Le Sentier Perdu était devenu comme à son habitude une palette de couleurs et de teintes en ce début de soirée. Le soleil se couchait, et les monts qui ponctuaient le paysage des frontières de Kumo offraient un spectacle magnifique. Et rien ne laissait présager que cette soirée était destinée à être différente des autres…

Sur l’un des rares avant-postes que le village caché des Nuages avait établi tout le long du seul chemin d’accès à ce dernier, l’un des gardes regardait le ciel à peine étoilé. Puis une lueur chaude vers le sud l’intrigua. On aurait dit quel le soleil se levait à nouveau ? Et si cela parut impossible, ce fut bien parce que ça l’était.

Ce n’était pas le soleil qui se levait à nouveau, mais une énorme vague de feu qui fonçait droit vers l’avant-poste et vers Kumo par la suite. La violence visuelle de la déflagration était telle que l’hypothèse d’un incendie naturel ne pouvait même pas être imaginée.

C’était un jutsu Katon de niveau supérieur qui allait s’abattre sur les frontières de Kumo. L’état d’alerte fut lancé, mais il était trop tard pour l’avant-poste, dont les gardes assistèrent impuissants à la montée des flammes.

A quelques secondes de l’impact, un kunaï fut planté au sol. Et derrière les reliefs les plus proches, une voix soupira.

« Suiton… »

« … Sceau de la triple barrière aqueuse ! »

Le garde Kumojin eut à peine le temps de voir un parchemin de Fûinjutsu enroulé autour du kunaï avant que ce dernier se mette à devenir le centre d’une explosion aqueuse tant impressionnante que bienvenue. Si au départ la masse d’eau semblait s’en aller de tous les côtés, elle se structura finalement comme une large barrière qui supporta la technique Katon qui lui fut opposée. Et le tout se répéta trois fois.

L’homme qui venait de défendre l’avant-poste apparut devant les deux gardes affectés à ce dernier. De dos, aucun de ses traits n’était reconnaissable. Mais sa prestance et sa voix en dirent davantage.

« Les intrus sont deux. Ne sonnez pas l’état d’urgence pour si peu, mais ramenez quelques Kumojins ici. »

Les deux gardes se regardèrent. Certes, tout semblait indiquer que cet homme venait de les protéger. Et sa carrure… Mais devaient-ils lui obéir pour autant ? L’un d’eux tremblait légèrement, mais prit son courage à deux mains pour répondre à l’inconnu protecteur, avec le soutien du regard de son homologue.

« Excusez-moi m…
─ Ne perdez pas de temps, mes amis. Exécution ! »

L’homme tourna légèrement son visage. Sous le choc, les deux gardes hochèrent verticalement la tête. Ils prévinrent le village. Il était de retour.

L’homme affronta les deux ennemis de Kumo par des coups de Taïjutsu et des lancers de projectiles. Ils se jaugeaient, mais le duo d’inconnus forçait le protecteur des Nuages à reculer. Si bien que ce dernier arriva plus vite que prévu aux portes de Kumo, son village. A plusieurs centaines de mètres, deux silhouettes noires attendaient.

Le Kadoria se retourna et fit face aux Kumojins qui étaient venus pour l’épauler. Il les regarda du seul œil qui pouvait encore lui servir.

« Ces deux personnes cherchent à attaquer le village. Occupons-nous d’eux et ensuite… »

Kadoria Uriô se retourna pour regarder ses deux adversaires au loin. Il esquissa un sourire.

