Il l’avait eu ! ENFIN ! Il ne tarda pas à accourir « chez l’Aveugle » qui se résumait en fait à un Tonneau mangé par quelques termites. A chaque fois qu’il voyait son Escroc de malheur dans cette « chose », il ne pouvait s’empêcher d’avoir des nausées et de terribles démangeaisons dans tout son corps : cette fille était un sac à microbe sur patte ! Peut-être qu’elle l’infectait ! Cependant, et heureusement, la mission qui s’annonçait allait empêcher tout contact physique.

- On a mission ! Allez on y va ! Ne te préoccupes pas des rations, j’ai tout prévu et apporté ! dit-il en balançant un sac bien complet du parfait Shinobi à la demoiselle.

Il n’aimait pas aider mais il détestait davantage trainer. Alors de temps en temps, et petit à petit, il prenait quelques initiatives pour ne pas avoir à « attendre » ou à subir quelques jérémiades ou encore à jouer la nounou au centre-ville.

- Déjà, je te préviens Setsuko : on fait ce que je dis, et pas ce que tu dis. La mission concerne une maladie qui touche un village et entre nous deux, je suis celui qui est le plus apte à nous protéger de ce microbe ou de ce virus, prévenait-il presque immédiatement. Quant à la route, on fait profil bas, insista-t-il avec le regard à l’appui. On a un jeu en cours, et mieux vaut agir discrètement qu’en faisant une entrée en tambour et en fanfare. Je ne souhaite nullement pourrir dans les tréfonds du Shukai par ta faute …

Clairement, la Science était un art bien trop méconnu et ignoré de ses congénères. Ils avaient tous bien trop de moral et de pudeur à l’égard de la vie humaine, au nom de « l’éthique ». Il n’aida nullement pour les derniers préparatifs de la brune, se contentant juste de râler sur le temps qu’ils perdaient par la faute d’une seule et unique dame. « Ah les filles ! Même les crasseuses ! » était une remarque qui revenait bien souvent.

En cours de route, il récita évidemment la mission avec grand intérêt :

D'étonnantes et inquiétantes rumeurs ont été rapportées aux oreilles du Sasayaki... Les paysans tombent comme des mouches dans les villages voisins des marais de Tori no Kuni. Le Shûkai compte déjà de nombreux morts et l'approvisionnement de la Capitale commence à être de plus en plus lent. C'est donc pourquoi un shinobi ayant des connaissances médicales ainsi qu'un shinobi sachant parler aux morts sont convoqués pour cette mission.
Sabakyo ? Epidémie ? Poison ? Tant de pistes à explorer pour dénouer le nœud de cette histoire !

- Bon, j’ai dressé une carte de Tori no Kuni. Nous avons trois grandes zones : plaines herbeuses, forêts de pins et marécages. Ah, et j’ai failli oublier un grand champ ! Ainsi, notre mission sera de comprendre l’origine de la maladie.

Sur cette même carte, il existait plusieurs points et croix et couleurs : c’était les possibles sources d’infections si maladie, ou origine d’un empoisonnement mortel. Ce dernier point était à bannir cependant : un empoisonnement causé rarement un tel phénomène : c’était soudain, pas « crescendo » comme l’ordre de mission semblait indiquer.

- Au passage ! Dès qu’on franchit les frontières, je me mets en tenue sécurisée contre toute maladie. A ta guise ou non de porter ça, dit-il en tendant une seconde combinaison très étanche. QU’elle tâte et découvre la chose, lui il avançait.

Il y a des réveils plus difficiles que d'autres... Les allers-retours entre Taki et Tsuchi, ses responsabilités de shinobis et le temps alloué à des projets peu avouables dévorent sans la moindre pitié ses heures de sommeil. Elle se couche de plus en plus tard et ça se ressent sur ses heures de réveil. Pourtant ce jour-là elle s'est déjà extirpée des bras de Morphée lorsqu'Il s'agite puis se fend de l'un de ses habituels rires mélangeant amusement et sadisme. La noiraude hume à son tour l'air avant de se concentrer sur les sources de Chakra environnante. Elle ne tarde alors pas à lâcher un soupire résigné tandis que des bruits de pas frénétiques se rapprochent.

