Je multipliais les requêtes vis-à-vis du nouveau Raikage, Kadoria Manzo. Je lui avais demandé de nombreux services, je détenais de nombreuses informations compte tenu de mon ancienne appartenance au département de renseignement et d'espionnage. Je possédais des informations que je mettais à profit du village et du Raikage. Il me confia de nombreuses missions sur demande et je les remplissais toutes avec succès. J'avais acquis une certaine expérience qui me permettait d'enchaîner les missions cruciales sans décevoir les hauts placés. A ce propos, j'avais eu vent d'un certain nombre d'attentats sur l'empire du Shukai. Des attentats qui rentraient dans nos intérêts, car ces attaques furtives affaiblissaient considérablement le Shukai.

Ces attaques rentraient dans nos intérêts, bien qu'à ma connaissance, nous étions aucunement impliqués dans celle-ci. Cependant, nous devions faire face à l'avènement de Kiri qui était de mèche avec le Shukai, en d'autres termes, nous devions nous mobiliser pour trouver des solutions à de nombreux problèmes dans la région qui menaçaient notre pérennité, d'autant plus que la création de Kiri allait considérablement aider le Shukai et par extension, cela nous posait problème. Pour que le Shukai autorise la création de Kiri, il faut que le village entre dans ses intérêts et qu'il suive sa politique, ce qui paraît logique puisque Mizu appartenait au Shukai.

Il fallait donc rapidement trouver les responsables de ces attaques et tenter d'obtenir quelque chose d'eux. J'eus donc, un soir, pris ma route pour le palais du Raikage. Je venais d'avoir eu vent de ses attaques, en réalité, lui aussi devait sûrement déjà être au courant de celles-ci. Les deux camps s'espionnaient l'un l'autre, s'il nous arrivait quelque chose, l'empire serait forcément les premiers au courant et inversement.

"Bonjour Raikage, puis-je vous parler de quelques choses ?" - Demandais-je avant d'avoir eu l'autorisation de rentrer.

"J'ai cru entendre que le Shukai a subi des attaques, mais je ne crois que nous en sommes responsables. J'aimerais que vous m'assigner personnellement cette enquête afin que je puisse me servir des informations que je possède grâce à mon ancienne appartenance au département du Renseignement et d'espionnage. Le fait est que Kiri et le Shukai m'inquiètent vraiment beaucoup et en trouvant les coupables, on pourra ainsi les approcher, les aider, les financer, soutenir ses attaques qui déstabilisent le Shukai, mais le tout en secret. En bref, on trouve notre intérêt. Je pense qu'il est important pour nous d'en savoir plus sur ces attaques."

"D'ailleurs, je voulais vous parler de Seki Hasaki. Il me semble que vous l'avez laissé réintégrer nos rangs, alors que d'après le Rokudaime et Monjara Shinji, il a tenté d'éliminer le daimyo. Je me mêle peut-être de ce qui ne me regarde pas, mais ça me dérange de le savoir parmi nous, je n'ai pas confiance en lui. Il est vrai que les sources ne sont pas sûres et peu fiables, mais pourquoi a-t-il attendu que Monjara Shinji, le Rokudaime et le régent ne soient plus là pour refaire surface ?"

Le jour se levait doucement sur Kaminari no Kuni. Notre protagoniste se trouvait sur le toit du palais, une cigarette à la bouche. Il observait calmement l'horizon ensoleillé de ce début de printemps si rafraichîssant. Une brise matinale venait adoucir le soleil déjà brûlant de cette belle matinée. Chaque jour, le Kadoria aimait monter sur le palais pour y fumer une cigarette avant de commencer sa journée de bureaucrate. Peut-être était-ce pour contempler ce qu'il dirigeait, ou bien, simplement trouver le calme nécessaire pour endurer une nouvelle journée en tant que leader d'un village. Qui sait ! Le Nanadaime écrasa sa cigarette avant d'en décocher une nouvelle de son carquois de carton. Ce n'était pas habituel et on sentait que finalement, Manzo était préoccupé par quelques choses. Le manipulateur de la gravité était pensif. La guerre contre l'Empire pesait lourd sur sa conscience. Il imaginait déjà les nombreux scénarios possibles en cherchant diverses solutions. L'Empire n'était pas l'ennemi le plus facile à abattre, si tant est qu'il existe un ennemi de la sorte. Son territoire s'étend sur de nombreux pays, sans compter Mizu no Kuni qui est proche de Kaminari et la reconstruction de Kiri.

