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L'incompétence des gens de cette classe sociale me surprendra toujours.

Mais je n'allais pas m'en plaindre, après tout, c'est bien parce que c'est les gens sont stupides que des gens comme moi arrivent à se faire une place en ce monde. Et qu'ils peuvent profiter d'un peu d'or durement gagné. Durement, penser à ça me fait sourire. C'était quand, la dernière fois que j'ai fait des efforts pour obtenir quelque chose ? Kiri. Les ruines pour être plus exacte. Ce petit chaton que je souhaitais tant posséder, et qui m'a donné tant de fil à retordre ... Je passais ma langue entre mes lèvres. Je n'aimais pas faire d'efforts, mais parfois, ça en valait vraiment le coup. Quoi qu'il en soit, revenons-en à ma situation initiale. Je suis à une auberge à la frontière du Pays du Feu et du Pays des Marais, attendant ce qui allait me servir de coéquipier. Un mercenaire, sans aucun doute. Il n'y avait pas de raisons que ça n'en soit pas un. Après tout, pourquoi aurait-il fait appel à mes services, sinan ?

Je buvais mon thé noir aromatisé aux épices, tout en parcourant encore et encore l'ordre de mission.

J'avais encore envie de cracher sur l'incompétence des gens. Cela dit, je sais pas. Je comprends pas trop l'intérêt de leur demande tierce ... Si on s'affiche comme employés par le pays de la feuille, en conséquence personne ne serait assez stupide pour venir nous chercher des noises, nan ? Ou il y a bien des gens et stupides et dangereux qui le feraient ? Ou alors ... Le familier du Daimyo trempe dans une affaire de proxénétisme et c'est pour ça qu'on nous demande la plus discrétion sur cette affaire ? Ah. Bah. Ca se tiendrait. Après tout, les nobles sont moins riches qu'ils veulent le faire croire ...

Monza', tu pars pas un peu loin dans ton délire ? Hmm, hmm ... Juste un peu alors.

Je secouais mon visage, alors que je rangeais l'ordre de mission. Et ce que je vois, alors que je jette un coup d'oeil à l'assemblée ? Une jeune fille, cheveux sombres coupés courts, borgne (ou en tout cas, qui veut le faire croire), qui se fraye un chemin jusqu'à ma table. Ma coéquipière, on dirait. J'avais bien précisé à mon contact que je serai ici, à cette exacte place. Et que si on me trouvait pas, qu'on cherche pour des tifs verts, ça serait pas trop compliqué de me repérer. Je l'invitais à s'assoir en face de moi, avec un agréable sourire.

- Je suppose que tu as la chance d'être ma coéquipière, n'est-ce pas ?

Je gloussais, alors que je me redressais.

- Je pense que tu ne voudras pas t'assoir et commander quelque chose, je me trompe ?

Grand sourire sur les lèvres.

Non mais c’est une blague. Faut arrêter de me prendre pour une conne hein… ça ne peut pas être vrai. J’ai déjà eu des tonnes de mission mais aucune qui me trollait autant. En soi, la mission n’a rien d’exceptionnel… disons qu’il a juste une précision qui va me rendre totalement inutile. Oui oui. Pendant toute la durée de cette mission, je vais servir de simple spectateur. J’espère que mon coéquipier saura se démerder tout seul parce que je ne serais pas d’une grande utilité ! Quoi ? Vous ne comprenez toujours pas pourquoi ? Regardez bien… « On ne doit pas savoir que vous êtes des ninjas employés par le pays de la feuille. ». JE SUIS CENSE FAIRE COMMENT CONNARD, LA QUASI TOTALITE DE MES JUTSU VIENNE MON MON POUVOIR HEREDITAIRE ET SI JE L’UTILISE, ILS VONT DIRECT COMPRENDRE QUE JE VIENS DE KONOHA !

Reeeespire. Calme-toi Natsumi, tout va bien. Inspiration… Expiration. Il ne faut pas que je pète un plomb. Comme me l’a appris Natsuki, il faut que je gère mes sentiments. MAIS COMMENT VOULEZ-VOUS QUE JE ME CALME LA BORDEEEEL ? Pfiiiiou. Vooooila. Je vais finir par me mettre au yoga si ça continue. Bon, voyons positif… Il me reste encore mon suiton. Ouais m’enfin, ces derniers j’ai bossé quasi exclusivement sur ma manipulation de l’esprit. Dire que je ne vais pas pouvoir utiliser tous les nouveaux jutsu que j’ai mis au point… C’est déprimant.

