L’aube du troisième jour suivant notre convocation arrive alors que j’attends de pied ferme les petits merdeux, mon grand sac posé à mes pieds. Si l’un d’entre eux choisi d’arriver en retard, je crois que je le déglingue. Je ne me fais pas d’illusion, les lettres que j’ai laissées devant les seuils des portes ont été certainement lues à l’heure qu’il est. Tant mieux – je place mes petits jouets avec trop de patience dernièrement et ça me fatigue. L’envie de donner un grand coup de pied pour faire du neuf. De me libérer un peu de toutes ces intrigues désuètes afin d’en créer de nouvelles. Si seulement tous ces idiots étaient plus courageux – ou fous, si j’en crois les définitions. Je tape du pied contre le sol, impatiente, adressant un maigre sourire aux petits qui arrivent l’un après l’autre. Enfin. Enfin ils sont là tous les trois – mon sourire s’efface et mon visage se durcit.

« Salut à tous. Je vais la faire brève. On montre tous notre équipement. Si c’est OK, on part tout de suite. Je vous donnerai quelques explications lors de la prochaine pause dans le parcours, ça ne sert à rien de perdre du temps ici. Je pense qu’on en a facilement pour un jour de trajet. Peut-être deux – on prendra le temps qu’il faut de toute façon. »

Sur ces quelques mots, je dégaine mon Tantô ornant fièrement mon dos, ouvre la sacoche à ma taille – quelques bandages, quelques parchemins, deux kunais et du fil de fer – et enfin celle à ma jambe – trois Shuriken et de quoi aiguiser mon Tantô. De toute façon, je n’ai pas besoin de plus tant que j’ai mes pieds, mes poings et mes illusions. Rangeant mon matériel, j’ouvre mon sac. Quatre capes de voyage que je leurs tends à chacun et une tente, ainsi que du parchemin en plus. Je ne leur ai pas encore dit qu’Ikumo venait également, mais ils l’apprendront bien assez vite. Pour eux, ça ne change rien – pour moi, c’est la permission de frapper tout ce qui passe tant qu’il n’y a pas de mort.

Je soupire délicatement en regardant les trois Genins. Groupe de merde. Alors qu’ils s’affairent à sortir leur petit matériel devant moi, je penche la tête sur le côté. Il reste deux détails à régler, n’est-ce pas ? D’un geste délicat, je tends la main vers les deux membres de Gûzen.

« Kaishyko – décris moi un peu tes capacités au combat. J’ai besoin de les connaître pour pouvoir les prendre en compte. Comme je connais déjà KuKI et Tadashi… Vous avez quelque chose pour moi d’ailleurs, non ? »

HRP:

La lumière de l'aube filtrait à travers les volets la forge. Kaishyko vérifiait une énième fois que tous ses sacs étaient complets et bien fermés. Tout était bon. Il s'approcha de la table et relu une dernière fois la lettre que Hak leur avaient envoyé. Cela faisait trois jours qu'il avait prévu son départ. Maintenant, il était temps. Il prit ses sacs, sortit et plaça la pancarte d'absence qu'il avait préparé sur la devanture du magasin. Puis il se retourna, inspira un grand coup, et se dirigea vers l'entrée du village. Sur la route, il fut rejoint peu avant l'arrivé par les deux autres Genins de l'équipe, Tadashi et KuKI. Il les salua poliment d'un geste de la main accompagné d'un sourire. A l'entrée du village se tenait Seritsu Hak. Leur chef d'équipe les attendait.

Les traits durs et le ton ferme, après avoir salué tout le monde, elle prit la tête de l'équipe. Tout d'abord chacun devait montrer son équipement. Soit, pourquoi pas. Kaishyko posa donc ses affaires au sol. Il avait pris un assez grand sac qu'il portait en bandoulière dans le dos, sur lequel était accroché une sorte de baluchon, plus petit. Il dénoua donc le tout, exhibant les divers ustensiles qu'il avait pris. Le gros sac contenait de nécessaire de survie : un tissu de hamac pour dormir, quelques rations de survie, des bandages, un silex et un sachet de billes métallique pour la réparation des armes. Le petit sac quant à lui contenait du matériel de combats : quelques kunais, une trentaine de senbons, des boules fumigènes, du fil de de fer et des notes explosives. Pour terminer, il dégaina le katana que son feu senseï Nanashi il avait donné et le planta dans le sol, à côté de ses affaires.

