Ce qui m'était arrivé il y a peu et la découverte que j'avais faite avait réussi à m'élever au rang d'élu comme une autre personne de ma connaissance, et il me semblait évident par conséquent que nous devions nous revoir. Selon moi, notre rencontre n'était pas sans corrélation avec ma nouvelle condition. C'était Jashin-sama qui m'avait mit sur sa route, et c'est cette rencontre qui avait renouvelé ma foi qui avait permis de m'élever aujourd'hui. De ce fait j'ouvrais le livre portant le sceau jumeau avec le sien et je lui écrivais ces quelques lignes.


''Lady Yami

J'ai fais une découverte extraordinaire dans le désert, quelque chose pouvant réellement changer ma perception du monde. Si vous avez du temps à m'accorder, je vous prie de venir à ma rencontre dès que possible. Je me trouve près de la porte de la nuit. Assurez-vous de ne pas être suivie.

Ketsueki Isnajh ''


Vous le remarquerez sans doute, pas de politesse extravagante comme lors de notre dernière rencontre, mais il y avait une raison à cela. Avant nous n'étions pas égaux, j'étais assujetti à elle. Alors que maintenant, avec ce don, nous sommes à égalité. J'avais moi aussi été choisi par Jashin. Et le sang noir qui coulait dans mes veines était incroyablement puissant.

En revanche je n'étais pas dupe, chaque pouvoir, entraîne forcément une dose certaine de désagrément. Et plus le pouvoir était grand, plus les malus associés l'étaient aussi. Je n'avais encore rien découvert de tel dans celui-ci mais aucun doute que ça ne tarderait pas. Tout ce que je ressentais pour le moment, c'était une chaleur extrême dans mon corps, j'avais tout le temps besoin de me déshydrater, afin de ne pas brûler de l'intérieur. Étrange n'est-ce pas ?

Les heures passèrent avant que la comtesse Ketsueki n'apparaisse. Quelque chose avait pourtant changé. Je ne la voyais plus comme une icône des Ketsueki, je ne la voyais plus non plus comme une apôtre, je la voyais simplement comme une femme. Et c'est uniquement à cet instant précis, que je me rendais compte qu'il s'agissait en réalité d'une très belle femme et que le geste que j'avais réalisé il y a quelques temps était carrément... bizarre. Je toussais un instant, le visage légèrement empourpré par ma soudaine prise de conscience, puis je m'exclamais.


• « Avez-vous fait bon voyage ? Oui ? Non ? Ha je vais vous épargner les politesses. Je suis désolé, je me sens bizarre. Comme si je brûlais de l'intérieur. »


Je sortais alors une bouteille de Sake de ma besace. Ce n'était pas pour me bourrer la gueule, même si vu que nous étions en début de soirée, il s'agissait d'une heure le permettant. C'était réellement pour faire taire le feu qui me brûlait le corps. Après quoi je reprenais, remontant une de mes manches.


• « Je suis comme vous maintenant, j'ai... j'ai été choisi. Mais voyez par vous même. Mordez ! Vous comprendrez mieux ! »


J'étais à la fois en état d’ébriété léger mais aussi et surtout consumer de l'intérieur, je ne maîtrisais pas encore ce nouveau pouvoir, ce qui entraînait de légères précipitations de ma part. Je tendais donc mon bras à la comtesse Ketsueki, une démonstration valait bien mieux que de long discours n'est-ce pas ?

J'avais reçu un message pour le moins surprenant et cela autant par son contenu que par le moyen de sa transmission. Isnajh semblait impatient de me montrer l'une de ses découvertes visiblement incroyable... Il avait le don de piquer ma curiosité et sans plus tarder je me rendais là où il me l'indiquait à savoir aux portes de la nuit après m'être assurée de ne pas être suivie comme convenu et cela grâce à mon félin Hotep et ses capacités sensorielles.

Alors que j'apercevais celui qui m'avait donné rendez vous en ce lieu je renvoyais mon Kuchiyose au manoir qui empruntait la voie des airs pour se faire. Je n'avais plus besoin de lui puisque Isnajh disposait lui même de sens exacerbés. Ce dernier toussotait d'ailleurs subitement comme quelque peu gêné de ma présence me faisant arquer un sourcil. Il fallait savoir. C'était lui qui m'avait mené ici.

Son comportement était pour le moins étrange et ses paroles ne tardèrent pas à aller dans ce sens me laissant interrogatrice de la scène qui se jouait devant moi. Avais-je affaire au même homme ? Où étaient passés les Yami-Sama et les louanges ? C'était ce seul aspect de servitude absolument qui me permettait une confiance presque aveugle en lui, le voir ainsi changé me laissait de nouveau sur mes gardes...

Pour autant il ne se montrait pas hostile il agissait simplement de manière plus guillerette et moins formelle.

« Avez vous bu ? »

Il n'était en tout cas clairement pas tel que je l'avais connu... Il semblait précipité dans ses paroles tout en disant ressentir un feu intérieur... A ma connaissance et pour le peu de fois où j'avais ingurgité de l'alcool, cette boisson était capable d'un tel effet et sa consommation accréditait également parfois la sensation d'être plus détendu et... différent.
Le voir sortir une bouteille et en avaler le contenu me laisser penser que oui... J'étais circonspecte. Il valait mieux pour lui que je ne me sois pas déplacée pour l'un de ses caprices d'ébriété !

