[Mission Impériale (B)] Faire contribuer les acteurs provinciaux [Zametsu | Suzurane Yagura]

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Ordre de Mission:

L'embrasement d'une armada impériale ne suffirait pas à couper définitivement l'Archipel du "super État" qui l'avait sorti des flammes de la guerre civile. La preuve étant l'arrivée et la mise en place de missions destinés à répandre insidieusement un sentiment d'appartenance à une entité supra-nationale là où quelques années auparavant le concept même de souveraineté était devenu caduc. En effet la capitale politico-militaire du Shûkai souhaitant tout simplement mettre en place un système de renseignements basé sur la coopération des entrepreneurs et commerçants de Mizu no Kuni, elle avait fait dépêcher en parallèle des acteurs tout aussi locaux qu'eux pour mener bien à bien cet objectif.

Évidemment la toute puissance d'un Empereur passe avant tout par "d'impuissants" individus dont la seule once de pouvoir leur provient de ce fameux Monarque qui les a mandaté. Et dans ce cas précis deux orphelins parmi tant d'autres que la vie avait conduit à devenir des shinobis aussi modestes qu'essentiels dans le processus de remilitarisation de leur Nation. Le premier se nommant Reizen et le second Yagura, ces deux-là ne s'étaient jamais croisé auparavant et pourtant leur histoire était sans nul doute aussi triste l'une que l'autre. Une coïncidence qui pèserait peut-être dans leur relation mais qui importait bien moins que "La Mission".

Car si le brigandage auquel s'était adonné par le passé le second n'excluait pas l'oisiveté ainsi que la légèreté, cela n'avait strictement rien à voir avec la fonction de Kirijin. En effet ici ils avaient reçu des directives qu'ils allaient devoir mettre en œuvre et parachever de manière méthodique. Ou tout du moins c'est ce que les préceptes ninjas qu'on avait inculqué sur le tas au Suzurane lui commandaient de faire au lieu de s'abandonner à la boisson et l'amusement. Par conséquent il n'était pas exclut que le chemin qu'il doive parcourir ne soit plus escarpé que prévu, à l'inverse de l'entrée du village où ce dernier attendait son coéquipier aux aurores.

Un moment de renouveau en cette saison de Printemps qui n'excluait pourtant pas la présence d'une épaisse brume, à la fois caractéristique et symbolique du village caché de l'Eau. Permettant ainsi à Yagura de se fondre dans le décor tout en l'obligeant à s'habiller de sa tenue de fonction s'il voulait être reconnue par son coéquipier au sein de cette purée de poix. Là où il s'était assis contre le tronc d'un arbre afin de pouvoir y affûter paisiblement sa longue lame.

Les claquettes claquaient, le bas de treillis monté jusqu'aux genoux ne faisait aucun bruit - il fallait bien le citer... Pour rappel, la veille, Zametsu s'était vu pris dans un véritable tourbillon de violence l'opposant à l'un de ses confrères qui, bien plus faible en apparence, avait réussi à loger une partir du tranchant de sa lame au niveau de ses côtes. Une blessure bénigne qui n'appartenait désormais qu'au passé et que les services médicaux avait aisément gommé. *N'empêche que j'l'aurais bien charcuté...!* Samarashio, enveloppé dans d'épaisses bandes de tissu, comme à l'habitude, acquiesça. Ce dernier avait gouté au sang mais n'était pas repus, on lui avait ôté le pain de la bouche, une punition trop insupportable pour qu'il n'en ressente plus la rage.

