Kirito écoutait attentivement mon rapport et je lui en étais reconnaissant. Travailler en équipe alors que l'on ne se connaissait pas n'était pas donner à tout le monde mais visiblement, cela ne posait pas plus de problème à mon partenaire que cela ne m'en causait. Tout en parlant, je restais attentif aux petits détails qui nous entouraient et je voyais les marchands abandonner le convivial cercle afin de retourner se reposer dans leurs caravanes pendant que la nuit tombaient. Lorsque j'eus terminer de parler, Kirito s'apprêta à commencer mon récit mais fut vite interrompue par la voix du chef de tous les Shukaijins. Il nous faisait un signe de la tête, demandant à nous parler. N'ayant pas le droit de contester les ordres de notre empereur, Kirito et moi-même nous levâmes et nous nous éloignâmes du campement afin de pouvoir parler en toute liberté. Nous arrivâmes dans une aride et sèche plaine. Là, je pouvais en être sûr : personne ne viendrais nous déranger dans un tel endroit.

L'empereur nous félicita en nous expliquant que nous avions bien agis en sauvant la caravane. Il continua en nous disant qu'il nous avait observer enquêter et nous demanda notre rapport en ne laissant aucune trace de côté, aucune piste, aucun pressentiment. Mon camarade parla en premier, expliquant que le chef du convoi n'avait pas fait appel au shukai car il transportait des marchandises non-déclarées et qu'une société du nom de Johoukokan aurait tenté de racheter son entreprise en vain juste avant les attaques. Une fois terminé, ce fut à mon tour de prendre la parole.

• J'ai, pour ma part, interrogé un homme que j'ai sauvé tout à l'heure. Il a put observer les agresseurs à deux reprises : il s'agit d'hommes pauvres issus de la villes qui pensent pouvoir faire fortune en pillant et certains d'entre eux sont des anciens employés de la compagnie. Je pense que c'est pour ça que les assaillants connaissent les itinéraires que prennent la compagnie ainsi que leurs divers points faibles.

L'empereur écoutait nos conclusions, pensifs, se grattant la joue. J'étais persuadé qu'il cherchait à savoir comment se dérouleraient les choses ou à imaginer un plan, mais ce qui était sûr, c'est que j'avais confiance en lui. Il voulait remplir la mission autant que nous, faire honneur au Shûkai. Après quelques instants de silence, l'empereur reprit la parole en nous expliquant que nous devions séparer nos effectifs : nous, les deux heishi, continueront à assurer la défense du convoi tout en prenant garde à sa sécurité. Il nous donna ensuite un conseil classique : se méfier de tout et de tout le monde. Il pensait qu'un traître était présent dans le convoi. Il nous confia que lui partirait devant afin de tenter de localiser les agresseurs. Il partirait en direction de l'Ouest et espérais revenir d'ici demain soir avec de bonnes nouvelles ou la promesse d'une sécurité totale.

J'étais cependant septique sur ce dernier point. L'Empereur avait beau être surpuissant, les effectifs étaient certainement eux aussi scindés et je n'étais pas convaincu de pouvoir échapper à quelques affrontements ou tout du moins quelques sauvetages. J'étais d'ailleurs persuadé que le problème de tout à l'heure était un sabotage: je n'en avais cependant parler à personne car personne n'y avait pensé et je refusais de passer pour paranoïaque : cependant, c'était possible si un traître était présent parmi le convoi. Sur un signe de tête, mon supérieur hiérarchique mit fin à la discussion et nous laissa libre pour un certain temps – sans en oublier pour autant de surveiller le convoi.

Je pensais que le blond - nommé Kirito, je l'aimais bien, il m'était sympathique – désirerait se coucher mais il en fit tout autre chose ; il m'emmena au feu de camp. Certainement voulait-il faire ma connaissance ce qui n'était pas plus mal : je n'aurais pas fermé l’œil tout de suite, trop excité. Je m'y assis au côté de mon partenaire de mission et aussitôt il reprit la parole, m'informant qu'il n'aimait pas les missions ou il fallat trop réfléchir puis me demanda si l'empereur voulait que nous l'arrêtions. En vérité, je n'en était pas certain mais je me devais de répondre quelque chose à mon camarade. J'étais à vrai dire surpris de la confession de mon camarade et lançai un petit rire.

