La nuit commençait à envelopper le paysage de son linceul de pénombre. Bientôt les habitants du village seraient plongés dans leurs songes profonds alors que les shinobis en faction se relaieraient pour monter la garde. Dans le seul but de veiller sur le sommeil des civils reposant leurs espoirs en ces hommes et ces femmes ayant jurés de servir leur patrie. Du haut du palais du Mizukage, le Rokudaime observait cette scène quotidienne. Un rêve longtemps caressé qui s’étalait sous ses yeux sous la forme de bâtisses, commerces et bâtiments administratifs. Les rues de Kiri étaient épargnées par la brume en cette soirée. La Lune jetait sa lumière blafarde sur les environs.

Michiki releva le regard pour fixer l’astre lunaire. Son image formait un reflet parfait sur le verre de ses lunettes. Les cratères de cette dernière témoignaient des intempéries du temps depuis sa formation. Une contrée inexplorée et inaccessible. La promesse d’une pérennité éternelle. C’était aujourd’hui son rêve pour la Brume reconstruite. Seulement elle n’avait pas l’avantage de s’élever à plusieurs millions de kilomètres au-dessus du sol. C’était une pure folie et impossible à réaliser. Un sourire naquit alors qu’une pensée traversa le fil de ses pensées « N’est pas pour cela que Kiri existe ? Défier l’impossible ? ». Mais il fallait se faire une raison. Installer la cité à de telles hauteurs avec pour seul entourage le vide n’était pas réalisable. En revanche…

Des mouvements furent captés par ses sens développés. Il avait alors quitté l’accoudement de la rambarde pour se tenir droit comme un piquet face à la barrière. Il fit quelques pas en avant et rejoignit l’accès venant de l’intérieur même du palais. D’un geste vif il fit remonter ses lunettes sur l’arrête de son nez. Au même moment, un froissement d’étoffe fut précédé d’un rapide déplacement en sa direction. La silhouette s’arrêta net face à lui et la voix dépassa la capuche rabattue sur les longs cheveux :

- Le message est passé…

D’un signe de tête, Michiki invita la jeune femme à laisser la place aux potentiels invités qui s’apprêteraient à débarquer. Il ne lui restait plus qu’à attendre. Il s’éloigna pour finalement rejoindre son point de départ initial où il s’assit pour patienter. Lorsqu’il perçut de nouvelles présences il se redressa, scrutant les environs. Sa dernière volonté d’amener Kiri à être paré à toute éventualité l’avait poussé à prendre de son temps dans le but de former ses troupes. Il aurait cependant besoin de gens de confiance pour qu’ils puissent à leur tour perpétuer cet enseignement. A plusieurs endroits dans la cité avait été glissé des messages à l’attention de shinobis désireux de se perfectionner. Au péril de leur vie. Le Shinda n’avait jamais eu véritablement l’occasion de pleinement entraîné des personnes. Une équipe lui avait été attribuée du temps de l’ancienne Kiri mais il n’avait pas eu l’occasion de réellement s’en occuper. Malgré l’importance de sa fonction, il mettait un point d’honneur à la militarisation de ces hommes et cela passerait par l’apprentissage. S’il le dispensait lui-même, il aurait au moins la possibilité d’insuffler sa volonté et l’esprit qu’il souhaitait inculquer à chaque soldat. Lorsque la première silhouette se confirma, il entama alors son discours.

- Mes hommages et bienvenue. Je préfère vous prévenir tout de suite que la motivation sera votre première arme ici. Les indécis et simples curieux n’auront pas leur place dans cet entretien. Le but est simple, je souhaite former une équipe pour former des shinobis que je saurais conforme à mes attentes au sein de Kiri. Le but étant de vous amener au maximum de votre potentiel avant de le dépasser pour faire de vous des soldats surentraînés capables d’offrir à la Brume sa gloire d’antan. Je vais vous demander d’avancer d’un pas et de vous présenter dans un premier temps.

-Zametsu. Oh bien-sûr, la présence d'un personnage aussi prestigieux ne le laissait pas indifférent, loin de là, mais l'envie de se démarquer de tous ces shinobis dotés de toute une ribambelle de noms et de distinctions et la nervosité qui le hantait lui firent se résoudre à ne prononcer que son seul prénom. Pour ce qui est des formules de respect... *Bah voilà j'ai zappé*

La nuit était tombée mais il était encore bien trop tôt pour dormir surtout pour elle qui n’avait pas du tout sommeil. Elle, était Natsumi Mairu, une jeune femme qui avait décidé de suivre Shinda Michiki pour une raison aussi absurde qui était l’amour. Elle-même se trouvait fort ridicule de vouloir se mettre sous les ordres d’un kage pour un motif aussi risible alors qu’elle s’était résolue de ne plus servir aucun village caché mais son choix avait été fait. Elle avait choisi de suivre l'homme dont elle était éprise au lieu de continuer à errer sans but.

Les sentiments n'avaient pas leur place dans le monde impitoyable des shinobi mais bien que Mairu avait pleinement conscience de cette vérité plus que fondée, elle doutait fort de sa capacité à pouvoir étouffer ce qu'elle ressentait pour Michiki. Après tout, si elle se trouvait ici, à Kirigakure no Satô, c’était parce qu’elle éprouvait quelque chose pour le Rokudaime Mizukage, autrement elle serait en train de mener une vie de vagabonde loin de Mizu no kuni à l’heure actuelle.

