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Si la petite troupe familiale n'avait pas eut Luka, qui de part son ancien métier était habituée à devoir fournir quelques soins basiques, certainement que Reiichi et Raki serait en pire état qu'à cet instant. Gondo avait émit l'idée de les abandonner tous les deux en arrière pour rentrer à Kumo, et Batz était, même s'il ne l'avait pas dit, assez réfractaire à l'idée de risquer de voir toute la famille se faire éjecter de Kumo parce qu'ils ramenaient une Konohajin dans les murs de la ville. Pourtant, Snow, qui avait réquisitionné l'un des chevaux pour poser la jeune-femme habillée de sa seule cape, restait intransigeant à ce propos. Il refusait de la laisser en arrière sans soin et voulait réellement l'emmener à Kumo. Gondo et Batz, parfois à l'arrière durant le voyage, se figuraient entre quelques murmures qu'il avait encore une sale idée derrière la tête, une de plus que l'on ne serait susceptible de comprendre que le moment venu, c'est-à-dire celui qu'il aurait choisit.

Snow avait l'air confiant, très confiant, la situation pouvait pourtant paraître périlleuse, alors même qu'il venait de rassembler sa famille, il risquait de la voir jetée sur les bords de la route pour trahison. Luka lui demandait de temps à autre le pourquoi de cette bonté. Elle s'attendait à des plans machiavéliques, mais Snow en lui répondait que très simplement que si tous étaient réunis ici c'était aussi grâce à cette fille, et que l'abandonner ne serait simplement pas morale.

Ainsi, pour lui, tout était toujours question de point de vue, un inconvénient pouvait rapidement se transformer en un avantage pour peu que l'on puisse y trouver de la satisfaction. La situation de cet instant n'était pour lui pas bien différente. Il fallait donc imaginer à l'approche de l'entrée, une troupe nombreuse, qui devait déjà être repérée depuis un moment grâce aux différents dispositifs mit en place par le village, certains auxquels Snow avait lui-même participé d'ailleurs. Ce n'était pas une entrée discrète qui était envisagée et Snow se préparait déjà à devoir faire avec toutes les dispositions de sécurités qu'on imposerait à la Konohajin, sans parler du loup immense qui l'accompagnait et qu'il comptait proposer de garder sous sa propre garde, le temps que les choses se "tassent". Il fallait se l'imaginer, c'était comme une transhumance de nomade, avec les deux samouraïs, Snow et Batz en tête, accompagnés de Akane et suivit de Luka, Laya et Gondo, eux même accompagnés de Reiichi inconsciente et blessée sur un cheval, et de Raki son énorme loup. Des cavaliers, des gens à pieds, des gens en armes et des gens sans armes. Connaissant les tensions actuelles qui tourmentaient Kumo, chacun savait que cette situation risquait d'être tendu.

Pourtant lorsque Snow approchait du village, il avait le regard léger, pourvu d'un petit sourire agréable et satisfait. Lorsqu'il arrivait à la porte, Snow ne cachait rien de la situation, il fit un rapport détaillé et présentait chacun, donnant les noms et les grades et expliquant le pourquoi de la présence de cette Konohajin. Il avait presque trop à l'aise et Batz à côté de lui était bien plus sous tension. Ne restait maintenant qu'à voir ce qu'il adviendrait...

Hormis Snow qui était plus en avant pour dialoguer avec les gardes, le reste de la famille restait à l'arrière, Laya sur le cheval était comme une enfant émerveillée devant les bâtiments, Luka en perdait l'attention de sa surveillance tant elle craignait un drame, alors que Gondo, lui, tenait le cheval sur lequel était posée Reiichi, toujours nu sous une cape blanche ensanglantée. Snow réclamait bien entendu des soins de toute urgence, avec l'espoir que le problème de cette venue serait statué en temps et lieux plus adéquat, mais la décision ne lui appartenait pas.

Snow commençait ce qui pouvait en venir à une négociation, mais il aperçu alors un membre influent du village, selon la description qu'on lui en avait fait du moins, parvenir à la troupe en volant sur son aigle. Le samouraï prenait les devants en se rendant à lui pour lui faire les politesse d'usage en y mettant l'élégance qui convenait à la situation. Batz restait en retrait avec le reste de la troupe, quelque peu méfiant de la tournure que pouvait prendre les événements alors que même Snow commençait déjà la temporisation sous ses airs de saints.

