A Shinda Michiki, Gouverneur de Mizu



Je vous contacte par l’intermédiaire de cette lettre, afin de vous tenir aux faits des évènements à venir. Je me rends personnellement, avec plusieurs Heishi, au Pays du Vent où est organisé un Examen Chûnin International. Ce sera certainement l’occasion de rencontrer le Raïkage, et de mettre un terme au conflit qui nous oppose toujours. Du moins, espérons-le.
La défense du Shozaichi est confiée à l’Uesugi ; les autres provinces sont confiées naturellement à leur principal protecteur et je compte sur vous pour vous acquitter efficacement de cette tâche. Tant qu’aucune information ne vous est transmise de ma part indiquant le contraire, continuez à considérer le Pays de la Foudre comme un ennemi potentiel dont il faudra déjouer tous les pièges, et repousser toutes les attaques. Leur implication dans la conquête n’a fait que rendre leurs intérêts et leurs motivations suspectes : ne nous laissons pas embobiner par des promesses de paix éventuelles. En revanche, je vous défends de toute offensive, comme le veut votre rang de Gouverneur.

Je profite de cette lettre pour vous faire parvenir deux informations. La première est l’attribution à l’échelle impériale d’une nouvelle Mission Impériale tout à fait particulière. Je la joins à cette lettre, et vous laisse en prendre note. Confiez-la à du personnel de choix, sélectionné sur des critères précis. C’est une mission qui doit garder tout son secret, et dont personne ne doit rien savoir. Les suspicions et les réactions de nos futurs adversaires seraient trop rapides et dures pour que nous puissions les contrer pour les dix prochaines années … .

Le second objet de cette missive est de vous faire part d’une réflexion personnelle, que je souhaite partager avec vous.
Nous l’avons tous les deux constatés lors de la conquête du Pays de l’Eau : il existe des forces sur l’archipel, qui demeurent insoumises, pour des questions d’identité, de fierté mal placée ou de simple crainte. De par votre statut, il vous est impossible de constituer une cour personnelle sur vos propres deniers. Par ailleurs, la Constitution Impériale privilégie certes l’amnistie pour les crimes et l’intégration d’Organisation extérieures ou d’anciens éléments combattants dans ses rangs s’ils se plient aux règles impériales ; mais elle donne également pour mission de châtier toute menace, tout opposant aux Lois, et de donner la traque contre tout Nuke-Nin, déserteur ou homme soupçonné de s’opposer à l’Empire.

Mizu no Kuni se trouve à l’heure actuelle dans une situation complexe, où les hommes et groupes sur place ne tiennent pas à perdre leurs repères, et veulent profiter d’une certaine liberté, tout en contribuant à la refondation de cette Nation. C’est pourquoi je vous propose l’idée suivante : adressez-vous directement à ces groupes, et proposez-leur d’intégrer partiellement l’Empire, afin qu’ils participent à la reconstruction de l’Archipel. Ils obtiendront, sur votre autorité, un statut particulier et un bandeau qui les distinguera des autres. Ils seront bien évidemment tenus de respecter les Lois de l’Empire, mais disposeront de leur liberté comme ils l’entendent. Je compte sur vous, pendant un délai de trois ans, afin de les intégrer et de les convertir à notre cause, en leur montrant les intérêts qu’ils auraient à incorporer les rangs du Shukaï.

Si, dans un délai de trois ans, certains refusent toujours de se plier à l’autorité sur place qui maintient la paix et garantit la sécurité de chacun, ils devront alors quitter l’Archipel sur Loi Martiale. Je compte également sur vous pour ne faire preuve d’aucun répit, ni d’aucune pitié à l’encontre de ceux qui tentent d’imposer leurs lois et leurs conditions. Aucun obstacle ne doit se mettre en travers de notre projet universel.


Je reste joignable par retour de ce courrier.

A Shinda Michiki, Gouverneur de Mizu


Je prends réception de votre missive, et vous remercie de me tenir aux faits de la situation de Mizu. Nous restons très préoccupés par cet archipel cher à nos origines et à nos ambitions futures. Vous avez reçu une charge très compliquée, avec des responsabilités importantes. La tâche ne sera certes pas aisée, mais nous espérons bien ici ne pas avoir mal parié en remettant cette Nation entre vos mains. A partir des éléments que j’ai mis à votre disposition, je vous laisse entreprendre le redressement du Pays, avec la coopération du Daimyo, des « Sans-Village » et de tout autre élément voulu ou non, selon vos convenances, dans les limites de la Loi Impériale.

Je ne saurais que vous recommander d’être d’une extrême fermeté à l’avenir, et de ne faire aucune exception aux règles que vous mettrez en place. Vous êtes à la tête d’une Nation dévastée pendant pas moins d’une demi-décennie. Celle-ci attend certes un nouveau Soleil, mais ceux préférant vivre dans l’Ombre n’hésiteront pas à vous nuire. Aussi, qu’il s’agisse d’ennemis officiels, d’hypothétiques alliés ou de serviteurs fidèles mais aux opinions trop ouvertement affichées, ne doutez pas un instant et frappez là où ca fait mal. Vous m’avez fait part de l’existence d’un groupuscule souhaitant garder le contrôle de la situation. Pareille situation ne doit mener qu’à une mesure exemplaire : ne reculez pas devant l’extermination pure et simple des rats avant que la peste ne se propage.

Pour répondre à certains de vos besoins, je vous délègue un législateur impérial de premier ordre. J’espère que ce dernier vous apportera la légitimité que vous recherchez auprès des autres. Si certains venaient à en douter malgré les évidences, je ne saurais que vous encourager à faire preuve de fermeté, voire même à m’envoyer certains éléments récalcitrants si cela est absolument nécessaire. Nous sommes toujours à la recherche de main d’œuvre ou d’outils de travail dans nos centres de recherche et de développement. En attendant, cet homme saura vous conseiller et vous rappeler les étapes les plus importantes de la direction. Diriger une Organisation n’est pas la même chose qu’un Pays, ou même qu’un Village. J’espère donc qu’il vous sera utile et que ses avis et généreux conseils règleront ces soucis de légitimité auprès de vos hommes.


En attente de vos rapports futurs,