Avec l'examen international sur Suna, plusieurs tâches nécessitent l'aide de quelques Genins. Votre rôle est d'aider un spectacle dans leurs différents effets spéciaux ! Vos talents seront requis ainsi que votre imagination et débrouillardises. Évidemment, tout cela en assurant la sécurité des spectateurs et des artistes !

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L’homme était assis sur le toit d’une maison de Suna, il voyait au loin les gens qui s’activaient à leurs activités quotidiennes. Et plus encore, car depuis le début de l’examen Chûunin qui avait lieu au sein du village du sable, il y avait encore plus de monde dans la village, chacun bougeait rapidement à droite à gauche, car ce n’était pas du petit peuple qui se trouvait dans l’enceinte du sable, mais bien les plus hauts dignitaires de ce monde, que ce soit les Kage pour observer leurs poulains ou les Daimyos pour représenter leur pays. Depuis son toit, en train de manger un simple sandwich, il regardait ce beau monde s’activer, avec les coudes sur les rotules et une extrême nonchalance dans le regard et la dégaine. Mais il fut rapidement dérangé par un homme tout vêtu de noir qui s’impose juste devant lui, masquant son admirable spectacle. L’homme le regardait avec un certaine méprit et le Machiniste lui ne bougeait pas d’un poil, il se contenta juste de tendre la main afin qu’il lui donne l’ordre de mission. Cet homme en noir était un Sunajin du bureau des missions.

Une fois l’homme repartit, Zero lâchait son sandwich pour ouvrir l’ordre de mission. L’objectif était simple pour un genin comme lui, une mission de rang C à tous les coups. Bingo. L’objectif était d’aider le personnel d’évènementiel organisant des spectacles à gérer leurs effets spéciaux. Ils organisaient des spectacles pour le compte des dignitaires des différents pays et ils se devaient d’être époustouflant bien entendu. Une mission comme une autre à première vue, mais l’attention du Machiniste se dirigeait alors vers les différents participants à la mission car il était certain d’avoir vu plusieurs noms dessus. Et c’était effectivement le cas. En regardant les noms, Zero fit tomber sa tête vers le bas en la secouant d’une façon encore plus nonchalante qu’en mangeant ce fameux sandwich.

Oh non pas eux..

Dit-il à haute voix en se souvenant de la dernière mission que ce trio de cafard avait effectuée. Elle s’était terminée dans un chaos pas possible. Elle fut transformée en échec, avec bagarre et dispute, même notre accompagnateur avait faillit passer l’arme à gauche à cause des trois. Ils avaient prit par la suite une sacrée dérouillée ce qui les avait rapproché les uns des autres. Depuis, ils avaient décidés de devenir des compagnons au sein d’une même équipe appelée Kiseichuu, autrement dit : « Les parasites ». Un nom qui leur convenait parfaitement. Il fallait une bonne dose de courage et de patience pour supporter les trois. Zero le savait, mais il avait accepté l’offre car il avait reconnu la puissance de ses deux autres compagnons. Le premier s’appelait Kumonosu, un marionnettiste étrange aux allures de noble et le deuxième Yoshimitsu. Aucun commentaire n’est préférable sur ce dernier.

Ca faisait longtemps.. On s’y prend comment ?

Dit-il après une bonne dizaine de minutes. Les trois membres de l’équipe Kiseichuu étaient venus car bien évidemment ils avaient reçu le même ordre de mission. Pour une fois, vu qu’il était en dèche d’argent, Zero espérait grandement que cette mission se terminerait par un succès total. Le plus embêtant était que non seulement nous n’avions aucune expérience du théâtre, ni même des effets spéciaux, mais le pire était qu’en plus de cela, ils devaient assurer la sécurité des spectateurs. Donc les distraire et les protéger en même temps. Et bien, ce serait assez amusant à voir. Le Machiniste esquissa un léger sourire en voyant arriver les deux autres Kumonosu et Yoshimitsu. Une belle bande de dégénéré..