« … vous me poserez toutes les questions que vous voudrez ! »

Spoiler:

C’était une journée plutôt calme, comme je venais de finir une mission, j’avais pris un peu de pause sur mes entraînements. J’avais passé la journée avec Karyuudo dans les montagnes. Il ne faisait pas bien chaud en cette période de l’année, mais cela faisait du bien de se reposer en plein air. Comme nous voulions vraiment profiter de cette pause, nous avions décidé de ne pas partir chasser. C’était plutôt inhabituel lors de nos sorties, mais il me restait encore à manger chez moi. Lorsque le Soleil commençait à se coucher, nous décidâmes de rentrer au village. Ce fut par les airs que nous voyageâmes. Karyuudo n’était pas capable de me porter sur de longues distances, mais pour quelques centaines de mètre, cela ne posait aucun problème et c’était bien plus discret pour entrer dans le village sans se faire remarquer. Lorsqu’il volait suffisamment haut, le vol devenait assez désagréable pour moi, mais cela permettait d’empêcher quelqu’un au sol de me voir. Les aigles étaient assez répandus dans la région, mais ceux qui s’en servaient comme monture était un peu plus rares.

Alors que nous atteignîmes le village, je remarquai de l’agitation en contrebas au niveau du sentier perdu. Ce n’était jamais bon signe lorsque cela arrivait. Je n’étais pas chargé de la protection du village, mais j’étais curieux de savoir ce qu’il se passait.

- Karyuudo, descend un peu, je vais sauter. J’ai envie de voir ce qu’il se passe en bas.

- Si tu es en danger, je viendrai, peu importe les conséquences.

Au moment où il disait ces mots, je me rendis compte qu’une grande explosion venait d’avoir lieu ou alors il s’agissait d’une technique Katon de haut niveau. Dans tous les cas, cela ne faisait que confirmer que quelqu’un essayait d’attaquer le village. Lorsque je fus assez bas, je sautai en direction de ce qui me semblait être des Kumojins venus défendre le village.

Après une longue chute, qui aurait coûté la vie à toute personne sans entraînement, j’atterris entre l’ennemi et les portes du village. J’étais un peu en retrait par rapport aux autres venus pour aider malgré mes compétences en Taijutsu, mais j’étais de nature prudente face au danger, je ne voulais pas foncer tête baissée sans connaître le niveau de mes adversaires. Je sortis ensuite mon katana accroché dans dos, je n'étais même pas sûr que mes alliés m'avaient remarqué.

HRP:

HRP:

Le moine Hashiru, ici ? Incroyable qu’il eut été à Kumo pendant tout ce temps. Un fidèle shinobi des Nuages comme le Raïkage actuel aimerait en avoir des dizaines. Bien sûr que celui qui avait été le Shodaime se demandait qui était son actuel successeur, mais l’important était pour l’instant de protéger son héritage, à savoir Kumo. Il regarda l’autre shinobi arriva, bien plus discret, et tenta de rassurer les trois jeunes pousses qui avaient apparemment été sous la tutelle du moine. Des Genins ? C’était presque sûr.

Hashiru avait pris les devants en donnant ses consignes. Claires, précises et plutôt logiques, Uriô n’aurait rien eu à y redire s’il n’en savait pas davantage que les autres Kumojins sur les deux ennemis qui approchaient. D’un bras tendu, il barra le possible élan que les Genins allaient avoir.

« Genins, respectez les consignes de votre supérieur, mais concentrez-vous sur l’homme de droite. Rassurez-vous, il est à votre portée. »

Le regard du Shodaime pointa vers l’arrière. Ce shinobi qui avait atterri discrètement, ce n’était pas un débutant. Et si sa discrétion était un de ses points forts, alors la mission à lui donner était toute trouvée. Le Kadoria lui adressa une expression sérieuse, mais qui ne souffrait d’aucune animosité.

« C’est justement en voyant un ennemi aussi faible que je pense qu’il s’agit d’une diversion. Va vérifier si le Daimyô n’a rien. J’ai un mauvais pressentiment. »

De toute sa vie, Kadoria Uriô avait été un chef de village très amical et proche du seigneur du Pays de la Foudre. Etait-ce toujours le même ? Qu’importe. C’était ce sentiment national qui l’avait poussé à croire que dans le cas d’une diversion, c’était le Daimyô qui pouvait être visé. Et puis comme il paraissait l’être, le Shodaime était quelqu’un qui en savait plus sur la situation que quiconque parmi ses nouveaux alliés.

