyomujin purent se rendre compte qu'elles étaient suivit par un individu dont l'allure contrastait étonnement avec ceux des habitants locaux. Sans aller jusqu'à le catégoriser comme un autre étranger son accoutrement laissait présumer qu'il était quelqu'un d’autrement plus estimé que la plupart des personnes vivants dans cette ville.

Spoiler:

-Il semblerait que vos recherches ne se passent pas comme prévu mesdemoiselles Dit-il en arrivant dans leur dos. Vêtu d'un épais manteau de cuir assez distingué et d'un chapeau tout aussi élégant il était difficile de donner un âge à cet homme en raison de sa barbe le faisant certainement paraître plus vieux que ce qu'il était réellement. Je vous ai vu sortir de la taverne tout à l'heure et ce après avoir causé un sacré désordre. Vous n'êtes pas originaire de l'île et cela se voit. Puis-je connaître les raisons de votre présence ? Hai est une terre plutôt isolée du reste du monde et ce n'est pas ici que les mercenaires trouvent de quoi gagner leur pain. Et n'allez pas me faire croire que vous cherchez des informations. Vu votre façon d'opérer s'en serait assez risible.

L'homme avait attendu que les deux Kunoichi se soient éloignées de la foule afin de leur parler de sorte à ce qu'il n'y ait personne pour entendre leur conversation. Un sourire confiant fendait son visage en parti caché par son chapeau. Ce dernier semblait décidé à s'amuser avec ces demoiselles.

On va devoir faire ça pendant combien de temps? On tourne en rond.

Assise sur le dos d'un des malpropres achevant de finir son jus sans alcool, à son grand dam, elle releva légèrement la tête en direction de la sortie. Elle jeta son jus à terre et alluma une cigarette. Tout ceci était d'un nuit sans nom, obliger de mettre à terre des adversaires minables dans un pays minable avec des objectifs de...minables! En espérant que cette mission se pimente un peu ou elle risquait de finir sa sieste et d'envoyer ses clones faire le travail à sa place. Elle gratta son cuir chevelu en guise d'approbation des propos de Yami. Elle n'avait de toute manière pas donner cher des piètres ploucs dès le début. Mais c'était à prévoir, des Ketsuekis n'attiraient pas grand chose excepté la haine et la colère et pas que ça dérangeait La mais avoir juste une enquête normale aurait pu faciliter la tâche. Mais non, encore et toujours des problèmes. Casser la gueule de péquenots sans doute trop consanguins pour se rendre compte de l'écart de niveau entre eux et des shinobis.

Et maintenant il fallait partir? La barbe, elles ne pouvaient donc pas rester plus de cinq minutes en paix? La population autochtone était plus récalcitrante que l'était La lorsqu'elle traînait son corps à Suna. Et Yami savait à quel point elle était contre toute forme d'autorité. Mais ici visiblement ils s'étaient passés le mot, on n'avait encore jamais mit à la porte la Ketsueki et elle se retient d'envoyer tout chier par respect envers Yami. Leurs première mission ensemble après un an sans retrouvailles, devait se passer sans encombres ni problèmes. Et elle se rappela un instant la motivation l'envahissant, sans doute aller chercher des manieurs de cendre sans aucune informations était un peu trop de zèle. Mais se battre, du moins coller une raclée à des misérables l'avait revigoré.

Aussi lorsque dans la rue on les arrêta, elle tira sur sa clope avant d'esquisser un sourire et de jeter son regard sur Yami. Mettant ses bras derrière sa tête et flânant elle attendit la réaction de son aînée, il allait sans dire que Yami risquait probablement de répondre avec, La l'espérait, un semblant de réflexion. Ce type était louche, des yeux carmins comme ceux des Ketsuekis. Risible hein? Aie aie aie, parler comme ça à la Comtesse n'occasionnait généralement rien de bon, au contraire elle avait tendance à mal prendre les remarques sur ses superbes tactiques d'infiltrations.

On est risible? Il ne manque pas d'air celui là.

Pousser Yami à la faute était encore amusant que de voir sa réaction. Si elle se retenait cela voudrait dire que cet inconnu avait raison. Avait-il raison? Sans doute, les recherches piétinaient mais à qui la faute hein? Aucun indices, dans ce trou à rats.

J'émettais un son dédaigneux en voyant le vieillard ne sachant que faire pour gérer la situation. Bien évidemment... C'était a nous de partir car il ne savait pas comment calmer cette bande de dégénérés. Nous étions effectivement parties mais après avoir flanqué une rouste a ces idiots : ils étaient venus chercher les ennuis, ils les avaient trouvé. Ils allaient au moins dormir bien au chaud pendant quelques jours au fond d'un lit d'hôpital bien que j'avais un doute concernant la morgue pour l'un d'entre eux...

Nous étions revenues au point de départ. On aurait pu nous dire que la discrétion s'était envolée également mais avait-elle seulement un jour existé puisque notre seule présence avait suffit a attirer les soûlards et leur lot de problème.

