« Voilà mon bourreau ! »

Une pièce sombre, avec une torche au mur pour éclairer tout ça. On ne pouvait observer que très peu de choses. Des barreaux, un homme qui se relève avec un saut à côté de lui, puis, un autre homme s'avançant doucement. Les lumières produites par les flammes laissent entrevoir deux personnes bien connues à Kumo. Monjara Shinji, le criminel et Kadoria Manzo, le bienfaiteur. L'ancien ministre se releva péniblement afin de faire face à son opposant qui restait silencieux.

« Tu es venu contempler ton triomphe, n'est-ce pas ? Tu crois que je ne te connais pas, Kadoria Manzo ? J'ai été le chef du Naitei, Bras gauche du Rokudaime, Ministre de la diplomatie et de l'économie, Bras droit du Régent. Je connais tous les Kumojins encore en service ou vivant ! Un homme comme toi ne peut passer inaperçu pour un homme comme moi ! »

« Monjara Shinji… Traître de Kumo. Tu es accusé d'avoir divulgué des informations à l'Empire sur l'intervention de Kumo à Mizu, de t'être allié avec des criminels. Moi aussi, je te connais. Tu peux réfuter autant que tu veux mes accusations, je sais pertinemment que tu es à l'origine de tout ce que j'ai dit avant. J'ai même étudié le cadavre que tu avais donné à Seki Zennosuke et tu m'en vois navré, mais sa mort ne correspond pas à tes dires. Lorsque tu es envoyé par Mizu, tu reviens avec plein d'informations et entre-temps, l'Empire apprend que Kumo veut s'interposer dans l'archipel. Plus la peine de mentir, tu es déjà derrière les barreaux. Enfin, je ne suis pas là pour être ton bourreau non, mais bien pour comprendre. Comprendre pourquoi as-tu fait ça ? Toi qui sembles être si attaché à ton village… »

« Ahah ! Voilà encore un qui n'a rien compris. Personne ne comprend de toute façon. Tu veux la vérité ? Bien, je vais te la donner. Je fais partie d'une organisation criminelle qui m'a approché dans le but de réunir le maximum d'informations afin d'éviter des catastrophes comme la destruction de Kiri. À cette époque, les Furyous représentaient une menace importante et le village des nuages avait déjà subis une attaque compliquée. Pour moi, être un simple shinobi de Kumo ne suffisait pas à protéger mon village comme le fait qu'être un simple shinobi de Kiri n'a pas été suffisant pour protéger le village de la brume. J'ai donc passé un pacte avec eux. Je recevais des informations si jamais Kumo était menacé et en contrepartie, je fournissais des informations sur mon village. J'ai fourni l'information de Mizu à mon chef lorsque j'ai été sur l'archipel et il m'a fourni le cadavre que tu as examiné. Tu es d'ailleurs le seul à l'avoir fait et je t'en félicite pour le coup. Bref, je pensais que si Kumo perdait son effet de surprise, le village des nuages battrait en retraite… Mais non ! J'ai donc fait ce que j'ai pu pour amener la fin des combats et un tour de négociation, en sacrifiant, au passage mon bras. Voilà pourquoi j'ai fait tout ça. C'était peut-être une erreur, mais c'était à refaire, je ne changerais rien. »

Manzo resta perplexe.

« Je ne m'attendais pas à ce genre de réponses… Comment peux-tu penser qu'une telle chose soit considérée comme protéger son village ? »

« Si une personne appartenant à mon organisation rapportait qu'un Furyou allait attaquer Kumo, je l'aurais instantanément su et j'aurais pu prévenir Kumo. Si je n'avais pas été dans l'organisation, nous aurions été pris par surprise et Kumo aurait pu finir détruite, comme Kiri. Je préfère être considéré comme un traître et voir mon village sain et sauf, plutôt qu'être le parfait shinobi et mourir. »

« Et voilà que maintenant, tu es considéré comme un traître et tu vas mourir. Cependant, même si la forme est largement contestable, je comprends le fond. Si je te disais que je peux t'offrir une nouvelle vie qui rachètera tes erreurs ? »

C’était au tour de Shinji d’être perplexe.

« Qu'est-ce que tu racontes ? »

« Je ne peux rien te dire et tu dois me faire confiance. Tu as un choix à faire. Mourir en vain ou Mourir pour protéger ton village. »

« Protéger mon village ? »

« Je t'offre une chance de sortir de l'abysse qui t'attend, libre à toi de la saisir ou non. Dans quelques jours, nous nous reverrons et j'attendrai une réponse de ta part »

Le Kadoria fit demi-tour et partit des prisons de Kumo.