Mais pour l’heure, il fallait qu’Hashiru et lui s’occupent de la femme. Membre de ce mystérieux duo, elle était puissante mais ce n’était pas tout… Son assurance avait marqué le Shodaime. Ce combat n’allait pas être facile.

« Hashiru, nous allons nous occuper de la femme de gauche. Elle n’a peur de rien alors après l’avoir séparé de son acolyte et de tes Genins, fais attention. Je te couvre… »

Aussitôt dit, aussitôt fait : le père fondateur du village caché des Nuages avait déjà sorti un kunaï dont le manche était recouvert d’un sceau de Fûinjutsu.

Ce soir, il ne faudrait pas uniquement protéger Kumo… mais tout le Pays de la Foudre.

Spoiler:

HRP:

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L’homme au large manteau noir regarda ses trois adversaires désignés. Des gamins, c’était sérieux ? Il savait qu’il n’était pas du tout un as du combat, mais de là à être considéré comme une merde ? Non, ça n’allait pas se passer comme ça ! Il se mit sur ses gardes, puis regarda dans l’obscurité grandissante de cette fin de journée les trois Genins qui approchaient.

L’une lança une sorte de projectile en papier. Un avion ? Il l’esquiva sans grande difficulté, d’un bond latéral… Sauf que le machin avait suivi sa trajectoire. L’avion explosa légèrement à son pied, et sans blesser sa cible, elle vacilla en arrière. Putain, il avait sous-estimé ces gamins, se dit-il lorsqu’il vit une dizaine de projectiles lui arriver en pleine poire.

Dans sa position délicate, il ne put tous les esquiver. Deux le touchèrent presque au même endroit, à la cheville gauche. Il grimaça un court instant, avant de pester tout en plongeant ses mains dans sa sacoche de ninja.

« Maudits gamins… »

C’était l’heure de leur montrer qu’ils ne faisaient pas le poids. Il envoya une dizaine de shurikens vers les trois Genins. Puis aussitôt, il dégaina un katana simple et courut – oubliant presque sa gêne à la cheville – vers celle qui avait voulu faire la maligne avec son avion en papier explosif.

Spoiler:

Il devenait ainsi certain que le village se faisait attaquer et si je ne connaissais pas l’identité de l’homme qui se trouvait devant, j’étais persuadé qu’il était important, même si j’avais du mal à le reconnaître. De plus, je savais qui était Hashiru, pas personnellement, mais suffisamment pour me douter que la situation était sous contrôle, ou tout du moins, en dehors de mon emprise. Lorsque l’inconnu m’ordonna d’aller en vitesse auprès du Daimyô, je me demandai d’abord si j’étais censé suivre cet ordre ou pas. Après quelques secondes d’hésitation, je décidai qu’il avait sûrement raison et que le seigneur du pays avait peut-être plus besoin de ma protection actuellement que le village. Je n’aimais pas vraiment l’idée de quitter un combat auquel des genins s’étaient retrouvés mêlées malgré eux, mais ils semblaient déterminés, j’avais plutôt confiance en eux.

Ignorant ainsi les ennemis, je pris la direction du nord à grande vitesse. Daitoshi n’était pas la porte d’à côté, je ne pouvais pas me permettre de trainer. En quelques minutes, j’avais perdu de vue le village, courant à vive allure dans les montagnes. Comme je m’y attendais, il ne fallut pas longtemps à Karyuudo pour me rattraper, il avait compris l’importance de la situation.

- Tu m’as l’air bien pressé humain !

- Le Seigneur du pays est peut-être en danger.

- Et alors ?

- Alors, c’est à moi qu’on a demandé de le protéger tu penses, comme si les gardes payés pour sa protection ne servaient qu’aux apparences. Je n’étais pas vraiment en position de questionner.