Longeant les quais du port en compagnie de La, je m'évertuais à chercher des solutions pour trouver le moyen d'approcher les Asshu de la Résistance. C'était comme chercher une aiguille dans une botte de foin ! Si seulement l'aiguille pouvait tomber juste à nos pieds pour nous orienter vers la suite du scénarium...

C'était a cet instant que je remarquais la présence insistante de cet homme nous suivant depuis déjà un moment. Le fait qu'il revêtait un accoutrement pour le moins différent de la populace locale me laissait sous entendre qu'il était bien plus distingué et donc potentiellement intéressant pour recueillir des informations...

Je faisais volte face pour me retourner vers cet homme aux pupilles aussi écarlates que les notre, un air de suffisance dans le regard, comme s'il se pensait en position d'ascendance sur nous. Il ne perdait d'ailleurs pas de temps pour ouvrir le dialogue sans même se présenter tout en se montrant bien trop curieux et même désagréable. J'arquais un sourcil lorsque je l'entendais qualifier nos méthodes de « risibles », un fait que soulignait elle même La a laquelle j'adressais un regard en coin, agacée par son amusement a me voir m'emporter. Au lieu de cela j'avisais l'homme avec un sourire mesquin et un regard qui l'était tout autant.

« Lorsque l'on suit des dames depuis un moment pour finalement s'adresser a elles il est d'usage de se présenter en gentleman. »

Sinon cela ressemblait à un mauvais scénario de roman policier...

« Moi ce serait de retrouver votre corps inerte flottant entre les quais que je trouverais risible... »

Je ponctuais ma phrase d'un sourire tout a fait carnassier pour entrer dans son jeu de manque d'élégance avant de rétablir les choses.

« Nous faisons parties de l'organisation du Kyomu s'étant établie il y a de cela quelque temps sur l'île. Vous n'êtes pas sans savoir que, tout comme la plupart d'entre vous, nous ne portons pas vraiment le Daimyo des lieux dans notre cœur... »

Je laissais cette phrase flotter un instant pour qu'il en saisisse toute la subtilité. Il fallait dire que ce dirigeant était méprisé par la majeure partie de l'île.

« C'est pourquoi nous sommes à la recherche des membres de la Résistance pour leur proposer un marché qu'ils ne pourront pas refuser... »

Mon regard écarlate se plantait dans le sien alors que je lui susurrais avec audace :

« Vous m'avez l'air d'être un homme connaissant le coin comme sa poche, aussi, peut-être pourriez vous nous aider en nous mettant en relation avec les personnes que nous recherchons... Vous en serez récompensé. »

De quoi le récompenser ce n'était pas ce qu'il manquait au Kyomu et j'étais déjà agacée par la situation où nous tournions bel et bien en rond depuis un moment alors s'il pouvait nous aiguiller vers ce que nous cherchions... Avec un manque de chance probable il pourrait même être l'un des rares partisans du Daimyo... Dans ce cas je n'aurais plus qu'à le faire réellement flotter entre les quais pour nous garantir de son silence...

Les quais étaient anormalement calmes. Seules s'y trouvaient l'inconnue et les deux Kunoichi. Un esprit avisé y verrait tout de suite que le cadre semblait avoir été préparé pour accueillir les nouvelles arrivantes et à si m'éprendre cela ressemblait beaucoup à une piège. Pourtant rien ne laissait supposer la présence d'autres individus sur les lieux. L'homme chapeauté quand lui ne se privait pas de cacher qu'il se sentait particulièrement à son aise dans un tel cadre. Le sourire confiant qu'il arborait depuis sa venue demeurait imprimé sur son visage alors qu'il écoutait avec attention chacun des propos de la Ketsueki. Elle en dit beaucoup en peu de temps et sans faire de préambule. Il ne manqua néanmoins pas de s'esclaffer d'un rire maladroit devant les deux premières sorties de la charmante Kunoichi.

-Excusez donc mes manières... Il ôta son chapeau révélant une épaisse chevelure qui lui retombaient de parts et d'autres depuis le haut de son crâne avant de s'incliner dans une révérences aussi soignée que, sembla-t-il, exagérée. Asshu Tsudery pour vous servir mesdames. Je dois en effet reconnaître que vous savez ce que vous voulez seulement je crains que vous ayez été une nouvelle fois un peu trop présomptueuses.

Il tapota légèrement le fond de sa coiffe puis le revissa avec soin sur sa tête. Le Haïjin prit un malin plaisir à laisser son discours en suspend afin de faire vibrer les deux dames.

-Voyez-vous, j'ai bien peur que cela soit vos corps que l'on retrouvera flotté après que notre daimyo ce soit occupé de vous. Il n'est pas du genre sympathique, mais il paie plutôt bien alors cela me va. J'espère aussi que vous aurez d'autres informations toute aussi intéressante à nous communiquer sur votre organisation.