Je commençais à perdre patience à le voir dans cet état et commençant à croire que cette soit disant découverte n'avait jamais eu lieu et qu'il s'était payé ma tête : ce qui me faisait me demander comment j'allais lui ôter la sienne !

Je restais néanmoins attentive à ses gestes par prudence et sécurité avant de le voir retrousser sa manche tout en clamant que nous étions désormais identique...

« Pardon ?... »

Je ne pouvais retenir ma surprise. Aurait-il perdu l'esprit ? En quoi était-il devenu l'égal de la porteuse du cœur de Jashin et comment osait-il le prétendre ? Son assurance ne me semblait pas si développée par le passé ! Pourtant il tenait tête en affirmant qu'il avait été choisi et que je devais le voir par moi même.

Méfiante je me rapprochais de lui jusqu'à observer son poignet comme si une quelconque marque était apparue mais il n'y avait rien : il me demandait de vérifier son sang. Je perçais sa peau sans difficultés avec mes canines avant de m'écarter tant ce que je voyais n'était pas normal. Non seulement ce fluide entré en contact avec ma bouche n'avait aucun arôme et n'était plus semblable à ce que j'avais pu goûter autrefois du sien mais en plus cela ne ressemblait en rien à de l'hémoglobine ! Ce liquide était bien plus tempéré que ce qu'il devrait être et semblait bien plus épais tout en étant noir de surcroît ! Cela me rappelait quelque chose que j'aurais préféré oublier... Le sang noir des Furyou que j'avais analysé en laboratoire pour en comprendre l'origine et dont je n'avais pas su en tirer grand chose.

« Qu'est-ce que c'est que ... »

J'étais stupéfaite et quelque peu horrifié dans le même temps.

« Vous êtes vous vidé les veines pour en remplacer le contenu par un combustible ?! »

C'était absolument répugnant et cela s'écoulait avec lenteur de par la masse de cette chose.

« Êtes vous entré en contact avec un Furyou ? »

Si ma première question était sarcastique celle là en revanche était tout à fait sérieuse bien qu'elle me semblait impossible. Ces êtres avaient disparu de la surface de la planète en même tant qu'Obli. Pourtant cela y ressemblait à s'y méprendre.

« Quel maléfice vous a touché ? Pardonnez moi mais cela ne m'évoque rien de bénéfique ni même en quoi cela fait que nous sommes désormais semblables... Cela ne m'aide pas non plus à comprendre ce phénomène... »

Pourtant il venait d'affirmer que cette démonstration me le permettrait... Et même si je ne voyais pas le changement et notre désormais similitude je pouvais en effet voir que quelque chose en lui avait changé a commencé par son attitude nonchalante.

« Racontez moi. »

J'étais en effet curieuse d'en savoir plus tout en étant dégoûtée par ce que j'observais...

Ce bougre se payait ma tête de manière éhontée en affirmant ne pas avoir bu d'alcool. Toutefois j'aurais bien voulu en boire également pour oublier ce que je venais de voir ! Quelle était cette chose infâme ? Un nouveau courroux de Jashin s'était abattu sur notre clan cela était certains ! Il avait beau fanfaronner devant sa nouvelle condition je ne voyais clairement pas cela d'un bon œil !

« Eh bien cela ressemble en effet au fluide des Furyou que j'ai eu a analyser par le passé ! Vous êtes certains de ne jamais en avoir rencontré ou de ne pas avoir été « contaminé » par l'un d'entre eux ? »

J'ignorais si cela était possible mais rien ne pouvait réellement me surprendre de la part de tels surhommes...

La suite était somme toute intéressante bien que j'avais dû mal à y croire étant donné son probable taux d'alcoolémie. Il était question d'un ouvrage évoquant Jashin dépourvu de sang mais de ce fluide étrange qu'Isnajh possédait à son tour. Il avait souhaité m'y faire goûter pour voir si le cœur du Seigneur Noir réagissait à ce dernier mais je n'avais pris que quelques gouttes tant son aspect, sa teinte et sa température m'avait rapidement dissuadé d'en prélever davantage aussi n'avais-je rien perçu de ce côté là et je me refusais d'y goûter de nouveau pour en constater les effets !

Cette pensée ne fit que croître alors qu'il parvenait à récupérer la maigre gorgée que j'avais absorbée en la condensant en une boule de matière noire qui traversant ma peau pour rejoindre l'air extérieur alors que ce manège me laissait une étrange sensation fortement désagréable comme si cette chose se solidifiais et bloquait le flux régulier de mes veines l'espace d'un instant avant d'être extirpée.

J'écarquillais les yeux de stupeur, toujours plus effarée par cette découverte inconvenante alors qu'il m'expliquait que cela était effectivement capable de traverser le corps pour en ressortir à sa guise et en changer la masse à son bon vouloir. Même si pour le moment il ne maîtrisait pas parfaitement ce liquide cela n'en était pas moins effrayant.