- Tu veux peut-être que je t’y emmène ?

Sans même prendre le temps de répondre, je sautai sur son dos. Il s’envola ensuite haut dans le ciel, augmentant sa vitesse de vol. Il n’était pas à son maximum, mais avec la distance qui l’attendait, il ne pouvait se permettre de dépenser trop d’énergie, surtout qu’il pouvait parfaitement être amené à combattre avec moi s’il y avait réellement du danger à notre destination. Quant à moi, je me concentrai sur ceux qui nous entourait, j’avais du mal à distinguer les formes en contrebas, mais j’essayai tant bien que mal de vérifier qu’aucun individu suspect ne se trouvait sur notre trajet.

Quelques kilomètres à peine avant l’arrivée, je descendis de son dos. Même s’il était trop fier pour l’assumer, je savais que ce voyage l’avait fatigué et qu’il avait besoin d’un minimum de repos avant de refaire autant d’effort. Me suivre sans poids sur son dos était beaucoup moins fatiguant, surtout s’il devait voler à mon rythme. Personnellement, j’avais eu le temps de me préparer physiquement, je fonçai donc en direction du palais que je connaissais plutôt bien, puisque j’avais déjà eu pour mission de protéger cet homme.

Spoiler:

Dôbutsu Otoke avait accepté volontiers les ordres menés par un homme qu'il n'avait pourtant pas reconnu. Qui pourrait lui en vouloir, vu la nuit qui commençait à tomber, l'agitation du moment et la différence d'années qui séparaient le "revenant" et celui qui s'était désormais envolé pour aller vérifier que tout allait bien au Palais du Daimyô. Il connaissait la route, lui qui avait joué un rôle important dans sa protection face à celui qui avait voulu intenter à sa vie. Un événement qui avait lui-même été une base pour l'élection du Rokudaime...

Sans rencontrer le moindre obstacle sur sa route aérienne, Dôbutsu Otoke put se rapprocher suffisament des quartiers actuels du Daimyô une bonne dizaine de minutes plus tard pour y constater une certaine agitation. Lumières et gardes dans tous les sens pouvaient attester de la véracité d'une hypothèse : l'attaque sur l'avant-poste de Kum était-elle déjà communiquée ici ?

Dans tous les cas, un garde reconnut le Kumojin et demanda à ce dernier de venir. Tant mieux qu'un ninja des Nuages soit là. Il engagea la conversation d'un air un peu paniqué.

« Nous sommes au courant de ce qu'il se passe sur le Sentier Perdu. On allait renforcer la sécurité du Daimyô quand on a entendu des bruits secs au sein du palais. Le Daimyô n'a rien, et se prépare à se mettre en sécurité dans le convoi d'urgence... »

Le garde avait pointé du doigt la diligence derrière lui. Encore plus loin, le Daimyô sortait entouré de deux gardes.

« Mais nous ne savons pas ce qu'il y a à l'intérieur... »

Les gardes restaient néanmoins des civils ou au mieux des combattants qui avaient renoncé à leur vie de shinobi de bas-étage. Si la menace qu'il y avait à l'intérieur des quartiers du Daimyô était réelle, fallait-il pour Dôbutsu Otoke privilégier le départ précipité du seigneur ou s'occuper de la menace directement ?

Résumé:

Détails:

Elle ne comprit pas tout de suite lorsqu’elle vit son attaque Katon combinée à celle du cancre qu’on avait collé pour être son binôme être parée par un Suiton de haute volée. Mais lorsque les Kumojins s’étaient montrés aussi dociles envers ce mystérieux défenseur, elle le reconnut. C’était Kadoria Uriô, le Shodaime Raïkage ?! Elle n’en croyait pas ses mirettes. Et elle le fit savoir à son interlocuteur privilégié.