*Notre adorable médecin approche...*
*Oui, je l'ai aussi perçu. Je sens que la journée va être longue.*
*Et amusante!*
*Ça dépend pour qui...*

Il semble de plus en plus apprécier Kiseki. Setsuko ne se l'explique pas mais s'en agace. Les remarques incessantes du Sana sont épuisantes, malvenues. Et même s'il est incontestablement doué dans son domaine et qu'il apporte un plus à leur projet commun, elles commencent à peser lourdement sur la patience de la petite crasseuse. Cette dernière écarte un pan de couverture sale servant de porte à son tonneau et se retrouve presque immédiatement projetée en arrière par le sac qui le médecin lui lance. Le tout sous les rires tonitruants de l'Oni...

"Bonjour à toi aussi Kiseki..." lâcha-t'elle avec lassitude une fois que le flot de mises en garde et autres recommandations se fut estomper. "Donc si j'ai tout suivi... Tu commandes et je ne suis là que pour obéir et faire le sale boulot. C'est ça?"

L'adolescente ne cherche même pas à discuter. Les yeux encore à moitié clos, reprenant à peine ses esprits après une trop courte nuit, elle n'aspire guère à un débat houleux dès le réveil. Elle contestera plus tard ou prendra ses propres initiatives pour irriter Kiseki. Mais pour l'instant elle se montre docile tandis qu'elle s'étire et chaque les excrément qu'un rat a jugé bon de déposer sur son épaule. Celui-là aussi, elle le mangera! La guerre contre la vermine est incessante dans ce quartier malfamé...

Setsuko se montra obstinément silencieuse pendant les premières heures et écouta distraitement le médecin lui expliquer la teneur de leur mission. La main vissée dans celle de l'Oni, elle se contente de se laisser guider jusqu'à destination tout en ressassant ses habituelles pensées sombres. Elle comprend l'enthousiasme de Kiseki pour le travail qui les attend. Les virus et autres saloperies du genre sont ses amis. Il les chérit et les considère avec une tendresse un brin malavisée. Mais l'aveugle, elle, ne partage pas cette... passion. Elle espère simplement vaincre son partenaire dans le cadre du défi qu'il lui a proposé. Collecter plus de cadavres que lui. Oui, c'est faisable. Et ça, au moins, c'est amusant.

"Tu rêves! Jamais je ne rentrerai dans ce... truc!" protesta-t'elle, bras croisés, après avoir palpé la combinaison que le jeune homme a prévu pour elle. "Je me permets de te rappeler que je ne vois pas, moi! Et que j'ai besoin des autres sens pour me repérer! Alors tu peux m'expliquer comment je suis sensée sentir ou entendre quoi que ce soit dans cette chose complètement étanche?"

Plutôt crever! Et puis de toute façon elle compte sur le Démon pour la préserver des infections ou des maladies. Dans le cas contraire Kiseki pourra alors montrer toute l'étendue de son talent en la sauvant. Quoi qu'il en soit une chose est sûre: dans cette combinaison elle ne sera rien de plus qu'un poids mort incapable de se déplacer ou de se repérer. C'est sûrement une stratégie du médecin pour lui faire perdre le concours. Comme c'est vicieux...

"Bon, concrètement... Je dois faire quoi, moi?" le questionna-t'elle lorsqu'ils arrivèrent à la frontière de Tori. "Je veux bien trouver l'origine de la maladie, hein? Mais je ne vois pas comment on doit s'y prendre pour ça... Tu ne comptes quand même pas analyser tout ce que tu croises? J'aimerais bien rentrer au Shozaichi avant l'année prochaine si possible... Et puis dis-moi franchement: t'en es capable? Si la tâche te dépasse on peut toujours aller demander l'aide de quelques-un de tes collègues..."

Elle le sait pour avoir déjà vu pratiquer Kiseki: la science est lente. Beaucoup trop lente. En soi c'est plutôt louable de vouloir comprendre le fonctionnement de ce qui nous entoure. Mais c'est d'un ennuyant... Quoi qu'il en soit Setsuko ne se contente pas seulement d'exprimer son avis sur le sujet. Elle sait qu'il y a des chances que son partenaire apprécie moyennement son manque d'enthousiasme et son scepticisme à peine voilé. Quitte à passer du temps avec lui, autant le faire enrager un petit peu lorsque c'est possible. Et puis c'est de bonne guerre. Il ne s'en prive pas, lui!

