Alors que je revenais du Quartier Inuzuka, j’eu soudainement la réflexion que je me retrouvais là-bas de plus en plus souvent ces temps-ci. Je devais avouer que je me sentais beaucoup plus proche de la meute à Konoha qu’auparavant. J’ignorais si cela avait un quelconque rapport avec la Purge qu’Akira et moi avions effectuée – ça ne devrait pas puisque personne n’était censée être au courant – ou si c’était pour une autre raison, mais ces derniers semblaient finalement poser les yeux sur moi. Pas qu’ils ne le faisaient pas auparavant, mais j’avais comme cette impression qu’il me voyait sans réellement me voir; c’était plutôt difficile à expliquer. Vous savez le genre de choses que vous savez sans vraiment être capable de dire comment, où et quand on l’avait appris. C’était cette même sensation que j’avais auparavant lorsque je me promenais dans les rues du quartier. Mais ce n’était plus le cas maintenant et ce n’était pas moi qui allait m’en plaindre, c’était moi qui vous le disait!

Laissant mes pieds me guider alors que j’étais plongé en pleine discussion intérieure – ne riez pas, j’ai lu quelque part que c’était un signe d’intelligence, m’enfin – je ne remarquai pas où je me rendais jusqu’à ce qu’un drôle de bruit vienne jusqu’à mes oreilles. Me sortant soudainement de mes pensées, je regardai autour de moi tandis que le bruit résonnait de nouveau. Encore une fois, puis une autre et une autre après cela. Regardant mes ninkens, je vis que ceux-ci étaient tout aussi intrigués par le son, les oreilles bougeant dans toutes les directions. C’était décidé, nous allions trouver la source de ce drôle de bruit. À première vue… euh première écoute, cela ressemblait à un petit tintement métallique. Ce n’était passez mélodique pour que cela soit un instrument de musique, mais trop régulier pour être un croisement de fer. Je n’étais pas Senritsu, mais j’aurais presque dit qu’il y avait quelque chose de machinique dans le bruit. Il y avait quelque chose de répétitif dans le bruit, une certaine cadence… Bon dieu, mais qu’est-ce que cela pouvait bien être?

Après quelques minutes resté planter à étudier le son, j’en vins à la conclusion que la seule façon de réellement trouver ce qu’était ce bruit serait de le chercher jusqu’à ce que je trouve moi-même la source de ce bruit. À l’aventure, les amis! Ragaillardi par la perspective d’une nouvelle aventure, je me lançai à la course la recherche du bruit, talonné aussitôt par mes ninkens tout aussi excités. Je n’eus pas à chercher bien longtemps avant de trouver ce que je cherchais, après tout il me fallait seulement suivre le bruit jusqu’à sa provenance et voilà, mystère résolu! Finalement, ce n’avait pas été l’aventure du siècle, mais le spectacle qui s’offrait à moi cependant était quelque chose que je n’avais jamais vu auparavant : un jeune homme, dans la vingtaine, se tenait seul devant une drôle de machine qui lui envoyait kunai après kunai en essayant tant bien que mal de les éviter. Alors c’était ça le bruit que j’entendais : c’était cette machine à lancer des kunais! Plutôt ingénieux, je devais l’avouer, mais je pouvais également voir que cela n’était pas suffisant pour le faire progresser. En d’autres termes, il stagnait. On disait souvent que la pratique venait à bout de tout, mais il y avait parfois des moments où il fallait recevoir un petit coup de pouce afin de se surpasser. Alors même que ces pensées traversaient mon esprit, je sus que je serais cette personne à lui donner ce coup de pouce. Après tout, j’étais là, je n’avais rien à faire et – s’il-vous-plait ne me frappez pas – je me considérais comme un très bon taijutsuka, assez pour pouvoir partager mon savoir aux autres. Aussi concentré qu’il l’était dans son entraînement, une apparition brusque pouvait avoir de graves conséquence devant une machine qui lançait de vrais kunais. C’est pourquoi je fis mon apparition non pas à la course, mais en marchant tranquillement entre les arbres. Je m’approchai lentement de la machine et rendu à côté d’elle je l’éteignis.

- Salut! Je n’ai pas pu m’empêcher d’être attiré par le son de ta machine. Astucieux! dis-je en tapotant la machine comme on le faisait à une vieille bête. Quelque chose me dit toutefois que tu aurais peut-être besoin d’un petit coup de pouce pour passer à la vitesse supérieure, je me trompe? Si non, ça te dirait que je te file un coup de main? Ce n’est pas pour me vanter, mais je suis plutôt doué pour ça.

Je ricanai légèrement, signe que je ne pensais pas réellement ce que je venais juste de dire. Enfin, juste un peu, mais je n’allais pas réellement le lui dire. Ben quoi, je n’étais pas Jônin pour rien; ce n’était certainement pas pour mes talents culinaires!

- Avant de poursuivre, je me présente : Takeo, du clan Inuzuka, mais tu avais sûrement déjà deviné ça. À mes côtés sont mes compagnons Akamori et Seimori.

