~# PHASE 3 : Retrouver la Sagesse #~

L’esprit allégé, le Shinobi semblait bien plus confiant et remplit d’une prestance presque palpable. La puissance de l’interdit ainsi que celle des ténèbres sous le contrôle d’une seule et même personne. Quelle délectation. Quel sentiment de liberté. Tout cela envahissait le corps de l’homme chevauchant son bon vieux destrier fidèle et puissant, en direction de son village natal.

« Je ne peux pas rentrer encore, je me dois de m’assagir l’esprit pour ne pas perdre le contrôle. Qui plus est, il me faut revoir mon cher ami Samouraï, en m’informant sur la situation à Tetsu no Kuni et profiter d’un petit stage d’entrainement au Bushido ne me fera que du bien. »

* Es-tu certain ? La folie a toujours permit aux hommes de devenir plus puissant, n’est-ce pas ? Pourquoi t’en priver ? *

« Ta perversion ne marche pas sur moi, qui que tu sois, je ne suis pas si faible que tu le penses. »

Le voyage dura plusieurs jours, le temps d’arriver au village Seki, y séjourner quelques jours, se revigorer, se renseigner sur la situation et effectuer quelques séances d’entrainements auprès des jeunes Seki. Les anciens qui avaient vus un Fantôme partir, virent un Homme certes usé mais à la fois plus fort et de nouveau chaleureux. La perte de ses parents et de sa compagne ne semblait plus l’affecter, plus autant. Il y resta néanmoins plusieurs heures devant leurs tombes situées comme le désirait Hasaki, côte à côte, non loin du village.

Le chef de clan était de retour, mais pas pour longtemps. Son départ presque précipité eu lieu pour se rendre à Kumo où il revit une autre partie du clan bien plus active et une situation presque stable, ce qui le rassura, sauf un point, la disparition de son grand ami et camarade, le Godaime Seki Zennosuke depuis plusieurs jours déjà. Ses informateurs lui précisèrent qu’il avait prit une direction inhabituelle sans informer personne et que sa trace avait été perdue après Shimo. Une missive fut lancé immédiatement à l’intention des Anciens via l’un de ses oiseaux de chakra afin qu’une Stèle soit érigé en son nom et entretenu, placé sur la place centrale du village, traité comme un trésor Seki.

Une larme, en secret, coula de sa joue. Lui savait très bien ce que le destin lui avait réservé, surtout lorsqu’il apprit en parallèle l’évènement au Shukai. Jusqu’au bout, il se sera sacrifié pour le bien supérieur de Kumo et ses habitants. Aucune accusation directe envers Kaminari, ce qui semblait vouloir dire que son sacrifice a été fait dans le seul but d’effacer ses traces et de ne pas être capturé. Tu es aujourd’hui à mes côtés mais le monde des vivants, en tout cas, certains, se rappelleront de qui tu étais et ce que tu as fais. Hasaki remercia chaleureusement les membres du clan encore au village qui avait si bien couvert Zennosuke et lui-même durant tant de temps. Le monde des vivants et tes amis te feront vivre éternellement cher Godaime maintenant que tu es avec moi.

Le temps n’était pas à la lamentation, et le jeune chef de clan dû partir sans tarder vers le pays du fer afin d’y rencontrer son seul ami en vie et quelques autres Samouraï afin d’y suivre un entrainement rigoureux. Le voyage à cheval dura plusieurs jours le temps d’arriver à destination. Une fois sur place, c’est son ami qu’il retrouva le premier. Ce dernier fut heureux de le voir en si bonne forme et ils discutèrent des heures durant. Ils burent du Saké jusqu’au levé du soleil et dormirent toute la journée, un moyen solennel de fêter le départ vers l’autre monde d’un grand homme et précieux ami.