N’arrivant à se concentrer sur l’ouvrage des plantes médicinales qu’elle était en train de parcourir, la Natsumi referma le livre avant de se lever. Gouik, son sanglier, ne tarda pas à la suivre alors que Iyan, son panda nain – une espèce bien singulière ayant appartenu autrefois à une Dôbutsu - sauta de sa tête sur le dos de son camarade animal. Le drôle de trio longea ensuite un long couloir pour atteindre la cuisine où la jeune femme prépara une infusion. Après avoir descendu l’entière contenue de sa tasse, la binoclarde aux prunelles sanguines entreprit une petite promenade nocturne au sein même du palais. Elle était tentée par une petite escapade sous le clair de lune mais elle n’avait pas envie d'avoir de problème. Elle venait tout juste d’arriver dans le village alors seules quelques personnes connaissaient son identité, enfin plutôt la raison de sa présence ici pour qu'on ne la prenne pas pour une ennemie : une samouraï au service du Rokudaime Mizukage, rien de plus, rien de moins.

Ses pas finirent par mener la jeune femme auprès de l’endroit où le Mizukage avait décidé d’organiser une réunion nocturne. Chose dont il l’avait tenu au courant mais pour une raison qu'elle ignorait, elle n’y avait pas été conviée. Se disant qu’il y avait surement une bonne raison à cette décision, Mairu s’était abstenu de poser la question au Shinda.

Non pas par curiosité mais plutôt parce qu’elle ne savait pas quoi faire, les bras croisés sous son opulente poitrine, la samouraï finit par s’adosser contre le mur derrière lequel le rassemblement avait déjà commencé. De sa position, la Natsumi parvenait à capter sans mal tout ce qui se disait de l’autre côté.

Le regard de la jeune femme finit par se river vers le sol mais sa tête se redressa alors que son suidé cavalait dans la pièce tout en grognant, Iyan sur son groin. Ce dernier, qui était bien plus intelligent que sa monture, faisait avancer cette dernière tel un âne avec une carotte grâce à un biscuit que le petit animal noir et blanc avait ramassé dans la cuisine. Il le tendait devant le museau du stupide sanglier qui avançait à toute vitesse sans savoir que jamais il ne réussira à gober la nourriture tenue par son propre cavalier. Le benêt de suidé couina de plus en plus fort, tout en faisant des vas et viens incessants faisant grincer le sol. Des bruits que la Natsumi – qui ne supportait guère les vacarmes - avait de plus en plus du mal à supporter. Des plis d’exaspération finirent par se former sur son front.

- Cessez votre idiotie ou je vous découpe en rondelles !!! Finit par crier la Natsumi, une lueur de colère dansant dans son regard sanguin.

Malgré la menace, la samouraï avait gardé les bras croisés. Signe qu'elle n'était pas sérieuse bien qu'elle était réellement irritée car autrement, elle aurait fermé une main sur la poignée de l'un des sabres qui formaient son daisho. Équipement qui la quittait rarement.

En fin comédien, Iyan fit le mort - comme il savait si bien le faire - en tombant raide sur le sol comme s'il venait de succomber à un infarctus du myocarde alors que Gouik, ignorant totalement l’avertissement de sa maîtresse, engloutit le biscuit que son ami la bête avait lâché prise dans sa comédie.

La Natsumi mit quelques secondes avant de réaliser qu’elle et ses bêtes avaient peut-être dérangé la réunion si importante de l’autre côté ...

Michiki observa son public hétéroclite. Son regard alla à chacun des protagonistes qui s’étaient plié chacun leur tour à la seule consigne qu’il avait donné pour l’instant. Son examen approfondi des dossiers des recrues novices lui permirent de ne pas être trop perdu. Il les découvrait en personne même s’il avait déjà arpenté personnellement leurs dossiers. Un Suzurane dont le ton familier ne semblait pas empêcher une certaine forme de respect dans sa manière de qualifier le Shinda. Un Mamoru un peu turbulent qui se fit rattraper par les gardes de l’entrée du palais. Ils opérèrent leur tâche. Le Rokudaime avait eu beau prévenir que le Palais serait l’hôte de certains invités ce soir, ils avaient gardé le réflexe d’intervenir. Il ne pouvait leur en vouloir. Et ça permettrait au moins au manipulateur d’esprits de calmer ses ardeurs malgré ses yeux qui ne quittait pas le nécromancien. Un plus discret vint accueillir la joyeuse troupe suite à cela. Un Sabreur que le Shinda avait remarqué en toute logique.