« Mais qu'est-ce donc réellement si ce n'est pas du sang ? Comment votre cœur et votre cerveau peuvent-ils être alimentés par une telle chose ? »

Il n'y avait pas besoin d'être médecin pour y songer mais cela y aidait.
Cela ne semblait pas l'inquiéter outre mesure il était totalement absorbé par l'idée d'être devenu un apôtre de Jashin à son tour : voilà pourquoi il se comparait comme mon semblable.

« Sauf votre respect, mon tribut offert par Jashin a été transmis de génération en génération par les sangs purs de ma lignée à travers un rituel tout aussi authentique alors que votre... « don » semble vous êtes tombés dessus dans des circonstances pour le moins étranges. »

Rien à voir donc avec la noblesse de ma lignée, enfants légion de notre Seigneur Noir, n'en déplaise au Ketsueki maudit levant les bras au ciel comme pour acclamer sa reconnaissance...

« Racontez moi comment vous avez obtenu ce fluide. »

Cela était beau de demander mais visiblement mon hôte ne voyait pas les choses de la même manière que moi puisqu'il exigeait que je me joignes à lui dans sa beuverie pour en apprendre davantage. J'arquais un sourcil en observant le verre rempli qu'il me tendait alors qu'il me semblait que le saké n'était bu que dans un coupelle infime... Peut-être me trompais-je. Après tout je n'étais pas une experte en la matière.

« Cela vous arrive souvent de vous balader avec deux verres, vous nukenin solitaire ? »

J'étais circonspecte. Avait-il tout prévu ? Ou bien partageait-il souvent ses soirées avec d'autres personnes ? Finalement je préférais ne pas obtenir de réponse là dessus.

J'observais alors mon récipient, éprouvant de la difficulté à le garder entre mes mains alors que les vapeurs de son contenu suffisait à accroître davantage mon dégoût offrant une grimace qui évoquait parfaitement mon état d'esprit. Il disait que boire cela avait entre autre permis d'obtenir ce pouvoir si étrange... Non pas que j'étais partisane de ces deux facteurs mais avoir plus de pouvoirs était quelque chose de non négligeable... Si je devais le faire pour la bonne cause alors...

Je me risquais à avaler une gorgée qui me donna un haut le cœur tout en me faisant tousser. Sérieusement ? Des gens buvaient cela par plaisir ?!

« Poursuivez je vous prie. »

Commentais-je en attendant la suite alors qu'il me faisait comprendre que si je ne buvais pas davantage il ne révélerait rien.

« Quelle est cette mesquinerie ? Vous dites avoir obtenu ce fluide particulier en avalant cela ? Vous ne seriez pas en train de vous moquer de moi par hasard ?! »

J'étais suspicieuse. Cela dit cette boisson était si infecte que cela ne m'étonnait qu'à moitié qu'elle soit capable de faire muter l'hémoglobine et puisqu'il était question de puissance... Je me pinçais le nez d'une main pour ne pas connaître cette infamie tout en prenant le contenu de mon verre, le descendant jusqu'à la moitié dans une moue des plus significative en toussotant de plus belle alors que je sentais le feu se répandre dans mon corps en s'écoulant lentement dans ma gorge.

« Parlez maintenant. »

Demandais-je en articulant entre deux grimaces tandis que mes joues devenais ardentes.

S'il y avait une femme aux yeux verts et cheveux de jais parmi les furyou ?

« Je n'en ai pas la moindre idée... A vrai dire je n'ai rencontré que Monwa alias sa Majesté ainsi qu'Obli. »

Évoquer cela me rappelait des souvenirs que j'aurais préféré oublier... La force de Monwa avait été incontestable et pourtant ce dernier n'avait rien pu faire contre le second lorsqu'il s'était retourné contre lui... J'avais de la chance dans mon malheur qu'il n'était pas parvenu a contrôler toute la force en lui et qu'il s'était exilé je ne savais où car je n'aurais dès lors plus exister dans le cas contraire : comme nous tous.

Toutefois, l'heure n'était pas à la « nostalgie » mais plutôt à l'inquiétude face à cette bizarrerie de la nature... Etait-ce vraiment un tribut de Jashin ? Pourquoi cela semblait plus sonner comme une malédiction dans ce cas ? Cette chose me dégoûtait malgré son caractère pseudo divin mais ce n'était rien comparé à ce que je voyais maintenant après qu'Isnajh m'ait affirmé que cela était vivant. Le fluide avait protégé la peau de son porteur de lui même comme s'il disposait d'une conscience et en soit cela était assez effrayant pour me jurer de me tenir éloignée de ce sang parasité...

Finalement, bien qu'affreusement écœurant, boire pour tenter d'oublier cela n'était pas une mauvaise idée bien que j'avais l'impression d'avoir bu le contenu d'un produit d'entretien Saibogu... Le Ketsueki me faisait d'ailleurs remarquer, non sans se moquer, qu'il semblait que c'était mon premier verre d'alcool.

