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 Protéger les récoltes [C - Solo]

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Iwa
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Message(#) Sujet: Protéger les récoltes [C - Solo] Protéger les récoltes [C - Solo] EmptyMer 16 Déc 2015 - 15:15

Seito chargea son sac sur son épaule, et sortit dans la rue. L'air était frais. L'hiver se faisait attendre. Un doux linceul recouvrait les populations, sans pour autant couvrir de neige les paysages. Seito regrettait la neige. Il en avait toujours vu à Ki no Kuni, pendant chaque hiver qu'il y avait passé. C'était pour tous les membres de son village une crainte plutôt qu'autre chose. Le manteau blanc n'apportait que la dévastation des récoltes, et la stérilisation de la terre le temps de son écueil. Or, malgré les dangers qu'elle pouvait représenter, Seito avait toujours eu, aussi loin qu'il puisse se souvenir, une image positive de la neige. C'était une sort de pacificateur de la nature. Lorsqu'elle se posait sur les terres, c'était pour y régner de son lourd et silencieux règne. Une sorte d'harmonie s'établissait alors entre chaque élément de la nature, puisque chacun souffrait alors des pénuries engendrées par la neige. Ils se soudaient, oubliaient les querelles et les instincts prédateurs pour un temps. La neige était comme un message divin porteur d'une alliance entre les espèces, transcendant l'orgueil de l'individu pour le pousser à la fraternité. C'était sans doute une bonne punition. Et elle évitait bien des conflits, cette neige ...

C'est justement à ce propos que Seito avait été pressé hors de chez lui, hors de Shozaichi, même. Il allait devoir faire preuve de sa valeur, en sa qualité de soldat, en protégeant les populations. Il sortit de sa poche un morceau de papier, qu'il parcourut brièvement du regard. Il devait se rendre auprès d'une famille de fermiers, afin de les protéger en vue de la convoitise sans doute agressive des barbares de la région. Et c'était à Tori no Kuni que Seito devait se rendre. Il ne savait que peu de chose sur le lieu, simplement qu'il était également un pays limitrophe à Ki no Kuni. Un pays des oiseaux ... Il se l'imaginait comme une immense forêt, sombre, le ciel rempli de milliers de volatiles aux couleurs plus étranges les unes que les autres. Cependant, il avait appris récemment, au terme de quelques recherches qu'il avait menées afin de mener à bien sa mission, qu'il s'agissait plutôt de terres marécageuses. Il avait été déçu, un peu. Il s'était dit que le voyage ne serait peut être pas aussi enthousiasmant qu'il ne l'avait prévu. On lui avait également dit que Tori no Kuni était en fait un mélange de différents biomes, parmi lesquels on pouvait trouver des champs. Là, Seito s'était dit qu'avec un peu de neige, tout aurait été beaucoup plus simple.

Bref, il partait pour le pays des oiseaux, la tête haute et le coeur plein d'allégresse à l'idée des paysages qu'il allait découvrir. Il passa les portes de la citadelle, et commença sa marche sur la route principale, en direction du Sud-Ouest. Seito songea que depuis son arrivée dans la capitale, il n'avait pas arrêté de bouger. Finalement, il aurait vu, après cette mission, quelques-uns des différents pays qui composaient l'Empire Shukaijin. Il assouvissait, en quelque sorte, les pulsions qui l'avaient poussé à quitter les siens. Il remplissait sa mémoire d'images nouvelles, que ce soit des créatures, des lieux ou des personnes. Sa vie dans le monde extérieur prenait un tournant tout à fait agréable, et il ne regrettait pour l'instant en rien sa décision d'être parti de son clan. 