« Nous irons voir mon maitre pour qu'il t'enseigne, nous irons chez lui. Il sait que nous venons, mais je ne peux prédire sa réaction lorsqu'il te verra. »

« Je le sais bien. C'est d'ailleurs pour cela que j'ai demandé ton aide. Afin de devenir plus fort, je me suis rapproché un peut trop prêt du monde abyssal. »

« A trop vouloir porter ce fardeau que tu t'es imposé, tu vas finir par te tuer. »

« Nul besoin de te le redire, tu le sais mieux que quiconque. C'est la promesse que j'ai faite à mes parents et à Osore, ces personnes pourtant si proche de moi et que je n'ai pu sauver. »

« Je le sais, c'est pour cela que je suis là. »

« Je te remercie, mon ami. »

Deux jours plus tard, Shinsuke, le Samouraï amena son ami à un endroit où vivait son maitre, dans un village plus reclus des villes afin d’établir un lien plus profond avec la nature et suivre un enseignement rigoureux de la part de vrais sédentaire du pays du Fer. Le chef de clan n’avait plus sa fameuse épée si chère à son cœur et pourtant, il restait tout de même un pratiquant du Kenjutsu hors pair. Il attendait, assit en tailleur aux côtés de son fidèle ami, au sein d’une grande pièce où l’on recevait les invités et où l’on buvait le thé.

Enfin, au loin Rukia pouvait voir se dessiner à l'horizon les monts escarpés qui abritaient le palais de Bukeyashiki. Sur son visage la Katsuga sentait l'air se rafraîchir à cause de la nuit qui s'installait sur son pays natal, voilà des années qu'elle n'était pas rentrée à Testu et elle ressentait une grande joie à l'idée de retrouver son maître Masazane. Après quelques heures de grand galop qui mit le destrier de la Samouraï à rude épreuve, la jeune femme posait les pieds sur les dalles du sentir qui menait jusqu'aux portes de la demeure du Daimyô.

La raison de son retour était claire, le Conseil l'avait choisie pour effectuer la ronde de vérification des avants postes sur la côte Nord-ouest du pays. Ces dernières années, Rukia était souvent appelée pour des missions importantes et elle savait que cela profitait à sa réputation, les retrouvailles avec son mentor et père adoptif furent rapides, les natifs du Fer n'étaient pas du genre à faire dans l'eau de rose et après une bonne nuit de sommeil, la jeune femme se prépara à repartir.

Alors que la Katsuga accrochait sa cape de voyage autour de son cou à l'aide d'une broche en argent, Masazane la rattrapa à la dernière minute. Le vétéran souhaitait la suivre dans son périple, il voulait rendre visite à un ami vers le fin du mois et le trajet de retour de Rukia passait par le village où souhaitait se rendre Masazane.

C'est avec joie que la jeune femme accepta et se mit en route.

Pendant plusieurs semaines, Rukia sillonna la côte nord-ouest du pays, visitant chaque avant poste et effectuant les contrôles de sécurité comme l'inventaire des casernes, la vérification des infrastructures et du système d'alerte, envoyant régulièrement les rapports au palais. L'expédition de la Samouraï se passa sans accrocs et comme prévu, la Katsuga accompagna son mentor au village de sa connaissance.

Masazane guida Rukia jusqu'à une imposante maison au beau milieu d'un village perdu dans les plaines à l'ouest de Douyari, le vétéran annonça alors que cette demeure lui appartenait et que des serviteurs l'entretenaient pour lui. Rukia ne pouvait pas en croire ses yeux mais ce n'était pas non plus étonnant, son maître était un professeur reconnu et réputé dans la pays, sa fortune était considérable.

♦ Nous sommes ici pour que je puisse rencontrer un vieil ami qui fut aussi mon élève, il m'a dit qu'il avait quelqu'un à me présenter. - dit Masazane en traversant les couloirs de sa demeure, Rukia dans son sillage.

Après quelques minutes, Rukia entra dans une pièce chaleureuse et impressionnante, une salle de vie réchauffée par un foyer au centre de la pièce. La Samouraï observa alors les deux hommes présents, installés à côté du feu.