Les deux ninken émirent un petit cri à la mention de leur nom, établissant ainsi qui était qui. Si j’étais pour lui partager ce que je savais, le moins que nous puissions faire en partant était de se présenter. Non seulement c’était poli et la moindre des bonnes manières, mais cela rendrait les choses beaucoup plus simples lorsque je voudrai l’aiguiller.

Voilà comment j’appelle briser la glace! Si jamais on n’était pas trop certain de comment approcher quelqu’un, le complimenter était toujours une bonne solution puisque cela le montrait sous un beau jour devant les étrangers. Après tout, je ne connaissais pas personne qui n’aimait pas se faire complimenter alors cela démontre l’efficacité de ma méthode. Sauf qu’à son insu, il y avait une autre raison pourquoi je commençais de façon aussi positive. En effet, je devais également lui dire de façon indirecte qu’il stagnait et qu’il aurait peut-être besoin d’un peu d’aide et comme ceci était le genre de chose que l’on aimait PAS entendre, je devais forcément commencer avec quelque chose qui atténuerait ce qui allait suivre. Malheureusement pour moi, j’allais vite me rendre compte que toute cette introduction n’avait servi à rien puisque j’appris qu’il n’était même pas à l’origine de la machine et que c’était plutôt un copain à lui qui lui avait rafistolé le tout. Cependant, et heureusement pour moi, le jeune homme ne sembla s’en faire outre mesure du constat que j’avais établi de son entraînement et je dirais même que je ne lui avais rien appris de nouveau, comme s’il avait déjà su qu’il ne progressait plus depuis un certain moment. Alors il était conscient de son propre potentiel et de sa progression? De toute évidence, je n’étais pas tombé sur un boulet.

Un sourire irradia mon visage lorsqu’il accepta mon aide même si en l’écoutant il ne l’avait pas vraiment acceptée, reconnaissant simplement qu’il avait du mal avec passer à la prochaine vitesse. Toutefois, pour moi c’était implicite qu’il demandait mes conseils. Il n’aurait pas souligné ce simple fait s’il n’avait pas voulu qu’on l’aiguille. Mais avant que nous commencions quoi que ce soit – et pour éviter de me faire appeler Monsieur ou peu importe quel autre nom du genre – je me présentai et présentai mes deux acolytes à mes côtés. Mon pupille de la journée n’avait pas l’air surpris à voir des ninkens et même qu’il se pencha rapidement vers eux afin de les saluer sans la moindre gêne. Je haussai légèrement le sourcil devant cela, n’étant pas habitué à rencontrer des gens aussi familier avec des ninkens sans en ressentir une petite peur avant, mais repris rapidement un air naturel lorsqu’il me tendit sa main. Je la serrai avec fermeté tandis qu’il se présentait à son tour et acceptait finalement mon aide. Bon, voilà qui rendait les choses simples! Sans se soucier des formalités, ce dernier se présenta simplement comme Notsuu, d’un clan lambda… ou pas. Comme je lâchais sa main et qu’il me demandait par quoi nous commencions, j’eu une bouffée d’odeur animal et ce n’était pas celle de mes ninkens. Je détaillai alors l’homme devant moi et en vins à la conclusion qu’il appartenait au clan Gekei. Maintenant que j’y pensais, cela me faisait penser à l’odeur de Senwashi-san, ce mélange entre l’Homme et l’Animal, mais si Notsuu-san avait omis de le dire il devait avoir ses raisons. Il était temps de se remettre à cet entraînement.

- Pour commencer, je vais tenter de prendre la mesure de jusqu’où tu peux te rendre. Je t’ai regardé à l’œuvre avec la machine, mais il n’y a rien de mieux que de le sentir soi-même. Nous allons donc échanger des coups, au début à une vitesse normal pour ensuite grimper en vitesse jusqu’à ce que tu ne sois plus capable de suivre. Ça te va?

Si je voulais bien diriger Notsuu, je devais sentir avec mon corps son niveau. C’était une chose de le voir avec les yeux, mais il n’y avait rien de mieux que de le sentir physiquement. Me faire une idée de sa force, de ses réflexes, de son temps de réaction, c’étaient toutes des choses qu’un simple coup d’œil n’était pas capable de faire; il me fallait le faire au même titre que lui. Qui plus est, peut-être que me voir à l’œuvre l’aidera aussi d’une certaine manière. Je lui avais demandé si cela lui allait, mais c’était simplement pour la forme puisque si cela ne lui plaisait pas je ne changerais pas pour autant. S’il voulait mon aide, il devra se plier à mes règles et mes consignes. Je n’étais cependant pas un monstre et lui permis de reprendre son souffle un peu de son exercice avec la machine avant que nous nous mettions dans le feu de l’action. Une fois remis, nous nous plaçâmes l’un devant l’autre et commençâmes à s’échanger des coups de pratiques. Par coup de pratique je voulais les mouvements répétitifs et sans réel force que deux partenaires échangeaient lorsque l’un voulait pratiquer un coup particulier. Le but ici n’était pas de se battre l’un contre l’autre, mais bien de s’entraider afin l’un aide à repousser les limites de l’autre.

