Traverser la frontière n’a pas été un problème majeur – en même temps, il faut être totalement fou pour essayer de glander quelque chose dans ces putains de montagnes qui nous séparent. Malgré les passages et les voies acheminées, le passage est lent, même si notre temps de trajet n’est vraiment pas des pires. Un jour et demi pour traverser la frontière. Un jour et demi… Normalement, si les trois autres ne décident pas de me ralentir, nous pourrions arriver dans une demi-journée. Consignes de merde, putain ! Il n’y a rien de pire que de m’envoyer en tant que connasse diplomatique qui doit jouer « franc jeu » et se faire savoir Kumojin. Si je donnais les ordres, le déroulement entier serait différent, plus subtile surtout – j’espère que les autochtones de ce pays de malheur ne vont pas nous faire chier maintenant qu’on débarque en grandes pompes et sans le moindre secret. Soupirant lourdement, je continue ma route – m’assurant toujours pas le lien télépathique établi que les petits cons gardent la cadence.

*On va se diriger un peu plus au nord, de sorte à tomber sur la naissance de la rivière au niveau du lac – de là, il nous suffira de traverser un pont pour arriver. Les Kinzoku, je compte sur vous pour qu’on suive le bon chemin. Pour éviter qu’on arrive en pleine nuit et fatigués, nous allons établir un campement de fortune à la rive du lac pour cette nuit et y dormir.*

Il n’y a aucune question dans mes mots, mais je ne me force pas particulièrement à être autoritaire non plus. Ils doivent m’obéir, c’était la règle qui a été donnée – les deux qui m’accompagnent d’habitude savent très bien que s’ils ont à redire, ils peuvent le faire. Dans les bons termes. C’est endroit est horrible. Laid. Terne. Nous avons beau être en été, il ne fait pas franchement très chaud. Typiquement le genre d’endroit où je pourrais vivre avec plaisir, le transformant peu à peu en cimetière. Un saut, un saut, un saut – le trajet s’enchaine et s’enchaine, sans que l’on ne croise de grande ville. Les petits villages inexistants même sur la carte que l’on croise ne sont que des échecs. La misère dévore ce pays et visiblement personne n’en a rien à faire. Putain, j’ai trouvé le paradis.

*Tadashi, Kaishyko – vous êtes originaires d’ici non ? C’était aussi… Précaire dans vos souvenirs ? On continue, ignorez ce village. On n’est pas là pour s’attirer les merdes du coin.*

HRP:

Un jour et demi, c'était le temps qu'il fallut au petit groupe de kumojins pour traverser la frontière. Depuis avoir quitté les limites de Kaminari, la température continuait de baisser. Heureusement pour eux d'avoir mis des vêtements chauds, avec les capes noires surmontées de capuches qui leurs permettaient de résister au vent. Le trajet était plutôt silencieux, seulement de temps à autre on pouvait entendre des voix dans leurs têtes grâce au lien établi. Les paysages étaient simplistes ; des arbres, des arbres, encore des arbres qui menaient le chemin. Le nom du pays, Shimo, correspondait parfaitement. Malgré la saison d'été, les sapins ainsi que le sol étaient recouverts de givres, à en croire nos yeux ca ressemblait plus à l'hiver. Il s'agissait de la première fois que la jeune fille voyait de tels paysages. Tout était étrangé à KuKI et KuKI était étrangère à tout.
Elle ne connaissait pas son passé, le peu de souvenirs qu'elle détenait débutait lors de son arrivée au pays de la Foudre. Elle ne savait rien du monde extérieur, elle n'en connaissait que les dires de ses livres. Cette triste vérité racontée s'avérait être vraie, elle pouvait enfin le voir de ses propres yeux ; le chaos qui déchirait ce monde.