-Je suis Snow, Jonin de Kumo. Voici Batz, Jonin également et Akane, une genin. Nous avons eut un problème, cette Konohajin qui avait pour mission de me ramener ma famille de Hi no Kuni a été blessée durant une attaque, je ne pense pas judicieux de donner les détails ici-même, mais c'est ainsi que cela s'est passé, j'ai préféré l'emmener plutôt que de l'abandonner à l'arrière.

Posés sur une corniche surplombant Kumo, Karyuudo et moi observions le village en silence. Venu ici pour être au calme, loin du bruit et des problèmes en contre-bas, je pouvais voir tout ce qu’il se passait sans y faire particulièrement attention. Ce fut lorsque plusieurs membres du villages se mirent à courir en direction du sentier perdu que je compris qu’il se passait quelque chose.

- Tu vois quelque chose aux portes ?

Sortant Karyuudo de ses pensées, celui-ci se mit à observer plus attentivement la scène.

- Il y a un groupe de personne qui arrive, je vois plusieurs Kumojins et un loup plutôt imposant.

Je me levai soudainement puis je m’étirai. Je fis alors signe à Karyuudo qu’on allait y aller puis je plongeai dans le vide. Je fus rapidement rattrapé par le rapace qui m’emmena rapidement au sentier perdu. Ce ne fut que lorsque je fus à une centaine de mètres que je me rendis compte qu’une grande quantité de chakra provenait de là-bas. Ce n’était pas vraiment étonnant vu qu’il s’agissait d’un groupe, mais cela m’intriguait d’autant plus.

Arrivant à leur portée, je me rendis compte que je ne connaissais personne d’entre eux, mais je pouvais affirmer que la plupart était des Kumojins. Si je ne les avais jamais rencontré personnellement, j’étais sûr d’avoir déjà ressenti leur chakra. Cependant, la personne qui semblait inconsciente et qui, au passage, semblait être très puissante, ne l’était probablement pas. C’était sûrement pour cela qu’il y avait eu une réaction immédiate de la part du village.

Ma curiosité étant piquée au vif, j’avais bien l’intention d’aller personnellement m’enquérir auprès d’eux. Arrivant sur les lieux, Karyuudo se posa au sol tandis qu’un jonin de Kumo s’approchait de moi. Je descendis alors de ma monture pendant que celui-ci m’expliquait la situation. Lorsque je compris que la jeune femme n’était qu’autre qu’un Konohajin, je sus que tout cela allait être beaucoup plus intéressant que je ne l’avais prévu.

- Enchanté de faire votre connaissance Snow, je suis Dôbutsu Otoke, jonin également. Inviter un membre de Konoha dans nos murs est particulièrement osé. Ce qui me trouble le plus étant qu’un Konohajin ait pu avoir une telle mission, mais passons. Vu son état, il sera difficile de corroborer vos dires et de tirer d’elle des informations. De plus, je pense qu’il faudrait mieux la faire soigner avant que son état n’empire. Cependant, comme vous le savez, les règles de sécurité ne peuvent être contournées en ces temps de guerre.

Je me tournai alors vers les gardes présents et leur fis signe de s’approcher.

- Faites les tests que vous pouvez malgré son état, poser lui un sceau pour bloquer son chakra et s’il n’y a pas de problème, emmenez la sous bonne escorte à l’hôpital. Et prévenez l’hôpital qu’ils auront une patiente particulière à soigner, qu’ils soient prêts.

Me tournant alors à nouveau vers Snow, je fis signe à son groupe d’avancer.

- La suite ne dépendra pas vraiment de moi, mais je sais que vous allez devoir répondre à quelques questions. Notamment pourquoi vous avez décidé de l’emmener à Kumo plutôt que dans un hôpital de Kaminari.

Snow était plutôt silencieux, et se distinguait surtout par son absence de commentaire jusque-là. Derrière lui, Batz et le reste de sa famille demeuraient tout aussi silencieux. Il tournait brièvement cependant le regard vers Akane quand elle déballait toute l'histoire d'une traite sans qu'elle lui sembla réfléchir aux conséquences de ses aveux. Alors que Snow avait tenté d'en dire le moins possible, elle, avait simplement presque tout raconté. Heureusement elle ne disait rien sur les circonstances qui avait conduis la Konohajin à prendre cette mission. C'était déjà cela de gagner, et il n'allait pas lui en vouloir, en effet, comme en vouloir à Akane d'être simplement Akane... Mais le regard, bien que bref, suffisait aux vus de leur habitude à communiquer, à lui faire entendre un certain mécontentement.