Kumo était dans une période compliquée et l'avenir n'était pas radieux, mais est-ce que le village des nuages a déjà été dans une situation où tout allait bien et ou la pérennité de toutes choses étaient certaines ? Ce n'est qu'une épreuve de plus à surmonter ensemble. L'Empire a peut-être gagné à Mizu, mais plus maintenant. Le Raîkage sait que cette guerre sera usante et qu'elle s'arrêtera que lorsqu'un des deux côtés cédera et il sait pertinemment que Kumo ne cédera pas.

Il écrasa sa deuxième cigarette avant de descendre pour se placer sur son large siège. Déjà beaucoup de paperasses l'attendaient ce qui, naturellement, déplaisait à Manzo. Il n'a jamais été un homme d'intérieur, restant assis derrière un bureau pendant des journées entières, mais c'est aussi le poste de Raïkage. Signant des contrats, consultant des requêtes, des archives, les papiers n'arrêtaient pas d'affluer sur le bureau massif du Nanadaime.

« Vous avez du café ici ? »

Rétorqua le manipulateur de la gravité qui avait besoin d'un petit remontant pour tenir encore une bonne partie de la matinée. Une jeune demoiselle lui apporta une tasse de café et il la remercia. De sa main gauche, il tenait sa tasse qu'il amenait à sa bouche toutes les 30 secondes pour prendre une gorgée. De sa main droite, il tenait un stylo et lisait à toute vitesse les différentes feuilles de son bureau afin de les remplir ou d'apposer sa signature. La vie trépidante d'un nouveau Raïkage. Finalement, le jeune Shirudo sortit la tête brune de sa routine en lui demandant s'il pouvait parler avec lui. Posant sa tasse, le Raïkage fit un signe de main pour inviter le jeune Chûnin à s'asseoir. Le possesseur du gène de l'Autre ne perdit pas de temps. Il voulait enquêter sur les récentes attaques du Shûkai, orchestré par un groupe de Nukenin. Par la suite, s'il retrouvait la trace de ces gens, il voudrait les aider ou les soutenir pour attaquer de nouveau notre ennemi commun. Le nouveau « IV » formula aussi ses craintes sur le retour d'Hasaki notamment en évoquant les doutes planant sur lui et son retour propice quand ses accusateurs ne sont plus là. Il faut le reconnaître, le gamin a du cran.

« Tu es donc en train de me dire que tu serais prêt à t’allier avec des criminels mondiaux de hauts rangs pour attaquer l’Empire ? »

C’est avec un ton presque condescendant et déçu que Manzo attaqua cette phrase. Cependant…

« Voilà l'esprit que je veux voir ! Je vois que les hautes instances de Kumo ne t'ont pas donné l'arme des Senju pour rien. Nous sommes en guerre et si nous pouvons gagner des alliés dans notre combat contre l'Empire, il ne faut pas hésiter ! Enquêter sur ses gens pour les retrouver est une très bonne idée. Cependant, il ne faut pas s'emballer. Ces personnes restent des criminels. À la moindre occasion, nos potentiels alliés pourraient se retourner contre nous. Qui plus est, j'ai déjà eu affaire à ce genre de personnes. Ils voudront impérativement quelques choses en retour. Je vais donc autoriser l'enquête que tu convoites. Cependant, tu te doutes que ces recherches te mèneront inévitablement sur les terres de l'Empire. De ce fait, t'envoyer seul là-bas serait du suicide, même si tu possèdes quelque chose que les autres n'ont pas. Je vais réfléchir à une petite escouade à t'assigner pour infiltrer l'Empire et faire des recherches sur ces mystérieux criminels. Cependant, si tu remontes leur piste, n'engages pas la conversation. Reviens à Kumo et nous établirons un nouveau plan. Je te préviendrais lorsque j'aurais réglé les détails de ta future mission. »

