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Ce rp se situe environ 9 mois après mon départ hrp du forum
Il est des douleurs que seule une femme peut porter et que jamais un homme ne pourra endurer. Une forme de satisfaction personnelle, cette phrase me prouve que je ne suis pas que moins forte physiquement qu’un homme.Dans l’hiver de yuki no kuni, alors qu’il neige à gros flocons dehors, et que sol blanc ne garde pas mes pas plus d’une demi-heure, Je marche haletante et fébrile, me tenant le ventre qui me tords de douleurs, chaque contractions se rapprochant de plus en plus, signe qu’il ne va pas tarder à sortir.
Je les vois aux loin ces lumières chancelante sous les effets du blizzard, ou peut-être bien sous l’effet des larmes qui me montent aux yeux tellement la douleur me lance à chaque contraction. Un pas après l’autre, un effort après l’autre, je me bats, je me bats pour ce que je porte, pour cet amour que j’ai eu et qui a disparu, mais je me bats surtout pour moi, pour ce défi qui m’est lancé.
Ma mère m’a supportée, je ne vois pas pourquoi ce morveux serait plus chiant que moi, non vraiment, elle a du forcément passer par pire et si elle l’a fait je peux le faire. En pensant à ma mère je revois une fraction de seconde l’image de mon père, soulevant en moi un haut le cœur incontrôlable, trop vite rattrapé par une nouvelle contraction. Mes jambes fléchissent, les genoux tombent au sol et à la chaleur du liquide qui coule entre mes cuisses se mélange le froid mordant de la neige sur le sol.
Un cri m’échappe, mélange de rage, douleur et épuisement, lentement je sens mes forces m’abandonner, est-il trop tard ? Ais-je échoué ? Vais-je perdre tout ce qu’il me reste de lui ? Son visage me revient, son sourire énigmatique, ses cheveux broussailleux, lui, le seul qui croyait en moi, qui se souvenait de moi, où es-tu ?
Je craque je pleure, je m’abandonne à mes émotions et c’est en cris que je m’effondre, je n’arrive même pas à me résonner, à me dire que ce ne sont que de simples hormones qui sont en trains de me faire flancher, lentement le cri s’étouffe en un gémissement, je me recroqueville tentant de me protéger du vent qui me lacère de ses griffes. Tout est fini, tout est fini pour moi, je vais rester ici dans ce cocon de glace et je m’abandonne, presque sereine à ce malheur qui me semble inéluctable, je ne le sens plus bouger, seulement des contractions encore et encore, est-il mort ? Vais-je mourir ? Je m’en moque, je n’ai plus rien à quoi me raccrocher désormais, je suis seule et je l’ai toujours été.
J’ai voulu être connue et reconnue, mais je n’ai jamais été que ce caillou dans une chaussure, insignifiante on ne prend même pas la peine de me retirer mais je suis chiante…
…On me soulève, on me traine, à moitiée confuse, je tente de me débattre mais je suis trop faible, et dans le sillage que trace mes bottes dans la poudreuse, je remarque quelques gouttes de sang marquant le blanc immaculé.
Puis une chaleur m’entoure soudainement, fini le froid, seul la douleur persiste, je quitte le sol un instant puis me retrouve allongée sur une table, les cuisses écartées. On s’affaire, j’entends des mots, je vois des ombres, je vois du sang, beaucoup de sang, mon sang !
Les minutes passent, toujours choquées, elles me semblent ne durer que quelques secondes, puis la douleur disparait très rapidement, et un cri se fait entendre, d’abord faible il prend en force et là alors que ce monde me semblait flou, je le vois là, tout proche de mon sein, bougeant à peine, les yeux grands ouverts. Neuf moi que je le porte et le voilà enfin sur moi, contre moi. Un sourire se dessine sur mon visage, je me remets à pleurer, mais de joie cette fois ci, de chaudes larmes coulent sur mes joues, j’en oublie tout, même à me poser les questions de savoir qui sont ceux qui m’ont aidé. On me dit à l’oreille que c’est un garçon, je le regarde alors, et très rapidement un nom me vient à l’esprit :
-yukishiro… Dis-je alors en un murmure, prenant le peu de force que j’avais pour serrer ce petit être dans mes bras.