Nous passâmes par quelques petits villages tous en piteux état. Même de loin je pouvais tout à fait voir la tragédie de celles-ci, les toits des maisons étaient vieux, crasseux, sur le point de s'écrouler. Non seulement les bâtiments qui semblaient pleurer et hurler de douleur mais aussi leurs habitants. Mon regard fut attiré par un vieil homme assis au sol avec une assiette déposée à côté de lui, contenant deux pièces. Je le fixai avec mes yeux, qui pourtant dénués d'émotions, je ressentais belle et bien de la pitié pour lui. À Kumo on avait également des crapules, des gens à la rue, mais c'était incomparable à la misère qui pesait ici. L'homme semblait mort, le corps inerte affalé par terre, tandis que la gelée blanche venait peu à peu le recouvrir. Cette scène était effroyable à en glacer le sang. Un village fantôme semble être un nom bien comique, désespoir un mot simple mais qui correspondait parfaitement. J'avançais sans montrer mon étonnement, mais j'étais en réalité surprise de voir un tel désastre.
Il fallait s'en douter, Shimo avait un gouvernement instable avec à sa tête un dirigeant louche, puis une révolution se tramait en son sein. Les petits villages éloignés en pâtissaient beaucoup, la famine, le froid, sans argent pour pouvoir crier à l'aide.. Et la ville, à quoi pouvait-elle bien ressembler ? Des meurtres chaque jour entre les deux camps, révolutionnaires et les supportaires du système en place ? Je ne pouvais que l'imaginer ainsi, ce pays était tombé en champ de ruine. Dire qu'il ne s'agissait que peut être d'un début. La détresse que je voyais était comme du charbon qui venait alimenter ma flamme, mon envie à aider ce pays. J'agirais sous le nom de Kumo, mais je le ferais de moi-même. De cette vie, il s'agissait d'une première fois que je voyais cela, mais pourtant, je semblais être déjà habituée. Mon corps semblait s'en rappeler, comme si j'avais vécue avant mon amnésie dans un environnement semblable. Ne connaissant pas grand chose de ce monde, le chemin m'était guidé par mon instinct. Celui-ci me montrait ma justice, m'obligeant à vouloir sauver les innocents. Ils n'ont rien souhaités de tel, pourtant ils subissent les erreurs des autres.
Je n'avais à ce moment qu'une envie, tendre ma main au vieil homme, mais je ne pouvais pas. Hak nous demanda d'ignorer tout cela. J'aurais bien pu refuser et n'en faire qu'à ma tête, mais je finis par obéir et par tourner mon regard. Non pas pour me dévier de la cruelle réalité se passant en face de moi, non, mais pour me tourner vers un avenir. En accomplissant ma mission, Kumo pourra agir dans le bon sens. Ainsi, on pourra sauver ce pays. En sauvant ce pays, ce seront tous ces innocents civils qui seront sauvés.

Les trois genins ainsi que la chunin traversèrent les montagnes qui séparaient les deux pays. Ils se dirigeaient en remontant vers le nord, en direction du lac. C'était avec l'aide des deux membres du Kinzoku et de leurs connaissances des lieux qui leur permirent de choisir le bon chemin. Arrivés au grand lac du nom de Towada, ils comptaient passer la nuit pour être en pleine forme à leur arrivée en ville.

Au fur et à mesure qu'ils avançaient la mémoire revenait à Kaishyko. Des souvenirs oubliés, enfouis sous 15 ans de vie dans un village caché. La dernière fois qu'il avait parcouru cette route, il était le petit garçon de 3 ans qui allait servir de payement dans une grosse commande d'armes de quelques personnages obscures de Shimo no kuni. Peut-être était-ce les prémices de la guerre civil, qui sait... Les lacets sinueux dans les montagnes, puis les sentiers couverts de givre entre les sapins : tout lui revenait en tête.

Le petit groupe passa donc les montagnes de la frontière, puis traversa une région plus plate en direction de la capital du pays. Les premiers petits villages apparurent , et c'est à ce moment que les kumojins commencèrent à avoir un aperçu de la situation ici. Là où prospéraient quelques minuscules hameaux qui vivaient de la culture des quelques plantes qui poussaient et surtout de la coupe du bois, il n'y avait maintenant plus rien. Les regroupements de paysans vivotaient à peine... Dans un premier temps, les dommages collatéraux de la guerre civil sur ces campagnes avait grandement étonné le Kinzoku. Puis, l'étonnement passé, il ne ressentait plus ni pitié ni haine envers ses habitants du pays. Ils étaient certes victimes de l'agitation nationale, mais la plupart d'entre-eux étaient dans cette situation surtout à cause de leur inaction face à la situation. Émigrer, rejoindre l'un des camps de la lutte intestine du pays.... les solutions n'étaient certes pas toutes des plus intéressantes, mais elles avaient le mérite d’exister. Il n'y avait néanmoins pas de mépris dans son jugement : le sort était tombé sur ces petits villages, et ceux-ci n'ont pas réagit assez bien ou assez vite, voilà tout.