*Il n'empêche que nous devons nous concentrer là-dessus... il dégaina les ordres qui lui furent donnés. Le problème c'est que la pacification a déjà bien marché, ce qui veut dire que nous devrons faire avec les plus sceptiques, et par nous j'entends Suzurane Yagura, pouvait-il lire sur l'ordre m'connais pas, mais c'est forcément un costaud. Forcément un bon moyen de pression. Ou alors c'était le mec que je remplace le costaud ? Faut dire qu'en général je fais pas dans la dentelle. Ouais bah sois pas fier !*

En effet, le soir d'avant, les forces de l'Empire avaient destitué "Reizen" pour une raison inconnue *Sans doute tombé malade*, ce qui, en soi, convenait au jeune sabreur qui voyait là sa première mission d'importance majeur lui être attribuée. Sachez que Zametsu ne partage pas le sentiment anti-Shûkai grandissant au sein des rangs de Kiri. Comment haïr ceux qui ont relevé Mizu, sa patrie ? La haine pour la haine, ce n'était pas son genre, et la haine irréfléchie ne l'était pas plus. Le Shûkai avait bien accueilli de nombreux Kirijins lors de la chute de la Brume Sanglante, son Empereur était lui-même Kirijin fut un temps; les deux nations se voyaient donc liées par un lien fraternel évident. *C'vrai ça, sans eux j'serais encore en train de galérer à faire le bandit pour nourrir le village*

Zametsu arrivait au niveau où l'attendait son coéquipier. Il mira quelques secondes sans pour autant trouver âme qui vive. Une forme s'offrit à lui.

-Booonjoour, tu dois être Yagu... HORREUR ! Le même shinobi qui l'avait provoqué la veille ! Nan, me dis quand même pas que tu me cherches encore des crosses, toi ! Ou alors... Dis-moi que tu n'es pas Yagura du clan Suzurane...

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Ses yeux s'écarquillant à la vue de ce fameux coéquipier que les hautes instances kirijins lui avaient imposé, et dont il avait visiblement fait vaciller le cœur à l'instant même où leurs regards s'étaient entremêlés. Et ce malgré que le feu de cette passion se trouvait être non pas l'amour mais la colère suivie de la méfiance, le shinobi à la toison grisonnante fut saisit par ce même fou rire qui la veille avait ponctué de la plus étrange des façons la conclusion de leur bref affrontement.

"Hahahahahahahahahaha !!!"

Avant de se ressaisir pour souligner l'ironie de leur sort tout en mettant au clair son propre ressentiment.

"Et oui t'as vu juste !"

Pas un seul instant l'on pouvait sentir une quelconque animosité dans sa voix.

"Sauf que hier je combattais uniquement pour le sport, alors ne vas pas t'imaginer que j'en ai quelque chose à carrer de toi."

En effet Yagura en état d'ébriété s'apparentait plus à un combattant fou qu'à un guerrier défendant son honneur. Et malgré les couches de bandages enveloppant la partie avant de son bras droit, témoignage passager des quelques séquelles hérités de cette épisode inutilement sanglant, sentir son propre sang couler faisait partie intégrante de la philosophie guerrière des détenteurs de la Rage Runique. Alors pourquoi le jeune orphelin en voudrait à un homme qui est parvenu à libérer sa véritable fureur pour mieux exorciser ses démons une fois ses nerfs apaisés.

"J'ai remercié ta détermination à me transformer en carpaccio en donnant le meilleur de moi-même, c'est tout ce qui compte à mes yeux."

Un large sourire se dessinant alors sur son visage aux traits faussement doux, il poursuivit la conversation de manière plus professionnelle.

"Alors si tu veux bien Zametsu, concentrons-nous plutôt sur notre mission. Ça risque de barder si on ne trouve pas pour l'Empereur des artisans et commerçants capables de jouer les informateurs."

Ainsi il ne manquait plus que l'approbation de son coéquipier pour qu'ils puissent enfin s'élancer sur la grande route d'une aventure assurément semée d'embuches !

Il fallait donc considérer les incidents de la veille comme un simple dérapage auquel il valait mieux ne pas accorder trop grande importance au risque de laisser s'évaporer l'impératif commandé par la mission. En soi, Zametsu n'était vraiment du genre à se complaire dans les conflits stupides que deux jeunes mâles pourraient provoquer, aussi répondit-il avec un franc sourire. Ce Yagura n'était pas un mauvais bougre, au moins pouvait-on supposer qu'il ne serait pas encore l'un de ces écervelés plus intéressé par le muscle que par l'esprit bien que son sang lui octroi cette prédisposition dérangeante à la folie meurtrière.