L'un semblait être un honorable Samouraï et était probablement l'ancien élève de son mentor, mais l'autre attira rapidement l'attention de la jeune femme. Une longue chevelure noire, une armure menaçante de la même couleur, il dégageait une aura assez remarquable.

Rukia emboîta le pas de son maître qui s'approcha des deux hommes avant de s'asseoir devant eux. La Katsuga préféra rester debout derrière lui, la main posée sur l'un des manches de ses katanas.

♦ Alors Shinsuke, c'est lui le Yokai ? - demanda Masazane d'une voix rauque en toisant Hasaki. - Pourquoi me l'avoir amené ?

~# PHASE 3 : Retrouver la Sagesse #~

Le début d’une épopée, d’un chapitre important pour le chef de clan. L’attente fut plutôt longue, mais l’un comme l’autre resta silencieux en l’attente du maitre des lieux. Le Seki attendait patiemment lorsqu’il entendit un petit contingent à l’extérieur de la demeure et vit arriver en tenue officielle Samouraï deux personnes. Un homme marqué par les combats et l’âge avancé, ainsi qu’une jeune femme, surement plus jeune que le chef de clan. Le Seki baissa sa tête ainsi qu’une partie du torse en direction du vieil homme en restant genoux au sol comme preuve d’un immense respect envers le Maitre de son ami. Le salut pour la jeune femme ne fut visible que par l’abaissement respectueux de la tête. Hasaki le savait, auprès des Samouraï le salut est extrêmement important, il décide même souvent la suite des évènements. Shinsuke le Samouraï salua également avec autant de respect les deux personnes.

« Sensei, je vous présente Seki Hasaki, chef du clan Seki. Il connait très bien notre culture et souhaite accomplir une retraite spirituelle en se familiarisant avec le Bushido. C’est un ancien Sabreur mais pour convictions personnelles, il a décidé de se retirer de cette voie. En tant que votre humble élève, je vous supplie de bien vouloir lui enseigner. »

Ces paroles furent prononcées avec de nombreuses courbettes en plein milieu de la phrase. Hasaki lui emboitait le pas, notamment lorsqu’il fut présenté officiellement. Ce que faisait Shinsuke était également très rare et beaucoup de personnes n’avaient vu tel évènement auparavant. Une des raisons premières fut que Tetsu est un pays très renfermé et n’ouvre ses frontières que pour le commerce, rarissime et ses contacts avec Kaminari tout aussi rarissime. Hasaki n’avait prononcé aucun mot depuis l’arrivée du vieil homme et de sa compagne plus jeune. Raison principale que n’étant pas au sein de sa culture et aucunement chez un ami proche, il ne se permettait pas de prononcer un traitre mot. Son esprit était d’ailleurs bien trop troublé avec les évènements récents qu’il ne pouvait pas s’exprimer correctement de toute façon.

A l'image de son mentor, Rukia observait le Seki d'un regard méfiant et inquisiteur. L'ancien élève de Masazane présenta alors son ami, un homme qui souhaiterait se soumettre aux préceptes du Bushido du nom de Seki Hasaki, surnommé Yokaï par le vétéran du Fer. Ce nom était familier à la jeune femme, durant son long séjour à Kumo elle avait beaucoup apprit sur l'histoire du village et le nom du Seki ne lui était pas inconnu bien qu'elle n'arrivait plus à se rappeler des informations qu'elle avait obtenu à son sujet.

La Katsuga resta alors silencieuse, préférant laisser son père adoptif s'occuper de ses invités, après tout elle n'avait rien à dire.

♦ Lui enseigner ? - grogna Masazane en esquissant un léger sourire. - J'aurais aimé te rendre ce service Shinsuke, malheureusement je ne suis plus en aussi bonne santé qu'à l'époque où je t'ai formé, les ravages du temps commencent à se faire sentir...

