L'ordre de mission était arrivé ce matin. Il venait directement de Kioshi. Je l'avais trouvé à l'entrée de ma tente, comme s'il y avait été glissé. Un messager avait dû venir le déposer très tôt. Si bien que dès que je fus prêt, je me mis en route au point de rendez-vous et à l'horaire fixé sur le papier. En chemin, je ressassais un peu les événements de Ki no Kuni, la rencontre avec la Princesse et le reste, avant comme après. Des souvenirs assez récents en somme. Aussi la première fois qu'on m'eut donné la responsabilité de poursuivre une mission si importante à la tête d'une équipe. Mais c'était uniquement dû au fait que Tsukiko avait rejoint les autres au grand arbre. Depuis, les choses avaient évolué et j'étais bel et bien un membre de la Team Tsukiko aux côtés de Kira et de Taku.
Aujourd'hui cependant, j'allais recevoir les ordres de Kibo que je n'avais pas revu depuis un an. La vie avait joué son tour et le temps était passé bien vite. Officieusement je l'avais quand même croisé à la "refonte" du Midorhato, mais sous un masque. Du moins, il me semblait presque à cent pour cent que c'était lui. Je n'étais pas dupe. Perdu dans mes songes, j'arrivais enfin au lieu de rendez-vous et attendis quelques minutes l'arrivée de mon sensei.

- Kibo-sensei. De même, ça faisait longtemps.

Je retirais les mains de mes poches pour paraître un peu plus droit et sérieux. Ma nonchalance en agaçait certains, que j'emmerdais, mais j'essayais quand même de faire un effort. Bien qu'au fond je me fichais de l'apparence que je renvoyais. Car ça ne signifiait rien sur les compétences et la valeur d'un shinobi. Que ceux qui aimaient juger le fassent. Le Sosie était la bonne cible.

- Euh non. J'en ai fais quelques unes avec des teams où on m'appelait en complément. Comme Eichi n'était plus là... Quant à Ki no Kuni, devoir protéger et parlementer avec un Daimyo, j'imagine que c'était pas mal non plus sur l'échelle des grades.

J'osais un sourire plaisantin. Nous partions ensuite en direction de notre destination à travers le désert. La route allait être plus longue cette fois-ci. Sans l'engin Saibogu volant... Je savais que Kibo pouvait se téléporter, mais j'ignorais si il pouvait le faire pour deux personnes. De toute manière, un peu de route ne me faisait pas peur. Tout Shinobi ne devait pas être effrayé des longues distances. Moi en revanche, ça m'ennuyait déjà. Bien que je ne montrais rien à ce propos.

J'avais répondu aussi franchement que je le pouvais à sa question sur mon entraînement.

« Quand on remplace, on a rarement l'occasion d'être convié à des entraînements parmi les équipes déjà constituées. J'ai dû me débrouiller la plupart du temps seul, je m'entraîne aussi beaucoup avec les aînés de mon clan, et avec mon père. Ils sont de bons guides. »

Sur la route je repensais à l'autre fois, à Ki no Kuni, cette colombe blanche qui m'avait apporté un ordre de mission de la part du Midorhato, que je n'avais malheureusement pas pu mener à bien à cause du caractère non responsable de la petite Kawaguchi Mizuki qui était partie à la poursuite d'une nukenin qu'on connaissait à peine. J'avais alors dû prendre la route pour essayer de la rattraper car il aurait pu lui arriver n'importe quoi. J'avais d'ailleurs expliqué les faits à Ketsueki Yami qui m'avait dit qu'elle le transmettrait aux concernés : Kawaguchi Tsukiko, Kioshi, etc...

« Kibo-sensei, vous avez un lien avec le pays dans lequel nous allons pour cette mission ? » demandai-je sur la route comme ça.

