Le Sentier Perdu... C'est le nom adéquat. Je n'ai pas vraiment l'habitude de m'aventurer dans des territoires aussi isolés et déroutant. Et puis Ciel, quelle corvée toutes ces pentes. Je m'interroge sur le degré de stupidité (outrepassant au passage toutes mes pronostics) des premiers imbéciles masochistes qui se sont découvert la malheureuse idée d'aller s'établir dans un coin sordide au possible. A mon humble avis, leur QI ne devait guère excéder le chiffre de leur température anale...
Et puis, tous ces peuples qui les ont rejoint ? N'avaient-ils pas mieux à faire que d'aller s'enfoncer dans ce trou à rats ? N'avait-il pas meilleur El Dorado ? Quand on sait faire preuve de bon sens, j'ose croire qu'on s'installe dans des régions hospitalières, comme le littoral, non ? Apparemment, non. Et puis quoi, ça ne me regarde pas finalement. Il s'agît de leur faute s'ils ne veulent pas profiter des avantages financiers que le tourisme peut occasionner. Quoiqu'en y pensant, le tourisme pour un village caché...
En parlant de village caché, tiens, j'ai encore mon mot à dire. Je ne relèverais pas à nouveau la terrible absurdité des fondateurs de Kumo, mais je souhaite soulever le problème du terme "caché". Est-ce qu'un village dont tout le monde parle et situe au coeur du pays est caché ? Est-ce qu'un village qui figure sur la carte du monde est caché ? Est-ce qu'un itinéraire précis dessiné sur des plans nous amène à un endroit censé être impossible à trouver ? Encore que le terme semble plus ou moins approprié pour celui-là, car leur bled est un vrai capharneum : mais qui ne se rit pas de Konoha à ce propos ?
Enfin, tout ceci pour dire que se rendre à Kumo n'est pas difficile, mais vraiment chiant et désagréable. J'espère seulement que le jeu en vaut la chandelle, sinon quoi j'aurais bien des tourments à mon départ.
Au fur et à mesure que je progresse, de plus en plus de bruits se font entendre. Discrets mais perceptibles. J'en fais fi et poursuis ma marche, sachant très bien ce qui m'attend. Tous les villages sont pareils. Quelques minutes plus tard, 4 shinobis surgissent devant moi et me barrent le passage, croyant à leur effet de surprise, ce qui m'afflige au plus haut point, et me laisse penser que j'ai le plus profond respect pour le mépris que j'ai des hommes. Regardez-les ces bigots endimanchés, qui s'imaginent avoir fait un exploit. Je regrette uniquement de ne pas pouvoir leur foutre une raclée correcte et sans appel. Ceci dit, avec cette foutue, malédiction, je dois la jouer fine.
. Monsieur, vous pénétrez sur les terres du village caché de Kumo. Veuillez décliner votre identité et vos intentions.
. Oh, vous m'impressionnez, quelle discrétion ! Navré d'arriver à l'improviste, j'ai un peu d'avance et l'escorte qui devait me récupérer n'est pas encore arrivée. A vrai dire, je ne suis pas quelqu'un de très patient, alors je ne les ai pas attendu. Je me nomme Kiranui Fuuyusuke. Je suis chercheur. J'ai été convoqué à votre village pour y amener des plantes médicinales assez rares nécessaires pour l'éradication d'une petite épidémie. L'un de vos conseillers souhaite m'acheter ces produits à prix coûtant, prix que je souhaite négocier bien sûr. Tenez, regardez, voici la lettre écrite par sa main.
Je retire mon sac à dos et en extirpe un parchemin que je lui tend en souriant un peu niaisement. Et cet imbécile le saisit.
Le Fûinjutsu opère et le ninja se persuade de reconnaître l'écriture de l'un de ses supérieurs. Voici comment procéder pour déjouer toute la sécurité de Kumo avec une technique de rang D. La situation n'étant pas urgente, il ne me presse pas d'accélérer, mais me conjure d'accepter que l'un de ses hommes m'escorte. Avec joie, bien entendu.
Je ne sais si c'est qu'il est douteux de mes intentions ou bien très curieux, mais mon garde du corps est relativement bavard, ce qui devient rapidement insupportable. Qui plus est, il est du genre à se plaindre. Il m'explique ses maux de tête, ses douleurs intestinales, la fatigue qui le gagne à trop travailler, et j'en passe. Bordel, il croit que je suis docteur ou quoi ? J'ai horreur des pipelettes dans son style, par-dessus tout quand elles rechignent à la tâche. Si ça ne tenait qu'à moi, je le...
Que dis-je ? Le pauvre, il est si gentil, je me dois de tenter de lui prescrire quelque chose !