Je viens ici vous narrez un crime de la plus haute importance. Cet affront c’est déroulé dans un petit appartement de Suna, en milieu d’après-midis. La scène étant posée, je vous présente le protagoniste. Ce dernier est allongé dans son lit douillé en train de roupiller bien tranquillement. Même si nous étions une heure tardive pour dormir, cela ne dérangeait pas cet homme qui se dressait seul face à une société de lève tôt. Néanmoins, ce protagoniste était la victime. Le meurtrier ne tarda pas à arriver sur les lieux du crime. L’appartement se trouvant en hauteur, il monta lentement les quelques marches pour arriver finalement à la porte. En prenant une grande respiration, le criminel serra son poing et frappa à la porte, réveillant ainsi le jeune et beau protagoniste. Vous l’avez compris, je suis ce protagoniste et bordel c’est un crime de réveiller comme ça !

J’espère sincèrement que c’est important, sinon ça va chauffer ! Je m’échappe avec difficulté de ce lit douillé, moelleux… Ce lit de la perfection… Pourquoi dois-je te quitter ainsi ? Pourquoi ? Ne pouvons-nous pas vivre notre amour sans être constamment déranger ? Au vue du mec qui tambourine comme un animale ma porte, la réponse est non. J’ouvrai la porte laissant paraître mon corps maigrichons avec juste une vielle chemise sur le torse, histoire de ne pas choper un coup de froid. Oui, un coup de froid à Suna c’est possible… Bien sûr ! Bref. Le broyeur de rêve et perturbateur de mes nuits de réconfort était habillé en tenue officiel du bureau des missions de Suna. Mon esprit incroyable fit la déduction que j’avais donc une mission de la plus haute importance… Non je déconne je suis Genin ! Je vais faire quoi là ? Courir après un chat ? C’est vrai que j’adore ça ! C’est mon petit plaisir secret !

Sans trop me poser de question, je faisais de grands signe de têtes et prit la missive. Je saluai poliment le Sunajin et ferma la por… Quoi ? Bon ok ! Je ronchonnai pendant quelques secondes avant d’accepter sa mission et lui fermer la porte au nez. Voilà ! Content ? Bref, la mission semblait particulière. Notre rôle est d’aider un spectacle d’un point de vue effets spéciaux. Il va falloir être imaginatif et débrouillard. Qui plus est, il faut assurer la sécurité de toutes personnes présente pour ce spectacle. Attendez ! Notre ? Cela veut-dire que l’on est plusieurs ? Avec une vitesse ahurissante, je scrutai le moindre recoin de la missive pour trouver les deux noms que j’attendais. Ma colère grandissait faisant fondre peu à peu le papier de l’ordre de mission. Zero et Kumonosu. Merde. J’étais à la fois heureux de retrouver ces aliénés, mais en même temps, notre dernière mission avait très mal finit. On s’était tapé dessus nous faisant ainsi, échouer la mission et presque tuer notre sensei. Je ne vous raconte pas ce que l’on s’est mangé après. Cet échec nous a bizarrement rapprochés avec les deux autres débiles, car on partage la même philosophie de vie.

N’ayant pas le choix, je me préparai en vitesse afin d’arriver à l’heure au point de rendez-vous. Une petite douche, des vêtements classe et surtout, mon fidèle paquet de cigarette. J’en tirai une de ce dernier afin de la mettre entre mes lèvres et sortir de mon appartement. A cette époque, Suna était vraiment plein à craquer. On pouvait voir de tout. Des shinobis venant du monde entier, des nobles, des dignitaires, des civils. Bref, une vrai frisque humaine. J’aurais pu trouver ça très beau si j’en avais quelque chose à foutre. J’allumais ma clope et me mis en chemin. Comme par hasard, je devais passer devant le quartier des Yamada et leur tente. Bien entendu, je ne pouvais m’empêcher de placer une petite phrase.