M’enfin bon, on verra tout ça plus tard ! Actuellement, je dois me rendre dans une auberge non loin de la frontière du pays du feu et du marais. C’est là-bas que mon coéquipier m’a donné rendez-vous. Au moins une chose est sure, ce n’est pas un Konohajin et au vu de l’ordre de mission, je penserais plus pour un errant en manque de thune. Ou alors un kumojin… après tout, nous sommes alliés avec eux alors ils peuvent très bien nous aider ! Je verrais bien de toute façon.

Après plusieurs heures de marche, j’arrive à ma destination. Une auberge toute simple, comme on a l’habitude d’en voir. Je rentre donc dedans et cherche du regard la personne qui m’attend. Ouais bon. Des personnes seules à une table, y'en a plein… A mais attendez. Il était précisé que mon camarade avait les cheveux verts. Immédiatement, je repère une chevelure verte vers le fond de la salle. Ah bah on dirait bien que ce n’est pas un coéquipier, mais bien une coéquipière. On pourra dire ce que l’on veut, mais cette mission ne manquera pas de présence féminine !
Avec un agréable sourire, elle m’invite à s’asseoir en face d’elle, ce que je fais instinctivement. Elle déclare ensuite que j’ai de la chance d’être sa coéquipière. Ah d’accord… Je commence déjà à cerner le personnage. Et ce n’est pas terminé. Madame suppose que je ne veux pas m’asseoir et commencer quelque chose alors qu’elle m’a elle-même invité à m’asseoir… J’avoue que là, je ne sais pas trop quoi faire. Si on n’était pas obligé de faire une mission ensemble, je serais tout simplement partie sans chercher à comprendre…

- Dire que c’est une chance, c’est vite dit. On verra bien en temps voulu.

Sans plus attendre, je me relève après seulement quelques secondes à être resté assise.

- Effectivement, on n’a pas vraiment le temps pour ce genre de chose… On ferait mieux de partir tout de suite non ?

Avec toute cette histoire, j’en ai carrément oublié de me présenter !

- Ah et au fait, je m’appelle Natsumi, du clan Yamanaka.

Devrais-je lui dire qu’elle je vais être inutile pendant cette mission ? Non… Je vais éviter de détruire sa motivation directement.

Provoquer la confusion chez la jeune demoiselle qui me servirait de coéquipière ? C'était fait. Me faire passer pour une personne tout à fait agaçante ? Aussi. Cette mission commençait donc sur des bases solides ! Néanmoins, il ne fallait pas abuser. Pas tout de suite tout du moins. Attendons la fin de cette mission avant de dévoiler ma nature ô combien perfide. Ou peut-être pas. Pourquoi ne pas être agréable, comme je le suis toujours ? Je la regardais longuement, jaugeant les possibilités qui s'offraient à moi. Et je décidais qu'il valait mieux me montrer plaisante. Après tout, je n'avais aucune idée de ses capacités ou de son tempérament. On n'était jamais à l'abri d'un coup de dague, pas vrai ? Vivons heureux, vivons en sécurité. Et cela passait par le choix de ses ennemis.

Alors qu'on se préparait à quitter l'auberge, voilà qu'elle me donnait son nom. Natsumi ? Clan Yamanaka ? Je tiquais. J'avais bien fait de me tenir à carreau, et de ne pas avoir été trop insolente. Des sales rumeurs couraient sur ce clan-là. Un clan qui s'introduit dans votre esprit, et fait de vous son pantin. Comme n'importe quel manipulateur du Genjutsu, me direz-vous ! Mais en fait non. C'était encore pire.

Je détestais les gens utilisant le Genjutsu. Je les méprisais avec une saine ferveur. Ils me dégoutaient. Sûrement parce qu'ils arrivaient à faire ce que je faisais mieux et avec moins d'efforts.

Il faut répondre en tout cas !

- Natsumi, je suis enchantée. On m'appelle Monza' dans le milieu.

Je lui laissais comprendre que j'étais une errante, une mercenaire.

- Ton clan est craint, et à juste titre. Je dois bien avouer qu'après coup, c'est moi qui m'estime chanceuse d'être de ton coté.