Le vieil homme serra les poings posés sur ses genoux, il regrettait l'époque où il était un fier samouraï parcourant les champs de bataille et semant la mort chez les ennemis du Daimyô. Masazane était un soldat reconnu dans les terres du Fer, et c'est aussi lui qui avait formé quelques uns des meilleurs Samouraï que Tetsu ait connu.

♦ Pour ce shinobi vient ici plutôt que de rentrer chez lui ? Il y a aussi des Samouraïs à Kumo. - demanda le vétéran avant de tourner son regard vers l'homme à la crinière noire. - Pourquoi as-tu abandonné la voie de Sabreur, qui est un art de combat honorable et qui rappelle celui des hommes du Fer ?

Rukia resta stoïque, écoutant les sages paroles de son maître qui attisèrent sa curiosité, il avait posé les bonnes questions et la jeune femme attendait les réponses du Seki avec impatience. Masazane considérait ses élèves comme ses fils, si Hasaki s'en montrait digne, le vétéran allait trouver une solution pour exaucer les souhaits de Shinsuke.

~# PHASE 3 : Retrouver la Sagesse #~

Cela n’étonna pas plus que cela le Seki et son compagnon de voyage lorsque le vieil homme vint s’interroger sur les motivations du Yokai et de ses choix passés. Le Seki sembla réfléchir afin de prononcer les bonnes paroles.

« Masazane-Sama, si je puis me permettre, Shinsuke ici présent est un ami fidèle et un pratiquant du Sabre comme jamais j’en ai rencontré. Il m’a souvent comté ses entrainements passés à Tetsu no Kuni ainsi que ses batailles. Je me devais, par respect pour l’art du Bushido venir à la source même de son apprentissage. Il n’y a nul endroit plus adéquat que celui-ci pour effectuer la quête que je suis venu accomplir. »

Un rapide laps de temps afin de respirer longuement avant d’entreprendre une autre prise de parole toujours en regardant dans les yeux le vieil homme, se tenant droit tel un pilier.

« Sachez, Masazane-Sama, que je n’ai pas quitté la voie du Sabreur par guetté de cœur. Il c’est avéré qu’après plusieurs années, j’ai perdu tout lien avec mon épée. Tel est le fardeau d’un Sabreur. Contrairement à un Samouraï qui choisit quand pratiquer la voie du Sabre et quand s’arrêter, un Sabreur est lié à son épée et à son âme, c’est elle qui choisit son possesseur et je lui ai fais porté un trop lourd fardeau. Pour être honnête avec vous, honorable maitre, mon surnom m’a été imposé à cause de plusieurs évènements du passé. Mon esprit et mon âme sont à part égale proche de la rupture. Je ne puis présentement retourner parmi les miens ainsi. Je ne saurais leur être d’une quelconque utilité. »

Enfin la conclusion, la réelle motivation du Shinobi de Kumo. La raison véritable pour laquelle il se trouve en face de cet homme et de cette jeune femme, baissant une fois de plus la tête et une partie du corps, suppliant ce vieil homme.

« Si je suis ici, c’est pour quérir votre aide, honorable Masazane. Mon clan compte sur moi et j’ai promis sur la tombe de mes proches que je saurais être là pour le clan Seki. S’il vous plait. »

Autant de détermination que de tourmente, voici le réel état d’esprit d’un Shinobi perdu. Ayant apprit il y a peut l’art de la Nécromancie, il a préféré mettre en arrêt son apprentissage avant de finir par tomber réellement dans une profonde folie et devenir un être qu’il a toujours souhaité ne pas être. Pour Osore, son père et sa mère, il a choisit de quémander l’aide d’un peuple aussi puissant que sage d’esprit. Hasaki resta donc en position tête vers le sol attendant patiemment la moindre réaction du vieil homme. Ce qui était sur, c’est que l’homme surnommé Yokai venait de s’exprimer avec le plus profond de son être.

Le Samouraï resta impassible quelques longues secondes.

