Van - " Yare yare... Je n'aurais pas cru que cet interrogatoire puisse nous faire perdre autant de temps... "

La silhouette du Trentenaire apparue de l'autre côté de l'entrée des portes de la Voie illusionnée. Côté village, celui-ci ne tarda pas à remarquer l'abondance de boutiques et marchands en tout genre venus exposer leurs étales dans le centre ville. Les rues étaient pleine de monde et très animées, à la plus grande surprise du Hoheinheim qui n'aurait alors jusqu'ici jamais pensé qu'il faisait déjà nuit. Comme attiré par l'astre lunaire, Van pu de sa position admirer quelques instants la pleine lune qui éclairait de sa douce lueur le village caché du sable...

Un certain Kawaguchi Kiriano avait été chargé d'accompagner le Lumineux jusqu'à sa demeure. Plutôt que d'attendre Shido et Nozomi, le Seigneur de Guerre jugea préférable de rentrer d'abord afin de discuter avec ce fameux bras droit plus rapidement. Après ce long voyage depuis le Pays des Cascades, il paru tout naturel que le Trentenaire puisse penser que ses deux accompagnateurs soient exténués et ne désirent plus que se coucher.

Kiriano - " Seigneur Hoheinheim ? "

Van - " Oui allons-y. "

~ ~
~

Les deux hommes passèrent par les ruelles afin de ne pas s'embourber dans la foule réunie au centre du village. Même si quelques questions venaient à l'esprit du Trentenaire, peu d'entres elles étaient suffisamment pertinentes pour engager une conversation sérieuse. Plutôt taciturne, le guide n'était pas des plus bavards. Où peut être que tout comme le Kawaguchi qui avait interrogé Van, celui-ci n'appréciait guère les étrangers.

Van - " Où puis-je rencontré le Bras droit du Kazekage ? "

Le Lumineux décida tant bien que mal de briser la glace. Après tout il lui paru nécessaire de connaître au moins le lieu dans lequel se trouvait l'homme qu'il devrait rencontré.

Kiriano - " Vous le trouverez certainement au Palais du Conseil Souverain. "

Cette information retenue, le Trentenaire retourna à ses observations. D'après Kiniaro, ils n'étaient plus très loin du quartier résidentiel où se trouvait l'auberge mise à la disposition des Shukaijins. Une seconde question vint alors à l'esprit de Van qui s'empressa de se renseigner.

Van - " D'autres Shukaijins sont-ils déjà arrivés ? "

La nuit était pleine tout comme la lune. Une fois de plus je ne saurais dire si j'aspirai ou redoutai ce moment. Ma nervosité s'accentuait au fil des jours et ce malgré l'environnement calme dans lequel je baignai. Je ne quittai pas mon loft, restant au demeurant toujours enfermée à lire des livres. Mes quelques et rares sorties étaient seulement d'ordre nocturne et consistaient généralement à m'éloigner le plus rapidement possible de toute forme de civilisation. Cette fois-ci c'était pire que tout. Le manque de sommeil de ces dernières semaines ne se faisait plus sentir. Il ne restait plus que la frénésie de l'instant. Ou plutôt de toutes ces sensations qui me venaient de part et d'autre de mon environnement. L'air frais du désert, la douce caresse de la brise, les innombrables odeurs venant des quartiers marchands.

Je me sentais plus que prisonnière chez-moi et ce malgré le grand espace de la salle principale. J'éprouvai plus que jamais le besoin de sortir. Mais pour faire quoi ? Cela je l'ignorai. Il me suffirait de suivre mes instincts. Cette nuit, plus rien n'avait d'importance. L'énergie galvanisai mon être telle une immense forge avec autant de violence qu'un marteau fracassant une métal ardent posé sur une enclume. Incapable de me contenir, les premiers stigmates de métamorphose commencèrent à apparaître sur mon corps. Mes doigts avaient commencée à se raidir et mon œil gauche retrouva la vue. J'ignorai pourquoi, mais je savais qu'au fond de moi la plénitude du désert de suffirait cette fois-ci à satisfaire mon besoin d'expression.

Pieds-nus, je m'élançai rapidement de toit en toit, laissant ma silhouette fantomatique se dessiner sous les rayons chantant du clair de lune. Je ne tardais pas à rejoindre les quartiers marchands. A cette heure si il y avait du monde dans ces ruelles, à l'exception de celle-ci où deux hommes avançaient nonchalamment et avec inconscience. L'un ne semblait pas être d'ici, cela se lisait sur les formes de son visage, mais aussi dans tenue et sa façon d'agir. Il s'agissait donc d'un étranger. Devais-je le pourchasser puis le tuer ? Non ce n'était pas raisonnable, bien que l'envie ne m'en manquait guère. Cette idée fit naître un sourire carnassier sur mon visage. Chacune de mes dents étaient désormais aussi effilées que des crocs. Telle une gargouille, je me tenais prostrée en face du vide juste au dessus de leur tête.

-En quoi puis-je vous aider étranger ?

Le ton de ma voix était mesquin, un rien moqueur. Lorsqu'il leva le regard dans ma direction il put certainement apercevoir mes yeux de reptiles se détacher des ombres. Si je ne pouvais atteindre à sa santé, je pouvais toujours m'amuser à lui faire peur.

-Puis-je savoir d'où est-ce que vous venez ? Souhaitez-vous quérir un peu d'aide pour vous retrouver. Si tel est le cas je me tiens à votre entière disposition très cher.

Le ton de ma voix contrastait totalement avec ma posture menaçante. Je n'avais pas bougée de mon perchoir. A cette hauteur il m'était possible d’aiguiser mes sens de sorte à percevoir tout ce qui se trouvait dans les environs et je pouvais affirmer que nous n'étions que tous les trois pour le moment. Enfin, c'était sans côté sur ces quelques rongeurs camouflés dans les débris et caisses empilés de façon éparse le long des habitations.

-HO... Que fais-je de mes bonnes manières. Veuillez-m'excuser. Je me nomme Aozora Amaelle, enchantée de faire votre rencontre Monsieur... ?

??? - " En quoi puis-je vous aider étranger ? "

Le Lumineux fut surprit d'entendre d'où provint la voix qui l'interpella. Instinctivement, ce dernier leva les yeux au ciel et pu discerner parmi les ombres, la silhouette d'une jeune femme trônant fièrement tout en haut d'un toit...
En voyant la réaction impassible du Kawaguchi chargé de l'escorter, Van pensa que le sunajin connaissait sans doute déjà cette femme aux yeux de reptiles. Ne comprenant cependant pas la motivation de ses allures menaçantes, toute l'attention du Hoheinheim se voulait dirigé sur elle.

??? - " Puis-je savoir d'où est-ce que vous venez ? Souhaitez-vous quérir un peu d'aide pour vous retrouver. Si tel est le cas je me tiens à votre entière disposition très cher. "

Il était surprenant de remarquer le contraste qui opposait ce que disait cette inconnue à sa posture de rapace prête à fendre l'air pour chasser sa proie. Malgré toute sa bonne volonté, Van ne pu s'empêcher d'adresser à voix basse, une remarque uniquement destinée au garde décidément bien silencieux.

Van - " Moi qui pensais que seulement les Kawaguchi n'aimaient pas les étrangers... "

La réflexion valu un regard noir du Kawaguchi directement concerné et seul présent aux côtés du Lumineux. A cette pensée le Trentenaire agita ses mains devant lui en présentant ses excuses. Il n'avait tout bonnement pas réalisé que Shido et Nozomi ne l'accompagnaient pas...

Aozora Amaelle - " HO... Que fais-je de mes bonnes manières. Veuillez-m'excuser. Je me nomme Aozora Amaelle, enchantée de faire votre rencontre Monsieur... ? "

Visiblement cette Amaelle prenait un malin plaisir à tourmenter le Lumineux. Un jeu qu'affectionnait particulièrement le Seigneur de Guerre bien initié à ce genre de pratique au sein de l'Empire. Tout nouveau en ville, il espérait avant tout réussir à se faire de nouvelles relations au sein de Suna. Son objectif bien en tête d'obtenir l'accord des hauts dirigeants pour entreprendre son apprentissage du Kugutsu à leur côté, sa volonté de se faire bien voir ne défaillirait pas.
Un air plus sérieux retrouvé, Van plongea ses mains dans les poches de sa tunique puis releva légèrement la tête afin de mieux toiser sa nouvelle interlocutrice.

Van - " Ravi de faire votre rencontre Aozora Amaelle. Mon nom est Hoheinheim Van. Enchanté ! "

Une dextre remonta la paire de lunettes glissante sur le nez du Trentenaire. Finalement ses deux verres bien en place lui permirent enfin de différencier la silhouette féminine d'Amaelle, des ombres l'entourant.