Et en ce qui me concernait, je ferai tout mon possible pour rester dans tes bonnes faveurs le plus longtemps possible. Les illusionnistes et les empoisonneurs, c'était les deux genres de personnes dont je faisais mon possible pour être dans leurs bonnes grâces. Je prenais les devant et prenais la direction de la sortie. Au seuil, je m'adressais à ma coéquipière.

- D'après les informations que l'on m'a donné, il nous faudra une demi-journée pour arriver au village de Kawa no Kuni où le proche du Daïmyo se cache. C'est sans compter sur les bandits et éventuels Nukenin qui pourraient nous barrer la route, naturellement.

Mais ça ne m'inquiétais pas plus que ça. Les gens qui hantaient les routes de ce pays n'étaient rien de plus que des déchets en mal de reconnaissance. Je me contentais de fouiller dans mon sac en toile, et de retirer un petit paquetage que j'offrais à la demoiselle Yamanaka.

- Je ne sais pas ce que tu as préparé pour la route, mais j'ai préféré me montrer prévenante. Tu trouveras là dedans deux repas, une cape de voyage et une couverture. Et aussi une carte du Pays des Marais. Parce que j'aime pas les cartes. J'ai jamais été douée avec, alors ... J'espère que tu nous guideras à bon port, hein ?

Je lui adressais un grand sourire.

Au vu de sa présentation, je peux aisément en déduire qu’elle est une errante. Ces Shinobi qui n’ont pas voulu rejoindre de village lors de leurs créations. Un choix respectable en tout cas, mais qui comporte quelques risques. Il existe de nombreux types d’errant et va savoir auquel elle appartient… Mercenaire ? Chasseuse de têtes ? Déserteuse ? Excellente question, qui n’aura cependant aucune réponse à mon avis. Je vais devoir faire cette mission avec en arrière-pensée que cette fille est peut-être une bandit… M’ouais, je pense que je vais surtout éviter d’y penser. Concentrons-nous plutôt sur ce qu’elle dit.

Mon clan est craint ? Ça je le savais, mais au point qu’elle s’estime chanceuse de m’avoir comme coéquipière… Elle doit avoir un mauvais souvenir avec un Yamanaka pour autant les craindre à mon avis. Je crois qu'il va bientôt être temps pour moi de lui révéler mon inutilité dans cette mission. Malheureusement, je n’ai pas le temps d’en placer une puisque Monza' se dirige directement en direction de la porte. Elle continue cependant la conversation, abordant directement comme sujet, notre mission.

Elle m’explique alors les informations qu’elle a en possession concernant notre voyage jusque là-bas. Ce à quoi, j’approuve d’un simple signe de tête alors que nous sortons dehors.

- C’est exact. Espérons que nous ne pas avoir à trop se battre pour arriver jusque là-bas… Autant garder nos réserves remplies pour le cœur de la mission.

Une petite précision qu’elle ne peut approuver. Seulement voilà, madame se met à fouiller dans son sac pour au final ressortir… Une sorte de paquet. Instinctivement, j’attrape le présent puisqu’elle me le tend. Rapidement, elle me donne des explications sur ce que c’est. Bon, je retire tout ce que j’ai dit sur elle jusque-là : C’est vraiment une chance d’être sa coéquipière. Elle a tout prévu ! Et on dirait bien que ça lui fait plaisir vu le grand sourire qu’elle me décoche.

- C’est vraiment gentil de ta part, Monza’. Rarement j’ai eu droit à des coéquipiers aussi prévenants ! Même si j’avais prévu quelques trucs, ce que tu as fait m’a l’air largement mieux. Et ne t’inquiète pas pour ce qui est de nous mener là-bas, je m’en charge !

Immédiatement, je lui rends son sourire alors que je commence à légèrement déballer le paquet. Ce que je cherche, c’est bien la carte. Comme je l’ai dit précédemment, nous ferions mieux de nous mettre en route tout de suite. Après quelques secondes à batailler contre le paquet, j’en ressors enfin l’objet de mes désirs. Je la déplie face à moi et situe notre position.

- Si on se trouve bien ici… Alors on doit aller… Par-là !

Comme pour lier le geste à la parole, je pointe du doigt une direction. Immédiatement après, je replie la carte et la mets dans ma poche, là où je pourrais la sortir sans problème. Seulement, avant de me mettre en route, je regarde Monza' l’air quelque peu gêné. Me grattant l’arrière de la tête, j’essaie de lui expliquer quelque chose.

- En fait… Tu es loin d’être chanceuse de m’avoir comme coéquipière… surtout à cause de mon clan.