Le voyage de Seito fut long. Se déplaçant à pied, il mit quelques jours à atteindre la frontière entre la métropole et Tori no Kuni. Pendant ce laps de temps, cependant, il ne laissa pas son esprit vacant. Il l'employa à examiner la situation à laquelle il pouvait faire face en arrivant sur les lieux de sa mission. Il s'imaginait qu'il n'aurait pas affaire à une famille pauvre. L'Empire n'enverrait sans doute pas un soldat protéger de modestes fermiers ne fournissant qu'un faible rendement. Non, Seito s'imaginait plutôt qu'il arriverait dans une vaste exploitation où travailleraient, en plus de la famille, quelques employés. Ce devait être un point important que celui où il avait été mandaté, sinon le Shukai ne l'aurait pas missionné. Il commença également à éprouver une certaine appréhension à l'égard des dangers qu'il aurait à combattre, une fois sur place. Dans son ordre de mission, on lui disait qu'il devrait sans doute repousser des barbares tentant de piller la ferme. Seito avait appris, depuis quelques temps, à se faire un peu plus confiance. Il commençait à réaliser qu'il pouvait être un élément prometteur au sein de l'armée Shukaijin, et non pas un simple soldat. Cependant, la crainte des barbares s'amplifia dans son esprit, alors qu'il arrivait à la frontière. Il n'en vint pas totalement à bout, malgré ses tentatives via la méditation. Une part de peur restait nichée dans son âme, prête à resurgir à la première occasion. Il essaya de l'ignorer le plus possible.

Au bout d'une semaine, Seito arriva à destination. Ce qu'il avait imaginé comme étant une sorte d'imposante battisse où vivaient fermiers et domestiques était en fait une petite maison au toit de chaume, dont la cheminée fumait timidement. A travers le brouillard qui tombait, il était difficile de distinguer clairement l'exploitation agricole. Seito sembla cependant deviner qu'elle n'était pas très grande. Les épis de blé qui y poussaient étaient cependant d'une bonne allure, et promettaient une récolte abondante. Il y avait en effet de quoi donner envie à des barbares en proie à la faim. Seito s'approcha de la maison, et frappa trois coups clairs à la porte. Quelques instants après, une femme d'une quarantaine d'années lui ouvrait. Elle était plutôt chétive, mais d'une corpulence assez imposante. D'une voix pleine de chaleur, elle héla quelqu'un à l'intérieur de la maison:

"V'la l'gars d'l'Empire qu'est arrivé !"

Puis, se tournant de nouveau vers Seito elle lui dit d'un ton maternel:

"Rentre donc, mon p'tit, il fait bin froid dehors."

Seito s'exécuta, et passa le seuil de la porte. Il pénétra alors dans une pièce unique, mais aux dimensions imposantes. Au centre de la salle, assis autour d'une table basse et éclairés par la vive lueur d'une lampe à huile, deux hommes tournèrent le regard vers le nouveau-venu. L'un d'eux, le plus grand, semblait être le patriarche de la demeure. Une moustache fournie et d'épais sourcils noirs donnaient à son visage une expression renfrognée. Ses cheveux étaient soigneusement attachés en un chignon épais à l'arrière de son crâne. Le second était plus petit, et paraissait nettement plus jeune. Il devait avoir quelques années de moins que Seito. Il était coiffé de la même manière que son père, bien qu'il n'eût pas encore de moustache.

"Entre, soldat, et partage notre repas."

Seito s'exécuta. Il posa son sac de toile à ses pieds, et prit place à table. La femme qui l'avait accueilli lui apporta un bol fumant de riz, qu'il mangea avec parcimonie, en prenant soin d'apprécier chaque grain, comme on le lui avait appris. Lorsqu'il eut fini son frugal souper, le plus âgé des deux hommes lui adressa de nouveau la parole:

"Tu es Yôgan Seito, n'est-ce pas ?

-Oui, monsieur. J'ai été missionné par l'Empire afin de protéger vos terres d'éventuelles tentatives de pillage. 

-Nous sommes au courant de ça. Nous avons nous-même effectué cette demande au Shozaichi. La région est dangereuse pour nous autres paysans, surtout quand les récoltes sont bonnes. Or, cette hiver, les récoltes sont particulièrement bonnes. Te sens-tu capable de nous protéger, mon garçon ?

-Je ne sais pas ce qu'il en est du danger que représentent nos ennemis, mais je sais que mon bras est tout entier à votre disposition. Pendant les trois jours à venir, je fais de mon corps le rempart de votre ferme."

Le vieil homme jaugea un instant Seito du regard. Ce dernier fit de même. Il ne ressemblait pas à un paysan. Il avait plutôt des allures de seigneur. Mais un seigneur ne cultivait pas la terre. Tout dans l'attitude de son hôte semblait contradictoire. Seito ne savait pas qui il allait protéger.