Elle s'était fort heureusement préservée de toute allusion quant aux circonstances qui avaient conduit Reiichi à prendre cette mission. Cela aurait pu, en effet, être préjudiciable pour Snow en l'état actuel des choses, ce n'était pas qu'il comptait éternellement le cacher, mais qu'il aimait donner les informations au moment qui lui paraissait le plus approprié. La situation n'était tout de même pas aussi désastreuse qu'on aurait pu le penser. Snow savait que la pauvre Konohajin aurait le droit à une batterie de testes et à tous les traitements d'usages pour les shinobis étrangers. Il savait aussi que dans son état, Reiichi ne pourrait aucunement protester (et c'était tant mieux). Snow ne paraissait pas protester non plus, bien au contraire, il considérait tout cela comme des étapes nécessaire à l'établissement de ses projets concernant cette Konohajin. C'est ainsi qu'il accueillait d'un visage doux le Kumojin qui se présentait au nom de Dobutsu Otoke. Un homme qu'il n'avait jamais rencontré, mais qui lui inspirait une certaine sympathie, bien que comme toujours, Snow préservait une distance respectueuse. Particulièrement dans la situation présente.

-Je comprends très bien qu'il faille prendre les précautions nécessaires, et je vous remercie de l'envoyer aux soins. Comme Akane ici l'affirme, nous sommes tous prêts pour être interrogés. Donnez lui la Konohajin. Ordonnait Snow à Luka et Gondo.

Les deux individus tiraient donc le cheval avec la blessée vers les Kumojins, avec délicatesse et il fallait le dire, un peu de méfiance. Il demeurait un problème, celui du loup, qui pourrait faire des problèmes. Alors Snow décidait de laisser la bête se conduire elle-même en lui donnant le choix.

-Ce loup est le compagnon de la Konohajin. Je souhaiterais en avoir la garde, le temps que sa maîtresse se remette et fasse la preuve de ses intentions. Elle m'a été très utile et d'un certain secours, alors je pense lui devoir cela. Une telle bête ne peut pas survivre dans une cage qui plus est. Pour le reste, j'aimerais si vous le permettez conduire ma famille vers sa nouvelle demeure. Je me rendrais ensuite là où vous l'ordonnez pour faire la lumière sur cette affaire. Dit Snow en espérant que la bête aurait la présence d'esprit d'accepter la situation.

Reiichi était ainsi remise aux Kumojin, avec l'espoir qu'elle soit assez rapidement remise et puisse témoigner de ses bonnes intentions. Snow espérait secrètement pouvoir aussi rapidement lui rendre visite à l’hôpital durant sa convalescence, car il avait beaucoup à parler avec elle maintenant. Étonnamment, Snow ne s'inquiétait pas plus que cela des répercussions avec Konoha, une attaque de Shinobis de la feuille lui paraissait si étonnante qu'il se figurait qu'il y avait probablement autre chose derrière tout cela. Il restait une dernière chose, la question d'Otoke qui méritait une réponse.

-Je ne pouvais pas laisser une Konohajin seule dans le pays sans surveillance. Il me paraissait plus judicieux de l'amener ici, sous bonne garde et elle pouvait supporter le voyage grâce aux soins de mon amie.

J’écoutai attentivement les réponses d’Akane et de Snow qui semblaient tenir particulièrement à sauver la Konohajin. C’était compréhensible, et après tout, si Kumo avait des tensions depuis un moment avec Konoha et qu’il fallait vraiment se méfier d’eux, ce n’était pas une raison pour la laisser mourir. Se mêler ainsi d’un conflit interne comportait des risques, mais ce n’était pas vraiment à moi de prendre cette décision. De plus, j’étais encore moins bien placé pour critiquer l’avis d’un jonin de Kumo, s’il lui faisait confiance, cela me suffisait amplement.

Lorsque Akane précisa que la jeune femme était une Inuzuka, mon intérêt augmenta immédiatement. Si j’avais beaucoup entendu parler de ce clan, qui était beaucoup plus connu que le mien grâce à leur association au village de Konoha, je n’avais encore jamais eu l’occasion de rencontrer un de leur membre. Cela allait peut-être être une occasion pour moi d’enfin connaître les véritables différences entre nos deux clans.

- Je comprends bien vos raisons et je vous remercie de faire preuve de coopération. Une fois que les gardes auront finis de faire leur travail, ils l’emmèneront à l’hôpital où elle sera soignée. Cependant, comme vous le savez bien, la suite ne sera pas de mon ressort. Le Raikage ou le général du Satoru sont les seuls actuellement avec le pouvoir de prendre ce genre de décision.

Je fis alors une pause pour me tourner vers le bâtiment où travaillaient les gardes de la porte. Je venais de sentir le chakra de Shadis. Ne sachant pas s’il avait l’intention d’intervenir, je décidai de passer outre.

