Spoiler:

- J’ai besoin d’un nouveau Saibogu pour ce projet, argua-t-elle à « l’accueil » du Kenkyuujo, fameux laboratoire des hommes et femmes accros à la mécanique et à la technologie. Et, j’ai plusieurs profils et je souhaite les rencontrer dans leur environnement.
- Tout le monde n’aime pas … qu’on piétine dans leur espace privé.

Tsukiko soupira longuement, et haineusement. Cet accueil manquait toujours autant de politesse, et de charme. A chaque fois qu’elle venait ici, c’était pour subir les paroles de cette demoiselle ou de ce jeune homme – selon les jours, mois et années – et entendre leur argument fétiche du « laboratoire personnel inviolable ». Ce genre de choses avait du mal à faire route dans l’esprit de la Kawaguchi, dont le hall de la demeure était un lieu de passage de beaucoup de Kawaguchi ou de non-Kawaguchi désireux ou réclamants quelque chose. Généralement, on n’interdisait pas l’entrée – sauf peut-être le premier étage qui était vraiment son « lieu de vie » propre.

- Zero, c’est le seul que je souhaite voir aujourd’hui, dit-elle en sortant un nom au hasard qui lui vint en tête. J’ai un projet vraiment important et vraiment intéressant pour tout Saibogu féru de nouveautés et de choses époustouflantes !
- J’ai dit que …
- Vous savez quoi, c’est bon !

Le fameux nom, et la fameuse personne s’étaient réunis dans ce rôle. Tsukiko avait pu avoir accès à quelques noms de Saibogu – tout grade – et elle avait fait quelques sélections : autant dire, Celui-ci se distinguait par deux choses soit son prénom, et sa tête. Elle ne lui laissait guère du temps qu’à l’aide de sa canne et de sa jambe boiteuse, elle lui barra la route.

- Enchantée, Kawaguchi Tsukiko. J’ai actuellement un joli projet à te proposer, dit-elle en barrant que davantage la route avec la canne. Il faut dire, elle était décidée. Un projet d’envergure, novateur et vous serez grassement payés. Plus important, vous aurez une belle réputation, et sûrement plus d’accès à des projets tout aussi ambitieux.

Elle espérait avoir tout dit, et d’avoir été convaincante. Elle laissa le jeune homme réorganiser toutes ces informations pour enchaîner à nouveau.

- Vous seriez disponibles pour en parler ?

Elle baissa sans tarder sa canne pour s’appuyer dessus, et réprimer une petite grimace de douleur. Rester debout était une véritable misère, et surtout par la chaleur quotidienne et harassante de Suna.

- Je vous préviens tout de suite : je ne veux pas de prothèse bizarre. J’attends juste de trouver le bon médecin, soupira-t-elle.

Sa méfiance des Ketsueki était de moins en moins un secret pour les plus proches au sein de son clan. Il faut dire que certains vous tordaient les organes juste avec une petite quantité de sang … Par contre, malgré ses grandes interactions avec les Saibogu – en bien et en mal – elle aimait encore moins l’idée d’un membre métallique. Elle n’était pas encore un cas désespéré, au membre amputé.

Un jour ensoleillé qui serait bien productif, car la motivation était clairement présente. Un Saibogu dans ses bons jours pouvait produire des armes magnifiques, clairement surpuissantes, ce qui pouvait être bien décisif lors d’un combat contre autrui. C’était exactement ce qu’était en train de faire le jeune héros de cette histoire dans le Kenkyuujo, ou du moins la partie réservée aux membres du clan Saibogu. C’était un grand hangar dans lequel se trouvaient beaucoup d’ateliers de créations, avec du matériel, des explosifs, etc.. Les membres du clan pouvaient donc venir librement ici afin de fabriquer, à l’image des marionnettistes qui créaient leurs marionnettes de combat, des armes de combats. Zero était actuellement en train de modifier son arme principale, son arme de base, une sorte de pistolet ancien qui pouvait tirer des projectiles uniques, cependant, cette arme n’avait pas une grande portée à l’instar de son « sniper » qui avait elle une portée extrêmement grande. L’on pouvait grâce à elle viser une tête à quelques bâtiments de différence, rues comprises.

Mais alors qu’il se déplacer pour aller chercher des matériaux, les mains pleines de crasses, il fut interrompu et surprit par une jeune femme aux cheveux blonds qui lui barrait totalement le passage. Une blanche, assez agréable à regarder, mais un peu boiteuse, avec une canne et donc par conséquence une jambe un peu en mauvais état. Tout allait très vite, alors qu’il était encore sous le coup de la surprise d’une telle rencontre, elle se présentait comme étant Tsukiko du clan Kawaguchi. Vous savez, ceux de Suna qui arrivent à manipuler le sable par la simple force de leur volonté. Une prouesse remarquable que Zero ne comprenait guère. Ce n’était pas vraiment le même monde. A l’inverse, la maîtrise poussée de la technologie si complexe devait échapper à bien des âmes humaines. Une fois présentée, elle enchaînait dans la même phrase qu’elle avait un projet de grande envergure à lui proposer, un projet novateur avec à la clé une paye bien grasse. Ce projet amènerait donc de la réputation et une ouverture hiérarchique. La surprise étant remplacée par la curiosité, Zero attrapait une sorte de torchon blanc qui traînait pour s’essuyer les mains avant de reprendre.

Depuis quand ce sont les employeurs qui viennent à la recherche des employés et non l’inverse ? Ta proposition vue sous cet angle semble alléchante malgré le fait que je n’en connaisse pas le principe. Je viens tout juste de finir de travailler, je t’écoute. Mais avant j’aurais une question. Quelle place occupes-tu pour me proposer une offre si alléchante ?

Dit-il avant de se diriger un peu plus loin, hors de l’atelier des Saibogu. Il y avait beaucoup de passage dans le coin et si quelqu’un bousculait la jeune femme, avec sa jambe, Zero s’en voudrait. Il prit donc la sortie du hangar avant de se diriger vers une allée du Kenkyuujo ou se trouvait une sorte de banc. Il tendit la main pour proposer à cette Tsukiko de s’asseoir alors que lui restait debout. Il écoutait ensuite la jeune femme nier l’idée d’une prothèse dont les Saibogu auraient le secret. Un léger sourire s’affichait sur le visage de Zero alors que celui-ci reconnaissait la pointe d’humour. Son état ne la regardait qu’elle, et même si elle désirait vraiment une prothèse, il la lui ferait contre rémunération. Il fallait avouer que les missions n’affluaient pas en ce moment et qu’une bonne et grasse paye lui ferait le plus grand bien. Il pouvait même lui créer des chiottes high-tech si elle voulait. Laissant donc la jeune femme s’asseoir, il reprit alors la parole tout en continuant à enlever de ses mains les tâches qui ne voulaient partir.

Quel serait donc ce projet si ce n’est une jambe pour que tu puisses tenir debout sans ta canne ?

- Les employeurs viennent chercher les employés depuis que ces derniers quittent le navire trop vite, bouda-t-elle un tantinet.
 
Elle avait abandonné quelques secondes ses traits qu’elle arborait lorsqu’elle portait « son titre de chef de clan ». Elle représentait un clan, et non sa personne, au final et ce détail « physique » était très important. Lorsqu’elle avait été élu chef de clan, elle avait passé des heures à se contempler dans un miroir, mimant différentes expressions et feignant d’autre le plus justement possible. Elle commençait à en être une experte, mais certains moments, elle portait contenance.
 
Elle tilta soudainement au « Tu ». Cela faisait bien longtemps – sans exagération – que quelqu’un employa un « Tu » immédiatement avec elle, et c’était encore plus étonnant qu’on lui demande qu’elle fonction elle occupe au sein du village. Cependant, elle reprit vite le sérieux et revint de sa surprise : elle parlait à un Saibogu, et ces ingénieurs avaient toujours su démontrer une personnalité extravagante et à part.
 
- Je tiendrais bientôt sur mes deux jambes, se contenta-t-elle avec un ton agacé qui prouvait bien que rien n’était vrai. Elle attendait toujours qu’on lui trouve un médecin de confiance et doué, mais ils étaient aussi rare qu’un oasis dans le désert !
 
Elle se tut quelques minutes afin d’organiser ses pensées.
 
- Je souhaite développer un projet d’une très grande envergure sur tout Kaze no Kuni, et plus précisément au sein des Ruines Kawaguchi. Il se peut que tu ais eu vent de tes collègues ayant travaillé dessus, ou apportant du soutient. Les Ruines Kawaguchi qui s’étendent sous tout Kaze vont être partiellement restaurés afin d’accueillir un moyen de transport rapide, que je vais nommer « train ». Il roulera sur des rails. L’idée est d’améliorer le transport des personnes et des biens, et réduire le temps de trajet pour gagner en réactivité commerciale, voire militaire plus tard.
 
Sans plus de mot, un Saibogu comprendra vite les avantages du système : les sous-sols avaient toujours une température ambiante correcte, il n’existait nul tempête de sable, nul danger de vers de terre géant ou encore de scorpion, sans parler du risque de déshydratation qui pouvait tuer même les meilleurs parmi nous.
 
- Un prototype « miniature » a été déjà fait. Cependant, il me faut imaginer à plus grandes échelles maintenant, et commencer à poser des bases. Il me faut des idées, efficaces, et rapides.
 
En somme, le plus imaginatif et le plus innovant pouvait décrocher là un « contrat de travail » en or qui pouvait le faire connaître dans tout un pays, et par les plus grands évidemment.
 
- Quant à ce que je fais pour proposer une telle chose : je suis Kawaguchi TSukiko, chef du clan Kawaguchi.
 
ET accessoirement, celle qui avait failli devenir Conseillère au développement au sein du conseil, un rôle qui avait glissé de ses doigts suite à une erreur : suite à la mort de Zanshi, elle avait fui pour officialiser l’accord commercial avec Konoha sans l’accord du nouveau Kage, soit Kioshi.
 
- Je suis également celle qui a fait l’accord commercial avec Konoha, qui assure des ravitaillements réguliers et à bon prix en terme de métaux, de plastiques, de pétroles, de charbon et de textiles spécifiques.
 
Quoi ? Le textile ? C’était important ! Les tissus qui ne flambent pas au feu ? Les tenues étanches qui protègent des maladies ? Des textiles adaptés à certaines particularités de certains ninjas ?

Un important flot incessant d’informations vint aux oreilles de notre jeune protagoniste alors qu’il les analysait tous avec le plus grand soin afin de ne louper aucune information d’ordre capitale. Pour tout remettre dans l’ordre, il s’avérait d’après les dires de la jeune femme que les membres du clan Saibogu n’étaient pas tous disponible pour la réalisation du projet quelle avait à proposé et que celui-ci n’était effectivement pas des chiottes high-tech ou une prothèse pour sa jambe visiblement mal en point. De plus, cette femme n’était autre que Kawaguchi Tsukiko, de ceux de Suna ayant le pouvoir de manipuler grâce à leur volonté le sabre. Surpuissants donc ? Du moins tant qu’ils se trouvaient dans le grand et magnifique océan de sable de Kaze no kuni. Elle était aussi le leader de cette grande famille maîtrisant le sable. Un personnage emblématique et très certainement respecté envers tout Kaze. Avoir la place de chef de sa famille n’était pas une mince affaire et relevait non seulement d’une bonne aisance politique, d’une grande puissance de frappe, mais aussi d’un amour des siens. Une jeune femme qui devait donc être respectée.

Mais revenons en maintenant au projet principal qu’elle voulait proposer au Saibogu debout devant elle encore les mains pleines de cambouis et d’huile. Un projet d’une très grande envergure qui prendra place « sous » Kaze no kuni. A cet instant, le regard de Zero se déplaça soudainement vers celui de cette Tsukiko, elle désirait créer un système de transport rapide et automatisé sous les ruines du clan Kawaguchi qui permettrait le transport de personnes et de marchandises à très grande vitesse sous tout le pays du Vent. Effectivement, c’était un projet d’une grande envergure qu’il ne fallait pas prendre à la légère. Alors qu’il était plongé dans ses pensées qui convergeaient rapidement vers la réalisation du projet, les systèmes à mettre en place. Il voyait déjà la complexité de l’automatisation, les dosages de métal pour les moyens de transports, le poids qu’il pourrait supporter, la vitesse de pointe qu’il pourrait avoir en cas d’urgence, etc. Mais il voyait aussi les défauts, assez conséquents qu’il faudrait bien entendu pallier afin que cela ne devienne pas une tard pour Suna.

« J’accepte. Cependant, beaucoup d’objections viennent à moi. Il faudra beaucoup de temps et de personne pour la réalisation de ce projet. Rien que pour creuser les voies, même si je pourrais créer des machines pour, il faudrait des géologues pour être certain que Suna ne tombera pas sur nous un jour ou l’autre. De plus, il faudra prévoir un système de sécurité de pointe pour ne pas que cette technologie ne se retourne contre nous. Un système comme ça fera beaucoup de bruit, et si des ennemis venaient à les utiliser contre nous, Suna tomberait en quelques jours. »

Juste après sa première tirade, Zero replongeait dans ses pensées, à démêler les obstacles et les possibilités. Il se mit ensuite à regarder l’actuelle chef du clan Kawaguchi avant de faire un pas en avant, il était motivé et cela devait se voir. De plus, même si ce n’était pas vraiment ce qu’il recherchait en priorité, s’il prenait la tête d’un tel projet, cela le projetterait effectivement dans les hautes sphères de Suna. Il ne cherchait pas de responsabilité, mais de la puissance, le fait de pouvoir contrôler son pouvoir et le pousser à son paroxysme, de créer des technologies de pointes que personne ne pourrait égaler. Le pouvoir lui servirait à atteindre cet objectif bien entendu. « Je peux m’y mettre immédiatement. Mais d’abord j’aurais besoin de voir cette fameuse maquette afin de voir où les miens s’en sont arrêtés. Si tu m’y mène, et que tu m’apportes ton soutien, je ferais de ton projet une réalité. » Dit-il avant de se préparer à partir vers de nouvelles aventure.

- Nous vous inquiétez nullement pour la restauration des Ruines. Les Kawaguchi excellent dans l’art de construire ou de solidifer toute structure au sein de Kaze no Kuni. Les Ruines sont l’un des exemples de nos savoirs qui peuvent perdurer des siècles. Ne nous embêtons à perdre du temps à la création d’une machine superflue, balaya-t-elle d’une simple parole la première « objection » du Saibogu. La sécurité sera effectivement un point central : il faudra un excellent système de surveillance des accès, ou de surveillance du désert, ainsi qu’un bon système de communication.

Elle avait une idée pour son système de surveillance : les futures stations seront créées dans des lieux stratégiques et très fréquentées. Elle espérait placer la suffisamment de civils ou de Shinobi aptes à faire des rapports réguliers au Daimyo de Kaze no Kuni. Quant aux « restes », soient les voies non proches des stations, elle espérait compter sur un système de communication presque instantanée et de localisation exacte pour une intervention rapide. Il fallait en toucher un mot ou deux au jeune homme.

- Je pensais mettre en place, dans le train, un wagon « spécial intervention ». En somme, le wagon sera rempli de parchemin apte à téléporter une garnison de soldats ou d’ingénieurs de la Capitale, par exemple, à ce wagon-là. Ainsi, si jamais nos ennemis attaquent notre convoi, on sera au courant. Et s’ils arrivent à attaquer une voie de train, ils ne seront guère nombreux. Une armée aurait été aperçue déjà bien avant par Suna.

Les idées étaient nombreuses. Malheureusement, pour cela, il fallait tout d’abord un certain « train ». Cependant, malgré les difficultés soulevées, il semblerait qu’elle avait su piquer la curiosité du Saibogu. Il désirait déjà voir la maquette et mener à bout ce fameux projet. Oh, elle aura donc un allié supplémentaire ? Par contre, il ne sera pas seul. Les expériences passées lui avaient apprises à se « diversifier » : plus l’équipe serait nombreuse, et plus elle avancera plus vite. Il fallait constamment du sang neuf !

- Suis-moi, ordonna-t-elle naturellement sans même s’en rendre compte.

Il faut dire qu’elle avait vite appris à prendre ses fonctions au sérieux, et à doser son ton de telle sorte que le refus était difficilement accepté. Elle écoutait chacun, toujours, mais il lui arrivait de finalement trancher comme elle souhaitait la décision car … elle le « sentait » ainsi. Mettez cela sur le compte d’un instinct féminin, si vous désirez. Ils sortirent du fameux laboratoire, et se dirigèrent tout droit vers la demeure du chef du clan. A peine étaient-ils entrés dans le grand hall orné de quelques piliers qu’ils se dirigeaient tout droit vers un escalier qui donnait accès au sous-sol. Là, il y avait une « miniature » d’un train, qui roulait sur son petit chemin de fer. Sa hauteur était d’environ cinquante centimètres, pour dix centimètres de largeur. Autant dire, ce n’était pas « mini » mais ce n’était pas non plus trop « grand ». Quant au sous-sol, il avait été étendu autant que possible pour que ce modèle test soit observé avec aisance. En somme, personne n’était vraiment à l’étroit. Quant à l’éclairage, c’était la lumière artificielle crée par les Saibogu.

- Toujours intéressé ?

La blonde répondit avec une étonnante vivacité à la première réserve du membre du clan Saibogu quant à la géologie et l’environnement de Kaze no kuni pour un projet d’une telle envergure, et qui plus est, d’un projet souterrain. En effet, le fait que Suna et l’entièreté de Kaze no kuni ne soit constitué uniquement de sable posait problème pour un projet sous terrain, car son instabilité était constante. Mais c’était sans compter sur l’ingéniosité et la maîtrise du sable des membres de la famille Kawaguchi dont Tsukiko était elle-même originaire. L’employeur n’avait donc aucune raison et demandait clairement au Saibogu de ne pas perdre de temps dans la création d‘une machine, d’une foreuse pour creuser les réseaux souterrains. Non effectivement, elle voulait qu’il ne se concentre quasi-exclusivement sur la fabrication du réseau ferroviaire et des trains qui circuleraient sur des rails. Cependant, elle revenait ensuite sur l’objection de la sécurité qui était primordial dans n’importe quel projet, surtout d’une si grande zone d’impact.

La jeune femme avait eu l’idée de placer à l’intérieur du réseau un système de surveillance et de sécurité extrêmement élaboré que ce soit interne et externe pour les intrusions, etc. Il devait également y avoir un bon syst !me de communication. Pendant que la Kawaguchi parlait et exposait ses plans au Saibogu, celui-ci avec une main sur le menton réfléchissaient à toutes les possibilités, les obstacles d’un tel projet. Beaucoup de choses lui venaient à l’esprit, dont effectivement un système de surveillance et de communication extrêmement élaboré. Il pourrait éventuellement créer un premier réseau informatique de communication entre les grands points de Kaze et de Suna ainsi que toutes les gares que desserviraient les trains. Un deuxième point étant une technologie de point en matière de prise de vidéo et d’audio pour toujours voir en direct ce qui se passait dans les différents points clés de ce fameux réseau. Et pourquoi pas, installer un troisième système, dont seuls peu de personnes auraient connaissance. Une création sur laquelle Zéro travaillait depuis fort longtemps, mais qui était malheureusement encore bien loin d’être abouti.

« Je peux mettre au point un triple système de surveillance et de communication dans tout le réseau. Mais il faudra aussi travailler sur des voies de secours pour les appareils défectueux, en cas d’attaque ou d’évacuation. Il faudra aussi prévoir des entrées ou sorties spéciales pour les troupes d’interventions qui se rendront dans les voies en cas de soucis. »

Mais avant même qu’il ne puisse terminer ses pensées, la blonde la doublait en parlant justement d’une équipe d’intervention. Elle voulait doter tous les trains d’un wagon « spécial intervention » avec à l’intérieur des parchemins de téléportation de soldats de la Capitale ou de Kaze no kuni. Tout ceci prétextant que ce serait suffisant, car aucune armée ne pourrait attaquer sans être repérée, il faudrait donc des petites troupes pour répondre en cas de besoin. C’était une idée oui. Zéro avait encore du mal à déterminer si elle était bonne ou mauvaise, mais c’était une idée comme une autre qui viendrait s’ajouter au surplus, à la masse d’idées qu’un tel projet pouvait apporter. « Cependant, la mise en place d’un tel wagon coutera cher en fabrication, en déplacement. De plus, vous pouvez être certaine que si un tel système est connu, l’équipe, très certainement d’élite, prendra un malin plaisir à supprimer ces wagons-là en premier. Après plutôt que de les mettre dans les wagons, nous pourrions dissimuler ces fuuinjutsu de téléportation aux points stratégiques d’entrée et de sorties pour empêcher l’entrée ou stopper la sortie des troupes adversaires. De plus, si crash du train il doit y avoir, les troupes invoqués pourront subir eux aussi des dommages. » Dit-il sans mâcher ses mots. C’était ici un échange de toute manière, même si Zéro venait de démonter les arguments de son employeur. Ce projet était gros, il fallait donc penser gros.