"Bien, nous t'accueillerons donc comme il se doit. Je suis Ashikaga Arihiro, propriétaire de ces terres, et voici mon fils, Genki. La femme qui t'a accueilli tout à l'heure est notre employée, Nakamura. Elle va te montrer ta chambre. Tu ferais bien de t'y rendre tout de suite. La journée de demain sera rude."

Seito acquiesça d'un signe de tête, et après les salutation usuelles, il suivit Nakamura jusqu'à une petite chambrette où tenait un lit et deux petites étagères. Avant de le laisser seul, sa guide lui dit d'une voix émue:

"Merci bin d'être venu. On a peur dans l'coin, avec tous ces brigands qui rôdent ... On aurait fait fait long feu si t'étais pas arrivé. Alors ... Merci."

Seito médita ces paroles avant de se laisser plonger dans les abîmes du sommeil. Il était devenu le protecteur de ces gens, il en avait fait le serment. Il ne pouvait pas les décevoir, ou les dégâts seraient plus importants qu'il ne pourrait l'imaginer. Juste avant de s'endormir, il se dit:

"Espérons qu'il neige ..."  



Dernière édition par Yôgan Seito le Dim 20 Déc 2015 - 19:00, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Protéger les récoltes [C - Solo] Protéger les récoltes [C - Solo] EmptyDim 20 Déc 2015 - 19:00

Lorsque Seito ouvrit les yeux, la lune brillait encore haut dans le ciel tristement nuageux de l'hiver. Il resta un instant immobile, à fixer le plafond. Il méditait. Pas de la façon la plus conforme à ce que lui avaient indiqué ses maîtres, mais il méditait. Il en était arrivé à la conclusion que la position n'avait pas grande importance, du moment que l'esprit parvenait à se focaliser et à canaliser les pensées. Celles-ci défilaient dans l'esprit du jeune soldat, malgré le fait qu'il ne soit réveillé que depuis peu. Il était toujours pris d'une frénétique activité cérébrale au lever. Il avait comme rituel de passer quelques instants de méditations avant de commencer sa journée. Or, celle-ci s'annonçait particulièrement éprouvante. 

Seito se repassa en mémoire les événements de la veille. Il était arrivé, le soir, à sa destination: les terres d'Ashikaga Arihiro. Il avait fait la connaissance du propriétaire et de son fils, ainsi que de leur employée. Il se souvenait également que celle-ci l'avait très sincèrement remercié pour l'aide qu'il leur apporterait. Le même sentiment de responsabilité soudain que la veille s'empara de lui. Il sentait le poids de la mission peser sur ses épaules, mais en même temps craignait l'échec. Que se passerait-il si il ne parvenait pas à protéger les champs ? Il risquait sa propre vie, et celle de ses hôtes. Et pourtant, il ne regrettait pas d'être venu. Intimement, il avait la conviction que c'était une bonne chose que d'effectuer cette mission. Ce serait une sorte de mise à l'épreuve, un test de ses propres aptitudes physiques et morales. Si il parvenait à son but, au bout des trois jours qui suivraient, il pourrait se considérer un peu plus comme un soldat. 

C'est sur cette pensée qu'il se leva. Il rejoignit dans la semi-obscurité la salle dans laquelle il avait dîné la veille. Les autres habitants de la demeure étaient déjà attablés, et ils le saluèrent tous d'une même voix, encore quelque peu ensommeillée. Seito s'assit à leurs côtés, et mangea son unique bol de riz avec lenteur. Il observait ses hôtes.

Nakamura, l'employée, était une femme ronde et dodue, mais pas à l'outrance. Ses cheveux d'un blond clair était distraitement rassemblés en un énorme chignon. Elle dégustait son riz tout autant que Seito. Ses vêtements était les vêtements classiques d'une femme de son âge, compte tenu de son métier. Elle portait une tunique blanche, un pantalon bouffant aux chevilles tâchées d'une boue sèche, et un tablier couleur olive, qui faisait ressortir se formes généreuses. Le fils du propriétaire, Genki, était tout à fait différent. Il était robuste, et bien bâti. Sa carrure était plus imposante que celle de Seito, malgré leur différence d'âge, et il semblait habitué aux travaux manuels. Il exhibait sa musculature avec une tunique aux manches repliées. Il avait déjà fini son petit-déjeuner, et lisait maintenant un petit ouvrage à la couverture reliée, dont Seito ne put lire le titre. Derrière le visage fermé du jeune homme se trouvait donc une âme d'intellectuel ? C'était tout à fait possible, d'après ce que Seito en avait vu la veille. Enfin, son regard traîna du côté du patriarche. Il ressemblait beaucoup à son fils. Il était grand, d'une stature imposante, mais pourtant pas du type armoire à glace. Il était entièrement vêtu d'une ample robe de tissu bleu marine, aux broderies d'or. Seito resta interloqué par ce vêtement. Comment un fermier pouvait-il posséder une étoffe d'une telle qualité et d'un tel luxe ? Il ne se risqua pas à poser la question -ç'aurait été beaucoup trop indiscret- mais décida de la garder en mémoire pour plus tard. Le regard du vieil homme était caché par des lunettes en demi-lune, qui lui donnaient une étrange aura de sagesse.