♦ Il est assez surprenant de voir un homme avec ta réputation s'incliner devant d'autres guerriers... - souffla le vétéran. - Tu dois être sincère mais aussi vraiment désespéré...

Soit ! - s'exclama Masazane en se relevant.

Le vieux samouraï alla récupérer dans un placard une étrange relique enveloppée dans une étoffe pourpre, une fois l'objet en main il retourna s'asseoir devant ses invités alors qu'un sourire discret se dessinait sur le visage de Rukia.

♦ J'accepte ta requête Seki Hasaki. - déclara solennellement le vieil homme. - Mais je suis quand même trop vieux pour t'aider, c'est pourquoi c'est ma fille qui va te guider sur la voie du Bushido.

Un verdict qui effaça le sourire lisible sur les lèvres de la jeune femme, pourtant elle resta silencieuse et attendit la fin des paroles de son mentor.

♦ Elle saura s'y prendre, elle connait mes méthodes d'entraînement et les a vécu plus durement que mes autres élèves. Rukia ? - demanda Masazane.

La Katsuga posa un genou à terre, la tête baissée en signe de respect.

♦ Tu vas entraîner cet homme et l'initier aux préceptes du Bushido. - dit le vétéran en tendant l'emballage mystérieux à sa fille.

♦ Bien. - se contenta de répondre la Samouraï en attrapant la chose dont la forme sous le tissu laissait deviner qu'il s'agissait d'une épée.

Toujours sans un mot, la jeune femme se retira, attendant alors le Seki dans le jardin derrière la demeure du vétéran.

♦ Hasaki, tu vivras ici le temps de ton... initiation. Tu devras te soumettre aux règles et suivre les consignes dictées par Rukia et ce en toutes circonstances. Elle saura te guider, fais moi confiance. Maintenant tu peux retirer tes vêtements et les donner un serviteur qui les rangera dans ta chambre après les avoir lavés et rejoins Rukia à l'extérieur dans le plus simple appareil. Ne t’inquiète pas ton armure sera traitée avec respect et sera placée sur un mannequin de bois.

Aussitôt un servant du vétéran s'approcha du Yokaï attendant alors qu'il s'exécute. La nuit commençait à tomber et elle était accompagnée par un violent blizzard, le borgne afficha un sourire légèrement moqueur.

♦ Tu peux garder tes sous-vêtements... Bonne chance.

~# PHASE 3 : Retrouver la Sagesse #~

Le Yokai releva la tête lorsque le maitre des lieux lui adressa la parole. Il attendit la fin de ses explications et jeta un œil rapide sur la jeune femme qui venait de s’éclipser vers l’arrière de la demeure du vieil homme. C’est ce qu’il fallait à notre homme de guerre. Il devait revenir en homme fort et non en homme faible. Trop de personnes comptés sur lui et il avait trop de choses à faire à son retour. Il devait revenir en homme fort.

« Bien, cela sera fait selon votre désir, Masazane-sama. Sachez que je vous fais confiance. »

Un geste à la fois amical et presque fraternel, celui de déposer la main sur une épaule d’un camarade avant d’ajouter quelques mots. C’était bien Shinsuke qui se trouvait toujours à côté du Seki.

« Je vais te laisser te changer, mon ami, et je te souhaite bon courage. Je ne serais pas bien loin. Je vous remercie, mon maître, infiniment. Puis-je aller dans ma chambre ? Je ne pense pas être tout à fait remit des derniers jours. »

Bien entendu. Ils avaient chevauchés des heures durant et n’avaient dormis que peu ces derniers jours afin d’arriver au plus vite à la demeure de l’homme. Cela devait donner quelques indices sur l’état physique du Seki qui s’apprêtait pourtant à débuter un entrainement bien plus dur que ceux qu’il avait connu à son village ou même à Kumo. D’ailleurs, la plupart de ses entrainements de guerriers furent exécutés en solitaire afin de dépasser ceux de son propre clan. C’est une des raisons majeures pour lesquelles il était allé voir ailleurs. Il s’exécuta donc, se levant doucement, il se déshabilla, confiant ses affaires à qui de droit. Ce fut en premier son armure de cuir qui fut défaite, vint ensuite le reste de ses vêtements en tissu. Cependant, il garda son caleçon comme notifié par le maître, mais cela n’était qu’un signe de respect envers la jeune femme qui allait lui enseigner le Bushido. Il se dirigea donc vers l’arrière de la demeure sentant la forte fraîcheur des montagnes qui descendait et commença à rentrer par les pores de la peau du Seki.