Le Nanadaime fit une pause en croissant les mains avant de reprendre

« Tu ne manques pas d'audace pour venir remettre en cause les actions de ton Kage. Certains pourraient te punir pour avoir parlé à ton chef ainsi, mais ce n'est pas mon genre. Tu es franc avec moi, alors je serais franc avec toi. J'ai, en effet, réintégré Hasaki dans nos rangs. Je sais pertinemment que d'après ces deux hommes, il a tenté d'éliminer le Daimyô. Cependant, je suis un homme qui croit aux secondes chances. J'ai offert à Hasaki la possibilité de se racheter. Car oui, ce n'est pas lui qui a refait surface, mais bien moi qui suis allé le voir. Kumo est en guerre et notre effectif peut paraître un peu léger face à l'effectif de l'Empire. Dois-je te rappeler notre intervention à Mizu no Kuni ? J'ai donc proposé un marché à Hasaki pour me prouver son engagement envers Kumo. Je lui ai confié la traque d'un dangereux déserteur de Kumo. Il se trouve qu'il y a quelques jours, il est revenu au sentier perdu avec le déserteur à ses côtés. Je suis un homme d'honneur. Il a rempli la part du marché, j'ai, donc, rempli la mienne. Tu n'as peut-être pas confiance en lui, mais j'ai eu la preuve que je peux lui faire confiance. »

Le maître de la gravité se redressa en fixant le jeune shinobi des nuages.

Hmm... J'étais dans le caca, il a visiblement mal interprété ce que je lui ai dit. Non... en fait, il n'a peut-être qu'une petite part de ténèbres, il n'en a pas assez, assez pour être le Kage que l'on a besoin. Cependant, plus de peur que de mal, il rebondit sur ce qu'il venait de dire. Il s'agissait d'une blague, il venait d'ironiser, ce qui me rassurait grandement. Cela m'agaçait. Je ne voulais pas qu'il arrive la même chose qu'avec Hôritsu, cela m'était déjà arrivé une fois, c'était une fois de trop et je préférais m'arrêter là, c'était déjà amplement suffisant.

Il est vrai qu'avec mon tempérament, j'avais peut-être du mal à m'adapter à l'autorité bien que j'avais du respect pour mes supérieurs. Cependant, là, il s'agissait d'ironie, j'étais donc rassuré, il m'avait compris et pensait comme moi. J'eus reçu un tas de compliments qui me faisaient grandement plaisir, je lui souriais donc en retour pour le remercier. Je ne voulais pas l'interrompre dans sa réponse, j'attendais et j'écoutais patiemment. Nous étions tout deux sur la même longueur onde, nous craignions, tout deux, que nos futurs alliés pouvaient nous la mettre à l'envers.

Je savais que par leurs attaques, ils voudront quelque chose en retour, c'était logique. Si j'étais à leur place, je ferais la même chose. Ils prenaient des risques, ils étaient en premières lignes, il servait notre cause tandis que nous, nous attendions patiemment que les choses se font. Il accepta ma requête et me proposa de m'assigner une équipe, ce qui était logique, j'avais besoin de Shinobi sensoriel, des experts de la traque, des pisteurs et des enquêteurs dans l'âme, les plus performants du village. Ceux qui m'avaient aidé à mettre la main sur Shinji étaient des choix d'exception, mais compte tenu du fait qu'Otoke était possédé, je préférais éviter.