A ces mots Tsudery se contenta de claquer des doigts pour donner le signal et un à un les nombreux Shinobi jusqu'alors présent retirèrent leur camouflage. Tous sans exceptions portaient sur eux un brassard à l'effigie du Seigneur de ces terres. Ils étaient une dizaine au bas mot et semblaient tous aussi redoutable les uns que les autres. Les deux Kunoichi étaient à présent encerclées de toute part et leur infériorité numérique flagrante tendaient à les mettre en encore plus mauvaise posture.

-Autant vous le dire tout de suite, vous n'avez aucune chance...

Ses mains glissèrent lentement dans les proches de son long manteau de cuir. Son air décontracté trahissait un excès de confiance. Pourtant l'Asshu était-loin d'être un imbécile. Cela se voyait qu'il avait déjà anticipé les futurs actions des deux Kunoichi. Il possédait un coup d'avance.

-Seulement...

Oui, seulement...

-Dans le fond nous ne somme pas de vilain bougre. Nous nous contentons seulement de faire notre métier. Peut-être que moyennant une certaine somme et des arguments nous pourrions éventuellement reconsidérez vos cas. Pourquoi ne pas rallier les cendres et écraser une bonne fois pour toute cette maudite rébellion ? Vous et votre organisation auriez beaucoup à gagner en rejoignant notre seigneur.

Le chapeauté avait parfaitement conscience de la teneur plus qu'étrange de ses propos. Néanmoins qui ne tentait rien n'avait rien.

Cet homme aux manières qui ne me plaisaient guère s'avérait être justement l'un des membres du clan dont nous recherchions la résistance. Cela dit, à entendre ces propos, ce dernier était loyal au Daimyo tyrannique : quelle chance ! - C'était bien entendu du sarcasme... -

Ils étaient même plutôt nombreux. Pour autant je ne changeais pas mon expression neutre bien qu'il faisait des efforts de mise en scène, je devais le reconnaître. Un prestidigitateur en herbe.

« Des informations sur notre organisation ? Ce n'est pas comme si elle était secrète sur ces terres. Nous sommes même venus au delà de la population plus d'une fois pour nous faire connaître. Je crains que vous n'ayez rien a apprendre qui pourrait donner du croustillant a vos commérages. »

Lui et sa bande ne m'impressionnait pas le moins du monde, j'étais même peinée pour la configuration actuelle de la ville. Je n'étais toutefois pas passé a côté de ses mains glissant dans ses poches pour peut-être en saisir quelque chose et me tenais sur mes gardes, me rapprochant un peu plus de La pour pouvoir la couvrir en cas de besoin.

« Vous vous méprenez... »

Assurais-je dans un sourire malsain.

« La rébellion est le seul groupuscule d'intérêt avec laquelle l'organisation sera a même d'éradiquer la gangrène qui pourrit ces terres cendrées. Si c'est l'argent et et la puissance qui motive vos actions vous y trouverez bien plus votre compte au sein des nôtres. Mais... qu'il en soit ainsi. Puisse ce village un jour vous pardonnez pour sa destruction.»

A peine avais-je fini mes paroles que je composais des mudras pour envoyer une attaque fuuton sur toutes la zone pour plaquer tous nos ennemis au sol, restant immobile pour les maintenir de la sorte. Mon regard se tournait alors vers La, lui demanda de faire le reste.

Ils étaient peut être nombreux mais j'étais une kunoichi accomplie : la quantité ne primait pas sur la qualité. S'il voulait que cela cesse il n'avait qu'a le dire et reconsidérer la question sans faire usage d'un marchandage stupide duquel nous n'avions que faire : nous cherchions les Asshu membres de la rébellions et s'il en était pas un il pouvait bien mourir comme un chien.

« Reconsidérez vous désormais les choses, Mr Asshu Tsudery ? »

Me targuais-je dans un sourire emplit de suffisance.

La bourrasque fondit depuis le ciel directement sur le groupe de Shinobi de Haï et... surprise, ceci commencèrent à disparaître un à un dans une succession de nuage de fumée ne laissant plus que Tsudery, seul avec lui-même, le visage aplati contre les dalles de pierres parsemées sur le quais.

-Heu... Gyaaaah *son d'étouffement inreproduisible à l'écrit* C'est... C'est bon... Vous avez gagné... C'était une blague.. Comphh...

En concentra toute la force qui lui était donné, il parvint seulement à lever l'index et à l'agiter à l'encontre de la Ketsueki utilisant la technique qui le maintenait à terre et cela dans l'unique but de l'inciter à mettre un terme à cette humiliation.

-J'me rends... J'reconsidère... J'reconsidère promis !!

En partant du principe que Yami eut finalement pitié de lui elle relâcha son jutsu rendant ainsi une liberté tout a fait relative et sommaire à l'Asshu. Il se rassit en toussotant, épiant les environs à la recherche de son chapeau et le retrouva coincé entre deux caisses. Il en tapota le fond, remit un peu d'ordre dans sa chevelure puis le vissa sur sa tête. Suite à cela son attention se reporta sur les deux Ketsueki qui, sommes toutes, l'avisaient avec un mélange de défiance et d'interrogation.