Trois jeunes Genins prêt à se risquer à suivre les enseignements du Fossoyeur. Leur volonté faisait plaisir à voir. Mais elle faisait également rire. Seraient-ils toujours aussi motivés suite à des séances avec lui ? Il avait désormais un village à sa charge et il serait plus implacable que lorsqu’on lui avait confié officieusement la gestion du Misuto suite à la disparition de Pô. Le Michiki de l’époque n’aurait rien à voir avec celui de maintenant. Au-delà de ses capacités ayant considérablement évoluées, il n’avait pas la même fonction et pas les mêmes objectifs. Là où un autre devait se charger de l’avenir du village, il était aujourd’hui cet « autre ». Il n’avait plus une entité à qui il devait allégeance ou à qui il devait rendre compte. Enfin à une exception près…

Chassant le Kamui de ses pensées, il s’approcha un peu plus de ses recrues qu’il scruta une fois de plus avant d’adresser un signe de tête aux gardes toujours en attente de ses directives quant à l’élément perturbateur ayant fait irruption. Ils le saluèrent respectueusement avant de se retirer, laissant le soin au Mamoru de se relever. Michiki s’assura d’avoir capté son regard avant de prendre la parole :

- Ils étaient cléments là encore car ils étaient prévenus qu’il y aurait du monde qui viendrait ce soir. N’espère même pas franchir la porte la prochaine fois. Sinon j’aurais une recrue que je qualifierais de « parfaite » juste sous ma fenêtre.

L’idée de voir un village décimé sous son contrôle était certes une idée tentante mais irréalisable. Il ne perdait pas de vue sa vision élitiste et parfaite qu’il souhaitait pour sa cité mais il essayerait lui aussi de se rapprocher de la perfection. L’impossible serait à éluder au maximum. Y compris sa maîtrise personnelle en matière de contrôle des défunts qui n’était pas encore assez poussée à son goût. Il ne devait plus subsister énormément de nécromanciens puissants mais il ne s’arrêterait pas pour autant de rechercher son propre perfectionnement. C’était un état d’esprit qui l’avait mené loin et qu’il tenait à inculquer à ces jeunes gens placés sous sa tutelle.

- Je suis ravi de voir que l’annonce ne vous aura pas effrayé pour autant. J’éviterais de vous faire l’affront de me présenter et j’en viendrais aux faits par conséquent. Si je tiens à prendre du temps pour me charger de former personnellement des Genins, ce n’est pas pour voir cet investissement se perdre avec le temps. La moindre irrégularité de votre part et vous retournez sur les bancs de l’école ou vous serez condamné à accomplir des missions sauvetages de chat pendant un bon bout de temps. Kiri a suffisamment à accomplir et si l’un de vous m’empêche également d’avancer, c’est la porte. Ma vision d’une équipe est une progression générale. Pas un simple professeur dispensant des enseignements bidons. Vous m’aidez à développer le village, je vous aide à développer vos capacités et à progresser. Un service d’échanges simple à comprendre, non ?

Il allait enchaîner lorsqu’une voix vint perturber l’audience. Familière aux oreilles du Shinda, il ignorait si les recrues la connaissaient également. Mais ils l’avaient distinctement entendu à coup sûr. La Natsumi semblait être réveillée plutôt que dans ses appartements. Il semblait également qu’elle était énervée après quelqu’un. Ou quelque chose. Ses deux bestioles qu’elle trimbalait un peu n’importe où sûrement. Michiki allait laisser échapper un soupir d’exaspération lorsque son esprit retors y vit une autre utilité. Un sourire aurait pu lui venir également. Il avait pivoté légèrement la tête dans la direction du bruit, un peu en contrebas. Il en revint alors à ses interlocuteurs qu’il gratifia d’une moue témoignant de son incompréhension :

- Une personne étrangère profère des menaces à voix haute à proximité du palais de votre supérieur et vous restez tous là sans broncher ? Allez donc arrêter cet intrus et capturez le.

Ce serait là un test idéal pour les Genins et également un bon moyen pour la kunoichi de s’exercer un peu. Michiki avait eu vent de ses mésaventures mais il savait qu’elle avait encore énormément à apprendre et à exploiter. Autant que les deux partis y trouvent leur compte. Les recrues avaient là une épreuve parfaite pour prouver leur valeur. Ils avaient à peine eu le temps de décoller que Michiki dispensa une dernière consigne sur laquelle il insista avec un regard froid :

- Vivant, précisa-t-il.

Son ouïe à l'affut permit à la Natsumi d'entendre que le Mizukage avait décidé d'envoyer tous les shinobi présents la capturer.

Était-ce une façon de la punir de les avoir épié ou bien là n'était qu'un simple test ? La samouraï ne perdit pas de temps d'élucider la question. Aussitôt la chasse ordonnée, elle s'était précipitée le long du couloir, délaissant ses deux compagnons à quatre pattes. Même Gouik ne put réagir à temps pour la suivre. Lorsque le sanglier redressa la tête du sol qu'il léchait des miettes qui y trainaient, sa maîtresse n'était plus là. La bête lâcha alors des grognements de questionnement mais la Natsumi était déjà trop loin pour l'entendre. La jeune femme aurait aimé pouvoir rassurer son animal en lui faisant comprendre qu'elle allait revenir mais elle ne tenait pas à perdre l'avance qu'elle avait sur ses poursuivants.