« Alors comme ça j’suis pas la seule à traverser les âges on dirait, Shodaime… »

Agumi ne fit pas attention à son « coéquipier » qui était parti s’occuper des trois soldats. Fallait avouer que c’étaient sans doute des p’tits jeunes. Et forcément, quand elle voyait la prestance qu’avaient les deux hommes qui lui faisaient face, elle ne pouvait qu’apprécier. Elle adorait même. Un combat sanglant ! Et dire qu’à un moment elle avait douté de cette « mission »…

Elle s’était réveillée un jour, au même endroit que ses derniers souvenirs la ramenaient. Chasser une prime, réussir à l’achever, avant de se prendre un coup d’épée en plein cœur… Normalement, elle n’aurait pas dû mourir et pourtant, elle s’était effondrée. Alors lorsqu’elle revint à la réalité, elle ne put que croire qu’au final, ça avait été une sorte de Genjutsu. Mais une fois qu’elle avait tenté de se relever, la lourdeur immense de ses muscles et articulations avaient eu raison de son hypothèse première. Morte ou pas, endormie ou prise dans une illusion, elle avait passé bien plus de temps dans l’inconscience qu’elle aurait pu le croire.

Des années, voilà le temps qu’il s’était écoulé entre sa « mort » et son réveil. Loin d’imaginer la vérité – à savoir qu’une fois Monwa scellé par Obli, elle avait retrouvé la vie – la disciple de Jashin s’était elle-même occupée de sa rééducation. Avec sa débrouillardise accoutumée, elle avait ensuite cherché les gros contrats… jusqu’à tomber sur celui qui parlait de semer le trouble aux frontières de Kumo.

L’homme de main du Raïkage avait engagé le combat, ce qui fit sortir la kunoïchi de ses pensées. Elle bomba ses bras et les mit en croix pour se protéger d’un assaut aussi rapide que puissant. Projetée violemment, elle ne fit rien lorsque l’homme la refrappa avec la même violence à la verticale. Son corps s’écrasa au sol, surélevant des gravas tout autour. Après quelques instants où un nuage de poussière se dissipa relativement vite, le spectacle obscur qui était visible par Hashiru et le Shodaime était normal…

La jeune femme était enfoncée dans le sol, les membres tordus avec des inclinaisons aussi affreuses que surprenantes. Pourtant, aussi surprenant que cela puisse paraître, ses membres revinrent à leur état originel. En plus d’être immortelle, la disciple de Jashin avait plus d’un tour dans son sac.

« Tu m’as fait mal, enflure. Mais au moins, je sais où tu as appris à te battre. Sale enfoiré de moine de Maskine, laisse-moi t’apprendre un truc… »

Soudain, le pied droit de la jeune femme s’extirpa du sol, sous Hashiru. Cette technique, s’il parvenait à l’esquiver, pourrait permettre aux Kumojins d’affirmer leur hypothèse : cette femme était une Akuzu. Mais cette dernière ne s’arrêta pas là, et à la suite de trois signes incantatoires, elle cracha une énorme quantité de flammes, créant presque la même technique que le Raïkage avait paré plus tôt… mais avec une petite surprise.

Spoiler:

Quels que soient les shinobis qu’il avaient pu voir, ces derniers s’étaient montrés très coopératifs. L’avaient-ils reconnu ? Sans doute la plupart oui, mais ça n’avait pas réellement d’importance tant qu’ils suivaient les consignes. Après tout, Uriô savait probablement mieux que quiconque ici ce qu’il se passait. Mais pour l’heure, alors que les jeunes pousses combattaient le ninja « moyen » et que le dernier était parti à la recherche du Daimyô, le Raïkage allait se battre contre… quelqu’un qui, elle, l’avait reconnue.

