HRP:

Cette nuit, ou plutôt aujourd'hui, j'ai très mal dormis. J'ai mis plusieurs heures à m'endormir et tout ça pour être réveillé par le forgeron du coin tapant sur son fer comme s'il tapait sur son rival. J'ai dû dormir moins de deux heures. Je suis crevé, mais ce n'est pas pour autant que je ne vais pas aller me promener en ville et certainement m'enfoncer dans un bar non loin d'ici. Si je m'entraîne pas et que je ne suis pas en mission, c'est souvent dans les bars du village qu'on peut me trouver. En général je n'ai pas de problème pour trouver une place, les hommes et femmes me fuient comme la peste lorsqu'ils remarquent mes yeux et mon teint. Je me lève donc et salue ma mère. Aujourd'hui j'ai décidé de ne pas prendre mon sabre, chose rare, car je le prends toujours avec moi. J'avale rapidement un oeuf brouillé accompagné d'une tranche de jambon et une autre de pain. Ensuite, je prends la direction de la rue, pour errer sans but jusqu'à me retrouver dans un bar.

C'est en sortant que j'ai eu une idée ! L'entraînement d'hier soir m'a coûté cher en projectiles et je n'en ai presque plus, il faut donc que j'aille me refaire un stock. Finalement, j'apprécie bien le travail du forgeron-armurier du coin. Malgré le fait qu'il me réveille souvent. Je prends donc la direction de son échoppe, il me faut trois minutes et vingt-sept secondes pour l'atteindre. Devant son échoppe, pas grand monde, l'habituel brouhaha de la foule ainsi qu'énormément de monde dans la chocolaterie juste en face. L'une des plus populaires de Suna et franchement, je ne sais pas pourquoi. Qu'est-ce que les autres trouvent au chocolat ? Je n'aime pas cela et je ne comprends pas qu'on puisse faire la queue pour une simple truffe au saké. J'entre dans l'armurerie et salue le grand forgeron. Il me sourit uniquement par obligation, je le sais. J'ai déjà croisé cet homme en dehors de son échoppe et il a exactement le même regarde que les autres, méprisant. Je lui fais part de ma commande et lui redonne mon adresse, je ne vais pas souvent chez l'armurier, mais lorsque j'y vais, c'est par caisse que je commande et donc je ne peux ramener tout ça seul chez moi. J'ai une salle spécialement conçue pour ça dans mon appartement. Cela fait deux semaines que j'habite seul maintenant et la vie en autarcie me convient bien, je rends visite à ma mère souvent. Nous habitons à moins de deux minutes de marche alors on ne se perd pas de vue. Je paie une bonne centaine de ryôs par caisse et m'en vais.

Le soleil tape fort aujourd'hui, presque comme chaque jour de l'année dans ce désert. Je prends donc la direction d'un bar, le premier. J'ai soif très soit, de plus je sais que le bar non loin d'ici propose une bière excellente pour un très petit prix. Moins de cinq minutes après ceci, je me retrouve assis au bar avec une bière de cinquante centilitre. Je bois ma bière tout en regardant le va et vient des personnes dans le bar. Des civils et uniquement des civils. Lorsqu'enfin un shinobi. Je ne vois pas qui c'est, il est en contre-jour. Mais j'ai comme l'impression qu'il me regarde. Machinalement je cherche mon sabre de la main, mais je me rappelle que je l'ai laissé à la maison aujourd'hui. J'attends donc, voir si cet homme vient me parler ou si je me fais des films.

Cet homme était bel et bien un shinobis, je le connais uniquement de vue. J'ai rapidement été rassuré quant à ces intentions lorsque celui-ci, est venu me demander d'un ton tout à fait normal, sans animosité, comment j'allais.

"Je vais bien merci et toi ? Et oui il faut bien lorsqu'on est au repos, ou forcé d'y être."