Tout en évoluant à toute vitesse, Mairu avait l'impression d'être redevenue cette marionnette qui dansait sous le contrôle d'un kage. Chose qu'elle avait décidé de ne plus redevenir mais au final ses sentiments l'avaient poussé de nouveau à servir un village caché. Une faiblesse qu'elle reconnaissait pleinement et bien qu'elle ne regrettait pas son choix, elle s'en voulait un tantinet de ne pas avoir été capable de suivre la voie de la raison. Par défaillance, elle avait cédé au murmure de son cœur au lieu d'écouter cet avertissement intérieur qui lui avait dicté de rester loin du Shinda. Si seulement son cœur avait gardé son herméticité d'antan, elle ne serait pas en ce moment en train de courir en pleine nuit sur les toits des maisons suite à la décision d'un autre.

Se disant que ce n'était pas le moment de penser à autre chose, la Natsumi chassa les pensées importunes de son esprit. Tout en poursuivant son avancée rapide, elle se mit en quête d'un endroit où se cacher. Pour la samouraï c'était la meilleure chose à faire. Elle ne savait pas combien étaient ses poursuivants mais elle supposa que leur nombre devait s'élever à plus de deux et, connaissance ses limites, même s'ils n'étaient que deux genin, elle doutait de pouvoir les tenir tête. D'autant plus qu'elle ne désirait pas les affronter. Le Mizukage désirait certainement voir de quoi elle était capable en combat, seulement elle n'avait aucune envie de céder à de la violence gratuite juste pour le satisfaire et ce, bien qu'elle avait décidé de le servir par amour. Elle était certes amoureuse mais aucunement soumise.

La Natsumi fut attirée par un endroit d'où s'élevait du brouhaha vers lequel elle se dirigea sans perdre de temps. Elle finit par atterrir discrètement dans une ruelle avant de rejoindre une rue adjacente très animée. Celle-ci était bordée des tavernes et autres établissements ouverts la nuit. Adoptant un air tout à fait naturel, la samouraï se fondit dans la masse puis pénétra dans l'une de ces institutions nocturnes où trainaient des nombreux autres shinobi. Ce qui devrait brouiller sa présence.

Tranquillement, la jeune femme s'installa à une table bien discrète, lui offrant la vue vers l'entrée. Elle commanda ensuite à boire.

Aussitôt, attirés certainement par ses attributs féminins soigneusement mis en valeur par son accoutrement, deux hommes vinrent l'aborder. Avec le sourire, la samouraï les accueillit malgré son envie de les envoyer paître. Au lieu de les congédier, Mairu fit semblant de s'intéresser aux deux hommes qui prirent place à ses côtés pour lui taper la causette. À cet instant, la Natsumi n'était qu'une simple cliente qui bavardait avec deux autres clients. Ses poursuivants douteraient-ils de quelque chose ? Et puis, savaient-ils seulement à quoi elle ressemblait ? …

[PS : Changement d'ordre de poster autorisé par le Mizukage ]

Spoiler:

-Pars devant, je te rejoins.

-Tu sais ce qu'il y a de plus dangereux chez un animal mon cher Samarashio ? Dit-il un sourire aux lèvres alors qu'il libérait son sabre des bandes qui le couvraient laissant apparaître un amoncellement de dents anarchique et assez menaçant pour faire comprendre à son public que le seul vrai prédateur de la pièce était de sortie. La peur et la blessure... Il mira le sanglier prit d'un sentiment inconfortable. Nous en avons un, tu le sens aussi ? Haha ! Mais un animal qui a peur, ce n'est pas ce qu'il nous faut, n'est-ce pas mon bon ami ? Samarashio jubilait, les sécrétion de sel se firent de plus en plus odorantes, de nouvelles dents poussaient; l'esprit du sabreur du lutter contre l'intrusion de son sabre en son sein afin de ne surtout pas laisser libre court aux pulsions meurtrières du prédateur. Noooon, nous nous avons besoin d'un animal.... Samarashio décrivit un puissant moulinet. Les dents vinrent déchirer la chair du sanglier laissant le loisir à son sang de s'échapper un peu partout. La pauvre bête gémissait d'une voix insupportable que l'on connait à son espèce, le sabreur, agacé par ces jérémiades porcines, abattu de nouveau son sabre sur l'animal. Blessé, hahaha.

-Ta gueule ! Un coup de pied. Ta gueule ! Un autre coup de pied. MAIS TA GUEULE !! Un kunai au poing, Zamtsu entama les muscles commandant aux pattes du porc afin que le mouvement leur soit impossible, ce après quoi il entreprit de l'attacher et de continuer sa route.

HRP:

Hrp:

La chasse était lancée sous l’œil du Prédateur ayant lancé la meute sur l’infortunée proie. Cette dernière risquait de lui en vouloir et il se prendrait certainement un savon. Mais le jeu en valait la chandelle et cela pouvait s’annoncer amusant. Alors que chacun des invités s’était éclipsé de manière différente, la silhouette encapuchonnée ayant intervenue plus tôt auprès de son invocateur refit son apparition, sortant de l’ombre où il l’avait laissé le temps de son discours. Etant maintenant seul sur son toit, il se plairait à cette compagnie originale malgré les tensions subsistant entre les deux êtres.

- Vous êtes vraiment un village de tarés…soupira-t-elle.

- Peut-être. Mais c’est ce qui fait tout notre charme, ironisa le nécromancien.