Car ce n'était qu'une mission de rang B après tout. Elle était importante, mais pas compliquée au point d'y mêler le bras droigt du Kazekage. Je me disais que Kioshi n'avait pas donné cette mission pour rien, et surtout pas à nous deux. Moi par exemple : j'avais été celui qui avait parlementé avec la Princesse du Pays. Echec ou non c'était comme ça. Cela aurait dû être à Tsukiko de le faire à ma place... ou alors ils avaient confiance en moi.

« Vous avez été longuement absent, j'ai fais mon chemin depuis. Mais je n'ai pas oublié qui m'a repéré à la sortie de l'académie, et ce même avant qu'Eichi ne prenne dans son équipe. Puis il est devenu père. J'ai quand même pas de bol avec mon parcours tumultueux... » dis-je sincèrement.

De temps à autres je prenais soin de baisser un peu la température du corps de Kibo lorsqu'il me faisait comprendre que cela lui serait bénéfique. Voyager à pieds dans le désert était plus simple avec un Yamada.

« Si ces mercenaires s'en prennent à du Patrimoine et à des objets d'art, ou encore à des artefacts assez risqués, il faut régler ça. » ajoutai-je plus loin.

Le voyage se passa comme cela avant que nous n'arrivions tous les deux dans le pays de Ki.

« Non non, voyez-vous même, je suis toujours là ! » avais-je répondu à Kibo quand il s'excusa d'être parti sans prévenir. Son absence avait été longue certes. Mais pendant celle-ci, un certain Wada Eichi m'avait pris sous son aile. Puis enfin je devenais un « remplaçant » qu'on utilisait à sa guise, comme je l'avais dit plus tôt. Kibo m'apprit ensuite qu'il avait effectivement grandi à Ki no Kuni. Je ne savais pas... et m'étais donc simplement contenté d'acquiescer face à cette information. Il était intéressant de voir que l'un des shinobis les plus doué du village, tantôt controversé cependant, n'était pas originaire de Kaze. Il était le bras droit et l'élève de mon cousin, il n'était donc pas n'importe qui et je le respectais.

*** ***

L'arrivée se fit sans encombre. Mon supérieur montrait une parfaite connaissance du terrain, la même qu'un Yamada avec certains coins du désert. Sur une colline qui surplombait le temple, nous mîmes en place un plan, enfin c'était celui de Kibo, et il m'allait très bien. Par contre...

« Je ressemble tant que ça à Kioshi ? Je comprends pas des fois... En tout cas c'est bien noté, pas de soucis. » demandais-je simplement.

Ce surnom du « sosie » avait commencé à m'accompagner peu après mes débuts de genins. Soit disant parce que je ressemblais à mon aîné sur bien des points, tant physiques que sur les idées ou les façons d'agir. Je trouvais quand même qu'il y avait des différences notables mais bon !

« Je ne possède rien pour communiquer par télépathie ou discrètement. Le mieux que je puisse faire c'est... un signal rougeoyant en chauffant l'une de mes mains. Ou... »

J'effectuais un mudra pour me henge en un homme agé de bonne stature. Il fallait paraître avoir de l'argent. Ma voix était maintenant nettement plus agée, mais droite. Toussotant à deux reprises je repris :

« S'il faut donner un signal pour quelque chose, pour qu'on soit raccords, je peux simplement tousser comme un vieux ayant un peu trop fumé. On peut sûrement se contenter de ces deux options. Mais considérez que je prendrais en compte vos ordres par onkyôton. » fis-je en un clin d'oeil.

J'avais nettement moins de coolitude et de nonchalance en tant que henge d'un vieux riche la cinquantaine bien passée. J'adoptais la droiture d'un tel personnage et essayais de m'y faire rapidement. Il nous fallait aussi des noms fictifs.