-Je me sens nu lorsque je ne le porte pas. Répondit-il avec le plus grand sérieux du monde.

Il se gratta machinalement l'arrière du cuir chevelu, quelque peu gêné par la situation, ne sachant plus trop sur quel pied danser avec les demoiselles. Il fallait dire qu'il ne s'attendait pas à un tel retournant de situation. Pas aussi soudainement en tout cas.

-Je voulais vous tester avec ces clones pour voir ce que vous valiez. Tant en matière de combat que de diplomatie. Si vous vous étiez permis un peu trop de leste à l'encontre des civiles je...

Il aurait certainement prit ses jambes à son cou afin d'aller chercher de vrai renfort au plus vite.

-Je ne vous aurais pas autorisé à rencontrer la résistance.

Lui qui espérait faire le malin, il réalisai à présent que ces deux femmes étaient des Kunoichi vraiment effrayante surtout la plus âgée. Le boss risquait d'être content. Époussetant son long manteau de cuir il adopta un posture un peu plus décontractée. Ses mais glissèrent dans ses poches.

-Mais avant de vous autoriser à rencontrer votre chef, j'aimerais vous poser quelques questions afin que nous gagnons un peu de temps. Tout d'abord que venez vous faire à Haï ? Cette terre est désolée. Il n'y a aucun intérêt pour votre organisation de s'installer ici, tout du moins à première vue. Et n'allez pas me faire croire que c'est pour la beauté de ses paysages ou pour libérer le peuple de l’oppression. Vous avez forcément un intérêt derrière. Ensuite j'aimerais savoir quelle est cette proposition que vous souhaitez faire à la résistance et qu'est-ce que cette dernière, autant que le peuple de Haï aura à y gagner ?

Ce fut avec un étonnement affiché par un sourcil arqué que j'avisais les clones disparaître dans un nuage de fumée. Mon regard se reportait sur l'Asshu accompagné d'un sourire emplit se suffisance. Alors comme cela il était bel et bien seul ? Que comptait-il faire maintenant que la tendance s'était inversée et qu'il me serait aisé de lui briser la nuque ?

C'était une blague mmh ? Pensait-il seulement que j'avais l'air de vouloir plaisanter ? Il avait beau se pavaner en excuse, plus démuni que jamais, j'avais bien envie de le réduire en charpie. Puisque je me devais visiblement d'avoir pitié de ce pauvre homme comme me le soufflait ma conscience qui, heureusement, n'apparaissait qu'en de rare moment, je relâchais mon emprise sur ma victime pour qu'il m'expose ses intentions premières.

Ainsi donc il voulait nous tester. Malgré mes paroles a son encontre, j'avais sciemment utilisé une technique qui ne portait atteinte qu'à mes ennemis et non pas à la ville et de ses habitants. Le Kyomu voulait se faire bien voir de la population de Haï et la destruction n'était pas vraiment compatible avec cette idéologie.
J'étirais un nouveau sourire mesquin.

« Je vois. Êtes vous satisfait parce que vous avez pu observer ? »

Lui demandais-je de manière complètement rhétorique.

Finalement cet idiot aux grands airs s'avérait plutôt utile : il faisait parti de la résistance ou en connaissait les membres.

« Voyez vous ça. »

Au moins pouvait-il être assuré que notre aide aux résistants pour renverser le Daimyo local ne serait pas négligeable.

Tsudery se perdait en questionnement. Il voulait en apprendre plus sur le but de l'organisation et ce qu'elle avait réellement a proposer aux habitants. C'était en quelque sorte le dernier sas a franchir avant de rencontrer les personnes que nous cherchions depuis le début.

« En effet, nous avons un intérêt à nous trouver ici. Un intérêt stratégique. L'île est parfaitement positionnée vis à vis des territoires que nous visons. Le fait que l'endroit soit désolé est aussi en soit une opportunité puisque les villages shinobis ne cherchent pas vraiment à s'en approcher où à se l'approprier. »

Voilà pour sa première question, quant à la seconde :

« Nous souhaitons nous rallier à la cause de la résistance en mettant notre effectif et nos ressources à votre profit dans cette entreprise. L'organisation a gagné en influence et dispose de nombreuses ressources qui ne seraient pas de trop pour vous. Si vous nous aidez en ce sens, une partie vous sera allouée et vous en disposerez comme vous le souhaitez. »

Je marquais une pause avant de reprendre, l'avisant de mes yeux écarlates comme si je savais effectivement de quoi je parlais :

« Les Asshu sont en perdition. Vous n'êtes plus si nombreux que cela et vous aurez bien besoin d'un coup de pouce pour vous permettre de vous redressez fièrement.»

Il en allait de même pour mes Ketsueki.