« Bien le bonjour les clodos ! Je vous demande pas comment vous allez, car je m’en fous. »

Mon allure resta la même et j’affichai un large sourire qui fit pencher ma cigarette. Les Yamaga et leur mode de vie, que des conneries tout ça. Quelques minutes plus tard, j’arrivai près du Saibogu et du Marionnettiste. Sans attendre, je pris la parole.

« Hey ! Comment vas-tu Un ? Non, Deux ? Quarante-quatre ? Ah oui ! Zero ! Comment vas-tu Zero ? Il y a même Kumonosu ! La fine équipe au complet ! »

J’écrasai ma clope au sol et reprit.

« Bof, de toute façon ça sent la mission un peu nul donc pas la peine de se prendre la tête. Sachant qu’il faut surveiller les gens et les divertir, je propose que nous nous séparions afin de faire les deux taches en même temps. »

La missive avait été intercepté par le père du jeune homme que les autorités du village connaissait bien. Pour venir régulièrement dans son établissement, c’est limite si le paternel de Kumonosu ne tutoyait pas ses clients si fidèles. Le bar avait grandi avec ses hommes. Et il tenait encore grâce à ces soldats. Rien que pour ça, les parents du marionnettiste devaient beaucoup au village de Suna. Loué soit la Guerre qui rend les hommes alcooliques. Etant de corvée de plonge, le jeune homme ne fut pas mécontent de pouvoir bouger un peu de son poste monotone. Il salua ses géniteurs d’un geste de la main et sortit dans la minute.

Il n’avait même pas pris connaissance de son ordre de mission qu’il éplucha une fois sous la chaleur écrasante. Un soupir accompagna ses pas et ce n’était pas à cause de l’atmosphère étouffante. C’était plus en raison de la compagnie à laquelle il aurait le droit pour aujourd’hui. La tâche n’était pas difficile. Animer un spectacle et faire un peu de sécurité. Mais vu ceux qui lui servaient de coéquipiers, le rang de cette banale mission de rang C passait au moins au stade de mission internationale rang SSS. La dernière mission partagée par les trois hommes avait fini en eau de boudin. Et même si cette querelle avait révélé plus de points communs qu’ils ne le soupçonnaient eux-mêmes, les tensions restaient présentes.

Se rendant sans attendre au lieu de rendez-vous, il aperçut le duo de loin. Rien qu’à leur vue, il eut une nouvelle fois une manifestation d’exaspération. Ils avaient tous deux des têtes à faire peur. Leur rôle serait tout trouvé pour l’occasion. Arrivant à leur niveau, il les salua d’un mouvement de la main alors que son visage neutre ne témoignait aucune émotion notable :

- Mes hommages.

Les punclines fusaient déjà. Ça commençait bien. Entre Zero qui se montrait peu bavard et Yoshimitsu qui l’était beaucoup trop, on avait de quoi tenir tout un one man show. Le manipulateur de chaleur conseilla d’ailleurs de séparer le trio pour pouvoir couvrir plusieurs tâches. Il avait également ajouté que la mission était « nulle ». Une remarque qui ne passa pas inaperçu aux oreilles du marionnettiste :

- En même temps si vous n’aviez pas foutu le bordel la dernière fois, on aurait peut-être le droit à des tâches un peu plus affriolantes. Mais bon, vu comment on est partis, on sera éternellement Genin je pense.

Ça c’est fait ! Oui il y avait de la gratuité dans ses propos, mais il n’allait pas mâcher ses mots. Surtout avec ces deux zigotos. Et en soit, c’est ce qui faisait passer le temps. Les gentils sont toujours plus barbants. Alors pourquoi se montrer agréable quand le fait d’être odieux offre tant ? Et ça n’était pas fini.

