Dès mon arrivée, j'en eus profité pour me balader dans les rues du village afin de l'explorer. J'eus pensé que c'était une occasion en or pour moi de découvrir la géographie d'une autre des cinq grandes nations. Cela n'allait être que positif, car j'allais découvrir de nouvelles choses, une nouvelle culture et en apprendre beaucoup là-dessus.

Les rues à Suna étaient très étroits, il y avait de nombreux carrefours, mais également de nombreuses petites ruelles qui menaient à d'autres grands axes : tout semblait petit. Les maisons étaient d'ailleurs petites en hauteur, mais extrêmement nombreuse. J'eus supposé qu'en prenant de la hauteur, on devait apercevoir une immense étendue de maisons. Il y avait également de nombreux magasins ouverts sur l'extérieur, le village paraissait comme compressé par les immenses murailles qui le protégeaient.

Son développement et son expansion se faisaient donc au dépens des rues qui se rétrécissaient de plus en plus. Le village de Suna étant en grande expansion, les commerces se retrouvaient obligés de s'ouvrir à l'extérieur et d’empiéter sur la rue, ce qui fatalement, la rétrécissait davantage, et ce, afin de vendre leur produit, car les locaux étaient visiblement trop petits. C'est l'analyse que je pus faire en me basant sur ce que je voyais, toujours est-il que je ne connaissais rien d'officiel sur ce village.

Dans ce village, il y faisait bon vivre. L'atmosphère, mélangeant enthousiasme et chaleur, bien que fatigué par cette pesante chaleur dont je n'étais pas accoutumé, me donnait l'envie et l'énergie pour profiter pleinement de cette journée. Les commerces semblaient bien fonctionner, les gens étaient heureux, tout le monde était bien. J'envisageais d'y acheter quelques produits en guise de souvenirs.

J'eus donc pensé qu'il fallait mieux pour moi explorer tout les commerces de la ville avant de faire mon choix : c'est ce que je fis d'ailleurs. Passant par une ruelle sombre afin d'atteindre un autre grand boulevard parallèle à celui où je me trouvais il y a quelques instants, je tombai alors sur un endroit assez sale. Il y avait des caisses un peu partout, d'autres renversaient, les murs semblaient endommager, comme s'il y avait eu un combat.

Je vis alors une personne adossée sur une caisse à moitié et inconsciente. Sur cette dernière, je pus voir l'insigne de Kumo : c'était un frère. Que s'était-il passé ? Avait-il été agressé par des Shinobi de Suna ? C'est fort possible étant donné les relations tumultueuses qu'entretenaient nos deux villages jusqu'à récemment. J'eus oublié que j'avais retiré mon bandeau de Kumojin volontairement pour éviter ce genre de situation. J'eus tenté de le réveiller en le remuant dans tous les sens. Ce dernier reprit alors conscience, c'est ainsi que je lui demandais.

"Que t'est-il arrivé ?" - Lui demandais-je accroupi devant lui avant de sortir mon bandeau.

"Tu t'es fait agresser par quelqu'un ?" - Lui demandais-je en lui montrant mon bandeau afin qu'il sache que je suis son frère d'arme.

Aujourd'hui, c'est jour de repos. Tous les shinobis devraient avoir au moins deux jours de repos assurés par semaine. Ce n'est, à mon avis pas trop demandé. Bien sûr il existe des semaines ou rien ne se passe, où on est là comme des glandus à attendre que le temps passe. Ces jours-là ne sont de loin pas les plus intéressants. Mais comme aujourd'hui c'est un jour de repos et qu'en plus de ça, demain aussi, je décide d'aller au bar. Peut-être je vais rencontrer une vieille connaissance ou alors en faire une nouvelle. Bien sûr lorsqu'elle va apprendre que je suis un Ketsueki elle va s'en aller. Je décide d'aller dans ce bar, celui au croisement de deux rues et pas trop loin de chez moi. C'est le bar le plus proche de la ruelle, celle où, hier soir j'ai pu voir ces événements étranges avec ce Kumojin tout aussi bizarre que ce que j'ai pu voir.

Le bar est assez peuplé, il reste bien sûr de la place un peu partout et même un groupe de cinq personnes pourraient s'y attabler ensemble. J'entre et m'approche du bar, je demande au barman une bière, mais pas une bière que ces tafioles boivent, moi je veux une bière d'un litre. Non pas que je veuille me faire remarquer mais... ça m'évite de retourner au bar commander une nouvelle boisson trop souvent. De plus, je demande une Sunbeer, bière brassée à Suna même. Je suis assez difficile sur les bières que je bois, en premier lieu parce que mon estomac ne supporte pas toutes les variétés de bières et en deuxième lieu parce que je suis difficile et c'est tout. Le barman arrive enfin avec le breuvage tant attendu, je saisi le choppe, paye et remercie celui-ci avant d'aller m'asseoir à cette table, celle qui est un peu en retrait au coin de la salle. Le seul avantage d'être placé ici c'est qu'on voit très bien tout ce qui se passe dans le bar.

Je contemple les gens, le brouhaha de la foule de ce bars. Je ne reconnais personne. De simples êtres dépourvus de sens. Ils gigotent tous ensemble comme s'ils n'avaient que ça à faire de leurs misérables vie. Avant de m'en rendre compte, je suis déjà au bout de ma boisson. Un litre, ça part vite. Je me lève et prend la direction du bar, celui-ci est bien décoré, sobre, mais très bien réalisé. Je commande une nouvelle bière, exactement la même que précédemment. Je me retourne et remarque, dans le coin opposé de ma table deux personnes, celles-ci, c'est sûrement des shinobis. Ils n'ont pas l'air d'être de simple badauds qui attend la fin, assis et buvant comme... moi. Je regarde un peu mieux ces shinobis et c'est là que je notifie la couleur de la peau du premier individu. Ça ne peut-être que lui, le Kumojin qui s'est vomi lui-même hier soir dans une ruelle pas loin d'ici ! Et qui plus il est accompagné d'une connaissance, un autre Kumojin, Shirudo, mon compagnon d'armes pour les deux premières épreuves de l'examens chûnin. Cette fois-ci je n'hésite pas, je vais poser mes questions à L'inconnu et par la même occasion je pourrais saluer Shirudo.

Ma bière est servie, je le prends et me dirige vers cette table.

"Salut messieurs ! Salut Shirudo, vous permettez que je m'assois avec vous ?"

Un peu à contre-cœur, ou alors gaiement, je n'ai pas réussi à définir leurs réactions, ils m'ont acceptés à leurs table. J'engage alors la conversation, chose assez inhabituelle de ma part pour la notifier.

"Alors, Shirudo, quoi de neuf depuis... trois jours ? J'ai un peu perdu le compte je dois te dire, entre les entraînements pour la troisième épreuve et les jours de repos... Je sais plus trop en j'en suis." Je parle comme ces gros lourds qui, parfois m'adresse la parole. Sois disant que l'on se connait, mais pourtant, ni d'Adam ni d'Ève je ne connais ceux-ci.

Sans vraiment attendre sa réponse je me tourne vers l'autre. Il a une mine complètement ravagé, triste ou fatigué, peut-être les deux. Dans tous les cas il n'a pas vraiment l'air dans son assiette. Je veux en savoir plus sûr lui.

"Alors, qu'est-ce que tu attends, présente nous. Qui c'est ton collègue ?"

Apparemment, cet homme se nomme Hachi. Je me penche vers lui et lui dis à voix basse.

"Je t'ai vu hier soir... j'ai été... comment dire... un peu choqué parce que j'ai pu voir... Si tu veux bien m'en dire un peu plus je t'en serais reconnaissant."

Est-ce qu'Hachi va bien vouloir me répondre, vais-je avoir les réponses à mes questions ?

J'eus aidé mon confrère à se remettre sur pied. Il semblait visiblement dans un sale état puisqu'il peinait à s'exprimer clairement. Il était sans cesse interrompu par la douleur qui apparaissait à mes oreilles sous la forme de cri de souffrance et de bégaiement. C'est ce qui m'inquiétait d'ailleurs beaucoup, puisqu'il semblait avoir subi quelque chose d'énorme et de difficile à supporter.

J'eus directement supposé qu'il avait subi une attaque de Sunajins, mais il se pourrait que ce ne soit pas le cas ; néanmoins, il fallait l'avouer, le contexte était propice et légitimer ce cas de figure. Il me demanda de l'emmener loin d'ici, comme s'il ne souhaitait plus rester ici. Il venait de subir un truc tellement énorme qu'il préférait s'en éloigner, comme s'il n'était pas en sécurité ici.

Il affirma que ce n'était qu'un combat contre lui-même, ce que je ne comprenais pas, puisqu'en temps normal, se battre contre soi-même signifie faire une introspection pour se battre contre ses démons. Ce qui est le quotidien d'un homme affirmé et c'est également un passage nécessaire pour évoluer, grandir et devenir un homme meilleur. Ce qui signifie qu'il n'y aucun dégât physique, or là, il me semblait qu'il s'était vraiment battu au sens propre du terme, ce que je trouvais très étrange et surtout improbable au vu de ses dires.

"Comment ça, tu t'es battu contre toi-même ? Mec, t'es dans un sale état. Te fiche pas de moi, qu'est-ce qu'il t'est arrivé ?!"

S'appuyant sur moi, il me guida tant bien que mal vers un bar et nous nous installâmes sur une table au fond. Il sortit quelques pièces au barman sans demander quoi que ce soit, comme s'il avait besoin de s'asseoir ici quelque temps. Il était donc visiblement très honnête, car nombreux sont ceux qui auraient profité du lieu sans consommer.

"Je m'appelle Shirudo et toi ?"

"Ah oui... C'est étrange ce que tu me racontes. Comment ça la ruelle te faisait de l'effet ?"

Très vite, mon coéquipier, durant les deux premières épreuves de l'examen, nous rejoignit fortuitement. J'eus donc pris l'initiative de le présenter à mon frère Kumojin dont je ne connaissais d'ailleurs pas l'identité. Je lui affirmai qu'il pouvait s'asseoir à notre table s'il le souhaitait, je n'avais aucune objection, c'est d'ailleurs ce qu'il fit.

"Bah moi rien, je vagabonde dans les rues de ton village, je découvre un peu, j'explore les lieux, la culture et franchement, j'aime beaucoup." - Lui disais-je en souriant.

"Ah, tu t'entraînes beaucoup ? Je fais la même chose également, mais je préfère surtout profiter du séjour, c'est une occasion rare, ça ne se produit pas tout le temps. Je préfére en profiter un maximum comme ça je n'ai aucun regrès."

Shirudo me parait de très bonne humeur, tout comme moi il s'entraîne, mais ne manque pas de flâner dans le village à la recherche de sa paix intérieure peut-être ? La réponse, je ne l'aurais pas, mais je lui demanderais pas, car il m'a répondu. En gros il visite.

"Oui je m'entraîne beaucoup, j'ai encore à prouver et j'espère vraiment pouvoir le montrer aux gens qui regarderont l'épreuve."

La réaction d'Hachi à ma question me surprend quelque peu, il s'approche de Shirudo et lui pose la main sur l'épaule, avant de se retourner vers moi tout en proférant des menaces. Est-ce qu'il me croit assez bête pour risquer de déclencher un incident diplomatique entre Suna et Kumo ? Je ne vais pas prendre ce risque qui est tout sauf réfléchi. Il croit vraiment qu'il va m'avoir si facilement ? Dans tous les cas, une explosion qu'il ne contrôle pas est moins grave qu'un genjutsu lancé en plein village et surtout, désiré. Il s'en va, je fini mon verre assez rapidement pour lui laisser le temps de sortir du bâtiment. Heureusement que j'ai déjà payé ma consommation cela m'évite de perdre du temps en bavardage inutile avec le barman. Hachi quant à lui vient de se vêtir d'une cape, non sans classe il faut se l'avouer. Je le suis donc de quelques mètres avant de le stopper. Une nouvelle fois je vais lui poser des questions.

"Tu me crois assez stupide pour vous attaquer tous les deux ? Je suis juste genin, vous êtes deux. De plus, je vois pas qu'est-ce que j'y gagnerais à vous attaquer. Mais c'est pas une raison. Tu fais exploser quelque chose dans mon village, tu me dois une réponse. Estime toi heureux que je n'ai pas couru vers mes supérieurs en criant "KUMO NOUS ATTAQUE !", franchement. Et je suis pas un expert en genjutsu, mais cela m'a tous sauf l'air d'en être et je te notifie qu'une explosion malheureuse due à une fausse manœuvre est à mon avis, un peu moins grave qu'un genjutsu lancé délibérément. Alors maintenant explique moi, sinon je t'accuse de meurtre envers les autorités." Car oui, malgré le fait qu'il lui ressemblait beaucoup, c'était bel et bien un cadavre qui se tenait devant lui.

J'espère qu'il ne prends pas cette menace trop au sérieux mais qu'il comprenne que je ne laisserais pas faire ce qu'il veut dans le village sans donner d'explications.