Traverser les âges ? Est-ce qu’elle aussi avait été réincarnée ? Elle ne semblait pourtant pas l’être. Néanmoins, difficile d’en avoir la certitude tant l’obscurité pouvait jouer des tours. En tout cas, cette kunoïchi avait une réelle assurance au combat. Pourtant, l’instinct paternel du fondateur de Kumo ne put l’empêcher de surveiller au loin le combat des Genins. Il leur lança d’ailleurs à la figure les prochaines instructions.

« Genins, une fois que vous l’aurez mis hors d’état de nuire, rentrez au village et faites votre rapport ! »

Le moine… s’était déjà élancé au combat. La combinaison de ses frappes avait été d’une rapidité et d’une efficacité exemplaires. Dommage que ses probables élèves n’aient pu voir ça. Difficile de croire que leur adversaire avait pu survivre à cet assaut. La preuve visuelle en témoignait : ses membres avaient été cassés à de multiples endroits.

Mais pourtant, ils se reformèrent à vue d’œil. Qui était-elle, bon sang ? Kadoria Uriô ne remarqua la jambe enfoncée dans le sol de lorsque le bout de cette dernière sortit sous les pieds d’Hashiru. Sans pouvoir l’aider, à cette distance, la voix du Raïkage perça néanmoins la nuit.

« Elle fait partie des membres du clan Akuzu, j’ai travaillé avec eux lors des préparatifs de la création de Suna ! »

Mais pas le temps d’en dire plus, la kunoïchi originaire de Kaze no Kuni avait entamé une courte série de mudras. Agacé et surtout pressé, le Raïkage sortit quelques kunaïs, qu’il lança assez haut pour qu’ils passent au-dessus de la vague de flammes qui arrivait. Puis aussitôt, il composa des signes incantatoires pour envoyer une vague déferlante Suiton.

Mais sous les flammes évaporées apparurent des kunaïs. Encore peu habitué à sa réincarnation, le Shodaime ne put esquiver les projectiles, qui s’enfoncèrent par endroits dans son corps, avant d’exploser. Pourtant, il ne fallut que quelques instants aux morceaux de peau pour se reformer. Après tout, Kadoria Uriô était un Edo Tensei. Mais Hashiru, comment s’en était-il sorti ?

Spoiler:

HRP:

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« Hein ?! Répète ça un peu pour voir ?! »

A peine avait-il répondu à la provocation du Genin que ce dernier s’était empressé de fuir en lâchant divers projectiles. Les esquiver n’était pas réellement difficile, mais l’explosion électrique qui survint au sol le perturba et l’empêcha de voir ce qui allait venir ensuite. Une autre Hakushi avait utilisé davantage de chakra pour lancer toujours plus de projectiles.

Le mercenaire attrapa deux kunaïs à parchemins explosifs qu’il projeta sur la multitude de papiers qui arrivaient. Même si ces derniers s’étaient enflammés au dernier moment, l’explosion engendrée par les explosifs avaient réussi à souffler le tout. Mais par mesure de précaution, le ninja de basse envergure avait bondi à l’arrière… avant de se rendre compte de ce qui arrivait par-dessus sa tête.

L’explosion le mit hors d’état de nuire, ravageant son visage à un point qui rendait la vue de son cadavre assez effrayante. Les Genins de Kumo avaient réussi tant bien que mal à se débarrasser de ce qui était probablement leur premier adversaire réel depuis l’obtention de leur bandeau.

Spoiler:

Lorsque j’arrivai sur place, je compris immédiatement qu’il se passait quelque chose ici également. Je reconnus alors un garde du Daimyô, qui semblait me reconnaitre également. Je me rendis alors vers lui, il allait pouvoir m’expliquer la situation. Il m’annonça qu’ils étaient au courant pour l’attaque sur Kumo, ce qui m’étonna un peu, je ne m’attendais pas à ce la nouvelle fut aussi rapide. Il me fit alors comprendre qu’un dilemme s’offrait à moi, je devais choisir entre l’élimination de la menace qui se trouvait sûrement à l’intérieur du palais et la sécurité du Daimyô, qui, même entouré de ses gardes, était en danger. Une part de moi voulait savoir si la menace était réelle, mais je n’étais pas venu pour sauver le plus de monde possible. J’étais là après avoir suivi les ordres d’un inconnu à qui je crus bon de faire confiance. Mon seul objectif était de protéger le seigneur de ce pays, si les autres personnes présentes n’étaient pas capables de se défendre, ce n’était pas mon problème.