Lâchant un petit rire nerveux, je reprends de plus belle.

- Si j’use d’une technique de manipulation d’esprit, nos adversaires vont directement comprendre que je viens de Konoha… Sauf que la quasi-totalité de mes jutsu sont basé sur l’art de mon clan…

En d’autre termes, tu vas devoir gérer pour nous deux ma belle !

Elle me remercie avec le sourire.

C'était un bon début, après tout, n'est-ce pas mieux quand le début d'une collaboration se fait dans la joie et la bonne humeur ? Je ne peux qu'acquiescer à ma profonde réflexion. La petite demoiselle s'emparait de la carte et la dépliait, avant d'indiquer la direction à suivre. C'était elle qui dirigeait ça, je lui faisais confiance. Même si la confiance, c'est quand même un truc passé de mode. N'empêche qu'elle me regarde d'une façon bizarre. Elle a quoi ? Elle va m'avouer qu'elle a aucune d'où aller et qu'en fait elle a dit un truc au pif ? On ne me l'avait pas encore faite, celle-là, mais il y avait bien une première fois à tout.

Alors quand elle me parle de chance et de clan, je commence à craindre le pire.

- Comment ça ..?

Et là, j'ai l'impression d'avoir reçu un coup de matraque sur la nuque. Je reste stupéfaite, en la regardant avec de grands yeux étonnés. Je ne comprends pas. Il me faut deux secondes pour que les paroles fassent leur chemin. En cas de danger, elle ne me serait d'aucune aide. Vraiment. Aucune. J'aurai dû le prévoir, c'est le pire. C'était bien marqué sur l'ordre de mission, qu'il ne fallait pas qu'on nous identifie à Konoha. Et en utilisant ses dons de clan, la petite Natsumi se ferait directement griller.

Je poussais une exclamation scandalisée.

- Mais c'est totalement stupide ...

Je me mords le doigt, alors que j'affiche une mine clairement contrariée.

- Je veux dire, pas qu'il y ait un quelconque bandit de grand chemin qui puisse m'intimider, mais c'est juste complétement stupide de mettre deux personnes sur le coup alors qu'une seule d'entre elle servira à la mission, c'est un peu comme si je demandais du café avec un sucre et que je mangeais le sucre en balançant le café par la fenêtre !

Je soupirais avec dédain.

- A part me surveiller, sérieusement, à quoi vas-tu pouvoir servir ..?

Et finalement, je soupirais une nouvelle fois. De lassitude. Je m'énervais contre une fille qui avait l'air tout à fait sympathique pour quelque chose dont elle n'était pas la responsable. Plus le fait qu'elle pouvait s'énerver et que je ne tenais pas à m'en faire une ennemie.

- Désolée, je m'excite sur toi alors que tu n'y es pour rien ... Tâchons de faire de notre mieux, et évitons le conflit, n'est-ce pas le mieux à faire ?

Je la regardais avec une mine navrée, alors que nous continuions notre route.

Bon, on dirait bien que la nouvelle n’est pas très bien reçue… À peine ai-je terminé mon explication, qu’elle m’affiche une mine scandalisé, voir profondément choqué. Ah bah oui que veux-tu ma cocotte moi aussi j’ai pété un plomb quand j’ai compris ça. Seulement, elle s’énerve sur moi et pas sur ceux qui nous ont donné la mission. À part la regarder avec de gros yeux, je ne vois pas trop ce que je peux faire d’autre pour l’instant. Pendant ce temps, elle monte sur ses grands chevaux et va même jusqu’à me comparer à un café et à me dire que je ne servirais sûrement à rien à part pour la surveiller… Le pire c’est qu’elle n’a pas du tout tort. Je crois bien que je vais la ramener à Konoha histoire qu’elle délivre sa rage sur mes supérieurs… Au moins elle ne craint rien comparé à moi, hormis finir dans les prisons du village… mais ça ce n’est qu’un vulgaire petit détail.

Après deux petites minutes de pétages de câble, elle retrouve enfin son calme et s’excuse de s’être énervé sur moi. Tout en marchant vers la direction que j’ai indiquée, je me contente de lui répondre d’un ton neutre.