• Ahahah ! Mon pauvre Kirito, tu n'est pas sorti de l'auberge. Plus les missions seront difficiles et plus il faudra réfléchir ! Pour ce qui est du traître, à vrai dire… J'étais en train d'hésiter, mais je pensais pouvoir faire confiance à Kirito. Je pense que l'incident survenu tout à l'heure était prémédité. Dans ce cas, il y a bien un infiltré parmis nous… Pour ce qui est de ce que l'Empereur veut, je pense qu'il veut que l'on arrête uniquement si il fait une grave erreur, mais que sinon on se concentre sur la protection du convoi. Terminais-je enfin.

Je me tus ensuite et fixais mon ami droit dans les yeux.

• Et toi, que penses-tu de cette première journée ?

Je sentais que la nuit allait être courte : nous allions sans aucun doutes plus discutés que dormir. Peut-être cela était-il mieux ainsi : nous serions plus vite prêt à agir en cas d'attaque ou de sabotage.

J'attendis quelques secondes ma réponse auprès de Kirito, mon coéquipier pour cette mission. Je lui avais demandé ce qu'il pensait de ce que je lui avais dis et il me répondit que l'on était sur la même longueur d'onde, que mon raisonnement était logique. Il pensait lui aussi que l'incident de tout à l'heure était prémédité. J'étais soulagé de ne pas passer pour un fou. Après tout, si la compagnie l'avait vérifiée et qu'elle s'était brisée, s'était bien la preuve qu'il y avait une taupe, un infiltré. Quelqu'un prêt à mettre la vie d'innocents en jeu afin d'accomplir de simples désirs personnels. Bref, des enfoirés. Mon camarade me conseilla de rester sur mes gardes et me dit que la nuit porte conseil. Il se leva et posa sa main sur son épaule. Ce simple contact humain me fit frissonner après une dure année d'apprentissages au Shûkai sans ne connaître personne. Un vrai plaisir d'avoir un camarade, peut-être même un futur ami. Il me fit un clin d'oeil et partit.

• Et merde, il ne m'a même pas laisser le temps de parler des tours de gardes…

Effectivement, je pensais que dormir tout deux en même temps était une grossière erreur. J'aurais accepté de prendre le premier tour, rester vigilant ! Mais au final, il était partit. Et je savais que je ne tiendrais pas toute la nuit. Je partis donc à mon tour en direction d'une seconde calèche, m'endormant rapidement. Lorsque me le réveillais, je constatais que rien ne s'était passé durant la nuit. Je pris un rapide petit déjeuner constitué de boulettes de riz et de thé avant de prendre la route. Placés stratégiquement, nous étions vers le centre du convoi. Je n'étais pas spécialement matinal ni grognon, ainsi j'étais réveillé mais encore peu émergé. Mon camarade me dit que je pouvais rester ici ou aller en arrière, histoire de couvrir plus de terrain. Puis il s'enfonça en avant. J'acceptais ses consignes sans rechigner et reculais de quelques mètres : entre le centre et l'arrière, je couvrais ainsi un maximum de terrain. Pourquoi n'avait-il pas fait de même et ne s'était-il pas positionner entre l'avant et le milieu ? Sans réfléchir plus que ça, je retournais dans mes intenses concentration, regardant à côté de moi, scrutant chaque détails inquiétants.

Le lendemain, au départ du convoi, j'avais proposé à mon équipier qu'il prenne l'arrière du convoi et moi le devant, ce qu'il avait accepté sans rechigner. C'était un gentil garçon, une personne que je pourrais facilement placer dans mon carnet d'amis. Devant, je marchais alors tranquillement, repensant aux paroles du Kamui : la seconde journée serait la plus rude, et le risque d'attaques serait présente à son maximum. Je devais rester alors sur mes gardes, mes sens étant tout concentrés. Je ne parlais avec personne, concentré sur ma mission principale. Je ne m'occupais pas vraiment de l'entretien des animaux, et de tout le reste, je n'avais pas du tout envie qu'il arrive quelque chose au convoi.

Midi passé, et après une petite pause, je me demandais où était passé les éclaireurs. Nous étions repartis, mais je me posais véritablement la question. Quelques minutes après, nous les voyons arrivés et lorsqu'ils furent proches, je compris rapidement que quelque chose clochait. Ils s'étaient fait attaqués, et venaient de nous dire que l'on s'était fait repérés. La conversation fut stoppé par une clameur venant du haut du ravin, levant ma tete : quelques brigands descendaient en courant, prêt à attaquer le convoi. Le Kamui n'était pas là... Je me devais de donner des consignes.