Lorsque chacun eut fini son déjeuner, le maître de maison déclara d'une voix rauque:

"Bon, il est temps de commencer le travail. Nous trois, nous irons aux champs pour la récolte. Quant à toi,dit-il en désignant Seito, je te laisse faire ce que tu as à faire."

Le soldat acquiesça d'un signe de tête. Il avait préparé une sorte de programme alors qu'il finissait de prendre son repas. Il s'était imaginé comment il pourrait défendre la ferme. Aussi, lorsqu'il fut sorti dans l'air frais du matin, il commença par examiner les environs. Malgré un léger brouillard, il pouvait voir assez distinctement. La petite maisons était bâtie juste devant les exploitations, qui s'étendaient sur un ou deux hectares. De l'autre côté, il n'y avait que le chemin par lequel Seito était arrivé, et une prairie nue à perte de vue. D'un point de vue purement stratégique, il n'y avait pas vraiment de point naturel à exploiter. Le tout était de protéger la demeure et les champs. Aussi, le jeune soldat se mit à la tâche sans plus attendre.

Tout en se réchauffant les mains en les frottant, il s'avança d'une vingtaine de mètres depuis de porche de la maison. Il jugea que c'était une distance suffisante pour commencer à ériger une protection. Il plaça ses deux mains au sol, et concentra son chakra. Levant ses paumes, il fit surgir de la terre une pan de roche jusqu'à ce qu'il atteigne cinq mètres de haut, pour deux de large. Il observa son oeuvre, et la jugea comme adéquate. Il reproduisit son travail pendant toute la matinée, élevant des barrières de roche afin de protéger la maison. Lorsqu'il eut fini cette première tâche, la façade de la bâtisse était entourée d'un demi-cercle de pierre. Une attaque par ce côté-là devrait être évitée, ou en tous cas ralentie, avec succès. Le soleil atteignait son zénith lorsque Seito rejoignit ses hôtes pour un déjeuner qu'il considéra comme tout à fait mérité. 

"J'ai vu les barrières que tu as élevé devant la maison. C’est très impressionnant. Cependant, je doute que ce soit suffisant pour complètement dissuader nos assaillants, si assaillants il y a. As-tu prévu quelque chose pour protéger les champs ?

-J'y ai réfléchi. Ériger une muraille comme celle-ci tout autour de l'exploitation me demanderait beaucoup trop de temps. Or, je ne pense pas que nous ayons du temps. Comptez-vous travailler aux champs l'après-midi ?

-Non. Selon d'anciennes coutumes familiales, le blé n'est pas propice à la récolte midi passé. 

-Dans ce cas, j'aurais besoin de votre aide. Mettons en place un système de patrouille autour de l'exploitation. Chacun de nous quatre prendra en charge un côté des terres. Si un ennemi s'approche, je ferais en sorte d'arriver le plus vite possible sur place pour endiguer l'attaque. Vous auriez un cor de chasse ou un tambour ? Il nous faudrait quelque chose pour nous prévenir mutuellement si on voit des pillards arriver.

-L'idée me parait bonne. Et c'est sans doute le seul moyen que nous avons de rester en sécurité. Très bien, dès que nous aurons fini de déjeuner, nous nous mettrons en place."

C'est ainsi que, une petite heure plus tard, Seito marchait le long des terres, une corne de brume à la main. De son regard observateur, il scrutait l'horizon à l'affût d'une attaque. Cependant, rien ne se produisit ce jour-là, et il rentra à la maison avec un certain sentiment de quiétude. Ils dînèrent sommairement.