- Tu as raison de t’énerver, je me suis sentis particulièrement conne quand j’ai compris ça. À croire que mes supérieurs ne savent pas réfléchir deux minutes avant de délivrer les missions…

Bref, au lieu de nous indigner ensemble de leur débilité, nous ferions mieux de nous concentrer sur comment pallier à mon problème. Problème que nous ferions bien de régler avant d’arriver à notre destination…

- En y repensant, y’a quelques circonstance qui me permetterait d’user de mes techniques héréditaires…

Espérons qu'on va pouvoir appliquer ma solution, sinon je risque d’être dans la merde. C’est risqué après tout.

- Je peux faire oublier jusqu’à 12 heures chez une personne… Donc si j’utilise cette technique après avoir utilisé un jutsu Yamanaka, la personne ne s’en souviendra plus. Après c’est quelque chose de très simple que la personne peut briser d’un simple Kai, donc c’est assez risqué…

À voir si on préfère jouer la sûreté ou si on prend des risques…

- …Ou alors il suffira tout simplement de les tuer avant qu’ils ne révèlent aux autres que je suis une Yamanaka.

Une solution plus simple et efficace à mon goût. Après à voir si nous allons avoir assez de chakra pour tuer tous ceux sur qui j’utiliserais mon pouvoir.

Natsumi ne semblait pas m'en vouloir pour ma petite crise. J'en étais soulagée.

Elle me dit qu'elle était dans le même état que moi, lorsqu'on lui a annoncé la nouvelle. Qu'elle trouvait ça aussi stupide que moi. Mais elle me faisait comprendre qu'on devait faire avec, bon grès mal grès. Et elle avait raison. Je soupirais. Je m'étais emportée de façon impromptue. Ce n'était pas bon. Je ne connaissais pas la demoiselle, ne connaissais pas son caractère. Même si elle semblait conciliante, je ne devais pas oublier qu'une façade reste une façade, et que la plus douce des vierges peut avoir le cœur noir et pourri de pêchés les plus sordides.

Mais voilà qu'elle me dit qu'elle peut faire usage de ses pouvoirs à certaines conditions, finalement. Ce qui me fait afficher un petit sourire agréable. Premièrement, suite à l'usage d'un jutsu effaçant la mémoire. Peu fiable, car pouvant être brisé. Et la seconde, en supprimant toutes les personnes qui auraient vu à l’œuvre la petite Yamanaka. Ah. J'y avais pensé. Mais on m'avait dit que Konoha était un village prônant la paix et la non-violence, si bien qu'en voyant ma coéquipière, fluette et au minois agréable, j'ai pensé qu'elle adhérait à ces concepts.

Mais pas du tout. Apparences trompeuses, toussah toussah. Comme quoi, je dois me montrer prudente avec elle. Elle pourrait très bien me réserver le même sort, après tout ! Personne ne doit savoir que le Pays du Feu est derrière tout ça. Or, moi, n'appartenant pas aux forces de ce pays, étant une mercenaire que l'on a engagé pour cette mission et qui risquerait de vendre l'information pour suffisamment d'or ... Un frisson parcourait mon échine. Est-ce que je partage ma conclusion ? J'hésite. Même si c'est juste pour voir sa réaction, je me demandais à quel point c'était prudent. Et je me demandais si je n'allais pas finir dans une état déplorable, moi même.

- Il est plus facile de vivre avec les morts qu'avec les vivants, en effet.

Je hochais la tête, doucement. Avant d'enchaîner sur le point sensible.

- Natsumi, dis ... J'ai une question un peu gênante à te poser ...

Je faisais mine d'hésiter. Alors qu'hésitation, je n'en avais aucune. Avant de lui demander, dans un souffle.

- Est-ce que moi aussi, tu vas me tuer ?

Et je continuais, après quelques secondes.

- Je suis une errante qui ne doit rien au Pays du Feu. Qui vous dit qu'une fois la mission achevée, je ne vendrai pas au plus offrant votre implication dans cette affaire, hein ..? Si moi j'y ai pensé, vous aussi naturellement, alors ... Dis-moi.

J'avais posé ma main sur son épaule. Douce, mais ferme. Un peu crispée.

Au départ, la jeune fille semble assez satisfaite de ma proposition puisqu’elle précise qu’il est plus simple de vivre avec les morts qu’avec les vivants. Voilà qui règle donc en partie notre problème, reste plus qu’à voir si nous pourrions en effet tuer toutes les personnes qui auront connaissance de mon pouvoir héréditaire… Seulement voilà. Alors que nous sommes tranquillement en train de marcher en direction de notre prochaine destination, la jeune femme me lance à peu près le même regard que ce que moi je lui ai fait précédemment. Qu’a-t-elle donc à me dire ?