Vite ! Cachez les enfants dans les caravanes, sortez vos armes et formez une ligne défensive !

Protéger à la fois les personnes et les caravanes était le but de la mission, je me postais tout devant, attendant de pied ferme. Je créais un clone simple, l'envoyant à l'arrière du convoi afin de prévenir Detsuo de la situation. Les hommes descendaient rapidement, et il y en avait tellement. Je n'étais pas sûr de tous les stopper.

Proche de nous, j'effectuais alors quelques mudras et alors cinq bombes de glaces allaient à leur rencontre, explosant au moindre contact. Ce n'était pas une équipe organisée, et ils ne devaient pas savoir qu'il y avait la présence des shinobis... Sinon, ils n'auraient pas attaqué comme cela. C'était ce que je pensais, mais je pouvais me tromper.

À l'arrière du convoi, j'avais tout le temps nécessaire pour réfléchir aux conditions auxquelles je faisais face. Je pensais tout d'abord à ma relation avec Kirito : d'une nature amicale, sans aucun doutes. Kirito était un homme sympathique et simple, humble. Je l'appréciais et j'espérais qu'il en était de même pour lui. En revanche, j'aimais un peu moins les marchands de se convoient : qu'ils soient trop collants ou trop distants, il n'y avait pas de juste milieu et leur caractère était particulier. Pour ce qui était de l'empereur, je ne savais pas trop quoi en penser. Nos relations étaient seulement professionnelle mais il me semblait qu'il était un homme bon. Gardant quelques conseils en tête, j'étais attentif à tout ce qui m'entourait et observait que personne ne nous attaque tout en tentant de débusquer la taupe. Malheureusement, seul le silence régnait sur le convoi et aucun signe permettant de trouver un éventuel traître.

Il était dorénavant plus de midi et je déjeunais, la famine commençant à se faire sentir. Je commençais à relâcher ma pression lors du repas mais je retournais aux aguets dès que nous reprîmes le chemin. Quelques minutes après seulement, les éclaireurs revenaient rapidement, un air paniqué sur leurs visages. Alors que je marchais tranquillement, un clone de Kirito vint me prévenir qu'une attaque avait lieu sur le devant du front. Je constatais que les hommes du convois étaient en ligne défensives devant nous et que Kirito envoyait des bombes glaciaires vers les ennemis. Notre but était de protéger tout homme, pas de les exposer ! Il commençait à m'énerver à force de m'imposer ses choix. Je clamais haut et fort, arrivant à ses côtés :

- Que seuls les véritables guerriers restent et que les civils retournent à l'arrière ! Puis, me tournant vers mon coéquipier. Non mais ça va pas ? Demander aux marchands de se battre alors qu'on doit les protéger ! Je refuse qu'un seul homme que je suis sencé protéger meurt tant que je serais en vie, peu importe le nombre de brigands qu'il y a ou encore si je dois en mourir !

J'activais tout d'abord ma pupille afin de préparer mes techniques. Des longs mundras et je sortis mon gros parchemin dorsal. Des centaines de shurikens en sortirent, venant frapper les bandits comme des mouches. Certain s'écroulèrent blessés, d'autres morts mais beaucoup trop étaient encore debout. Je venais d’hôter la vie à plusieurs hommes… Et je n'y pensais pas encore à vrai dire. J'étais pris dans le feu de l'action et seule ma détermination me poussait à continuer, à protéger les hommes qui étaient derrière moi.

- Je ne les laisserais pas mourir !

Une autre technique de rang A fut préparée à l'aide de signes incantatoires. La barrière de limitation se plaçait à une cinquantaine de mètre de moi sur toute la longueur du convoi. Chaque personne passant à travers se verrat fortement ralentie. Je sentais mon chakra s'envoler à vue d'oeil et mon corps commencer à faiblir du fait de la descente trop rapide de mon chakra. Je n'y fis cependant pas attention et préparais une nouvelle technique de rang A de style offensif, envoyant des shuriken téléguidés et ralentissant encore mes adversaires. Mon Chakra quittait mon pauvre corps et je me sentais faiblir. Je créais des derniers mudras et créait une technique de rang B qui créa une dizaines de projectiles téléguidés, abbattant encore dix nouvelles cibles. Je venais de commettre une boucherie et je m'en rendais compte à présent. J'avais fait abattre la faux de la mort une seconde fois. Je me dégoûtais moi-même, me rendant compte que je venais d'abattre une quantité d'homme inimaginable, des civils, des faibles, des malades, des malnourris ! Mais Cependant, j'avais agis selon l'objectif de la mission qui m'avait été confiée.