« Eh bien figurez vous que non mais je bois très peu. Je ne le pouvais pas auparavant alors que j'étais atteinte de notre maladie clanique et je préfère l'éviter aujourd'hui. »

J'aimais garder mon libre arbitre : savoir ce que je faisais sans me poser moult questions sur mes actions de la veille.
Après quoi j'apprenais – cela non sans dénué de vulgarité – qu'Isnajh s'était fait avoir et qu'il ne s'agissait pas de sake mais de l'absinthe... Je n'y connaissais absolument rien mais a voir sa tête je supposais que cela était plus fort encore... Je commençais à comprendre pourquoi mes joues brûlaient et qu'il avait fait venir son jumeau avec lui qui n'était pas là jusqu'ici... D'ailleurs j'ignorais qu'il en avait un... ? Me l'avait-il déjà dit ? L'avais-je déjà vu ?

« Comment savoir si j'ai eu plutôt affaire à vous ou à vous la dernière fois ? »

Demandais-je en les pointant successivement du doigt.

« Ah mais si c'est juste ! C'est vous qui m'avez donné le grimoire et qui avez écrit dedans ! »

Lui racontait une histoire alors que je percevais tout de manière éloignée comme si j'étais ailleurs ou spectatrice. C'était comme ça qu'il avait eu ce pouvoir ?

« Eh ben... l'histoire est aussi sordide que cette chose elle même ! »

Ricanais-je. Qui pouvait y croire ? Des sables mouvants, une grotte, un grimoire magique ou que sais-je fait de sang visiblement – et peut-être même de chair humaine....- et un pouvoir mystérieux s'échappant du livre ! On tenait là un scénario trépidant !

« Vous.... euh... n'avez jamais pensé à monter sur les planches pour jouer les acteurs ? »

J'eus un hoquet involontaire me laissant un arrière goût du contenu précédemment ingurgité me faisant faire une nouvelle grimace tandis que ma tête semblait prise dans un étau tant cela résonnait autour de moi. Mes paupières étaient lourdes en même temps de me sentir galvanisée et que mon sang bouillonnait comme jamais.

« L'eau de l 'oasis sous les sables mouvants était bonne ? »

Oui c'était là ce qui me venait à l'esprit...

« Je me suis mis nue devant le Kazekage dans l'une d'elle une fois pour vaincre sa pudeur ! Mais je vous vois venir : il ne s'est absolument rien passé ! Il pensait encore trop à son ancienne petite amie à ce moment là ou quelque chose comme ça. »

Je haussais les épaules avant d'apercevoir l'anneau d'argent qui se tenait en pendentif autour de mon cou avec également un croc en cristal.

« Moi aussi j'ai un anneau vous voyez ! C'est d'ailleurs lui qui me l'a offert en me demandant en mariage ! Mais ce n'est pas pour moi c'est chose là ! Je tiens bien trop à ma liberté pour m'enchaîner à des obligations ! Du coup j'ai refusé de le porter au doigt et ce que ça symbolise et je le porte au cou malgré tout parce que je tiens énormément à lui ! Je l'aime sans doute... Enfin c'était le cas avant qu'il me plante une lame dans la cuisse et cherche a me carboniser pour mon refus parce qu'il ne faut quand même pas déconner ! »

Je serrais le poing, énervée, avant de reprendre :

« Désolé je deviens vulgaire... Mais on s'en fout en fait nan ? »

J'esquissais un sourire tout en clignant des yeux plusieurs fois : voilà que c'était des triplés désormais...

C'était bien dommage qu'il n'y avait pas d'oasis ici et maintenant... Cette idée lancée par Isnajh me faisait rire. Quel gredin qui voulait profiter de la situation pour s'attirer mes faveurs ! J'étais suffisamment lucide pour ne pas atterrir dans le lit du premier type venu et puis ce que je racontais là n'avait rien de sordide c'était la plus pure des vérité et rien d'outrageux ou de passionnel ne s'était d'ailleurs passé cette nuit là. Tout était toujours compliqué avec Kioshi mais j'étais certaine qu'il tiendrait le même discours à mon encontre.

Pourquoi est-ce que je racontais cela d'ailleurs ? Cela ne le regardait pas lui et ses clones ! Boarf les choses étaient faites maintenant alors ce n'était pas comme si je pouvais espérer remonter le temps ! Sinon j'aurais fait en sorte de revenir avant d'ingurgiter cette boisson infecte qui me brûlait encore la gorge et faisait flamber mes joues d'ordinaire si diaphane de pourpre.

Il m'exprimait sa vision du mariage que je ne concevais pas vraiment mais la notion même de ce terme ne m'attirait guère. Je ne voyais pas ce en quoi cela changeait une relation hormis la rendre publiquement officielle. Qu'est-ce que j'en avais a faire des avis des autres ?! Je me fichais bien qu'ils soient au courant ou non d'où le fait que cette idée soit saugrenue. Il n'était pas non plus question que je perdes mon identité ! Je devrais alors rejeter mon nom et l'héritage qu'il signifiait pour prendre le sien qui ne m'appartenait pas et auquel je ne m'identifiais pas le moins du monde ? J'étais une Ketsueki et je le resterais.