Rapidement, toutefois, j’accélérai la cadence devant le potentiel de Notsuu-san. J’aurais dû m’y attendre après ce que j’avais vu, mais comme dit plus tôt c’était tout à fait différent une fois qu’on le vivait soi-même. Toujours en augmentant de vitesse, les coups de pratique devinrent de plus en plus forts et après un certain moment je compris que les coups de pratique n’étaient plus nécessaires. Quand nous atteignions un certain niveau de maîtrise, il devenait possible d’utiliser notre vraie force tout en la contrôlant pour ne pas qu’elle fasse trop de dégâts. Même si c’était la première fois que je le voyais à Konoha, il était évident que Notsuu n’était pas qu’un Genin. Même dans le feu de l’action, j’arrivai tout de même à évaluer le Gekei et voir où il était rendu. Jugeant que j’en avais assez vu pour pouvoir l’aider, j’attendis la dernière seconde pour esquiver et reculer d’un bond. Je retournai à mes ninkens – qui jusqu’à date s’étaient contentés de nous regarder – et repris mon souffle.

- Très… très bien! commençai-je entre deux respirations. Tu as de très bons réflexes, même pour un shinobi.

Je laissai mes paroles en suspens, le temps qu’elles fassent leur chemin jusqu’à Notsuu. Je respectais son choix de ne pas n’en parler au premier venu – Dieu savait que leur Histoire n’était pas des plus glorieuses – mais je ne pouvais m’empêcher de savoir; mon nez ne me trahissait jamais. En y repensant bien, pas une seule fois j’avais ressenti l’instinct animal distinctif des Gekei lors de notre joute. Il avait même fait l’effort de cacher son côté animal lors de notre affrontement. Était-ce plus compliqué qu’il n’y paraissait? Si c’était le cas, mon rôle devenait d’autant plus important puisque je devais le faire reconnecter avec son côté animal et lui montrer comment l'exploiter s’il voulait progresser.

Face à mon compliment, le jeune homme resta humble et se contenta d’accepter le compliment tout en le retournant. Certes, nous étions d’un calibre différent, mais ne nous empêchait pas de s’entraînement ensemble. Comme on le disait souvent, il n’y avait pas de mauvais adversaire; peu importe le combat on pouvait toujours en retirer quelque chose. Même si dans le cas présent c’était seulement Notsuu-san qui retirerait quelque chose de cet entraînement, mais ce n’était qu’un détail. Il expliqua ensuite que si ses réflexes étaient aussi aiguisés c’était qu’il avait passé la majeure partie de sa jeunesse dans un dojo de boxe en tant que combattant avant de prendre la voie du shinobi. C’était intéressant – et expliquait effectivement plusieurs de ses mouvements – mais ce n’était pas ce que mon nez avait relevé. Il ne faisait aucun doute que devant moi se trouvait un Gekei, qu’il le sache ou non. Cette pensée, si peut-être un peu ridicule, me fit néanmoins penser que peut-être ne se rendait-il même pas compte de ce que son ascendance clanique faisait pour lui. Enfin, tout cela restait à voir et à confirmer, je ne me fiais pour l’instant que sur mon intuition.

- De la boxe, vraiment? Combien de temps en as-tu fait?

Malgré tout, je restais curieux sur l’histoire de ce jeune homme. Qui plus est, plus j’en savais sur lui mieux je pouvais le guider vers ce qui serait le mieux pour lui. Comme de fait, connaître son historique de pugiliste m’aidait à mettre le doigt sur ce que je pouvais retravailler avec lui ou encore à savoir quelle chose lui dire de ne pas faire puisqu’en contradiction avec son style de combat. Et cela venait à point étant donné qu’après le combat pratique venait la partie plus tactique et plus théorique où nous allions discuter des changements à apporter avant de les mettre en pratique. Tandis que Notsuu prenait une serviette pour s’essuyer le front, j’essuyai le mien avec le bas de mon chandail; on aurait dit que c’était seulement en le voyant faire que je m’étais rendu compte de la rivière qui ruisselait sur mon visage. Même si ce n’était qu’un entraînement, nous y étions allés assez fort. De mémoire, cela faisait longtemps que j’avais eu un combat d’entraînement aussi demandant. Intérieurement, je félicitai le jeune homme pour ses prouesses martiales et souhaitai de pouvoir voir comment il allait se développer.