Van - " Il est vrai que j'aurais davantage préféré la compagnie d'une charmante dame pour escorte jusqu'à mes quartiers... Ni voyez aucun reproche Kiriano San ! Mais Amaelle San me semble particulièrement plus enthousiaste à l'idée de m'aider voyez-vous. "

Les sourcils du Trentenaire s'agitèrent en soulignant son regard conquérant. Le Kawaguchi quant à lui devait certainement être consterné de voir que l'homme n'imaginait pas ce qu'allait lui réserver Amaelle.

Kawaguchi Kiriano - " Faites comme bon vous semble. "

Puis aussitôt le manipulateur de sable disparu sans rien ajouter d'autre pour rejoindre l'axe principale bondée de marchands. Maintenant seul dans sa ruelle, le Hoheinheim fit signe à Amaelle de le rejoindre. A proximité les deux auraient plus de facilité à communiquer. Les voisins dont les volés étaient fermés ne devaient pas apprécier d'entendre deux énergumènes hurler leur nom et se parler.

Il n'était pas effrayé. Cela était ennuyeux. En même temps cet homme avait l'air singulièrement étrange, allant même jusqu'à congédier son guide pour se retrouver seul en ma compagnie. Peut-être était-il aveugle, peut-être n'avait-il pas remarqué mes crocs. Dans ce cas je ne me fis pas prier pour les cacher ne serait-ce qu'encore un peu. Qu'à cela se tienne, je pouvais passer un peu de temps en sa compagnie avant de brutalement lui sauter au cou. La surprise n'en serait que plus soudaine et le plaisir plus grand.

-Soit... si vous y tenez temps...

D'un bond agile je retombai dans la ruelle en contre-bas juste en bas face à ce fameux Hoheinheim. L’atterrissage se fit dans le moindre bruit. Quelques volutes de sables furent soulevées tout au plus. J'avais beau refréner autant que possible mes instincts je me voyais malgré tout incapable de contenir cette part de frénésie présente en moi. Mon œil gauche venait de retrouver la vue et mes pupilles avaient changé de forme lorgnant entre un mélange félin et reptilien. Deux yeux d'un ambre brûlant renvoyaient les rayons lunaires. Les iris quand à elles étaient fendues à la vertical. J'avisais cet homme avec intensité, tout autant que s'il représentait un bout de viande des plus alléchants.

-Et que me vaut l'honneur de votre présence ici ? Êtes-vous venu pour l'examen chuunin ? Vous me semblez un peu vieux pour cela. Je doute que vous soyez à même de courir efficacement.

La dernière phrase pouvait être sortir de son contexte car je l'imaginai aisément s'enfuir à toute jambe tandis que je prendrais un malin plaisir à le pourchasser, à le mutiler morceau par morceau...

-Dans ce cas dites-moi... Ou puis-je vous conduire messire ? Si je puis me permettre vous devriez sortir dans le désert. Il est de nuit parmi les quelques merveilles de ce monde que tout homme se doit de contempler dans une vie. Croyez-moi vous ne serez pas déçu...

Non il ne le serait pas et moi non plus. Je tendis la main en direction de la voie à suivre pour sortir de la ruelle, l'incitant à me rejoindre dans cette marche nocturne. Quelques secondes s'écoulèrent, nous avançâmes en silences avant que je ne me décide à redonner le ton.

-Mis à part cela. Que savez-vous faire de particulier. Tout shinobi possède ses spécialités, vous devez bien avoir les votres. J'aime à savoir qu'elle genre d'individu j'ai en face de moi. On dit généralement que les capacités d'un Shinobi sont représentative de sa façon d'être dans la vie de tous les jours. J'aime à penser que cela est vrai.

Je tournais la tête vers-lui ne parvenant plus à retenir ce sourire carnassier.

-Voyez-vous moi je suis plutôt du genre sensorielle...

Amaelle descendit du toit avec suffisamment d'aisance pour ne pas faire de bruit à l'atterrissage. Autant dire que celle-ci devait être maîtresse dans l'art d'assassiner ses victimes silencieusement. Une faute d’inattention pourrait donc très probablement coûter cher au Trentenaire qui regardait la demoiselle avec un sourire niais.
Le plus attirant était sans aucun doute ses yeux mi-chat mi-serpent. Comme perdu dans son regard, le Hoheinheim masquait difficilement son émerveillement face à cette étrange particularité.

Habitué à être regardé ainsi par Aoni et ce depuis longtemps, l'homme n'éprouvait aucune crainte à l'encontre de la Sunajin. Peut-être avait-il tord mais si Aozora l'avait vraiment voulu mort alors Van le serait sans doute déjà... Plaisanterie à part, le Trentenaire doutait fortement qu'un incident éclate entre Suna et le Shukai juste avant l'examen chunin international... Le fait quelle cherche entre autre à lui parler d'abord prouvait une partie de sa théorie.

Amaelle - " Et que me vaut l'honneur de votre présence ici ? Êtes-vous venu pour l'examen chuunin ? Vous me semblez un peu vieux pour cela. Je doute que vous soyez à même de courir efficacement. "

Van ne pu s'empêcher de sourire en entendant la remarque qui lui rappela immanquablement celle que lui avait faite l'examinatrice lors de son propre examen chunin. Âgé de Trente ans à l'époque, cela ne faisait pas si longtemps qu'il était devenu Chunin... Trois ou quatre ans tout au plus. Cela bien avant qu'il ne défende le Shukai de Raj l'un des Furyous Primaire et qu'il n'assassine le Daimyo de Taki afin qu'on le nomme Onshi puis Seigneur de Guerre.

Van - " Vous seriez bien surprise de me voir à l'oeuvre, j'en suis sûr... "

Amaelle - " Dans ce cas dites-moi... Ou puis-je vous conduire messire ? Si je puis me permettre vous devriez sortir dans le désert. Il est de nuit parmi les quelques merveilles de ce monde que tout homme se doit de contempler dans une vie. Croyez-moi vous ne serez pas déçu... "

Hoo de cela le Trentenaire n'en doutait pas une seule seconde. A en juger par le regard qui le dévorait et le sourire vil et carnassier de la jeune femme, Van comprit que l'invitation n'avait rien d'un rendez-vous galant. Curieux il ne savait quoi trop penser. Savoir jusqu'où serait capable d'aller cette femme en tout cas sembla bien plus l'intéresser sur le moment que de rentrer gentiment dans sa demeure...

Van - " Et bien je serais ravi de vous accompagnez Amaelle San. Hélas je ne saurais répondre à vos avances sur place... Voyez-vous tout cela me semble si précipité... Nous nous connaissons à peine et je vais bientôt me marier."

Navré, le Hoheinheim joua son jeu et déposa même une main sur son cœur. Il savait que la jeune femme ne s'intéressait certainement pas à lui de cette façon, néanmoins il fallait avouer qu'une invitation de ce genre n'inspirait rien de bon pour la suite...
Les deux quittèrent la ruelle afin de se diriger vers le désert. Ne connaissant pas le chemin, le Trentenaire se laissa guider à travers le village de Suna. Quelques temps à peine après leur départ, Amaelle reprit en s'interrogeant des capacités du Lumineux. Celle-ci affirmait que les capacités des Shinobis pouvaient représenter le tempérament de ceux qui les utilisaient. Elle avoua être sensorielle et se demanda donc que pouvaient bien être celles du Hoheinheim.

Van - " Dois-je donc en conclure que vous saurez si je venais à vous mentir ? Loin de moi cette idée mais j'aime à ce que les choses soient clairs dés le départ... " Le Seigneur de Guerre sourit à la jeune femme avant de sortir un petit parchemin de sa poche. " Je vais plutôt vous montrer. "

Le Hoheinheim déroula le parchemin sur sa main, puis de l'autre attrapa une bouteille de saké préalablement scellée à l'intérieur du papier. Si ils partaient dans le désert et en pleine nuit, mieux valait que le Trentenaire ait de quoi se tenir chaud.

Van - " Savoir que je me sers du Fuinjutsu vous aide-t-il à mieux cerner ma personnalité Amaelle San ? "

Peu de temps après, Van et Amaelle arrivèrent à destination. Au milieu du désert le village était à présent suffisamment loin d'eux pour que personne ne puisse les voir où les déranger... Un frisson parcouru le dos du Lumineux qui pour se réchauffer ouvrit la bouteille de Saké. Ce dernier en bu deux gorgées, laissant par la suite l'alcool lui tenir chaud. Il tendit la bouteille à Amaelle avant de reprendre à son attention.

