An 9 / Hiver - Hiriko à 23 ans

J’avais rejoint l’Anbu depuis voilà presque un an. Et, plus le temps avançait, plus je comprenais ô combien, il était difficile de vivre en tant que tel. Si la difficulté d’entrée était relativement élevée, les forces psychiques requises pour y rester étaient gargantuesque. Loin était le temps des missions relativement tranquille, ici nous réapprenions à affronter la mort à chaque instant de notre vie.

Assassinat, Traque, Interrogatoire, Missions sensible… C’était le quotidien d’un Anbu de Konoha. Notre identité était notre première et principale protection. Chacun d’entre nous demeurait anonyme, et se devait d’être anonyme. En cas de capture, nous le savions, le sceau présent sur nous nous permettait, à tout instant, de nous donner une mort certaine. J’espérais secrètement que je n’aurai jamais à l’utiliser.

Ce matin-là, ce fut une mission particulière. Kumo demandait de l’aide de la part de Konoha pour l’interrogatoire d’un déserteur de la Foudre, dont une la tentative de terrorisme sur Testu no Kuni fut avorté par les forces spéciales. La seule information que nous disposions était qu’il s’agissait d’un ancien Jûunin de Kumo, particulièrement entraîné pour résister aux différentes tortures “conventionnelles”. D’où la demande de faire venir jusque dans les terres de Kaminari un Yamanaka.

Et ce Yamanaka, c’était moi.

Sans perdre de temps, je m’équipais de mon matériel d’Anbu, enfilant mon masque et prenais la direction du village de la Foudre. Deux jours et demi plus tard, j’arrivais devant les portes du village de Kumo, toujours avec mon masque et un sceau de l’Hokage, Myakudou On’, et de l’ordre de mission Kumojin, attestant de la raison de ma présence. La fréquence de mon chakra étant modifié à l’aide d’un sceau, il était improbable que l’on puisse me reconnaître si, d’aventure, je revenais à Kumo.

« Je suis Gekitsuume, Membre de l'Anbu. L’Hokage m’envoit à propos d’une affaire classé “S”, à la demande du Yondaime Raikage. »

J’annonçais cela d’une voix froide, neutre, presque transparente, tout en tendant les documents “officiels” et nécessaires pour me laisser passer. Les Shinobi intermédiaires présents aux portes me regardaient d’un air relativement impressionné. Après tout, ce n’était pas une surprise : il ne fallait pas sous-estimer les Ninjas qui avaient réussi a entré dans les forces spéciales de leurs villages respectifs. Mais qui allait venir ? J’allais rapidement le découvrir.

Un homme finit finalement par arriver à moi, se présentant et s’armant de la politesse habituelle. Son nom réveilla en moi des souvenirs désagréables, bien que la chose fût invisible derrière le masque blanc et rouge de renard qui camouflait mon visage. Kadoria. Un des membres du clan qui assassina mes parents lors de la guerre.

Mais le présent instant ne devait pas laisser place aux sentiments et visions subjectives. Hochant simplement la tête, je le suivais jusque dans les geôles les plus sécurisées de Kumo. Il me présenta rapidement le dossier, mon regard restant attentif au Samouraï attaché dans la cellule.

Honjo Sozen. Samouraï et ex-Jônin de Kumo. Terroriste avec un complice nommé K. Toutes les méthodes d’aveux, c’est-à-dire les tortures physiques et mentales, ont échoué. Cela ne m’étonnait pas. Parmi le monde Shinobi, les Samouraï étaient reconnu pour avoir développé un mental d’acier.

« Je vois. »

Ma main droite vint se poser sur mon menton, soutenu par mon autre main. Je réfléchissais à la problématique et aux différentes solutions qui s’offraient à moi. Hors, les méthodes qui m’apparaissaient comme “traditionnelles” ne l’étaient peut-être pas ici, si loin du pays du Feu.

« Vous n’ignorez pas que je dispose de… Talents particuliers, expliquant la raison de ma présence ici. Ce sont des méthodes qui peuvent paraître… Avec très peu d’éthique. Toutefois, j’espère que vous avez veillé à ne pas dévoiler cette information à ce fameux “Sozen”. N’est-ce pas ? »

Je laissais pendre ensuite, simplement, les bras en bas de mon corps.

« Tout homme possède des faiblesses. C’est c’est l’ensemble de ces faiblesses qui engendre des conflits. Ces mêmes conflits sont internes et très propres à chacun. C’est pourquoi l’Homme est excellent pour marchander avec soi-même, afin d’atteindre une certaine harmonie perverse. Mais avant de commencer, j’aurais trois questions. »

Mon regard, derrière mon masque, se posa sur le membre du Satoru.