Le principal concerné mit alors fin à mes pensées lorsqu’il commença de lui-même la période de questions et réponses en me demandant aussitôt des conseils au niveau de ses esquives. Après tout, c’était bien pour ça que j’étais là! Je l’écoutai donc alors qu’il se demandait s’il devait se concentrer sur les réflexes qu’il avait acquis avec son entraînement à la boxe et ensuite au taijutsu lorsqu’il avait commencé la voie du shinobi ou s’il devait plutôt miser sur quelque chose d’un peu plus sensorielle afin de prédire le coup et essayer de l’éviter. Évidemment, il n’y avait pas un meilleur choix que l’autre – les deux avaient bien sûr leurs avantages et leurs désavantages – mais je devais toutefois bien réfléchir à ma réponse. Si la première des deux reposait plus sur de l’observation de son adversaire et sa connaissance de l’art du combat, la deuxième était quelque chose de plus primal, de plus instinctif, qui était presque relié avec la partie animale du cerveau humain; la réponse combat-fuite. En une fraction de seconde, le cerveau décidait de lui-même le corps fuyait ou contre-attaquait l’adversaire, pourquoi ne pouvait-il pas décider au dernier instant d’esquiver? Si c’était le principe duquel je partais, nous n’avions toutefois pas la même expérience avec le combat ce qui voulait dire que ce qui faisait pour moi ne faisait pas nécessairement pour tout le monde. Cependant, même avec tout cela, je sentais toutefois que Notsuu pouvait mieux comprendre que les autres, plus qu’il ne le pensait.

- Je vois que tu as déjà réfléchi un peu à tout ça et, pour être honnête, je serais du genre à penser comme toi. Dans le premier cas il faut une bonne connaissance de plusieurs styles martiaux différents et notre sens de l’observation ne nous prévient jamais contre une feinte. Je pris une petite pause pour lui laisser le temps de prendre l’information en compte avant de continuer avec ce que je lui proposais. Dans l’autre cas, on fait confiance à notre corps pour savoir d’où la menace vient, faisant appel à une partie enfouie à l’intérieur de nous que nous avons au fil des générations tempérée. Bien sûr, il y en a pour qui cela fonctionne mieux que d’autres – certains ont leurs instincts plus affutés que d’autres alors que certains n’ont plus leurs instincts aussi forts qu’avant – mais si on parvient à maîtriser cette partie de nous, il devient un peu plus facile de voir l’ennemi frapper.

Si je croyais Notsuu capable d’aller puiser dans cette partie ancestrale de lui-même – je le sentais sur lui – il fallait tout de même que je le prévienne que malgré tout il fallait aiguiser ses instincts avant de pouvoir les utiliser. Si cela faisait trop longtemps que nous les avions utilisés, par exemple, il pouvait arriver que lesdits instincts se soient légèrement émoussés. Si c’était le cas, ce que j’allais sûrement savoir tôt ou tard, il était de mon devoir de réveiller son côté primal. Après tout, mon nindo n’était pas Toujours suivre mon instinct pour rien!

ps:

Une dizaine d’années, tant que ça? Je voyais bien qu’il avait de l’expérience derrière la ceinture, cela se voyait simplement en regardant la façon dont il avait de se battre, mais je ne m’étais pas attendu à ce qu’il y ait fait pendant dix ans! Cela expliquait bien des choses que j’avais observées durant notre combat. Entres autres, sa technique était tout à fait au point, il y avait une précision et une justesse d’exécution qui ne peuvent être qu’expliquer par des heures et des heures de pratiques et de combats de boxe. Les rouages de mon esprit se mirent à tourner autour de cette pensée et de comment je pouvais bien l’aider maintenant que je connaissais un peu mieux son background. Déjà d’office il y avait un aspect dont je n’avais pas besoin de m’occuper, il fallait simplement que je trouve la bonne approche qui cible les points que nous avions besoin de travailler. C’était beaucoup plus compliqué que cela en avait l’air, être un sensei!

Ce fut Notsuu-san qui coupa court à mes pensées, mais qui en même les raviva encore lorsqu’il me fit part de ses propres réflexions sur le sujet. De toute évidence, ce n’était pas la première journée qu’il dédiait à cela et il avait autant pensé à la chose que pratiquer son corps comme il le pouvait. Avec toutes ces idées dans sa tête et son corps prêt à réagir à tout, il ne lui fallait que quelqu’un pour l’aider à canaliser toutes ces idées vers une seule. C’était là que j’entrais en jeu. L’entendre parler de ses incertitudes et de ses théories m’avait aidé à donner un fil à mes pensées. Lorsqu'il s’était tu, j’avais entendu quelques minutes avant de faire un retour ce qu’il m’avait dit tout en lui expliquant les deux options qui s’offrait à lui et auxquels il avait pensé. Mes paroles lui donnèrent quelque chose à méditer puisqu’il resta silencieux pendant plusieurs minutes après que j’eu terminé de parler. Sans doute pesait-il les deux façons et réfléchissait-il à laquelle lui convenait le mieux, car j’avais beau lui en parler jusqu’à la fin de la journée il n’y avait pas une meilleure personne pour choisir que lui. Lui seul connaissait son corps comme il le connaissait, ses capacités et ses limites; nul autre que Notsuu sera capable de déterminer la suite des événements.