La suite de son discours me conforte dans mon idée. Elle avait bel et bien quelque chose de gênant à me demander, et comme pour la rassurer, je lui décoche un petit sourire. Puis après, une petite seconde d’hésitation, elle me demande si je vais la tuer elle aussi. Sur le coup, je reste clairement sur le cul. Pourtant, mon expression facial ne change absolument pas. Toujours en lui souriant, je me demande mentalement ce qui a bien pu lui passer par la tête pour imaginer que je vais la tuer. Elle finit très rapidement par éclairer ma lanterne.

Oui bon d’accord, son argument reste parfaitement valable. Voilà un détail de plus à reprocher à mes supérieurs, eux qui ne pensent visiblement à rien. Elle a tout à fait raison. Elle peut très bien revendre l’information directement après que je sois partie… Mais je ferais en sorte que cela ne se passe pas, du moins si je peux l’en empêcher. C’est donc avec un sourire encore plus large que je lui réponds d’un ton amical.

- Temps que tu restes tranquille, je n’aurais aucune raison de m’en prendre à toi ma chère…

Lâchant un petit rire tout à fait normal, je reprends de plus belle.

- Si tu fais ça, je ferais en sorte de m’occuper personnellement de ton cas en tout cas. Sans parler des forces spéciales qui te traqueront où que tu ailles… Non vraiment, tu devrais oublier cette idée… Du moins si tu ne veux pas avoir la quasi-totalité de Konoha sur le dos.

Certes Konoha est réputé pour être un village pacifiste en premier temps, mais ce n’est pas pour autant que je le suis. À croire que ma mère et moi sommes les seules du village à ne pas être des bisounours… C’est peut-être pour ça qu’on nous confie les interrogatoires en fait…

Bref, nous ne sommes pas là pour parler de notre patrie qui diffère l’une et l’autre. Dépliant une nouvelle fois la carte, j’observe cette dernière en fronçant les sourcilles. Concentré sur la carte, je sursaute quand j’entends une voix nous criant de nous arrêter.

- Arrêtez-vous gamines ! Vides vos poches et donnez moi tout votre argent !

Oh qu’il est mignon, un petit bandit qui raquet les marchands qui passe. Dommage pour lui, il a fait une mauvaise pioche. Instinctivement, je prends possession de son bras et fait en sorte que ce dernier lui agrippe la gorge.

- On t’a demandé quelque chose connard ?

Clair net et précis. Maintenant il ne reste plus qu’à voir si je le tue ou si je joue sur sa mémoire… Cruel choix.

Elle ne m'avait pas rassurée. Bien qu'elle parlait de façon plaisante, ses propos eux ne l'étaient pas. Du tout. Je la fixais longuement, interdite. Konoha, c'était pas censé être des bisounours, ou ça avait changé ? Je devais me mettre à jour. Je me mordais la lèvre. A moins que ce soit juste mon interlocutrice qui soit une psychopathe en puissance ? J'ai vraiment pas de chance si c'est le cas. Nan, vraiment, sérieux. Yamanaka, illusionniste, avec un problème psychologique la passant à faire preuve d'aucune humanité envers de belles et charmantes demoiselles telles que moi ? Tellement pas bon. A moins qu'elle essaye de m'intimider ? Peut-être. Peut-être est-elle aussi agréable et gentille qu'elle le parait, la petite adolescente. Ou peut-être pas.

- Soit. Je veux une garantie.

Les garanties, on peut les demander, mais rarement on les obtenait. Mais ça ne coûtait rien de les exiger, tant qu'on avait la manière de le faire. Mais voilà qu'on était interrompues par un charmant bandit de grands chemins qui exige toutes nos possessions de façon urbaine. Malheureusement, la demoiselle Yamanaka ne semble pas apprécier la chose. Prend possession de son bras. Et décide d'étrangler l'inconscient avec. C'est bête pour lui, mauvaise pioche. Il se fait invectiver de façon agressive, et j'hésite à intervenir. Après tout, elle a l'air très bien de se débrouiller sans moi. Mais bon. Prouvons notre utilité.

- Il n'y a pas besoin d'être aussi agressif. Nous pouvons arranger ce différent de façon parfaitement civilisée, n'est-ce pas ?