Van - " Vous demandiez plus tôt la raison de ma venue à Suna... Je suis ici dans le but de convaincre le Kazekage où son bras droit de me laisser apprendre l'art de vos marionnettistes. Puisque nous sommes honnêtes l'un envers l'autre, je m'interrogeais sur les motivations qui vous auront poussé à me conduire seul jusqu'ici... "

Les bras croisé le Trentenaire faisait maintenant face à la jeune femme. Puisqu'il s'attendait à être témoin d'un spectacle formidable et qu'il n'en voyait vraisemblablement pas la couleur aux alentours, Van en conclu que les intentions de cette femme à son égard étaient claires. Il n'agirait cependant jamais le premier...

Sa remarque sur le mariage me fit glousser de rire. Sans doute était-ce dû à la tension qui raidissait chaque fibre de mon corps. Toujours fut-il que je trouvai ce veille homme amusant bien qu'un rien naïf. Malgré la menace évidente que je représentai pour lui il ne paraissait nullement s'en inquiéter. Je voulais voir cela changer. Cette belle nuit de pleine lune n'était pas là pour laisser place à la raison. Autour de moi tout n'était qu'instincts et sensations. Après avoir passé ma main sur ma joue je me rendis compte que quelques gouttes de sang s'étaient mises à perler. Je regardai alors mes doigts transformés en griffes chitineuses articulées. Sous l'éclat argenté de l'astre nocturne le liquide carmin présent dessus semblait luire plus que jamais. J'eus un sourire amusé avant de passer ma langue sur mes lèvres pour en récolter l'élixir de vie.

-Ho... je ne demande qu'à être surprise mon cher...

Cela traduisait clairement la tournure qu'allait prendre les événements. Durant notre marche je le vis brandir un parchemin orné d'un sceau qu'il fit remplacer par une bouteille de saké. Après avoir bu quelques gorgées il me proposa de goûter à celle-ci. Tout en continuant d'avancer je lui adressai mon plus beau regard de prédatrice en guise de réponse avant de reporter mon attention sur notre route. Je n'avais nullement besoin de cela pour me sentir euphorique parvenant à me complaire dans l'intensité de l'instant présent. Mon cœur tambourinait dans ma poitrine. Je pouvais sentir mes tempes pulser avec ardeur me donnant l'impression qu'un trop plein d'énergie s'était accumulé dans mon petit corps. Il m'était de plus en plus difficile de conserver ma forme humaine et cela se voyait. D'abord mes yeux, puis mes crocs et maintenant ces griffes. Quelle serait la prochaine étape ?

-Oui... Les individus amateur du fuinjutsu sont habituellement réfléchis. Méthodique et propre dans leur façon d'agir, ils aiment généralement planifier leur action à l'avance.

En temps normal je n'aurais jamais permis que l'on puisse me voir sous cet aspect. Ma condition de non-humaine devait rester secrète. Pourtant cela m'importait peu à présent. Le monde tout autour me semblait si dérisoire. Je me demandai pourquoi est-ce que je passai mon temps à m'inquiéter pour les autres, à autant m'investir dans ce village alors qu'il me suffirait de tout envoyer balader. Les conséquences étaient dérisoires comparées au plaisir de l'existence. Mener sa vie comme bon me semble... Cette perspective était des plus réjouissantes...

Après plus d'un quart d'heure de marche à l'extérieur nous parvînmes finalement au beau lieu du désert. Les vagues de dune s'étendaient a perte de vue. Je me tenais fièrement sur l'une d'elle souriant de plus belle tandis que la pleine lune brillait au-dessus de nos têtes.

-La raison de notre présence ici ? N'est-ce pas évident ? Je désire vous tuer...

Simplement et gratuitement. Sans aucune raison valable. Il s'agissait d'un pur caprice dont je me faisais une joie de combler. J'entrepris alors de défaire le bandage couvrant mon bras gauche révélant une suite de sceaux imprégnés dans ma peau.

-Au fait... Je maîtrise également le fuinjutsu...

Une arme à feu apparut subitement dans ma main. Je la tendis en un éclair en direction de ma proie puis pressai sur la détente. La détonation retentie tel un coup de tonnerre. Le temps qu'il comprenne ce qui venait de se passer j'avais déjà disparu de son champ de vision.

résumé:

C'est très intéressé que le Lumineux écouta la façon qu'avait Amaelle de percevoir les utilisateurs de Fuinjutsu... Qualifiés d'êtres réfléchis, méthodiques et perfectionnistes, il était vrai qu'un bon manipulateur de sceaux se devait avant tout de savoir se servir de sa tête. Bien placé pour en parler, le Hoheinheim n'eut même pas besoin de rajouter quoi que ce soit au stéréotype que s'était fait la jeune femme. Son analyse fut sans aucun doute bien assez représentative de la façon qu'avait de pensé Van en générale...

Van - " Intéressant... "

Le regard rivé sur Amaelle, le Seigneur de Guerre n'allait quand même pas lui donner satisfaction aussi facilement... C'est d'ailleurs ainsi qu'il se contenta de la suivre et en silence à travers le désert. Sur le trajet, la jeune femme toisait de temps à autre le Lumineux en se léchant les lèvres... Van ne tarda pas d'ailleurs à remarquer les griffes proéminentes apparues aux extrémités des doigts de la Aozora...
Entre ça, les yeux mi chat mi reptile et ses crocs , la Sunajin n'avait à l'heure actuelle plus grand chose d'humain...
Finalement le duo stoppa sa marche après une quinzaine de minutes. Puisque Van avait posé la question plus tôt, Amaelle n'hésita pas à lui répondre en avouant être venue jusqu'ici pour le tuer.

Van - " Moi qui avait cru à un rendez-vous galant me voilà bien déçu... "

A cette annonce le Seigneur de Guerre dévoila son plus beau sourire. L'idée ne lui avait pas échappée et ce fut donc sans grande surprise qu'il l'entendit affirmer ce qu'il pensait. Présentement au pied du mur, l'homme n'avait d'autre choix que de se défendre. Puisque cette rencontre avait prit une telle tournure, plus rien ne l'empêcherait de voir un peu de quoi étaient capable cette jeune femme.

Suite à cela Amaelle dénoua le bandage qui recouvrait l'un de ses bras. Plusieurs sceaux furent alors révélés, attirant immanquablement le regard avisé du Trentenaire. Lui tenait toujours la bouteille de saké dans sa main et se tint prêt en voyant la Sunajin faire apparaître une arme à feu. La tête penchée, le Hoheinheim fut très surprit de la voir se servir elle aussi des Fuinjutsus.
Voilà qui expliquait de façon tangible sa vision très exacte à propos du tempérament des manipulateurs de sceaux. Lorsqu'elle pressa la détente, Van lança dans la trajectoire de la balle, la bouteille de saké pourvue d'un sceau explosif.

Le choc entre les deux déclencha une explosion qui anima le désert d'une lueur succincte. L'alcool du Saké se projeta de part et d'autres du point d'impact en produisant de petites flammèches éclairantes sur le sable. Puisque les hostilités était entamées autant ne pas se laisser malmener sans réagir. Plutôt vif d'esprit, il ne fut pas bien difficile au Trentenaire d'apposer un fuinjutsu sur la bouteille qu'avait gentiment refusé Amaelle juste avant qu'ils n'arrivent. Une chance pour elle qui se serait alors bien vite rendue compte que le sceau avait été mit en place de sorte à ce qu'en la tenant, celle-ci explose en tentant de s'en prendre à Van.

Ce n'est qu'après coup que le Hoheinheim se rendit compte qu'il ne voyait plus la jeune femme. Comme volatilisée, il était très peu probable cependant que Amaelle se soit donné autant de mal à le faire venir jusqu'ici pour s'enfuir. Persuadé donc qu'elle ne se trouvait pas loin, le Shukaijin s'affubla lui même discrètement d'un fuinjutsu en guise de défense...

Van - " Amaelle- San où êtes vous ? "

Le Hoheinheim venait de se mordre l'extrémité de ses deux pouces après avoir composé une série de mudras destinés à invoquer ses petits scorpions. De ses larges manches huit kuchyoses entourèrent très vite leur maître une fois au sol. Si il était impossible pour Van de voir où de sentir la présence de son adversaire, autant tenter de la dissuader de le surprendre en préparant ses défenses.

Van - " Vous ai-je blessée sans m'en rendre compte ? Si il s'agit du mariage, sachez que nous ne le sommes pas encore. "

Sur ses gardes, il ne restait plus qu'à attendre...