« Aimer une femme mais profiter du corps de bons nombre d'autres ? Votre vision des choses est bien étrange. J'imagine qu'un écart pourrait être toléré mais pas pour moi. Si j'apprenais une telle chose je me sentirais obligée d'éliminer cette traînée pour apaiser ma conscience... »

Autant dire que j'imaginais mille et unes façon de parvenir à mes fins pour me satisfaire de la sanction infligée. Un sourire mesquin venait même s'afficher sur mes lèvres alors que les idées défilaient dans mon esprit. La souffrance, la douleur et l'humiliation seraient à leur apogée ! Personne ne devait s'octroyer le droit de toucher ce qui m'appartenait sans quoi ma colère n'aurait d'égal que mon plaisir de la torture.

« Il m'a prise au dépourvu en demandant ma main alors même qu'il venait de me planter et que nous nous étions disputés une énième fois. Quel homme saint d'esprit fait cette requête en pareille circonstance ? Il est dit que l'amour rend fou mais il existe tout de même des limites ! »

Et son énervement du lendemain n'avait pas été mieux. Bien au contraire cela avait été la démonstration faite que notre cher Kazekage devrait recourir à des soins psychologiques pour canaliser ses émotions qui le rendait somme toute dangereux ou stupide suivant la situation. Cela ne m'empêchait pas de lui porter de la considération.

« Mais il est celui que j'aime alors je peux bien lui pardonner quelques débordements. J'imagine. »

Il n'avait pas agit ainsi de son plein gré c'était la force des choses qui l'avait conduit dans cet état : il n'était pas ainsi d'ordinaire ! Mais assez parlé de Kioshi ! Ce sujet allait me déprimer et j'avais plus le cœur en fête et à la liberté comme en témoignait mon langage changeant duquel je m'excusais avant de proprement m'en foutre. Isnajh possédait une liste impressionnante de termes vulgaire.

« Vous possédez un langage très fleuri. »

Ironisais-je alors qu'il partait lui même dans un éclat de rire en soulignant que l'on se foutait réellement de toute cette politesse ! Tant mieux parce que je commençais à en avoir marre de parler comme une coincée de bourgeoise !
J'attrapais le verre et en buvais davantage cette fois ci et plus facilement que la première fois. C'était comme ci j'étais presque immunisée contre son goût dégueulasse. Pourquoi buvais-je alors ? Pas la moindre idée. Cela faisait passer le temps et réchauffait ! Ça caillait quand même pas mal dans le désert la nuit.

« Libre mais seul... Cela me rappelle quelqu'un. »

Je posais le doigt sur ma bouche le regard perdu dans le vague alors que je cherchais vainement de qui il s'agissait.

« J'me souviens plus ! Moi j'ai jamais aimé la solitude ! Pourtant jsuis assez solitaire mais j'imagine pas devoir passer mon immortalité dans la plus grande solitude ! Je supporterais pas ça ! »

Non ! Je préférais que l'on m'admire, me soutienne, que l'on pense à moi et que je compte aux yeux de certains car il n'y avait que comme cela que l'on existait vraiment.

« C'est bien beau d'avoir du pouvoir mais si c'est pour se sentir seule pour l'éternité non merci ! »

Je passais mon tour sur ce coup là. J'imaginais qu'il y en avait d'autres qui devraient en faire autant.

« Votre vie n'a pas l'air si désagréable. Vous semblez faire ce qui vous plaît et au fond vous n'êtes pas seul ! Jashin veille sur vous ! Et votre commanditaire, dont j'ignore toujours l'identité, vous trouve suffisamment valeureux pour exécuter certaines de ses tâches qui, je l'imagine, sont parfois ingrates. »

Il sortait un drôle d'attirail avant de se mettre a tirer dessus avec sa bouche pour en fumer le contenu. Si j'en voulais ? Non merci je sentais déjà mon estomac tout retourné ! D'ailleurs j'allais m'en aller !

Je me levais non sans mal avant de me rendre compte que le sol bougeait affreusement. Quel était ce mouvement ? On se serait cru sur le bateau qui m'avait conduit à Mizu no kuni par le passé ! Je parvenais à faire un pas, puis deux avant de sentir mes jambes se dérober sous moi et me faire tomber dans le sable frais. Je recommençais pour faire de nouveaux pas en me rendant compte en mon intérieur que Suna était encore bien loin et que j'allais avoir quelque difficultés à rentrer ainsi.

« Maudit sable mouvants ! »

Pestais-je tout en donnant un coup de pied hargneux dans le sable qui me faisait perdre l'équilibre avant de réussir à me stabiliser par je ne sais quel miracle. Le décor tournait autour de moi.

« J'vais appeler un ami pour qu'il vienne me chercher ! »

Cette idée ne lui plairait sans doute pas avant qu'il comprenne que le dit « ami » n'était autre que l'un de mes félins kuchiyose. Je m'étais mordu le pouce et avais voulu me pencher vers le sol pour en apposer la marque pour l'appeler mais chutais en avant comme attirer vers ce dernier. Au moins pouvais-je le tracer en me retrouvant moi même au sol.