- Vu vos tronches, je conseille que vous vous occupiez du spectacle. Vous êtes des bêtes de foire à vous seuls. Et je pense que pendant ce temps j’irais me la couler douce en tant que vigile.

Son regard tomba sur sa chemise peu étoffée. Puis il releva la tête, l’air toujours aussi nonchalant :

- Ouais je sais c’est convaincant..

Fermez-la !

Putain… La situation n’irait pas en s’améliorant avec ces deux mecs comme compagnons de missions. La dernière étant littéralement partit en cacahuète, les autorités avaient décidés de les mettre ensemble sur de nombreuses missions afin qu’ils puissent apprendre tous les trois à coopérer, mais personne ne voulait –depuis le dernier en date qui avait visiblement prit une retraire anticipée- être leur sensei, enfin, celui qui était censé leur apprendre des trucs comme les rudiments de la guerre, l’art de la guerre, les arts shinobis etc.. En arrivant, Yoshimitsu entamait alors les hostilités en faisant mine de ne pas se souvenir du prénom de Zero et en le confondant avec toutes sortes de numéros au hasard, comme au loto en somme. Le Saibogu s’était simplement contenté de souffler d’exaspération tout en tâtant la détente de l’arme qui se trouvait accrochée au dispositif de sa jambe droite. Il n’avait aucune intention de tirer sur son compagnon non, il était bien désireux de remplir la mission à bien cette fois-ci, ou du moins de se remplir les poches avec la réussite de la mission.

Alors que le troisième larron arrivait en se plaignant de la situation de a dernière mission, une discussion semblait s’installer sur le pourquoi du comment effectuer cette mission pourtant basique. Ils devaient s’occuper d’aider pour un spectacle tout en assurant un minimum la sécurité des civils et des shinobis qui regarderaient le spectacle. Yoshimitsu tout en écrasant sa clope proposait de se séparer afin d’effectuer plus rapidement et efficacement les deux tâches. Kumonosu lui se proposait –sans oublier la bonne sauce de punchline à l’autruche- que Yoshi et Zero ne s’occupent de faire le spectacle pendant que lui ferait le vigile. Un grand sourire s’affichait alors que les lèvres de Zero. La situation était comique, même son arme a rigolée.

C’est ton physique de vigile qui fera le spectacle. C’est un théâtre, pas un sketch comique. En tant que Saibogu, je peux gérer les artifices et autres conneries du genre, donc je ferrais ça, vous vous démerdez pour le reste..

Dit-il avant de s’avancer vers cette scène qui s’offrait à eux. Il y avait déjà des gens qui s’installaient alors qu’un homme faisait les cent pas derrière la scène. Il semblait attendre quelqu’un. En voyant les trois Sunajins arriver, il fut prit d’une seule convulsion avant de se diriger limite en courant vers eux, les sourcils froncés, en agitant les bras et en beuglant avant même qu’ils ne puissent l’entendre. D’après ce qu’ils pouvaient enfin entendre après quelques pas dans sa direction, il reprochait aux trois Sunajins d’être en retard, que le spectacle allait bientôt commencer etc.. Zero prit immédiatement la parole, d’un ton froid et monotone voulait remettre sur ses pattes le vieillard, le remettre à la place qui était la sienne.

Taisez-vous ou nous partons ! Je vais m’occuper de gérer les artifices et bruits d’explosions de votre spectacle pour ma part tout en mettant les effets de lumières. Dit-il en sortant de son « armure » quelques billes noirs qi n’étaient rien d’autres que des créations de son atelier. Des petites billes explosives provoquant un son bien plus impressionnant que leur apparence. Il sen servait presque uniquement pour surprendre l’adversaire lors des combats et faire diversion. Ce serait ici l’objet idéal pour les effets spéciaux concernant le bruit et le son en général. Sans attendre que les deux autres ne prennent une décision les concernant, Zero partit derrière afin de trouver une personne qui lui lirait le script pour connaître les moments où il devait intervenir, ainsi que ce qu’il devrait faire au moment M.