« Les habitants de Haï se porteront bien mieux une fois la tyrannie du Daimyo cessée. L'île retrouvera sa quiétude malgré son atmosphère volcanique qui ne prête pas vraiment à la détente. La résistance sera davantage en mesure de protéger la population après cette alliance et puisque cette île est notre intérêt, nous ne laisserons pas le moindre individu s'en prendre à elle ou ses habitants sans réagir. Ce qui vous assurerait par la même occasion une certaine protection de notre part. »

Il devait bien comprendre que notre but n'était aucunement de leur nuire. Au contraire, l'organisation aurait bien besoin d'un ralliement de la part des manieurs de cendres à sa cause.

Tout en clamant mon discours, je restais attentive à ses mouvements au cas où il voudrait s'adonner à une énième entourloupe. La méfiance restait de rigueur malgré tout.

« Bien que nous agissons en synergie sachez que l'organisation profite à l'intérêt personnel de chacun de ses membres. Elle n'a rien contre ces objectifs et aide au contraire à y parvenir. »

En voilà une offre alléchante qu'il serait bien dommage de refuser.

Tsudery rajusta son éternel chapeau de sorte à cacher la partie supérieur de son visage avec. Effet de style qu'il aimait employer afin de se donner des allures d'hommes mystérieux, ou en tout cas davantage qu'il ne l'était vraiment. Mais à défaut d'être un individu brillant tant par son charisme que part la fausse aura de mysticisme qui planait autour de lui, l'Asshu avait le mérite d'être un homme intelligent. Sur Haï ne pouvait s'en sortir sans faire preuve de force et de jugeote. Lui, possédait au moins un de ces caractéristique.

-Si je comprends bien vous souhaitez vous installer sur Haï de manière à fonder un repère qui vous servira pour vos petites entreprises sur le continent. Des affaires sans doutes assez crapuleuses. Est-ce que je vois juste ? Et en retour vous seriez prêt à nous aider à nous débarrasser du Seigneur des Cendres qui, en l'état, risque également de mettre à mal vos petites affaires. Voilà une offre qui me semble à le fois logique et intéressante, seulement à ce stade, ce n'est plus à moi d'en juger...

Il marqua une petite pause, ce fendit d'un sourire de derrière sa barbe avant de reprendre la parole.

-Vous allez rencontrer mon chef. Suivez-moi...

Sans vraiment leur laisser le choix, mais veillant tout de même à ne pas se faire une nouvelle fois plaquer contre le sol, Tsudery emboîta le pas vers la sortie du port, empruntant une large allée menant directement au centre ville. Des habitations exaltait une certaine beauté décrépitant, comme si, à l'image de cette île, les édifices qui la parsemaient étaient eux aussi en train de disparaître.

-Attendez-moi là...

Finit-il par dire au détour d'une ruelle dans un petit renfoncement entre deux bâtisses. En descendant quelque marche il se retrouva sur un perron en contre-bas qui, semblait-il, donnait sur ce qui devait être une cave. Le chapeauté donna alors une série de coups secs sur la porte si bien qu'il donna l'impression de transmettre un message en morse. Quelqu'un vint lui ouvrir, mais les Ketsueki ne purent l'apercevoir depuis l'ouverture. Ou plutôt devait-on dire la Ketsueki. La plus jeune du groupe s'étant visiblement perdue en chemin, en espérant que celle-ci nous revienne avant la fin de cette mission.

Il s'écoula encore un long moment avant que la porte ne s'ouvre une nouvelle fois dans ce même couinement typique que faisaient les gonds mal entretenus.

-Vous pouvez venir. Lança finalement Tsudery en l'invitant à le rejoindre d'un geste de la main.

A l'intérieur se trouvait une foule de monde, de toute tranche d'âge et de classe sociale. Les lieux ressemblaient avant tout à une sorte de refuge très mal éclairé. En franchissant le seuil Yami pu sentir son chakra diminuer brusquement. D'un simple coup d’œil sur la droite elle put remarquer d'innombrables sceaux parsemant les parois des murs. Sans doute un système de sécurité destiné à éviter que des senseurs ennemis ne détectent la présence de tout ce beau monde. A son arrivée l'ensemble des regards convergèrent dans sa direction. Yami n'était pas du coin et effectivement cela se voyait toujours autant. L'hostilité présente dans l'atmosphère était si dense qu'elle en devenait presque palpable.

Spoiler:

Confortablement installé dans un fauteuil se trouvait celui qui semblait être le maître des lieux. Une bouteille de whisky vide reposait sur une large table basse nappée par une carte détaillée du pays. Plusieurs Token étaient placés présentement dessus. Le Chef Asshu ne sembla pas se soucier qu'une étrangère ait ainsi vu sur de telles informations.