Je restais là, patient, à attendre ce que Notsuu-san prenne la parole pour me dire ce qu’il avait choisi. Ce n’était qu’une fois que je saurais vers où il voulait se diriger que je serais capable de l’épauler jusqu’à ce qu’il y parvienne. Dépendant de la voie qu’il choisirait, la prochaine étape était tout à fait différente. Lorsqu’il reprit la parole, je compris qu’il avait choisi la deuxième option plutôt que la première. Peut-être réalisait-il que se fier sur son entraînement de boxeur n’était plus suffisant et qu’il fallait peut-être jouer avec autre chose pour lui donner un petit quelque chose de plus. Comme il l’avait dit lui-même, il lui fallait une mécanique plus poussée se basant sur ses instincts lui permettant de voir l’attaque venir avant qu’elle n’arrive pour mieux l’éviter. Cependant, lorsqu’il me dit en riant qu’il n’avait aucune idée de par où commencer, ce fut à mon tour de rire, encore plus lorsqu’il me fit signe qu’il était attentif à ma démonstration. Au moins, il avait compris sur qui il pouvait compter pour l’aider.

- C’est pour ça que je suis là. Voyons voir…, commençai-je alors que je me mis à penser à commencer lui montrer à affuter ses instincts. Avant de commencer, il va falloir que tu ailles chercher au fond de toi pour la partie primale de toi; c’est cette partie qui est le plus lié avec les instincts dont tu auras besoin. Comme je le disais plus tôt cela peut prendre plus ou moins de temps selon ton lien avec cette partie de toi, mais tu arriveras tôt ou tard à sentir cette connexion. Préviens-moi lorsque tu la sentiras et nous la mettrons à l’essai. Tu es prêt?

Je lui posais la question, mais il n’avait pas vraiment le choix de suivre mes instructions. Après tout, nous étions tous les deux là pour ça et s’il ne voulait pas suivre je pouvais tout aussi bien quitter. Je ne sentais toutefois pas que c’était le cas de Notsuu-san et j’étais assez sûr qu’il suivrait ce que je lui proposais. C’était toujours bien mieux que d’aller dans les explications longues et interminables sur comment aller puiser dans notre force intérieure que la plupart des gens rejetaient. Nous autres Inuzuka, à cause de notre lien avec nos ninkens, avions cet instinct beaucoup plus fort que d’autres, c’était la raison pourquoi j’étais plus que positif de ce que j’avançais. Après peu de temps, je vis Notsuu se concentrer et aller chercher en lui cette partie spécifique. De mon côté, je restais prêt au moindre signal de la part de mon élève. Dès qu’il me donnerait le signal, j’irais l’attaquer d’un côté au hasard et essaierai ainsi de faire ressortir ce côté qu’il lui fallait pour éviter mon attaque. C’était draconien comme entraînement, certes, mais je sentais que c’était ce qu’il voulait et il n’y avait pas meilleur moyen de faire ressurgir ce côté de nous que lorsque nous étions sous une menace imminente. Évidemment je n’irais pas de mon plus fort – le but ici était tout de même de l’entraîner – mais il fallait tout de même qu’il y croit un peu si je voulais avoir des résultats concluants. Finalement, après un certain moment, j’eus le signal que j’attendais et lorsque je pensai qu’il ne s’y attendait pas je m’élançai vers lui le pied devant. Si jamais cela marchait, il arriverait à éviter mon pied à temps; restait à voir si cela allait fonctionner.

ps:

Mon pied se dirigeant dans un arc de cercle parfait en direction du visage de Notsuu-san. Si tout se passait bien, ce dernier avait réveillé la petite flamme en lui et aurait le temps de voir mon pied venir à temps pour l’esquiver d’une quelconque façon. Si tout ne se passait pas bien, par contre… Bien sûr, ce fut précisément ce qui se passa. Voyant mon pied filer vers lui, je vis également qu’avec sa position il ne parviendrait pas à esquiver à temps et se recevrait mon pied en pleine figure s’il ne trouvait pas un moyen de bloquer le coup in-extremis. Ne pouvant rien faire pour arrêter mon pied – quand bien même j’aurais voulu m’arrêter, la vitesse qu’il avait accumulée aurait réduit tous mes efforts à néant – je ne pouvais qu’espérer que devant une menace réelle plutôt qu’un simple entraînement il parviendrait à aller puiser dans cette partie de lui qu’il avait de toute évidence pas encore trouvée. Malheureusement pour moi, il en faudra un peu plus que cela afin d’éveiller la conscience animale en lui. N’arrivant pas à bloquer le coup, il reçut mon talon en pleine joue avec une telle force qu’il recula de quelques pas en titubant avant de reprendre son équilibre. Une chance pour lui qu’il avait un passé de boxeur sinon je n’étais pas certain qu’il aurait aussi bien pris le coup.