« Je m'appelle Saga Jinburo. Et toi tu es... Zabuku le garde du corps. Juste au cas où. Retenons bien, on fait comme ça ? Aussi, si l'on nous demande d'où nous venons, disons que nous arrivons tout droit d'Odaichi, ça paraît le plus simple. »

Je me permis de délimiter mon rôle de riche acheteur en quête d'objets sacrés, juste pour rentrer dans la peau du personnage selon ma guise. J'avais la chance de posséder une bonne culture générale sur le monde qui m'entourait de par mes lectures. Ainsi je pouvais espérer m'adapter aux questions que l'on me poserait, ainsi que montrer avoir une bonne connaissance sur les objets d'art. Nous mîmes au point les derniers petits détails et nous marchions tranquillement comme deux civils vers le temple. Il y avait un type baraqué qui gardait l'entrée et nous arrêta :

« Votre nom, droit de passage de 20 ryôs par personne, et c'est bon vous pourrez entrer. C'est une vente pour ceux qui ont les moyens m'voyez. »

Et le gars puait on ne savait trop quoi. Classe. Moi j'en avais de la classe dans la peau du papy ! La preuve :

« Je suis Monsieur Saga, un riche collectionneur. Et voici mon garde personnel. Voici vos 40 ryôs. Maintenant si vous voulez bien, j'ai peu de temps à perdre avec ces bêtises. Ce qui m'intéresse est à l'intérieur. »

J'avais donné les 40 ryôs, soit tout ce qui remplissait mon porte monnaie. Puis le vieux collectionneur gâteux que j'étais pénétra sans attendre dans le temple où se déroulait la vente.

image du henge:

Image du Henge:

Je marchais à allure tranquille, feignant de n'être pas pressé et d'avoir le temps de vivre. Le collectionneur âgé que je jouais par ce henge avait tout son temps. Il avait de l'argent aussi, sur un compte imaginaire seulement, car mon porte monnaie y était passé. La crédibilité avait faillie rompre avec ce petit détail. Mais heureusement le garde à l'entrée s'était montré peu futé. En même temps face à deux têtes pleines de neurones comme Kibo et moi... Ce n'était pas le sujet !
Je suivais donc le henge de Kibo, un garde du corps svelte et assez jeune. Je me laissais guider. C'était presque plaisant de jouer le type qui possède un mercenaire en guise de protection et ne compte que sur l'argent et les autres dans des cas comme celui-ci. M'enfin, c'était pas mon genre en réalité. Bien sûr, furtivement je prenais soin de retenir le chemin et d'observer les lieux.

Nous arrivions dans la salle principale, celle de la vente. On trouvait un peu de tout comme public ici. Leur point commun devait être la malhonnêteté. C'est en nous avançant qu'un semblant de ce qui devait être un garde nous stoppa. Je pris mon air gâté.

« Et bien, charmant accueil. Je suis Mr Saga, collectionneur. Moi et mon garde du corps ici présent venons tout droit d'Odaïchi. »
« Très bien, excusez moi je dois juste noter d'où viennent tous les acheteurs potentiels... »
« Oh. Et bien voilà. Puis-je ?  » demandai-je en indiquant la salle.

Allez, laisse nous passer maintenant que c'est fait, qu'on puisse aller s'asseoir et assister à la vente.

« Oui allez-y. »

Je laissais encore une fois Kibo ouvrir la marche façon garde du corps. Il nous mena à une place assise parmi toutes celles disponibles. Il devait certainement l'avoir choisie par stratégie. Je lui faisais confiance, ce rôle de stratège était sien pour le moment. Un vieux collectionneur comme moi se contentait seulement de porter son attention sur les œuvres et reliques mises à la vente. Ce que je faisais en apparence. L'homme grassouillet qui animait la vente fit une annonce en portant sa voix à toute l'assemblée :

« L'objet suivant est une statue en bois sacré. Un bois que l'on ne trouve qu'ici. Ses yeux sont faits d'une pierre précieuse, voyez vous-même ! On dit qu'elle a un pouvoir par l'intermédiaire de ces runes que vous pouvez voir ici. Commençons les enchères à 3000 Ryôs ! »

HRP:

Finalement je jouais mon rôle plutôt silencieusement à partir du début de la vente aux enchères. Je ne prenais pas plus de risques que cela. Et cela ne marcha qu'un moment. Quelle image un potentiel acheteur devait-il renvoyer aux organisateurs s'il n'achetait rien et restait simplement là à regarder ? Ils pourraient se poser des questions, et même se dire que c'était un espion. C'est pourquoi je renchérissais à 10 000 Ryôs sur un instrument qui aurait appartenu à un musicien de renom né dans le pays. Il s'agissait d'une flûte traversière faite d'un mélange d'ivoire et de bois de la région. On s'en fichait me direz-vous... Mais comme j'avais remarqué à l'instar de Kibo que les objets « vendus » étaient mis dans une pièce à part au lieu d'être donnés directement, mon but était de nous offrir un ticket de passage. Bien sûr je n'avais pas tout cet argent à leur donner, et pour une somme pareille j'aurais préféré une collection de livres introuvables !
Cela ne servit probablement à rien, car peu avant la fin de la vente les lumières s'éteignirent. Nous étions enfermés. Un gaz commença à s'infiltrer dans la pièce, et on entendait les étonnements ou la rage des gens prisonniers comme nous qui venaient de comprendre l'entourloupe. Comme Kibo me le conseilla, je retenais mon souffle autant que possible. Le tout en mettant ma main par dessus mon nez pour ne rien aspirer. Un premier corps tomba dans la pièce, dans un bruit sourd. Suivi par quelques autres, mais mon partenaire nous offrait une porte de sortie juste à temps.

* Ouf ! * pensais-je.

Sans lui j'en aurais fait de même avec une de mes techniques remarque... En rejoignant le hall d'entrée, je vis une vingtaine de mercenaires rassemblés en compagnie des trésors volés ou acquis illégalement. Ces types étaient de vraies enflures. Marre de jouer le henge du vieux collectionneur, je reprenais mon apparence normale. Kibo aussi avait sa véritable peau.

« SUNA EST ICI ! » cria l'un d'eux.
« Il faut partir ! Les trésors ! »

Un autre commençait alors à courir vers la charrette pour s'y installer et lever le camp. Je me décalais rapidement pour avoir un meilleur angle de vue, et de là où j'étais je composais un rapide mudra pour envoyer une lame de fûton tranchante couper les roues droites de la charrette. Ainsi elle était immobilisée. Et de toute façon, fallait être bête pour penser qu'il y avait toute la camelote dans celle-ci.
Celui qui semblait être le supérieur parmi eux poussa un cri de mécontentement et donna l'ordre à ses sbires de s'occuper de nous. Quant à l'autre dans la charrette, il les avait rejoint. Je m'adressais rapidement à Kibo, alors que nous étions l'un à côté de l'autre.

« Mode d'opération ? »

Voilà ma façon de demander si on les neutralisait simplement, je préférais, ou si nous les tuions. Après tout c'était quand même ma première mission avec Kibo sensei. Comment pouvais-je savoir ? Pour ma part, j'avais pris ma première vie sans preuve de pitié aux côtés de Yami il y a peu, à Kawa no Kuni... Je préférais ne pas les tuer si possible.

HRP:

HRP:

Mode Midorhato ? Ça pour une réponse ! Déduction logique, l'objectif du Midorhato était la paix, en chassant la violence de ce monde. Si je faisais confiance à mes neurones bien en place, cela voulait dire que nous nous contenterions de simplement les mettre hors d'état de nuire. On ne tuait pas par simple plaisir, sur ce point j'étais d'accord, car ces truands et mercenaires « marchands » d'artefacts n'étaient pas des tueurs à notre connaissance. Ils ne souhaitaient pas non plus détruire le monde, ou un village... Leur seul défaut était la cupidité. L'avarice. Mais les avait fait croisé la route de notre duo envoyé par Suna.