"Je vais passer la nuit dehors au cas où quelque pillard ait l'idée d'attaquer pendant notre sommeil.

-Tu vas mourir de froid !

-C'est gentil, mais j'en doute sincèrement. J'ai de quoi me réchauffer, ne vous inquiétez pas."

Il sortit après avoir fini de manger, un manteau sur les épaules, et marcha jusqu'à atteindre le centre des champs. Là, il s'assit en tailleur au milieu des épis de blé, et commença à méditer. Alors qu'il fermait les yeux, sa perception du monde sembla changer du tout au tout. Si quelqu'un s'approchait, il le sentirait inévitablement. 

C'est ainsi que Seito passa sa première journée à protéger la ferme Ashikaga. Aucune attaque n'avait encore eu lieu. 

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Message(#) Sujet: Re: Protéger les récoltes [C - Solo] Protéger les récoltes [C - Solo] EmptyMer 30 Déc 2015 - 18:39

Toujours assis en tailleur au milieu des champs, Seito étendait sa perception. La méditation lui permettait d'atteindre un stade de plénitude tel qu'il en venait à ressentir le monde qui l'entourait tout à fait différemment. Lorsqu'il entrait dans un état de pure introspection, comme il le faisait alors, paradoxalement sa conscience de l'extérieur en était accrue, et il accédait à un tout autre niveau de sensibilité. C'était le cas à ce moment-là. Grâce à sa capacité de perception, il parvenait à sentir le moindre mouvement, que ce soit la feuille bruissant au grès du vent ou le papillon s'envolant d'un pétale de perce-neige. Une sorte d'harmonie s'était créée entre Seito et son environnement, si bien qu'il avait l'impression de n'être rien de plus que l'un de ces éléments naturels, comme le sont le blé, le rocher ou la fourmi. Lui, en sa qualité d'homme, était une des ces entités. Il faisait partie de cette biotope trop complexe pour être observée tout entière. Il retournait à sa juste place d'animal, ou de plante, la qualité originelle de l'Homme. Il redevenait humain.

Lorsque la lune atteint son apogée, un bruissement vint perturber les épis de blé. Ils se courbèrent avec grâce sous la force de cette légère brise, répandant le chant du vent à travers les terres. Cependant, ce n'était pas la seule anomalie que Seito perçut. A la bordure ouest du champ, une force s'approchait. Un être humain. Son instinct lui dictait qu'il s'agissait d'un ennemi. Or, il avait pour mission de stopper les ennemis.

Il se releva d'un bond, et fila comme la flèche vers l'Ouest, en direction de la perturbation qui l'avait alarmé. Il courrait à ras de terre, sentant les fines tiges du blé caresser délicatement ses joues alors qu'il les frôlait en un clin d'oeil. Presque en silence, la terre ramollie par l'humidité amortissant le bruit de ses pas, il arriva à la bordure du champ. Il resta caché parmi les épis de blé, guettant la silhouette de celui qui était à l'origine de son animosité. Et elle finit par apparaître.

Malgré la pâleur de la lune, Seito distingua clairement les contours d'un corps se découper à travers la brume nocturne. Une ombre s'approchait, à pas lents, semblant constamment regarder en arrière comme si elle sentait une menace dans son dos. Le doute s'éclaircissait, et l'hypothèse qu'il s'agît d'un ennemi prit plus de poids encore dans l'esprit calculateur du jeune Shûkaijin. Cet homme qui approchait devenait une cible à abattre, afin de mener à bien la mission qui lui avait été confiée. Et Seito n'aimait pas faire les choses à moitié.

Lorsque la silhouette fut complètement dégagée du brouillard, Seito sauta hors de sa cachette, et atterrit au bord des plantations. L'homme qui lui faisait maintenant face était grand, musclé, et couvert d'un épais manteau qui ressemblait à de la peau de bête à peine tannée. Son aspect était repoussant, aux yeux de Seito, et il n'inspirait que la brutalité et le dégoût.

"Si tu es venu pour piller ces terres, tu peux repartir, étranger.

-Un avorton comme toi n'a pas a me dire ce que je dois faire. Ces champs sont ma propriété comme ce sont celle de l'homme qui habite cette maison.

-De quel droit ?

-Du droit de force."

Le débat était clos. De toute évidence, la place était à l'action plutôt qu'à la parole.