Aussitôt le coup porté je repliai la jambe et la reposai au sol en regardant la réaction du jeune homme. Il avait rapidement repris contenance et se massait légèrement là où mon talon était entré en contact avec sa joue qui déjà commençait à enfler et à rougir. Malgré tout, cela ne l’empêcha pas de sourire alors qu’il me lançait de ne pas retenir mes coups si je voulais vraiment que cela fonctionne. D’une certaine façon il avait raison, ma soudaine prise de conscience lors de mon dernier ne faisant que confirmer ce que je pensais. C’est alors qu’une idée ayant germée dans ma tête depuis lors fleurit et je sus ce que je devais faire pour la suite. Un sourire naquis sur mes lèvres en réponse à celui de Notsuu-san alors qu’avec chaque seconde qui passait je me convainquais de mon plan d’action.

- Très bien alors, passons à l’étape suivante : après l’apprentissage, l’évaluation.

Je sifflai aussitôt que j’eus terminé et mes ninkens, qui depuis le début de notre entraînement s’étaient contentés de nous regarder, levèrent premièrement les oreilles puis la tête dans notre direction. Je sifflai une deuxième fois comme pour leur faire comprendre qu’ils n’avaient pas mal entendu et ils se levèrent alors pour venir me rejoindre. Maintenant qu’il avait trois adversaires contre lui, peut-être que les réflexes animales ressurgiront plus facilement. Si j’avais compris quelque chose lors des quelques secondes avant que mon pied frappe le visage de Notsuu-san, c’était qu’un simple entraînement – même un simple combat – n’était pas suffisant pour faire ressortir ce que je voulais faire ressortir. Non, ce qu’il fallait c’était une vraie pression, une menace qui a presque l’air réelle. J’avais bien vu qu’il n’était pas effrayé par la présence de mes ninkens, mais j’étais persuadé que c’était parce qu’il ne les avait pas encore vu là où ils excellaient : la chasse.

Pour appuyer mes paroles mes deux compagnons bondirent dans des directions différentes alors que je fonçais vers Notsuu pour lui envoyer quelques coups qui, même s’ils n’étaient pas aussi intenses qu’ils l’auraient dû être après mes paroles, ne manquaient pas de fermeté. Si on aurait pu croire à une erreur de calcul de ma part, c’était en fait tout à fait délibéré puisque s’il était occupé à se défendre de mes coups, il n’aurait pas autant de facilité à voir le coup d’un de mes ninkens venir. Évidemment je n’allais pas envoyer les deux sur lui en même temps – enfin pas tout de suite, cela dépendait de comment il performait – mais une seule attaque venant alors que nous n’y étions pas préparé était suffisant pour éveillé la fibre de survie que je voulais qu’il allait chercher. Encore plus lorsque cela venait d’une créature aussi féroce qu’un chien-ninja, j’étais persuadé qu’en se liant avec son instinct primaire de survie il arriverait à puiser la force nécessaire pour éviter le coup. Continuant mes coups afin de garder Notsuu-san alerte, j’attendis que soit Aka ou Sei ne s’avance, la beauté de mon plan étant que même moi j’ignorais lequel des deux allait attaquer et d’où il allait venir.

Spoiler:

ps:

Pris dans le feu de l’action comme je l’étais, il était difficile pour moi de voir le temps filer. Même que j’étais tellement concentré sur mon entraînement avec Notsuu-san que je n’arrivais plus à discerner mes alentours tant que restais concentré sur le jeune homme devant moi. Notre but ici était peut-être d’exacerber les réflexes du Gekei et d’améliorer sa vitesse de réaction, mais je devais avouer qu’il se débrouillait plutôt bien au corps-à-corps, assez pour que je sois tout juste capable de me détourner ne serait-ce qu’un seul instant pour continuer de me coordonner avec mes ninkens. C’était après tout la clé de l’exercice de le garder sans cesse sur ses gardes afin de pouvoir éviter les coups à temps et grâce à cela nous gardions Notsuu-san constamment sur la défensive. Je devais toutefois lui donner, il gardait son pied et ne reculais à peine devant l’intensité de nos assauts. Certes, parfois il ne faisait qu’encaisser le coup au lieu de l’éviter, mais je voyais qu’il faisait des efforts et qu’il ne le faisait que lorsqu’il savait qu’il n’avait d’autres choix. Je n’en faisais cependant pas un grand plat, puisqu’au moins je voyais qu’il faisait l’effort en même temps de voir graduellement l’amélioration. L’important ce n’était pas qu’il l’aille parfaitement dès le début, mais qu’il y ait une croissance jusqu’à ce que cela soit devenu comme une seconde nature.