Mon félidé bipède apparaissait alors devant moi en parlant dans la langue des anciens en constatant mon état. Hotep lançait un regard plein de mépris envers Isnajh le tenant pour responsable et s'approcha de se dernier pour lui arracher la pipe des mains et en sentir le contenu. Sa grimace valait le détour mais le voir tirer une latte à son tour dessus n'avait pas de prix surtout vu la tête de bienheureux qu'il faisait ensuite avec ses pupilles de chats plus dilatées que jamais ayant l'air d'entendre une musique entraînante que lui seul pouvait écouter, avant de se ressaisir et de me porter près à partir.

« Au plaisir vous trois ! »

Commentais-je dans un sourire abruti alors que Hotep préparait son envol pour me ramener au village s'ils n'avaient plus rien à ajouter.

Jalouse et possessive banale ? Cela dépendait du point de vue.

« Je vous assure que je suis capable de faire de la banalité une œuvre d'art ! »

Après tout je pourrais bien défigurée ma concurrente au point où plus personne ne la reconnaîtrait, la forçant à vivre recluse alors que plus personne ne voudrait d'elle : cela lui apprendrait la vie ! Peut-être même qu'après des mois voir des années de souffrances elle s'ôterait la vie ! C'était jouissif de l'imaginer ! Ou bien alors je pourrais l'écorcher vive et offrir l'un de ses membres au responsable d'adultère pour qu'il comprenne que son manège n'était plus secret et n'était pas resté impuni ! J'aurais bien pu me faire une écharpe avec ses intestins ou prendre littéralement son cœur pour l'offrir au pêcheur ! Il y en avait pleins des possibilités alléchantes ! J'adorais les imaginer !!!

« La liberté chez moi marche à sens unique. »

Je ne voyais pas vraiment le mal à fauter si cela était pour une bonne raison mais l'inverse me serait insupportable... Après tout l’égoïsme était ce qui me caractérisait ! Tout pour moi rien pour les autres : je trouvais cela un bon compromis.

Alors que ma vision se troublait de nouveau et que je me sentais vraiment partir vers un ailleurs, une gifle me ramena à la raison me laissant porter une main sur ma joue rougie alors que je comatais sans vraiment percevoir ce qui m'entourait. J'observais tout de même Isnajh dont les frères étaient parti pour demander d'une voix sans conviction.

« Tu viens de me gifler ? »

Je passais au tutoiement signe que je n'avais plus toute ma tête tandis qu'il faisait étalage de mon comportement stupide en continuant de défendre Kioshi après ce qu'il m'avait fait.

« Je l'ai aussi fait souffrir. Un partout. »

Commentais-je en affichant un sourire de bienheureuse.

« Des cours ? Un professeur ? J'ai passé l'âge d'aller à l'école ! »

Disais-je en agitant la main dans un signe de désinvolture.
Il me parlait ensuite de l'inévitable solitude que j'allais devoir arpenter me flanquant un coup au moral.

« Oh... Je serais morte avant tout cela. A quoi bon vivre éternellement pour être seule ? Quand j'en aurais marre je tirerais ma révérence à mon tour. »

Pourrais-je continuer à vivre si les personnes auxquelles je tenais étaient toute morte après les avoir vu vieillir et souffrir dans la maladie ? Jashin soit loué je n'aurais jamais à connaître ces instants de décrépitude.

« Vous avez un sceau sur la langue ?! Faites « ahhhhh » »

Je voulais voir ! Je n'avais pas encore remarqué ! Je m'approchais de lui presque en rampant pour être sûr de discerner le sceau, impatiente comme si j'allais découvrir quelque chose de spécial ! Il me semblait avoir déjà vu ce genre de chose mais je n'en étais pas certaine : ma mémoire me faisait défaut.

Après quoi, alors que j'avais appelé Hotep pour me ramener, Isnajh l'occupa avec une pelote de laine que je regardais rouler comme si c'était la chose la plus étrange que j'avais vu même si ce n'était pas totalement faux. En effet, imaginer Isnajh en train de tricoter avait quelque chose d'assez comique. Je pointais du doigt la pelote, ouvrant la bouche avant de me raviser. Il n'y avait sans doute aucune explication logique à cela. Mon félin lui s'amusait avec comme un fou, roulant sur le dos en lançant la laine en l'air avant de la rattraper entre ses pattes. Il ne fallait définitivement pas grand chose pour l'amuser celui là.

Subitement, le sol me paraissait plus éloigné alors j'aurais eu tendance à croire le contraire, mon équilibre n'étant pas des plus glorieux. Toujours était-il que j'avais vu vers le ciel désormais tandis que je me retrouvais dans les bras de Isnajh portée comme une frêle jeune fille. Je faillis protester mais me rappeler que les sables mouvants n'étaient pas loin et que je n'irais sans doute pas loin toute seule alors que ce soit lui ou mon chat qui me porte cela ne changeait pas grand chose. Après tout Isnajh me rappelait quelque peu une panthère tout en muscle mais insaisissable bien que cela ne m'empêchait pas de laisser l'une de mes mains glisser le long de son buste tandis qu'il marchait. Je pouvais sentir sa musculature dessinée sous mes doigts. Décidément Kioshi aurait dû se mettre à l'art du taijutsu...