Seito sortit un kunaï de sa poche et le lança en direction du visage de l'intrus. Le projectile fila droit entre les deux yeux de sa cible. L'homme le dévia cependant aisément d'un coup d'une dague qu'il avait tirée d'un fourreau longeant sa cuisse. Seito avait entre temps enchaîné les mudras, et lorsque son adversaire comprit, il était déjà trop tard. Une boule de magma fumant et bouillonnant s'échappa de la bouche du Shûkaijin, et alla frapper le gaillard en pleine poitrine. Celui-ci hurla d'une voix rauque, et posa un genoux à terre sous l'effet de la douleur. Il ôta son vêtement de fourrure, couvert de lave, et se rua sauvagement sur Seito à grand renforts de mugissements. D'un bond en arrière, le soldat évita le coup d'épée qui lui était destiné, avant de réaliser de nouveaux enchaînements de ses mains. Plaquant ses paumes au sol, il en fit surgir des lances de roche qui se jetèrent d'elles-mêmes sur l'intrus. Une d'elle parvint à le toucher, et perfora son épaule droite. Les autres se plantèrent quelques mètres plus loin dans un choc sourd.

Le combat n'était pas fini. Une blessure comme celle-ci ne pouvait avoir raison d'un homme à la constitution aussi robuste. Seito prépara un nouveau jutsu, alors qu'il esquivait un autre assaut. De sa bouche sortit cette fois une nuée de billes écarlates, dont la plupart vinrent s'écraser sur les muscles saillants de l'envahisseur. Malgré ses cris, témoins de sa souffrance, il ne s'arrêta pas, et poursuivit ses tentatives d'assaut sur Seito. Il parvint à lui entailler légèrement la jambe droite. Le jeune soldat tiqua sous l'effet de la douleur, mais ne s'interrompit pas dans ses incantations. Cette fois, il allait faire en sorte d'en finir définitivement. Il projeta sur son adversaire une coulée de magma semblable dans sa forme à un dragon du rouge le plus vif. L'entité perfora en pleine poitrine sa cible, la traversant littéralement, laissant derrière elle un trou d'une coudée dans le poitrail de l'homme. Celui-ci tomba cette fois-ci complètement, raide.

Seito reprit son souffle, tout en examinant le corps de sa victime. Il semblait ne pas être du genre à travailler en groupe. Il y avait tout dans son équipement pour une survie en solitaire, et donc peu de chance que d'autres pillards du même genre prennent la ferme pour cible dans les jours qui suivraient. Seito poussa un long soupir. Il ne pensait pas qu'il aurait affaire à des adversaires de ce niveau. Si d'autres se présentaient, ils lui donneraient sûrement du fil à retordre. Cependant, il avait dans ses principes le respect de l'adversaire. Aussi, lorsqu'il fut remis d'aplomb, il plaça ses deux paumes au sol, et, en canalisant son chakra, parvint à ériger au-dessus du corps gisant de sa victime un monticule de terre. C'était la tombe que lui laissait Seito.

Lorsque le jour pointa, à travers les montagnes, Seito retrouva ses hôtes. Il leur narra le récit de son combat nocturne, qui les fit d'abord frémir, puis sa victoire, qui leur redonna de la vigueur. Nakamura, l'employée, insista pour s'occuper de la blessure qu'il avait reçu à la jambe, et y appliqua un cataplasme de sa confection, qui ne manqua pas de donner quelques frissons à Seito. Ce dernier passa le reste de la journée à monter la garde autour du domaine. Rien d'inhabituel ne se produisit, cependant. Ce calme renforça son sentiment d'avoir éliminé un élément agissant en solitaire. Il ne se reposa cependant pas trop sur ses lauriers, et quand la nuit tomba de nouveau sur la ferme, il reprit son poste de vigie au coeur des terres. La seconde journée était terminée. Les hostilités avaient été engagées.