Un simple son témoignant de tout le dégoût qu’il lui inspirait, la jeune fille mit un moment avant de mettre des mots sur ses sentiments.

- T’es pas mieux que ton maître. Il aura bien élevé son chien ça c'est sûr.

Ne répondant pas à cette futile provocation, Michiki ouvrait ses sens pour analyser la situation et repérer tout ce beau monde. Il perçut à son grand étonnement une trace furtive qui s’était éloigné et suivait de près ses jeunes protégés. Il parvint néanmoins à capter la nature de cette signature qu’il connaissait déjà. Un léger sourire en songeant au Sairyo alors qu’un nouveau soupir lui parvenait depuis le dessous de la capuche non loin de lui :

- En voilà un aussi frappé que toi. S’en prendre à des animaux je te jure… Pays de gogoles.

Cette fois, la remarque arracha une vive réaction au Shinda qui se précipita aux côtés du cadavre animé près de la ballustrade. En contrebas, il distingua Zametsu en train de tirer une épaisse carcasse faisant un boucan d’enfer. Il s’agissait de la « monture » de la Natsumi. S’il y avait bien un être sur terre que l’ancienne kunoichi aimait du plus profond de son cœur, mise à part lui, c’était cet animal qu’elle emmenait partout avec elle. Il était dans un piteux état et la lame sortie du sabreur suffisait à comprendre qu’il avait délibérément massacrer la bête. Quelle folie. En un rien de temps, la jeune fille sous Edo Tenseï laissa sa place à un homme plus âgé et plus amical envers le Fossoyeur :

- Quelle belle nuit Mich…

- Pas le temps Hojo je vais avoir grandement besoin de toi là.

Les deux hommes arrivèrent au sol en quelques secondes suite à un bond prodigieux. Ils se réceptionnèrent sans trop de mal grâce à leurs prouesses de shinobis. La course continua dans la rue où se déversait une traînée sanguinolente, trace du sanglier blessé. Heureusement ils pouvaient le suivre assez facilement grâce à cet élément. Ils arrivèrent au niveau d’une rue bordée de part et d’autres d’établissements nocturnes et Zametsu se tenait près de l’un d’eux avec son trophée proche de lui. En un instant, Michiki fut sur lui, placé face à lui et le regardant de toute sa hauteur. malgré son grade et son niveau, le jeune homme pouvait maintenant lire une expression peu souvent témoignée sur le faciès froid du nécromancien : la peur. D’une voix tout à fait sérieuse et précipitée, le Shinda lui tint ce langage :

- Même si je le voulais ardemment, je serais incapable de te faire subir la douleur et toute la violence que dégagera cette femme lorsqu’elle réalisera que tu as presque mis à mort sa bestiole.

Sans même lui demander son avis, le Yakushi avait intercepté la bête et commençait à lui prodiguer quelques premiers soins. Avant même que le bretteur ne proteste, Michiki lui avait tendu un rouleau qu’il déscella pour en faire sortir le contenu instantanément. Un autre sanglier, mort cette fois-ci, surgit aux pieds du Genin à qui le Rokudaime adressa quelques dernières paroles :

- Voilà je te donne ça pour quand même continuer ta petite mise en scène. Mais soit tu t’en débarasses dès maintenant, soit tu te prépares à la réplique. Et dans ce cas, ravi de t’avoir connu.

Ce fut sur ces mots que le Mizukage disparut totalement du champ de vision des passants et de son potentiel élève. Hojo était déjà reparti au palais pour prendre soin de la bête de Mairu en attendant que ce petit jeu cesse. Michiki ne traîna pas plus longtemps sur place et prit de la hauteur pour observer le reste de la scène. Ses sens l’alertèrent de nouveau de la présence du jeune Hiko. Il était cependant près de son invitée d’honneur alors que du grabuge s’élevait du bar devant lequel Zametsu se tenait. Qu’est-ce que ce garnement avait encore manigancé ? La nuit promettait d’être longue et agitée. Pour le plus grand plaisir du maître des lieux.

Spoiler:

Un pubère ne tarda pas à inviter, grossièrement, la Natsumi à chasser les deux hommes qui s’étaient installés à ses côtés. Les propos du jeune homme firent comprendre rapidement à la samouraï qu’elle avait affaire à l’un de ses poursuivants. Ses paroles avaient sonné à ses oreilles - quelque peu agressés - comme un avertissement. Son plan avait donc totalement échoué.

Mairu se demanda si elle était vraiment aussi médiocre en fuite. Elle avait pourtant réussi à s’échapper du Pays du Soleil, une Nation isolée du reste du monde par une haute muraille bien gardée. Elle avait failli perdre la vie en chemin certes mais c’était à cause d’une blessure reçue lors d’une confrontation qu’elle avait déclenché volontairement avec les gardes pour pouvoir ouvrir la porte qui menait vers sa liberté.

