Le ciel de Kumo était couvert, et le temps pluvieux. Hariken était sortit sous la pluie, il s’ennuyait, seul chez lui. Les rues étaient peu fréquentées à cette heure de la matinée, le genin alla donc s’installer dans son terrain d’entraînement préféré : Un coin perdu près d’une petite cascade où il se baignait l’été. C’était le mois de ses 13 ans, le printemps était quelque peu timide, expliquant cette pluie.

Hariken décida d’abord de se promener en forêt, la faune y était abondante, l’endroit était calme, comme suspendu dans le temps. Ici, les arbres étaient tellement épais que la pluie ne passait pratiquement pas. Son sac en bandoulière à son épaule, il s’assit contre un tronc afin de prendre un moment de repos. Alors qu’il buvait de l’eau, il aperçut une masse noire au pied d’un arbre. Elle semblait immobile, quelques rapaces et autres volatiles s’en approchaient. Curieux, le genin se leva, provoquant un décollage immédiat de toute bête munie d’ailes. A pas lents, il avança vers le fruit de sa curiosité.
C’était un chat, mort. Il était entièrement noir, recroquevillé sur lui-même, les yeux fermés, une large blessure encore ensanglantée sur son flanc. Le corps était frais. La tentation était trop forte.
Il posa son sac à terre et déploya son matériel : Une bâche, pour poser le corps sur un support propre ; une paire de gants, question d’hygiène, évidemment ; ainsi que divers scalpels et autres matériaux de type « premiers secours ».

Le nécromant souleva le corps avec délicatesse, le posa sur la bâche et enfila ses gants. Il commença par désinfecter la blessure, afin qu’une fois soignée, elle ne pose aucuns problèmes au félin. Compresse, alcool : La blessure était entièrement nettoyée. Il s’attaqua à l’essentiel : La cause la mort. A l’aide de son scalpel, il ouvrit le chat sur toute sa longueur, dévoilant ses organes. Première bonne nouvelle : Poumon perforé, ce qui signifiait que la cause de sa mort ne serait pas un obstacle à sa réincarnation. Il restitua simplement ses pattes, ses yeux ainsi que son système nerveux, le strict nécessaire.
L’opération terminée, Hariken referma la blessure à l’aide de fil et rangea tout son matériel. Il déploya ensuite un rouleau marqué d’un sceau « réincarnation ». Le chat disparut et il sentit son chakra se vider, rien d’alarmant. Il se releva et actionna le sceaux. Le chat atterrit sur ses pattes. Le sourire aux lèvres, il tenta de le caresser. A peine eut-il posé ses doigts que la peau se déchira légèrement. D’un coup de fil, il recousus le bout. Le chat était donc extrêmement fragile. Sa durée de vie était ridicule, mais il s’en fichait, il ne le verrait pas mourir, et il s’était entraîné.

Alors que le genin reprenait le chemin du centre-ville, il sentit un chakra approcher.

Spoiler:

Effectivement, les prévisions d’Hariken s’avéraient vraies, une personne avait pénétré dans la forêt et avait approché de sa positon sans sentir son chakra, ce n’était sûrement pas un ninja sensoriel ! Le jeune garçon se cacha derrière un arbre et observa la nouvelle venue, c’était une kunoichi qu’il avait déjà aperçu dans Kumo, sans réellement lui adresser la parole, ils s’étaient sûrement retrouvés sur la même table à l’académie. Elle s’appelait… Un truc qui commençait par K ! Toujours est-il que la jeune fille s’approcha du chat que le nécromant avait réincarné il y a quelques minutes. Malheur ! Si elle le touche, c’en était fini de lui !

« Krrrrrr *Boum*» Le bruit de déchirure suivit de la chute de la jeune fille. Bon, enlever la tête du chat réincarner : Fait. La jeune fille s’était à présent recroquevillée sur elle-même, la tête du chat roulant encore sur le sol.

Oralement, et contrairement à ce qu’il pensait, il avait exprimé sa colère.
« Maiiiiiiiiis ! Pourquoi faut-il toujours que quelqu’un gâche mon travail ? Abrutie ! Idiote ! » Tout en se tapant la tête contre un arbre, il sortait divers jurons.


Evidemment, cela ne dura pas l’éternité, et il s’aperçu vite que son ancienne camarade n’avait toujours pas réussi à se remettre du choc. Doucement, il s’approcha d’elle. Ses cheveux blancs trempaient sur le sol boueux, ses dents claquaient et ses yeux étaient inexpressifs. Il la tapota doucement du bout du doigt.

« Si tu comptes rester comme ça toute la journée, prévient moi, que j’aille chercher les secours, ton manteau va être tout crasseux à force.» Toujours pas de réponse. Il fallait avouer que ce qu’elle avait vécu était plutôt traumatisant.

« Tssss, tu n’est pas du genre solide hein ? Je comprends que tu sois chamboulée, mais dans ta vie de shinobi tu verra bien pire crois moi. Il n’y pas de place pour les faibles dans ce système impitoyable »


Non mais elle ne se relevait vraiment pas ! Que faire ? Aller chercher des proches ? Non ! Elle allait raconter ce qui s’était passé. La laisser là en espérant que les loups n’aient pas de mots d’estomac à cause de sa chevelure ? Rooh, trop cruel.

Ultime essai, il tenta de l’aider à se relever. Bizarrement elle n’opposait pas de résistance. Elle ne bougeait pas du tout à vrai dire. Il l’adossa contre un tronc d’arbre et fouilla dans son sac à la recherche de quelque chose qui pourrait l’aider.
Lumière, piles, thermos, gourde.. Gourde ! Parfait, elle était encore pleine en plus. Il la retira de son sac et ouvrit le bouchon pour en voir le contenu. Elle était en plus d’être pleine, toujours fraîche. Avec une extrême lenteur, il approcha la gourde du visage de la pétrifiée et… l’a renversa dans son intégralité sur le sommet de son crâne.

L’eau ruisselait dans ses cheveux, sur son visage et terminait son voyage sur le sol. Elle semblait avoir eu une réaction. Ses yeux étaient plus vifs, et ses genoux avaient repris leurs places.

Etait-elle du genre irritable ? Parce qu’Hariken avait simplement essayé de l’aider, réagir de façon négative serait une attitude injuste !

Tiens ? Avaient-ils échangé leurs rôles ? Elle aurait du prévenir avant de dire qu’elle voulait jouer. Donc, maintenant, c’était lui par terre et elle en train d’essayer de le réveiller ? C’était plutôt amusant mais il avait quand même très mal au menton !

Hariken reprit doucement ses esprits. Sa tête avait quasiment rebondie sur le sol suite à un coup de la jeune fille plutôt surprenant. Elle avait sûrement du prendre peur suite à ce réveil perturbant. Sans parler de ce qui lui était arriver avant.

Il se releva doucement encore dans les vappes. La binoclarde avait la tête posée, que dis-je, enfoncée dans l’écorce de l’arbre. Ses lunettes dont une vitre était cassée étaient à coté d’Hariken. Elle semblait les chercher maintenant que son crâne avait quitté l’arbre.

Il se releva et les lui tendit, tout en gardant de la distance au cas ou elle tenterait une autre attaque.

« Bon, te revoilà parmi nous. Je suis désolé de ce qui t’ai arrivé, c’est en partie ma faute. J’ai trouvé ce chat mort alors que je me baladais. Je n’ai pas pu résister et j’ai usé de mes pouvoirs de nécromancie dessus. »

« Euh... Excuse-moi... Tu vas bien ?... Je suis désolée de t'avoir... euh... frappé... J'ai du désinfectant et du bandage si jamais... euh... ça faisait trop mal... »

« Oui ça devrait aller, espérons que je m’en sortirais avec un vilain bleu hm ? Si ça peut te rassurer, le félin n’a rien sentit, il ne ressent plus la douleur. »

Elle était encore assise sur le sol, les cheveux trempés. Hariken lui tendit la main et l’aida à se relever.

« Désolé pour tes lunettes mais le carreau droit est cassé. J’assumerais les frais de réparation si tu le souhaites. En attendant tu risques d’avoir bien froid comme ça. J’allait aller manger un bol de nouilles, tu te joins a moi ? Tes cheveux pourront sécher comme ça. En fait, je suis Mizu Hariken, on était ensemble à l’académie, je ne sais pas si tu te souviens ?

Spoiler:

Hariken sentit que son ancienne camarade hésitait. Qui ne le serait pas face à un nécromant ? Ceci étant dit, elle semblait plus perturbée par le chat que lui même, considérons cela comme positif

« Ne t'en fais pas pour mes lunettes, ce n'est pas toi qui les a cassé...

« A ta guise, j'espère juste que tu n'auras pas d'ennuis à cause de ça. »

Suite à son invitation à manger, elle hésita une fois de plus. C'était compréhensible, même si cela remontait, ils n'étaient pas des inconnus. Jusqu'ici Hariken avait toujours été sociable, mais il est vrai qu'il commençait à se renfermer sur lui même depuis qu'il avait prit sa nécromancie au sérieux.

« Et bien... Si ma présence ne te dérange pas et que tu as la patience de m'apprendre à en manger, pourquoi pas... » elle ponctua sa phrase d'un petit sourire gêné.

Le genin éclata de rire, elle n'avait donc jamais manger de nouilles ? Étonnant, mais l'heure n’était pas aux jugements. Maintenant qu'elle était relevée, ils allaient pouvoir se mettre en route.

« Non, on apprend vite tu verras, du moment que tu maitrises les baguettes c'est très facile.»

Sur le chemin de la brasserie, ils discutèrent académie.

«Je me souvient qu'une fois, senseï t'avait crier dessus parce que tu refusait de mettre tes lunettes. Tu avais pleurer et tu était partie en courant avec une barre de chocolat à la main.»

En réalité, si les souvenirs d'Hariken était si frais, c'est parce que cette période correspondait à celle de la mort de son frère, il n'était d'ailleurs pas venu en cours pendait quelques semaines.

Ils étaient maintenant arrivés. Le restaurant était quasiment vide, du fait de l'heure plutôt reculée de la matinée. Ils l'invita à s’assoir sur une table dotée de haut tabourets. Très vite, le serveur arriva.

«Comme d’habitude pour moi, et Ko prendra... mettez lui un bol de ramens.»

Son ancienne camarade semblait plutôt maladroite, une fois de plus, elle tomba de tout son long à cause d’une ronce. Ecrasant son pied au passage, heureusement, pas de dégâts à déplorer, il avait troqué ses habituelles sandales bleues pour des bottes en cuir, plus pratiques dans la forêt.

« Ne te fais pas de soucis, tout va bien. Tu n’a pas l’air d’être une bipède confirmée, tu tombes toujours de cette façon ou tu as encore des problèmes de vue ? »

Il posa cette question en espérant ne pas la vexer, de toute façon, inutile de nier l’évidence, elle était maladroite.

A l’idée de manger des nouilles, Hariken sentit la genin pensive. Peut-être réfléchissait-elle au plat qu’elle prendra ! Cela se vérifia à leur arrivée au restaurant, ou le nécromant constata qu’elle ne savait VRAIMENT pas manger des nouilles.


Visiblement, ce n'était pas gagné pour elle. Ko ne savait utiliser de simples baguettes, mais dans quel monde vivait-elle ? Il savait la jeune fille rêveuse, un peu à l’ouest mais à ce point ?

« Heu… Ça va aller ? »

Machinalement, il brandit ses propres baguettes sous son nez, lui montrant la position des doigts par la même occasion.

« L’index te sert à resserrer l’écart pour attraper les aliments rien de bien difficile ! »

Il accompagna sa phrase d’un sourire encourageant, et sans attendre, engloutit son plat.
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Leurs estomacs respectifs rassasiés, il se demanda que diable allait-il faire maintenant. Peut-être allait-il emmener Ko dans un endroit révolutionnaire ? Bonne idée.

« Ko, je vais t’emmener dans un endroit ou tu n’a pas du mettre les pieds depuis longtemps… Oui, je parle bien de... L’opticien ! »

Sentant la genin filer à l’anglaise, il l’attrapa par le col.

« Tu ne peux pas te dérober, veux-tu qu’un autre accident de ce genre arrive ? »