Spoiler:

Le vieille homme semblait visiblement décidé à jouer à son tour. Soit, il n'y avait rien de plus plaisant que de voir une proie de débattre avant de succomber. Je ne l'aurais cependant pas imaginé si réactive à utiliser en utiliser sa bouteille comme protection pour dévier ma balle. Il agissait de façon astucieuse, moi qui ne m'attendais cependant pas à tant de sang froid de sa part. Mon attention se posa ensuite sur les nombreux scorpions invoqués à ses pieds. Ceux-ci n'étaient pas bien grand et ne devait pas renfermer beaucoup de chakra. Je me demandai quelle genre d'utilité il pourrait en avoir, a moins qu'il ne tienne simplement à les faire griller en brochette, tout du moins si ce n'était pas le sort réservé à sa tête d'ici les prochaines minutes.

Je demeurais toujours à l’abri derrière mon camouflage. Et comme toutes les victimes privées de leur sens communs face à l'inconnue, je le voyais avec délectation adopter une posture défensive. Un sceau se répendait sur son corps lui accordant très certainement une protection somme toute relative. Je me demandais alors combien de balles devraient l'atteindre avant que ces dernières ne parviennent à s'enfoncer dans sa chair.

Mes lèvres s'étirèrent dans un sourire carnassier. J'aurai souhaité qu'il soit en mesure de l’apercevoir, mais cela aurait été gâcher une partie du plaisir. Je préférai amplement rester dans l'ombre, dissimulée hors de portée de sa perception humaine. Dès lors, j'avais l'embarra du choix pour l'atteindre. C'était un peu comme si l'on m'offrait un plateau supportant de nombreuses victuailles tirées de toutes horizons et qu'il ne me restait plus qu'à tendre la main pour me servir. Mon choix se porta sur la méthode la plus grisante, mais également la plus risquée. Je voulais ressentir l'adrénaline enflammer mes veines, laisser le doute s'installer en lui à mesure que la peur venait s’enraciner au plus profond de son être.

Pour ce faire je changeai mon arme de main de sorte à libérer celle couverte de sceau. De-là, j'invoquai une petite bombe que je gardais docilement lovée dans le creux de ma paume. Et dire que le pauvre homme était toujours incapable de voir ce que je manigançai. C'était parfaitement jouissif. Mais comme je ne tenais pas à faire durer le suspens plus longtemps je me décidai à passer à l'action.

-Par ici mon cher... Dis-je d'un ton théâtrale digne des plus grandes tragédies.

Oui simplement en face de lui. J'envoyais alors ma bombe qui redevint visible en n'étant plus en contact avec ma peau. Il eut alors tout a loisir de la distinguer avant qu'elle n'explose à moins d'un mettre de son visage. Elle n'avait que pour but de faire diversion. A cette distance les dégâts n'était pas optimaux, mais aurait le mérite de déséquilibré tout en infligeant de belles brûlures à lui ainsi qu'à ses compagnon sur patte. Ainsi pus-je profiter du grabuge, de la fumée, et de mon camouflage pour bondir au-dessus de sa tête. Je retombai dans son dos, pratiquement collée à lui en prenant soin d'écraser deux de ses scorpions au passage.

-Où peut-être suis-je plutôt par là...

Le vieil homme pu sentir le canon de mon arme invisible de poser sur sa tempe. Cette fois-ci le ton de ma voix s'était fait bien plus mielleux. Ce sentiment était délicieusement plaisant... Ma frénésie était-elle que je sentais la portée de mes sens s’étendre malgré-moi. Ma nature d'Akuma prenait de plus en plus l'ascendant sur ma personne. Dès lors tout n'était plus que sensations. Il mettait désormais possible de ressentir tout ce qui était...

Résumé:

Sur ses gardes, Van resta quelques instants immobile à regarder en vain autour de lui. Puisque la jeune femme venait tout bonnement de disparaître sous ses yeux, il paru tout naturel que le Shukaijin cherche à dresser sa défense. Malheureusement dénué du moindre talent en sensorialité, l'évidence qu'il ne réussirait pas à trouver Amaelle de cette façon était flagrante... Entouré néanmoins de ses Kuchyoses afin d'assurer sa défense, le Seigneur de Guerre n'avait pour le moment aucune raison de paniquer... Il connaissait ses techniques et savait qu'il saurait assurer sa propre protection quoi qu'il arrive... Du moins pour le moment.

Amaelle - " Par ici mon cher... "

Finalement ce fut la voix d'Amaelle qui attira l'attention du Lumineux juste en face de lui. Même si Van n'était pas capable de voir la jeune femme, c'était sans conteste qu'il pu entendre les quelques mots qui précédèrent l'explosion. La détonation avait retentit à moins d'un mètre de son visage emportant avec elle deux de ses précieux petits scorpions. Par chance il en restait encore six, une joie que se fit Van en ne prenant même pas en compte les dégâts qu'aurait pu lui infliger ce piètre artifice.

Le regard fixé devant, le Trentenaire rageait de ne pas parvenir à l'apercevoir. Le camouflage de celle-ci était particulièrement efficace puisque rien ne trahissait sa position... Rien jusqu'à ce que la détente froide d'une arme à feu ne vienne se plaquer contre sa tempe. Complètement surprit le Hoheinheim n'osa même pas bouger un cil en entendant Amaelle lui révéler où elle se trouvait.

Amaelle - " Où peut-être suis-je plutôt par là... "

La sunajin était décidément bien curieuse... Pourquoi n'avait-elle pas pressé la détente ? Une question que Van se posa en se remémorant les propos tenus par Amaelle un peu plus tôt. Si son intention première avait été de le tuer, alors la jeune femme venait de manquer sa seule occasion de le faire.

Van - " J'admets que votre camouflage est très au point Amaelle San. Il semble que vous m'ayez eu ! "

Pendant ce temps les scorpions survivants qui se comptaient au nombres de quatre s'étaient enfoncés dans le sable. La densité friable du sol offrait après tout à ces petits êtres originaires du désert un parfait camouflage naturel qu'il serait regrettable de ne pas utiliser. Les chances que Van se retrouve donc au beau milieu du désert allait jouer pour lui un avantage certain.

Van - " Néanmoins il serait arrogant de croire qu'il suffit de quelques tours pour me coincer. Comme vous me l'avez dit plus tôt, les utilisateurs de Fuinjutsu se plaisent à toujours garder un coup d'avance. "

Puis l'instant d'après une barrière faite de chakra s'érigea afin de séparer le Seigneur de Guerre de la menaçante Amaelle. Bien sûre la cage se dressa de sorte à piéger la Sunajin dans un espace réduit, offrant à Van le luxe de prendre ses distances tout en entamant la composition d'une série de signes.
Avec force et conviction, l'homme frappa le sol duquel apparurent deux scorpions beaucoup plus imposants que les précédents. Si il suffisait à la femme d'écraser les plus petits de ses kuchyoses, celle-ci aurait sans doute plus de mal avec ces deux là.

Van - " A votre tour de vous faire piétiner ! "

Les deux scorpions chargèrent ainsi Amaelle piégée dans la barrière. Si celle-ci ne trouvait pas rapidement le moyen de sortir alors les deux Kuchyoses sauraient la ratatiner de la même façon qu'elle l'avait fait avec leurs frères.

Spoiler:

Petit plaisantin. Croyait-il vraiment m'avoir ainsi ? Pensait-il que je ne serais pas en mesure de percevoir ces misérables créatures s'enfoncer dans le sable pour tenter de me piéger ? Qu'il était charmant. En soit je ne pouvais nier que cet homme avait de la suite dans les idées, seulement je n'étais pas une adversaire comme les autres. Ce genre de petit subterfuge ne prenaient pas effet avec moi. J'étais parfaitement en mesure de lire les énergies courant à travers le monde. Elles m'apparaissaient clairement comme autant d'information filtrée par mon sixième sens.

Alors la barrière se dressa brusquement dans le but de me séparer de lui. Mon camouflage était toujours actif si bien qu'il ne pouvait savoir si je me trouvais effectivement à l'intérieur ce qui ne l'empêcha pas pour autant d'invoquer deux nouvelles créatures. Je compris que j'avais également affaire à un homme spécialisé dans cet art.

Les deux imposants scorpions chargèrent sur la barrière, passablement déterminé à piétiner ce qui était censé se trouver à l'intérieur. Et ce ne fut que tu vides qu'elle rencontrèrent. En effet je n'étais déjà plus là. Pour faire simple, je n'avais jamais été prise à l'intérieur. Il m'aurait été impossible de décrire mon engouement lorsque j'enfonçai le canon glacé de mon arme dans la joue du trentenaire.

-Comme vous dites, il faut toujours avoir un coup d'avance...

Mes facultés de perceptions m'avaient permit d'échapper à cette cage avant qu'elle ne se referme sur-moi. Je mettais ensuite contentée de me rapprocher discrètement de lui alors que toute son attention, ainsi que celle de ses invocations, étaient redirigé sur du vent.