"C'est tout pour moi."

Kaishyko prit la cape qu'on lui tendit alors, et attendit la confirmation de leur chef d'équipe pour renouer ses paquetages. C’est alors que vint la question qu'il redoutait le plus... Il s'y était préparé, mais son arrivé aussi tôt dans la mission l'étonna :

"Kaishyko – décris moi un peu tes capacités au combat. J’ai besoin de les connaître pour pouvoir les prendre en compte. Comme je connais déjà KuKI et Tadashi… Vous avez quelque chose pour moi d’ailleurs, non ?

- Je comprends. Eh bien, autant être clair tout de suite sur mes capacités. Si nous parlons strictement de combat, j'ai les compétences que tout genin se doit d'avoir en termes de ninjutsu et de taïjutsu. Sinon, je préfère le combat à distance, dans lequel je peux user plus facilement de mon affinité Raiton en ninjutsu. J'ai cependant une lacune que je n'ai su combler jusqu'à présent : Je ne maîtrise pour ainsi dire pas vraiment le Kinton en combat, et son utilisation pour créer la matière me demande énormément de chakra. C'est pour cela que j'utilise des billes métalliques que vous avez vu dans mon sac. J'en ai aussi dans mes poches et elles me permettent d'utiliser des rudiments de Kinton en combat : lancer une bille pour transmettre mon charka à l'arme de l'adversaire afin de la réduire en poussière, souder les armes de deux adversaires et les rendre ainsi inopérantes, ce genre de chose. J'essaye donc surtout de m'adapter au combat, même si ma force de frappe brut est, je pense, loin d'égaler celle de Tadashi par exemple qui a pourtant les mêmes attributs génétiques que moi."

Les trois jours qui nous avaient été accordés se sont vite écoulés. Avant même le levé du soleil, la jeune kunoichi s'était déjà préparée. Elle enfila ses longues bottes puis prit son sac et jeta un dernier coup d'œil à son appartement avant de partir. D'un pas rapide, elle traversait tout le village pour arriver devant le sentier perdu, là où Hak et Kaishykio s'y trouvaient déjà. Il ne manquait plus que Tadashi qui les rejoignit dans les quelques instants qui suivirent. Aucun retard, certainement, car tous avaient conscience qu'il s'agissait d'une mission plus périlleuse que les précédentes, donc plus de sérieux. C'était le cas pour la jeune fille, elle se comportait de façon aussi naturelle que possible, mais elle avait pourtant un léger stress.
Une fois tous réunis, la cheffe d'équipe leur ordonna de montrer le matériel qu'ils avaient emporté afin de pouvoir débuter le voyage. Un long chemin qui durera un jours ou deux avant d'arriver à destination. KuKI montra le contenu de sa pochette, plusieurs kunais dont deux qui étaient accrochés à sa jambe gauche, un bloc-notes et un stylo pour pouvoir noter les renseignements qu'elle allait trouver. Elle avait également emporté quelques affaires pour le voyage, le simple minimum pour survivre.

Aux pieds de la chunin se trouvait un gros sac rempli de capes. Elle en jeta un à chacun, la jeune fille se dépêcha de l'enfiler par dessus ses vêtements. Puis se rappela de la lettre que lui avait envoyée sa supérieure récemment, elle sortit de sa pochette l'enveloppe que lui a donné le régent pour la donner à la main qui se tendait vers elle. La kunoichi et son partenaire avaient déjà pu lire le contenu et prendre leurs repères.. Celle-ci posa également la question à Kaishykio, celle sur ses capacités de combat.

Tadashi avait prévu de lui enseigner quelques techniques sur le chemin, je pense que cele ne devrait pas causer de soucis. Sachant que la durée sera de plusieurs jours, arrivé à Shimo, il devrait savoir suffisamment pour ne pas faire échouer la mission. Je n'avais pas de raison de m'en faire réellement, mais de légers doutes tournaient autour de mon esprit. Je connaissais un minimum le sensei à la tête de l'équipe Guzen. S'il traine, ou la ralentit, elle n'hésiterais certainement pas à l'abandonner derrière, voir même le planter..

