HRP:

La nouvelle de la démission du Daimyo était venue bien plus vite à ses oreilles que la lettre de Yamuro, cependant, elle joua malgré tout son petit jeu d’être encore extrêmement surpris et énervé. Oh, ne vous y trompez pas, sa colère n’était pas retombée mais elle était déjà un tantinet plus maîtrisée. Plus important, dans ce chaos, un dessein se formait dans son esprit. C’était maintenant ou jamais d’imposer une vision, et de se faire un nom. C’était, d’une certaine façon, la période charnière de sa carrière de Daimyo – longue, ou courte, l’avenir nous le dira.

Sans surprise, Kibo ne tarda pas à arriver à la Capitale. Les gardes tempêtes avaient remarqué cette arrivée aux abords de la Ville. La blonde fit un rapide calcul : le temps qui séparait entre l’annonce de l’arrivée, et l’arrivée physique de la personne était trop court. Il fallait améliorer le système d’informations de la Capitale. Certes elle était nommée Daimyo, mais son passé Shinobi et sa paranoïa forgée avec le temps au sein du Village reprenait bien vite les droits. Elle se notait, encore, de vérifier le reste du système de sécurité de la ville. Il fallait qu’elle confie cette tâche à une personne de confiance, voire à soi-même. « J’aurais pas le temps de tout faire. Je dois apprendre à confier » conclut-elle. Elle devait surtout apprendre à avoir un « entourage », à la maintenir, voire à la contrôler.

- Bienvenue à la Capitale. Avant tout chose, pouvez-vous me dire par quel nom je dois vous appeler, exactement ?

Elle avait demandé sur un ton curieux. Effectivement, depuis la réception de cette lettre, elle s’interrogeait sur cette affaire de nom : pourquoi se nommait-il Matsuno Yamuro en signature soudainement ? Que s’était-il « encore » passé en son absence ? Elle espérait seulement que ce n’était pas encore une sombre histoire, que tout allait bien pour le meilleur des mondes …

Quant à son ton, elle en restait volontairement au vouvoiement. Il fallait admettre une chose : comment faire confiance à l’élève d’un lâche, qui avait été absent plusieurs mois alors que Suna avait été chamboulé sans cesse par mille et une affaires et manigances de Kage actuels et passés, qui n’avait montré nulle curiosité sur la mort de la Godaime et qui, malgré tout cela, ‘était devenu un Bras Droit en charge d’un examen chunin dont la sécurité était à désirer. Beaucoup d’erreurs qu’elle ne pointera pas aujourd’hui. Kioshi n’avait guère été réceptif, et elle ne souhaitait pas reprendre un bras de fer inutile : sa parole passera, d’une manière ou d’une autre. Elle ne voulait plus accepter aussi aisément des concessions : elle avait lourdement regretté avec Kioshi.

- Et si vous désirez boire suite à votre voyage, je comprendrais.

En fait, elle ne laissait pas vraiment de choix. Où étaient-ils ? Dans la cour d’audience si l’on voulait de la capitale. Entre les piliers, la grande salle, et les conseillers ou le bras droit du daimyo présent – le Chambellan – ainsi que des gardes, rien n’était visible. Les nobles de la ville n’ont pas été invités pour l’audience d’aujourd’hui, par mesure de sécurité car des surprises, il allait y en avoir.

HRP:

« Quand a-t-il connu ses origines ? Je l’appelais encore Kibo au retour de mon kidnapping … » pensa-t-elle. Cette histoire ne tournait clairement pas rond et elle se promettait de se renseigner plus amplement à ce sujet. Cependant, comme souligné par Kibo, il y avait plus urgent. Après avoir demandé de l’eau, il finit par exposer la situation en présentant tout d’abord trois lettres : le discours fait à Suna, la lettre privée adressée à Kibo et enfin la lettre du Nidaime. Comment expliquer le changement qui s’opérait sur ses traits délicats au fil des lectures, en particulier durant la lecture de la lettre privée ? Elle n’avait pas pris uniquement cinq ans, mais une dizaine d’années. Ensuite, elle lança un regard au Bras Droit, tentant d’analyser un tantinet son expression pour décrypter un quelconque sentiment.

Une copie. Voilà tout ce qui l’intéressait à l’heure actuelle ? N’avait-il pas vu une mention étrange et très particulière : un accord officieux entre l’Empire et Suna ? Un accord que Kioshi avait gardé secret, alors qu’elle lui avait offert ce dont il aurait besoin pour remettre à flot le village ? Ainsi donc, quand elle tentait de son mieux d’être une alliée pour rendre le pays fort, il avait préféré la voir comme une ennemie à qui il fallait cacher des choses … ? Quoique, pouvait-elle vraiment lui en vouloir ? Elle-même allait avoir ses secrets. Pourtant, « l’Empire » était un mot dangereux pour elle. L’Empire tuait ses Daimyo. Et qu’était-elle ? Une Daimyo.

- Faites-moi une copie, mot pour mot , ordonna-t-elle à son Chambellan Et Yamuro, ainsi que moi-même signeront comme preuve de la conformité des écrits. Quant à la lettre du Nidaime, une troisième signature s’ajoutera.