Ils se mirent alors à marcher, Zéro suivait Tsukiko à sa demande, certainement jusqu’à la maquette que le Saibogu avait demandé à voir. Et ce fut en effet le cas, marchant pendant de longues minutes, ils descendirent aux sous-sols de la demeure Kawaguchi afin d’observer cette maquette qui n’avait rien d’un parcours électrique que les pères pouvaient acheter à leurs gosses à Nöel. C’était plus gros, pas grandeur nature, mais plus gros qu’une simple maquette préliminaire. Sans attendre l’autorisation, le machiniste se mit directement en plein milieu de la maquette exposé sur le sol, sans l’abimer, afin d’observer tous les points du réseau déjà imaginé, afin d’enregistrer ces informations pour y apporter des suggestions, améliorations, propositions, etc. Un léger sourire apparut sur la bouche de Zéro alors qu’il plantait son regard dans celui de Tsukiko

« Oui, toujours ! »

- Un triple système de communication, c’est-à-dire ? demanda-t-elle avec curiosité.

Elle connaissait la surveillance par l’audio. Elle savait aussi la surveillance par vidéo. Cependant, elle ne voyait pas un autre type de système de surveillance. Quoiqu’elle imagine ou pense, rien ne lui venait en tête. Parlait-il de la probabilité de pister les trains ? C’était en soit une idée mais les voies seront déjà bien dessinées, et hormis une grande perturbation, il n’y aura pas vraiment d’inattendus. Peut-être pensait-il à une attaque terroriste de la part d’un passager ? Une fouille corporelle à chaque montée semblait un brin trop drastique et trop contraignant pour Tsukiko : les gardes perdront plus de temps à vérifier qu’à faire marcher ce « business ».

- Vous avez raison pour le wagon, concéda-t-elle. Effectivement, placer ces sceaux dans des points stratégiques est une bonne idée, conclut-elle.

Il semblerait qu’elle n’ait pas choisi un mauvais Saibogu pour ce projet. Il comprenait l’ampleur et les problématiques du projet alors qu’elle en avait parlé il y a quelques minutes de cela. C’est donc avec un sourire malicieux et fier qu’elle acceptait le « Oui, Toujours ! » de Zero. Elle s’en approchait, tendit la main afin de sceller cet échange.

- Vous ne serez pas seul évidemment. Je compte mobiliser encore un ou deux Saibogu pour avancer plus vite dans ce projet-ci. Il a déjà trop traîné.

Elle s’écarta à nouveau et prit une carte en main. Des lignes rouges étaient tracées.

- Voilà le plan ferroviaire que j’ai imaginé, disait-elle. Je compte mettre en place une station sur les différents croisements ou points importants. La station sera ce moment d’échange, ou de transition. Ton avis m’intéresse.

Spoiler:

Le plan était déjà bien dense au sens de la demoiselle. Il y avait suffisamment d’arrêts proches de certains lieux. Si jamais le déplacement était géré correctement, quelques vendeurs de chameaux ou de chevaux pouvaient se situer au niveau des stations pour apporter un complément de transport pour un trajet plus court : ils n’auront pas à vendre d’animaux pour des distances qui peuvent le tuer. En somme, d’une certaine manière, cela était profitable pour chacun.

- Ma seule difficulté pourrait être Suna, conclut-elle. Je ne sais pas jusqu’où et à quelle distance je peux offrir une station, et si je peux tout simplement.

Suna était paranoïaque. Suna était fermé aux idées. Suna était dans cette autarcie qu’elle désapprouvait intérieurement. Or le train était comme une brèche, une ouverture à un monde qu’il refusait de voir entre ses murs de sable. C’était tout simplement une abomination selon les standards de ce village militaire.

- Et je crains que Suna ne veuille faire une main basse pour quelques opérations militaires que je désapprouve, finit-elle par dire. Comprends bien une chose, si tu choisis ce projet : ce n’est pas Suna qui le dirige. C’est moi. Tu n’auras à rendre compte qu’à moi, ou au Daimyo. Personne d’autre. Car je le fais pour le pays, par pour le village uniquement.

Comprenait-il la différence ? Saisissait-il la nuance ? Ou alors, comme beaucoup d’idiots, mettait-il l’ennemi et le critique dans un même panier ? Oui, elle n’appréciait pas la politique de Suna dans sa totalité, mais elle ne cherchait pas à trahir non plus. Elle protégeait, à sa façon, sa « politique » et son « idéal ». Cependant, c'était à voir si tout le monde partageait ce mode de pensées.

- Dès lors Zero, dis moi, que suis-je pour toi ? Une traîtresse ou autre chose ? Dans le dernier cas, dis moi ce que tu vois.