C'est à ce moment-là que je me rends compte que quelque chose ne va pas avec son bras, il a certainement une fracture. M'étant déjà fracturé des os, je sais que cela ne fait pas du bien et peut-être très douloureux. Son nom, je ne connais pas son nom, il prend lui aussi une bière et n'a pas l'air très satisfait par le service du vieil homme. Je n'ai jamais eu de problème avec celui-ci moi. J'aime bien venir ici, c'est clair que ce n'est pas dans ce bar qu'on va croiser des personnes de la haute sphère et c'est justement ça qui est bien. Juste des sales et des mal aimés comme moi. Des personnes à qui on ne confierait pour rien au monde la moindre petite chose nous appartenant, de peur de ne plus jamais la revoir. Voilà le type de personne qui traîne ici. Il doit certainement y avoir des criminels dans le lot, voleurs à l'arraché, nukenins etc.

"En fait je ne sais pas ton nom ? Moi c'est Kazushi, Ketsueki..."

J'attends donc sa réaction en apprenant mon nom, va-t-il trouver un prétexte ? Se renfermer ? Peut-être aussi qu'il s'en fout. Je ne sais pas, dans tous les cas, l'option qui me choque le plus serait qu'il choisisse de s'en foutre, c'est rare de nos jours les personnes qui s'en foute complètement de mes racines de Ketsueki, tellement rare que je peux les compter sur les doigts de la main. Bien sûr il doit y en avoir d'autre, mais je ne les ai pas encore rencontrés. Cela dit, il me faut maintenant commander une nouvelle bière, car c'est bien sympa, mais je n'en ai plus. La bière coûte deux ryôs, j'ai sûr moi encore treize ryôs, c'est bien assez et je vais même pouvoir me commander un petit truc à manger plus tard.

Je dois avouer que la réponse du Genin m'a quelque peu bouleversée, "entre monstre", qu'est-ce qu'il veut dire par là ? Fujiwara, je ne connais pas ce clan et encore moins leur pouvoir. Je lui demanderais peut-être plus tard. Dans tous les cas il venait de finir sa bière cul-sec et n'attendit pas deux secondes avant d'en commander une deuxième. Deuxième bière que le barman pose juste derrière le coude de Takeshi, je pense pendant quelques secondes à un renversement catastrophique de cette bière, avant de réaliser que mes pensées sont un peu trop réelles pour n'être que des pensées. La bière est bel et bien en train de s'envoler à travers le bar et comme si la chute n'est pas déjà impressionnante, Takeshi en rajoute une couche, sûrement un réflexe, cela nous est tous déjà arrivé. Un coup de pied comme j'en ai rarement vu, en plein dans le "cul" de la bière, ce qu'il l'envoie directement sur la table des types louches du coin. Je connais la réputation de ces types et je n'ai pas envie d'avoir de problème. Mais apparemment, l'autre Monstre n'est pas de cet avis.

"D'accord, on s'excuse, mais ne nous fâchons pas. Même que je pense que cela va finir en règlement de compte."

Est-ce que si on casse la gueule à ces types, on sera remercié ou plutôt chassé ? Bref on aura sûrement la réponse dans quelques instants. Les voilà devant nous.

"Alors, les fiottes, on cherche la merde ?" Dis celui qui dirige la bande.

"On aimerait s'excuser, mon ami n'a pas vu sa bière et l'a frappée avec son plâtre. Excusez-nous."

"On t'a sonné toi ? Patron ?"

Comme si le patron y est pour quelque chose, ou alors il demande l'autorisation de nous casser la gueule dedans ?

"Nan ! Pas dedans tu m'as déjà démoli le bar le mois passé !"

Comme je le pensais, on va devoir se battre. Ni une ni deux, on se retrouve dans la rue juste devant le bar. C'est peut-être des gros bras, mais ce qu'ils ont dans les bras ils ne doivent pas l'avoir dans la tête et on devrait vite en finir. Avant de se battre j'essaye une dernière tentative de calmer les choses.

"Sérieux ? Vous voulez vous battre pour ça ? On peut pas plutôt, je sais pas vous offrir un verre et ne pas se battre ?" Quelques secondes se passent avant que je rajoute.

"Sinon vous le regretterez." Disais-je en chuchotant.

Takeshi me fait gentiment comprendre que je ne dois pas m'en mêler, c'est de sa faute et il ne veut pas que j'ai des problèmes à cause de cela. Bref, je le laisse donc se battre, il s'amuse à les provoquer, mais en même temps, des ivrognes contre un shinobis ? Qui ne s'amuserait pas à les provoquer. Moi peut-être ? Nan même pas, je regarde donc le début du combat. Des coups vagues et lent et un Fujiwara qui évite tout ça sans aucun problème. Je pensais que ces veaux allaient s'arrêter, essoufflés, lorsque deux de ceux-ci, de je ne sais où sortirent des armes. Un couteau et une batte de Baseball. Je recherche à nouveau mon sabre, mais merde je l'ai pas. Je reste sur mes gardes, prêt à intervenir si jamais cela doit trop mal tourner.

Takeshi commence à être dépassé par les événements, en même temps, un genin avec un bras dans le plâtre contre quatre gros bras, dont deux armés... Je décide d'intervenir à ce moment-là. Je concentre du chakra dans mes jambes et, très rapidement me dirige vers les deux armés. Je bloque leurs coups à l'aide de mes mains et leurs lance un regard noir. Tout en retenant leurs bras je lance à Takeshi.

"Occupe toi des deux autres, je m'occupe de ceux-ci... À nous trois messieurs... Vous avez de la chance, on n'a pas le droit d'user de la force sur des civils."

Je ne vais pas les massacrer, je vais éviter leurs coups et répondre par des poings bien placés et censé faire mal. Si vraiment cela tourne mal, je ferais mon possible pour leur faire perdre connaissance. Sinon, juste quelques poings par-ci par là pour leur faire comprendre qu'ils ont aucune chance contre nous. Cette ridicule danse dure quelques minutes, des poings et des coups qui viennent de partout. Apparemment, ils sont beaucoup trop bornés pour oser abandonner, je vais donc devoir frapper un peu plus fort. Une esquive rapide sur la droite et un coup de pied retourné dans les tempes du premier suivi d'un uppercut dans le menton du deuxième et s'est terminé. Les spectateurs n'en reviennent pas et moi je suis débarrassé de ces cloportes. Je me retourne pour voir comment se débrouille Takeshi et s'il a besoin d'aide.

Mon compagnon du jour n'a eu aucun problème à s'occuper de ses deux adversaires du jour, des ivrognes. Mais, des ivrognes, on n'en est pas nous ? Dans tous les cas, le Takeshi s'est approché de moi pour me remercier et me dire qu'il n'aurait pas eu besoin d'aide.

"Cela aurait été malpoli de ma part de te laisser esquiver pendant toutes la journée et si par mégarde ils te blessaient et que d'une raison ou d'une autre quelqu'un apprend que j'étais là et que je ne suis pas intervenu, j'aurais eu des problèmes." Répondis-je à Takeshi en souriant.

Il enchaîna tout de suite pour m'offrir un verre, comme je suis quelqu'un, je m'en rends compte aujourd'hui, d'assez porté sur l'alcool, j'accepte volontiers.

"Avec plaisir camarade ! Je te rejoins, obligations oblige." Lui dis-je en montrant mon paquet de clopes.

Sur ce, je sors une clope de son paquet et la porte à ma bouche d'un air nonchalant, regardant les quelques passants encore attroupés par ici et qui me regardaient bizarrement. J'essaye vraiment de faire en sorte de paraître normal. Mais je sens en moi comme une force supérieure, comme si mes pouvoirs m'appelaient. Je pense que je vais prier, prier Jashin, parce que malgré tout et malgré moi, il est mon dieu. Je vais être un plus fervent défenseur de Jashin et un Ketsueki, sans pour autant devenir un monstre comme certain.

"Vous voulez ma photo ? Il y a plus rien à voir ici, dégagez."

Les derniers hommes encore présents ont baissés la tête avant de s'en aller vaquer à leurs occupations quotidiennes. Quant à moi, j'ai bientôt terminé ma clope et prend la direction de la porte de l'établissement pour y rejoindre Takeshi qui m'attend à l'intérieur. Je le rejoins à sa table et apparemment, il a déjà commandé nos boissons. Je prends donc mon verre et le porte en sa direction.

"À nous deux l'ami !"

Le reste de la journée continua sur sa lancée, bières sur bières jusqu'à ne plus savoir totalement ce que je fais et où je suis. Des ivrognes, comme les quatre types de tout à l'heure.