« Décidément Kioshi aurait dû se mettre au taijutsu... »

Ah ? Je l'avais aussi dit tout haut... Bon ben tant pis ! Je laissais ma main là, ce n'était pas déplaisant et ça me donnait un semblant d'impression de m'accrocher s'il lui venait l'idée de me lâcher subitement.

« hips... Ce que tu m'as fait boire... C'était vraiment dégueulasse ! Quel plaisir y'a-t-il a boire ce genre de truc ? Je ne comprends pas ! Maintenant j'ai l'impression que le monde tourne au ralenti et mon corps est tellement en feu que j'ai la sensation que mes veines se font dévorer par un quelconque poison ! Aucun plaisir là dedans ! »

Qu'il ne me dise pas le contraire.

« Enfin... J'imagine que quand on se sent seul on en a besoin. »

Il l'avait dit qu'il se sentait seul.

« Moi j'peux te tenir compagnie de temps en temps si tu veux ! Jashin-sama nous a fait nous rencontrer c'est pas un hasard stu veux mon avis ! Hips... »

Mais...

« Enfin bon. Va pas croire que je boirais tout le temps de ce truc. Je crois que mon corps fondrait si je renouvelais l'expérience trop souvent ! Toi tu t'en fiches ! Ton sang noir bizarre te protège ! Et il n'est même pas bon en plus ! Tsss c'est décevant ! »

Ma main remontait pour se poser dans son cou tandis que mes yeux regardaient vers lui.

« Heureusement toi tu ne l'es pas ! »

Glissais-je dans un sourire.

Ma vision de couple avec Kioshi ? Se faire du mal ? Non ce n'était pas comme ça. Il avait juste le don de rendre tout compliqué avec son complexe de protection de l'extrême au point où il pouvait s'en montrer étouffant ! Mais avais-je envie de parler de cela ? Non. D'une part cela ne le regardait pas et de l'autre personne n'en avait rien à faire ! Jveux dire : on s'en fout de ma relation ! On était là pour s'amuser et se détendre ou bien ressasser les problèmes ?! Ce n'était pas pour cela que les gens buvaient ? Pour oublier ?

Non ! Ce que l'on voulait c'était voir le sceau sur la langue d'Isnajh ! C'était tellement plus intéressant ! J'avais regardé cette marque avec curiosité. On aurait presque dit un tatouage sauf que du coup je me demandais qui serait assez fou pour s'en faire un là parce que ça devait faire un mal de tous les diables puis finalement je restais muette de stupéfaction pour mieux le complimenter par la suite sur sa musculature et pour critiquer celle de Kioshi... Décidément la conversation tournait en rond on en revenait indéniablement à la même chose... Ne pouvais-je juste pas y penser le temps d'une soirée ? Il fallait croire que non... Tristesse infinie...

« Ouais... Un geste tout à fait déplacé qui ne m'a pas valu une servitude très longue d'ailleurs... »

Je boudais. C'est vrai quoi ! Il avait pu sentir mon cœur battre sous sa paume et donc me toucher et bien que je n'étais pas pudique mon remerciement n'avait pas duré bien longtemps... Enfin bon tant pis !

« Mon sang a une meilleure odeur depuis qu'il est mélangé à cette « boisson » ? Tes goûts sont vraiment spéciaux... Moi je ne me risquerais pas à prendre une hémoglobine ainsi souillée ça enlèverait tout son arôme naturel... »

Me manger ? Cannibale en plus de cela... A moins que cette phrase avait une connotation toute particulière... Je n'étais déjà pas très douée pour les relever sobre alors … Et ce baiser qui venait d'être déposé sur mon front alors que je proposais de lui tenir compagnie de temps à autre pour éradiquer sa solitude ? En quel honneur était-ce ? Un remerciement ? Tout était original avec lui. J'étais décontenancée un instant par son geste avant de reprendre le fil de la discussion l'air de rien, y allant même de mon petit commentaire provocateur qui soulignait le fait que je commençais à avoir confiance en lui. Il n'était pas décevant, je n'avais pas à m'en méfier autant que j'avais pu le faire... Peut-être méritait-il ma confiance ? Je ne préférais pas trop m'avancer ! C'était le genre de chose que vous mettiez du temps à accorder avant qu'elle ne soit vite retirer suite à une trahison que vous n'aviez pas vu venir ! Je préférais attendre et le connaître d'avantage pour la lui concéder.

Le voir rougir m'amusait car je savais qu'il n'y avait vu là que l'aspect séducteur sans comprendre la signification plus ancrée de ma phrase mais l'alcool ne devait pas aider a déceler ce genre de chose subjective ou bien est-ce que l'ivresse me rendait plus philosophe... Cela était encore possible.