« Je suis à vous, Rukia-Sama. »

Se tenant droit malgré le froid qui commençait à tirailler le corps de l’homme que l’on surnomme le Yokai mais qui ressemblait de plus en plus à un simple être humain en apparence, tout du moins.

Rukia resta immobile dans le froid, le visage impassible en attendant l'homme qu'elle allait devoir "entraîner" même si elle préférait le terme initier. La Samouraï n'agissait pas avec joie mais elle se devait d'obéir à un ordre direct de son mentor et de surcroît père adoptif. Debout dans le blizzard elle attendait, ses cheveux remuant sous les puissantes rafales glacées qui frappaient la cours de l'imposante demeure de Masazane.

Après quelques minutes elle vît le Yokaï arriver, habillé uniquement de ses sous-vêtements, d'un œil vif la Katsuga observa les nombreuses cicatrices qui apparaissaient sur le corps du Seki, preuve qu'il était un guerrier des plus aguerris, devoir se plier aux préceptes du Bushido n'allait pas être facile pour lui, la maîtrise de soi et l'harmonie entre le corps et l'esprit est un stade difficile à atteindre pour une personne ayant déjà vécu de nombreuses aventures plus ou moins agréables, malheureusement la vie d'un shinobi était loin d'être joyeuse.

La jeune femme laissa Hasaki approcher, il s'annonça disposé à commencer. Rukia leva alors les bras, tenant à l'horizontale l'objet emballé dans le tissu rouge, d'un geste soigneux elle retira le linceul pourpre et laissa apparaître une lame très étrange, la lame était extrêmement fine et transparente à la limite de l'invisible, l’œil entraîné du shinobi pouvait facilement reconnaître que l'acier était remplacé par du verre mis à part le manche.

♦ Très bien gaijin. - dit fermement la Samouraï en posant son regard inquisiteur sur le Seki. - Les vertus du Bushido sont strictes et intransgressables, la vie des Samouraïs et leurs actes sont régis par ces valeurs, si tu veux suivre la voie du Fer, tu devras te plier à ces règles... Droiture, Courage, Bienveillance, Respect, Sincérité, Honneur et Loyauté. - déclarait Rukia qui devait hausser la voix pour se faire entendre à travers la tempête.

La Samouraï s'approcha alors un peu plus en tendant l'arme qu'elle avait dans la main.

♦ Tu prétends être un bretteur alors prouve le moi, car à coté de ces septs préceptes, il y aussi des valeurs importantes, la persévérance et la maîtrise de son corps par exemple. Le blizzard est une plaie qui frappe notre nation depuis toujours, mais nous en avons fait une force et aussi une source d'entraînement, cette lame est fragile, très fragile. Le but de cette épreuve est que tu dois la briser... En frappant les flocons de neige.

En effet, si l'arme était heurtée à de nombreuses reprises, elle finissait par se briser, il avait fallut plusieurs heures à Rukia pour parvenir à casser la sienne, la difficulté résidait dans la vitesse des flocons et le froid qui mordait le corps de l'initié.

♦ Mais attention, si tu manies l'épée de verre trop brutalement, elle se brisera à la base et tu devras recommencer.

D'un geste de la tête, la Katsuga désigna un coffre ouvert placé contre le mur, on pouvait y voir de nombreux objets emballés dans le même tissu que l'arme actuelle du Seki.