"Merci pour votre confiance, je partage votre avis et vos craintes, j'y ai déjà pensé. Je souhaitais exactement faire ce que vous me proposiez justement, c'est parfait pour moi, merci encore pour votre confiance."

Ce Nanadaime, il m'avait accordé sa confiance dans bien des situations, il m'avait permis de recevoir le gène de l'Autre et m'avait assigné plusieurs tâches importantes pour le village. Tout cela était gage d'une très grande confiance qui était réciproque et je ne pouvais que le remercier. Pour le cas d'Hasaki, c'était un peu plus compliqué. En fait, j'avais vraiment un réel problème avec l'autorité, Manzo avait pris cela pour une remise en question de ses actions, ce qui n'était pas le cas, je voulais juste lui faire part de mes craintes et lui poser des questions, tout simplement, je lui faisais entièrement confiance.

"Désolé, je me suis mal exprimé, je ne remets pas en cause vos actions, j'ai juste certaines craintes concernant le cas d'Hasaki et je voulais vous en faire part. J'ai entièrement confiance en vous, j'ai peut-être plus confiance en vous que quiconque dans ce village. C'est simplement en Hasaki que je n'ai pas confiance, vous lui avez permis de se racheter, mais rien ne nous indique qu'il ne recommencera pas de nouveau. Je comprends parfaitement qu'il ait le droit d'avoir une seconde chance, je veux dire... Tout le monde a le droit à une seconde chance. Je comprends parfaitement ce que vous dîtes, sa traque du dangereux déserteur est tout à fait remarquable, sachez que je ne veux pas remettre en question vos actions et vos décisions comme je l'avais fait avec le Rokudaime, loin de là. En vous, j'ai entièrement confiance."

La situation pouvait sembler presque rocambolesque, mais c'est en réalité juste une partie de ce que le Nanadaime est. Il ne s'est jamais préparé à diriger ne serait-ce que son clan, alors encore moins le village des nuages. Du coup, il essaye de compenser avec sa personnalité un peu particulière. Un mélange d'humour, de fermeté, d'autorité, de calme, d'agression. Bref, une sorte de cocktail aux mille et une saveurs. La première impression avec le Kadoria est souvent un souvenir assez particulier, car on ne sait jamais vraiment ce qu'il pense et ses paroles peuvent être strictes et justes, comme dénués de sens. La tête brune en est parfaitement consciente et il sait qu'il lui faudra encore quelques mois pour trouver ses marques en tant que leader.

Revenons à nos moutons. Le jeune Shirudo semblait inquiet lorsque le manipulateur de la gravité était parti dans un registre ironique. Cependant, après avoir exposé son idée et ses craintes, le jeune porteur du gène semblait d'accord avec les dires du Raïkage, le remerciant, au passage, pour la confiance qui lui accordait. Le successeur du Régent prit alors une gorgée de café bien chaude avant de prendre la parole.

« Alors, tout va bien ! Je commencerais rapidement les démarches pour te trouver une équipe adéquate à ta requête, ce qui ne devrait pas prendre beaucoup de temps. C'est normal Shirudo. Je ne fais que récompenser ton investissement pour le village. »

Le maître de la gravité avait, d'après le jeune Chûnin, mal interprété ses propos. Il ne voulait pas remettre en cause les actions de son Kage, mais bien émettre ses craintes sur le cas Seki Hasaki. Il avait peur qu'il recommence les actions dont il était accusé, et cela, Shirudo voulait l'empêcher à tout prix.