Le bandit avait l'air soulagé. L'expression de peur dans ses yeux s'était fait vacillante. Avant qu'elle ne s'intensifie, alors que ma lame s'était plantée dans son ventre, par mégarde naturellement. Je retirai l'acier dans un bruit de succion dégoutant, le cadavre s'écroulant, alors que je me tournais vers l'agréable demoiselle Natsumi.

- Sinon, mes garanties, en parlons-nous ?

Je lui adressais un sourire tout ce qu'il y avait de plus agréable. Comme si il n'y avait pas de corps se vidant de son sang à nos pieds. Comme si je n'avais jamais tué avec une calculée froideur cet individu que je ne connaissais de rien, et qui ne pouvait me faire aucun mal même si il l'aurait souhaité. Mes pupilles dorées étaient sur les siennes, malicieuses.

- Mais nous pouvons en discuter naturellement en chemin, rien ne presse n'est-ce pas ?

Petit gloussement.

- Je vous suis, "capitaine".

J'avais décidé de lui laisser les rênes de l'opération. Après tout, ça lui ferait plaisir, je suppose. Et si ça lui plait, alors, j'aurai plus de chances de la mettre dans de bonnes conditions pour négocier des garanties qui, au fond, n'étaient pas si importantes. Il serait toujours temps de s'adapter.

Une garantie ? Et puis quoi encore ! Elle a cru qu’elle pouvait faire sa diva ou quoi ! Si elle ne voulait pas avoir ce genre de problème, elle n’avait qu’à pas accepter cette mission. De toute façon je ne vois même pas quelle garantie je peux lui donner. Jusqu’à preuve du contraire, seul nous faire confiance peut marcher dans cette situation. Malheureusement pour elle, je n’ai même pas le temps de lui expliquer que nous nous sommes fait interrompre par l’autre bandit qui couine de douleur. Pendant quelques secondes, je suis resté là, à me demander si je devais le tuer ou non. Si je lui efface juste la mémoire, ça reviendra au même…

Cependant, je suis rapidement tiré de mes pensées par ma chère camarade. Cette dernière s’est approchée de ma victime et semble prendre un ton sans aucune agressivité. Madame explique à ma proie que l’on peut régler ce problème de façon plus civilisé et qu’il ne fallait pas être aussi agressif. Que voulait-elle bien dire par là ? Notre nukenin du jour serait donc une diplomate ? Étrange… au premier regard, je la voyais plus comme quelqu’un comme moi, pas comme Ryosei. Oui enfin non… Ryosei lui m’aurait carrément engueulé de l’étrangler…

Une lueur d’espoir se dessine sur le visage de l’homme… du moins jusqu’à ce que Monza' lui plante sa lame dans le ventre. Instinctivement, la lueur s’est éteinte alors qu’un rire non dissimulé s’élève dans l’air. Bien sûr, ce rire n’est autre que le miens. Non mais… comprenez-moi… ce faux espoir était tellement magnifique. Franchement, je sens qu’elle est moi on va bien s’entendre au final. Si elle continue comme ça, c’est moi qu’elle va finir par tuer de rire. Sans parler du magnifique sourire qu’elle me décoche ensuite, tout en relançant le sujet de ses garanties.

Après qu’elle m’y est invité en me nommant capitaine, je reprends la route normalement, comme si de rien n’était. Sans même baisser les yeux en direction du cadavre agonisant, je l’enjambe pour reprendre notre périple. Puis, après un long soupire, j’adopte un ton clairement lassé.

- Écoute… Je ne vois pas quelles garanties je peux t’offrir.

C’était tout simplement la vérité. Tout en marchant d’un pas rapide, je reprends une nouvelle fois la conversation.

- Nous avons toute les deux quelques choses à perdre dans cette histoire. Toi, ta vie, moi, des informations concernant mon village.

Tournant mon regard dans sa direction, je lui lance un regard d’une neutralité parfaite.

- Hormis nous faire confiance mutuellement, je ne vois pas quelles garanties nous pouvons toutes les deux proposer à l’autre.

J’espère que ce point est clair ! Je n’aime pas me répéter comme une vieille croulante, donc pour son bien, elle a intérêt de bien comprendre ce que j’ai dit. Une fois tout ceci clair, on pourrait peut-être se concentrer sur notre mission non ? À moins que madame veuille encore couiner à ce sujet jusqu’à la fin de notre périple… Pas sûr que j’ai encore la patience pour.