Son insuccès était surement lié au fait qu’elle ne prenait pas vraiment ce « jeu » au sérieux alors que ses poursuivants eux, y allaient à fond. Après tout, ils avaient plus à gagner dans cette histoire qu’elle. S’ils avaient répondu présents à la réunion organisée par le Mizukage c’est qu’ils espéraient être pris sous son aile et un échec de leur part serait une porte qui leur claquerait au nez. La samouraï comprenait leur motivation mais ce n'était pas suffisant pour la motiver à se battre. Elle n'affectionnait pas vraiment la violence à laquelle elle se pliait uniquement lorsque que cela était inévitable ou bien pour répondre à un affront qu'elle jugeait impardonnable.

- C’est qui que tu traites de blaireau, gamin ? Fit un des deux hommes provoqués qui se leva brusquement.
- Pas de querelle enfantin s’il vous plaît ! Lâcha sereinement la Natsumi.

La jeune femme n'avait pas bougé de sa place mais sa main avait déjà commencé à extirper son wakizashi de son fourreau qu'elle s'apprêtait à utiliser en cas de nécessité. Vu la distance qui les séparait, un sabre court suffirait pour atteindre la cible qu'elle n'avait pas l'intention de tuer.

Constatant que le révolté ne comptait pas l'attaquer directement, tout doucement la samuraï repoussa la lame dans sa prison qu'une pression de son pouce scella définitivement ... pour l'instant.

Le visage presque souriant, la samouraï accorda son entière attention au jouvenceau qui venait de lui offrir un verre.

- Dis-moi, n'es-tu pas un peu jeune pour fréquenter ce genre d’établissements, à une heure si tardive qui plus est ? Sois un gentil garçon. Rentre donc te coucher avant que ta maman ne s’inquiète de ton absence !

Un sourire vint conclure la provocation lâchée avec subtilité. Sourire qui se figea lorsqu’un homme, beaucoup plus âgée cette fois-ci, l’interpela à vive voix avant de balancer des âneries dans le but de la pousser à les suivre. Tous les regards se tournèrent vers la Natsumi qui ne perdit pas sons sang-froid bien qu'un soupir s'était échappée de ses lèvres.

Deux choix s’offraient à présent à elle : obtempérer donc laisser les genin gagner sans les pousser à l'affronter ou bien compliquer les choses en tentant de s'échapper. Si elle optait pour la première option, le Shinda pourrait lui reprocher son initiative car ceci était certainement une épreuve pour analyser les potentiels de chacun, y compris les siens. Ainsi donc, même si ordinairement elle aurait adopté la solution qui évitait une violence futile, la jeune femme se leva s'apprêtant à forcer le passage. L'établissement était à présent presque vide alors des dommages collatéraux humains pourraient être évités.

Elle s'apprêtait à dégainer son katana lorsque ses cibles s'affalèrent d'une façon assez spectaculaire. La samouraï ne mit pas longtemps à connaitre la source de cet imprévu car celui qui l'avait orchestré, ou plutôt sa tête - chose qui aurait pu la faire succomber d'une crise cardiaque si elle n'avait pas un cœur solide - se révéla à elle.

Soulagée de ne pas devoir se battre maintenant, la jeune femme se laissa entrainer par le shinobi pas plus haut que trois pommes, sans chercher à comprendre s'il ne l'entrainait pas dans un piège. Elle s'était fiée aux paroles et au visage d'ange du petit tout en sachant pourtant que pour survivre dans ce monde il valait mieux se méfier des apparences.

La Natsumi et son petit allié sorti de nulle part se précipitèrent à l'extérieur. Tout en se hâtant le regard de la Natsumi fut attiré par un sanglier inerte aux pieds d'un jeune borgne qu'elle supposa être l'un de ses poursuivants. Le jeune garçon voulait sans doute lui faire croire que la carcasse était celle de Gouik afin de la déstabiliser mais un simple coup d'œil même au loin avait suffi à Mairu pour savoir que ce n'était pas son suidé. Elle reconnaîtrait avec aisance son sanglier même caché parmi une centaine de ses congénères. La jeune femme poursuivit donc sa course folle sans marquer le moindre arrêt.

A la sortie de la taverne, ils bifurquèrent immédiatement vers la gauche, passant non loin du jeune borgne et son cadavre de sanglier. Lorsqu'elle se trouva dans la même ligne que le genin, la samurai dégaina à une vitesse folle son katana qu'elle rengaina aussitôt. Des yeux humains ordinaires auraient juste vu sa main posée sur le manche de son sabre mais le souffle qui s'éleva brusquement indiquait clairement qu'elle avait fait quelque chose. La bourrasque fit voler tout ce qui se trouvait du côté de son sabre. Lorsque le vent retomba, la Natsumi et son jeune compère filaient déjà vers une direction inconnue …

HRP:

Spoiler:

-J'étais à Kiri quand Sanbi l'a attaqué. Il désigna son oeil borgne. Voilà le prix que j'ai payé. Il désigna son autre oeil. Celui-là change de couleur un peu quand il veut. Un rire, une petite larme. Je me souviens bien... !Il entreprit d'écorcher l'oeil de la bête morte puis de la saisir pour enfin s'approcher lentement de l'affrontement. Dans mon village on raconte qu'un dieu n'épargne jamais un mortel sans l'investir d'une mission. En me blessant, il m'a évité d'être pris par l'armée des Furyous et je ne suis pas mort. Il s'adressa à son sabre. Tu penses qu'il savait ? Quoiqu'il en soit, aujourd'hui je suis là pour relever la Brume.
On raconte aussi l'histoire d'un shinobi si puissant qu'on dit qu'il égala les dieux. Bizarre que vous deux ayez le même nom. Il se rappela les paroles du Mizukage. Un sourire. Vous êtes peut-être faits du même bois, après tout. Le geste de la demoiselle avait été si rapide qu'il déduit que oui. Sanbi est le protecteur de Mizu et tu as la réputation d'être effroyablement puissante. C'est sa volonté contre ta légende, donc. Il lança la bête au niveau des tirs de ses confrères. Je tenais ta bête dans un état encore plus déplorable que cette épave il n'y a pas deux minutes ! Kiri n'a pas de place pour les fuyards ni pour les princesses ! Notre seule dame est la Brume teintée du sang des guerriers et ne se satisfait pas de celui des faibles ! Sur un ton plus calme. Viens donc lui faire offrande et laver l'offense faite par ton porc.

HRP:

Le pubère qui lui avait offert un verre réussit à les rattraper sans mal. Comprenant qu'il était inutile de continuer de courir, la Natsumi préféra faire face à ses assaillants. Sans discussion cette fois-ci, le révolté décida de l'attaquer. Une pluie de kunaï ne tarda pas à viser les membres inférieurs de la Natsumi qui effectua un grand bond en arrière pour éviter les projectiles qui se plantèrent à l'endroit qu'elle venait tout juste d'abandonner. À peine s'était-elle stabilisée sur ses jambes que le genin se rapprocha rapidement pour la surprendre avec un kunaï expulser de sa bouche. Sa main déjà fermée sur le manche de son wakizashi extirpera expressément ce dernier de sa prison afin de balayer le projectile ninja de la lame.

L'homme au visage balafré n'accorda pas le temps à la samouraï d'attaquer son premier assaillant en la forçant à effectuer un autre bond en arrière après avoir pivoté d'un pas pour éviter un autre kunaï qui fila alors vers le pubère révolté. Dans son saut, d'un geste rapide, la Natsumi trancha le vide visant l'arbre où son second attaquant s'était réfugié. Le perchoir du genin tomba dans un grand fracas laissant une coupure bien nette au niveau de son tronc malgré la distance qui les séparait.

Sans avoir eu le temps de respirer quelques secondes, un cadavre de sanglier malmené s'écrasa au beau milieu du champ de bataille, à quelques pas seulement de la samouraï qui fixa un court instant la carcasse alors que des paroles offensives à son attention parvinrent à ses oreilles. La voix belliqueuse disait avoir fait du mal à l'une de ses bêtes avant d'insinuer qu'une personne comme elle n'avait pas sa place dans ce village. N'ayant aucune preuve que l'un de ses compagnons à quatre pattes était effectivement blessé, Mairu supposa que là n'était alors qu'une tentative de plus pour essayer de la déstabiliser. La samouraï n'accorda donc de l'importance qu'à la seconde réflexion qui lui arracha un sourire malgré elle. Intérieurement elle donnait raison au jeune borgne. Elle n'était peut-être pas effectivement à sa place à Kirigakure no Satô. La Brume Sanglante avait forgé sa réputation sur des actes sanglants et bien barbares de ses shinobi. Choses auxquelles elle ne pourrait jamais s'adonner. Ce village caché n'avait pas besoin d'un être aussi affable qu'elle était.

Se disant que ce n'était pas le moment de se laisser ronger par le doute, la Natsumi décida de passer à l'offensive tant qu'elle le pouvait encore. Ce fut avec la résolution de mettre un terme à ce jeu qu'elle jugeait avoir assez duré qu'elle fonça rapidement sur le genin qui semblait être déstabilisé pour lui enfoncer son sabre au niveau du flanc gauche. Son souhait n'étant pas de tuer la cible, la Natsumi avait fait exprès d'éviter les points vitaux et sa lame ne s'était enfoncée que légèrement dans la chair du jeune garçon.

- Ne perd jamais ton sang-froid sur un champ de bataille ou tu signes ton arrêt de mort ! Lâcha la samouraï d'une voix dénuée d'agressivité … N'es-tu pas encore satisfait ? Ajouta ensuite la Natsumi dans le vide et d'une voix assez élevée tout en gardant la lame de son wakizashi plongée dans le flanc du jeune borgne qu'elle ne cessait de surveiller.

Les dernières paroles s'adressaient au Rokudaime Mizukage dont elle sentait la présence. Elle ne la voyait pas mais la samouraï percevait la signature de son aura qu'elle reconnaîtrait même dissimulée parmi des milliers d'autres tant celle-ci s'était imprégnée en son être …

La chasse s’était poursuivie jusque dans les bois. Le Prédateur observait tout ce beau petit monde s’envoyant les politesses façon Kirjin. Kunaïs, attaques, sanglier voltigeant. Tout ce qui caractérisait si bien la Brume. Une bouffée d’air et un léger soupir d’extase devant ce spectacle qui ne faisait que lui rappeler qu’il retrouvait enfin son foyer. Ces jeunes gens ne manquaient pas d’imagination et de moyens pour parvenir à leurs fins. Ils avaient en tout cas prouvés leur détermination à prétendre à ses enseignements. Même si la Natsumi s’était retrouvée embarquée dans cette histoire un peu par hasard. Quelle idée d’écouter aux portes au sein de Kiri en même temps.