J’avais toutefois négligé un petit détail qui pourtant ferait toute la différence dans la suite de l’entraînement. Lorsque j’avais senti son odeur animale et avais déduit qu’il s’agissait d’un Gekei – qu’il veuille me le dire ou non – j’avais par le fait même déduit qu’il parvenait à garder le contrôle sur son totem. Après tout, de ce que j’avais pu en tirer de mes discussions avec Senwashi, les Gekei commençaient très tôt à maîtriser leur totem puisque ce dernier se révélait à un âge assez tôt. Ce que dans le cas de Notsuu-san, j’ignorais que ce dernier n’était pas aussi à l’aise avec sa forme animale que la plupart des Gekei, je ne l’apprendrais que plus tard. De ce fait, je ne vis pas les signes avant-coureurs du changement qu’allait subir mon élève du jour. Alors que mes ninkens et moi continuions l’exercice avec de plus en plus d’ardeur pour tirer le maximum de ses capacités, Aka s’élança vers le jeune homme et soudainement une queue apparut entre mon ninken et Notsuu-san, de sorte que ce fut elle qui se prit l’attaque destinée au jeune homme. Également, comme la queue l’avait pris de courts, il n’avait pas eu le temps d’ajuster son attaque et planta donc ses dents directement dans la queue elle-même. Ouch, je ne voulais même pas penser au mal que cela devait faire.

Cette transformation partielle était toutefois que le début puisqu’aussitôt qu’Aka fut accroché à Notsuu ce dernier lâcha un cri que ce soit de douleur ou de surprise et ses pupilles prirent une teinte ambrée alors que le restant de son corps se transformait pour prendre l’apparence d’un kangourou dont la fourrure grésillait de petits arcs électriques. Alors c’était cela son animal totem, pas étonnant qu’il ait été si longtemps un boxeur. Je n’aimais toutefois pas la lueur qui brillait dans ses yeux, cette lueur qu’il m’arrivait seulement de voir lorsque j’étais en plein cœur de la forêt, car dans ses yeux je pouvais voir toute l’impétuosité animale et même un peu de colère, sûrement à cause de l’accident avec Aka. Tranquillement, les pièces du puzzle commençaient à s’assembler et je vins finalement à la conclusion que j’avais devant moi un animal sauvage, autrement dit un Gekei qui n’arrivait pas à contrôler son totem. Comme pour prouver mon point, le jeune homme maintenant transformé balança sa queue et envoya Aka valsé vers moi. Se dirigeant beaucoup trop rapidement vers moi pour que je puisse tenter de l’éviter, je n’eus d’autres choix que de l’attraper lorsqu’il arriva à moi et à deux nous reculâmes de quelques pieds en glissant sur le sol de par la vitesse du lancer. Je redéposai lentement mon ninken au sol tandis que Seimori venait nous rejoindre, ayant senti que la situation changeait. Nous étions maintenant les trois contre cet animal qu’il ne fallait surtout pas sous-estimer. Ce dernier nous observa quelques secondes, inclinant la tête sur le côté comme s’il n’était pas certain de contre quoi il se retrouvait, puis l’instant d’après il utilisait ses jambes hyper développées pour s’élancer vers nous à toute vitesse. En même temps, je le vis commencer à pivoter et compris aussitôt qu’il comptait de nouveau utiliser sa queue. Mes ninkens le comprirent également puisque d’un bond sur le côté ils avaient réussis à se mettre hors de portée de Notsuu, mais malheureusement pour moi je n’avais pas les mêmes capacités que mes compagnons et ne pouvaient pas simplement bondir hors de danger.

Voyant le kangourou se rapprocher avec ce ralenti que seul celui qui ne peut rien faire pour changer les événements qui se défilaient devant ses yeux peut avoir, je tentai tout de même de réduire les dégâts en sautant dans les airs et me repliant sur moi-même. Non seulement je réduisais ma surface de contact avec la queue qui s’en venait, mais je réduirais également l’impact du choc quand je retomberais au sol. Cela ne voulait toutefois pas dire que j’allais simplement le laisser frapper comme une balle, en même temps je croisai autant mes avant-bras que mes tibias qui se retrouvaient maintenant les uns à côté des autres me donnant une bonne surface pour bloquer. Malgré toute la préparation que je m’étais fait, rien ne m’aurait préparé à un coup d’une telle puissance. Je me rappelai alors que les kangourous avaient les muscles presque autant développées dans la queue que dans leurs jambes ce qui leur permettait même de se tenir en reposant simplement sur celle-ci. Un détail que j’avais oublié et dont j’en payais les conséquences alors que j’étais propulsé un peu plus loin sur le terrain. Après quelques secondes dans les airs je retombai au sol et amortis le coup en roulant la chute sur mon omoplate puis le restant de mon dos. Dans le temps de le dire j’étais de nouveau sur pieds et observais Notsuu-san avec attention, question de ne pas me faire avoir de nouveau.

- Houlà, je crois que nous y sommes allés un peu trop fort, qu'est-ce que tu en penses Notsuu-san? Je lui posais des questions et cherchais à entrer en contact avec la partie de Notsuu qui était toujours là, car je savais qu’il était encore là. Que penses-tu si nous prenions une petite pause? Je crois que tu as assez bien travaillé pour mériter ça.