« Je comprends ce que tu veux me dire. S'il l'a fait une fois, qu'est-ce qui l'empêche de recommencer ? C'est un raisonnement logique, mais, il ne tient pas la route lorsque la dite personne ne l'a pas fait une fois. J'ai eu une longue discussion avec un shinobi senseur de Kumo et il m'a clairement indiqué que Seki Hasaki et la personne ayant attaqué le Daimyô sont de personnes différentes. Cependant, Kaminari et Kumo doit avoir confiance en ses shinobis. Une personne peut facilement en accuser une autre, mais l'innocenté, c'est plus compliqué. Même si le shinobi senseur est sûr de lui, des personnes peuvent le contester, car ce n'est que la parole d'un homme. C'est pour cela que j'ai envoyé Hasaki sur cette mission. Je voulais montrer au pays et au village qu'il était innocent et qu'il allait vous le prouver en montrant sa dévotion pour Kumo. »

L’Ombre de Kumo s’arrêta quelques secondes avant de reprendre.

« Puis même, regardons les faits. Hasaki est accusé d'avoir attaqué le Daimyô. Or, il est resté à Kaminari no Kuni auprès de son clan pour le développer attendant un potentiel jugement. Est-ce pour toi le comportement d'un homme suspect ou d'un homme innocent ? Lorsqu'une enquête sur Monjara Shinji allait débuter, il n'a pas choisi de rester auprès des siens. Non, il a déserté. Je comprends tes doutes, mais il était temps de lever ce voile d'incertitude pour laisser la vérité éclairer cette affaire. »

Manzo se réinstalla sur son siège avant de reprendre.

« Ta confiance et celle des autres shinobis est la bienvenue. En ces temps durs pour Kumo, nous devons être tous unis sous la même bannière, sous le même bandeau. Kumo ne doit former qu’une et une seule entité afin de surmonter tous les obstacles et tout cela ne peut se faire que si les Kumojins en confiance en moi. »

Mon investissement au sein du village était reconnu à sa juste valeur. Cela n'avait rien à voir avec l'ère d'Hôritsu et de son disciple où j'étais fiché en raison de ma prise de parole à l'encontre du Rokudaime. Ma situation commençait à s'améliorer à la fin du règne du régent, en raison de l'importance de mes informations et de mon expérience dans l'éradication de la menace du Kaihô-sha, cependant, avec le Nanadaime, j'avais l'impression d'agir et que mes actes soient reconnus à leur juste valeur et cela me donnait envie d'en faire encore plus.

Je souriais donc de nouveau attendant qu'il rebondisse sur le cas d'Hasaki. Il ne tarda pas à le faire et j'eus très vite compris qu'on avait tous été manipulé. J'eus très vite compris qu'Hasaki n'avait pas commis ses crimes, le Kadoria en avait eu la preuve. Face à ses révélations, j'étais choqué, mais à moitié, puisque je savais initialement que le Rokudaime n'était qu'un enfoiré. Il nous avait menti, manipulé et Monjara Shinji l'a sûrement aidé à destituer le Godaime afin de conserver son secret.

C'était ce même Monjara qui protégeait le Rokudaime et son régent, tout cela n'était donc qu'un tissu de mensonges. Dorénavant, la justice et la vérité avaient été enfin rétablies sur la conspiraton d'Hôritsu. Cet enfoiré avait manipulé tout le monde, j'avais beau avoir eu des doutes sur lui, ces derniers étaient bel et bien fondés et j'avais bel et bien raison alors que tout le village l'adulait. Putain ! J'aurais vraiment dû m'écouter, c'est incroyable qu'il eut manipulé tant de gens, les gens sont vraiment trop cons !

J'aurai dû avoir confiance en moi et en mon intuition qui ne m'a jamais trahi jusque-là. Quelle belle ordure ! Putain, j'aurais vraiment dû l'attaquer dès que je pouvais ; j'y avais d'ailleurs pensé, mais ça n'aurait eu aucune valeur puisqu'il était plus fort que moi. Je regrette d'avoir un moment cru en ce que me disait Kibo. Cependant, je lui accordais le bénéfice du doute, mon intuition me disait qu'il était vraiment bon, il s'était peut-être trompé à son sujet ou peut-être qu'il m'avait délibérément menti.