Sans plus attendre j'invoquai ma seconde arme pour venir lui lover deux nouvelles balles électriques dans la cuisse. A bout portant et avec l'effet de surprise ce petit tour risquait d'être particulièrement significatif. J'eus un petit gloussement de rire avant de bondir en arrière, mettant davantage de distance entre lui et moi.

-Il semblerait que je sois plus difficile à piétiner que prévu. A votre avis ? Combien de trous parviendrais-je à faire dans votre petit corps avant que vous ne mourriez vidé de votre sang ?

Ma voix était lugubre au milieu de la nuit. Elle paraissait tel un écho lointain surgit de sombres cauchemars tandis que je continuas de lui tourner autour avec amusement. Savait-il où j'étais ? Peut-être à quelques centimètres dans son dos ? Peut-être au loin en train de fomenter de nouveau piège ? Ou à me préparer à tirer la queue de ces vils scorpions... ?

Résumé:

Pour la seconde fois Van sentit le canon de l'arme à feu d'Amaelle se poser sur son visage. Immédiatement une grimace désabusée saisit le Lumineux qui fut drôlement impressionné par les performances de cette Kunoichi. Par deux fois celle-ci s'était joué de lui et de son incapacité à ressentir le chakra. Une opportunité que ne manqua pas de saisir la jeune femme qui profita de sa proximité avec le Seigneur de Guerre pour lui tirer deux balles dans la cuisse.

Blessé tant physiquement que dans son amour propre, l'homme devait admettre se trouver dans une situation délicate. Un genou à terre, il plaqua l'une de ses mains sur les plaies en tentant de contenir l’hémorragie. Pendant ce temps les scorpions qui venaient de percuter la barrière, virent leur maître blessé et ne tardèrent pas à revenir vers lui...

Van ~ " Vous êtes effectivement bien plus douée que je ne l'avais imaginé... Un véritable caméléon si je puis dire. "

Même si le moment était mal choisi pour l'humour décalé de Van, celui-ci ne pouvait s'empêcher de ressentir une certaine excitation à l'idée de se frotter à un adversaire de talent. Cependant il serait inconsidéré de croire que le Trentenaire ne tenait pas à la vie. Après tout il lui restait encore beaucoup d'objectifs à atteindre...
La finalité de cette rencontre, annoncée plus tôt par Amaelle n'inspirait donc vraiment rien de bon aux yeux du Hoheinheim. La femme semblait quant à elle déterminée à en découdre jusqu'au bout.

Van ~" Néanmoins... Je doute que votre première intention soit de me tuer aussi simplement que vous souhaitez me le faire croire. Par deux fois l'occasion de me loger une balle dans la tête s'est présentée à vous et pourtant vous n'en avez rien fait. "

Difficilement Van se redressa en prenant appui sur sa jambe valide. L'un des deux gros scorpions approcha afin de soutenir son maître qui d'une main s'appuya dessus. L'autre Kuchyose quant à lui tâchait de se tenir prêt à la moindre intervention d'Amaelle. Lui non plus n'était pas capable de la voir mais avait très bien comprit en voyant les blessures du Trentenaire, que quelqu'un lui mener la vie dure.

Van ~ " Puisque ma situation l'exige et que je comprend devoir mériter que vous me laissiez la vie sauve, peut-être saurions nous trouver un moyen plus civilisé de nous arranger mutuellement... Je n'ai après tout aucune raison de vouloir blesser une Sunajin, encore moins après avoir constater que je n'en étais tout simplement pas capable... "

Après quoi, le Hoheinheim se tint tout de même prêt pour assurer sa protection. Un nouveau sceau défensif apparu sur sa poitrine alors que dans ses mains, quatre kunais étaient fermement tenus.

Spoiler:

Plus j'apprenais à le connaître et plus je trouvais cet homme divertissant en plus de m'être totalement insupportable. Malgré mes injonctions, malgré les blessures et l’imminence de son trépas il continuait de garder son sang froid. C'était des plus déroutant. Je me sentais agacée. Un instant l'idée me vint de le mitrailler sauvagement au point de le réduire en charpie, mais je réalisai rapidement que je n'en aurai tirée aucune satisfaction.

A quoi bon ? Je ne cherchais pas la souffrance, mais au contraire de l'existence. Je voulais connaître cette exaltation perfide en lisant la peur dans son regard. Hors, il n'y avait rien. En finir serait la solution la plus avisée dans la perspective d'aller m'en prendre à d'autres âmes plus sensible. Cette pensée fut rapidement interrompue par les déclarations du Shukaijin. Une négociation à l'amiable ? Allons-bon, que ne faillait-il pas entendre ? Soit, si je n'éprouvai que peu de plaisir à le tuer peut-être pourrais-je en trouver en m'amusant encore un peu avec lui.

-Moi aussi... Je n'ai aucune raison concrète pour vouloir vous blesser.

Quatre nouvelles balles fusèrent depuis les ombres pour rebondir sur la chitine d'un des scorpions. Leur trajectoires furent brutalement déviée pour aller s'entrechoquer sur les Kunaï du trentenaire. Le choc fut violent et sonna dans un tintement métallique assourdissant. Il était probable que quelques ongles aient été perdu dans la manœuvre.

-Pourtant rien, absolument rien ne m'empêcherai de le faire...

J'eus un petit rire aigu avant de laisser planer le silence dans les environs. Je voulais admirer sa réaction. Jusqu’où était-il capable de rester maître de lui-même ? Ainsi me gardais-je d'intervenir durant les secondes qui suivirent de sorte à laisser la tension monter. Qu'ils se mettent le plus sur ses gardes possibles. Que cet instant lui paraisse interminable jusqu'à ce que finalement je réapparaisse... allongée sur le dos d'un de ces scorpions, laissant toute ma cambrure épouser la forge de ma carapace de l'arthropode.

-Mais vous avez mieux à proposer alors n'hésitez pas. Je lui adressais mon plus beau sourire carnassier avant de reprendre. Dans-ce cas qu'avez-vous à m'offrir en échange de votre vie ? J'ose déjà vous prévenir que je suis particulièrement exigeante...

Autant le faire mijoter encore un peu. Malgré mes instincts primaires je demeurai une opportuniste dans l'âme. Tout ce qui pouvait être offert était bon à prendre. Ce faisant je m'étirai de tout mon long, adoptant alors une position plus confortables sur l'invocation. Le choix était désormais sien. Soit il parvenait à éveiller mon intérêt, soit il mourrait.

Enfin un semblant de conversation banale fit redescendre la tension. Même si les balles venaient de désarmer complètement le Trentenaire, ce dernier gardait le plus total de son sang-froid face à cette menaçante et bien étrange kunoichi. Que penser de cette femme si ce n'était un intérêt évident. Comme lui, celle-ci devait prendre des risques inconsidérés vu ses talents et la position qu'elle devait avoir au sein de Suna. Un point commun qui faisaient d'eux le parfait homologue de l'autre au sein d'une nation différente.

Van ~ " Me voilà bien rassuré de vous l'entendre dire Amaelle san... L'espace d'un instant j'ai bien cru rendre l'âme. "

Un sourire de gratitude illumina le visage du Hoheinheim. Bien reconnaissant surtout que la Sunajin ne se soit pas véritablement décider à passer à l'acte. Puisqu'elle semblait se jouer de lui, Van déboutonna délicatement sa blouse blanche rapiécée. Si celle-ci souhaitait véritablement comprendre pour quelle raison le Seigneur de Guerre ne la craignait pas alors il tâcherait de la convaincre.

Van ~ " Je ne suis pas très fier de ces cicatrices... La plupart d'entre elles ne sont mêmes pas dû à un combat.. Mais grâce à vous je pourrais ajouter aux autres ces deux là. " Un regard vers sa cuisse, le Lumineux indiqua les deux balles certainement encore logées à l'intérieur. Il finit par découvrir son buste laissant ainsi admirer ce que lui même s'était infligé à Amaelle.

Van ~ " Je suis homme de science voyez-vous... Comprenez par là que mon corps aura été le premier sujet d'expérience de ma vie. Peu importe ce que vous lui feriez subir, moi seul peu imaginer ce que je suis capable d'endurer " Les bras croisé le Seigneur de Guerre remonta ses lunettes avant de reprendre. " Aussi la seule chance peut être que vous aurez de m'arracher un cri sera de me loger une balle en pleine tête... Mais aux vues de vos capacités et de la facilité avec laquelle vous m'avez blesser je doute qu'il ait été nécessaire de vous donnez autant de mal afin de simplement m'éliminer "

Un raisonnement assez logique sur lequel se basait le Lumineux afin de mieux comprendre la personnalité de la jeune femme. Que pouvait-il bien la rendre si belliqueuse ?