« La première est classique : comment procéderez vous pour faire craquer un homme et que pensez-vous de celui-ci ? La seconde, quelles sont les réponses que vous aimeriez avoir ? La troisième... »

Je prenais une légère pause, avant de reprendre d’un ton très sérieux, offrant à la phrase qui suivrait une signification… Particulière.

« Jusqu’où êtes-vous prêt à aller pour les obtenir ? »

Les propos du Kadoria étaient clairs, nets et précis. J’avais donc carte blanche pour récupérer les informations, et accomplir ainsi ma mission. Ne laissant rien transparaître, je devais bien avouer que Konoha commençait déjà à me manquer. Être en territoire inconnu n’était guerre appréciable, surtout lorsqu’on agissait comme Anbu.

Conservant le silence, j’écoutais attentivement les dires du membre du Satoru. Il avait des méthodes variables en fonction du sujet. Néanmoins, pour celui-ci, il envisageait plus un travail psychologique ou sous forme de torture mentale. Réponse évidente au vu de l’état physique du prisonnier.

Explicitant les dernières demandes, je laissais s’écouler un peu de temps, avant de reprendre.

« Très bien. Je vais donc faire le nécessaire. Je vous conseille d’observer derrière cette glace, et de convoquer au plus vite la famille de cet… Individus. Ils devront être présentés comme des prisonniers. Je vous demande simplement de me faire confiance jusqu’au bout, car un moindre doute pourrait rendre l’opération encore plus délicate. »

Mon regard se tourna vers lui, avant que je ne reprenne simplement.

« Un Samouraï possède un physique fort, mais ce n’est que le résultat d’une volonté d’acier. Je vais donc devoir utiliser des méthodes plus subtiles afin de créer une brèche dans ses défenses psychiques. Ce qui me permettra par la suite de récupérer les informations souhaitées. Mais comme dit, il va falloir me faire confiance et laisser derrière nous nos principes de Shinobi. Sur ce, commençons. »

Cela ne me plaisait guère de tenir un tel discours, mais il s’agissait d’une réalité implacable. Pour obtenir ce que l’on voulait d’un ennemi prêt à tout, il fallait être soi-même prêt à tout. Entrant dans la pièce, je restais silencieux avant de m’avancer et de récupérer un fin scalpel. M’avançant vers l’homme, je le fixais simplement avant de prendre la parole d’une voix froide.

« Vous êtes quelqu’un de mystérieux, Honjo Sozen. Il est rare de voir un Samouraï s’abaisser à la lâcheté d’un acte terroriste. L’Honneur n’est-il pas l’un de vos principes fondamentaux ? »

L’Homme resta silencieux, tandis que je m’avançais proche de lui, tout en lui passant ma main dans ses cheveux.

« Vous n’avez pas besoin de répondre, mais je sais que vous suivez des principes. Et afin de laver votre honneur, je vous propose le marché suivant : dites-nous ce que vous savez sur K et sur l’organisation terroriste. Qui sont les complices ? Quelle est la prochaine cible ? Tout ce que vous pouvez savoir et que vous nous direz constituera à laver votre honneur. Si vous coopérez, je vous assure qu’une sanction n’allant pas plus loin qu’un bannissement de la terre et du sol. Nous vous amènerons ensuite sur les Terres du Pays du Feu, où vous serez libre de vive une nouvelle vie avec une nouvelle identité, vous et votre famille. Il est temps de faire machine arrière, Sozen. »

Relâchant ma main, j’avais eu déjà tout ce que je souhaitais pour m’immiscer doucement dans son esprit. Telle de l’eau, chaque goutte qui tombait dans son vase spirituelle accroissait toujours plus mon emprise sur lui. Mais cette fois, j’eus une réponse.

« Je ne dirais rien. Vous et vos semblables ne connaissent pas l’honneur, ni la clémence. Vous n’êtes que des barbares qui ne suivent aucun code, et ce cher Yakigote Toshirô qu’un soumis à ce village. Je ne ploierai pas devant vous, vous perdez votre temps. »

Restant de marbre, je reprenais derrière lui.

« J'avais espoir que la méthode douce fonctionne avec vous. Cette offre était pourtant votre dernière chance de vous en sortir. En effet, vous n’êtes pas du genre à céder. Toutefois, ce ne sera pas le cas de votre femme et de votre fils unique. Peut-être seront-ils un peu plus bavards. »

Levant la main, je faisais signe de faire entrer la famille dans la pièce, en compagnie du Kadoria.