Hak entra brièvement en contact mental avec son équipe pour donner la suite des opérations. Ça sera donc maintenant aux Kinzoku de les guider. Malgré l'aspect morcelé de ses souvenirs, Kaishyko s'en sentait capable. profitant de l'attention du groupe, la chunin poursuivit sur une question adressé au deux manipulateur du Kinton :

* Tadashi, Kaishyko – vous êtes originaires d’ici non ? C’était aussi… Précaire dans vos souvenirs ? On continue, ignorez ce village. On n’est pas là pour s’attirer les merdes du coin.

- Pour ma part, j'avais un peu plus de 3 ans la dernière fois que j'ai fait le trajet. Du coup, les souvenirs me revienne en même temps qu'on parcours le pays mais, en tout cas, il est clair que je ne me rappelle pas d'une misère de cette ampleur. Je pense qu'on en saura plus une fois arrivé à Touketsu. Sinon, pour la route, je pense pouvoir nous guider jusqu'au rives du lac sans encombre. Je prend les devants. *

Liant la parole à l'acte, il accéléra pour prendre la tête du cortège et se plaça à 2 sauts devant le reste du groupe. Plus que tout attentif à ses souvenirs, le visage fermé et le regard fixé, il se concentra intensément pour emmener son équipe à bon port.
Après encore quelques heures silencieuse, la forêt déboucha enfin sur les rives d'un grand lac limpide, reflétant le soleil de couchant de cette fin de journée. Kaishyko s'arrêta, satisfait d'avoir mener tout le monde jusqu'au lac sans problème, et profita un instant du paysage. Puis il tourna la tête, en attente de la suite des événements.

Je laisse Kaishyko prendre les devants et nous guider calmement jusqu’à la rive, comme je l’avais demandé. Ce pays est vraiment parfait. C’est la seule chose à laquelle je peux penser : les gens ont perdu foi et loi, se résumant à devenir des bêtes sauvages. Un environnement parfait pour être prédatrice, croquer à pleines dents et faire assoir ma domination. Si seulement je n’avais pas les trois petits cons dans mes pattes. Je soupir doucement en posant mes pieds au sol et, sans attendre, balance mon sac contre ce dernier. Je n’ai pas besoin de leur faire putain de dessin, ils savent très bien comment on s’organise. Sans hésiter, je sors la tente de mon sac et commence à la monter, attendant leur aide. Du bois, du feu – tout se cumul et, rapidement, notre petit campement prend de la gueule. C’est… Rustique. Mais ça reste mieux que la peste et la pauvreté qui digèrent le pays entier. Assise en tailleur sur le sol frais prêt du feu, je fixe les trois Genins qui devraient me rejoindre bien assez vite.

« Kai. »

D’un geste vague de la main, j’annule le lien télépathique entre nous. C’est faible, mais ça consomme un peu de Chakra tout de même, et j’aime autant l’avoir entier demain. On va mettre les pieds droits dans la merde, et ce sans paillasson. Première priorité, tout de même – obtenir des lits dans ce petit hôtel. C’est les coordonnées que j’ai données pour me joindre à un certain Ministre qui ignore beaucoup de mes vraies intentions, et j’aimerai avoir le cœur net. M’a-t-il répondu ou non ? Bah, qu’importe.

« Je ne vais pas vous la refaire. On sait très bien ce qui doit être fait demain. Nous allons arriver dans le village ensemble, prendre des chambres à l’hôtel puis on se sépare en binôme. Je doute que mon lien soit suffisamment fort pour contenir la distance… Surtout que j’ignore jusqu’où nous devrons aller pour trouver cette… Oni. »

Je lance un regard appuyé à Kaishyko, insistant sur la nécessité de distance. Je ne compte pas courir derrière cette pute sur tout le long du pays. J’espère d’ailleurs qu’elle ne sera pas trop chiante à trouver. Soupirant une fois de plus, je fixe leurs visages, l’un après l’autre. Les rassurer ? Je ne saurais pas faire. On ne me paye pas pour ça. La seule chose qui persiste et qui peut être vraiment gênante… J’adresse un petit sourire à Tadashi avant de lui envoyer un message Genjutsu.