Elle n’en disait pas plus. Elle réfléchissait. La décision laissée en suspens au sujet d’une certaine personne commençait clairement à prendre forme vers une décision ferme. Par contre, un obstacle majeur se dressait entre elle, et cette décision : Matsuno Yamuro.

- Je souhaiterais avoir ce « dossier » lié à votre lettre privée, très vite, ordonna-t-elle froidement. Je n'ai pas été mis au courant d’un tel accord et je veux en connaître les conditions. Ajoutons à cela que l’Empereur est maintenant au courant de la situation critique où nous sommes.

Il fallait à tout prix retrouver un chef pour Suna, et reconstruire le village. Si l’Empire désirait, il pouvait à tout moment attaquer le pays. Elle se permit également d’imaginer déjà un à deux profils pour se renseigner de tout agissement de l’Empire sur le sol de Kaze no Kuni : des pions avaient à être placés, à l’insu de tous.

- Yamada Kioshi est un être irresponsable, et menteur de surcroit. Nous l’avons connu, Yamuro. Et je pense que l’un comme l’autre, nous sommes déçus de lui. Toi, sûrement parce qu’il t’a abandonné. Et moi, parce qu’il a tout simplement menti sur une vérité que j’ai voulu révéler, n’en déplaise mes méthodes.

Un tutoiement qui était revenu avec une voix un tantinet douce. Oh, elle connaissait encore assez son coéquipier pour savoir une chose : il était effondré. Elle pensait, également, qu’il était trop faible psychologiquement parlant, presque trop influençable par de futures forces. Franchement, elle ne savait s’il ferait preuve de fermeté face à Kioshi, Yami ou Oniri. Oui, il y avait trop d’aléas dans cette affaire, et il fallait admettre une chose, elle était trop jeune.

- Je suppose que vous devez également haïr le Nidaime. Pourtant, et même si cela ne me plaît guère, je vais vous avouer la vérité qui se cache dans cette affaire. Vous verrez bien vite, et avec moi, à quel point Yamada Kioshi a agi tel un enfant irresponsable. L’auteur de ce « kidnapping » est venu me l’avouer. Il devrait se retrouver derrière les barreaux mais, il a su me prouver que ce « kidnapping » n’en était pas un, réellement. Rétablissons avant tout la vérité pour réellement avancer, sur de meilleures bases. Nous avons tous trop perdus.

Elle se tut un court moment, et fit signe à un garde de chercher la « personne ».

- J’interdis tout acte violent à l’égard de cette personne. Elle est innocente d'une certaine façon., rappela-t-elle. Ceci est ma cour, je suis votre Seigneur, sachez Réfréner vos ardeurs, et prouver ainsi à tous que vous êtes un homme de raison et non un homme de sentiment comme votre maître.

C’était également l’occasion de tester ce garçon, et voir l’impact du départ de Kioshi sur son esprit.

HRP:

C’est d’une main fébrile qu’elle s’emparait du dossier en question. Cependant, l’heure n’était pas à son étude malgré sa terrible envie. Elle confia très vite ces précieuses informations à son Chambellan qui se chargea de les mettre dans un lieu sûr, à l’abri de tous les regards. La véritable question aujourd’hui était de jauger une situation, et d’en déterminer un issu. Si on avait été dans le monde moderne, elle aurait eu un petit paquet de pop-corn pour observer ce bras de fer entre deux personnalités de Kaze no Kuni mais, malheureusement – ou heureusement – elle était dans un monde médiéval Shinobi, et elle occupait un rôle d’actrice et non de spectatrice.

- Je ne vois actuellement aucune menace, soupira-t-elle finalement en ayant lu pour la troisième fois la lettre du Nidaime. A vrai dire, si Kioshi avait eu un tantinet du recul, la solution aurait été plus simple : il suffisait qu’il demande l’aide de la Capitale, qui est en excellent état, avec des gardes tempêtes compétents dans divers domaines.

Est-ce que Yamuro voyait où Tsukiko voulait en venir ? Par exemple le fait que toute cette fuite aurait pu être joué, comme une mascarade, et le Nidaime aurait été cueilli comme une fleur. A vrai dire, oui, aucun esprit de Suna n'était apte à l'heure actuelle d'imaginer quoi que ce soit ... sauf peut-être quelques uns.

- Je ne dis pas que le Nidaime a eu raison de faire usage d’une telle ruse mais, je dois avouer que nous devons presque le remercier. Si Kioshi ne nous avait pas abandonné aujourd’hui, il nous aurait abandonné demain pour une raison de cœur et non de raison. Ajoutons à cela que l’ancien Kazekage nous a permis de mettre la main sur de précieuses informations sur des manigances qui ont lieu au sein du Conseil.