Kibo lui, était déjà rendu au milieu des vingts adversaires. Sa rapidité était presque phénoménale même pour un shinobi comme moi. Alors pour eux, simples civils, c'était perdu d'avance. Une onde sonore invisible et ils étaient couchés. Je recevais l'ordre de m'occuper de ceux qui essayaient de se relever. Comme un nettoyeur je passais donc derrière mon sensei, tandis que lui allait s'occuper du gros costaud de la bande. Il fallait les laisser en vie, mais je décidais de ne pas rechigner sur la manière de les mettre K.O pour de bon. Je m'approchais donc de quelques pas pour exécuter des mudras que je connaissais par coeur. C'était là une de mes premières techniques à ne pas prendre à la légère, que j'avais développé du temps où j'étais l'élève de Wada Eichi. Mélangeant l'élément fûton et une bonne dose de chaleur liée à mon clan, une bourrasque de vent brûlante se matérialisa et fonça sur les pauvres gars tentant de se relever. Sa puissance les assomma sans doute, et ils subirent tous des brûlures somme toute importantes sur le visage, les bras ou le corps. Mais ça je n'y pouvais rien... Je n'avais pas choisi mon clan après tout. Avec un Yamada il y avait souvent des brûlures laissées ici ou là. La bourrasque ayant fait son boulot, je passais entre eux, pour me rapprocher de Kibo qui était en train de questionner l'autre.

« Franchement désolé... » dis-je à leur intention avec un air ennuyé.

Mais ils devaient s'en fiche de mes excuses, surtout avec les traces qu'ils garderaient. C'est pour ça que j'étais désolé. Sérieusement, c'était vraiment pas cool. Le dernier méchant était immobilisé par Kibo et il cracha du sang aux pieds de ce dernier avant de nous regarder tour à tour. Il souriait et je me demandais bien pourquoi, quand il se décida à répondre à la question posée par le sensei.

« Haha... deux shinobis ont eu raison d'une vingtaine de types... vous êtes vraiment des vraies relous vous et ceux de votre espère ! Mais putain je tiens à la vie alors je vais vous le dire... »

Il fixa Kibo et reprit son discours.

« Vous êtes ici avec moi pendant qu'un groupe d'hommes accompagnés d'un nukenin met les voiles avec le reste de la marchandise depuis le côté Est du Temple. Direction une planque à mi chemin entre ici et le lac Densetsujuko. Bon courage pour les avoir... Et ce nukenin est très... primitif ! »

Quant à moi, je me positionnais en simple observateur en attendant que Kibo décide de la marche à suivre face à ces nouvelles informations que nous avions. La situation devenait compliquée car il y avait aussi la marchandise qu'on avait sauvé ici. Et si nous partions comme ça dès maintenant, ces truands se relèveraient et s'en empareraient quand même. Alors que si nous ne faisions rien, c'était l'autre partie de la cargaison qui s'enfuyait.

HRP:

Celui qui nous avait renseigné avait subi le courroux d'une technique de fûinjutsu de Kibo que moi-même je ne connaissais pas. J'avais juste arqué un sourcil en observant la scène. Notant pour moi-même que je e me risquerais pas à embêter ce dernier si c'était pour connaître le même sort. Perdre l'ouïe non merci. La marchandise volée quant à elle finissait scellée dans un sceau. Au fond quand j'y pensais, c'était comme si moi je rangeais ma tente entière dans un tatouage de fûinjutsu gravé sur mon corps. Super pratique pour le voyage ! Maintenant il fallait lever le camp et rattraper le deuxième groupe de mercenaires mené par un shinobi nukenin.

« Ouais on y va. »

Kibo s'élança vers le dehors et j'en fis de même une seconde après lui. Nous devions faire preuve de vitesse et d'habilité pour suivre la trace de nos cibles. Le fleuve menait droit au lac Densetsujuko, ça c'était quelque chose dont je me rappelais pour être déjà venu ici. Notre duo eut donc la bonne idée de longer celui-ci et il se trouvait que ceux que nous poursuivions avaient eu la même... sauf que eux avaient une embarcation. Des traces de pas traduisaient l'agitation sur un ponton qui avait attiré ma curiosité et sur lequel je m'étais rendu. Si Kibo ne l'avait pas remarqué, je me permettais de le lui dire quitte à passer pour un casse couille.