Van ~ " Que diriez-vous d'un service ? Je ne vous pense pas femme à désirer l'argent. Peut-être que des actes valent mieux pour vous que des mots... Je partage moi même cette philosophie de vie. Qu'en dîtes-vous ? "

-Un service ? Allons-bon... Je doute que vous puissiez m'être utile en quoique ce soit... Dis-je avant de poser un index sur mes lèvres, dubitatives.

Toujours assise sur le scorpions, je fis usage de sa longue queue chitineuse comme d'un dossier, croisant les jambes avec autant de nonchalance que si je me trouvais sur l'un des plages de sables fins qui bordent la mer du sud. Durant un instant le silence retomba dans le désert tout autour de nous, bien que ce dernier portait encore les marques de notre affrontement. Cela jusqu'à la prochaine fois où le vent s'élèverait pour les emporter.

Dans un élan de conscience je me demandai s'il ne fallait pas malgré tout tuer cet homme, en sachant qu'il pourrait très certainement dénoncer mes actes envers les autorités du village. Tiraillée que j'étais par cette idée, j'adressai un regard interrogatif à la lune, comme si celle-ci aurait pu m'accorder une quelconque réponse. Son éclat dans le ciel nocturne baignait le pays dans une douce lueur glaciale.

A présent j'avais la certitude que cet astre exerçait cet influence sur mon corps ainsi que mon esprit. Pourtant le fait de le savoir ne changeait en rien ma condition, ainsi que mes désirs les plus profonds. Mon regard se détourna des cieux pour se porter à nouveau sur le ce fameux Van que j'avisai à nouveau avec autant d'attention qu'une panthère s'apprêtant à bondir sur une antilope blessée. Je m'attardai sur son torse mutilé avant de lui adresser un de mes plus beau sourire carnassier.

-Mon cher, vous m'avez l'air délicieusement dérangé... Mais la question reste de savoir quel genre de service un dérangé de votre espèce peut-il être en mesure de me fournir ?

Je me redressai sur mon scorpions, m'assaillant en tailleurs. L'un de mes pistolets était posé sur ma cuisse. L'acier reflétait les rayons du clair de lune. J'avais beau être détendue je n'en demeurai pas moins sur mes gardes, car tel était ma nature. Hors, je venais de comprendre qu'il ne pourrait jamais me dénoncer, pour la simple et bonne raison qu'il ignorait ma véritable identité. D'autant plus que nul n'oserait le croire avec son passif de scientifique fou masochiste et son histoire de jeune Saibogu monstrueuse attaquant les pauvres Shukaijin isolé dans le désert.

-A mon sens savoir et synonyme de pouvoir. Et j'aime le pouvoir. Vous semblez maîtrisez quelques techniques intéressantes. Partagez ces parchemins avec moi et je vous laisserai la vie sauve en retour.

Mensonge ! Mais cela aurait au moins le mérite de la rallonger de quelques heures.

Un sentiment de soulagement apparu clairement sur le visage de Van en entendant les mots de la jeune femme. Par chance il était parvenu à piquer sa curiosité et à éveiller un intérêt soudain pour sa survie. Que n'était-il pas obligé de faire par faiblesse...
Trônant sur l'un des deux scorpions du Lumineux, Amaelle s'interrogeait sur la façon dont pourrait parvenir Van à lui rendre service. La femme aux allures bestiales resta figée quelques instants à observer l'astre lunaire. Comme absorbée, celle-ci reprit ses esprits après quelques secondes d'égarement. Intrigué, le Trentenaire toisa la lune à son tour sans ne rien remarquer d'étrange. En dehors du fait qu'il s'agissait de la pleine lune, rien d'autre ne sembla sauté aux yeux du Seigneur de Guerre.
Où peut-être le sourire carnassier qu'afficha l'instant d'après la Aozora en précisant l'air délicieux du Lumineux...

Van ~ " Je suis tout à fait disposé à vous livrez quelques uns de mes jutsus si cela me permet de resté en vie. Que diriez-vous d'une démonstration ? " Prenant un peu de ses distances le Hoheinheim fit signe à la jeune femme de l'attaquer avec le parchemin qu'il venait de lui confier. Une main tendu face à lui, le Trentenaire absorberait l'intégralité de la technique qui se dirigera vers lui.

Van ~ " A vous, Amaelle San. "

L'ironie de la situation voulait qu'à présent la proie réclame de se faire chasser. Mais puisque les circonstances étaient différentes que le Lumineux était dorénavant capable de la voir, celui-ci saurait parer sans faillir.
Beaucoup de choses liaient les deux individus qui s'étaient aventurer seuls dans le désert. Amaelle partageait la même vision que le Lumineux concernant la puissance que représentait le savoir et la connaissance. Van en avait entre autre tellement conscience qu'il s'était fixé comme objectif de créer un jour un Fuinjutsu qui lui permettrait de sceller chacun de ses souvenirs dans une partie de son crâne afin de s'en rappeler à son bon souhait et sur commande.

Ce n'était certainement pas dans le but de se faire comprendre des autres qu'il comptait entreprendre de tels travaux. Son objectif ne regardait en réalité que lui tout comme les choix qu'il avait dû faire jusqu'à présent pour en arriver là. L'utilité étant que plus il en saurait, plus cette faculté lui serait utile...

La démonstration faite, Van parvint à absorber le dragon aqueux qu'il avait au préalable scellé à l'intérieur du rouleau dont venait de se servir Amaelle. Après coup une simple fumée blanchâtre s'échappait encore de sa dextre qu'il orienta par la suite en direction du ciel. Lorsqu'il libéra le Fuinjutsu, le dragon aqueux ressortit en prenant de l'altitude avant d'exploser en une fine bruine qui retomba sur le sable.

Van ~ " Cela vous plait-il suffisamment Amaelle San ? "

Spoiler:

Mon regard devint pétillant d'intérêt devant la démonstration du Shukaijin, comme quoi leur tirer dessus et les menacer de morts pouvait se révéler productif. L'idée de faire la même chose avec leur Empereur tinta dans mon esprit. C'était assez comique à imaginer, mais certainement irréalisable, j'avais meilleur temps de lui faire la peau, puis de la tanner pour en faire la toile d'une tente que j'aurais gracieusement offerte aux Yamada. Ce fut a partir de cette instant que je commençai à me questionner qu'à la position de mon sensei attitré vis-à-vis de ce nouvel ordre au sein du Shukaï. De ce ce que je pouvais deviner du personnage il ne semblait pas être le genre d'individu à s’intéresser au contexte géopolitique du monde, mais plutôt à rester centré vers ses intérêts personnels. Dans ce cas là peut-être pouvais-je continuer d'en tirer avantage, cependant l'heure n'était plus à la manipulation, mais à l'apprentissage. Séduite par sa technique d'absorption je lui retournai mon sourire carnassier.

-Félicitation mon cher. Vous venez ne gagner le droit de vivre...

Je me laissai glisser le long de la chitine du scorpion jusqu'à se que mes pieds entrent à nouveau en contact avec le sable frais du désert. J'avais pour-moi quelques longues heures avant le levé du soleil, le temps de graver en ma mémoire le savoir que s'apprêtait à me prodiguer ce fou. Mes compétences dans le domaine du fuinjutsu s'était grandement amélioré depuis ces dernières années. Arrivé au bout d'un certain temps j'étais parvenue à passer le cape de l'incompétence pour désormais viser l'excellence.

Aussi me montrais-je assidu dans cet apprentissage tout en gardant toujours mes sens tournés envers l'environnement qui nous entourait et notamment sur les invocations encore présente. Je n'allais tout de même pas prendre le risque de me laisser surprendre pour si peu. Ainsi une série d'heures se succéda au terme de laquelle je parvins finalement à maîtriser ces nouveaux sceaux. J'étais encore loin d'atteindre la perfection, il me faudrait passer encore quelques semaines à travailler dessus, mais l'essentiel y était. A partir de là il serait possible de travailler ces sceaux afin de les réadapter à ma façon de combattre. Il ne serait alors plus question de parchemin et d'encre, mais d'avantage de mécanique et d'acier.

En relevant les yeux je pus m’apercevoir que les prémices de l'aube commençaient à déverser leur couleurs chatoyantes sur l'horizon. La nuit se faisait progressivement emportée et avec elle s'éloignait la lune. Je me sentais déjà incroyablement plus fatiguée qu'au départ. Ma frénésie de relâchait progressivement. Je n'avais plus d'idées sauvages, plus d'idées meurtrières. Mon humanité refaisait surface, tout du moins jusqu'à la prochaine fois. Je savais que ce n'était qu'une question de temps avant que la bête sommeillant en moi reparte en chasse. Dans tous les cas ce Shukaijin s'était montré malin en ne cédant pas à la panique tout en s'appliquant à éveiller mes intérêts « d'humain », aux détriments de mes instincts. Toute cette histoire aurait pu très mal se terminer.