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Message(#) Sujet: Re: Protéger les récoltes [C - Solo] Protéger les récoltes [C - Solo] EmptyVen 1 Jan 2016 - 16:31

Lorsque Seito ouvrit les yeux, et que sa conscience revint à la normale, le soleil commençait à émerger au-dessus des montagnes. Ses premiers rayons baignaient déjà de leur lueur bienveillante et protectrice les plantations de la ferme Ashikaga. Les épis de blé se balançaient tranquillement au rythme de la légère brise qui soufflait, répandant un air frais et délicat sur toute la plaine. L'odeur forte de la terre humide remontait de ses entrailles, et venait chatouiller les narines de Seito. Sous ses doigts, il sentait l'humus encore enveloppé de rosée se défaire en petits grains de sédiments. Quelques oiseaux entonnaient un chant, ode au matin, célébrant la gloire du soleil. C'était le matin du troisième jour. La paix régnait, dans cet espace préservé, à l'écart des activités humaines. Rien ne semblait pouvoir perturber un équilibre atteint par la seule force de l'action naturelle. Et pourtant ...

Pourtant, cette harmonie fut bel et bien chamboulée, et pas dans une moindre mesure. Alors qu'il se relevait, Seito entendit et sentit le violent fracas d'une explosion. Le choc était tout proche. Les oiseaux s'envolèrent, leur chant se tut. Seul restait maintenant le silence si caractéristique qui suivait un désastre. Cependant, il était encore trop tôt pour définir ce qui venait de se produire en ces termes. La ferme n'avait, à première vue, subit aucun dommage. Car, Seito en était convaincu, c'était bien la ferme qui avait fait l'objet de l'explosion. Une attaque était en train d'avoir lieu, et il devait faire preuve de force, une fois de plus, afin de mener à bien sa mission.

Seito courait plus vite qu'il n'avait encore jamais couru, sautant presque au-dessus des épis de blé sous ses pieds. Des cris de guerre se faisaient déjà entendre, et il crut également percevoir le son d'une corne de brume percer la brume matinale. Allait-il avoir affaire à une armée tout entière ? Aux bruits qu'il parvenait à distinguer, il comprit que les défenses qu'il avait mis en place semblaient ralentir les assaillants, qui essayaient à présent de les détruire en frappant dessus. Mais il ne leur faudrait pas longtemps pour les contourner. Quand Seito arriva près de la maison, un pillard était déjà en train de se battre au sabre avec le maître de maison. Celui-ci, malgré son grand âge, semblait plein de vigueur au combat, et c'est avec aisance qu'il repoussait son adversaire.

"Ne t'inquiète pas pour moi ! Ils sont une trentaine devant la maison !"

Une trentaine ? Seito aurait juré que ses ennemis étaient beaucoup plus, en raison de la quantité phénoménale de son qu'ils produisaient. Sans doute était-ce l'écho des montagnes qui lui donnait cette impression. Seito sauta sur le toit de la maison, et prit conscience de la situation.

Une masse de pillards, dans des tenues semblables à celle qu'il avait déjà vue sur le corps de son adversaire de la veille, se cognait contre les barrière de pierre qu'il avait érigé. Quelques-uns commençaient cependant à contourner la maison, sans aucun obstacle à leur opposer. Seito avait confiance en ses murs, il savait qu'ils pouvaient résister à la simple force des brigands. Il décida donc de se poster du côté droit de la maison, là où le flux était le plus important. D'un bond, il se retrouva à bas de son nid d'aigle, face à face avec un pillard. Kunaï à la main, il le poignarda sans autre forme de procès, avant de jeter sa dépouille sur le côté. Il enchaîna directement les mudras, et projeta sur les suivants une volée de billes écarlates. Par un jeu d'esquive, il se retrouva accroupi. Plaquant ses deux mains au sol, il leva une rangée de pierre pointues sur deux mètres, empalant inévitablement ceux qui se trouvaient sur son chemin. Le vieil homme surgit alors dans son dos:

"Je vais te prêter main forte !

-Inutile ! Allez plutôt de l'autre côté, ils arrivent par là-bas également."

Il ponctua cette phrase d'un nouvel assaut qui fit crouler les téméraires envahisseurs sous une épaisse flaque de magma. Seito sentait cependant que ses réserves de chakra commençaient à être entamées. Il décida de se restreindre un peu plus, et de garder des ressources pour la suite. Il avait en effet repéré deux éléments particulièrement imposants dans la foule des pillards, et ne doutait pas qu'il aurait à se confronter à eux à un moment ou à un autre. Il joua donc des poings et des pieds pour repousser ceux qui venaient à lui, les envoyant valser aux côtés de leurs camarades tombés au combat.