« Kibo, ils font route à bord d'une embarcation par le fleuve, j'ai vu des traces qui parlent d'elles mêmes. » annonçais-je en le rejoignant.

Il fut donc décidé que nous avancions en restant à couvert parmi la végétation bordant l'étendue d'eau. De cette manière ils ne nous remarqueraient sûrement pas quand nous les rattraperions. La vitesse d'un bateau sur un fleuve au vent si faible ne devait pas égaler la nôtre. Ou peut-être que si j'en savais rien, j'étais pas marin après tout ! Enfin cela n'était qu'une question de dizaines de minutes avant que nous les ayons en vue. Sautant d'arbre en arbre, je tenais le coup physiquement, car ce n'était pas l'endurance physique d'une course qui me manquait. Les Yamada étaient des habitués de longues distances à pieds dans le désert de Kaze no Kuni et ça c'était une chose que beaucoup semblaient oublier aujourd'hui. J'étais moi-même né dans le désert et j'y avais passé mon enfance. Ce n'était pas quelques kilomètres dans les bois qui allaient m'effrayer. Néanmoins la situation pour les œuvres volées semblait difficile si nous devions attaquer l'embarcation. Je fis part de mon inquiétude à Kibo.

« Il y a la marchandise sur ce bateau et nous devons stopper ces mercenaires. Comment allons nous nous y prendre sans mettre en danger les œuvres ou les faire couler ? »

La réponse était sûrement toute simple. Mais je préférais l'entendre de la bouche d'un supérieur.

L'embarcation des mercenaires était en vue sur le fleuve. Nous, nous étions toujours camouflés physiquement par les arbres et leurs feuilles, bien présentes dans ce pays à la nature était sauvage. Kibo m'avait dit tout sourire que j'allai simplement devoir assécher le fleuve. Mais en étais-je simplement capable ? La manière dont il l'avait dit m'avait d'abord fait pensé qu'il parlait du fleuve dans son entier.

« Mais... »

Il était déjà parti faire son affaire alors que je m'apprêtais à lui faire remarquer que faire disparaître un fleuve était plus grave encore que perdre les œuvres et les reliques volées par nos ennemis. S'en prendre à la nature était dans l'inverse de mes principes. Et nullement profitable aux relations avec ce pays.
Je restais non loin, à réfléchir à tout ça, et à la manière de m'y prendre... Et finalement il avait tout prévu. Il coupait quelques arbres aussi simplement qu'on couperait un concombre, pardonnez l'image que j'avais en tête. Le bateau était maintenant pris au piège dans une « cuve » improvisée et il me fallait passer à l'action. Bien sûr mon plan passerait par la maîtrise du ninjutsu et donc je pouvais garder une certaine distance en étant caché, pour ne simplement agir que sur la zone à assécher. Ceux qui croyaient que la maîtrise des Yamada se limitait à foncer et à ne pas être stratège pouvaient bien aller se faire cuire un œuf.

Le bateau à l'arrêt et dans mon champ de vision, je composais un mudra pour faire apparaître un clone à mes côtés. Celui là allait me servir dans ma manœuvre. Il monta jusqu'à la cime des arbres pour sauter furtivement jusqu'à l'autre rive dans un arbre depuis lequel il exécuterait exactement la même technique que moi, pour en doubler les effets. En agissant des deux côtés j'y arriverai !