- Faites ce que vous pouvez pour la menace, je vais mettre le seigneur à l’abri. C’est notre priorité.

Sans perdre de temps, je me dirigeai vers le Daimyô. Malgré ma précédente mission à cet endroit, je n’avais jamais eu l’occasion de le rencontrer. Je songeai alors à un problème possible, cet homme ne me connaissait pas non plus, il ne pouvait me faire confiance sous prétexte que je portais un bandeau de Kumo. Je ne pouvais malheureusement rien y faire, c’était à lui de décider de sa protection.

Arrivant près de lui, je fis une révérence pour le saluer, je ne connaissais pas bien les règles de courtoisie qui s’appliquer dans ce genre de situation, mais je voulais vraiment éviter un conflit entre lui et moi.

- Daimyô-Sama, je suis Dôbutsu Otoke, chuunin de Kumo, j’ai été envoyé d’urgence pour assurer votre protection. Comme la menace n’a pas encore été identifiée, le mieux pour vous est de quitter cet endroit le plus rapidement possible, alors je vais vous demander de me suivre.

Sans même attendre sa réponse, je me tournai vers ses gardes qui semblaient assez méfiants à mon égard.

- Quant à vous, le mieux serait que vous couvriez notre départ, en retenant le plus possible ceux qui pourraient nous poursuivre.

J’espérais que tout allait bien se passer, mais comme à peu près tout le monde sur place, j’ignorais quel était le danger qui nous attendait. La seule chose qui me semblait vraiment évidente, c'était que s'il y avait véritablement un ennemi capable de me mettre en difficulté, aucun des gardes présents ici n'allaient pouvoir intervenir. Si j'arrivais à être seul avec le seigneur loin de cet endroit, alors cela deviendrait beaucoup plus simple de le protéger.

« Bien, même si je n’ai pas une confiance aveugle envers Kumo, le temps n’est sûrement pas à la querelle : j’agirai selon vos ordres. »

Le gradé de la garde salua le Dôbutsu qu’il regarda partir rejoindre la diligence, puis se retourna pour marcher en direction du palais. S’il n’avait pas pu cacher une certaine tension au départ, la prise de décision sereine du Kumojin lui avait fait regagner son calme…

Le Seigneur quant à lui n’était pas non plus extrêmement confiant envers le Kumojin qui venait d’arriver. Malgré les marques de politesse et l’urgence de la situation, le Daimyô ne semblait réellement pas enthousiaste à l’idée de voir un ninja des Nuages débarquer ici. Mais il s’arracha un sourire forcé.

« Ils sont entraînés pour garantir ma sécurité, ils peuvent nous couvrir en nous déplaçant, à moins que vous insistiez, sieur Dôbutsu ? »

Il suivit les directives du dénommé Otoke et se mit à marcher avec hâte vers le point d’extradition le plus proche, à moins que c’eut été vers une « cachette » ?

Derrière eux, et marchant parfois à reculons, les deux gardes couvraient le voyage plus ou moins effréné du ninja et du Daimyô pour éviter toute attaque. Heureusement, même après quelques minutes déjà de déplacement, aucune menace ne s’était montrée. Une sorte de calme que le Daimyô sut mettre à profit en voulant détendre l’atmosphère avec le Kumojin.

« Dites-moi, qui vous a envoyé, votre Raïkage Seki Zennosuke ? En tout cas, vous avez plutôt fait vite. »

Sous ses rides, on put presque voir un sourire de sympathie du seigneur. Les Kumojins étaient de bons gars.