Voilà ! Des fions ! On ne peut pas parler quelques secondes sans que tout le monde s’insulte avec véhémence et dans la gratuité la plus totale. Quoi ? Comment ça j’ai commencé ? Non. C’est faux. Qui a dit ça ? Qui ? Bon d’accord, j’avoue, j’ai ouvert les hostilités. Mais c’était pour rigoler, tout simplement. Pas ma faute si on prend tout au pied de la lettre et que les autres Sunajins me servant de coéquipiers n’ont pas d’humour. Faut arrêter de tout me coller sur le dos. On va croire après que je suis le seul fautif, mais pas du tout ! Regardé l’autre Kumonosu là ! Vu vos tronches blabla. Non mais voilà ! M’enfin, je ne vais pas m’éterniser là-dessus.

Alors que je venais à peine d’écraser ma cigarette, j’en sortis une autre de mon paquet pour la mettre dans ma bouche et l’allumer dans la foulée. Pendant quelques minutes, on recassait le passé tous ensemble sur notre dernière mission. On s’était pris le bec comme jamais et notre mission a fini en baston général. One vs One vs One. Clairement, la mission on s’en préoccupait pas, on voulait juste se foutre sur foutre sur la gueule parce qu’on ne pouvait pas se supporter. A cause de ça, la mission fut un bel échec et je ne vous raconte pas l’engueulade que l’on s’est pris pas les hauts gradés de Suna. Pendant un moment, j’ai cru qu’on allait revenir aspirant. Coup de chance, on est toujours genin. Coup de malchance, on est de nouveau ensemble pour une mission.

Parlons peu, parlons mission. J’avais proposé, de manière innocente, de se séparer pour effectuer les deux tâches qu’on nous confiait. Bon, en soit, les taches étaient vraiment pas folles, mais bon, suite à notre échec, c’était sûr que notre mission n’allait pas être fameuse. Le marionnettiste voulait qu’on se casse le cul sur scène pendant que lui soit dans son coin en train de se la couler douce. Donc moi déjà je dis tout de suite non. On va se calmer et on va en discuter tranquillement, dans le respect et la bonne humeur. Non je déconne. Alors que je prenais une taffe, le Saibogu indiqua qu’il était fait pour le spectacle grâce à ses différentes technologies. Il précisa, par la même occasion, que sa place de vigile serait sur scène. Il était temps pour moi de parler aussi.

« Les marionnettes plaisent aux enfants non ? Va donc t’occuper du spectacle avec Zero, à vous deux, on est sûr d’avoir un spectacle de qualité. Moi je vais m’occuper de faire plusieurs rondes et observer les gens pour que tout se passe bien. Après tout, je n’ai rien pour faire le show donc par élimination, je dois m’occuper de la sécurité. »

Au même moment, un mec se mit à courir dans notre direction en gueulant et en gesticulant de tout son être. Voyant cet homme arrivé, je pris une taffe, soupirai et partis sans attendre à l’entrée afin d’accueillir les gens et peut-être déceler les potentiels fauteurs de troubles. Dans un premier temps, je voulais réduire la température de l’endroit où nous nous trouvions afin que le spectacle soit plus agréable pour les différents étrangers de Suna. Pour cette mission, j’avais quand même décidé de faire un effort, pour ne pas me reprendre encore une engueulade comme la dernière fois. Ainsi, je souriais aux arrivants en leur souhaitant la bienvenue. J’ai dû refouler un alcoolique et un vieux qui pensait que le spectacle était une sorte de convention sur les cannes en bois. Mise à part ça, tout semblait bien se passer. La majeure partie des sièges prévus à cet effet était maintenant occupés et le spectacle n’allait sûrement plus tarder. J’écrasai alors ma cigarette et commença à passer autours des rangs pour voir si tout allait bien avant le début du spectacle.

