On nous avait refusé l'accès aux portes de Suna alors que nous voulions leur venir en aide. La Daimyo elle-même se détournée du sort de la plus importante des tribus nomades de son propre pays, sans doute plus accaparés par des projets faramineux. Ainsi donc était la nouvelle nation du vent : pitoyable.

"Nous ne pouvons pas rester dans un pays qui nous traite comme des étrangers ! Si nous ne sommes plus chez nous ici, alors autant partir !"

Ce sont les mots prononcés par ma grand-mère. Ils ne mirent pas le feu aux poudres, mais sucitèrent un certain intérêt de la part de l'ensemble des présent. Les discussions allaient bon train et de fil en aiguille. De discussions en discussion, les anciens de notre famille avaient pris une décision autour d'un petit brasero dans la tente de mon père.

Nous ne pouvions nous permettre de rester dans une pays qui bafoué ses plus anciennes règles en mettant à sa tête des imposteurs qui n'étaient même pas originaires du pays en question. Ils causeraient sa perte et nous ne serions pas là pour admirer cela, c'était un fait certain.

C'est ainsi qu'après moult échanges plus ou moins animés, une décision avait été prise, une décision sans précédent dans l'histoire de notre tribu.

Nous étions une tribu libre avant toutes autres choses et bien que nous soyons attachés à nos terres d'origines, nous étions un peuple nomade, le voyage faisait partie constante de notre vie. Il était peut-être temps pour nous de voir vers d'autres horizons et de découvrir de nouveaux pays pour y faire notre commerce. Personne ne pourrait nous retenir ici, personne ne pourrait non plus nous traiter de déserteuses vues que nous avions été rejetés par nos pairs. C'était un dessein assez particulier que nous avions choisi de suivre, mais un dessein qui peut être nous permettrait de voir plus loin encore.

Le lendemain, nous plions bagage. La tribu se situait aux abords de la porte de la Nuit, nous n'avions qu'à passer la frontière pour ainsi atteindre Ame no Kuni. Rien de plus simple pour nous. Désormais, nous n'étions plus les nomades du Vent, mais les nomades du Yukan.

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