Lorsque la colonne qu'il affrontait fut vidée, il retourna sur le toit d'un bond, afin de se faire une idée de la nouvelle situation. Plus aucun des brigands ne s'acharnait contre les pierres levées par Seito. Tous ceux qui restaient -une bonne dizaine- se frayaient maintenant un chemin du côté gauche de la bâtisse. Là, le vieil homme luttait tant bien que mal face à l'afflux d'adversaires. Seito exécuta rapidement un mudra, et projeta un nouveau nuage écarlate en direction des pillards. Une demi-douzaine d'entre eux succomba à l'attaque. Ceux qui restaient, déstabilisés par la chute de leurs compagnons, furent éliminés tout aussi rapidement par le vieil homme d'un coup de sabre. Seito sauta alors au côté de son hôte pour faire face aux deux seuls adversaires restants. C'étaient bien évidemment ceux que Seito avait repérés au préalable.

"Faites attention.

-Ne t'inquiète pas pour moi, gamin."

Malgré la situation, Seito ne put s'empêcher de sourire. Il avait l'impression de combattre aux côtés de son ancien maître Yôgan. Mais l'heure n'était pas à la nostalgie, puisque les deux colosses venaient de lancer l'assaut.

Celui qui faisait face à Seito était muni d'une lance, qu'il utilisa comme un bâton pour frapper le soldat en plein crâne. Celui-ci ne put éviter le coup que de justesse. Il sentit la barre de fer lui frôler le haut de la tête alors qu'il se mettait à genoux. De sa poche, il sortit deux shurikens qu'il lança au visage de son ennemi. Ce n'était là qu'une diversion, qui fut d'ailleurs éventée par le géant d'un coup de son arme. Seito profita cependant de ce mouvement de défense pour mettre en place une nouvelle attaque. De sa bouche surgit la même créature de magma qui avait mis fin à l'existence du pillard de la veille. Le colosse de ce jour-ci ne fut cependant pas aussi facile à abattre, et il plongea son arme au coeur du jutsu, le faisant éclater en une multitude de gouttelettes rouges. Les réserves de chakra de Seito s'étaient drastiquement diminuées avec cette nouvelle attaque, et la fatigue commençait à le gagner. Il contra tant bien que mal les coups de lances que lui lançait son ennemi, faisant lui-même pleuvoir les kunaïs et shurikens. A un moment, il sentit qu'une brèche pouvait être exploitée. Il n'hésita pas un instant et projeta un kunaï auquel était attaché un parchemin explosif au visage de l'ennemi. Celui-ci ne réalisa que trop tard le subterfuge, et ne put se protéger que partiellement quand l'explosion eut lieu. Seito sentit que c'était l'occasion d'en finir. Il enduit son poing droit de magma bouillonnant, et avec toute l'énergie qu'il pouvait encore prodiguer, plongea sa main au plus profond de la poitrine de son adversaire.

Le combat était fini. Le colosse tomba à genoux en hoquetant, avant de perdre définitivement conscience. A son côté tomba bientôt son camarade, vaincu par les efforts combinés du vieil homme et du soldat. Les deux lutteurs reprirent leur souffle. La bataille venait de se terminer.

Seito ensevelit les corps du mieux qu'il le put. Il considérait le respect de l'adversaire, même dans la mort, comme primordial. Même si il tenait en horreur ses ennemis d'un jour, il leur attribuait assez d'importance pour leur donner droit à une sépulture. Cette tâche occupa toute sa journée. Lorsque le soleil déclina par-delà les montagnes, il jugea qu'il était temps pour lui de partir. Il empaqueta de nouveau ses affaires, et fit ses adieux à ses hôtes.

"Mon garçon, tu nous auras été d'une aide précieuse. Nous te devons une éternelle reconnaissance. Grâce à toi, nos récoltes seront abondantes et nous serons en sécurité. Pour tous les efforts que tu as fourni, je te remercie."

Cette marque de reconnaissance émut assez Seito. Il prit conscience de l'importance de sa tâche en temps que soldat. Alors qu'il prenait le chemin du retour, et que la lune commençait sa course céleste, il comprit ce que signifiait être un soldat. Ce n'était pas un pion que l'Empereur manipulait à sa guise pour servir ses propres intérêts. Le soldat était le bouclier et l'épée des populations. Et en cet instant, un sentiment nouveau émergeait dans le coeur du jeune Shûkaijin. Un sentiment de devoir accompli, de fierté. La mission était menée à bien.

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