La jeune femme ne s’était pas laissé faire et elle s’était défendu becs et ongles face à ses adversaires du jour sans forcément se reposer sur son allié invisible qui rôdait encore. Elle avait bien changé par rapport à sa première rencontre avec le Shinda. Son périple l’avait transformé pour refaire d’elle une femme forte et sûre d’elle. Une vision qui faisait chaud au cœur. Michiki ne regrettait pas de l’avoir soutenu lors de ses moments difficiles. Il avait aujourd’hui à ses côtés une alliée de taille dont l’esprit pouvait parfaitement correspondre avec celui de la Brume. Même si son amour pour lui motivait ses actes, tant que cela pouvait aller dans le sens du village, le Fossoyeur était plus que satisfait.

Elle en était même allé à dangereusement menacer la vie d’un des Genins qui l’avait pris en chasse. Déterminée, elle avait arrêté son coup au dernier moment, dispensant le jeune recrue d’une leçon avant de s’adresser à voix haute. Elle interpellait directement Michiki qu’elle savait proche. Elle le connaissait assez pour savoir que ce genre de jeux l’amusait grandement et qu’il en profitait généralement pour en suivre le déroulement de la première à la dernière miette. Il se mit à sourire, toujours camouflé dans l’ombre avant de finalement en sortir en quittant sa branche et en atterrissant en douceur. Redevenant visible aux yeux de tous, il improvisa un bref applaudissement à leur attention.

- Félicitations à tous de vous être prêtés au jeu. Navré ma chère de t’y avoir impliqué mais ta venue inopinée était l’occasion pour ces jeunes gens de me montrer ce dont ils sont capables. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y a du travail.

Il tourna la tête de côté dans la direction que lui indiquaient ses sens et où il pouvait ressentir, malgré ses efforts en camouflage, le jeune Hiko qui s’était invité lui aussi à cette petite réunion improvisée.

- Une remarque à nous transmettre peut-être cher Hiko ? Ton avis sur les recrues de Kiri ?

Spoiler:

Pensant que la mascarade avait enfin pris fin, compte tenu de l'intervention du Rokudaime Mizukage, un mauvais garnement décida cependant de prolonger celle-ci. Désobéissant ouvertement à l'Ombre de son village, le jouvenceau se mit à attaquer la Natsumi qui évita de justesse le kunai qui avait manqué de peu de la défigurer. Ses sens aiguisés par des années d'expérience en combat au corps-à-corps lui avaient permis de développer des réflexes qui une fois de plus lui avaient évité une blessure qui aurait pu la marquer à vie.

La jeune femme s'était contentée d'incliner assez la tête sur le côté avant de saisir rapidement et fermement au niveau du poignet le bras qui avait cherché à lui faire mal alors que celui-ci se trouvait à sa portée. D'une agilité qui démontrait qu'elle n'était point une femme lambda, la samouraï se déplaça rapidement dans le dos du jeune garçon, ramenant le membre qu'elle avait réussi à emprisonner avec elle tout en forçant sur l'articulation de l'épaule alors que ses doigts cherchaient à lui tordre le poignet. Dans l'élan elle avait dégainé de sa main libre le sabre tanto porté à l'horizontale dans le petit fourreau au bas de son dos. Aussitôt délogée, elle pointa la lame au niveau de la pomme d'Adam du captif.

- Le Rokudaime vint d'annoncer la fin du test ! Ta rage t'aurait-elle donc rendu sourd ?

Sans laisser le temps au jeune Suzurane de se débattre, la Natsumi le libéra puis sans ajouter le moindre mot, aussitôt elle s'éclipsa tout en rengainant son petit sabre. Il n'était pas de son devoir mais de celui du Mizukage de punir ceux qui obéissaient à ses ordres.

Rapidement, la jeune femme regagna le Palais de l'Ombre officielle.

Iyan se précipita vers elle dès que le panda nain avait senti sa présence. Il avait suffi à la Natsumi d'examiner l'état du petit animal qu'elle tint dans la paume de sa main pour comprendre que quelque chose clochait. Son instinct d'une maitresse très attachée à ses compagnons animaliers la fit alors précipiter jusque dans une pièce où se trouvait son sanglier qui la fixa d'un regard attristé. Ses soies étaient souillées de sang. La jeune femme se précipita vers le suidé qui était resté dans son coin alors qu'habituellement dès qu'il la voyait, la bête accourait vers elle.

- Qu'est qu'ils t'ont fait mon grand ? Lâcha Mairu tout en examinant son animal avant de l'enlacer, les genoux à terre.

Elle n'avait constaté aucune blessure mais les souillures rougeâtres et l'état mental de l'animal lui indiquaient clairement qu'on l'avait attaqué. Elle demandera es explications au Shinda qu'elle pensait avoir fait appel à son médecin mort-vivant pour soigner Gouik.

Se remémorant le combat improvisé contre les trois genin, la Natsumi soupçonna le jeune borgne d'être le responsable de l'état de son suidé ...