Mon clone et moi agissions de concert. Quelques mudras, et nous relâchions en même temps deux vagues de chaleur sur la zone visée. Venant des deux côtés, elles eurent pour effet d'assécher assez drastiquement l'eau sur laquelle flottait le bateau de nos adversaire, et celui-ci se retrouvait échoué dans la vase et sur les quelques centimètres d'eau qu'il restait. La chance était de notre côté car le fleuve n'était pas profond à cet endroit là. Si ç'avait était un lac entier, nul doute que j'aurais échoué à ce niveau de maîtrise. Un sourire de fausse satisfaction se dessina sur mon visage quand Kibo revint à mes côtés. L'eau évaporée avait eu pour effet de créer un brouillard de vapeur tout autour de nos proies prises au piège. Mon clone quant à lui était toujours caché dans les feuillages de l'autre côté. Je l'y laissais, comme un pion dans un jeu d'échecs que je pouvais utiliser à ma guise plus tard.
Je chuchotais à l'intention de Kibo :

« Cette vapeur me gêne, je ne pourrais pas agir sans voir nos adversaires ou même la march... »

Le mot « marchandise » avait été interrompu par deux shurikens qui fusaient dans notre direction et que j'esquivais en sautant furtivement jusqu'à une autre branche. Je restais caché derrière le tronc de l'arbre sur lequel j'étais en attendant une ouverture ou une directive de la part de Kibo. Il semblait que le nukenin du groupe adverse nous avait plus ou moins repéré. Qui sait s'il allait ouvrir sa bouche et s'adresser à nous qui étions camouflés dans la verdure...

HRP:

Une boule de feu pour réchauffer l'atmosphère ? Laissez moi rire, ce n'était pas aussi efficace qu'un Yamada qui s'y mettait. Néanmoins, la boule de feu géante nous arriva dessus et ce fut Kibo qui bondit pour absorber ce jutsu ennemi avec son fuinjutsu. « Il est fort. » se permit-il de faire remarquer.

« Pff ouais ben toi aussi. » dis-je agacé.

Nous allions devoir nous battre et moi, ça m'ennuyait. J'aurais préféré que toute cette mission se règle en douceur, par de la négociation et de la ruse auprès de ces mercenaires voleurs et vendeurs d'artefacts. Je tentais alors de me motiver pour la bonne cause : Aider ce pays à ne pas se faire voler son patrimoine. Voilà une raison qui m'importait.
Le nuage s'était dissipé sur le pont de l'embarcation et l'on pouvait voir une vingtaine d'ennemis prêts à en découdre. Au centre de ces derniers, se trouvait un personnage différent, à l'allure noble avec ses cheveux rouges et un regard froid que je pouvais apercevoir d'ici. Ils savaient notre position de toute façon alors... on était cuits ? Ou l'inverse ?

Le nukenin:

« Diversion, sandwich, tu prends le rouge ? »

Je lui laissais volontiers le plus inquiétant à combattre. Mais quand je disais diversion... C'était moi qui lançait deux shurikens en leur direction, tandis que mon clone positionné sur l'autre rive, donc derrière eux, en profita pour effectuer une technique de fûton qui consistait en une rafale de vent pour dégager quelques adversaires de la plate-forme. Avec la marchandise dans le bateau on ne pouvait pas se permettre de tout détruire. Mon clone réitéra son action une deuxième fois jusqu'à ce qu'au moins la moitié des bandits se retrouvent sur le lit asséché du fleuve après avoir chuté de quelques mètres. Quelques uns étaient assommés mais pas tous. J'avais quant à moi profiter de l'occasion pour aller me positionner ailleurs, un peu plus à découvert puisque la bataille était lancée.

Le nukenin quant à lui ne se pria pas pour choisir Kibo comme adversaire. Il chargea à une allure hors du commun vers celui-ci pour engager le combat au corps à corps à l'aide d'un katana court d'une de ses mains. Mes ses coups semblaient minutieux et puissants jusqu'à ce qu'il tente de prendre le dessus sur le sensei en lançant une lame de feu vers celui-ci depuis son arme et à courte distance.

« Vous ne vous en sortirez pas vivants. » prononça-t-il d'une voix presque féminine.

Bien qu'il soit un homme. Pendant que les deux s'affrontaient, moi je devais aller m'occuper des autres sur le pont. Mon clone était revenu à mes côtés pour m'épauler en cas de besoin, maintenant que l'élément de surprise était passé.