-Alors comme cela vous êtes du Kyomu... Lança finalement le chef sans pour autant décoller de son fauteuil. Le ton de sa voix était étonnamment net et précis pour un homme semblant avoir déjà bu sa journée. Il passa un long instant à la jauger de bas en haut. Plutôt charmante... Il se redressa plus droitement, croisa les jambes et joignis les mains en une pyramide parfaite. Mais cela ne nous aidera pas contre les hommes du seigneur... Il laissa planer un nouvel instant de silence, plus gênant que le précédent. Tsudery ma parlé de vous. Je me nomme Asshu Rinmaru et comme vous vous en dotez je suis l'actuel chef de la Rébellion. J'aimerai avant-tout savoir quels accords vous seriez prêt à passer avec nous. Admettons par exemple que nous parvenions à faire taire ce tyran. Que ferait le Kyomu ensuite ? Quel serait sa position au sein du nouveau Haï que nous construirons ? J'ai cru comprendre que vous vouliez établir une base en prévision d'entrer en conflit avec les pays voisins. Cela signifie que vous nous attirerez également leur foudre ? Ce pays à déjà suffisamment souffert par le passé, nous n'avions guère besoin que des étrangers nous apportes de nouveau ennuis avenir sitôt ceux du présent réglés. Est-ce l'unique raison de la présence de votre organisation ici. Ou bien y a-t-il autre chose ?

Le refuge s'était entièrement muré dans le silence. Autours une trentaine de paires d'yeux avisaient les deux interlocuteurs. L'avenir de Haï allait très certainement se jouer ici et maintenant.

-J'attends votre réponse, Ketsueki...

J'acquiesçais aux paroles de l'homme, lui confirmant nos intentions et le faisant dès lors réfléchir un instant avant de concéder à la requête de m'entretenir avec le chef de la résistance.
Quittant alors le port d'un pas nonchalant, je le suivais sans pour autant baisser ma garde. J'imaginais aisément que le repaire des rebelles ne se trouverait pas en plein centre ville mais dans un recoin plus sinueux et il n'était pas question que je me laisse surprendre.

Finalement, il me demandait de l'attendre au détour d'une ruelle alors qu'il s'engouffrait dans une volée de marche en direction de la porte de ce qui semblait être une cave.
Un signal codé plus tard, la porte s'ouvrait, laissant ce Tsudery s'entretenir avec la personne qui le recevait et qui disparaissait presque aussitôt, nous plongeant dans un long moment de silence avant qu'il ne daigne revenir : un temps que je passais à jeter des coups d’œils furtifs aux alentours jusqu'à ce qu'on m'invite à entrer à mon tour.

Il y avait énormément de monde dans cette bâtisse et tous sans exception, bien évidemment, me dévisageait de la tête au pied, ce à quoi je ne prêtais pas la moindre attention : j'étais habituée a attirer le regard sur mon simple passage.
En revanche, ce qui m'interpella sans pour autant que je l'affiche, était cette soudaine chute de mon chakra : les lieux étaient couverts de sceaux qui ne faisaient pas que le masquer aux yeux des autres mais qui nous en privait bel et bien. Je me tenais prête a balancer une nuées de kunai entre les deux yeux de quiconque oserait faire un geste de travers ou a déboucher l'une de mes flasques de poison sans sommation à la moindre entourloupe.

Continuant néanmoins mon avancée, je me contentais plutôt de me diriger vers cet homme à la longue chevelure rouge sirotant gentiment une bouteille de whisky tout en se donnant des airs de stratège devant son plan et ses intentions étalées à la vue de tous.
Avait-il vraiment confiance en chacune des personnes présentes pour sa soit disant cause ? Il n'était pour ma part pas question que je révèle des informations sensibles devant tout ce beau monde : il avait peut être confiance mais moi non et reposer sur le hasard ne faisait pas partie de mes principes.

Je me tenais non loin de lui debout, tout en gardant tout de même une distance de sécurité, d'autant plus qu'il me reluquait allègrement et que je n'avais pas l'intention de lui offrir une vue plus rapprochée. Croisant les bras devant mon buste, je l'avisais avec un certain désintérêt alors qu'il restait prostré dans le fond de son fauteuil comme s'il pensait que son statut de chef de la mutinerie lui octroyait la permission de m'aborder de la sorte.

Et puisqu'il entrait dans le vif du sujet, un coup d’œil à La qui n'était pas là, permettait de nous plonger dans un genjutsu à l'abri des oreilles indiscrètes.

« Ainsi je pourrais répondre à vos questions sans me soucier des doubles couvertures. »

Nous serions les seuls à pouvoir échanger dans cette illusion et les autres protagonistes n'auront pas la possibilité de le remarquer à travers cette maigre seconde écoulée pour eux.