Spoiler:

Même si je remarquai bien qu’il n’était pas vraiment ravi de devoir se fier à un shinobi de Kumo pour se mettre à l’abri, je fus néanmoins content de voir qu’il savait qu’il n’avait pas d’autre choix. J’étais venu ici parce qu’on me l’avait demandé, mais je savais très bien que si je pouvais montrer mes capacités de ce genre de situation, cela ne pouvait que m’être bénéfique pour la suite. C’était en réalité la raison principale qui me faisait protéger le Daimyô à tout prix plutôt que de me charger de la menace. Sa mort dans de telles circonstances pouvait avoir de graves conséquences sur ma carrière de shinobi. Évidement, je pouvais très bien tout quitter pour retourner vivre avec Karyuudo en solitaire mais je commençais vraiment à apprécier la vie des shinobis. Toutes ces histoires de pouvoir et de politique, que je n’arrivais pas à comprendre auparavant, avaient fini par m’amuser.

Je savais que ce seigneur, qui semblait pourtant si faible, pouvait m’aider dans cette quête. Comme je n’étais pas compétent dans les rapports sociaux, il fallait quand même que je fasse vraiment attention. Mais tout cela n’était pas vraiment la priorité tant que sa vie était en danger. J’avais une idée pour le faire sortir d’ici rapidement sans prendre trop de risques pour lui. Le problème était que cela impliquait de dévoiler mon secret à quelqu’un et je n’étais pas vraiment certain que Karyuudo allait apprécier. Je ne savais pas si je pouvais faire confiance au Daimyô, mais je n’avais pas vraiment le choix.

- Je ne doute en aucun cas de leurs capacités monseigneur, mais mes méthodes d’extraction sont secrètes, de plus, au rythme où nous allons aller, vos hommes ne pourront pas nous suivre. C’est pourquoi j’aimerais que vous leur demandiez de s’arrêtez ici.

Je me dirigeai vers un endroit un peu plus discret. Mon objectif était de l’éloigner des regards indiscrets pour le faire s’enfuir sur Karyuudo. Cela faisait des années qu’il n’avait pas porté quelqu’un d’autre que moi sur son dos, mais je savais qu’il ne pouvait pas me le refuser. Comme à son habitude, il volait loin au dessus du palais pour ne pas attirer l’attention, sans me perdre de vue. Il me suffit alors d’un simple regard dans sa direction pour lui faire comprendre que j’avais besoin de lui.

Le seigneur du pays me demanda alors qui m’avait envoyé ici. Il mentionna Seki Zennosuke comme Raikage, ce qui me surprit grandement. À vrai dire, je n’avais aucune idée sur l’identité de celui qui m’avait envoyé ici, de toutes façons, c’était une réponse totalement mensongère que j’allais lui donner.

- Vous devez faire erreur, Seki Zennosuke n’est plus notre Kage. Hôritsu, lui, n’était pas présent au village. Voyant la situation au village, j’ai personnellement décidé de venir ici, certains oublient parfois que vous protéger fait parti de nos priorités, pas moi.

Quelques instants après, ce fut l’arrivée de Karyuudo. Il ne fallait plus qu’espérer que celui-ci n’allait pas effrayer le vieil homme. Il s’approcha de moi pour poser sa tête sur ma main, c’était sa façon à lui de montrer aux autres qu’il n’était pas dangereux pour mes alliés.

- Maintenant, je vais vous demander de me faire confiance. Monter sur cet aigle pour le laisser vous emmener à l’abri est la meilleure option que vous avez actuellement. Vous ne courrez aucun danger venant de lui et pour la potentielle menace qui se trouverait au palais, je vous suivrais au sol pour plus de sécurité.

Je lui avais exposé mon plan et dévoilé l’un de mes plus grands secrets, je prenais beaucoup de risque et j’espérais vraiment que cela en valait la peine.