- Ton rôle, selon l’ordre de mission, sera de parler aux morts. Les vivants semblent un brin trop fatigués pour parler, et les non-infectés ont un tantinet du mal à réellement décrire le mal. Selon le rapport du médecin local, avant de mourir à son tour.

A priori, il y avait plus d’indications, mais rien de passionnants pour une non-initiée comme Setsuko. En clair, si elle avait compris, son rôle allait être de contacter les morts afin de comprendre le mal dont ils souffraient, et les derniers événements majeurs qui se sont passés dans les environs et qui auraient pu causer cette vague d’épidémie.

- Sérieusement, tu risques de regretter si tu tombes malades, et en meurs. D’ailleurs, question ô grande dame qui sait parler aux esprits, ironisa-t-il, si tu meurs, tu deviens quoi ? Un autre esprit ? Un autre ressuscité ? Un simple néant ? demanda-t-il en enfilant la combinaison étanche à l’approche d’un village.

Autrement, et sans aucune ironie, le fait qu’elle ne mette pas la combinaison étanche ne rassurait guère le petit génie. Si elle mourrait, qu’allait-dire ce fameux Kakeshuou ? il n’était pas déjà un super élément en terme de coordination d’équipe mais alors avoir à son actif la mort d’une collègue de mission – et de projet – n’était pas vraiment un palmarès qu’il souhaiterait afficher. Est-il possible de lui rappeler, à nouveau, pourquoi il s’était engagé dans ce monde si parfait et plein de fleurs et d’amours et d’amitiés sordides et surfaites ?

« Pour la Science … ».

- Bon, tu restes un peu à l’écart, dans une pièce stérilisée… Que je vais stériliser. Après, tu fais ce que tu veux : détermines les maux, les dernières habitudes alimentaires, les derniers événements même les plus banaux, ou encore une meilleure compréhension du quotidien. Ce sont uniquement les villages près des Marais qui sont touchés … Ça doit être lié. Quant à moi, je vais étudier les marais en question.

Ils se dirigèrent ainsi sans tarder vers une auberge pour louer une chambre – et unique, car il n’avait nullement la force et l’envie de stériliser deux chambres – avec deux lits individuels par contre. Aussitôt, il ferma les fenêtres et commença à allumer mille odeurs, et à essuyer avec frénésie chaque millimètre du lieu à coup de désinfectants. Pour les non habitués, la tête pouvait un peu tourner mais, au moins, il n’y avait pas lieu plus sécurisé.

- Quand t’ouvres la porte, juste quelques secondes. Quant à la nourriture, contentes toi des rations au cas où le mal vient de l’eau.

L’eau était bue, l’eau servait aux soupes, l’eau servait à l’agriculture … l’eau, c’était tout.

- Quant au mal, si c’est une simple maladie déjà découverte dans le passé, je la découvrirais bien vite. Par contre, si c’est une nouveauté, je mettrais du temps avec plaisir : les maladies de ce monde m’importent plus que n’importe quel sujet d’étude !

Les choses dites, pouvait-il maintenant partir ? Il attendait donc que la demoiselle fasse ses dernières demandes agaçantes avant de quitter le lieu avec son costume.

Parler aux morts? Pour les questionner au sujet de leurs habitudes alimentaires et leurs trains de vie? Comme s'ils suffisait de les invoquer en claquant des doigts. La plupart des personnes qui viennent de décéder n'ont même pas conscience de leur état. Elle doivent l'assimiler et l'accepter. Et Setsuko sait par expérience qu'il n'est jamais bon de trop les brusquer. Et davantage encore pour leur poser des questions aussi insignifiantes. Elle pourrait le faire, bien sûr. Mais son scepticisme risque de tout gâcher. Elle l'exprime par un haussement de sourcil qui exprime plutôt bien son avis sur le sujet.

"Je doutes que ça puisse t'apprendre quoi que ce soit d'utile mais... d'accord!" lâche-t'elle finalement. "Ceci dit je note avec plaisir que tu commences à porter du crédit à mes talents. Tu en viens même à les inclure dans tes recherches! C'est bien, on progresse..."

Quelques semaines plus tôt Kiseki ne lui aurait sûrement pas demandé de communiquer avec les défunts. Il aurait tout simplement argué que c'était impossible et qu'elle profitait de la crédulité des gens pour les extorquer. Il y a incontestablement du changement. Il devient même curieux. Peut-être trop d'ailleurs puisqu'il enchaîne en lui demandant ce qu'elle deviendrait une fois morte.