« Lorsque le tyran de l'île ne sera plus, le Kyomu continuera de vaquer à ses occupations et souhaite obtenir sa place au sein de Haï si bien que nous participeront économiquement à cette reconstruction avec un droit de regard sur la nouvelle politique en place. Concernant notre base, nous sommes sur un versant de l'île proche de l'océan et non de sa civilisation si bien que notre ennemi, à savoir le Shukai, même s'il fini par avoir connaissance de notre place sur cette terre volcanique, viendra a nous et non a vous. »

Je lui laissais digérer ces informations avant de poursuivre :

« Sachez que nous sommes entourés de nombreux alliés. Nous possédons des accords avec Kumo ou encore Mizu pour défaire l'Empire. Pensez vous que nous nous sommes octroyés ces alliances sans légitimité ? Ces deux patries nous assistent en sachant que nos forces et nos ressources leur sont indispensables pour venir à bout de ce mastodonte.
Nous possédons également un large réseau d'influence fleurissant au sein de la Mégalopole. »

Nouvelle pause pour lui permettre de comprendre là où je voulais en venir :

« Croyez vous donc qu'un simple Seigneur de Pays, détesté de surcroît, nous suscite la moindre frayeur ? »

J'esquissais un sourire plein de suffisance.

« Vous avez bien plus à y gagner en nous rejoignant dans cette lutte, bénéficiant de ressources qui vous seront allouées pour vos services tout en vous facilitant la tâche pour parvenir à ce pour quoi votre rébellion à été créée, plutôt qu'à ignorer notre proposition.
Nous éradiquerons le Daimyo avec ou sans vous : la distribution des lauriers sera simplement différente alors que nous pouvons nous accorder sur plusieurs points pour que notre cohabitation se passe au mieux. Notre intérêt est, tout autant que le votre, la reconstruction pérenne de Haï et nous vous aiderons à y parvenir : vous aurez notre soutien matériel, financier et humain. »

Il ne pouvait pas refuser cette aide alors que l'île, tout comme les Asshu étaient en perdition et nous le savions tous les deux.
Les quelques faits qu'il jugerait négatifs dans la balance n'étaient rien comparé à ce qu'il avait a y gagner pour son clan comme pour son île.

Finalement, je jetais un coup d’œil à son plan serties de pions désignant des positions armées et lui faisait remarquer :

« Vous assurerez bien plus vos arrières si votre seconde ligne était moins éparpillée, d'autant plus que vos avant postes sont, en revanche, bien trop rassemblés : votre ennemi aura vite fait de remarquer votre angle mort. Si vous n'avez que peu de troupes a déployer il est inutile de les condenser en un pack trop accessible mais il vous faut au contraire jouer sur l'avantage d'occuper plusieurs fronts et ainsi forcer votre ennemi a diviser les siennes pour faciliter la prise en tenaille par votre seconde ligne. »

Le Kyomu possédait des membres de tout horizon et si je possédais des connaissances médicales celles de la stratégie n'étaient pas en reste : mes années de service au sein de l'unité spéciale puis sa gérance à Suna m'étaient aujourd'hui toujours bien utiles. De quoi lui glisser, par la même occasion, que nous savions ce que nous faisions.

Rinmaru ne broncha pas d'un cil lorsque le temps de figea autour de lui qui était pour ainsi dire un habitué des genjutsu. Ce faisant il resta installé dans son fauteuil à toiser la Kunoichi, son index posé sur la tempe et le pouce placé sous le menton montraient qu'il portait toute son attention envers son hôte. Elle avança de nombreux arguments. Il n'eut naturellement aucun mal à remarquer que son discours était entièrement tourné à sa faveur. Elle cherchait effectivement à le brosser dans le sens du poil. Pourtant, elle faisait également preuve d'une certaine franchise, en révélant de but en blanc les desseins de cette fameuse organisation, bien qu'il se doutait qu'il existait certaine zone d'ombre.

-Alors selon vous Haï n'aura à craindre aucune représailles du Shukai suite à son conflit avec votre organisation ? Permettez-moi d'en douter. Tout conflit entraîne son lot de dommage collatéraux et je ne veux pas que mon peuple soit en reste et que Haï devienne un nouveau champ de bataille. Vous avancez ces arguments comme quoi votre géolocalisations nous préservera de votre guerre, mais il me faudra davantage de garantie pour vous croire. Par exemple, seriez vous prêt à accepter que nous coopérions avec l'Empire des Pays neutre pour nous assurer que ces derniers épargnent nos civiles, quitte à leur faciliter l'accès jusqu'à votre repère ?

Dans cette illusion nul ne pouvait vraiment savoir s'il énonçait une pure éventualité ou tentait à son tour de tester la Kunoichi. Quoi qu'il en fut cette situation ne lui plaisait pas, absolument pas. Il aurait certainement préféré que les autres pays du continent leur vienne en aide, mais cela n'était jamais arriver. En même temps quel grande nation viendrait se soucier d'une terre stérile en perdition et en proie à tous les maux du monde. Makka avait laissé une trace indélébile sur cette île, une marque que chacun de ses habitants semblait porter comme un fardeau et attirant les mauvais présences, preuve étant avec cette nouvelle organisation de malfrat qui venait tout récemment de s'installer. Et au milieu de tous les beaux discours de la Ketsueki, c'était tenue ces mots qui lui avait une fois de plus ramené à la réalité de cette situation. Ce Kyomu, ces étrangers. Ils comptaient étendre leur influence sur Haï et ce qu'importait l'opinion publique. Ils terrasseraient le seigneur des cendres avec ou sans l'appuie de la rébellion. Même en supposant qu'ils n'en seraient pas capable cela ne changerait rien au fait : Ils étaient déjà là et installé.