Un profond soupir s’échappa des lèvres du Genin alors que la tâche les attendant s’avérait aussi passionnante que de surveiller une fleur en train de pousser. Cela aurait pu être pire. Ils auraient pu recevoir ça comme ordre de mission. Et autant dire que surveiller la pousse de végétaux en plein désert était encore plus fastidieux que dans un climat normal. A force, les chaleurs désertiques étaient devenus une norme pour les Sunajins mais ils avaient bien conscience que c’était une météo au-delà du réel pour certains. Kumonosu avait beau se balader en chemise toute la journée, il n’en ressentait plus les effets négatifs.

Par répartition de tâches, Kumonosu allait se retrouver sur le devant de la scène. Ce qui n’allait en rien arranger son humeur. Comment dire qu’un spectacle pour mioches et parents désœuvrés ne le laissait profondément indifférent ? Il ne fallait pas être un Saibogu-Marionnettiste pour le comprendre. Le jeune homme aux pantins aurait largement préféré se trouver derrière le comptoir parental à ramasser les poivrots du coin, il y avait un minimum d’action au moins. Ainsi il termina dans les loges avec Zero alors que Yoshimitsu se retrouvait à faire le vigile à l’entrée et à surveiller le public. Autant dire qu’il était l’élément du trio s’en sortant le mieux. Mais à peine les deux mécanos arrivèrent derrière l’estrade qu’ils furent alpagués par une énergumène vociférant et gesticulant dans tous les sens. Kumonosu eut pour seul réaction de se curer l’oreille du doigt pour faire passer le désagréable sifflement occasionné. L’homme fut rapidement remballé par les soins du Saibogu.

Ce dernier avait trouvé sa place et il était parti se renseigner sur les moments où il devrait intervenir. Il s’en sortait bien lui aussi. Lorsqu’on vint présenter le scénario au marionnettiste, il réalisa qu’il allait être mis à contribution pendant toute la représentation. Pas un moment de répit. Génial… Voilà ce que ça rapportait de planter une mission importante. On se retrouvait à faire le travail d’aspirants ou de civils.

Sans grande conviction, alors que l’heure approchait, Kumonosu se mit en place. Un échafaudage supérieur dominait la modeste scène et permettait au Genin de contrôler allègrement les pantins de bois disposés dans les coulisses. De vulgaires créations pathétiques. Le marionnettiste qu’il était aurait eu honte d’utiliser de telles choses pour le combat. Même dans le simple cadre d’une mission, il se sentait sali. Son enthousiasme ne se manifestait que par ses mouvements de bras sans conviction alors que des acteurs en contrebas se chargeaient du texte. Par instant, des explosions pyrotechniques modestes illuminaient les spectateurs fascinés par quelques lumières et couleurs. Une bande de simples.

Tellement simplets que personne ne se serait attendu à ce qu’il se passe quelque chose. Du style un bonhomme encapuchonné qui se dirigeait vers l’entrée-sortie et qui s’empara de la caisse. Même Yoshimitsu, trop occupé à regarder dans les rangs se fit berner. Pestant contre son coéquipier, Kumonosu remercia intérieurement ce vulgaire malfrat qui leur offrait alors l’occasion d’intervenir. Alors qu’ils en arrivaient à la fin de la pièce et que les protagonistes allaient se déclarer leur amour flamboyant, une araignée humanoïde géante s’invita à la fête.

Les parents affichaient des mines déconfites alors que les enfants se sentaient tout joyeux de voir enfin un peu d’action. Même eux s’étaient lassés au final. Puis très vite, l’araignée fut rejointe par un homme propre sur lui et bien habillé qui vint prendre la place du torse de l’araignée humaine. Tel un centaure arthropode, il se fraya alors un chemin dans la foule, inséré dans sa propre marionnette de combat. Les cris d’étonnement et de peur traversèrent la foule au passage de cette monstruosité au-dessus de leur tête. Au passage, Kumonosu capta le regard du Yamada qui venait de réaliser ce qui se passait.