-Et bien force est de constater que vous faites un bon professeur. Dis-je tout en me relevant après que nous ayons passés toute une partie de la soirée assit en face à face.

Le ton de ma voix n'était plus le même. Elle venait de perdre de sa vigueur, mais conservait toujours cette pointe de malice. Mes yeux avaient retrouvé leur état normal sa savoir partiellement enfoncé dans leur orbites et cernés par cette soudaine fatigue. Même si mon corps laissait clairement comprendre que j'étais à bout de force, mon comportement quant-à lui ne trahissait aucune faiblesse. Je me permis même d'épousseter le plus naturellement du monde le sable présent sur ma tenue.

-Je tiens à vous dire d'avance qu'il est inutile de me dénoncer. Vous vous doutez certainement que Amaelle n'est pas mon véritable non. Et si cette idée saugrenue venait malgré tout à vous traverser l'esprit sachez que je saurais m'en informer, vous retrouver, puis vous tuer. J'espère m'être clairement fait comprendre.

Ce faisant je posai un index sur mes lèvres comme pour sceller le secret entre-nous. A présent que j'estimai cette affaire réglée il nous fallait passer à une autre.

-Dès-lors si nous commencions par le commencement ? Dites-moi qui êtes vous réellement. Et ce que vous faite au sein de l'Empire.

Finalement la manœuvre du Lumineux lui permit au moins de gagner le droit de rester en vie. L'attrait d'apprendre se manifesta bien plus que la sauvagerie dont avait fait preuve la jeune femme jusqu'à maintenant. Étrangement celle-ci paraissait d'ailleurs plus calme et détendue qu'à leur rencontre dans les ruelles de Suna. En la voyant faire et être attentive à ses explications, le Trentenaire eut du mal à saisir ce changement soudain de comportement. Lui n'allait pas s'en plaindre car après tout, l'idée consistait de base à ce qu'il ne se fasse pas tuer...
Alors qu'au fil des heures le soleil se pointait à l'horizon et que la lune disparaissait progressivement, Amaelle était parvenu à faire sienne les deux techniques du Seigneur de Guerre qui témoigna un certain respect pour son aisance naturelle à maîtriser les sceaux.

Van -" Vous ne mentiez pas en disant maîtriser le Fuinjutsu toute à l'heure. Et dire que je pensais que vous bluffiez... "

Une main derrière le crâne, le Hoheinheim se mit à rire bêtement. La situation se voulait cocasse pour lui qui avait tout juste réussi à ne pas se faire tuer. Il comprenait maintenant d'autant plus qu'il n'aurait très clairement eut aucune chance face à elle. Pourtant l'attitude d'Aozora à son égard était bien différente à présent. Van eut même droit à un compliment sincère venant d'elle. Qui l'eut cru ?
Le Shukaijin ne tarda pas non plus à remarquer le changement dans son regard. Il pu y voir un œil balafré à la pupille blanche et complètement voilée.

Dans une atmosphère beaucoup moins pesante le Lumineux en oublia presque la raison de tout ceci. Une faute que ne manqua pas de rappeler la Sunajin qui insista bien sur le fait qu'il ne devrait parler de leur virée dans le désert à personne. Celle-ci avoua finalement ne pas s'appeler Amaelle, à la grande surprise de Van qui trouvait pourtant ce nom charmant. Suite à cela il n'hésita pas à la rassurer en précisant qu'il n'aurait rien à gagner à créer une esclandre durant son séjour.

Van -" Inutile de vous en inquiétez. Le plus dur pour moi aurait été d'y laisser la vie même si je l'avoue : l'idée de mourir de la main d'une jeune femme ne m'aurait pas déplu. "

Puis du tout au tout, la Sunajin reprit sur une question curieuse. Elle souhaitait savoir qui Van était réellement et le rôle que ce dernier jouait au sein de l'Empire. Une question assez personnelle qui réclamait de vraies réponses en retour. Prêt à les lui fournir, le Hoheinheim remonta ses lunettes du bout des doigts avant de reprendre un rictus en coin.

Van -" Au Shukai, les soldats m'ont surnommé << Hoheinheim le Fou >>. Même si je ne voyais pas en quoi ce surnom pouvait me correspondre auparavant, il m'est apparu qu'en fin de compte je le trouve parfaitement désigné...
Connaissez-vous le jeu des échecs ? Dans ce jeu l'une des pièces maîtresse s'appelle le Fou et peut librement se déplacer en diagonal sur le plateau. Contrairement à une autre pièce que l'on nomme la Tour et qui attaque de front, le Fou profite de la subtilité de son déplacement pour surprendre une pièce importante de son adversaire. Il me plait à penser que j'agis de la même façon au sein de l'Empire. "

Il s'interrompit un instant afin de reprendre son souffle. En même temps il s'était dirigé vers l'un de ses scorpions qu'il gratifia d'une caresse.

Van - Comme vous le savez déjà je suis aujourd'hui à la tête d'un Pays. Et que je le veuille où non je dois tout cela à l'Empire pour lequel j'ai combattu et risquer ma vie à de nombreuses reprises. Je n'aurais pas l'arrogance de prétendre mériter tout ces titres mais je considère ceux-ci comme ma récompense. La politique du Shukai se veut bien différentes des autres systèmes shinobis, comprenez que ceux qui partagent notre vision ont très clairement fait le choix de créer un monde de paix. Les sacrifices en contre partie nous importent peu. Sur cela mon engagement est certain.

Le Trentenaire fixait maintenant la jeune femme en se posant tout de même une question.

Van -Puisqu'il me semble évident que je n'aurais pas droit à un nom de votre part, peut-être me parlerez-vous de vos étranges armes. Je n'avais encore jamais vu quelqu'un se servir de ce genre d'outils. Les avez-vous créer ?

Les révélations de ce Van se révélait plus qu'intéressante. Ainsi avais-je littéralement attaqué de front le Seigneur d'un des Pays qui composait l'Empire. Ce fait me dépita. Même si l'idée d'éliminer un de ces félons de la surface de la terre était fortement séduisantes, les conséquences sur ma personne ainsi que sur le village l'étaient beaucoup moins. En soit il était salutaire que l'homme face à moi ait une conception des choses aussi décalée. J'avais presque l'impression que le fait de frôler la mort d'aussi près n'avait rien fait de plus que de l'amuser.

-Cela je veux bien vous l'accorder... Dis-je en référence à son surnom qui, en effet, semblait lui convenir.

Sa comparaison alla s'étendre sur la métaphore d'un jeu d'échec, assez amusante en somme et qui me donnait une idée assez approximative de sa façon d'opérer. Je fus prise au jeu en me surprenant moi-même à imaginer qu'elle genre de pièce je pourrais représenter. La réponse fut assez facile à trouver. J'étais en quelque sorte le cavalier d'un jeu d'échec. L'élément aux capacités de mobilités uniques, capable de traverser les lignes ennemis pour éliminer les cibles les plus en retrait. Ainsi cela signifiait que nous étions tous les deux des individus agissant dans l'ombre préférant emprunter la voie des Shinobi plutôt que celle des guerriers.

Les propos qui suivirent furent d'une naïveté affligeante. Un monde de paix ? Cela n'existait pas. C'était contre nature, contre l'humanité. L'humain, enfoncé dans son égoïsme et sa jalousie ne cesserait jamais de guerroyer et ce quel qu'en fut les prétextes. Il était donc inconcevable d'imaginer un monde en paix, d'autant plus si l'on impliquait cette loi de causalité disant que le malheur des uns faisait le bonne heure des autres. Une monde de paix fondé sur des montagnes de cadavre n'était que chimère. C'était précisément ce genre de mentalité qui maintenait l'ordre établit sur ce continent en place. Ce soit-disant désir de paix n'était qu'un prétexte à la guerre, car il c'était tout ce qu'il réussirait à provoquer : Des conflits, encore et encore. Ce qui continuerait de donner son poids au système mit en place.

Troquer un système contre un autre n'était pas non plus une solution. Alors si on en pouvait réellement changer le monde il ne restait qu'à faire avec ce que l'on avait. A savoir combattre, encore et toujours. Payer le prix de la mort et des sacrifices afin de protéger ce qui est réellement important. Dans un sens l'existence de l'Empire couplé à la potentiel menace qu'il représentait était de bonnes augures car il permettait de justifier notre salaire à nous Shinobi.

-Vous entendre prêcher un idéal de paix par l'intermédiaire d'un effort commun ne vous sied guère. Vous me donnez d'avantage l'impression d'un homme œuvrant pour ses intérêts avent ceux des autres. Me serais-je trompé ? Ironisais-je tout en croisant les bras.