-Au fond la question reste de savoir si vous êtes dignes de confiance. Notre rébellion est prête à coopérer, mais cela ne se fera pas sans engagement de la part de votre organisation. A commencer par demander à votre cheffe de ne pas envoyer de subalterne pour venir négocier. Si l'avenir de Haï à une quelconque valeur à ses yeux, alors elle saura faire le déplacement. Nous pourrons alors commencer les négociations. Nous pouvons effectivement beaucoup apporter a votre organisation, notamment les moyens de remporter cette guerre contre le Thanos, mais pour cela il vous faudra les mériter. Si comme vous possédez autant de ressource que vous le prétendez, alors vous devrez les partager. Dit-il dans un sourire provocateur.

Il était encore bien tôt pour se prononcer définitivement sur ces futurs accords, mais Rinmaru était bien déterminer à profiter de la situation. En l'état il lui était difficile d'envisager les choses sur le long terme tant que Thanos était en vie. Néanmoins si le Kyomu espérait rallier la rébellion des cendres à lui alors il devrait le mériter. Ainsi, d'un geste désinvolte de la main l'Asshu claqua des doigts. L'illusion se brisa et le monde se remit à bouger autour d'eux.

-Négociation par Genjutsu ! Voilà qui est plutôt bien trouvé, preuve étant que les Kyomujin sont sommes toutes capables de quelques choses. Lança-t-il à haute voix de façon à ce que tous ceux dans la sens l'entendent et comprenne de ce dont il retournait.Le chef se leva alors de son fauteuil sa grande stature et son accoutrement lui octroyait une allure, couplé à une aura des plus impressionnantes. Malgré ces faux airs d'alcoolique antipathique, il était un meneur né. A présent retournez voir votre cheffe et dites-lui que Rinmaru du clan Asshu désir la rencontrer. Mais ne pensez surtout pas notre alliance encore scellée. Vous et votre organisation devrez faire vos preuves.

S'en était tout pour l'instant, Yami avait encore son mot à dire auquel cas Tsudery se chargerait de l'accompagner jusqu'à la sortie.

Spoiler:

« Pour le moment, l'Empire n'a pas connaissance de notre position : il serait donc stupide d'attirer l'attention sur votre île en le criant à leurs oreilles. Quant à votre souhait qu'ils épargnent vos civils, je doute que vous acceptiez la parole d'une terre ayant éradiquée ses Daimyo sans sommation alors même qu'ils n'avaient guère de soucis avec les leurs quant à eux. »

Mon expression demeurait impassible. Si les Haïjins n'avaient rien contre le Shukai ce n'était pas pour autant qu'ils voudraient avoir affaire à eux d'une quelconque manière que ce soit. Ils avaient beau porter un regard méfiant envers l'organisation ayant investi leur île, ce qui était compréhensible, ils étaient sans doute conscients que la parole d'un Empire forgé par la domination sans scrupule n'avait guère de valeur.

J'écoutais la suite de ses paroles avec intérêt et dû me faire violence pour ne pas répliquer après m'être fait qualifiée de « subalterne ». Pour qui se prenait-il ce déchet aussi irrespirable que son île ?!

« Notre cheffe, comme vous devez vous en douter, n'a pas le loisir de se présenter pour les premières prises de contact auprès de tous nos potentiels alliés. Il va de soit qu'elle saura vous conférer de son temps pour entrevoir les négociations. Comme je vous l'ai déjà annoncé, les ressources de l'organisation seront à votre disposition si tant est que vous respectez votre part du marché. Je vous corrige néanmoins sur votre formulation : vous pouvez nous apporter un moyen supplémentaire pour défaire le Thanos. En aucun cas ce dernier sera défait grâce à votre seul ajout dans la bataille. »

J’arborais un calme olympien, restant impassible tout en restaurant l'ordre des choses.
Ils seraient une plus-value dans notre combat mais leur aide ne nous était pas indispensable pour parvenir au même résultat : ils avaient simplement tout à y gagner en nous rejoignant.

Comme pour témoigner la fin de notre entrevue, le chef de la résistance se sortait de l'illusion en l'annonçant haut et fort pour permettre une quelconque compréhension de la situation au reste de la communauté. Sur ses belles paroles et alors qu'il daignait enfin se tenir à ma hauteur comme pour insinuer que je valais finalement la peine d'être vue en égale – même si j'étais bien loin d'adhérer a cette réciproque - , il me congédiait.

« Je ferais le nécessaire pour que cette entrevue se déroule prochainement. »

Annonçais-je tout en le gratifiant d'un signe de tête qui se voulait respectueux avant de me retirer, raccompagnée par le dénommé Tsudery.
Les Asshu rejoindraient prochainement les rangs du Kyomu sans l'ombre d'un doute.