Quoi de neuf docteure ? [pv: Tsubaki & Nozomi]

Ah ça faisait plaisir de la revoir, mine de rien. Même si techniquement elle avait rejoint le camp ennemi, hein. Bah ouais, Nozomi maintenant elle est une kunoïchi de Konoha, une ninja de Miko. J’avais bien compris son point de vu, ce qui l’avait poussé à venir se réfugier ici, et c’est vrai que ça peut être plaisant. Pouvoir enfin se poser, se reposer, dormir sur ses deux oreilles. Sur ce dernier, personnellement je dors toujours ainsi du moment que je suis dans les bras de ma bien aimée. Huhuhu.
Mais restons sérieuse un moment. L’ancienne petite amie de Seito, et plus globalement notre toubib principale au Shoraizen, avait fait son choix. C’était un fait. Notre confrontation au restaurant servait à la fois de preuve et de justification. Et même si c’était encore difficile à concevoir, il nous fallait l’accepter. J’espère juste très sincèrement que s’il y a un pépin plus part, qu’on ne se retrouve pas dans des camps opposés. Il n’y a sans doute rien de pire que de devoir affronter des amis.

« Tss, chiant ça … de devoir attendre la décision des grosses pompes pour pouvoir partir. » Grognai-je à l’attention de Tsubaki, juste à côté de moi. « Il est peut-être bien leur village, c’est joli, pleins de verdure, les gens ont l’air sympa. Mais non. Je ne sais pas pour toi hein, mais moi je ne me sens pas du tout de vivre ici. De m’installer avec toi, qu’on fonde une petite famille et qu’on vive heureuse jusqu’à la fin de nos jours … »

Les interrogatoires n’étaient pas encore terminés. Il faut dire qu’on était quand même pas mal dans l’organisation, ce qui nécessité du temps, des moyens et pendant que ça s’enchaine, ceux qui sont jugés non dangereux sont autorisés à se balader dans le village en attentant. Rassurez-vous, je suis certaine qu’il y a bien assez de ninja pour nous surveiller jusqu’à ce qu’on disparaisse.

« Bon, et sinon toi ma belle ? Comment ça s’est passé ton interrogatoire ? Moi je suis tombée sur un jeune garçon très méfiant. Mais réglo. Ça pour sûr, il était réglo. Franc et sérieux. Dans le genre pas très bavard. Un peu comme Kohei quand bizarrement ses feuilles avaient disparu et qu’il cherchait qui était le responsa-blkfff… »

La fin du mot fut noyé à travers dans un fluide chaud et sucré provenant de ma gorge. Comme de la salive oui, mais en m’essuyant les lèvres, ça n’en était pas.
Du sang. Pourquoi du sang ? Pourquoi je crache du sang ?
Prenant une bonne inspiration, je ravalai le tout et soupirai. Le même comportement que lorsqu’on a envie de vomir et qu’il faut à tout prix se retenir. Quelques secondes immobile furent nécessaires, à respirer profondément avant que mon éternel sourire ne réapparaisse.

« Pardon, je … je ne sais pas trop ce qui s’est passé. Mais ça va aller. » Tentai-je pour rassurer Tsubaki.

Mais elle est médecin elle aussi, elle doit certainement déjà avoir deviné la raison de cet évènement étrange. Ou alors simplement évaluer les probabilités qui peuvent occasionner cela.
Ne souhaitant pas l’inquiéter d’avantage, ni m’inquiéter moi-même d’ailleurs, je lui pris la main et continuai notre balade comme si de rien n’était. Sans porter attention à ce qu’elle pouvait dire. Il suffit de ne plus y penser. Oui il suffit juste de ne plus y penser. Ça va aller, à tous les coups c’est juste un résultat après tout ce qui s’est passé ces derniers jours.

« Oula attend … »

J’étais prise de soudains et violents vertiges. Assez puissant pour vous faire tituber sur place. Comme si la planète tournait sur elle-même mais sans vous. Puis la seconde d’après c’est l’inverse. Machinalement je m’appuyai contre le mur le plus proche, un beau crépi blanc cassé, rapidement recouvert d’une giclée de sang. Puis une autre, puis une autre encore. Le souffle court, je me mettais à transpirer comme à la sortie d’un marathon. Mes jambes ne tardèrent pas à fléchir, me faisant tomber à genoux. Qu’est-ce qui se passe bon sang ? Qu’est-ce qui m’arrive ? Est-ce que ce serait du poison ? Kakuyo, celui qui s’était occupé de mon interrogatoire m’avait offert un verre d’eau. Ce ne serait quand même pas ça …
Je tournai les yeux vers Tsubaki, lui portant le même regard qu’un malade drogué à la morphine, avant de m’écrouler sur le côté, les paupières à moitié refermées.

Spoiler:

Enfin un peu de tranquillité, de calme, de promenade pour les deux jeunes femmes dans le centre de Konoha. Les interrogatoires étaient toujours en cours pour beaucoup de membres, ce qui pouvait laisser la famille à fleur de peau. Néanmoins, il avait été clair que c’était une mesure nécessaire et intransgressible pour qui voulait retourner à une vie normale. Mais aujourd’hui, une tâche plus plaisante l’attendait : un rendez-vous au restaurant.

