Je fus réveillé par le bruit de quelqu’un qui frappait à porte. Ce n’était pas courant puisque j’habitais dans un endroit plutôt inaccessible, mais cela n’arrêtait pas les messagers du village. Au moins, je pouvais être sûr que lorsque quelqu’un se présentait à ma porte, c’était pour m’annoncer que j’étais attendu quelque part ou que je devais partir en mission. Je ne pouvais donc pas y échapper, je partis donc ouvrir. Je tombai alors face à face avec un individu assez particulier, je ne l’avais jamais vu auparavant, mais je savais qu’il était particulier. J’étais persuadé qu’il n’était pas là pour me donner un message.

Spoiler:

- Enchanté de vous rencontrer monsieur Dôbutsu, je me présente, Dentô Raito !

Je venais juste de me réveiller et j’étais encore un peu endormi, alors je mis quelques secondes avant de me rendre compte qu’un enfant était venu à ma porte pour se présenter. Il connaissait mon nom, alors je pensai que mon instinct m’avait trompé et qu’il était effectivement là pour me porter un message. Soudain, alors que mes sens se réveillaient un peu plus, je me rendis compte qu’il possédait une quantité de chakra supérieure à la mienne. Les apparences pouvaient être trompeuses, mais j’étais sûr qu’il n’avait même pas une quinzaine d’années.

- Enchanté également, Raito, que puis-je faire pour vous ?

- Je suis votre nouvel équipier !

Je savais que Shigeru n’était plus en capacité de venir avec moi en mission, mais je ne m’attendais pas à ce qu’on lui trouve un remplaçant sans m’en parler. J’avais donc un nouveau disciple. Le jeune garçon me tendit alors un parchemin que je m’empressai d’ouvrir. Je pus donc effectivement lire notre affectation. Cependant celle-ci n’était pas claire, elle ne définissait pas les détails autour de l’équipe, si j’allais devoir gérer d’autre genin ou pas.

- Du coup, je suis ton nouveau senseï, c’est bien cela ?

- Pas du tout ! Vous êtes mon équipier, je suis également chuunin. Il n’y a donc ni chef, ni élève, simplement vous et moi travaillant ensemble.

Relisant le parchemin, je me rendis compte que ce qui était écrit concordé avec ses dires. J’étais surpris, je ne m’attendais absolument pas à cela. Je n’étais pas du genre à me laisser dicter par mes préjugés et pourtant, même si mes sens me faisaient comprendre qu’il était bien plus puissant qu’il n’en avait l’air, je lui avais manqué de respect.

- Au temps pour moi, je suis désolé d’avoir immédiatement pensé que je serais votre supérieur.

Je n’eus même pas le temps de finir ma phrase qu’il m’interrompit en souriant.

- Ne vous inquiétez pas pour cela, j’ai l’habitude vous savez, c’est un peu cela aussi, d’être promu chuunin à l’âge de treize ans. Mais plutôt que de m’appuyer sur mon grade pour me justifier, j’espère avoir prochainement l’occasion de le faire en condition réelle.

Il faisait preuve d’une très grande maturité, c’était indéniable, même pour un chuunin. Il était poli, mature et puissant, de plus, son apparence juvénile pouvait être un grand atout pour passer inaperçu, même si son style vestimentaire contre-balançait cet avantage. Il était évident que rien que pour cela, il ne méritait pas d’être juger pour son âge.

J’ouvris donc la porte un peu plus en m’écartant du passage pour l’inviter à entrer à l’intérieur. S’il était venu jusqu’ici, je n’allais pas le congédier immédiatement, surtout que nous avions pas mal de chose à nous dire.

Raito entra donc dans mon appartement. Je l’invitai à s’assoir sur mon canapé avant de m’installer sur la chaise qui se trouvait en face. Je pensai alors lui proposer quelque chose à boire, mais je n’avais rien. Mon appartement était presque vide, les seuls meubles qui s’y trouvaient étaient ceux que j’avais trouvé en emménageant. Malgré le manque d’aménagement, mon habitat était parfaitement rangé et propre. Enfin, c’était ce que je croyais avant de me rendre compte que le sol de ma cuisine était recouvert de sang. J’avais oublié de nettoyer la veille après avoir ramené une proie chez moi. Ratio, qui n’avait pas l’air de l’avoir remarqué, ne semblait d’ailleurs pas prêter attention à ce qui l’entourait.

- Bon, puisque nous allons faire équipe, je dois te demander si tu préfères le tutoiement ou le vouvoiement, ce n’est qu’un détail, mais ce sera plus simple après.

- Cela m’importe peu à vrai dire, j’ai l’habitude de vouvoyer tout le monde, mais puisque tu sembles préférer le tutoiement, on fera comme cela.

Il marqua alors un petit temps de pause avant de reprendre avec un air beaucoup plus sérieux. Son visage juvénile avait disparu de son visage pour laisser place à un regard perçant.

- Je vais être honnête avec toi, je ne suis pas venu juste après avoir reçu le parchemin. À vrai dire, je l’ai reçu hier soir, puis j’ai passé la nuit à faire des recherches à ton sujet. J’aime bien connaître les gens avant de les rencontrer, n’importe quelle information est bonne à prendre.

J’étais un peu surpris par cette nouvelle, je ne m’attendais à cela, surtout de la part d’un individu aussi jeune. Il fallait vraiment que j’arrête de le juger en fonction de son âge, puisqu’il me prouvait mon erreur à chaque fois. J’étais néanmoins curieux de savoir ce qu’il savait.

- Et donc, qu’as-tu réussi à découvrir sur moi ? Cela n’a pas dû être facile.

- Absolument rien. C’est la première fois que cela m’arrive, j’ai parcouru tout le village à la recherche du moindre indice sur ton passé ou tes capacités, sans succès. J’ai réussi à mettre la main sur ton dossier, mais celui qui l’a rempli donne l’impression de ne jamais t’avoir connu. Alors j’ai fini par exploité la seule piste que j’avais à ma disposition, ton nom de famille, Dôbutsu. J’ai donc fait des recherches dessus, il s’agit donc d’une communauté peu connue d’individu ayant un lien particulier avec un animal, mais rien de plus. Alors, je me suis posé certaines questions, notamment sur les raisons de ce secret autour de toi, l’hypothèse qui me semble la plus probable est que tu caches quelque chose, et ce quelque chose est l’animal avec lequel tu as un lien.

Il était fort, vraiment. Évidement, il y avait quand même d’autres informations à récolter sur moi dans ce village, mais il était presque impossible de les trouver sans savoir exactement où chercher. Concernant le clan Dôbutsu, il était assez facile de le découvrir, même s’il n’était pas bien connu. Par contre, être capable de faire le lien entre tout cela n’était pas simple. Ce qui m’étonna également, c’était qu’il ne semblait pas m’annoncer tout cela pour m’impressionner ou me menacer, mais uniquement pour jouer cartes sur table. C’était remarquable, je ne pouvais même pas me permettre de nier.

- C’est impressionnant d’avoir trouvé cela en moins d’une journée alors que cela fait des années que je cache mon passé, même si mon nom ne m’aide pas vraiment, je te l’accorde. J’ai pensé le changer quelques fois, mais maintenant c’est devenu inutile. Bon, puisque tu me connais déjà bien, malgré ce que tu sembles penser, pourquoi ne me parlerais-tu pas de toi ?

Je savais que Raito voulait en savoir plus sur moi, mais après m’avoir annoncé tout cela, il n’était pas vraiment en position de réclamait quoi que soit. De plus, je n’étais pas du genre à me dévoiler, encore moins à une personne que je ne connaissais pas. Par contre, j’avais réellement envie d’en savoir plus sur lui, qui m’intriguait de plus en plus. Avant de me répondre, il réfléchit pendant quelques secondes, réfléchissant sûrement à ce qu’il allait bien pouvoir me dire.

- Je ne sais pas vraiment quoi dire à mon sujet, je ne peux pas parler de mon histoire sans une autorisation préalable. De plus, je ne peux pas non plus donner d’explication sur cela pour les mêmes raisons. Je vais donc essayer de ne rompre aucune serment de confidentialité. Alors, tout d’abord, j’ai treize ans, je suis originaire de Kumo et j’appartiens au clan Dentô. Je fais également partie du département renseignement et espionnage, ce qui explique notre équipe. Comme tous les membres de mon clan, je maîtrise l’hikariton, ce qui me permet d’utiliser la lumière à ma guise. Malheureusement, mes facultés au combat sont réduites puisque je ne suis pas capable d’utiliser le ninjutsu ou le taijutsu correctement.

- Je suis désolé de te poser cette question, mais si tu n’utilises aucun de ces deux arts, comment as-tu fait pour devenir chuunin ?

Il était évident que j’avais des questions plus importantes à lui poser, notamment sur la fameuse confidentialité dont il devait faire preuve, mais j’avais bien compris qu’il ne pouvait pas m’en parler. De plus, ma question était parfaitement légitime, il devait forcément avoir ses propres capacités.

- Je suis un senseur comme vous et je maitrise également le Genjutsu. Ces capacités m’obligent à travailler en équipe pour assurer en cas de combat, mais dans notre milieu, elles se révèlent souvent très utiles.

Je n’aimais pas le Genjutsu, l’idée d’être pris dans une illusion m’insupportait, mais si mon coéquipier maitrisait cet art, je risquais beaucoup moins d’y être sujet, à condition qu’il ne l’utilisait pas sur moi.

- Voilà, vous en savez déjà pas mal sur moi, mais vous en découvrirez sûrement beaucoup plus avec le temps.

Il avait raison, l’important était de connaître les capacités de l’autre pour être performant, le reste n’était pas nécessaire et pouvait attendre. C’était donc à mon tour de parler de moi, même s’il en savait déjà un peu trop à mon sujet. J’allais devoir faire également attention aux mots que j’allais employer pour ne pas lui indiquer de piste lui permettant de retracer mon passé.

- Bon, je vais me présenter entièrement puisque mon dossier n’est pas réellement fiable. Alors, j’ai vingt ans, je ne suis pas originaire de Kumo, je suis arrivé ici il y a quelques temps, je me suis fais discret ensuite, faisant ce qu’on me demandait sans poser de questions, avec des méthodes parfois remises en question, mais mon efficacité suffisait en général pour m’éviter d’avoir des problèmes. Je suis bien un senseur et je maitrise également le taijutsu. Le reste de ma vie n’est pas confidentiel, mais je n’ai pas l’intention d’en dire plus, en espérant que tu puisses comprendre.

L’expression faciale de mon interlocuteur changea brusquement à nouveau, arborant cette fois un grand sourire enfantin. Sa capacité à changer d’émotion aussi rapidement était particulière, je commençai à m’interroger sur sa sincérité, s’il ne montrait pas uniquement ce qu’il voulait que je vois. Il sortit alors un autre parchemin de son sac, il s’agissait d’un parchemin de mission, je pouvais les reconnaitre.

- Il n’y a pas de soucis, on a tous nos petits secrets. Bon, puisque nous savons désormais l’essentiel concernant l’autre, je te propose que nous commencions dès maintenant à travailler sur notre première affaire.

Il me tendit alors le parchemin que je m’empressai de saisir.

Lisant le parchemin que je venais de prendre, je me rendis compte qu’il s’agissait bien d’une mission mais qu’elle ne venait pas du village. Au début, je ne comprenais pas vraiment ce que je faisais avec un ordre de mission provenant d’un inconnu dans mes mains, mais plus j’en lisais son contenu, plus je croyais comprendre de quoi il en retournait. Cette mission avait un rapport avec les secrets de Raito et j’étais persuadé qu’elle servait de test, pour savoir si notre équipe était viable ou pas. Je n’appréciais pas être dans le flou et je savais qu’il était inutile de poser la moindre question à mon partenaire qui ne semblait qu’attendre mon avis, mais je devais bien avouer que j’étais intrigué par la situation et que j’avais envie d’en savoir un peu plus. La mission consistait à suivre la piste d’un homme à Kaminari, il y avait sa photo, quelques caractéristiques physiques ainsi que la liste des endroits où il avait été aperçu récemment.

- Avons-nous une limite de temps pour cette mission ?

- Absolument pas, je sais même de source sûre que cela va nous prendre plusieurs mois avant de le retrouver. Mais ce n’est pas une grande priorité, on le cherchera lorsque nous aurons chacun du temps libre.

- Autre chose à me dire à ce sujet ?

Il en savait bien plus sur cette mission, je me devais de lui soutirer les informations nécessaires pour réussir. Il prit alors à nouveau un air sérieux avant de se saisir du parchemin.

- L’homme sur cette photo, il s’agit d’un homme du commanditaire de cette mission, mon ancien supérieur hiérarchique. Il t’a repéré avant de décider de nous placer dans la même équipe, et par conséquent, de me retirer de sa supervision. Comme tu l’as compris, cette mission est un test. Si nous échouons ou si nous ne progressons pas suffisamment rapidement, il considérera que notre équipe n’est pas assez performante, je retournerai sous ses ordres et tu ne le rencontreras jamais. Dans le cas contraire, alors tu le rencontreras, le reste dépendra alors de toi. Je suis désolé, mais je ne peux pas t’en dire plus.

Tout ceci ne faisait que renforcer le mystère qui se dégageait du jeune garçon, mais cela ne me dérangeait pas vraiment. J’aimais bien les énigmes, mais je n’appréciais pas beaucoup qu’une autre personne m’ait remarqué, même si cela flattait un peu mon égo. Dans tous les cas, je n’avais pas l’intention de refuser, ma curiosité était bien trop grande.

- Mais dis-moi, j’ai bien compris que tu n’as pas le droit de me révéler trop de détails, mais ce commanditaire, je suppose qu’il a de l’influence dans ce village, mais si le Kage n’est pas au courant, on ne risque pas d’être placé dans une autre équipe ?

- A vrai dire, c’est parfaitement possible, mais ce n’est pas un problème, nous formons désormais un duo, si tu souhaites rejoindre une autre équipe, le commanditaire pourra faire en sorte que je t’accompagne si tu le souhaites également. En fait, le commanditaire souhaite que je réussisse le mieux possible et il est persuadé que tu es la bonne personne pour m’y aider, alors j’ai pour consigne de travailler avec toi le plus possible. Il ne m’a prévenu qu’hier, mais je commence déjà comprendre son choix.

Cela faisait un peu beaucoup à assimiler, j’étais vraiment intrigué par Raito et par ce soi-disant commanditaire. J’avais un peu l’impression d’avoir été espionné puis manipulé, mais j’étais persuadé que Raito et moi pouvions accomplir de grandes choses ensembles. J’étais pressé de le voir en action. Il se leva alors, avant de me tendre une main que je serrai.

- Je vais devoir m’en aller, je te propose de nous retrouver dans une semaine pour discuter de cette mission.

- À la semaine prochaine alors !