Mon but ici n’était pas de me battre contre Notsuu-san, mais bien de l’aider et je pouvais bien voir dans la situation dans laquelle nous étions poursuivre n’aiderait personne. J’étais là pour l’aider à ne pas tout le temps se manger des coups en pleines figures – un peu comme les boxeurs le faisaient – mais plutôt à esquiver l’attaque en trouvant le moment opportun. La plupart du temps, nous pouvions utiliser l’élan de notre adversaire à notre avantage et tout de suite y aller avec une contre-attaque. Toutefois, je n’avais pas l’impression que sous cette forme de kangourou mes instructions lui soient bien utiles. Plusieurs indices que j’avais relevés à travers mon court affrontement avec la forme animale de Notsuu me laissaient même croire qu’il y avait quelque chose de pas ordinaire, un truc différent des autres Gekei. Je ne pouvais pas m’avancer avec certitude, mais mon instinct me disait que je ne me trompais pas. La seule façon d'en avoir la certitude était si je prenais le temps d'en discuter avec lui, d'où la raison que je voulais faire une pause. Si je voulais l'aider du mieux que je pouvais, je devais également faire de mon mieux pour essayer de le comprendre. J'attendis donc que Notsuu reprenne contrôle de lui-même et quitte sa forme animale afin d'avoir une discussion avec lui, en espérant que mes paroles avaient été suffisantes pour le faire revenir à ses sens.

Pendant les secondes qui suivirent, j’eus l’impression que je pouvais entendre ma propre voix résonner à travers le terrain d’entraînement. Je n’étais pas encore certain si j’avais réellement réussi à me rendre jusqu’à Notsuu – dont je ne doutais pas un instant qu’il se retrouvait quelque part à l’intérieur de ce kangourou – mais juste au cas où cela prenne un certain décalage je me retins de faire le moindre mouvement brusque. Mes ninkens et moi venions d’être témoin de la rapidité et de la force que cet animal pouvait avoir et je n’avais pas nécessairement le goût de commencer un deuxième round. Pendant quelques secondes, rien ne se passa puis, aussi soudainement qu’il s’était transformé, le jeune homme repris sa forme humaine et tomba aussitôt à genoux. Toussant pendant quelques secondes, il prit de grandes respirations comme si le fait de faire appel à son totem lui était demandant. Je me rappelais néanmoins avoir vu Senwashi se transformer avec aise et sans la moindre séquelle à plusieurs reprises; que se passait-il avec Notsuu-san?

Mes narines trouvèrent alors une odeur que je ne sentais pas souvent et encore dans cet endroit : le regret. Devinant facilement qu’elle venait du Gekei, les rouages de mon cerveau travaillèrent quelques secondes avant de comprendre ce qui se passait réellement. Le fait que pas une seule fois il ait mentionné le fait qu’il faisait partie du clan Gekei, la soudaineté de sa transformation et la rage qui l’avait habitée, l’état dans lequel il se retrouvait suite à sa transformation et le regret qui émanait de lui parce qu’il n’est pas capable de garder contrôle sur son animal totem menait à l’unique conclusion qu’il n’avait jamais pris le temps d’entretenir ce côté de lui-même. Je ne pus alors m’empêcher de me demander pourquoi il gardait cette partie de lui enfouie à l’intérieur de lui, encore plus depuis l’arrivée de son clan à Konoha. Ce n’était toutefois pas le bon moment – et peut-être même pas la bonne personne – pour lui parler de ce sujet délicat aussi lui laissai-je le temps de se rétablir et de décider ce qu’il voulait faire.

Après quelques instants de silence, mon élève du jour se releva finalement sur ses pieds et trouva mon regard avant de s’excuser pour ce qui venait d’arriver. J’agitai la main pour lui signifier qu’il n’y avait là aucun problème, que j’avais déjà oublié l’incident, alors qu’il continuait en me disant qu’il voudrait que nous nous arrêtions là pour cette session. Selon ses dires, il avait compris où j’avais voulu en venir avec cette exercice et un mince sourire naquit sur mes lèvres alors que je me disais que même si ça n’avait pas été de la façon que je l’avais pensé, nous étions tout de même arrivé à destination.

- Tant que tu en ressortes avec quelque chose, le plaisir est pour moi!, dis-je avec un petit hochement de tête en guise de saluation.

Mon regard resta rivé sur le jeune homme alors qu’il quittait le terrain d’entraînement et j’arquai le sourcil lorsque je le vis activer la machine de ses copains. Maintenant qu’il avait tiré ce qu’il voulait de moi, comptait-il retourner avec cette machine? Mes craintes étaient heureusement mal fondées puisque je le vis continuer vers la sortie et au moment où je me rendais compte de ce qu’il voulait faire je vis la balle filer à une vitesse que je ne l’avais jamais encore vue. Comprenant qu’il s’agissait là sûrement de la vitesse maximale de la machine, je retins mon souffle tandis que la balle se dirigeait tout droit vers Notsuu-san, mais ne m’en rendis compte seulement que lorsqu’il évita au dernier moment le projectile et que j’expirai un soupir de soulagement. Sa prouesse venait de prouver ses dires et je le regardai disparaître au loin en me disant qu’il avait décidément pris la bonne direction; suffisait simplement qu’il ait quelqu’un pour le guider en cours de route.