« Garde ta putain de rancune dans un coin. Si tu enrages toujours à l’idée de m’écouter, je te laisserai l’occasion de te défouler autant qu’il te le faudra. Mais j’ai été claire non ? T’es responsable de KuKI. Alors muri un peu, merde ! C’est aussi ça progresser, ne pas se laisser avoir par ses émotions. »

Dire que pour une fois je lui dis quelque chose que je pense vraiment. En mission, toutes les émotions sont rapidement un allé simple vers l’échec. Me relevant péniblement, je leur adresse un regard sévère.

« Bon. La nuit est encore jeune. Tadashi et Kaishyko, je vous laisse vous entraîner ici. KuKI, tu viens avec moi. On se laisse deux heures, qu’importe les résultats, puis on va dormir. J’assurerai notre surveillance pendant la moitié de la nuit, à vous de voir comment vous faites après. »

Sur ces quelques mots, je m’éloigne du feu et m’assied dans le sol froid, à une centaine de mètre de la tente. Assez pour réagir rapidement et ne pas gêner. J’espère que l’autre va suivre.

Après quelques longues heures de marche, le petit groupe de kumojins finissèrent par arriver près du lac. C'était là qu'ils allaient établir leur campement pour la nuit. Hak jeta son sac au sol puis se mit à monter sa tente, KuKI la suivit dans son élan et en fit de même pour son côté. Quelques pierres pour ne pas le laisser se faire emporter par le vent, le camp était à présent en place. Il manquait plus que le feu, la jeune kunoichi partit chercher quelques branches afin d'aider la cheffe d'équipe..
Une fois que tout le monde ait fini, tous se réunissaient autour de celui-ci. Chacun terminait le reste de sa nourriture qu'il avait emporté avec lui, puis par la même occasion ils firent un petit récapitulatif pour la journée de demain. Dés le levé du jour, ils reprendront le chemin tous les 4 jusqu'à l'arrivée en ville où ils commenceront par aller chercher une chambre d'hôtel. Ensuite ils se sépareront en deux groupes, chaque binôme ayant un objectif différent. Une longue journée nous attendait, pensais-je. La nuit allait être très importante, nous allions devoir prendre des forces pour être en forme demain. Cependant, j'ai beaucoup de mal à dormir en paix dans des lieux qui me sont étrangés, une crainte réside en moi et m'empêche de m'endormir complètement. J'ai pu faire l'expérience lors de ma mission de garde avec Monjara Densha, durant ces trois nuits, je n'avais pas beaucoup dormi. À la fin de notre mission j'étais exténuée. Heureusement depuis j'arrive à présent à vaincre la fatigue et à m'endormir, mais pas plus de la moitié d'une nuit. Autant utiliser le reste du temps de sommeil qui m'est inutile pour monter la garde et permettre à mes coéquipiers d'en profiter.

" J'accepte de monter la garde pour l'autre moitié, si vous le voulez bien. "Dis-je aux deux autres Kinzoku avant de partir vers la direction de Hak.

Je la suivais à travers quelques arbres, nous nous éloignions du reste du groupe. Tadashi allait surement enseigner quelques techniques à Kaishykio, comme prévu.. Et pour notre cas, elle comptait m'entraîner ? J'avais un léger doute dans mon esprit que je ne laissais nullement paraître par mon visage froid et terne. La dernière fois ne fut en aucun cas une réussite pour moi, tout le monde se doutait de cette conclusion. Je me suis fait écraser n'ayant à peine put faire quoi que ce soit. La douleur au crâne m'est d'ailleurs restée quelques jours plus tard..

Le camp s'organisa rapidement. Chacun déplia ce dont il avait besoin pour la nuit. C'est lorsque Kaishyko vit les deux Kunoichi monter les tentes qu'il se rendit compte qu'il avait fait une erreur dans son paquetage de départ : il n'avait pas pris de tente, simplement un hamac pour dormir. Bon soit, on fera avec... Il fit un tour d'horizon du camp afin de trouver un endroit intéressant où s'installer. Heureusement, la rive de ce lac de shimo no kuni était complètement différente d'une plage de bord de mer. A la lisière de la forêt, la terre et les arbres s'étendaient jusqu'à environ 2 mètres avant la rive, laquelle était composée d'un sol rocheux lisse, érodé par les légers mouvements de l'eau. Dans l'optique de planter correctement les tentes, le campement avait été installé sur la terre, et Kaishyko n'eu donc aucun mal à trouver 2 arbres proches du feu de camp pour monter son hamac. Ce soir, il allait donc dormir donc à la belle étoile. Mais peu importe ; son sac de couchage était chaud et il aimait admirer le paysage de son pays natal.