- Je les ai presque tous éliminés, c'est horrible… Puis, d'une voix faible. Je t'en prie, capture ceux qui reste et sauve ceux encore sauvable… J'ai juste pensé à protéger le convoi et je n'ai pas réfléchi aux dégâts collatéraux. Il n'en resteplus que quelques uns : je sais que tu peux le faire … Toi aussi, protège le convoi !

Puis je sentis mes yeux papillonner, mon corps faiblir puis choir. Detsuo n'était plus. Detsuo n'était qu'un corps allongé sur le sol parmi tant d'autres, un homme meurtris pas la guerre comme il en existait temps. Seulement, il ne fallait pas s'en faire pour Detsuo : il était un homme fort et vivant. Il en ressortira moins joyeux mais sa joie de vivre finira par reprendre le desssus. Detsuo, malgré le massacre qu'il avait commis aujourd'hui, était un homme bon avec la joie de vivre et un humour développée et ça, la guerre ne lui prendrait jamais.

HRP:

Combat:

Il était normal de ne pas apprécier l'arrivée de Detsuo, et je n'aimais pas qu'il ordonne autre chose que ce que j'avais dit. Il semblait fou de ce que je venais donner comme ordre, mais je n'avais pas le choix. A nous deux, nous n'allions pas faire long feu face à l'horde de brigand qui fonçaient droit sur nous. Je n'avais pas le choix que de demander aux marchands de se défendre également, et la voix que venait d'emprunter Detsuo m'exaspérait. Mon regard glacial se posait sur lui, et cette fois ci, je ne souriais plus du tout. J'étais sérieux, la situation m'obligeant à cela. Je ne riais plus, je n'avais pas l'envie de rire.

Que comptes-tu faire à deux ?! Tu te penses invincible, ou quoi ?! On fait quoi si d'autres viennent encore !?

Ma voix était agressive, violente mais je voulais lui faire comprendre l'importance d'analyser la situation. Cela changeait des journées précédentes où j'étais souriant et enthousiaste, mais je devais le faire. Cependant, Detsuo n'écoutait rien de ce que je disais et partait déjà à l'offensive. Mes yeux se posaient sur lui alors qu'il lançait ses techniques sur les voyous. Pas le choix de l'aider, et surtout que je voyais les marchands se défendre également. Je restais à combattre au corps-à-corps, préférant ne pas utiliser mon énergie inutilement.

Le combat ne dura guère très longtemps, et je pouvais voir les corps des assaillants au sol. Le terrain était désormais ensanglanté... Difficile de dire s'ils étaient tous mort, c'était une forte probabilité et notre camp comptait quelques blessés, envoyés à l'arrière dans un chariot affrété pour cela. Je n'avais pas de dommage particulier, juste un petit peu de fatigue... Mon regard se posait sur Detsuo, qui me demandait de protéger le reste du convoi. Je soupirais, car il s'évanouissait, à bout de force. Je soupirais car lorsque je levais mes yeux, je pouvais voir une nouvelle arrivée. Une dizaine de gars plus costauds arrivaient, et j'étais désormais seul.. avec quelques marchands qui n'avaient probablement jamais battu.

D'un regard, je faisais comprendre à un marchand d'amener le corps du shinobi évanoui derrière la ligne défensive que j'avais demandé de faire. Je me préparais à combattre, mais un homme se mettait au devant de la scène. Il détenait donc l'empereur... et, son marché était de partir d'ici à pieds en laissant toutes les marchandises. Ou de mourir.

Rentrer de la mission n'était pas une possibilité, il en était de mon honneur de shinobi de se battre jusqu'au bout. Mais, je ne pouvais pas sacrifier la vie de ces pauvres marchands.

Si vous ne voulez pas mourir, partez maintenant... M'adressant alors à l'homme. Je n'abandonnerai pas.

Je ne pouvais pas être plus sérieux, maintenant. Il détenait l'empereur ? Impossible que ces hommes détiennent l'homme le plus puissant du Shukai, ou alors l'empereur leur jouait un sacré mauvais tour.