"On ne meurt jamais vraiment..." glisse-t-elle, évasive. "La fin du corps n'entraîne pas la fin de l'âme. C'est un peu comme briser une bouteille sur le sol. Son contenu se répand, libre de toute contrainte. Il peut enfin se manifester sous sa forme la plus naturelle, affranchi de toute forme de servitude. Ou presque..."

Elle s'égare, là. Le Sana ne désirait sûrement pas un cours sur le sujet. Elle s'arrête donc là, consciente qu'il ne doit sûrement plus l'écouter. Voir même qu'il est en train de chercher un moyen de lui donner tort en lui prouvant grâce à la science qu'elle se trompe. Un classique. Elle s'empresse donc de reprendre:

"Je sais que certains Mamoru savent se réincarner. Ils transfèrent leurs âmes dans de nouveaux réceptacles. Mais ça demande un sacré niveau de maîtrise." avoue-t'elle. "Un niveau de maîtrise que j'atteindrai également un jour ou l'autre. D'ici là je ferai simplement en sorte de ne pas mourir. Ce n'est pas plus compliqué que ça!"

Une manière de lui dire qu'il l'aura sur le dos un sacré moment. Mais également qu'elle ne peut pas éviter sa mort au sens conventionnel du terme en l'état actuel des choses. Elle omet cependant de lui préciser qu'Il est là. Et qu'Il ne laissera certainement pas mourir la mère de sa future engeance. Une sécurité supplémentaire dont le coût se mesure aux nombreuses blessures qui jonchent le corps de l'adolescente.

"Et si tu meurs avant moi, rassures-toi: je trouverai le moyen de te ramener! Peut-être dans l'un de tes rats de laboratoire?" s'amuse-t'elle, un sourire carnassier sur les lèvres. "Ce sera amusant, tu verras!"

Pour elle, du moins...

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Cela fait de longues minutes que Setsuko attend sur Kiseki. Ce dernier a commencé à nettoyer tout ce qu'il croise. Elle entend les frottements qu'il produit avec son nécessaire de nettoyage sur les différents meubles. Le sol, les murs, le plafond... Tout y passe. La noiraude est même étonnée qu'il ne la force pas à prendre un bain d'acide ou quelque chose dans ce genre-là. Elle attend, patiente. Et s'irrite. Elle exprime d'ailleurs son mécontentement en tapant nerveusement du pied sur le sol. Une façon de mettre un brin de pression au jeune médecin.

"C'est bon, j'ai compris..." s'agace-t'elle après une nouvelle volée de recommandations. "Je bouge pas d'ici, je parle à personne et je me laisse mourir de faim pour ne pas être contaminée. C'est pas compliqué!"

Tu parles, ouais! L'aveugle a sa propre idée sur la façon d'aider Kiseki. Et elle n'a pas grand chose à voir avec ce que la science juge de sensé. Les protocoles? À quoi bon? Elle reste encore immobile quelques secondes, à écouter le médecin s'en aller en direction des marais. Puis elle commence à mettre son plan en oeuvre...

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Son plan, donc. Ho, rien de bien compliqué: laisser les fenêtres grandes ouvertes ainsi que la porte. Puis aller se balader de longues heures en extérieur tandis que le jeune médecin enquête sur les causes de la maladies. Ce n'est qu'en début de soirée qu'elle rentre à nouveau à l'auberge. Le visage pâle, un trait de sang coulant de son oreille pour venir se perdre dans sa chevelure sale, c'est assise en tailleur sur le sol qu'elle attend le retour de son partenaire.

*C'est de loin la pire idée que tu aies eue!*
*Dans la mesure où vous ne me laisserez pas mourir je la trouve plutôt pas mal, moi!*
*Tu comptes beaucoup trop sur moi! Et si je décidais de te laisser tomber, hein?*
*Vous ne le feriez pas! Vous avez investi beaucoup trop de temps en moi pour regarder tout ça partir en fumée.*
*Je l'ai fait et je peux le refaire!*
*Peut-être. Mais vous devriez alors tout recommencer de zéro. Et je sais d'expérience que votre patience est loin d'être infinie...*

La réponse prend la forme d'un violent coup de griffe qui lui lacère le dos et l'envoie s'écraser contre le mur de la chambre. Oui, il y a des limites à ne pas dépasser avec lui. Des limites impossibles à mesurer sans les avoir auparavant testées. Malheureusement ce procédé est souvent plus douloureux que réellement instructif. L'adolescente se redresse avec peine puis prend place sur le lit au centre de la pièce. Quelques minutes plus tard Kiseki fait son apparition. Elle l'accueille avec un pauvre sourire et une quinte de toux qu'elle met plusieurs secondes à calmer.