Alors qu'il s'approchait de moi et comprenant ce qu'il cherchait à faire ou obtenir, je posais un doigt sur sa bouche tout en gardant mon sourire et en m'exprimant dans un ton désinvolte :

« Je suis une femme presque mariée tu te rappelles ? »

Je savais que cela ne lui ferait pas écho vu la façon dont il m'avait décrit la conception d'une relation pour lui mais cela l'était pour moi. Il n'était pas question de s'adonner à cela sans une once de sentimentalisme à l'égard de l'autre. Et pour l'heure, on ne pouvait pas vraiment dire que je portais Isnajh dans mon corps quoi qu'il me paraissait somme toute sympathique, j'apprenais encore à le découvrir.

« Peut-être préférerais-tu que je marche par mes propres moyens ? »

Lui demandais-je en toute honnêteté. Après tout il venait d'essuyer un refus alors peut-être qu'il n'avait plus envie de jouer les chevaliers servants dans cette proximité palpable ! Ce n'était qu'une suggestion pour son confort, ce n'était pas ma faute s'il préférait poursuivre et se faire du mal si tant était qu'il éprouvait désormais ce genre de pensées de frustration. Peut-être même que cela lui faisait ni chaud ni froid et à vrai dire c'était le cas de figure que j'aurais préféré. Pourquoi devoir renoncer à une relation ma foi fort sympathique et débutant plutôt bien parce que l'appât du gain n'était pas de mise ?

« Cela ne change en tout cas rien à mes paroles. Tu n'es pas quelqu'un de décevant. Du moins pour l'instant... »

Récidivais-je dans un ton beaucoup plus sincère sans une once de taquinerie pour le coup afin qu'il comprenne ce que je voulais vraiment dire par là.
J'espérais que cela dure... Je n'avais pas envie de devoir lui arracher la langue pour ses fautes... Pas une nouvelle fois...

Jashin-sama avait le dos large tout de même... C'était « à cause » de lui si Isnajh ne me voyait plus comme un apôtre du Seigneur Noir mais comme son égal ? A l'entendre cela était déjà un privilège que je possédais d'être considérée ainsi... Savait-il a qui il parlait ? Je portais non seulement le cœur de Jashin mais j'étais également la cheffe des nôtres ! Il avait choisi de vivre en paria loin de Suna pour autant cela ne signifiait pas pour moi qu'il ne me devait aucune considération !

Ma main toujours posée sur son buste, je ne faisais fit de ses remarques. J'étais bien trop à l'ouest et fatiguée pour y répondre quoi que ce soit d’intelligible de toute-façon. En revanche, je ne pouvais que m'insurger de l'entendre clamer les mélanges douteux qu'il faisait avec le sang. J'écarquillais les yeux avant de le lui exprimer.

« Tu as perdu l'esprit?! Mélanger la pureté du sang et de son essence à des boissons sans intérêt?! L'hémoglobine n'en est que plus belle au naturel ! Elle n'a pas besoin de ces apparats qui occultent totalement son arôme unique à tout à chacun ! »

Il préférait donc le superficiel tandis que je restais dans le traditionnel et infiniment meilleur. Quel gâchis. C'est lui qui ne savait pas ce qu'il commettait et ce qu'il ratait en procédant ainsi... Rien que d'imaginer le goût du sang couplé à cette infamie que nous venions de boire j'en avais la nausée. Je ne gâcherais sûrement pas son goût avec ça !

Il avait d'ailleurs en effet mal interpréter les « signes » suivant mon compliment mais je ne lui en voulais pas. Il avait peut-être l'habitude de voir mais l'alcool altérait la perception et puis j'y étais aller de ma petite attitude qui avait suffit à laisser planer le doute : c'était assez amusant et divertissant dans le fond.
Cela dit il refusait de me laisser marcher alors que j'avais proposé cette intention dans le seul but de le soulager de sa gêne en autant toute proximité qu'il pourrait interpréter avec maladresse...

« Oh si ! Tu es très confortable mais peut-être que le semblant de honte que tu ressens te suggère de t'éloigner de moi. Simple question de politesse en quelque sorte. »

Puisque j'avais réitéré ma phrase qu'il n'avait pas saisi la première fois, il me la retournait à son tour, me laissant croire qu'il en avait finalement compris le sens tandis que je lui adressais un sourire lorsqu'il m'avouait réussir à être surpris au fil du temps que nous passions ensemble. Tiens donc.

« Il y en aura d'autres. Des moments en ma compagnie. Puisque nous devons sauver les nôtres tu te souviens ? Bien sûr que oui puisque c'est toi qui m'en a parlé. »

Après quoi je baillais ce qui n'était pas vraiment des plus classes et me frottais les yeux, engourdie par l'alcool que j'avais bu.

« Tu ne verras pas d'inconvénients à ce que je m'endormes durant le trajet n'est-ce pas ? »

J'étais déjà un poids mort qu'il trimballait de toute façon alors endormie ou non... Je fermais les yeux avant d'en rouvrir un pour une petite mise en garde :

«  Ne t'avises pas de tenter quoique ce soit durant mon sommeil. J'ai appris à ne dormir que d'un œil depuis que je vis dans une fosse à serpents... »

Depuis que des Ketsueki de Kaze s'étaient installés au manoir à Suna lors de mon intronisation en tant que Comtesse et Chef de clan en somme...