-Tu as raison, l'Empereur a plus besoin d'informateurs que de deux imbéciles revanchards. Ses yeux se plissèrent. Mais raisonnons un peu avant de foncer, si tu veux bien. La situation de Mizu et de Kiri demandait que l'on apporte une interprétation plus poussée aux ordres qui venaient de leur être soumis. Je ne me permettrai jamais de causer du tort à l'Empereur, nous lui devons trop pour entraver sa volonté, néanmoins... Néanmoins je pense que nous devons rabattre les informateurs sous le contrôle de notre Mizukage. Tsuchi est un pays très lointain, l'armée du Shûkai est lointaine, l'Empereur est loin et Mizu est un pays très instable qui demande une intendance méticuleuse. Ce que je veux dire, c'est que notre Mizukage connaît ce pays mieux que quiconque et que la situation qui est la notre demande à ce que nous agissions vite afin d'achever la pacification de l'Archipel. Or, le seul homme à être en mesure d'agir vite et bien est justement notre Mizukage.

Cette logique n'avait, chez le garçon, aucunement pour objectif de soustraire la moindre part de souveraineté à l'Empereur mais bien de prôner l'efficacité d'une politique de renseignement apparement vitale pour les provinces de l'Empire. Après tout, en jurant fidélité à Kiri, les deux shinobis avaient surtout consenti à se montrer fidèles au Mizukage bien que cette fidélité ne soit pas incompatible avec l'Empereur.

-Je crois savoir que tous les pays de l'Empire ont des Seigneurs à leur tête chargés d'appliquer la volonté de l'Empereur, ce qui veut dire que le Mizukage est aussi en lien étroit avec le Kamui. Nous ne pouvons pas laisser échapper de précieuses sources d'informations à notre Mizukage, cela voudrait dire que nous sommes incapables de réflexion face aux ordres, et cela pourrait même s'avérer comme de la haute trahison. Dans mes souvenirs, dissimuler une information ou un informateur au pouvoir de la Brume était passible d'exécution. Personnellement, je ne compte pas terminer ma courte vie sur une erreur de jugement. En fait, il est hors de question que la moindre information concernant Mizu ne passe pas d'abord par le Mizukage.

Les cartes venaient d'être distribuées, à voir maintenant si Yagura partageait le point de vue du sabreur.

HRP:

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Politiquement engagé, le coéquipier du shinobi à la toison grisonnante mit ses opinions personnelles sur la table sans se faire prier. Ou plutôt avait-il tenter d'analyser de manière plus approfondie leur ordre de mission, préférant ainsi rabattre les informateurs sur l'Ombre de l'Eau au détriment de la souveraineté impériale. La position de ce sabreur restait légitimement fondée, bien qu'il ne semblait pas très bien saisir les réelles motivations de son interlocuteur. Obligeant ce dernier à rentrer dans son jeu sans pour autant le faire sortir de son rôle d'impulsif irréfléchi.

"Hahahaha ! Que ça passe par le boss du coin ou le sien c'est pas mon problème."

Une rhétorique aussi pauvre que les idéaux qu'elle diffusait, tel était le caractère de ce jeune Suzurane aux idées bien arrêtées.

"Tout s'qui compte c'est de pas perdre la tête comme tu dis. Haha !"

Rengainant par la suite son katana avant de l'accrocher à son léger paquetage, Yagura poursuivit sans même semblait se soucier un seul instant du long discours auquel il avait eu le droit.

"Allez c'est parti pour Hatsu, on a perdu assez de temps comme ça."