- Personnellement, je suis d’accord avec vous, l’amener ici était probablement la meilleure solution compte tenu de la situation, mais je pense qu’on vous demandera quand même des informations complémentaire. Je vous conseille donc de faire un rapport au plus tôt.

Je portai alors mon regard sur le loup dont le jonin avait fait allusion.

- Vous vous doutez bien qu’un animal étranger de cette taille ne peut pas se balader librement à l’intérieur des murs du village, mais je suis d’accord avec vous à ce sujet également, l’enfermer dans un cage n’est pas une bonne idée. Si vous vous en portez garant, je n’y vois pas de problème, mais faites attention tout de même. Pour le reste, vous êtes libres de faire ce que vous voulez, évitez juste de partir trop longtemps, pas mal de personne auront bientôt envie d’en savoir un peu plus sur cette affaire.

Présent dans la tour de contrôle kumojine, l’Hakushi avait assisté à la venue du groupe de kumojin avec leur fameux colis. Une kunoichi provenant d’un village anciennement allié et aujourd’hui, particulièrement distant par rapport au nôtre : le village de Konoha. Autant le dire tout de suite, un potentiel cas complexe à gérer pour le mieux. Bien des questionnements déjà, prenaient place dans l’esprit du vétéran. Pour en avoir vu des vertes et des pas mûres tout au long de sa vie, pour avoir lui-même été à l’origine de sales combines et pour en avoir fait les frais, il ne pouvait qu’être réservé par rapport à cette affaire naissante. Pouvait-il s’agir d’un coup monté de la part de Konoha ? Une façon pour eux d’introduire un cheval de Troie dans le village en attendant l’occasion de pouvoir susciter quelque action néfaste pour le village probablement. Qui sait ?

Sortant de sa tour d’observation, centre de l’activité de surveillance du village, l’Hakushi se dirigea tout droit vers les portes du village. Arrivé à quelques mètres de l’endroit où étaient positionnés les différents protagonistes, dont Dobutsu Otoke, le vétéran choisit de rester en retrait, au sein du poste de garde des portes. De là où il se trouvait, il fit convoquer un ninja qui lui fit le rapport oral de la situation telle que décrite par les kumojins ayant ramené cette kunoichii ici au village. Une Inuzuka d’après les dires du ninja rapporteur. La chose était aisément vérifiable. Cette kunoichi était vraisemblablement accompagnée d’une bête que le vétéran n’avait jamais croisé dans les alentours. Aussitôt la méfiance du vieil homme s’accrut. Il écouta le rapport du ninja jusqu’au bout avant de descendre rapidement vers les protagonistes en exécutant des mudra alors qu’il était encore hors de vue. Arrivé à leur hauteur, il les salua avant d’enchaîner, ses yeux perçants se portant sur la bête :

« Une Inuzuka vous dîtes ? Et cette brave bête ? Raki m’a-t-on dit ? »

Un homme sans peurs n’hésiterai pas à effectuer le mouvement qui allait suivre, pourtant probablement que peu auraient eu le cran de le faire. Accroupi face à la bête à un mètre au plus, le vieil homme transperçait de son regard l’animal. On dit que l’animal aussi têtu, puissant ou sûr de lui, ne peut soutenir longtemps le contact visuel d’un humain. Un excellent moyen pour commencer à dresser dit-on. Voilà ce qu’expérimentait le vétéran face à cet animal particulier. Pourtant sans nécessairement chercher à l’intimider, le kumojin s’adressait à lui d'une voix certes monocorde, mais d'une voix qui se voulait rassurante :

« Raki… Nous allons bien nous occuper de ta maîtresse. Tu la reverras très vite. En attendant nous allons te confier à quelqu’un si tu veux bien. N’est-ce pas ? »

Un sourire et une tête caressée plus tard, le vieil homme se redressait et s’adressait à toute la troupe :

« Allez ! Procédez aux contrôles d’usage pour chacun d’entre eux et menez l’Inuzuka à l’hôpital. Merci. »

Un clin d’œil au Dobutsu en se retournant et en passant près de lui, puis l’Hakushi s’en était allé. Il allait à nouveau utiliser ses capacités en fuin sur l’Inuzuka elle-même dès lors qu’elle en aurait terminé avec les contrôles sommaires à effectuer sur elle. Après tout, nul n’est jamais prudent et pour un cas pareil, Shadis préférait assurer un double contrôle, en plus de celui du village, sur cette curieuse visiteuse en provenance de Konoha.

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