"Surprise! Quitte à en apprendre plus sur ce virus, je me suis dit que ce serait plus simple de l'attraper pour que tu puisses l'étudier." glisse-t'elle, ravie. "Maintenant j'espère juste que t'es aussi doué que tu le dis! Parce que je ne me sens pas très bien pour être honnête..."

Et puis surtout elle espère qu'il est rapide à la détente. Parce que sitôt sa phrase finie, la noiraude tousse à nouveau et projette un peu de sang sur les draps blancs. Puis elle tourne de l’œil et s'effondre sur le côté, roulant sur le sol sans la moindre grâce...

Kiseki était heureux : Setsuko entendait ENFIN raison. Ravi qu’elle allait l’écouter, et ne pas capoter toute une mission – il n’avait pas vraiment intérêt à briller pour incompétence dans une mission à portée scientifique – il quitta le lieu « sécurisé » pour se diriger tout droit vers les marais. Il prit quelques échantillons de cette eau trouble et vaseuse, il prit quelques autres échantillons de la nourriture lui-même, il se renseignait sur les habitudes alimentaires de chacun, celles des victimes, et tout autre fait ayant survenu récemment. Il eut beaucoup d’informations, mais nulle réelle réponse à ses questions.

C’est presque rêveur, pensif à vrai dire, qu’il rentra dans l’auberge. Il faut admettre une chose : il n’apprécia nullement ce qu’il voyait, soit une Malade et une chambre entièrement contaminée. Son havre de paix venait de tomber en miette. Il réagit à peine lorsqu’elle tomba par terre subitement, après un crachat de poumon digne de ce nom.

- Il me faut faire une dissection interne, finit-il par dire. Ou alors faire des essaies expérimentales par médicament.

Il mit la demoiselle sur le lit, descendit en bas – sous le regard effaré de l’aubergiste -, paya une seconde chambre, emménager tous ces affaires là-bas et commença ses études. L’eau recueillie montrait une très grande toxicité qui pouvait être répandue en cas de petites sources chaudes, et qui pouvait également infecter les champs voisins.

- Il faut que je remonte à la source pour comprendre l’origine de cette toxicité. Par contre, le temps que je retrouve la raison, la maladie peut évoluer trop rapidement et atteindre un point de non-retour.

Il lui fallait des réponses, mais également des informations supplémentaires sur l’évolution de la maladie. Toute la soirée, il veilla aux côtés de Setsuko en étudiant chaque phénomène : la fièvre, la toux sanglante, les délires … Il réduisait du mieux qu’il pouvait la fièvre, et il tatait sans cesse la poitrine pour en étudier la respiration ou encore le rythme cardiaque.

- Ça évolue vite, conclut-il au matin.

Cette hypothèse se révéla vraie lorsqu’il visita différents malades. En moins d’une semaine, ils étaient au lit, prêt à mourir. Il passa une autre journée à faire deux choses : il pataugeait avec sa tenue étanche dans les marécages pour découvrir pas mal de cadavres d’oiseaux, ou encore un début de récolte mort dans les champs. Encore une demi-journée de renseignement sur les sources de ces marécages, il apprit que c’était au pied d’une « ville » du nom d’Akisaji.

Il passa la nuit en question dans ces lieux-là. Sans surprise, il vit une chose très « commune » : quelques brigands – ou hommes d’affaires – déchargeait des déchets étranges en douce. Kiseki avait deviné, d’une certaine façon, car les pirates de Nami no Kuni étaient adeptes de ce genre de pratique : on se débarrassait de ce que l’on ne voulait pas dans l’eau. Quant à l’eau, « Karma always bites you » comme dirait certain déchargeait ce déchet dans le corps humain. C’était le cycle de la vie.

- Bien rentrons, se disait-il en sifflotant.