Si tel était vraiment le cas j'en serais fortement agacée. Un pantin lobotomisé ne présentait aucun intérêt contrairement à un chien enragé ayant brisé ses chaînes. Toujours fut-il que j'avais besoin de savoir ce que je pourrais continuer de tirer de lui.

-J'aurai un marché à vous proposer. Vous avez certainement du remarquer que je possède également mes spécificités. Seulement il m'est encore difficile de les contrôler. Je cherche à mettre au point un sceau qui pourrait m'y aider et pour se faire votre aide pourrait être à la bienvenue. En échange je pourrais vous valoir un service où quoique ce soit d'autre.

J'avais de nombreuses choses à proposer, la question restait de savoir ce qu'il désirait réellement.

La tournure que prenait cette rencontre devenait au fil du temps de plus en plus intéressante, tout comme la conversation que pouvaient avoir les deux protagonistes perdus dans le désert en ce moment. Discuter avec cette femme se révéla bien plus prometteur qu'à leurs débuts. Beaucoup plus sereine celle-ci peinait tout de même à rester éveiller. Le poids d'une certaine fatigue semblait l'avoir gagné depuis que ses attributs animaliers s'étaient dissipés. Tout comme cette vigueur dans sa voix qui - en raison de cette soudaine baisse de régime - s'étaient volatilisée en ne laissant plus que la malice s'exprimer. Le Lumineux imagina donc naturellement la voir subir tout simplement le contre coup de ses efforts. Sa technique avait un prix.

Après avoir partager un peu de sa propre vision des choses, le Trentenaire ne fut pas vraiment surprit d'entendre rétorquer la Sunajin. Il s'attendait cependant à la voir le contredire sur les idéaux qu'il prônait à travers le Shukai mais pourtant celle-ci n'en fit rien. Bien au contraire, elle lu en Van comme dans un livre et comprit bien rapidement quelle genre de personne il se trouvait être vraiment.

Van -" Hum... " Fit-il un sourire en coin de lèvres. L'ambiguïté étant davantage à son gout.

Amaelle se décida finalement à lui proposer un marché visant à lui permettre de contrôler plus efficacement ses pouvoirs à l'aide d'un Fuinjutsu. Ce service lui vaudrait un autre service en retour de la part de la Sunajin. Une perspective assurément savoureuse et délicieuse s'offrait donc à lui à l'avenir. Un atout que le Seigneur de Guerre ne négligerait certainement pas.

Van -" J'étais certain que nous finirions par bien nous entendre vous et moi. Un donné pour un rendu. Le deal me conviens parfaitement. " Il lui sourit avant de remonter machinalement ses lunettes puis reprit." Je vous en prie dîtes m'en davantage au sujet de votre pouvoir... "

Voilà comment toute cette rencontre finit par donner naissance à une nouvelle collaboration enrichissante. Il était agréable de découvrir que d'autres âmes dans les différents villages pouvaient partager le même sens des affaires. Toutes les règles en vigueur et les interdits mit en places, n'avaient rien de propices à l'épanouissement d'un scientifique digne de ce nom. Tout comme l'avait très bien comprit la Sunajin, le Hoheinheim n'avait rien du gentil petit soldat qui ne s'en tenait qu'aux simples règles. Atteindre la haute hiérarchie du Shukai ne lui aura servit qu'à lui permettre plus facilement d'outrepasser certaines règles. Les risques étaient copieux tout comme les opportunités qui pouvaient en ressortir.

Le sourire qu’il m’adressa en retour prévalait sur toutes les réponses du monde. Je lui renvoyai le même en pensant qu’il serait peut-être l’homme qu’il me faudrait. Si je voulais l’utiliser j’avais forts intérêt à faire en sorte que mes actes aillent dans le même sens que ses intérêts. Il était désormais au courant pour ma nature démoniaque ce qui constituait à la fois une menace ainsi qu’une aubaine pour moi. Encore fallait-il exploiter ces faits de la meilleure façon qui soit. Ma nature semblait intriguer le vétéran. Je ne savais pas s’il pourrait vraiment m’aider à contrôler mon mal, mais s’il pouvait me permettre d’en apprendre davantage dessus ce serait un début.

-Je possède une apparence humaine, mais si vous preniez le temps d’analyser mes cellules où encore mon chakra vous vous rendriez compte en réalité qu’il n’en est rien. Je suis ce que le commun des mortels appelle un Akuma dont la capacité consiste à modifier mes cellules de sorte à considérablement augmenter mes capacités sensorielles. Je ne possède malheureusement que peu de contrôle dessus dans l’état actuel des choses.

Je marquai une pause, les bras croisés, lui laissant le temps de méditer sur mes paroles. Mon visage s’éclaira d’un sourire en coin adressé à son égard.

-Et le cycle lunaire influence sur le chakra présent dans mon corps, ce qui a pour conséquence de me faire perdre le contrôle lors les nuits de pleine lune.

Naturellement je faisais référence à notre rencontre plus que mouvementée. L’ironie étant qu’à défaut de le tuer cette confrontation s’était soldée par une rencontre opportun. En claquant des doigts je fis apparaître un parchemin que je déroulai sur le sable. Un sceau était présent dessus de manière à recevoir ma paume. De la sorte j’infusais mon chakra d’Akuma à l’intérieur ce qui allait permettre à Van de bénéficier d’un échantillon.

-Mes recherches personnelles me permettent d’affirmer qu’il arrive que le flux circulatoire de chakra dans mon corps atteigne parfois des piques de façon aléatoire. C’est en outre ce qui me fait perdre le contrôle. Il y a trop de chakra là où il ne devrait pas y en avoir. Je cherche à mettre au point un sceau qui me permettrait de réguler cette énergie. Cependant, n’étant pas de nature humaine, les principes de fuinjutsu classique s’appliquent difficilement sur ma personne.

Je lançai le parchemin dans sa direction.

-Si vous m’aidez à trouver une solution, sachez que je ne saurais l’oublier. J’honore toujours mes dettes, cela va de soi. En attendant, je sais qui vous êtes. Je ferais en sorte de vous contacter le moment venu.

Je me préparai à partir. Le jour reprenait peu à peu ses droits sur la nuit et les rayons de l’astre levant commençaient déjà à me bruler la rétine.

-Ce marché vous convient-il Van Hoheinheim ?

Voici donc toute l'histoire. Cette femme n'était finalement pas humaine et tenait ses origines des démons. Il était curieux de voir à quel point la vie du Trentenaire malgré lui, était liée de prêt où de loin au monde spirituel... Les Mamoru à Taki, Raigetsu l'ancêtre de Mikami ou encore Ao' l'esprit qui habitait Lilith. Avec le temps Van Hoheinheim était devenu un fin spécialiste. D'autant plus qu'il pouvait se vanter aujourd'hui de connaître plusieurs relations dans le domaine. Notamment cette jeune Mamoru récemment devenue son élève et qui lui promettait de nombreuses perspectives d'avenir...

A cela ajouter des études sur le chakra d'un Akuma paru être une aubaine. D'après ce que lui avait dit Raigetsu lors de leur rencontre, une femme incroyablement douée en Fuinjutsu devrait bientôt venir à la rencontre du Seigneur de Guerre. L'occasion ici bien trop belle de trouver une collaboratrice de choix pour venir en aide à la Sunajin. La proposition d'une dette qu'elle aurait alors envers lui était bien trop alléchante pour être refuser...

Royalement servit, le Trentenaire se vit confier un échantillon du chakra de la jeune femme. Celle-ci expliqua l'influence que pouvait jouer les rayons de lune sur son métabolisme ainsi que les surcroits de chakra qui aléatoirement lui faisait perdre le contrôle. La mise en place d'un Fuinjutsu paraissait effectivement tout indiqué, à croire que cette tâche était spécialement faite pour lui. Les nombreuses connaissances du Hoheinheim allait être pour la jeune femme d'un grand secours. De cela Van n'en doutait pas.

Van ~ " Vous ne regretterez assurément pas le choix de m'avoir laisser la vie sauve, je vous l'assure... "

Puis la mystérieuse Sunajin disparu en direction du village laissant seul le Trentenaire au beau milieu du désert. Difficilement à cause de sa blessure, Van ramassa le parchemin contenant l'échantillon de chakra qu'il prit soin de ranger précieusement dans l'une de ses poches intérieures. Le temps de souffler un coup après cette nuit bien mouvementé, l'homme n'aspirait plus qu'à passer une bonne nuit de sommeil.
Encore fallait-il rentrer jusqu'à la demeure mise à la disposition des Shukaijins... Puisque Amaelle aurait dû être son guide, Van se retrouva bien vite prit au dépourvu par un nouveau problème...

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