Et c'est ainsi que les deux adversaires de la veille désormais coéquipiers se mirent en route pour la ville portuaire qui se trouvait être également le principal axe commercial du pays de par sa localisation centrale au sein de cet archipel embrumée. Un choix judicieux qui contrastait avec la nonchalance qui se dégageait de lui quelques instants auparavant, en plus de les embarquer pour un voyage pour le sud qui allait durer moins d'une journée. Un laps de temps que que Yagura, en bonne pipelette parfois agaçante qu'il était, ne pouvait décemment pas passer dans le silence. Tant et si bien qu'il ne put s'empêcher de déblatérer sur son passé de brigand orphelin tout en tentant de percer à jour celui de son coéquipier.

En apparence, le Suzurane ne donnait pas l'impression d'être très impliqué. Après tout, les Yukijins n'étaient pas connus pour leur grand sens de la politique, on leur préférait leurs capacités à violenter les malheureux assez imbéciles pour les contrarier. Peut-être était-ce là une première différence à noter entre les peuples Mizujin et Yukijin. De son coté, Zametsu contemplait le désintérêt du Suzurane d'un oeil emprunt d'une once de mépris; Kiri avait besoin de soldats forts, certes, mais une armée sans grande conviction ne gagne pas de batailles, se battre sans comprendre c'est avoir un pied dans la défaite. *Bon, reste à savoir comment notre ami va gérer les négociations.*

-Bonne idée pour Hatsu ! Je vivais à côté et on peut dire que la population est plutôt favorable à notre initiative, la seule difficulté sera de rediriger les faisceaux d'informations vers le Mizukage mais ça ne devrait pas être trop difficile.

La petite île qui abritait Hatsu fut en effet l'une des premières à souffrir de l'anarchie installée après la chute de la Brume Sanglante. Sa situation puisait, à l'époque, sa stabilité des activité du port principal, port qui fut très vite reconverti en un nid à malfrats plus portés sur la contrebande et le racket que sur les bons échanges permettant à l'île de survivre. Toute l'île fut d'ailleurs contrainte de jouer le jeu périlleux auquel on l'avait forcé à participer et vit les villages les plus reculés former bandes armées et autres groupes de contrebande.

-L'anarchie a fait beaucoup de mal à la région de Hatsu, l'arrivée de l'Empire a été comme une bénédiction pour nous ! Fini la précarité du banditisme, on a enfin pu revenir à la normale. Après, les villages les plus enrichis sont encore très ambiguës quant à leurs positions, il faut croire que les Purges ne sont pas véritablement terminées. Je pense que c'est dans l'arrière pays que nous devrons nous concentrer, quitte à prolonger la pacification entamée par le Shûkai. Au fur et à mesure que les mots s'échappaient de la bouche du Mizujin, son esprit fomentait un plan. ... Je sais aussi qu'il y a beaucoup de convoitises entre habitants et je suis prêt à parier que contre quelques biens certains seraient prêts à se vouer corps et âmes à Kiri. Une idée à creuser. Ca peut être intéressant !

HRP:

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Visiblement en présence d'un compatriote plus patriote qu'il ne le sera jamais, Yagura se contenta d’acquiescer les dires de l'éborgné qui lui servait de coéquipier. Pourtant sur le trajet quelque chose clochait. Il sentait que leur relation s'en tiendrait à des échanges emprunts de sobriété. Tout du moins c'était sans compter sur son caractère décalé qui l'amenait inéluctablement à vouloir se montrer incommodant en présence d'une personne qui selon ses critères serait coincée.

Surtout que ce Zametsu lui apparaissait comme fondamentalement hostile aux magouilleurs et scélérats qui peuplent l'Archipel. Ce qui était plutôt amusant en sachant qu'il voyageait aux côtés d'un shinobi repenti qui n'était devenu plus honnête que par peur d'être éliminé par ce qu'il était justement devenu. Ainsi seule la situation sur place fixerait son inclination à renouer avec ses mauvaises habitudes passées. Car comme l'avait souligné le sabreur, Hatsu avait beau être en apparence un port commercial soumis à l'autorité Daimyo et par extension à celle de l'Empire, il n'en restait pas moins une zone convoitée par des acteurs divers et variés.