Elle se tut à nouveau, en lançant un regard plein de sous-entendu à Kibo même. Ne se rendait-il pas compte qu’il aurait pu également changer le cour des choses avec un peu plus de curiosité, et d’ingéniosité ? Au lieu de cela, il n’avait cessé de se contenter de suivre, ou de n’être que le pantin de ce qu’on voulait bien lui miroiter les choses. A moins qu’il ne fasse partie, à son tour, d’un complot. Toutes ces hypothèses lui donnaient mal au crâne.

- Quel que soit vos différents, et j’aurais pu y participer Yamuro si votre service de renseignement avait été efficace, je ne peux me permettre de tergiverser longtemps sur la morale, annonça-elle par dire. Cependant, et je préviens vous deux pour la suite : ni l’un ni l’autre n’est innocent à mes yeux. Matsuno Yamuro, vous faites partie d’un Conseil qui a déserté Suna qui est dans un état critique. Soit vous êtes comme eux, soit vous avez été trop aveugles. Nidaime Kazekage, vous êtes également à l’origine de plus d’une histoire et je ne peux vous accorder une totale confiance.

Pourtant, dans un monde changeant et chaotique, où les lois ont été abusés et violés à plusieurs reprises, elle devait inspirer un renouveau.

- Cependant, aucune charge ne sera retenue contre vous. Aujourd’hui et dès ce jour, une nouvelle ère s’ouvrira où tout sera transparent, et où on prônera justice et échange avant tyrannie et monarchie, elle se tut longuement. Le Nidaime passera devant un tribunal et les juges jugeront sur ses motifs. Matsuno Yamuro, vous passerez également pour prouver votre innocence dans la désertion du conseil dans sa totalité. Ce Tribunal ne sera nullement public, rassura-t-elle bien vite.

A nouveau, un silence s’abattit et elle jaugea chacun.

- Vous deux désirez être Kazekage, je suppose. Sortez innocents de ce Tribunal, et présentez-vous aux votes pour le prochain poste de Kazekage dans les jours à venir, finit-elle par dire. J’ai apporté des changements au rôle du Kazekage mais je n'abandonnerai pas l’héritage d’Habashi Zanshi qui désirait que le peuple ait la parole. Ce peuple choisira en qui il a le plus confiance. Et j’écouterai le peuple.

Elle se tut, et attendit la réaction de chacun. En somme, elle offrait page blanche à chacun. Autrement, c’était chacun sous divers châtiments pour diverses excuses, légitimes ou non. Certes, elle se disait écouter le peuple, et elle ferait autant qu’elle pouvait. Cependant, des fois, seule sa voix décidera et nul autre.

« Donnes une illusion de pouvoir » lui susurra une petite voix. Elle ne fit nulle attention, elle commençait à y être habituée. Cela devait être les effets secondaires du pouvoir.

Spoiler:

Citation :

Fin du rp pour moi, désolé de la longueur mais j'avais pas grand chose de plus à dire. En revanche Hrp, personnellement je ne ferais pas de rp tribunal ni de rp élection [On connait déjà le résultat et donc c'est pour moi une perte de temps, Je suis déjà assez chargé donc me rajouter des trucs inutiles ne m'enchante pas xD, après si Kibo veut le faire, libre à lui ^^]

HRP:

- Je ne serais pas seul juge, annonça-t-elle de but en blanc à Kibo. Mon avis comptera beaucoup, évidemment, mais je laisserai les juges juger sur cette affaire avec leur expérience et connaissance des lois.

Elle retint une chose : elle devait gagner la confiance de tous ces juges, magistrats et conseillers dans les jours à venir. Cela signifiait plusieurs : connaître leur point faible, leur passion, leur désir, leur penchant, leur crime, leur passé et leur présent. A l’heure actuelle, elle n’était qu’une bâtarde sortant tout droit du trou paumé militarisé qu’était Suna. Personne n’osera rien dans l’immédiat, du moins pas une attaque physique, en raison de ses qualités Shinobi. Cependant, tout acte politique inconsidéré allait lui retomber dessus, lourdement ou non. Tout dépendra des ruses qu’elle emploiera. Et à l’heure actuelle, elle ne voulait pas trop grignoter dans le mètre carré d’inconnus. Elle devait connaître avant toute chose.

- Non, finit-elle par dire. Toshiro Ogami se chargera de cette gestion admirablement, je n’en doute pas. Quant au tribunal, il ne sera pas long, et débutera dès demain.

En parallèle, elle allait faire deux ou trois annonces. Les jours s’écoulèrent dès lors bien vites. Le Nidaime semblait gagner gain de cause auprès des Conseillers et Kibo montrait patte blanche pour sa part. Quant aux choix des prétendants au poste de Kazekage, limité à quatre profils choisis par unanimité – Tsukiko n’avait été que peu convaincu, pour sa part -, tout cela fut présenté à la Capitale et à Suna en un temps record. Les votes de Suna comptaient plus, évidemment.

Les résultats furent « surprenants ». Kibo emportait presque sans surprise les élections, devenant ainsi Kazekage. Cependant, il était suivi par le Nidaime lui-même : il semblerait que certains accordent encore de la confiance au vieil homme pas si vieux.

« Hum, les prochains jours vont être fort amusants ».