Néanmoins, l'important était que la justice et que la vérité eurent été rétablies, il fallait donc se focaliser sur le futur. Toujours est-il que je mourrais d'envie de retrouver Aomine, de le chopper et de lui faire comprendre qu'il n'avait plus aucune crédibilité. J'avais hâte de le retrouver pour faire la justice, cependant, il était parti pour éliminer le Kaihô-sha qui était une menace pour le village, donc cela rentrait dans nos intérêts. Il fallait donc le laisser momentanément agir jusqu'à l'éradication du Kaihô-sha bien que je savais qu'il allait représenter nos intérêts : il fallait surtout le surveiller.

"Tsss... Depuis le départ, je n'ai jamais toléré l'avènement du Rokudaime et j'avais raison. J'ai été le seul à m'opposer à lui, mais je n'étais qu'un Genin... Ma voix n'avait aucun poids, aucun impact. Je regrette vraiment de ne pas avoir été assez puissant pour pouvoir faire quelque chose. P'tin... il a manipulé tout le monde !"

Le moment était délicat pour notre Kage de quelques mois. Annoncer à un shinobi que ce qu'il a cru pendant des années n'étaient que tissu de mensonges. Ce n'était pas facile et c'est sûrement pour cela que le Kadoria n'avait pas trop insisté sur le sujet lors de son discours. Le Nanadaime voulait rassurer son village, pas le noyer dans des révélations remettant en cause le village-même. Ce n'était pas son but et cela ne l'est toujours pas. Même si Manzo n'a pas réellement su ce qu'il s'était passé à cause de sa mission confiée par le Daimyô, il ne pouvait pas vraiment avoir un avis propre à sa personne. Son opinion sur ce sujet serait entrecoupée de tout ce qu'il a pu entendre. Enfin, dans tous les cas, il fallait avancer. Se concentrer sur le passé n'apportera rien de bien constructif et ça, Shirudo devait le savoir. Cependant, au fur et à mesure que le manipulateur de la gravité l'observer, sa colère semblait grimper très rapidement.

Les yeux, les gestes, tout étaient là pour manifester la colère du possesseur du gène de l'Autre. Alors que l'Ombre de Kumo allait prendre la parole, une vision particulière s'incrusta dans son esprit. Il se rappela de lui, lorsque son frère avait déserté Kumo et tué ses parents au passage. Alors qu'il était quelqu'un de calme, il ressentit pour la première fois la haine, la vraie. Celle qui vous donne envie de massacrer quiconque juste pour satisfaire votre soif de sang. Manzo se souvient de ses dents qui se serraient les unes contre les autres à s'en faire mal. Les poings serrés comme jamais à s'en faire péter le bras. Un sentiment qui ne peut contrôler et qu'il a toujours en lui depuis ce jour-là. Rien ne peut enlever la haine qui a envahi notre esprit. Cependant, il est toujours possible de la canaliser et de l'orienter vers des sujets qui comptent à l'heure actuelle.

« Je comprends ta colère Shirudo, mais cela ne sert à rien de la focaliser sur un événement du passé. Concentre-toi sur l'avenir, là où tes choix et tes décisions ont un impact. Ce n'est pas facile à réaliser, mais tu dois mettre tout cela derrière toi et passer à autre chose. Plus que jamais, Kumo a besoin de tous ces shinobis ! »

Après sa tirade, le Kadoria comprit qu'il était temps pour lui d'agir. Cependant, il ne voulait pas simplement tourner la page et passer à autre chose. Non. Lui, il voulait fermer ce putain de bouquin ! Il n'avait pas eu le temps de voir son frère depuis que Hasaki et Otoke l'avaient ramené. Il était temps de faire face à ses démons du passé.

« Shirudo, tu m'en vois navré, mais je dois absolument voir quelqu'un. Si tu as besoin de moi ou si tu as des questions, n'hésites pas. Ma porte était toujours ouverte pour un shinobi du village des nuages. »

En faisant une tape amicale sur l’épaule, après avoir enfilé son long manteau, le maître de la gravité partit en direction des prisons de Kumo.