- Bien jouer le vigile ! Prochaine fois on te placera à l’entrée du village pour prévenir d’une attaque.

Le Saibogu sur les talons, le trio se mit en route pour rattraper le voleur. Ce n’était pas un bandit de grand chemin pour tenter de s’accaparer la maigre recette d’un petit cabaret de plein air. Mais au moins les Sunajins allaient pouvoir faire ce pour quoi ils étaient les meilleurs : botter des culs !

Forcément, et comme à chaque fois que les trois Sunajins effectuaient une mission ensemble, même bénigne, il fallait que ça parte en couille. Replaçons donc le contexte pour que les lecteurs puissent aisément comprendre ce qui était en train de se passer sur scène. Alors que chacun avait trouvé sa place, Zero dans les effets de son et de lumière, Kumonosu dans l’articulation des pantins pour le spectacle et Yoshimitsu en vigile, le spectacle avait donc commencé sans problèmes. Ils avaient tous les deux lus le scripte et l’avait mémorisé, sachant alors ce que chacun devait faire tout au long du court spectacle. Mais soudainement, alors que Kumonosu était en train de manier ses marionnettes, l’homme qui s’occupait du spectacle hurlait en arrière scène, hurlait au voleur. Quelqu’un venait alors de s’emparer de force de la caisse du forain qui partit en courant. Sans attendre, Yoshimitsu étant trop loin pour intervenir, ce fut Kumonosu qui fit apparaître, complètement hors de l’histoire sa marionnette araignée avant de sauter dedans devant le regard ébahi des enfants et terrifié des parents. Juste avant que celui-ci ne parte dans sa marionnette. Le Saibogu s’adressa à son compagnon.

« J’ai une idée, fais en sorte en le poursuivant de le ramener ici, on va sauver le spectacle ! »

Puis alors que le marionnettiste partait à l’assaut du voleur. Zero quittant lui aussi son poste, mais ne suivant pas Kumonosu se dirigeait alors vers l’orateur qui narrait le spectacle. Il semblait assez affolé de ce qui se passait, même s’il n’avait pas quitté son poste. Arrivant près de lui, il l’attrapait par l’épaule afin de le faire se retourner. L’homme, complètement désorienté balbutiait des choses étranges et incompréhensibles. L’attrapant fermement à deux mains, il se secoua violement afin de lui refaire prendre conscience de la réalité.

« Si vous ne faites rien, le spectacle est voué à la ruine et vous ne gagnerez pas d’argent. Vous êtes orateur non ? Changer le script et ajouter un voleur et un homme araignée dedans. On va sauver votre spectacle. »

Dit-il alors que l’homme ne bougeant pas ne semblait pas comprendre. Un seul regard en sa direction de Zero et l’homme s’exécuta, commençant alors à scander le voleur et l’intervention de l’homme araignée, héros sans peur qui poursuivait le voleur jusqu’au péril de sa vie et blablablablablabla. Sans attendre une seule seconde, et pensant très certainement que Yoshimitsu se serait également mis à la poursuite de l’homme, le Saibogu d’un seul bon sautait, sans se faire voir, au dessus de la scène, sur le petit toit. Il se cachait pour ne pas être vu des spectateurs. Il sortit alors son tout nouveau joujou, même si celui-ci n’était encore qu’un prototype. Il s’agissait du Suneipa Blaster, un sniper assez archaïque mais qui ferait très certainement des merveilles. Il attendait là, patiemment, allongé sur le ventre, la main sur la détente et l’œil dans le viseur, que Kumonosu et Yoshimitsu ne ramène le voleur par ici. Le sniper servirait à tirer, dans le cas ou le voleur allait trop vite, une balle dans le pieds ou la jambe de ce dernier afin de la ralentir et tirer le rideau sur ce spectacle.

« … ». Tous retenaient leur souffle…