Voilà pourquoi une fois leur voyage pratiquement achevé, les deux jeunes hommes allaient devoir faire un choix entre avancer sur l'île "masqué" ou au contraire s'y pavaner en bons kirijins qu'ils étaient. Un dilemme d'importance aux yeux du Suzurane qui habituellement préférait faire le pan tout en prenant conscience que créer un réseau de renseignement serait sans aucun doute plus aisé s'il évitait de se la ramener.

"Alors qu'est-ce que tu en dis Zametsu.....Autant se la jouer discret non.....Ça évitera que nos contacts se retrouvent fichés balances à la botte du Mizukage. Haha !"

Furent d'ailleurs ses paroles une fois attablé dans l'auberge d'Hatsu où ils avaient décidé de séjourner pour la nuit venteuse qui s'annonçait. Un discours entrecoupé par la mastication de son dîner qui ne manquait pourtant pas de perspicacité. En sachant qu'il était bien entendu vêtu d'un habit neutre avant même d'avoir embarqué sur le navire dont ils avaient débarqué.

"J'imagine que les quais ou un grand marché seront les parfaits endroits pour commencer. "

-Ouais, je pencherais pour les quais. Les gros bonnets ont tous des intérêts sur les quais tandis que sur les marchés c'est un peu plus disparate. Je serais plus dans la logique de former quelques grosses têtes, quitte à en coupe quelques-unes, qui iront ensuite en former des plus petites plutôt que de les faire une à une. Le truc c'est de choper des notables, on s'en fout pas mal des autres. Tiens, par exemple, le tenancier de l'auberge est le genre de mec à tout savoir. Mais lui on le fait plus tard.
Et puis pour la discrétion j'suis pas trop trop d'accord. Les gens ne sont pas très futés, et quand il verront deux gros bras du Mizukage entrer chez les patrons ça va faire naître un sentiment de mystère, de curiosité, ça va révéler les fantasmes et on dira très vite qu'il vaut mieux être conciliant avec le pouvoir pour ne pas retrouver... Une idée... Sa femme et ses enfants sur la place publique, si tu vois ce que je veux dire. Personnellement je pense que l'Empereur a en effet besoin de tout savoir sans qu'on le sache même si tout le monde le sait. Tandis que nous si on fait ça bien costaud la populace aura peur de chercher des crosses au Mizukage et sera beaucoup moins tentée de supporter les "méchants".

Alors qu'il prononçait ces paroles le binôme avait naturellement bifurqué en direction des quais. La population moyenne leur jetait des regards étonnés, cela faisait bien longtemps que l'uniforme Kirijin -qu'arborait Zametsu- ne se pavanait plus dans les rues.

-Je propose qu'on y aille très fort pour que les plus réticents soient tout de suite exposés sans tête à côté de leurs familles histoire d'adoucir les prochains. Bien-sûr, la population croira à de la trahison, on ne va pas crier tout haut qui fit quoi. Bien que tout le monde sera bientôt dans le coup. Après c'est comme tu veux.

L'émulation des quais se faisait sentir, la rencontre perpétuelle d'ordres et de conversations, de simples citoyens de passages et d'hommes attelés à toujours suivre le même parcours croulant sous le poids des marchandises qu'ils déchargeaient. Chaque travailleur avait ici un supérieur et chaque supérieur avait un patron, un notable, un grand boss qui savait écouter les murmures du royaume qu'il faisait fleurir par son activité. Les nouveaux seigneurs des villes n'avaient pas attendu longtemps avant de récupérer les affaires des contrebandiers, les organiser et les rentabiliser à outrance. *Au moins eux payent l'impôt*. Tous cependant devraient se prosterner devant un personnage d'autant plus puissant qu'ils ne le seraient jamais.

-Hep garçon ! Fit-il à un gamin surchargé. Où on peut trouver ton patron ?

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