De manière polie et respectueusement, elle expliqua en même temps qu'elle donna l'enveloppe.

" Joushi, je pense que le fait que le régent lui a confié cette mission prouve qu'il a confiance en ses capacités. J'ai eu l'occasion d'effectuer une mission en sa compagnie, je peux confirmer qu'il est également très rusé. "

Raiton. Ninjutsu. Un de plus. Ils sont tous monomorphe dans ce clan ou comment ça se passe ? Je crois qu’il n’y a que Sorolla que j’ai croisée qui avait son pouvoir de paillettes dorées merdiques ainsi que du Katon, mais cela restait du Ninjutsu… J’affiche un petit sourire devant la sincérité du Genin, cachant l’irritation profonde et naissante en moi. Pas capable d’utiliser son Kinton… Même pas capable de faire une barre en métal et se l’enfoncer dans le cul ? Je peux pourtant jurer qu’il doit déjà en avoir une, et bien profondément en plus. Que Tadashi lui apprenne quelque chose – ce sera certainement un bon début. S’ils veulent jouer ainsi, d’ailleurs, je vais en profiter pour apprendre une technique d’immobilisation à KuKI. La sienne laisse vraiment à désirer et n’est pas taillée pour le combat face à un vrai adversaire – autant qu’elle serve à quelque chose. En parlant de l’autre petite garce, d’ailleurs, voilà qu’elle prend la défense de Kaishyko. Putain. Ils se connaissent tous entre eux dans ce village – Otoke avait bien raison. Tant mieux, pour la mission au moins ça servira. L’espace d’une fraction de seconde, mon regard croise celui de la gamine à fleur, sévère mais content. Elle s’affirme un peu à prendre la défense de quelqu’un face à moi, c’est bien ; mais qu’elle ne s’imagine pas que je vais la laisser ouvrir sa gueule quand bon lui semble non plus.

Je prends la lettre qu’elle me passe et l’ouvre, feuilletant rapidement les pages. C’est les mêmes que les nôtres, à la différence de la dernière. D’accord. Oui. Pas de problème. Rapidement, je range à nouveau la lettre et la rend à la petite. Leur matériel semble correct, surtout celui de Tadashi – il fait preuve de réalisme et de sens pratique. Le petit con ne fait que confirmer que j’ai bien fait de faire de lui le gérant de sa partie de l’équipe. Alors qu’ils prennent et enfilent tous une cape, je fais de même, puis réalise un petit signe de la main.

*Ne vous imaginez pas grand-chose – j’ai établi un lien télépathique entre nous avec mon Genjutsu. Si vous voulez qu’on entende l’une de vos pensées… Pensez-là suffisamment fort.*

Encore heureux que ces petits cons ne puissent pas tout entendre. Il ne manquerait plus qu’ils découvrent ce que je pense d’eux… Je soupire délicatement puis leur adresse un sourire serein à tous les trois.

« Ca ne nous prive pas de parler pour autant. Mizu Ikumo… »

Je tourne ma tête vers Kaishyko alors que je dis ce nom. Il ne le connait peut-être pas après tout.

« … Un Genin spécialisé en Médecine de notre équipe, a été détaché en relais soutien. Il résidera à proximité des frontières avec Shimo. Je pense qu’on peut y aller. »

Je n’attends pas leur réponse – et puis quoi encore – mais entame directement la route, adaptant mon rythme afin qu’ils puissent suivre sans se vider totalement de leur Chakra. Nous sommes partis. Un jour et demi de marche - plats, sans aucun événement intéressant. Le reste du séjour avait intérêt à être plus animé que ça parce que sinon... Il faudrait délester le voyage de monde afin de le rendre plus vivant. Alors que nous nous approchons de la frontière, traversant les montagnes, j'indique le trajet avec d'énormes "Hariken était là" - il faut bien qu'Ikumo sache par où nous sommes passés, et où il doit établir son relais. Je ne compte pas le chercher pendant des heures. Un dernier "Hariken était là", suivi d'une flèche, indique une clairière dans les montagnes, non loin d'une caverne. Il a intérêt à comprendre que c'est un point de rencontre, sinon je le tuerais à notre retour. Si même celui qui est censé être dans les sciences est con... Nous allons droit dans le mur.

HRP: