«Héhé»

Pissssssssssssssssss

«Hihi»

Pissssssssssssssssss

«Ahahahah»

Du haut des montagnes, notre héro se moque du monde. A une dizaine de mètres au dessus d'un village installé sur ce bout de roche en face de kumo, le ninja s'occupe comme il peut. Il urine sur le peuple se trouvant en dessous de lui. Car il se moque du monde, il se moque des règles. Et puis, il faut dire qu'il avait bien envie de pisser. De toute façon, il les méprise. Les gens se le savent pas mais ils sont comme des animaux en cage obéissant à des ordres, ne pouvant exprimer librement ce qu'ils pensent sous peine d'être bannis, châtier ou même tuer. Faire en sorte d'être libre de ses propres gestes et de ses mots,c'est ça être un héros. Et ... me voilà commençant à déféquer sur eux ... Si ils me voyaient, Dame Ginette, la none suprême m'en collerait sûrement une bonne paire. Ce n'était pas l'éducation que j'avait reçu. Mais j'appliquais à la lettre ma propre vision des choses: faire ce dont j'ai envie n'importe où et à n'importe quel moment. Vous n'êtes pas d'accord ? Et bien je m'en contre-fiche. Oui je sais, c'est légèrement irritant. Mais ne rêvez vous dont pas de pouvoir faire ce que vous souhaitez sans que l'on vous juge ? Si ? Et bien pensez comme moi. Même si par moment, c'est assez gênant.

«Hum ? Une source chaude ? Génial ! Héhéhéhé»

C'est l'heure de la prière ... Le monde entier me supplie à genoux. «Renonce à toutes tes idées mal-saines. Tes pulsions charnelles sont néfastes à la limite de l'immoral. Tu ne fais qu'apeuré tes proies, tu les fais fuir. Mais tu persiste.» Discrètement, je descends de mon perchoir. C'est à dire aussi droit qu'un bâton, les bras croisés, le regard fixant l'horizon se fichant de ce qui se trouve en dessous. Car je cultives l'art de la débilité et celui d'emmerdeur de première. J'aime ma vie et les actes que que j'entreprends. Je me laisse tomber tel un astéroïde filant à plus de trois cent kilomètres par heure. Rien n'y personne ne peut m'arrêter, mis à part la vieille que je viens d'écraser. Car oui, les soixante quinze kilos de muscles qui forment mon corps viennent tout juste d'écraser une personne âgée. Je regarde alors sous mes pieds et balance un simple « Hum ? » me demandant ce que c'est. Je ne remarque rien d'anormal alors je poursuis mon chemin.

Les sources chaudes ne sont plus très loin, je vais pouvoir me rincer l'oeil. Sale pervers que je suis. Comme la plupart des source thermales du pays, j'y découpes une petite fente chez les dames pour les matter en toute discrétion. Car je ne suis qu'un monstre. Les voilà ... Elles arborent des formes généreuses comme je les aimes. Des poitrines misent en valeur par la chaleur de l'eau, les faisant transpirées tout en les rendant luisantes. Ces femmes naïves, s'amusant à s'envoyer des giclées d'eau et riant aux éclats ne savent pas. Elles ne savent pas qu'un homme les regarde avec attention, je suis chanceux. Mais serais-je débiles au point d'oublier que la fente que je viens de faire se trouve en pleine rue ? Oh que oui ...

«Hey ! On peut vous aider ? Sale pervers !!!»
«Heu quoi ?!»
«Dégagez ou j'appelle de l'aide !»

Bien évidemment, je me fais surprendre par la propriétaire des lieux. Espèce de débile ! Le public était subjugué ! Les gens voulaient connaitre la suite car tout comme moi ce sont de sales psychopathes à tendance sexuelles ! Ils étaient tellement bien quand je leur racontais cette histoire à au moins cinquante nuances d'allusions perverses ! Mais je gâches tout comme d'habitude ! Et pour finir en beauté je m'appuies sur la paroi en bois alors que je me fais surprendre. Par cet acte intelligent, elle se brise et me laisse tomber en avant dans le bains de ces demoiselles ! KKKKrqtummmmK## ! Qu'est ce qu'on va faire de toi ?! Hein !
Surtout je prends mon temps pour en sortir, histoire de jeter un dernier coup d'oeil ! Je ne dois surtout pas me retourner face à elles car ... elles sont complètement nues ! Et voilà que tel un obèse au régime devant un fast-food en haute saison, je restes figé sur leurs anatomies. Je sais que je dois bouger au plus vite mais leur pouvoir d'attraction me tendent les bras. Mes mains s'élèvent légèrement tel un artiste en pleine exécution ... Attendez, ce sont des pas que j'entends là ?

«Regardez ! C'est lui qui s'amusait à nous uriner dessus et à déféquer sur les passants ! Pourchassons-le avec des batons qui piquent !»

Cours,cours,cours,cooooours ! Le village tout entier veut ma mort ! Heureusement qu'une mort potentielle peut me permettre de t'extraire de l'emprise féminine. La poussière gicle sous mes pas, je traverses le village à une telle vitesse qu'un nuage se forme derrière toi.

«Fuyezzzzzzz ! Ils sont fous !»

Puis il y avait eu cet homme. Je l'avais rencontré il y a peu de temps durant l'une de mes premières missions en tant que jeune Genin du village. Il m'avait observé durant presque la totalité de la mission, mais je m'étais contenté de l'ignorer. Sûrement un examinateur qui jugeait de mes compétences. Pour être tout à fait honnête, je m'ennuyais beaucoup lors de ces petits travaux que l'on refourguait aux plus faibles. Mon père m'avait expliqué que c'était ainsi que fonctionnait la hiérarchie. Les faible devaient devenir fort pour être reconnus. Je comprenais ce point de vue, néanmoins cela ne m'empêchais nullement d'en être exaspéré. Pour être fort, jusqu'où pourrait aller un Homme ? C'est une question qui m'avait longuement fait réfléchir, je m'étais alors mis en simulation mentale afin d'imaginer ma propre réaction. Si l'on me proposait un immense pouvoir devais-je accepter ? Ma tête me dirait que oui, mais mon instinct me soufflerait que quelque chose n'irait pas. Que devrais-je donner en conséquence ? De l'argent ? Une partie de mon corps ? … Mon âme ?

Un soupir se fit entendre à travers une ruelle sombre et abandonnée du Centre-ville. Aujourd'hui j'étais de repos. Mon entraînement avait été reporté à cause d'un voyage qu'avait dû effectuer mes parents, alors je m'étais retrouvé seul dans la demeure familiale, à méditer ainsi sans autre activité pour m'occuper. Beaucoup recherchait la liberté. Est-ce que j'étais libre en ce moment ? Après tout, personne ne pouvait m'empêcher de partir de Kumo, ou bien de saccager ma maison. Cependant, est-ce que le fait de ne pas souhaiter agir ainsi faisait de moi quelqu'un d'emprisonné ? Je me le demandais. Un nouveau soupir s'extirpa d'entre mes lèvres, alors que je sortais tranquillement de la ruelle, en direction de la Grande Place.

A cette heure-ci, il devait y avoir beaucoup de monde en ville. A en juger par la position du soleil, je dirai qu'il était aux environs de quatorze heures. Le soleil... A quel point était-il haut dans le ciel ? Pourquoi nous, pauvres humains, ne pouvait-on pas le fixer droit dans les yeux ? Parce qu'il était une lumière qui nous guidait, et telle cette Lumière salvatrice, il nous était impossible de la regarder. Nous devions nous contenter de l'écouter, et de suivre le chemin qu'elle nous indiquait. Tout comme un berger, notre espèce ne pouvait vivre seul. Et pourtant, n'étions-nous pas les êtres les plus égoïstes du monde ? Quelle ironie. Parfois je me demandais à quoi pouvait les animaux, ou encore les insectes tels que les fourmis. Eux n'avaient pas ce genre de problème.

Soudain, je fus pris dans une vague de protestants en colère. Visiblement ils étaient à la poursuite de quelque chose. Alors que je m'approchais, les mains dans les poches, d'une des personnes en colère, elle me répondit quelque chose d'assez étrange :

- Nous allons régler son compte à ce fichu irrespectueux qui s'amuse à déféquer sur les passants !

Je ne pus m'empêcher de réprimer un léger sourire amusé. J'imagine que la cause de tout ce trouble était un enfant qui s'amusait juste. Pourtant, je fus étrangement pris d'un soudain intérêt pour cet individu. Je pris donc la décision de me mettre à sa poursuite. Je pris bien évidemment le soin de demander une description de la personne, avant de me mettre à le chasser. Un chauve déguisé en super-héros ? Cette fois j'en étais sûr, ce ne pouvait être qu'un enfant. Mais trêve de bavardages, l'heure était à la chasse !

Dans un bain de poussière mêlé à la sueur frontale des nombreuses personnes présentes, une foule en délire me pourchasse, les compliments aux bout des lèvres. N'hésitez pas à clamer mon talent mesdames, mais sachez bien une chose, je ne pourrais pas toutes vous satisfaire. Du moins en même temps ... Malheureusement je ne maitrise pas la technique dite du multiclonage pour l'instant, mon chakra est semblable comme qui dirait, incompatible avec ce genre de justu.

«N'ayez crainte ! Je reviendrais un jour, je reviendrais !»

Les mots satisfaisaient mon égo mais le jargon employé déplaisait grandement à la populace traquant les traces de pas que mes pieds pouvaient laisser. Alors le peu d'option s'offrant à moi n'étaient pas de toute gaieté. Le village de Kumo n'est qu'à quelques kilomètres et les chasseur en pleine chasse chassant l'hérétique qui les avaient importunés n'avaient pas en tête d'abandonner si facilement. En tout cas, abandonner une proie n'étaient pas la prétention des résidents du pays de la foudre.

«Attendez ! Je suis né sous X et je ne connais même pas mes vrais paternels ! Je ne veux pas mourir sans même les connaitre, c'est si cruel !»
«Et chier sur les gens puis mater les jeunes femmes nues c'est pas cruel ça aussi ?!»
«C'est une question de point de vue !»

Une conversation en pleine course poursuite ce n'est pas très pratique. Alors plus je ralentissais le pas tout en me retournant vers eux, plus ils accéléraient, pensant avoir la moindre chance de me capturer. Ils la voyaient, cette occasion en or. Qu'étais-je censé faire ? Rendre coup pour coup, si jamais l'un d'entre eux tentait une approche hostile ? Certainement pas. Le besoin d'un banni du pays pour un acte aussi méprisant n'était en aucun cas la solution.

Le crâne luisant sous les faisceaux lumineux du soleil et la réflexion à l'oeuvre, un opportuniste tente à bras ouvert et le corps élancé, de me capturer. Heureusement, par un simple tour de passe-passe acquis lors de mon enseignement à l'académie du village, l'entrave eu à peine le temps de se refermer sur moi, qu'il tomba à terre, la tête s'étalant sur quelques mètres souillant la poussière du sol. Et sur le haut d'une branche d'arbre, mon fessier se repose. Courir était une partie de plaisir mais la routine de l'acte me faisait suer; dans tous les sens du terme. Le problème, c'est que j'avais envie de rentrer chez moi, j'm'étais même pas essuyer.

«Laissez moi repartir et je vous laisserais tranquille ! Je suis un ninja de Kumo et je dois dire que mon acte aussi humain soit-il, n'est pas excusable. Mais croyez-moi, je ne savais pas à ce moment précis qu'il y avait une habitation en contre-partie. CROYEZ-MOI !»

Mais les excuses ne suffisaient pas et la confusion avouée, personne, je dis bien absolument personne, ne me croyait. Le regard vide de désespoir, un oiseau se posa sur mon épaule, mon malheur en peine.

«V'voyez ! Même cet oiseau croit que je suis innocent !»
«Parce que tu parles aux oiseaux maintenant ?»
«Heu ............... Oui. J'ai appris quand j'étais petit.» Disais-je le visage pâle d'émotion, aussi neutre que la glace, mais avec un léger soupçon de moquerie.
«On te croit pas ! Descend de là maintenant !»

Désormais, la fuite n'était donc plus en option. À un moment donné, il fallait prendre les bonnes décisions. Accepter qu'il n'était question de jugement mais de responsabilités. Responsabilités qui étaient celles d'un ninja; shinobi de kumo. Et c'est à ce moment là, alors en pleine réflexion, ce que mon visage ne semblait vouloir dire, qu'un homme s'avança au milieu de la foule enragé.

«Hum ?»

Il y avait quelque chose de vraiment amusant derrière cette poursuite. Se faire chasser par une foule en colère en sachant pertinemment qu'ils ne seront jamais en mesure de vous attraper... Oui, je pense que quelque part je comprenais bien ce que ressentais actuellement l'enfant. Néanmoins je ne pouvais pas rester sans rien faire. J'étais un shinobi du village de Kumo, mon objectif était de protéger sa population avant tout ! Alors que je poussais un nouveau soupir, je continuais ma recherche solitaire, à la recherche d'éventuelle suspect. Un chauve habillé en super-héros ? Ca ne devait pas courir les rues. D'ailleurs, ça me rappelait cet étrange homme qui m'observait durant mes misions, il était chauve également. Maintenant que j'y repensais, la manière dont il avait de m'observer était sévère, mais il ne semblait pas me juger. A vrai dire, c'était comme s'il connaissait déjà mes capacités.

Enfin bon, ce n'était pas véritablement un soucis dont je devais me soucier. Le plus important à l'heure actuelle, c'était ma poursuite. Décidant de prendre de la hauteur afin d'observer les alentours plus intensément, je me plaçais sur le haut d'un toit, m'asseyant en tailleur et observant le village dans toute sa splendeur. Fallait pas se mentir, le paysage montagneux de Kumo était vraiment relaxant. Notre village se mêlait aux nuages, et le doux air pur des hauteurs nous caressat tendrement les cheveux. C'est alors que mon regard tomba nez à nez avec un enfant au crâne brillant. Un grand sourire se peint sur mon visage avant que je ne m'élance d'un bon vers ma cible. A peine atterri au sol, je me rua à pleine vitesse vers le chauve, avant de m'interposer devant lui, pointant mon index vers lui :

- Haha ! Tu n'iras pas plus loin, petit chenapan !

Puis, mes sourcils se froncèrent. L'homme en face de moi me lançais des yeux ronds. Maintenant que j'y regardais de plus près, il est vrai que l'individu n'avait pas l'air si jeune que ça. Portant la moustache, je notais également que ses habits n'avaient rien d'inhabituels. Me rendant compte de ma terrible méprise, je me répandis en excuse devant l'homme, avant de m'en aller dans la précipitation, le laissant dans sa confusion la plus totale. Tss, je m'étais gouré de cible. Il ne fallait pas que je me déconcentre, peut-être que retrouver le reste de la foule en colère m'aiderait à le localiser.

Après avoir retrouvé le reste de la population civil, je les vis attroupés devant un arbre. Intéressant, alors le petit garnement c'était perché dessus ? Je me pris alors à rire tout seul. Décidément, je me prenais pour un adulte alors que j'étais encore en pleine adolescence, comme quoi ce garçon n'était pas le seul à être un peu idiot. M'approchant de manière nonchalante de l'attroupement, je me mêlais à la foule en gardant les mains dans mes poches. Une fois arrivé en première loge, je pus alors observer ce fameux garçon. Etrange, il m'avait l'air d'être plus âgé que je ne le pensais. Soudainement, un oiseau vint se poser sur son crâne nue. Un nouveau sourire aux coins des lèvres, je continuais de l'observer, tout en rigolant de ces remarques idiotes. Alors plongé en pleine réflexion, je pris la décision de me détacher de la foule, me postant juste face à lui, enfin quelques mètres plus bas.

- Yo. Il parait que tu as causé beaucoup de torts aux villageois récemment. En tant qu'humble genin de Kumo, il est de mon devoir de t'arrêter !

Je pointais alors mon index vers lui, un léger sourire malicieux sur le visage. Prendrait-il peur en apprenant que j'étais un shinobi ? Ou bien comptait-il me sortir une arme secrète ? De plus en plus excité, j'avais hâte d'assister aux prochains évènements...

«Yo. Il parait que tu as causé beaucoup de torts aux villageois récemment. En tant qu'humble genin de Kumo, il est de mon devoir de t'arrêter !»

Et parmi cette horde de psychopathe, un adolescent s'avance le pas déterminé. Veillant à la bonne sécurité du pays, il est de son devoir d'arrêter tout trublion empêchant le bon vivant des habitants de ces terres. Mais qu'en est-il lorsque la personne devant répondre de ses actes, est lui aussi, un serviteur du pays. Il se dit Genin et bien, dans la hiérarchie du bon shinobi, je me positionne au même niveau que lui. Même si sa tête me dit quelque chose, je peux le confondre avec un autre. Et si il n'était pas réellement ce qu'il prétend être ? Ce peut il qu'il soit un ennemi se faisant passer pour un ninja du village caché de kumo ? C'est donc le regard suspicieux que je peux tourner la situation à mon avantage.

Le corps de dressant debout sur cet même branche sur laquelle je suis posé depuis maintenant quelques minutes, j'arbore fièrement les armoiries sur village inscrite dans cette plaque d'acier, me servant comme ceinture.

«Et donc comme ça tu es un ninja de Kumo ? Comment se fait-il que je ne t'ai jamais vue ? Et qui me dit que ce bandeau ninja que tu possèdes, n'est pas l'oeuvre du diable, hum ? Si ça se trouve, tu l'as volé à un autre ninja pour te faire passer pour ce que tu dis que tu n'es pas ? Es-tu un ennemi de la nation ? Si tel est le cas, je me vois dans l'obligation de t'arrêter ! N'est-ce pas Geraldine ?»

Ce discours à la plaidoirie fantasque va en surprendre plus d'un. Et si réellement, il est l'ennemi du peuple ? Ces gens doivent me croire..

«Et c'est qui ça encore Géraldine ?»
«C'est l'oiseau bien évidemment.»
«Quoi, vous lui avez donné un nom ?»
«Bien sûr que oui. Vous aimeriez vivre sans identité vous ?»
«Attendez une petite minute.. Vous voulez dire que maintenant on doit débattre sur le nom d'un oiseau et non plus sur le sort du chauve ?»
«Ouais j'e n'ai bien peur.»
«Et bien si c'est comme ça, moi j'me rentre.»
«Ouais moi aussi.»
«Pareil.»
«Attendez je ... ! Grr, vous allez me le payer ! Vous entendez ??!»

Dans un élan de fureur, la peste menant le groupe contre moi depuis l'incident se retire, après que le dit groupe qu'elle venait de monter pour me faire la peau a déjà mit les voiles sans même lui demander conseil. Quelle piètre chef..

Et le silence laisser par toute cette histoire à dormir debout laisse sur place deux hommes. Moi, ainsi que le dit Genin. Lui comme moi, le regard l'un dans l'autre, ne comprenons pas tout à fait ce qui vient encore de se passer. Mais le fait est là, nous sommes désormais tous deux seul.

Un léger vent chaud vient réchauffer nos épidermes respectifs et le silence reste d'or. Que va t'il faire désormais ?

Ce type... Il était malin. Sans avoir l'air de réfléchir une seconde, l'homme en face de moi avait retourné la situation à son avantage, me demandant la preuve de mon appartenance à Kumo. Il se disait également Genin du village. Un léger sourire apparut au coins de mes lèvres. Intéressant, cet homme était vraiment intéressant. Croisant alors les bras, je gardais pensivement le silence en laissant les choses se faire. Finalement, la colère des villageois semblait s'apaiser, et chacun abandonna sa haine pour retourner à ses propres occupations. Je me mis à froncer les sourcils tout en examinant la situation.

Le fait était le suivant : L'individu en face de moi était rusé. A cela, se rajoutait sa bêtise. Je ne saurai dire s'il faisait exprès de se comporter de manière si légère, cependant c'était une attitude qui fonctionnait bien pour échapper aux conséquences de ses bêtises. De plus, il s'était même servit de mon identité en tant que Shinobi contre moi, tentant de diriger la haine des villageois vers un bouc émissaire. Un simplet n'aurai jamais pu échafauder un tel stratagème aussi rapidement... A moins que... Il était naturellement ainsi.

Je pourrai te retourner cette accusation. Après tout, tu es celui qui a causé du trouble au sein du village, le plus suspect de nous deux, ce n'est pas moi.

Gardant une fausse mine sérieuse, je le scrutais du regard, guettant la moindre réaction de sa part. A quoi pensait-il maintenant ? Son regard semblait si léger, comme si rien n'était sérieux pour lui. C'était comme si il vivait dans un autre monde, un univers que seul lui pouvait comprendre. Poussant alors un soupir, je laissais tomber mon visage de marbre, souriant de toutes mes dents à mon interlocuteur. Je détachais alors le bandeau de Kumo qui décorait mon front, avant de le tendre face au garnement. Puis je tendis mon autre main, libre celle-ci.

- Je m'appelle Eisuke, Dentô Eisuke. Effectivement, mise à part mon bandeau, mon nom inscrit sur les dossiers de promotion et ma propre parole, je n'ai pas de moyen de te prouver mon identité. Mais je vais te laisser décider de cela par toi-même : Si tu penses que je suis un espion et que je souhaite vous nuire, alors prends mon bandeau et livre moi aux autorités. Si au contraire tu me considères finalement comme un camarade, dis moi ton nom et sers moi l'autre main.

Pourquoi lui laisser un tel choix ? Souhaitais-je le tester ? Pas vraiment. Je n'étais pas en position de tester qui que ce soit. J'aurai pus l'attraper et le livrer pour ses fautes, mais je préférais me placer dans le rôle de l'accusé. Pour la simple et bonne raison, que c'était plus amusant d'agir ainsi. Maintenant, il ne restait plus qu'à attendre sa réponse.

… Espérons que je n'ai pas pris la mauvaise décision.

Par la plus grande chance du monde, la haine des habitants de ce petit village frontalier de kumo s'est dissipé sous la bêtise de l'homme. Intriguer la populace par un comportement inapproprié laissait sous-entendre mon manque de réflexion et surtout, l'attitude d'une personne légèrement déséquilibré. Est-ce que je le fais exprès ? Cette pensée ne m'a jamais traversé l'esprit. Alors à croire que oui, cela doit faire partie de ma personnalité.

Et planchant sur ce qui venait de se passer, le dit Genin s'avance et cite une raison plus que valable de porter l'accusation du traitre sur mon pedigree. L'homme qui avait uriner sur les gens, c'était bien moi. Mais à ma décharge, j'ignorais à ce moment là que quelqu'un vivait en dessous. Alors cet acte aurait pu être prit comme une déclaration de guerre sur le moment, n'est certainement qu'un mal-entendu absurde. Donc pour ma défense ?

«J'ignorais tout ça.»

Le regard faiblard, tel un paresseux en pleine insomnie, je fixe désormais cet individu resté au pied de l'arbre. Le vent continue de tourner et force le respect aux branches. Les craquelures signifiantes de l'âge avancé du végétal, m'indiquent également qu'il est grand temps que je descendes de mon perchoir. Mais avant cela, l'homme à la chevelure argenté approche toujours un peu plus. D'un simple geste, il détache de son front son bandeau ninja et me le tend. Si telle est ma pensée, alors il m'autorise à récupérer son bandeau et le livré aux autorités de Kumo. C'est beau mais je ne pense pas que si il était un ennemi de Kumo il aurait choisit cette voie. A moins qu'il souhaites intégrer le village pour mieux s'en prendre à la nation... Cruel est le choix mais réfléchir sur tout ça c'est pas trop mon délire sur le coup. Alors sautant de ma branche, laissant les feuilles tomber à mes pieds, je sers la main vide du prénommé Eisuke.

«Moi c'est Pika. Et désolé de t'avoir traiter d'ennemi de la nation. D'ailleurs ils ont même pas bronché sur ce détail ... A croire, qu'un homme donnant un nom à un pigeon ça les intrigue plus ... Pour me pardonner, je t'offre un saké ou des nouilles si tu le veux bien ? Et toi un traitre ayant tuer un ninja de chez nous pour t'infiltrer au sein du village ? laisse moi rire ! On est bien trop fort Hihihi. Ça me tue de pas connaitre tous les ninja du village. Du coup, on sait pas qui est qui s'est barbant ...»

Lui dis-je les mains croisés sur le crâne, en route vers le restaurant le plus proche, une brindille à la bouche; le laissant prendre sa décision au pied de l'arbre.

Au final, ce garçon ne m'avait pas l'air bien méchant. Peut-être était-il juste à la recherche d'un peu de divertissement ? Dans tous les cas, je continuais de fixer l'individu dans les yeux, laissant le vent caresser mon visage, faisant voler mes cheveux dans tous les sens. Après avoir lancé ma proposition, celui qui se présenta sous le nom de Pika me serra la main libre en tout amitié. Un sourire se peint alors sur mon visage tandis que je tendais attentivement l'oreille à ses paroles. Il me proposa même un petit bol de nouilles pour se faire pardonner. Il est vrai que j'avais une petite faim, je n'avais pas d'argent sur moi en ce moment, il faudrait sans doute que je me mette à faire plus de missions.

- Il est vrai qu'un bon petit bol de nouilles ne me ferait pas de mal. En tout cas j'approuve totalement ce que tu dis, il est toujours mieux de connaitre toutes les petites têtes intrigantes du village, ça peut toujours servir héhé.

Sur ces mots, je me mis à suivre le chemin qu'emprunta Pika, en direction du Ramen le plus proche. Ce Pika m'intéressait énormément, il semblait être quelqu'un de très simple, et à la fois mystérieux. Notre petite balade pourrait très certainement me permettre d'en apprendre un peu plus sur ce personnage des plus singuliers. Réfléchissant à une question à lui poser, j'aperçus alors deux jeunes enfants courir en passant devant nous. Je ne pus m'empêcher d'esquisser un léger sourire satisfait sur le visage, c'est alors qu'un déclic eut lieu en moi. Evidemment ! C'est CETTE question que je devrai lui poser en tout premier lieu.

- Dis moi Pika... Pourquoi es-tu devenu un ninja ?

Ma question aurait pu paraitre étrange aux premiers abords, mais compte tenu des circonstances de notre rencontre, je pense que cette interrogation était des plus légitimes. Après tout, je parlais bien à quelqu'un qui se faisait poursuivre par toute une foule en colère il y a quelques minutes à peine. Patientant calmement sa réponse, je me mis à penser. Penser à tout, penser à rien, comme j'avais l'habitude de le faire. En ce moment je m'ennuyais beaucoup, le village ne m'avait encore proposé aucune mission digne d'intérêt, et puis il y avait ce fichu homme. Malgré mes efforts pour l'oublier, je n'arrivais pas à m'ôter son image de mon esprit. Que me voulait-il ? Qui était-il ? Toutes ces questions qui se bousculaient dans ma tête et qui m'empêchait d'agir normalement. Laissant s'échapper un profond soupir, je reportais alors mon attention sur Pika, toute ouïe.

C'est en toute sincérité qu'il acceptera requête, emboitant le pas juste après mon départ. Une amitié naissante ne me fait aucun mal vu le nombre de personne que je semble connaitre actuellement. Cela ne fait pas beaucoup de temps que je suis arrivé au village et il est vrai, que rencontrer ce genre de personne, n'hésitant pas à vous donner une seconde chance, est très rare en ce moment. Certain ne pardonne en rien l'erreur ou l'échec, d'autre font en sorte de ne jamais la voir pour commencer quelque chose de nouveau. De Dentô Eisuke est vraiment quelqu'un de surprenant ...

Et c'est sur le chemin, qu'après avoir aperçu deux bambins se courir l'un après l'autre pour une histoire des plus niaises, qu'il se tourne vers moi la mèche au vent, me questionnant sur le pourquoi du comment j'ai voulu devenir un ninja. Surpris de sa première question, je hausse les sourcils tout en écarquillant les yeux, le crâne luisant au soleil. Que puis-je bien répondre à ça ? Si ce n'est la stricte vérité.

«Et bien, je pense qu'on a tous un rôle plus ou moins important à jouer dans ce monde perpétuellement en guerre. Alors étant un natif de la nation, c'est en quittant l'orphelinat que j'ai décidé il y a pas si longtemps de venir habiter dans la capitale pour m'initier à l'art ninja. Tu sais, je suis déjà un grand combattant ! lui dis-je, le sourire aux lèvres. Et puis je me dois de devenir plus fort chaque jour. Plus le temps passe et plus je vois cette nation comme ma famille. Le genre de chose que je peux faire pour enquiquiner les autres, ce n'est qu'attractif mais au fond, je veux le meilleur pour ce pays. C'est pourquoi je me conduis tel un héros. Tel le chevalier agissant dans l'ombre au service de notre bon Raikage pour déjouer les plans de nos ennemis. Cette nation est ma fierté, ma raison de vivre. Je suis devenu un shinobi pour la protéger et un jour, je mourrais en héros en ayant la conscience en paix, pour avoir sauvé le pays. Voilà pourquoi je suis devenu un ninja !»

Un dernier sourire s'adresse à lui transmettant ma fougue débordante de sincérité pour le pays qui ma vue naitre et je lui pose la même question alors que le stand de ramen s'offre à nous au pied d'une colline.

«Et toi Eisuke ? Pourquoi t'es tu engagé pour défendre Kumo ?»