La puissance… Il n’y a qu’elle, elle seule qui nous guident, elle seule qui nous forge. Nous avons grandi avec elle, juste derrière notre nom : « Suzurane ». Ce nom, il te hante, il suit chacun de tes pas, pointe chacun de tes échecs. Eux, tu ne veux plus les voir, ils te possèdent, te rende complètement folle… Comment peux tu être aussi faible ? Toi qui est née dans la souffrance pure. Toi qui as su t’émanciper de ton père, de la volonté des ainés… En vrai, tu as vu le monde trop petit, tu as cru que devenir la plus forte des Suzurane suffirait, que tout les autres n’était que des cafards face à votre puissance et qu’en maitrisant ton art, tu les dominerais tous. Mais c’est faux, tu as beaucoup à apprendre des autres, tellement à savoir…

Ce matin tu es sorti hors de ta tanière, déterminé comme jamais. Il fallait grandir aujourd’hui, une nouvelle fois t’élever. Accomplir l’Épreuve, chaque jour, devenir plus forte, encore et encore, prendre des autres, apprendre du Shukaï, enfin seulement, tu pourras les écraser.

* Plus de pouvoir, il me faut plus de pouvoir *

Tu es mignonne, gamine, mais le « pouvoir », ça ne tombe pas du ciel. Tu penses pouvoir l’obtenir toute seule ? Tu te fourres le doigt dans l’œil, et encore, je reste courtois. Tu dois accepter d’être aidé, que quelqu’un t’élèves. Tu n’es plus a Yuki maintenant, ici vivent plein de ninja beaucoup plus puissant que toi… Bien que tu ne veuille l’admettre, des femmes et des hommes peuvent t’aider. C’est pour cela que tu avait accepter cette convocation, convocation qui te priait d’allez rencontrer un shinobi qui pourrais t’aider.

Ici, c’est l’endroit que tu as choisi. Un des terrains d’entrainements du Shozaichi, en plein cœur de la capitale. La nuit n’allait pas tarder à tomber. Le soleil commençait à se coucher, ce qui offrait un joli spectacle d’ombres et lumières rougeâtres. Tu t’accoudas à une barrière, c’est ici que tu avais rendez-vous, rendez-vous avec l’avenir. Et tu espérais qu’elle allait bientôt se pointer.

Un... cours? De Fuinjutsu? Setsuko relit le message en braille qui lui a été adressé pour être certaine de ne pas avoir omis un élément important. Mais lorsque ses doigts parviennent à nouveau aux pieds de la lettre le doute n'est plus permis: la voici promue professeure le temps d'une journée au sein de l'académie de la capitale. Pourquoi? Elle ne saurait le dire. Peut-être que la récente attaque sur la capitale a privé l'Empire de ses plus talentueux shinobis. Ce serait logique à vrai dire: ils ont sûrement été envoyés aux quatre coins du Shûkai pour recueillir des informations sur les derniers événements. Quoi qu'il en soit les faits sont là: la Mamoru doit désormais transmettre une partie de son savoir.

*Montres-toi cruelle! C'est le moyen le plus sûr d'inculquer quelque chose à quelqu'un!*
*Je devrais appliquer votre méthode, donc?*
*Elle a fait ses preuves que je sache, non?*

Difficile pour la noiraude de lui donner tort... Mais les circonstances sont différentes. Tout comme l'élève. Setsuko ne pouvant fuir le démon, elle est condamnée à l'avoir constamment sur le dos. Sana, elle, pourrait très bien choisir de considérer la Mamoru comme une ennemie. Et agir en conséquence à l'avenir. Et puis la cruauté montre très vite ses limites. Sans parler du fait que le souffrance physique convient parfaitement à une Suzurane. Elle ne serait sans doute par perçue comme une punition.

*Je ferai à ma manière!*
*Et tu le regretteras, sois en sûre...*

Ignorant sa remarque, l'adolescente commença à enfiler ses vêtements malodorants sur sa peau crasseuse. Puis après avoir vainement tenté d'arranger ses cheveux gras en un semblant de coiffure, l'aveugle franchit le drap servant de porte à sa demeure. Elle laissa rapidement derrière elle son tonneau, donc, et rejoignit l'académie en se fiant aux différents sceaux directeurs adroitement posés par ses soins aux endroits clefs de la capitale. Une manière de se repérer plutôt efficace quand on est privée d'yeux.

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L'académie est emplie de gens. Setsuko s'attarde un instant sur les respirations de chacun dans l'espoir de reconnaître quelqu'un mais les personnes présentes lui sont malheureusement inconnues. Comment repérer une personne qu'on ne connait pas? Le problème pourrait être épineux si la noiraude était également privé de sa langue. Fort heureusement, ce n'est pas le cas!

"Suzurane Sana?" demanda-t'elle en élevant la voix. "Avec moi sur le terrain numéro sept!"

Sans attendre une quelconque forme de confirmation, la Mamoru se dirigea vers le lieu indiqué et prit place en son centre. Bras croisés, regard nacré résolument posé sur le vide, elle se contenta de sonder les environs en faisant abstraction des commentaires la visant. La Crasseuse, la Puante ou encore la Bizarre. Tant de surnoms dont elle a rapidement été affublée par les autres shinobis. À tort? Pas vraiment, non...

"Je m'appelle Mamoru Setsuko!" indiqua-t'elle à la personne qui se présenta devant elle. "J'ai été désignée pour t'entraîner au Fuinjutsu!"

Elle agita brièvement la lettre en braille reçue dans la matinée avant de la lâcher négligemment sur le sol. Par où commencer? C'est la première fois que la noiraude se retrouve dans cette position. Et force est de constater que l'enseignement n'est pas un domaine particulièrement facile. Il dit toujours qu'il faut savoir s'imposer pour obtenir le respect des autres. Que c'est même la clef de la réussite. Mais les choses semblent toujours si faciles pour le démon.

"Pour être honnête je ne sais pas grand chose des Suzurane. Tu es même la première shinobi de ce clan que j'ai l'occasion de côtoyer. Même si, bien sûr, j'ai entendu parler de votre... intérêt pour la douleur." reprit-elle en se demandant si le mot était bien indiqué. "Alors j'ai une question pour toi: seras-tu une meilleure élève si je te fais souffrir pour accentuer tes capacités?"

La question n'est sûrement pas de celles qu'on pose habituellement dans le contexte d'une rencontre. Mais les conventions sociales échappent encore à Setsuko et puis elle ne voit pas l'intérêt de perdre du temps en de vaines paroles. Après tout la raison de leur présence sur ce terrain ne relève pas de l'amitié mais bien du travail. La question, quant à elle, a été posée sans la moindre animosité. Par simple curiosité. N'est-ce pas dans l'intérêt des deux Heishis que cette séance d'entraînement soit aussi prolifique qu'elle puisse l'être?

Terrain numéro sept… Elle est marrante celle la, c’est pas comme si tu étais une habitué des lieux et que tu allais te dire : « Ah cool ! Le 7 c’est mon préférer. ». Les sudistes était tous les mêmes, persuader que tout était centré autour d’eux, que ce qu’ils avaient pour acquis, les autres l’avaient aussi. Et puis franchement.. C’est quoi cette dégaine la ? Elle a du perdre la courtoisie dans sa salle de bain, un lieu qu’elle, de tout évidence, n’avait pas fréquenté depuis longtemps.

Ah j’en ai connu des spécimens, mais des comme ça, franchement, jamais. Les cheveux huileux, le visage gras, ses habits visiblement plus vieux qu’elle. Attendez.. On peu appeler ça des habits ? La sincèrement j’ai un doute, je les aurais volontiers nommée des charpies ou des bouts de vieux tissus. Même le clochard qui vie dans ta rue arrive à être mieux sapé qu’elle. Et puis cette odeur, ohlalala cette odeur ! La vrai question est de savoir si elle allait nous imposer ça pendant tout l’entrainement ou si elle allait s’accorder une pause douche durant l’acte.

Toi, bizarrement, tu t’en fou, enfin je dis bizarrement, mais en y repensant, tu n’en a jamais eu a foutre de quelque chose. Tu ce qui t’intéresse c’est son nom, Mamoru. Il te disait quelque chose, une histoire d’anciennes légendes qui parlaient de mort où tu ne sais plus trop quoi. Finalement, cette drôle de journée allait peut-être bien se terminer.

« Ca doit dépendre du fait que vous fassiez un meilleur professeur a moitié mort.. »

Tu avais dis ça, d’un tout si solennelle, si sérieux, dénué de provocation, que s’en était presque choquant. Tu le pensais vraiment enfaite, tu sais que lorsque tu souffre trop, tu deviens beaucoup plus forte, trop pour pouvoir te contrôler. Tu étais la depuis peu, et tu ne voulais pas faire d’esclandre. Cependant, tu savais que tu ne pourrais dire non à un peu de douleur gratuite.

« Que comptez vous m’enseigner exactement ? »

C’est vrai qu’il était pertinent de te demander a quoi tu allais être formé, vu que c’était le but de votre rencontre. Que le Fuinjutsu était un large domaine et que une technique ou deux pourrais être bien utile. Cependant, dans ta tête, une autre question avait pris l’ascendant, es que tu devais la tutoyer ? Peut-être que cela se fait dans le sud, il se touche bien les mains pour se dire bonjour…

La répartie avisée de Sana déstabilisa quelque peu Setsuko qui haussa son habituel sourcil. Elle écarta bien vite l'hypothèse d'une menace à peine voilée et arriva à une conclusion acceptable: c'est de bonne guerre. Après tout l'adolescente ayant elle-même ouvert les hostilités avec une question piquante mais dénuée d'un ton agressif, la réponse de la Suzurane semble adéquate. Un mince sourire assombrit quelques instants les traits de la Mamoru qui hoche la tête en signe d'approbation, amusée.

*Prise à ton propre piège!*
*J'aurais préféré qu'elle se contente d'un simple "oui"...*
*Mais dans ce cas ça n'aurait pas été amusant n'est-ce pas?*
*C'est vrai...*

Même si, évidemment, le but recherché n'a rien à voir avec le plaisir ou le ludisme. Setsuko garde le silence tout en réfléchissant à ce qu'il convient d'apprendre à cette élève improvisée. Du caractère, cette fille en a. Suffisamment pour que la Mamoru envisage de placer la barre un peu plus haut que ce qui était prévu. Après tout cette petite séance d'entraînement pourrait bien servir à la jeune aveugle également.

"Et bien ça dépend... Combien de sceaux crois-tu être capable de maîtriser en une journée?" glisse-t'elle finalement en réponse, haussant les épaules. "J'avais dans l'idée de t'enseigner un jutsu classifié B mais en fait je crois que je vais t'en apprendre deux. Je suis curieuse de voir si c'est dans tes cordes..."

Réellement curieuse. On prête beaucoup de capacités extraordinaires aux Suzurane. Spécialement lorsque ces derniers sont blessés ou souffrants. Partant de là il n'y a qu'une conclusion logique: si la Mamoru désire voir une membre de ce clan à l'oeuvre, il va falloir qu'elle la fasse souffrir. D'une manière ou d'une autre. Et plus elle passera de temps avec Sana et plus elle aura des chances. Partant de là l'enseignement d'une seconde technique semble s'imposer.

La noiraude à la peau sale s'active et active un sceau placé sur le bout de l'un de ses doigts. Ce dernier ne tarde pas à émettre un jet de flamme qu'elle dirige vers le ciel. Puis elle répète l'opération avec un second symbole sur son autre main. Setsuko en approche le kâton qui perd en puissance avant de purement et simplement disparaître.

"L'absorption et le renvoi de techniques ninjutsu est l'une des merveilleuses opportunité offertes par le fuinjutsu." résuma-t'elle rapidement. "D'après ce que je sais de toi c'est l'une des spécialités shinobis que tu maîtrises. Je crois également savoir que les Suzurane apprécient le corps à corps... Ces jutsus te permettront d'approcher un adversaire qui privilégie le combat à distance en scellant ses techniques. Puis de les renvoyer directement à l'expéditeur au moment opportun. C'est pratique. Et vicieux!"

Un sourire mauvais s'installe brièvement au coin des lèvres de la Mamoru avant d'être éclipsé par une mèche de cheveux sales retombant sur son visage. L'ayant écartée, la professeur se rapproche de Sana puis s'arrête à une poigne de mètres d'elle. Elle entreprend ensuite de tracer à l'aide de sa dague les deux sceaux sur le sol du terrain d'un mouvement maintes et maintes fois répété. La mémoire est l'une des clefs pour pallier à la cécité.

"Tu disposes du temps que tu estimes nécessaires pour mémoriser et reproduire le premier sceau, celui de l'absorption. Mais dès que tu présenteras devant moi nous le testerons directement contre une vraie technique ninjutsu." précisa-t'elle d'une voix monotone. "Il n'y aura pas d'essais. Je te conseille d'être sûre de toi..."

Observant l'endroit où Setsuko estime que Sana se trouve, Setsuko laisse quelques secondes s'écoulant avant de lui tourner le dos et retrouver sa place initiale. Si la Suzurane échoue, elle souffrira. Cette dernière pourrait d'ailleurs très bien voir cette punition comme une forme de récompense. Et c'est précisément ce qui intéresse la jeune aveugle. Qu'est-ce qui l'emportera: son désir de réussir ou la perspective de souffrir?

*On dirait que tu la considères comme un animal...*
*Jusqu'à preuve du contraire, c'est exactement ce que les Suzurane sont!*

L'observation de Sana ne fait que débuter. La noiraude essaie maintenant de répondre à sa première interrogation: est-ce que les membres de ce clan glorifiant la douleur sont capables de se maîtriser lorsque on leur laisse miroiter la souffrance? En d'autres termes: réagissent-ils uniquement à l'instinct où sont-ils capables de réflexion? La Suzurane contribuera sans doute à apporter un début de réponse...

Ah ouai.. Quand même… En faite, elle est carrément cool la puante, sa technique là, c’est de la pure bombe. De la frappe atomique même. Si j’ai bien compris, une fois que tu maîtrisera ce truc, tu pourra renvoyer dans leur sale gueule tout le jutsu des tapettes qui préfère se battre a distance que comme des hommes. Elle a beau puer la mort, j’adhère complètement à son concept.

« Attendez un peu là, si j’arrive à faire ça, je serrais obliger d’esquiver une attaque ? »

Oula, gros problème en perceptive, esquiver une attaque, ce n’était pas ton genre, tu préférais largement la prendre pleine gueule. Logique, plus d’attaque subit équivaut à plus de souffrance. Du coup, ce truc de capter le ninjutsu, c’est moins cool qu’en apparence. Tu vas devoir te faire violence Sana, si tu veux devenir plus forte, tu dois devenir une ninja, une vrai, une qui réfléchit autrement par le degrés de blessures qu’elle peut recevoir. C’est dur, je sais, mais tu dois avancer maintenant.

« Et puis sincèrement, comment je suis apprendre à faire un truc comme ca juste en le voyant tracer sur le sol ? Si c’était aussi facile, je pense que tout le monde s’y mettrait. »

C’est vrai, il est bien beau son gribouillis au sol, tu vois grosso modo comment le tracer, cependant, je ne pense pas que la forme suffisse. Bon, si c’est comme ça que cela doit se faire, essayons. Après tout c’était elle le prof non ? Elle devait savoir comment s’y prendre avec ses élèves, le Shukai n’avait pas du te coller une débutante. Ni une ni deux, tu te mort l’index, laissant une trace de sang apparente. De là, tu forme sur sa paume l’identique réplique de la trace au sol. Les sceaux ça te connait, depuis petite tu en vois, depuis petite tu en maîtrise, tu ne vas quand même pas rater une si facile reproduction.

« ENVOYEZ LA SAUCE ! »

Paume diriger droit sur ta partenaire, tu était prête à recevoir son cadeau. Honnêtement, tu n’avais aucune idée de ce qui allait se passer, mais quitte à te prendre une technique de rang B de pleine face, autant l’accueillir comme il se devait.

Les questions étaient sûrement inévitables. La découverte et l'assimilation d'un sceau est une chose plus compliquée qu'on peut le penser de prime abord. Pourtant l'interrogation de Sana n'adopte pas la forme à laquelle Setsuko s'attendait. En fait elle semble plus rhétorique que vraiment adressée à l'aveugle. Cette dernière s'autorise un sourire amusé puis hausse les épaules. Oui, ça tombe sous le sens: le but de ces sceaux est de capter un ninjutsu adverse avant qu'il cause le moindre dommage. La plupart des gens se satisferaient de cette explication et l'accepteraient avec plaisir. Mais c'est une Suzurane que la noiraude a en face d'elle...

"Si tu veux tu peux très bien te prendre les techniques adverses de plein fouet. Je t'offre une possibilité d'éviter d'être blessée. Loin de moi l'idée de t'imposer quoi que ce soit" glisse-t'elle en tentant de masque son scepticisme. "Chacun son délire après tout..."

L'aveugle est coutumière de la souffrance. Elle arrive parfois à faire abstraction de la douleur qu'Il lui inflige régulièrement. Mais elle ne s'y habituera jamais vraiment et tout au plus peut-être l'accepter. Mais la souhaiter, là... Comment les Suzurane peuvent-ils arriver à de telles extrémités? Entre se nourrir de la souffrance pour gagner en puissance et l'apprécier, il y a tout de même un monde. Mais si cette particularité du clan de Sana est incompréhensible elle n'en reste pas moins fascinante...

"Commences par mémoriser le sceau. Ceci fait il conviendra d'y insuffler ton propre chakra pour l'activer." réplique-t'elle à la seconde interrogation de la jeune femme. "Je suppose que je n'ai pas besoin de te dispenser un cours complet sur le sujet dans la mesure où tu es sensée avoir vu ça à l'académie. Tout du moins si la qualité de l'enseignement qu'on y dispense n'a pas baissé..."

La noiraude entame ensuite un tour du terrain qui n'a pas d'autres buts que de l'occuper. Son élève improvisée se révèle toutefois plus rapide qu'elle ne le pensait, suscitant en elle une pointe de jalousie. Ha si seulement elle pouvait voir elle aussi. Qui sait alors ce qu'elle pourrait faire. Et le temps qu'elle gagnerait en évitant les obstacles que la cécité lui impose. Elle lâche un léger soupire puis va se placer face à la Suzurane.

"Tu es sûre de toi?" demande-t'elle alors par pure politesse. "Très bien, allons-y!"

Mais changeons un peu les règles du jeu. Ce n'est pas un sceau que la noiraude active mais bien deux. Le premier libère une dizaine de petits démons vociférants et hauts comme trois pommes. Ils se jettent alors sur la Suzurane avant d'exploser en provoquant de petits explosions. Pas dans le but de la blesser mais plutôt de la distraire. Au contraire du jet de flammes qui se déploie en direction de Sana. C'est l'heure de voir si son assurance était feinte. Et si elle est capable de gérer le désagrément provoqué par la petite distraction de la noiraude malodorante.

« Il va falloir m’en donner plus ! Cette fois ci je ne peux plus échouer ! »

Avec la célérité offerte par ton pouvoir, tu t’étais déplacé derrière Setsuko, lui murmurant ces mots à l’oreille avant de faire un grand bon en arrière. Paume orientée vers elle, près à subir son assaut. Le ton de ta voix avait changé, tu étais à présent plus grave, plus déterminé. Rarement je t’ai vu comme ça, c’est bien Sana, tu avances à grand pas. Cette fois ci, tu avais tracé le sceau aux creux de tes tatouages, ces derniers l’avait d’ailleurs englobé et ne formaient à présent qu’un tout harmonieux. Tu fixais la mal odorante, tes yeux rivé sur ses mains, prêt à réussir la ou tu venais d’échouer.

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*Mémoriser le sceau… Y insuffler ton chakra…*

Tu repensais aux consignes de Setsuko, comme il te les avait donné, elle lui paraissait évidente. Cependant toi, ta situation était vraiment particulière, tu n’avais jamais appris à maitriser le fuinjutsu, tout ce que tu savais faire, c’était de tes tripes que tu le sortais, de ton cœur meurtrie.

« Qu’es qu’elle fou putin ?! »

Alors que tu t’attendais à voir fondre sur toi un ninjutsu ultra puissant, ce sont des espèces de démon difforme qui venaient à leur place. A quoi jouait-elle sérieusement ? Était-ce une tentative d’intimidation ou quelque chose du genre ? Ou bien une nouvelle forme de Ninjutsu ? Mais dans ce cas comment étais-tu sensé sceller dix attaques à la fois ? Intriguant… L’énigme fut vite résolu quand les créatures explosèrent en même temps alors qu’elle ne se trouvait qu’à une dizaine de mètre de toi.

« Qu’elle pute ! »

Pourquoi ? Pourquoi avoir fais exploser ces choses si près de ton corps, tu n’y comprenais rien. Ces machins ne t’avait fait aucun dégats, pourtant, tu te sentais blessé comme jamais. Si seulement elle les avait fais exploser deux pas plus proche. Ils auraient surement réussi à te toucher, alors pourquoi ? Tant de frustration, tant de douleur qui te passent sous le nez… C’est affreux, insoutenable… Alors que le feu s’était déclenché, et qu’il se dirigeait pleine bourre vers ton petit corps, tu baisse les mains, t’abandonne à mère souffrance.

Dix mètres, ce sont aux moins dix bon mètres sur lesquels tu t’envola après avoir subi une telle déflagration. Dix mètres après lesquels tu aurais dû t’écraser sur le sol. Cependant tu ne le touches pas, ou à peine. Les flammes t’avais bruler les chairs au second degré, la souffrance était elle que, par instinct, ton sceau se déclencha. A présent, tu le sentais, dans tout ton corps, c’était comme une impulsion, un souffle nouveau. Tes tatouages avaient progressé, il recouvrait dorénavant tout ton bras, partant des mains, jusqu'à tes deltoïdes, atteignant même la naissance de ton cou. Avant de toucher le sol tu te redressa en plein vol, frappa du pied le sol pour te retrouver derrière la Mamoru.

Spoiler:

L'odeur de chair ne tarde pas à parvenir aux narines de la Mamoru qui lâche un léger soupire. Elle ne s'attendait pas à ce que le Suzurane parvienne à mettre en place une défense hermétique du premier coup. C'est d'ailleurs là-dessus qu'elle comptait pour que son élève improvisée révèle une partie de son potentiel. Mais elle avait au moins espéré qu'elle réussisse à absorber une partie de l'attaque. Force est de constater que Sana s'est montrée plus sûre d'elle que réellement préparée à cet exercice. Et Setsuko, loin de s'inquiéter pour la santé de sa partenaire, commence simplement à se demander si elle n'a pas perdu son temps.

Mais quelques secondes plus tard un déplacement d'air rapide suivi de quelques mots chuchotés à son oreille la font changer d'avis. La noiraude comprend maintenant ce qu'était ce bruit léger, tout à l'heure: sûrement la Suzurane qui prenait appui pour bondir et venir se placer derrière elle. Le tout à une vitesse plus qu'appréciable. Un sourire furtif naît sur les lèvres de l'aveugle. Sourire qu'elle efface bien vite avant de se retourner pour toiser son élève d'un regard absent, concentrée sur le chakra que cette dernière émet pour la repérer. Hors de question de se laisser surprendre une nouvelle fois.

"Si je t'en donne plus, tu mourras!" glisse-t'elle, les bras toujours croisés. "Ça pourrait être amusant, je te le concède. Mais ce n'est pas le but recherché! Ce serait... contre-productif..."

Sans parler des problèmes inhérents au meurtre d'une autre shinobi. Toujours est-il que la Mamoru a noté le changement de ton et le comportement plus agressif de Sana. Pour un peu elle ressemblerait aux fumeurs d'opium en manque de sa rue. Est-ce que la douleur est une forme de drogue pour les Suzurane? Et à quel point cela modifie-t'il leur comportement? Peuvent-ils devenir dangereux pour leurs propres alliés? À l'inverse, peut-on les dresser?

Setsuko tend alors l'oreille tandis qu'Il lui fait un résumé précis de ce qu'il vient de se passer. Même en comptant sur ses sens pour pallier à sa cécité, la Mamoru reste handicapée. Elle est forcée d’interpréter la majeure partie des bruit ou des odeurs qui lui parviennent. Et il en est de même pour les déplacements d'air. Fort heureusement le Démon est là pour pallier à cet inconvénient. En partie du moins... Ce dernier termine son explication et la noiraude se renfrogne.

"Pour être honnête je suis étonnée que tu sois encore debout. Et que tu en redemandes. Sans parler de ton impressionnante rapidité." concéda-t'elle. "Mais je m'interroge: mes instructions de tout à l'heure n'étaient peut-être pas suffisamment claires? Tu devais absorber mon attaque. Pas la laisser te frapper de plein fouet pour contenter ta soif de souffrance!"

Que faire face à l'insubordination? Et comment se comporter face à une élève qui préfère la douleur à la réussite? C'est un cas de figure des plus étranges. Et force est de constater que Setsuko ne sait pas comment réagir à ce cas de figure. La punir? Elle y prendrait du plaisir. Ne rien faire? Ce serait sûrement perçu comme une forme d'encouragement. Le stoïcisme n'est pas une option. Toute désobéissance mérite châtiment. Reste à savoir lequel...

"Nous allons recommencer! Mais en changeant les règles cette fois-ci! Tu as profité de ma cécité pour tenter de me désobéir. Alors c'est en tant qu'aveugle que tu poursuivras cet entraînement!" indique-t'elle avant de lui lancer un morceau de tissu arraché à ses vêtements. "Mets ça sur tes yeux! Ou quittes le terrain!"

Le ton indique clairement qu'il ne s'agit pas d'une demande. Et encore moins d'une suggestion. La suite de l'entraînement dépend du bon vouloir de la Suzurane. Setsuko, quant à elle, se contente d'attendre. Les cartes sont entre les mains de Sana...