Lorsque KuKI revint avec les branchages et prépara le feu, Kaishyko alla jusqu'à elle avec le briquet qu'il avait emporté et l'aida à allumer la petite structure. Ensuite, tout le monde mangea rapidement et, à la fin du repas, Hak donna les directives pour la mission qui nous attendait. Kinzoku Oni.... Il était en effet possible qu'ils aillent à chercher assez loin pour la retrouver. Kaishyko acquiesça de la tête au coup d’œil de Hak, Il était déterminé à la retrouver, autant parce que c'était le but de sa mission que parce qu'elle représentait, en tant que rare membre du clan Kinzoku resté sur ses terres natales, une véritable mine d'information pour son clan.

Puis arriva le moment que Kaishyko attendit le plus de la journée : l'entrainement ! Il était assez excité à l'idée d'enfin apprendre à se servir du Kinton en combat. Il regarda Tadashi avec un regard flamboyant, et se releva d'un coup lorsque Hak finit de donner ses consignes, prêt à suivre son senseï d'un jour.

"Je suis prêt, Tadashi. Je te suis et je suis entièrement à ton écoute. Ah et, au fait..... encore merci d'avoir accepté de m'aider."

Entraînements finis, la putain de nuit froide est passée sans la moindre embuche. De toute façon, il faudrait être profondément con pour oser s’aventurer contre nous, d’autant plus dans l’animosité ambiante du temps. Il a seulement manqué de la pluie et on aurait été réellement comblés. Soupirant lourdement, je réveille les deux qui ne montaient pas la garde adressant un léger sourire matinal au veilleur. Ce n’est pas la dernière fois qu’on fait quelque chose de ce genre, ils s’en doutent certainement mais même à l’auberge on pourra difficilement se contenter de dormir sur nos oreilles. Nous sommes en terres ennemies. Nous sommes des étrangers qui viennent enfoncer un bâton dans la merde et la remuer jusqu’aux limites en suivant des ordres de merde sans aucune grâce. C’est exaspérant.

Rapidement, nous rangeons la tête, effaçons les traces de notre passage – il n’y a pas de temps à perdre. Laissant Kaishyko nous guider, nous longeons la rive pendant que je remets en place le lien télépathique qui nous a uni durant la totalité du voyage. Sans surprise, le pont est là et la continuation particulièrement fade jusqu’à ce qu’on rentre dans cette ville. Dire que je pourrais juste buter les trois petits idiots qui me suivent et faire ce que bon me semble, loin des yeux de n’importe quel Kumojin. Il suffisait de prétendre à un accident en mission. Dire que les corps n’ont jamais été retrouvé. Disparaître de mon côté. Le pays entier n’y verrait que du feu, à l’exception peut-être d’Otoke. Viendrait-il me chercher comme je le lui ai demandé s’il m’arrivait quelque chose ? Je me demande sincèrement.

Toujours est-il qu’actuellement, nous traversons un village de misère pour nous rendre à l’hôtel. Fenêtre fermées, portes claquées – il a beau être tôt, c’est inimaginable qu’un pays de paysans précaires refuse de vivre car l’heure est trop jeune. Tout le monde est mort ? Ca arrangerait pas mal la vitesse de la mission, mais il doit y avoir quelque chose de bien plus louche derrière. Croquant ma lèvre inférieure jusqu’au sang, je me demande bien de quoi ces idiots peuvent avoir peur. On n’a pas l’air si effrayant que ça, donc je doute sincèrement qu’il s’agisse de nous…

« Deux chambres doubles. »

La voix sèche, je limite les discussions au minimum. Les indiscrets ne servent qu’à être tués. Tout au mieux. Alors que nous déposons nos affaires, j’envoie un dernier message aux Genins.

*Bon, assez trainé. On commence.*

HRP: