Music ♫:

La journée était quasiment terminée, le soleil déclinait à vue. J'observais l'étendue désertique de Suna depuis la fenêtre de ma chambre d'hôtel, le livre de Tetsui à la main que je venais de terminer. Il m'avait fallut deux jours pour le parcourir en entier, me faisant poser les yeux dessus après chaque entraînement : comme un moment de détente privilégié à parcourir les lignes qu'il avait déjà lui même lu.

Plus le temps avançait et plus je me demandais pourquoi je m'attardais à m'entraîner de la sorte... Mes jutsu suiton ne donnaient évidemment pas grand chose sous ce soleil de plomb. Cela s'avérait efficace pour un jet a haute pression par exemple mais fonctionnait beaucoup moins bien lorsqu'il était question d'inonder une zone sur laquelle l'eau reposait sur un sable brûlant et subissait le courroux du soleil ardent. Kihran aussi éprouvait des difficultés à se servir de ses jutsu : la terre était aride et rien ne semblait vouloir y pousser. Pourtant, l'examen débutait demain...

Je tâchais de ne pas trop y penser. Après tout il me faudrait faire mes preuves en équipe et les conditions d'examens ne seraient sans doute pas celles pour lesquelles je m'étais entraînées, inutile donc de s'angoisser plus que de raison.

Je refermais le livre, le sourire aux lèvres. J'avais appris bon nombre de choses sur les différentes ethnies qui constituaient notre monde, il y avait même un passage sur des légendes propre à l'origine des Gogyou dont j'ignorais moi même l'existence. Il ne s'agissait là que de mythe mais chacun d'entre eux devaient avoir une part de vérité si bien qu'il s'agissait là d'une piste à creuser. C'était stupéfiant de voir un ouvrage écrit avec tant de passion et de curiosité : aucune haine n'émanait de ces textes abordant différents mode de vie dans le respect et la tolérance de chacun. C'était une belle surprise de voir des propos sans animosité à l'égard de ce que j'étais : bons nombres étaient convaincus que ma « race » devait être exterminée car nous étions tout bonnement des aberrations... Avais-je choisi d'être ainsi ? Bien sûr que non et pourtant je n'éprouvais aucune aversion pour moi même, j'étais d'ailleurs plutôt fière de ce que j'étais et de ma particularité : c'était juste dommage que cela ne soit pas grandement partagé...

Je finissais par me redresser après avoir essayé de porter un regard vers le quartier des Yamada à travers la vitre. J'allais le lui rendre. C'était ce qui était convenu, je pourrais le remercier, lui souhaiter bonne chance pour l'examen et puis... cela me permettrait de le revoir.

Le livre en main, je me dirigeais dans les ruelles de Suna aux températures plus clémentes en fin de journée. J'avais encore dû mal à me diriger dans ce village encore inconnu mais je savais où il se trouvait.

Un quart d'heure plus tard je déambulais à travers le dédale de tente. Je n'étais pas sûre en revanche de me souvenir laquelle était la sienne parmi toutes celles qui se dressaient devant moi... Je m'approchais donc de quelques individus qui discutaient et riaient entre eux pour leur demander où se trouvaient celle de Tetsui. Ils parurent surpris et tantôt amusés, l'un d'entre eux me reconnu de mon dernier passage et m'indiqua ce que je cherchais. Je le remerciais alors qu'il m'expliquait que le Yamada était absent mais qu'il ne devrait pas tarder à rentrer.

Je prenais une grande inspiration avant d'entrer chez lui. Pouvais-je simplement le faire ? C'était sa maison, je n'étais pas censée m'y inviter comme ça... Peut-être aurais-je dû attendre devant ? Pour ce que je connaissais de lui, si avenant, j'imaginais que cela ne le gênerait pas et si cela devait être le cas eh bien je n'aurais plus qu'à m'excuser.

Je posais le livre sur la table basse et m'asseyais sur un pouf, les mains posées sur mes genoux : j'attendais. Je scrutais ce qui m'entourait : même s'il n'était pas là son odeur imprégnait les lieux ce qui me faisait instantanément me sentir bien.

Après dix minutes à ne rien faire, j'eus pour idée de lui faire un thé à l'orange pour son retour : c'était son préféré m'avait-il dit. Je m'éclipsais donc de la tente après avoir vu le service à thé qui me confortait dans l'idée que je pouvais le lui faire, et me rendais rapidement vers la place du marché. La plupart des échoppes avaient ou allaient sans doute pas tarder a fermer, il me fallait me dépêcher si bien que je courais sur les toits, tâchant de me repérer en surplombant les ruelles pour y parvenir plus rapidement. De justesse, je parvenais à un étale de fruits et légumes qui étaient en train d'être ramassés par son vendeur en conclusion de sa journée. Je l'interpellais pour lui demander deux oranges et les payais, quelque peu essoufflée par ma course effrénée et mon stress de ne pas parvenir à temps. L'homme me gratifia d'un sourire en me disant que ces oranges avaient l'air d'être importante pour que j'accoure de la sorte. Le rouge me monta légèrement aux joues avant de sourire a mon tour pour répondre par l'affirmative et de filer.

J'espérais maintenant qu'il ne serait pas rentré entre temps... Heureusement ce ne fut pas le cas, sa tente était toujours désespérément vide, le livre trônant sur la table. Je découpais des zeste d'oranges et remplissais la théière avec mon suiton. Cela me faisait rager puisque je n'avais pas la possibilité comme lui de réchauffer tout et n'importe quoi donc je n'aurais pas été contre la présence d'un réchaud ou un poêle, qu'il n'avait pas puisque pas l'utilité... Deux options s'offraient à moi... ou bien je faisais un feu devant la tente, ce qui m'assurerait bon nombre de regard, ou bien j'allais trouver un Yamada pour réchauffer cette satanée eau... Tetsui m'avait dit que son père était dans la tente d'à côté... pouvais-je le déranger pour ça ? Il ne fallait pas que je me trompe et que je me retrouve à demander ce service au Kazekage... Au secours...

Je sortais donc avec ma théière remplie d'eau froide et de zeste d'oranges et « frappais » à la tente d'à côté. Celui qui devait être son père donc, vint à ma rencontre tandis que je lui expliquais la situation dans la pénombre de la nuit qui s'installait.

« Euh.. Bonsoir. Désolé de vous déranger. J'attends Tetsui et j'aurais voulu préparer du thé mais... avec de l'eau froide ça s'avère compliqué... »

L'air gênée je lui tendais la théière pour qu'il remédie à ce problème, ce qu'il fit sans hésiter dans une esquisse de sourire. Je le remerciais ensuite avant de prendre congé pour retourner dans la tente d'à côté. Je surveillais que l'infusion se fasse bien, rajoutant un morceau d'orange supplémentaire pour accentuer son arôme.

Peu de temps après, l'habitant des lieux rentrait enfin, il avait l'air fatigué et à la fois surpris de me voir... normal. Je me relevais du pouf sur lequel je m'étais de nouveau assise pour m'approcher de lui et le saluer.

« Bonsoir Tetsui ! Désolé pour cette intrusion chez toi... Je... J'ai fini ton livre alors je suis venue te le rapporter et comme tu n'étais pas là je me suis dit que tu ne serais pas contre un thé à l'orange à ton retour... »

Je marquais une pause avant de reprendre :

« C'est pour te remercier pour l'autre jour... Et pour le livre aussi ! J'y ai appris pas mal de choses. »

Mon regard le fixait avant de chercher un autre point ailleurs, n'étant pas encore sûre que ma présence ne le dérangeait pas.
Je me grattais la tête avant d'ajouter :

« J'aurais peut-être dû t'attendre devant chez toi je l'avoue... Excuse moi si cela te dérange, je le saurais la prochaine fois... »

Parce qu'il y en aurait une non ?
Mes mains se réchauffaient autour d'une tasse de thé, tout comme mon cœur par sa simple présence...

Nous arrivions enfin à Suna à dos d'éléphant moi et Nuzuro. J'étais vidé de toute force, de presque tout mon chakra aussi, dont il ne devait me rester que quelques goûtes. Cet entraînement survenu le lendemain de ma rencontre avec Riba Yell avait été des plus impromptus, je ne l'avais pas programmé. C'était juste Nuzuro qui était rentré plus tôt que prévu au village pour réintégrer les forces shinobis officiellement parce que cela ne servait plus à rien qu'il perde du temps à poursuivre Shorui.
Nous franchissions la voie illusionnée à pieds car un kuchiyose de la taille d'un éléphant ne ferait que gêner le village à cette heure nocturne. Nuzuro prit même la peine de me raccompagner jusqu'à ma tente, il faut dire que mon quartier était le plus proche de l'entrée du village. Certains dormaient déjà et d'autres non, puisqu'on voyait plusieurs tentes éclairées de lumière à l'intérieur. Heureusement les peaux et toiles des tentes étaient assez épaisses pour ne pas qu'on voit les ombres de leurs habitants, sinon il n'y aurait plus d'intimité. Le plus intriguant fut que de la lumière semblait sortir de la mienne. Je ne comprenais pas, puis regardais mon sensei qui avait dû comprendre quelque chose que je n'avais pas compris... Il me souriait à pleines dents en posant sa main sur épaule brièvement avant de l'enlever rapidement en me chuchotant.

« Hoho ! Tu vas avoir une bonne surprise, profites-en. Bonne nuit ! »

Je ne comprenais toujours pas puis le laissais s'en aller en songeant un instant. Et enfin j'entrais dans ma demeure et fus pris d'assaut par une jeune femme aux cheveux bleus que je reconnaissais bien. J'étais surpris mais pas ennuyé ou énervé qu'elle se soit permis de venir m'attendre dans ma tente. Après tout je lui avais dis qu'elle savait où me trouver si elle avait besoin ; et la fatigue ne me permettait aucunement de m'énerver. En plus Yell s'expliquait déjà et m'avait fait un thé l'orange pour l'occasion, elle se rappelait que c'était mon préféré... Je restais silencieux, la voyant chercher autre chose à regarder que mes mes yeux et se gratter la tête en disant qu'elle aurait peut être dû attendre là dehors. Je secouais les mains pour lui faire comprendre que non puis lui souriais. J'étais debout dans l'entrée, toujours avec mon sac à dos que je portais d'une épaule.

« Non non non! C'est gentil Yell... merci. Et bonsoir à toi aussi. »

Je m'avançais vers elle pour déposer un bisou sur sa joue, un simple bonjour, une bise, mais qui signifiait aussi « merci » pour cette attention. De quelques pas j'allais déposer mon sac à dos. L'arôme d'orange m'arrivait au nez. Je me rendais compte que peut-être il fallait que je montre plus que j'étais content de la voir et que j'appréciais la surprise.

« Ne t'inquiète pas, je t'avais dis que tu savais où me trouver, et puis tu as fais le thé et m'a ramené le livre alors je n'ai aucune raison de ne pas être content ! »

Mes mouvements étaient plutôt lents, certains douloureux même, l'entraînement avait été long et harassant pour le corps. Le thé était posé sur la table aux poufs, j'invitais Yell pour qu'on s'y installe tranquillement. La fumée qui sortait de la théière m'intriguait, comment avait-elle fait pour le chauffer ? Peu importe me disais-je finalement, car le résultat était là. Je nous fis le service dans les bols à thé puis relançais Yell sur le livre.

« Tu as été rapide pour le lire, deux jour ! (je souriais avec complicité) S'il t'a plu j'en suis ravi, mais ne me raconte pas, je l'ai pas fini moi-même haha. »

Nos bols étaient remplis, ça allait me faire un bien fou. Puis je me demandais ou pas si je sentais mauvais, puisque que je sortais d'un entraînement de deux jours... Je luttais vraiment contre la fatigue pour profiter de la présence de Yell. Mais si je puais c'était trop la honte... Heureusement que mon corps Yamada savait réguler plus que n'importe qui.

« Je peux paraître fatigué car je le suis, je sors d'un entraînement de deux jours en plein désert, donc désolé si je suis amorphe des fois... Je suis content de te voir » souriais-je timidement.

En faites je n'avais envie que d'une chose, prendre un bon bain pour me détendre et aller m'allonger. Et la fatigue me rendait des plus honnête, en tout simplicité.

Music ♫:

Au moins le fait que je reste ici à l'attendre ne lui paraissait pas effrontée, il déposa même un baiser sur ma joue en guise de salutation et de remerciement. Je restais coi devant ce geste affectif avant d'esquisser un sourire de satisfaction tout en posant brièvement ma main sur ce contact déjà envolé, tandis qu'il allait déposer ses affaires.
Cela me soulageait de voir qu'il ne m'en voulait pas, bien que mon attention se portait bien plus sur son état... Tetsui semblait exténué et même douloureux. Que lui était-il arrivé ?

Je ne le lâchais pas du regard, quelque peu inquiète, alors qu'il me disait de ne pas m'en faire car il m'avait lui même dit de venir le trouver en cas de besoin. Cela ne s'appliquait pas vraiment ici puisque je n'avais pas besoin de lui, je voulais juste lui rendre son livre, simplement le revoir...

Il appréciait le geste cependant, bien que cela n'était pas grand chose même s'il m'avait fallut suer un peu pour parvenir à concocter ce thé... J'espérais au moins qu'il serait bon car je n'étais pas vraiment une experte en thé.

Finalement, nous nous installions autour de la théière, assis sur les poufs dans un silence quasi parfait avant qu'il ne poursuive sur le livre. Je lui souriais tout en enserrant mon bol de thé de mes deux mains, les réchauffant par la même occasion tout en humectant l'odeur qui se dégageait du thé fruité.

« Oh j'ai déjà lu des livres plus rapidement ! Mais là avec l'examen en préparation je ne lisais qu'entre deux entraînements. »

Il plaisanta en me disant de ne pas lui dévoiler le contenu puisque lui même n'avait pas eu l'occasion de le finir – puisque je lui avais subtilisé avant -

« Ne t'en fais pas ! Je te l'ai emprunté, je ne vais pas en plus te dire ce qu'il contient ! »

M'amusais-je à dire.

« En tout cas c'était passionnant ! Il y avait même un passage sur les Gogyou et j'ignorais totalement ce qui y était référencé. »

C'était fou d'en apprendre sur soit même, ou plutôt sur ce que l'on était, à travers un bouquin. Notre condition de Gogyou était méconnue et j'étais persuadée que personne ne savait vraiment pourquoi nous existions ou naissions ainsi mais visiblement, même notre forme élémentaire disposait de ses propres mythes et légendes.

Je sirotais mon thé, soulagée a l'idée qu'il soit buvable et même pas trop mauvais tandis que Tetsui semblait lui même perdu dans ses propres pensées. Comme s'il sentait mon interrogation, il répliqua en m'expliquant la raison de sa fatigue : le résultat d'un entraînement de deux jours dans le désert. Il faisait des efforts notables pour ne pas sombrer dans le sommeil qui lui tendait les bras et qu'il avait sûrement envie de rejoindre.

« Moi aussi je suis contente de te revoir. »

Lui répondais-je de manière totalement décomplexée dans un fin sourire. Je n'avais pas honte de l'affirmer alors que lui même disait apprécier ma compagnie. Le livre n'était qu'un prétexte pour passer du temps en sa compagnie... L'avait-il compris ?

« Vu ton état j'imagine que tu es satisfait des résultats de cet entraînement non ? »

Lui qui semblait éprouver quelques douleurs ici et là.
Je reprenais sur un ton plus sérieux.

« Un bain te ferait sans doute du bien pour apaiser tes muscles endoloris par l'effort non ? »

Tout en disant cela je me dirigeais vers la baignoire et usais de mon chakra pour faire couler de l'eau en jet depuis la paume de ma main. Une fois remplie, je m'asseyais de nouveau à ses côtés.

« Je suis douée pour faire couler l'eau mais pas pour la réchauffer. »

Lui disais-je en tirant la langue dans un air espiègle. Ça c'était de son ressort et j'imaginais que malgré son chakra bien entamé il était encore en mesure de pouvoir le faire. Il était loin d'imaginer ce que j'avais dû faire pour l'eau chaude de la théière...

Il se levait vraisemblablement pour rejoindre sa « salle de bain » et moi je restais de l'autre côté de la tenture séparant les différents espaces de sa tente. Je me montrais cependant attentive au moindre bruit : il était fatigué et allait encore user d'un peu de chakra, ce n'était pas le moment de s'endormir dans son bain et de s'y noyer...

J'agitais mes pieds sur le sol, ne sachant pas vraiment quoi faire en attendant pour me rendre utile si bien que j'attrapais un autre livre posé sur une pile et commençais a bouquiner. Visiblement cela parlait d'un aventurier parti explorer plusieurs recoins du Yuukan. C'était un shinobi disposant vraisemblablement d'un pacte Kuchiyose et qui se démarquait par ces derniers et sa propre nonchalance. Ce rythme de vie décalé devait faire parler de lui mais j'imaginais que le concerné n'en avait que faire et il avait bien raison ! Chacun était libre de vivre comme il l'entendait : moi même j'aurais aimé pouvoir voyagé et découvrir bons nombres de choses au fil de mes escapades : les livres étaient là pour nous instruire mais le voir de nos propres yeux était incomparable. Si je partais, mes parents seraient tranquilles. Ils n'auraient plus a essuyer des remarques et des critiques sur ce que j'étais ou les fautes que j'avais pu commettre par le passé a cause d'un mauvais contrôle de ma condition... Une alternative qui n'avait vraisemblablement que du bon.

Après plusieurs minutes, les bruits en provenance de la baignoire m'indiquait que Tetsui en sortait si bien que je refermais le livre et le posait sur la table devant moi en l'attendant. Il finissait par réapparaître : une serviette autour de la taille, le corps ruisselant de gouttes d'eau qui glissaient sur son corps comme une invitation à m'en faire détourner le regard tout en déglutissant. Erf... ce spectacle était... intéressant...

Je reportais un regard peu assuré dans sa direction, comprenant qu'il ne pouvait vraisemblablement pas se sécher avec les facultés propre a son clan dû à un manque de chakra et les nuits étaient plutôt fraîche à Suna alors il ne fallait pas qu'il reste mouillé trop longtemps si bien que je fis converger toutes les gouttelettes et l'humidité sur son corps dans ma direction en suspension dans l'air avant de diriger le tout vers l'extérieur de la tente sur le sable qui l'épongerait bien vite.

Je lui adressais un regard complice.

« Au moins tu n'attraperas pas froid. »

Ce qui aurait été un comble pour un Yamada j'imagine...
Mes yeux se posaient sur les siens en évitant de se poser sur le reste de son corps même si le tableau était bien loin de me déplaire et qu'il était difficile de ne pas regarder ailleurs...

« L'examen est demain... Tu devrais te reposer. »

Me contentais-je de dire.
Une longue journée, voire plusieurs, nous attendait. Moi aussi je devrais dormir...

« Ah-oui ? » avais-je répondu intéressé quand elle me disait qu'un passage sur les Gogyou était présent dans l'ouvrage. La façon dont elle me parlait de sa lecture venait prouver qu'elle l'avait apprécié, mon cœur s'en réchauffait. Après tout cela aurait pu ne pas du tout lui plaire. Nous sirotions nos thés, complices, et je lui disais que j'étais fatigué et que j'étais content de la voir. En toute simplicité elle disait qu'elle aussi. La fatigue avait beau me faire défaut en ce moment, je commençais à sentir que beaucoup de choses étaient réciproques entre elle et moi. Je lui aurais bien volé un bisou, encore un, mais à quel risque ? Elle avait bien ramené le livre, mais vu l'heure elle aurait très bien pu remettre cela à après les examens... Moi je ne pouvais qu'apprécier en tout cas. C'est là qu'elle me demandait si j'étais satisfait de mon entraînement, sans qu'elle sache en quoi il consistait.

« Plutôt oui ! Ce que j'ai appris, c'est un pas de géant, que peu de shinobis ont finalement la chance de faire. »

Je lui souriais faiblement sans en dire plus sur le sujet de mon entraînement : le kuchiyose de l'éléphant. C'était peut-être ma botte secrète pour l'examen, et j'avais beau faire confiance à celle qui se tenait face à moi, je préférais le garder pour moi pour le moment. D'ailleurs qui était au courant actuellement ? Personne. Même pas Kioshi, même pas mon père ou encore Yami ou Ogami. Encore moins Tsukiko-sensei ou mon chef du Midorhato que ne je voyais que très rarement. Il n'y avait que moi, et Nuzuro, les deux possesseur du pacte en somme.
De toute façon elle n'en demandait pas plus, comprenant sans doute ces choses là, puis me proposa gentiment un bain. La proposition était osée car nous étions chez moi, mais cela ne me choquait en rien. Au contraire, j'aimais les bains, et en prendre un maintenant pour me détendre les muscles serait parfait.

« Avec plaisir, tu lis dans mes pensées Yell. » plaisantais-je un peu.

Elle, elle utilisait déjà ses dons uniques et magnifiques à mes yeux pour remplir la baignoire. Bon, qu'elle se donne tant de mal me gênait un peu mais je laissais couler. En y pensant, on aurait presque dis que nous vivions ensemble depuis un moment déjà alors qu'il n'en était rien et que nous nous connaissions depuis seulement trois jours. Elle revint s'asseoir à côté une fois la chose terminée puis plaisanta qu'elle ne pouvait pas chauffer l'eau. Elle tirait la langue et je caressais subitement et furtivement son doux nez avec le dos de mes doigts en plaisantant moi aussi.

« C'est pas grave c'est mon dada ! Je te retrouve après, une fois tout propre et tout détendu ! » souriais-je naturellement.

Je passais du côté de la baignoire et usais de ce qu'il me restait de mon chakra sans me vider pour chauffer l'eau qui fuma bien assez vite. Cette eau était-elle un prolongement de Yell d'ailleurs ? Cela me traversa l'esprit mais l'appel de la détente fut le plus fort et je me faufilais nu dans ce bain chaud brûlant. Mon corps s'acclimatait en un instant et j'étais bien.
Dans un premier temps je ne bougeais pas et profitais juste de ce bien être en silence. Mais c'était un coup à s'endormir alors je m'activais doucement à frotter mon corps pour me laver de cet entraînement subi plus tôt. J'essayais en plus de ça de ne pas être trop long comme d'habitude pour ne pas que Yell s'impatiente. Attendre c'était chiant non ? Il me fallut quelques minutes, une dizaine, avant de sortir de l'eau pour me sécher un peu les cheveux et enfiler une serviette courte, j'en avais pas de longues, autour de la taille. Ben oui parce que d'habitude je me séchais sans serviette, mais là... c'était devenu compliqué. Quelle poisse. Je me présentais donc à Yell encore trempé.

« Euh... »

Elle ne se fit pas prier et avec ses dons aspira les gouttes d'eau sur mon corps pour me sécher d'une tout autre manière, la sienne. Nickel. Je lui souriais.

« Merci ! »

Je me rendis vite compte que me voir ainsi ne semblait pas la laisser indifférente, pourtant elle s'efforçait de soutenir mon regard puis me rappela que l'examen était demain.

« Oui tu as raison, mais il faut que... »

Je me dirigeais d'un pas vif jusqu'à une petite armoire parce que j'avais légèrement froid et ne pouvais plus utiliser mes dons si je voulais recouvrir pour demain. J'étais dos à elle, mais je tournais la tête en la regardant amusé.

« Tourne les yeux si tu préfères haha »

Je fouillais pour sortir un caleçon couleur vert olive. Je fis descendre ma serviette à mes pieds, si bien qu'elle pouvait me voir de dos et contempler mes fesses en toute liberté. J'étais pudique pour un Yamada mais juste ça ça pouvait encore aller. En tout cas j'étais rapide et rapidement le caleçon vint habiller ce qu'il y avait à cacher. Qu'est-ce qu'il faisait frais aussi ! Je vins tranquillement jusqu'à mon lit, sur lequel je m'asseyais simplement sur le bord puis je la regardais.

« Je te l'ai pas dis, mais ton thé était vraiment délicieux, chapeau. » lui assurai-je.

Je regardais un instant le sol pour peser mes mots, mais je les dis en paraissant le plus naturel possible, comme nous l'étions depuis le début.

« Tu voudrais dormir ici ? Je t'y invite. Il commence à se faire tard et des fois les rues ne sont pas sûres la nuit, qui sait si quelqu'un voudrait s'en prendre à une konohajin perdue en pleine nuit ? (un temps) Enfin je dramatise un peu la chose, mais l'idée est là. En plus il me semble que demain nous nous rendons au même endroit, je te raccompagnerai en avance à tes quartiers si tu as besoin, c'est promis. »

C'était dit... Finalement à ma grande surprise elle accepta. Je ne pus m'empêcher de sourire car j'en étais content, la fatigue ne m'empêchait pas ça. Je pris alors la liberté de m'étendre dos sur le lit.

« C'est moi où il fait un peu froid ? »

Son entraînement avait vraisemblablement été satisfaisant : je m'en réjouissais. Il m'était arrivée plus d'une fois de ne pas être satisfaite de mes efforts et de leurs résultats. Cela était frustrant et la veille d'un examen international autant dire que si échec il y avait eut, cela lui aurait mis la pression. Au moins il était serein et près à affronter l'adversité des épreuves, gonflé à bloc et confiant.

Maintenant que toute l'eau de son corps avait été retiré par mes soins pour qu'il n'attrape pas froid, je ne pouvais m'empêcher de le regarder de haut en bas. Je repensais au contact de ses doigts sur mon nez en guise de taquinerie, comme Kihran aurait très bien pu le faire, sauf que cela était différent puisque le contact de mon meilleur ami ne m'avait jamais mis dans un tel émoi. La moindre de ses attentions, de ses caresses, me berçait dans une chaleur réconfortante tandis que mon ventre papillonnait de plaisir et de satisfaction. Cela pouvait paraître stupide, peut-être même un brin simplet mais nous ne pouvions pas contrôler ces choses là si bien que j'en profitais simplement tout comme sa présence.

Le temps s'arrêta presque alors que je le regardais. J'appréciais ce que je voyais et étais même désireuse de contempler ses courbes et ses muscles à travers la paume de mes mains.
Lorsqu'il me tourna le dos pour aller vers une armoire, je secouais la tête un instant pour me remettre les idées en place sauf que mon regard se posa après coup sur son fessier... Je déglutissais. Euh... Ce n'était pas vraiment comme ça qu'il allait m'aider à recentrer mes idées...
Il m'avait bien dit de détourner les yeux sauf que forcément mon cerveau avait interprété cela tout seul : lorsque l'on nous donne une interdiction quoi de mieux que de braver l'interdit qui devient le centre d'intérêt d'une curiosité décuplée ?!

Je me demandais si c'était le mode de vie des Yamada qui les rendaient si peu pudique ou si cela était propre a Tetsui... Non pas que cela me dérangeait, bien au contraire... Après tout on galbe semblait aussi ferme que musclé... Mon regard remontait sur son dos dont ses épaules et omoplates saillantes n'étaient pas en reste dans ma contemplation : il était bien fichu, on ne pouvait pas dire le contraire...

Le spectacle dura – trop – peu de temps avant qu'il n'enfile un sous vêtement pour finalement s'asseoir au bord de son lit et me regarder. Quelle tête affichais-je ? Je préférais ne pas le savoir ! Tant qu'un filet de bave ne dépassait pas de la commissure de mes lèvres après ce que je venais de voir : l'honneur était sauf !

La discussion reprenait, me faisant redescendre sur terre, ce qui m'arrangeai bien. Il me remerciait pour mon thé me faisant hausser les épaules.

« Tant mieux alors... Je ne bois pas souvent de thé alors le faire... »

Cela faisait bien longtemps que je n'en avais pas fait moi même...

« C'est... euh... ton père dans la tente d'à côté là non ? »

Lui demandais-je tout en lui désignant la direction de cette fameuse tente d'à côté.

« Parce que c'est aussi grâce à lui si tu as pu en avoir. J'ai eu l'air bien fine avec ma théière pleine de zeste d'orange mais de l'eau froide... »

Mes yeux se montraient fuyants un instant avant de se reporter sur lui, amusée par mes propres déboires.
Finalement, il me fit une proposition qui eut le don de me faire légèrement écarquiller les yeux. Après l'épisode de la serviette roulant sur le sol, heureusement que je n'étais pas encore en train de boire du thé où j'aurais sans doute tout recracher de surprise et d'idées saugrenues.
Il m'assurait que les rues n'étaient plus sûres de nuit ce qui me faisait sourire. C'était une fois de plus avenant de sa part et touchant qu'il puisse voir cela sous cet angle même si je me gardais bien de lui rappeler que j'étais une shinobi moi aussi et que je n'avais pas peur de me balader en pleine soirée, à moins bien évidemment que des loups garou rôdaient dans Suna les soirs de pleine lune...
Etait-ce là un prétexte pour que je reste ? Tout comme le livre en avait été un pour que je vienne ? Peut-être... après tout nous avions un bon feeling et je ne devais pas trop me tromper ni m'avancer de dire qu'il appréciait lui aussi particulièrement ma compagnie.

Je n'avais pas grand chose à appréhender de toute façon : il était éreintée et douloureux des suites de son entraînement et l'examen était demain, ce n'était pas comme si nous pouvions nous permettre de passer une nuit courte... Je n'y aurais pas vu d'inconvénients cela dit mais ce n'était simplement pas raisonnable et lui même devait le savoir si l'idée lui avait traversé l'esprit – et elle avait dû le faire, après tout c'était un homme et c'était bien naturel -.

« D'accord. »

Me contentais-je de dire dans un sourire avant de reprendre :

« Je n'ai rien a prendre de particulier dans « mes quartiers » alors nous pourrons directement aller au point de ralliement. »

J'espérais simplement que Kihran n'allait pas s'inquiéter de ne pas me voir ce soir et n'allait pas se mettre a me chercher partout en ruinant sa nuit par ma faute... Il agissait comme un grand frère protecteur si bien que ses réactions étaient parfois démesurées mais j'imaginais qu'il pouvait bien comprendre que j'étais assez grande pour savoir ce que j'avais a faire.

Tetsui s'allongeait sur le dos au fond du lit, me laissant vraisemblablement la place de m'installer. J'avais déjà dormi dans son lit alors que lui avait été obligé de se reposer à même le sol et maintenant voilà que nous le partagions... C'était assez bizarre, gênant et inconfortable comme situation ou plutôt cela devrait l'être mais malgré une petite gêne sommaire je me sentais plutôt détendue et à l'aise.

Je m'étalais a mon tour sur le côté gauche pour regarder dans sa direction tandis qu'il me questionnait sur la température. Un Yamada qui ne disposait plus de sa régulation naturelle semblait bien vite ressentir la fraîcheur. Je souriais avant de rabattre les couvertures sur nous pour le couvrir. Je ne pouvais pas faire grand chose pour l'aider hormis le détendre pour qu'il puisse s'endormir rapidement même s'il n'avait sans doute pas besoin de moi pour cela après cet entraînement de deux jours.

Pour cela, plusieurs alternatives s'ouvraient a moi mais beaucoup entraient dans la catégorie du non raisonnable que j'avais mentionné plus tôt si bien que...

« Tourne toi sur le côté »

Lui demandais-je.
Il devait sûrement se demander ce que j'avais en tête mais s'exécuta tout de même, me tournant le dos. Je me redressais un peu et posais mes mains sur ses épaules, les lui massant pour détendre ses muscles qui s'échauffaient à mon contact. Je descendais, suivant la ligne de sa colonne vertébrale tout en massant la peau de part et d'autre pour descendre jusqu'en bas de son dos avant de remonter en sens inverse. Je ne laissais tantôt que la pulpe de mes doigts effleurer sa peau, tantôt la pointe de mes ongles, toujours dans une caresse. Je le sentais parfois frisonner, signe que cela fonctionnait plutôt bien.
Subitement, je dématérialisais mes mains sous leur forme aqueuse rendant le contact plus doux mais aussi humide pour apaiser l'échauffement de ses muscles qui travaillaient malgré tout sous les points de massages.
Ce contact devait lui donner une sensation de pesanteur propre a l'eau caressant la peau bien que celle ci était condensée dans une forme en suspension. Cela devait être frais mais agréable et doux. J'ôtais une nouvelle fois tout forme d'humidité sur son corps et recouvrais la forme originelle de mes mains pour poursuivre.

« Tourne toi de l'autre côté »

Lui demandais-je ensuite.
J'aurais très bien pu me mettre en semi califourchon sur lui pour m'occuper de cet autre côté mais cela ne m'aurait pas vraiment aidé à contenir mon calme ou mon excitation...

Il se retrouvait donc sur le côté, face à moi, ses yeux verts fatigués et hypnotiques me scrutant dans un sourire que je lui rendais.
Pourquoi fallait-il que ce soit l'examen le lendemain ? Un événement si crucial pour lequel il nous fallait mettre toute les chances de notre côté et donc être dans une forme olympique sans une once de fatigue ?! C'était frustrant... J'avais terriblement envie de partager des moments uniques avec lui en cet instant... Je me contentais donc de ce qui pouvait le soulager et l'aider pour le lendemain et qui me faisait tout de même plaisir de lui prodiguer.

Je recommençais la même chose que de l'autre côté sauf que cette fois-ci son regard, parfois clos, s'ouvraient de nouveau en scrutant le mien. Les yeux parlaient beaucoup et sans besoin de mot : il ne serait pas si étonnant qu'il puisse percevoir mon désir à travers les miens tout comme j'avais l'impression d'en voir dans les siens.

Mes mains s'appliquaient sur ses épaules, effleurant sa peau, descendant sur son torse et sur le relief de ses muscles qui me donnait envie de déglutir mais je parvenais malgré tout à m'abstenir du fait de son regard posé sur moi.
Mes mains étaient devenues chaudes et son corps s'en réchauffait aussi. L'une d'elle remonta vers son cou et se posa sur sa joue. Qu'est-ce que qu'il m'arrivait ? Mes yeux azurés ne quittaient plus les siens. J'avais envie de l'embrasser mais je n'en avais pas le droit... Cela reviendrait a accentuer une frustration déjà palpable puisqu'un baiser pourrait bien être le déclenchement d'autre chose. Une suite nous écourtant notre nuit en la rendant certes magique d'extase et de partage mais notre condition physique pour le lendemain devait être optimal, ce n'était pas négociable. Nous ne pouvions pas prendre le risque de réduire nos chances de réussite à cause d'un égarement qui pouvait être remis à plus tard... Nous le savions. Je le regardais et je savais qu'il pensait la même chose.

Je soupirais en fermant les yeux un instant et m'approchais de lui, collant mon corps habillé contre le sien, si peu vêtu, et calais ma tête dans le creux de son cou, cherchant à trouver le sommeil dans ses bras et sans davantage en profiter mais me contentant parfaitement de ce contact déjà si apaisant et réconfortant, le tout sans dire un mot puisque les gestes parlaient d'eux mêmes...
Une longue journée se profilait à l'horizon...

Avant qu'elle n'accepte de rester dormir, elle avait demandé avec hésitation si c'était bien mon père dans la tente d'à côté. Elle désigna la direction. C'était bien sa tente qu'elle montrait. Elle précisa que c'était grâce à lui que le thé avait pu bouillir car je n'avais effectivement rien pour chauffer ici. Cela se faisait avec mes dons. Cette petite précision de sa part m'étonna d'abord puis m'amusa ensuite. Je n'aurais certainement pas déjà parlé de Yell à mon paternel, mais maintenant il allait sûrement me poser des questions dans les jours à venir. Sans compter Nuzuro qui avait senti sa présence chez moi même avant que je ne le découvre. Pour ces deux là je devais donc fricoter avec elle. Au final j'avais certainement gagné du temps vu que Yell avait déjà croisé mon père.

« S'il était blond et assez grand alors oui c'était bien lui. Tu ne risquais rien c'était sûr qu'il allait te rendre service ! Comme ça tu l'as déjà rencontré. » souriais-je.

Mon cœur faillit louper un battement quand après ma demande ridicule elle accepta simplement de rester avec moi. En plus, elle m'assura déjà que nous n'aurions pas à la ramener aux quartiers des Konohajin demain, implicitement ça signifiait que nous aurions plus de temps pour nous préparer.
Elle vint s'allonger à mes côtés tandis que je frissonnais et lui demandais s'il faisait froid ou si c'était moi. Décidément je n'étais plus habitué à la fraîcheur naturelle du soir quand je ne pouvais plus ajuster ma chaleur corporelle ou la température de ma tente. Elle était tournée vers moi alors je me tournais sans réfléchir vers elle. Si attentionnée qu'elle était elle rabattait la couette sur nous deux. Je sentis déjà une différence maintenant que j'étais couvert. Elle me demanda de me tourner et je m'exécutais sans broncher.

« D'accord. » souriais-je chaleureusement.

Ses mains se plaquèrent sur mon corps, me faisant échapper un léger soupir de surprise et de plaisir à la fois. Je découvrais alors ses talents de masseuse en même que les joies d'un tel contact avec une femme. Ses mains prenaient soin de mes muscles et de mon dos tout en m'apaisant comme jamais.
C'était sans compter la sensualité qu'elle y mettait, venant effleurer ma peau avec le bout de ses doigts, ou mieux, avec ses ongles le plus délicatement possible. Cela me faisait frissonner de plaisir de tant à autres. Puis elle variait en usant de ses dons de gogyou d'eau et là c'était... un autre plaisir, très doux et très agréable. Nous étions silencieux, complices dans ce qu'elle me prodiguait. Je me tournais quand elle me le demanda.
La danse de ses mains m'avait presque hypnotisé. C'était là un pouvoir qu'elle avait sur moi semblait-il. Nos yeux étaient plongés les uns dans les autres et nous nous rendions un sourire. C'était sûr, cette fille venue de loin, j'en tombais amoureux à chaque instant que je passais avec elle. Mon corps s'était réchauffé, mais grâce à son contact uniquement.
Je lui exprimais un peu de ce que je ressentais dans une voix suave que je m'étonnais à avoir.

« Tu es si douce. »

Elle reprit ses mouvements en passant ses mains sur mon torse, elles étaient devenues chaudes maintenant. De satisfaction je fermais les yeux et me laissais envahir par ce bien être à ses côtés puis les rouvrais de temps en temps pour l'admirer. Elle remonta mon cou et posa sa main sur ma joue. Mon cœur battait la chamade mais je me sentais si bien en même temps. Je fis de même sur la sienne avec ma main libre. Ses yeux ne me quittaient plus à cet instant et je soutenais son regard intensément. Je n'en pouvais plus... Que nous ayons notre examen demain nous empêchait bien des choses et j'allais peut-être activer ce que nous évitions et cherchions à la fois mais tant pis. Ma main posée, mon pouce caressait avec amour la peau de sa joue. Je ne pus m'empêcher de sourire pour traduire ma passion, un sourire des plus discrets. Puis dans un geste désireux comme l'étaient assurément nos yeux j'approchais mon visage du sien pour goûter ses lèvres. La réponse fut comme je l'attendais et nos cœurs se parlaient maintenant par l'intermédiaire de nos langues qui jouaient l'une et l'autre avec passion.
Après un instant, ou un long moment je ne savais plus, nous nous arrêtions et nous contemplions respectivement. Yell soupira en fermant les yeux. Je soupirais aussi mais la regardais tant que je le pouvais. Mon corps était tout engourdi de plaisir et d'une chaleur toute nouvelle que je n'avais jamais rencontré. Ce qui se trouvait en bas de mon ventre n'avait su résister aussi parce que je la désirais. Mais c'était assez discret pour ne pas être flagrant... Sauf que Yell colla son corps au miens pour se lover confortablement en logeant sa tête dans le creux de mon cou. C'était injuste qu'elle soit habillée et moi si peu vêtu. Ses formes vinrent d'ailleurs se coller elles aussi à mon torse. Aucun mot n'était nécessaire pour exprimer ce que nous ressentions. Ce que je ressentais en tout cas. Je sentais son souffle chaud dans mon cou. Ce câlin qui rapprochait nos corps pour la première fois était réconfortant à souhait, il était même plus que ça, je ne pouvais décrire cette sensation. Je ne pensais à rien si ce n'est l'instant et le bien être de Yell. Le miens aussi. Mon souffle était lourd. L'une de mes mains vint attraper la sienne et se lier à elle pour lui profiler de petites caresses qui venaient par instinct. Mon autre main vint caresser doucement son dos et sa hanche. Tout était encore allumé dans la tente mais nous pouvions très bien nous endormir dans ce confort tout neuf que nous partagions... Malgré le désir de chacun. La fatigue ne m'aiderait en aucun cas si je voulais plus, enfin j'imaginais en tout cas...

Music ♫:

Ses regards, ses sourires, sa chaleur : tout chez lui me faisait fondre...
A mesure que les secondes défilaient, tout devenait plus désireux, plus extatique, ainsi poussés par l'adrénaline.
Ma main s'était posée sur sa joue et s'y était arrêtée dans l'un de mes moments d'égarements alors que ses yeux accaparaient les miens. J'y percevais la passion qui dévorait son être comme elle devait pouvoir être lue dans mon propre regard.

Je me questionnais sur ce que je devais faire : suivre mon instinct ou écouter ma raison ? L'un me disait de céder à mes envies et l'autre de ne pas gâcher ce moment dans la précipitation et la fatigue dont il était éprit et qui n'allait pas s'arranger si nous franchissions ce point de non retour. Notre examen était le lendemain : il devait récupérer... n'est-ce pas ?
C'était comme me convaincre moi même alors que je ne voulais, au fond, pas en écouter un mot et laisser simplement la beauté de l'instant décider pour nous.

Lorsque sa main se posa sur ma joue a son tour, l'effleurant du bout de son pouce, dans cet espace temps figé par nos seuls regards, je compris qu'il avait fait le même choix que le mien. Nous profitions simplement de la présence de l'autre en exprimant par des actes ce que les mots ne pouvaient dire et que nous n'avions pas besoin de formuler.
Son contact était doux, tendre, chaleureux et affectueux. C'était peut-être prématuré de voir les choses ainsi mais... je me sentais aimée et désirée et j'avais essayé de lui faire passer le même message à travers mes caresses doucereuses dissimulées parmi le massage pour soulager ses muscles endoloris.

Au moment même où il approchait son visage du mien je faisais la même chose : comme si notre tandem était plus connecté que jamais, éprouvant les mêmes désirs, partageant les mêmes envies. Mon cœur battait à tout rompre alors que nos lèvres se cherchaient puis se trouvaient tout comme nos langues qui se caressaient. Mes yeux se fermaient pour mieux profiter de l'instant tandis que ma main posée sur son visage basculait derrière sa tête pour la rapprocher de la mienne et accentuer notre échange.
Je transmettais toute la tendresse que j'éprouvais pour lui à travers ce baiser, expiant cette passion dévorante que j'avais ressenti a plusieurs reprises déjà depuis notre rencontre : cette attirance soudaine et spontanée que je ne parvenais pas a expliquer... Mes sentiments à son égard étaient déjà si intenses...

Des fourmillements parcouraient mon bas ventre tandis que je me délectais de ses lèvres et de sa bouche, en douceur, affectueusement et même amoureusement...
Lorsque nous reculions nos têtes, nos expressions respectives étaient plus intenses encore, tout comme la sincérité de nos sourires. Mes yeux se perdaient dans la contemplation de son regard de jade : Tetsui était magnifique...

Cela m'avait mis en émoi... J'en voulais davantage. Le pouvais-je seulement ? Je n'avais pas envie de réfléchir surtout quand son regard à lui était prêt à prendre tout ce que je lui donnerais. Mes paroles sages de plus tôt concernant l'examen ne semblaient plus qu'un lointain souvenir me parvenant dans un écho des plus éloigné. Je fermais les yeux et soupirais tout en me lovant contre lui, une main plaquée contre son torse et la tête nichée dans le creux de son cou, tâchant de reprendre contenance et de retrouver mon souffle devenu plus lourd et court sous le poids des émotions. J'étais bien ainsi contre lui et j'espérais qu'il était aussi apaisé que je l'étais malgré la tension palpable de nos désirs.
Profiter de sa présence de cette façon me comblait déjà énormément de joie : je n'avais plus envie de quitter ses bras ni cette chaleur bienfaitrice.

Sa main se noua a la mienne tandis que l'autre me prodiguait des petites caresses qui parvenaient à me faire frissonner. Je pouvais sentir sa peau contre mon corps, lui ne pouvait pas : nous n'étions pas vraiment à égalité...
Que faire ? Dormir ainsi dans les bras l'un de l'autre en étant emprunts d'une certaine frustration mais tout de même heureux de partager cet instant nouveau ou bien laisser pleinement notre désir et notre attirance s'exprimer sans craindre une fatigue sans doute déjà grandement atténuée par cet élan d'adrénaline ?

Pour toute réponse, je déposais mes lèvres contre son cou dans des baisers fugaces mais non dénués de sensualité tout en laissant parfois la pointe de ma langue parcourir sa peau.
Mon front venait ensuite se poser contre le sien alors que je laissais ma bouche rencontrer la sienne une fois de plus, le cœur toujours tambourinant, le corps toujours plus bouillant...
Dans le même temps, mes mains vinrent se poser sur le croisement des bretelles de mon haut contre mon buste pour m'en délester, retirant par la même occasion vivement le reste que je laissais tomber sur le sol, lui dévoilant le galbe de ma poitrine encadrée par un soutien gorge de dentelle turquoise et un shorty similaire, à demi dissimulé sous la couverture.

De nouveau allongée sur le côté, je le scrutais d'un air traduisant mon désir, le regard plongé dans le sien, tandis que ma main se posa une nouvelle fois sur sa joue, l'incitant à reprendre là où nous nous étions arrêtés...

Alors qu'elle était lovée dans mon cou et que je la caressais avec toute mon affection, je repensais à nos échanges un instant plus tôt. J'avais ressentis dans ses coups de langues et ses baisers autant de passion que je mettais dans les miens. La même qui s'installait instant après instant depuis l'autre jour et qui envahissait tout mon être. Mon corps et mon esprit étaient passion en cet instant. Un simple toucher de ses mains, ou de toute autre partie, suffirait à me procurer autant de chaleur que j'en recherchais. Peut-être était-ce parce que j'étais bel et bien amoureux ? J'avais dis à Yami il y a peu que ces choses irrationnelles n'étaient pas pour moi et si elle me voyait là elle en rigolerait sûrement. J'étais honnête avec moi-même, je ne me mentais pas. Si c'était ça l'amour, j'en redemandais. La main de Yell était posée sur mon torse et nul doute qu'elle devait sentir les battement significatifs de mon cœur.

Nos mains liées s'amusaient même entre elles, se caressant. Ce court moment apaisé et chaleureux fut bien vite écourté quand Yell posa ses lèvres sur mon cou. Cela me faisait étirer un sourire de plaisir en même temps que mon corps vibrait d'excitation. La pointe de sa langue savait y faire pour traduire son envie, et je découvrais alors que cette zone du cou était chez moi une zone des plus érogènes. Je me réveillais à toute les hauteurs. Dans un élan amoureux son front vint se coller au miens pour se faire rencontrer nos bouches une nouvelle fois, j'y répondais avec bien de la fougue. Plus désireux encore que le premier baiser, celui-ci transmettait autre chose. Il transmettait mon envie irrépressible d'elle. Elle aussi semblait en vouloir plus.

L'instant d'après, sans perdre de temps elle retira son haut et le reste pour laisser apparaître les courbes de son corps, toujours vêtue de ses sous-vêtements. L'excitation était telle que je ne me faisais pas prier pour les admirer. Nous étions donc au même niveau de nudité. Mon cœur tambourinait et mon souffle s'accélérait. Par ce mouvement elle avait relevé un peu la couette. Moi je retrouvais bien vite ses yeux bleus de désir lorsqu'elle posa sa main sur ma joue. Il y avait là de l'insistance et ça ne me déplaisait pas. Je lui répondis d'un sourire sensuel et venais à nouveau l'embrasser, langoureusement d'abord puis avec plus d'habilité ensuite. Nous étions toujours allongés sur le côté et face à face. Bien naturellement je la rapprochais pour coller nos corps chauds ensemble et que nos cœurs soient plus proches eux aussi. Sa poitrine bien rebondie venait épouser ses formes sur mon torses. Je sentais donc à la fois la dentelle et sa peau qui elle était encore plus douce. Nous échangions toujours avec nos langues et ma main vint en toute légèreté se poser sur le bas de son dos pour y apposer des caresses subtiles et légères pour la faire réagir. Malgré que je découvrais tout cela pour la première fois je ne voulais pas atteindre les objets désirés trop rapidement. Je retirais ma bouche mais restais au plus près de son visage, mes yeux regardaient les siens et ils ne pouvaient pas être plus près. C'était un regard complice de désir et plein de sentiments. En même temps je venais jouer avec le bout du nez sur le sien à deux reprises puis y déposais un baiser plein d'affection. Je lui faisais comprendre que nous pouvions changer de position pour être plus entreprenants et plus mobiles qu'en se bloquant un côté.

« On va avoir des crampes. » lui chuchotais-je.

Je commençais à bouger en enlevant la couette. De toute façon, elle devait déjà sentir depuis tout à l'heure ce qui réagissait si bien à tout ça dans mon caleçon. Alors je ne le cachais aucunement. C'était là et la situation s'y prêtait de toute façon. Je me calais donc dos sur le tas de coussin en tête de lit. Elle commençait à se rapprocher et je...

« Je préfère être honnête avec toi je n'ai aucune expérience... Ne ris pas. » dis-je sur le ton de la plaisanterie.

Mais je n'en étais pas moins sérieux. C'était mon côté franc-jeu. Pourtant, sa réaction à ça m'importait beaucoup parce que je l'aimais. Je la laissais réagir puis voulais retrouver notre fougue et laisser parler le désir qui nous emportait. Je l'attirais donc avec douceur jusqu'à moi pour qu'elle puisse se positionner comme elle le voulait et que nous puissions reprendre nos baisers langoureux et vifs. Après un court instant de nouveaux échanges je mis quelques secondes qui parurent très longues à dégrafer son soutien gorge que je jetais plus loin sur le lit. Puis ma main droite vint commencer à caresser sa poitrine tendrement pour en faire le contour et explorer leur douceur. Allant aussi jusqu'à s'attarder sur les pointes qui semblaient tant sensibles.

Music ♫:

Son sourire ne se fit pas attendre suite à mon geste, me faisant en esquisser un également, tout naturellement. Tout pouvait paraître prématuré et pourtant j'avais l'impression de le connaître depuis toujours et n'aurais voulu être nulle part d'autre en cet instant qu'avec lui. Je voulais même pouvoir passer mes journées en sa compagnie. C'était étrange comme sentiment mais tellement intense... Mon existence semblait tourner exclusivement autour de lui et cela, jamais je ne l'avais ressenti auparavant...

Un nouveau baiser vint rapprocher nos corps et nos cœurs. S'il disait avoir froid plus tôt ce n'était désormais plus du tout le cas. J'avais moi même quelques bouffées de chaleur et le souffle court qui ne s'arrangeait pas lorsque ses doigts vinrent caresser doucement le bas de mon dos. Chaque contact semblait presque perçu comme décuplé en sensation et laissait une vague sensation de chaleur couplé à des fourmillements se propager dans tous mon corps.

Nous prenions notre temps, profitant de la présence de l'autre tout en cherchant à lui donner du plaisir et prouver notre affection. Une grande complicité nous liait et cela depuis le début de notre rencontre.
Son regard était au plus près du mien tandis qu'il se montrait toujours des plus attentionnés et aimant. Je n'y connaissais pas grand chose en matière de sentiments mais ses yeux ne pouvaient mentir et j'avais confiance en lui pour savoir qu'il agissait en toute sincérité. Il pouvait voir la même chose en moi.
Je me perdais dans un sourire quand son nez vint effleurer le mien avant d'y déposer ses lèvres : plus le temps passait, plus j'étais folle de lui. Je voulais que jamais ces moments ne cessent.

Il suggérait de changer de posture en évoquant des crampes éventuelles a rester ainsi.

« Oui. Mettons nous à l'aise. »

Lui susurrais-je d'une voix suave et enjôleuse que je ne contrôlais plus.
Il se cala le dos contre la tête de lit avec plusieurs oreillers multicolores tandis qu'il était impossible de passer à côté du fait que la situation lui semblait particulièrement excitante. J'avais déjà pu le constater lorsque je m'étais collée contre lui mais cela ne m'offusquait aucunement, bien au contraire, au moins il me trouvait désirable et les choses étaient pareilles pour moi bien que cela ne se traduisait pas de la même façon...

Je commençais à m'approcher de lui en rampant lorsqu'il m'avoua ne pas avoir d'expérience et me demandait de ne pas rire dans un ton faussement plaisantin. Je le regardais le plus sérieusement du monde sans une once de jugement ou de moquerie. Il avait l'honnêteté et le courage de le dire ce qui n'était sans doute pas donné à tout le monde.
Au fond, cela me sidérait de l'apprendre. Tetsui était un très bel homme et l'idée qu'il n'avait jamais partagé son lit était surprenante mais m'honorait à la fois.

« Je n'ai aucune raison de rire. Je trouve même cela beau... »

Lui répondais-je dans un sourire emplit de sincérité. Je ne pouvais pas en dire autant et cela me mina le moral un instant en imaginant que cela lui déplaise...

Je me rapprochais de nouveau tandis qu'il m'attirait à lui et que je m'asseyais sur lui tout en ajoutant :

« Tout est question de feeling. Laisse simplement tes désirs et tes envies s'exprimer... »

Mon regard était planté dans le sien tandis que je caressais sa joue du bout des doigts.
Après tout il n'y avait pas de mode d'emploi et j'étais persuadée qu'il s'en sortirait très bien.
De nouveaux échanges langoureux emplies de fougue accompagnait ses caresses jusqu'à ce que je ne porte plus rien en haut.
Lorsque ses mains explorèrent mes courbes, je ne pus réprimer un petit soupir d'extase tout en me cambrant légèrement en arrière. Je frissonnais, ma respiration gagnait en lourdeur et me laissait haletante, les joues s'empourprant légèrement sous l'effet de l'excitation et la chaleur qui se dégageait de mon corps.

Je décidais finalement de prendre les devants pour lui faire découvrir ce qu'il n'avait jamais ressenti. Mes doigts glissaient en prenant leur temps sur son torse devenu moite jusqu'à passer par dessus le morceau de tissu qui lui restait, effleurant l'objet de mes convoitises.
Mes lèvres rencontraient une nouvelle fois les siennes, ardemment, tandis que mes mains s'aventuraient dans son caleçon, recommençant mes caresses mais cette fois-ci à même la peau. Si cela le faisait réagir, cela eut également le don d'éveiller encore un peu plus mon envie de lui.

Je l'attrapais doucement mais fermement dans un mouvement de va et vient tout en abandonnant sa bouche pour glisser la mienne une nouvelle fois dans son cou, gratifiant au passage le lobe de son oreille de petits mordillements et de légers coups de langue. Cette dernière caressait ensuite son torse et ses pointes légèrement durcies et descendait sur son ventre tandis que je me reculais quelque peu de lui pour pouvoir le faire.

Il était sans doute trop tôt pour cela puisqu'il s'agissait de sa première fois mais je voulais tout de même lui donner un aperçu de l'étendu du plaisir que je pouvais lui prodiguer et retirais pour cela ce qui lui restait de vêtements et mes mains que je remplaçais par ma bouche et ma langue.
Lorsque je me stoppais finalement je me repositionnais sur lui, après avoir ôté mon dernier bout de tissu pour retrouver notre égalité, en lui adressant un sourire, le regard toujours sulfureux de désir, voulant observer son état et ses réactions suite à mes caresses.
Il se retrouvait entièrement nu et j'avais a loisir d'observer son corps : ce dont je ne me faisais pas prier. Il était sublime...

Mes doigts se perdaient dans ses cheveux alors que mon autre main effleurait son dos du bout des ongles. Je me sentais si bien à ses côtés... Tout semblait si naturel dans cette atmosphère pleine de tendresse et d'affection : c'était parfait...
Il me suffisait juste de me redresser légèrement et d'avancer mon bassin pour ne faire plus qu'un avec lui...

Ces attentions doucereuses et chaleureuses, cette présence si réconfortante, cette impression d'exister et d'être aimée... Je me trouvais sans doute au paradis ou en tout cas cela ressemblait à la vision que je m'en faisais.

Il se montrait si câlin et attentif... j'adorais cela et voulais lui rendre au centuple. A nous voir ainsi, lovés l'un contre l'autre comme des amants dévorés et consumés par l'amour, personne n'aurait pu dire que nous nous connaissions depuis seulement trois jours... C'était fou... Étrange mais pourtant réel et tellement sincère. Mon attachement pour lui me semblait sans limite : moi l'élémentaire proche de la nature et de la vie en général dont la conception de l'amour était sans égal. Jamais je ne l'avais ressenti et pourtant, j'étais certaine d'avoir été frappée par son jugement. Plus rien ne semblait exister hormis ce sentiment infini que j'éprouvais pour lui : il était au centre de mon attention et de mon existence...

Un doux baiser vint se poser dans mon cou tandis qu'il se postait ensuite a mes côtés tout en se tournant vers moi. J'avais exprimé ce que je ressentais sur cette union et mes sentiments, attendant sa réponse avec une inquiétude sous-jacente tandis que mes mains cajolaient son corps avec affection. Je craignais sa réaction, m'attendant à peu près à tout mais n'ayant pas vraiment envisagé cela. En effet, pour toute réponse il m'enserrait dans ses bras en se rapprochant de moi, me laissant baigner dans la chaleur dégagée par son corps tout en m'embrassant. Je fermais les yeux, profitant de ce contact bienveillant et bien plus porteur d'amour que tout ceux que nous avions pu échanger un peu plus tôt : portés par la fougue et l'instinct ardent du moment.
Je sentais son cœur tambouriner dans sa poitrine, un doux son régulier apaisant.

Le silence s'installait de nouveau, reléguant l'usage des mots au second plan, une fois de plus. Mais bien que son geste me réconfortait en ce sens, j'avais tout de même envie d'entendre de sa bouche ce qu'il pensait de tout ça et comment il l'appréhendait. Toutefois, je doutais m'être trompée sur lui et ses intentions : c'était déjà comme si je le connaissais par cœur.
Comme s'il le comprenait, il s'exprimait simplement mais aussi sincèrement sur ce qu'il ressentait. Un « je t'aime » partagé qui me fit manquer un battement sous la surprise tandis que mon regard se plantait dans le sien, stupéfaite et aux anges. J'étais si heureuse de l'entendre prononcer cela...

Il se confiait à moi sans crainte, bien que je percevais la légère angoisse qui l'envahissait d'avoir avoué ce qu'il ressentait. Il avait également apprécié ce moment et j'en étais ravie étant donné qu'il s'agissait là de sa première expérience. Je lui adressais un sourire rehaussant mes pommettes, les yeux brillants et comme injectés d'étincelles tant j'étais ravie de la tournure des événements et ce qui se créait. Son regard était semblable au mien, amoureux et emplit de bonheur, tandis qu'il posait sa main sur la mienne, elle même contre sa joue.

Nous restions un long moment a nous dévisager ainsi, se nourrissant du regard de l'autre avant que je ne me décide à déposer un baiser doux et chaste mais emplit d'amour sur ses lèvres envieuses et attirantes. Les yeux toujours luisants, je pouvais désormais le dire sans crainte qu'il ne partage pas mes sentiments :

« Moi aussi... Je t'aime »

Avais-je seulement besoin d'ajouter autre chose ? Cela signifiait tellement...

Je passais l'une de mes jambes par dessus les siennes, posant ma tête contre son torse que je caressais de ma main libre. Mes yeux se relevaient vers lui souriante mais un brin inquiète même s'il était sans doute prématuré de songer à cela... Je ne parvenais pourtant pas à faire autrement.

« A quoi est-ce que l'on joue ?... »

Je savais qu'il verrait là où je voulais en venir. Tout cela était bien beau mais nous n'appartenions pas à la même nation, nous ne défendions pas les mêmes territoires et surtout : nous n'habitions pas dans le même pays... Konoha et Suna disposaient d'une alliance mais qu'en serait-il demain ? Et si la guerre déchirait une nouvelle fois nos terres entre elles : que ferions nous alors que nous serions amenés à nous retrouver ennemis ?! Je ne voulais pas y penser à vrai dire... J'espérais que cela n'arriverait pas mais ça ne résolvait pas le problème de la distance nous séparant...
Je devais sans doute me contenter de profiter des moments passés ensemble mais plus dure serait la chute à mon départ... Je n'osais l'imaginer.

Je sondais son regard comme s'il était détenteur d'une solution alors qu'il en n'existait probablement pas hormis le fait de se contenter de ne se voir que peu souvent...
Mon visage s'engouffrait contre son cou tandis que mes bras se nouèrent autour et que ma voix trahissait ma peine à cette idée.

« L'absence ou la distance ne me feront pas changer mes sentiments... »

Je le savais. Aussi dur cela soit-il, ma nature rendait l'amour bien plus fort que tout : qu'importe les obstacles à franchir pour y parvenir. Cet amour sans borne était la manière la plus sincère de le ressentir et de l'exprimer mais aussi la plus douloureuse à encaisser si d'aventure il prenait la décision d'y mettre un terme. Il s'agissait sans doute d'une vision naïve mais pour lui j'étais prête à en prendre le risque...

Elle vint apaiser mes craintes en réaffirmant quelque chose, de la manière la plus simple et en me regardant dans les yeux après avoir déjà déposé un baiser doux sur mes lèvres. Elle m'aimait. Dès lors ma gorge se dénoua d'elle même et mon cœur se calmait lui aussi. Je ne rajoutais rien et lui offrais juste mon expression amoureuse et un léger sourire qui communiquait ma joie et mon soulagement à la fois. Ces simples mots, prononcés par elle, étaient d'une valeur inestimable. Ils exprimaient des sentiments qu'elle ressentait et que je ressentais. Ils annonçaient un début qui je l'espérais n'aurait pas de fin. Avec Yell je connaissais une paix intérieure qui n'avait jamais vu le jour avant qu'elle ne me l'apporte. J'en oubliais provisoirement mes soucis et mon passé marqué par le deuil. Je voulais que cela dure pour toujours pourtant je savais que ce ne serait pas le cas quand nous serions séparés par la distance.
Son visage sur mon torse et sa jambe par dessus les miennes, ses caresses me faisaient me sentir comme dans un cocon de velours d'où l'on ne voudrait plus sortir. Là, elle releva les yeux vers moi et souriait en trahissant son inquiétude. Sûrement la même que je ressentais au fond de moi mais que je voulais oublier pour le moment.

En demandant à quoi l'on jouait elle avait déjà des pensées négatives quant à la faisabilité de notre union sur la durée. Pourquoi mettait-elle ça sur le tapis dans un moment comme celui-ci ? Je regardais le plafond de ma tente avant de retrouver ses yeux. Mon regard était tout sauf inquiet car je voulais qu'elle y croit elle aussi. C'est alors qu'elle se réfugia dans mon cou en l'enserrant de ses bras, me laissant ressentir sa chaleur féminine tant appréciable. Sa douce odeur aussi. Et qu'elle affirma non sans peine dans la voix que ses sentiments ne changeraient pas malgré l'absence et la distance. J'essayais de l'apaiser en caressant son dos doucement et en déposant un baiser dans ses cheveux .

« Ne pensons pas déjà à ça sinon nous allons finir la soirée sur une note morose. Ou alors je vais devoir trouver un moyen pour que tu ne penses plus à des choses malheureuses ! »

Je me voulais rassurant et un peu joueur dans ma voix. Se faisant j'accompagnais mes dires de légères chatouilles sur sa hanche découverte. Je préférais la voir rire un peu que se morfondre.

« Sache que la distance ne changera rien pour moi non plus. Je ne vois pas comment elle pourrait... »

Ce que je disais était vrai. Les confidences que nous nous faisions me faisaient penser que Yell était et serait la femme de ma vie. Que dans l'ère de paix qui allait naître prochainement nous pourrions partager nos sentiments sans crainte et sans se manquer. Mais dans le temps présent, Yell avait raison, cela serait compliqué, mais je ne l'oublierais pas et ferais en sorte de tirer de la force des sentiments que je ressentais pour elle malgré le manque inévitable. Mais qu'avais-je dit plus tôt ? N'y pensons pas maintenant !
Maintenant silencieux je levais une de mes mains et essayais de voir si je pouvais utiliser un peu de chakra pour la réchauffer ; je sentais que c'était bon. Alors je chauffais à une température confortable mon corps et la main qui caressait le corps de Yell pour lui donner tout le réconfort que je pouvais.

« Tu es en tout cas, magnifique. En tout points. » dis-je enjôleur mais bien sûr honnête.

Je n'aurais pu rêver mieux... Si bien que mes doigts venaient dessiner des formes abstraites sur le bas de sa hanche puis enfin sur l'une de ses fesses, belle et douce au possible. J'aimais déjà les formes que j'avais découvert ce soir ! Je voulais détendre un peu l'atmosphère tout en me montrant tactile. Puis j'en profitais bien sûr un peu.

« Demain nous aurons au moins le sourire aux lèvres en arrivant. Quelle que soit la nature des épreuves nous les réussirons hein ? J'ai confiance !  » plaisantais-je alors.

Il avait le don de me rassurer... Me priant de ne pas penser à cela tout en gardant une expression de confiance quand à l'avenir. Il ne craignait visiblement pas la suite et préférait sans doute aviser le moment venu que d'anticiper et s'empoisonner l'existence...

Sa voix se voulait même joueuse alors qu'il chatouillait le creux de ma hanche pour me faire retrouver le sourire et gigoter dans tous les sens l'espace de quelques secondes, saisissant sa main par réflexe pour la lui retirer, la mine amusée.

J'étais apaisée de l'entendre dire que la distance et l'absence ne l'affecterait pas non plus et je ne doutais pas de la sincérité de ses paroles et de ses sentiments. J'imaginais, en revanche, que peu de personnes pourraient affirmer cela... Les couples qui n'étaient pas solides finissaient par se détruire sans le ciment qu'était la présence de l'autre et des moments partagés... Il était le rayon de soleil de ma vie : l'homme auprès duquel je voulais la passer.

Sa main caressait mon corps en laissant un halo chaleureux le parcourir. Je me sentais bien mieux et réconfortée par ses gestes et ses paroles. Je ne devais pas m'en faire malgré la situation compliquée dans laquelle nous nous étions embarqués en plongeant tête la première dedans pourtant sans aucun regret. Je préférais d'ailleurs prendre le risque de me noyer plutôt que de ne jamais avoir goûté à ce bonheur que je vivais à ses côtés...

« Tu es en tout cas, magnifique. En tout points. »

C'était tellement plaisant à entendre ; non pas pour mon égo mais parce que lui me trouvait attirante, désirable et qu'il m'aimait : j'étais à lui et il était à moi, c'était aussi simple que cela et je ne voulais pas que les choses soient autrement.
Je tournais mon regard vers le sien en souriant avec amour en réponse à ses louanges.

« Et toi tu es tellement plus... »

Lui exprimais-je sur le ton de l'intimité.
Il était parfait... A vrai dire : jamais je n'aurais pu trouver mieux que lui... Il me ressemblait tellement sur bien des aspects et nos maîtrises nous opposaient tout en nous rendant complémentaires.
Sa soif de connaissances et d'instructions à travers des livres, son envie de voyage pour découvrir le monde et mon goût prononcé pour la musique et la nature faisaient de nous des passionnés des choses simples et du monde qui nous entoure.

J'acquiesçais à ses propos. Notre nuit aurait au moins le mérite d'être reposante et de ne pas nous torturer l'esprit d'angoisse en pensant à l'examen du lendemain : nous étions détendus. Et oui nous parviendrons à relever les obstacles imposés par les examinateurs : nous allions prouver notre valeur et obtenir cette promotion tant convoitée ! Je me devais de prouver aux autres mes capacités en tant que shinobi qui pour certains n'était qu'une hérésie en tant que Gogyou.

La tension était retombée peu à peu si bien que mes paupières s’alourdissaient de plus en plus. Lui aussi devait commencer à fatiguer avec les jours d'entraînements qu'il avait eu et cette soirée mouvementée.
Sans mot dire, je me collais de nouveau contre lui, fermant les yeux, le sourire aux lèvres en lui murmurant un nouveau « Je t'aime ».

Morphée ne tarda pas a m'emporter dans ses bras sous la bienveillance chaleureuse de Tetsui contre lequel j'étais blottie. Cette nuit ne ressemblait à nulle autre : jamais je m'étais sentie si bien. Et lorsque les premières lueurs de l'aube filtrait à travers la tente, je me trouvais toujours dans le même état d'esprit : toujours serrée contre lui. Je humais son odeur, m'imprégnait de sa présence et mémorisait cet instant. Il commençait à s'agiter à son tour, signe qu'il s'éveillait lui aussi, si bien que je renforçais mon étreinte pour lui rappeler dès le réveil de ce qu'il s'était passé la veille au cas où il aurait pensé à un doux rêve... Je déposais même un baiser sur ses lèvres avant de m'extirper du lit pour me rhabiller.
Une fois mes sous vêtements enfilés, je m'approchais de nouveau du lit pour venir ébouriffer les cheveux du Yamada :

« Debout la marmotte ! »

Le taquinais-je.
Il était réveillé mais il semblait plus occupé à me reluquer qu'à se mettre en condition d'examen...

« Tu auras tout à loisir de me contempler plus tard ! L'examen en revanche ne se déroule qu'une fois avant lonnnngtemps ! »

Ironisais-je d'une voix joueuse avant de revêtir le reste de mes habits et de me pencher au dessus de lui en lui tendant la main :

« Alors, on y va ? »

Lui demandais-je tout en esquissant un sourire.

Hier notre histoire avait débuté.
Aujourd'hui nos valeurs devaient être prouvées.
Demain notre avenir se jouait.
Quoi qu'il arrive, nous resterions unis...

Décidément Yell savait toujours avoir les mots pour que j'aie l'impression que les miens étaient moindres. Par exemple, je lui avais dit que je la trouvais magnifique en tout points et elle, elle me disait que j'étais tellement plus... Je n'avais qu'à imaginer ce qu'elle entendait par là, et je le faisais plus aisément grâce à son regard et son sourire amoureux que je lui rendais.

Elle était donc toujours blottie contre moi, nos corps se tenaient chaud, le mien l'était assez naturellement. Alors que nous sentions le sommeil gagner en terrain sur nos âmes et que moi-même je commençais à vraiment ressentir toute la fatigue de mes entraînements, je me serrais un peu plus contre elle et lui chuchotais chaleureusement tandis qu'elle fermait les yeux :

« Bonne nuit... je t'aime. »

Je la vis alors sourire les yeux fermés comme si cela allait l'emmener vers un sommeil radieux. J'étais heureux à ce moment précis et m'endormais quelques instants plus tard à ses côtés.
Le matin arriva comme une lettre à la poste, cette nuit avait été la plus parfaite en sa compagnie. J'en redemanderai dans les jours à venir c'était sûr pensais-je quand mon esprit émergea. La première chose que je sentis fut l'étreinte de Yell à mes côtés, suivis peu après d'un baiser qu'elle déposa sur mes lèvres. Alors je souriais un peu candide avant d'ouvrir un instant les yeux pour la regarder un court instant. Mais de bon matin j'étais du genre à ne pas vouloir quitter le lit trop vite. Je me réfugiais donc sous la couette en gardant la tête dehors pour me rincer les yeux discrètement. La lumière n'était pas du tout la même pour contempler la femme dont j'étais tombé amoureux. Une fois en sous-vêtements elle vint m'ébouriffer les cheveux en m'appelant la marmotte. Moi ? Noooon. Elle avait raison j'aurais tout le loisir de la regarder plus tard et l'examen... oui c'était ce que j'attendais depuis longtemps pour rattraper mes aînés et ma mère !

« Oui tu as raison, plus tard ! » lui dis-je avec le sourire.

Je sortis du lit subitement, et à poil qui plus est, la tenue dans laquelle j'avais dormi. Sans pudicité face à elle, comme hier soir, je filais bien vite dans le coin salle de bain.

« Je fais vite ! »

Je ne pris pas la peine de chauffer l'eau et allais tout entier dans celle-ci pour me rincer un peu. C'était gelé ! Au moins je serai réveillé pour l'examen. Une minute top chrono et j'étais sorti puis me séchais en quelques secondes par l'intermédiaire de mon pouvoir héréditaire. Je repassais nu devant Yell et enfilais des habits propres en lui offrant mes fesses à regarder encore une fois. Une fois vêtu de ma tenue ample dont le haut était rouge, le bas vert, et qui laissait voir une bonne partie de mon torse, je pris soin de prendre ma sacoche à kunaï et shuriken et allais chercher deux gourdes remplies d'eau dans un placard. Une pour moi et une pour elle, elle en aurait plus besoin que moi peu importe l'épreuve.

« Tiens, heureusement que j'en ai deux, tu en auras besoin. Maintenant on peut y aller. » souriais-je calmement.

Puis je ne pus m'empêcher de déposer un doux baiser sur sa bouche avant que nous ne quittions ma tente. Je nous prendrais certainement quelque chose à manger en guise de petit-déjeuner sur la route, nous avions encore un peu de temps.

Avec elle à mes côtés je me sentais fort.
Je ne craignais pas les épreuves.
Nous y arriverions...
Elle et moi.

FIN DU RP