Alors que l’esprit de la brune s’écartait de cette réflexion pour le moment, Milly lui faisait part de son aversion relative à un certain envisagement : établir vie commune à Konoha. Il fallait reconnaître que la ville avait du charme, néanmoins, il y aurait toujours cette ambiance malsaine des origines du mouvement, ainsi que de la tragédie de sa fin.

« T’as raison, moi non plus, je ne le sentirais pas trop. C’est très joli, mais de loin. Enfin, de près aussi, mais ça serait pour des vacances. Peut-être… A voir… Quoique… Boh, on s’en fiche, remarque. »

Son amie fit alors allusion à son interrogatoire, et à la ressemblance de son attribué à Kôhei, ce qui souleva légèrement le cœur de la mednin. Elle n’avait pas de nouvelles de Kôhei, qui avait vu son maître mourir, et qui devait porter un lourd fardeau de ne pas pouvoir le sauver. Alors qu’elle allait s’apprêter à répondre à son amie, cette dernière se mit à cracher du sang, en plein milieu d’une phrase, sans raison apparente.

Alors qu’elle se mit à prétexter, après un certain malaise, que ce n’était rien, Tsubaki montrait évidement des signes d’inquiétude. Soit y avait-il prétexte à cette réaction : élément antérieur, ponctuel présent dans un milieu proche, soit, c’était quelque chose de complètement inconnu et différent, ce qui l’aurait beaucoup plus inquiétée.

Mais la Kaguya ne voulut rien montrer d’alarmant, et lui prit la main, reprenant le chemin sans donner suite à ce que lui demandait la kunoichi. La fleur voulait savoir ce qu’il se passait, ce qu’elle ne devinait nullement ce qui se passait sous ses yeux. Un coup plus tard, elle fut prise de déséquilibre, cracha à nouveau du sang en quantités inquiétantes, et, adressant un regard imprégné de bien des émotions, elle tomba à terre, au bord de l’inconscience.

La réaction de Tsubaki ne se fit pas attendre : elle prit le pouls, la température, ce qu’elle pouvait. Il était clair qu’elle ne savait pas ce qui l’attendait, et elle ne pouvait pas perdre de temps à attendre ici à trouver une solution. Elle usa d’un sort pour aider contre la fièvre de sa petite amie, et la monta sur son dos, se tachant du sang de son aimée.

La course pour l’hôpital fut lancée. Bien qu’elle ne soit pas particulièrement performante en Taijutsu, la Natsuno arriva tant bien que mal au centre hospitalier de la Feuille. Elle ne perdit pas de temps à crier ou quoi que ce soit, allongeant sa petite amie sur un canapé d’attente, et commençant à lui administrer les soins qu’elle pouvait. Vaincre un mal était une chose. Ne pas le connaître et tenter de l’avorter en était une autre.

La seule chose que put faire la jeune femme était d’appeler à l’aide sans distinction aux alentours, tout en gardant son attention sur son amour, tentant ce qu’elle pouvait. Elle ne s’attendait alors pas à l’aide qu’elle allait recevoir.

La prise de poste se faisait doucement pour la jeune femme. Elle n'était plus un membre du Shoraizen, ni une petite sauvageonne solitaire. Désormais elle était Konohajin, avec un métier. Elle devait s'intégrer, se faire à l'idée de cette nouvelle vie. De grands changements en perspective. Elle n'avait aucune idée de ce que lui réservait l'avenir, ni si ce serait difficile ou si seulement elle réussirait à s'adapter. Mais elle savait au moins une chose : ce serait toujours mieux que d'errer seule en pleine nature à ruminer de sombres pensées. Ça lui avait convenu, durant un temps. Mais les choses avaient changées. Et maintenant elle se devait de tourner la page, de penser à autre chose.

Alors elle avait ainsi obtenu un poste au sein de l’hôpital de Konoha. Bien évidemment, en tant qu'inconnue, on ne lui confiait que des petites tâches, qu'elle était cependant ravie d'effectuer : ça lui changeait les idées. Elle voyait aussi d'autres choses, d'autres gens. L'interrogatoire des membres du Shoraizen serait bientôt terminé, et certains resteraient ici. Elle serait ainsi moins perdue, et contente de retrouver des gens qu'elle onnaissait. Le sien s'était plutôt bien déroulé. Elle avait eu aussi la chance de revoir Milly. Elle n'avait cependant pas pu revoir Tsubaki. Et elle se demandait aussi ce qu'il avait pu advenir de Kôhei, et des autres... Même si c'était celui du hyô qui l’inquiétait le plus.

Elle s'efforçait d'essayer de ne pas penser à ce qui avait pu leur arriver. Tous ceux avec qui elle avait vécu et dont elle avait prit soin. Se ronger les sangs ne changerait rien, malheureusement. Alors elle se concentrait sur la tâche qu'on lui confiait, écoutant les instructions en hochant la tête. Elle devait accueillir les gens, écouter pourquoi ils venaient et les diriger vers le service adéquat. Le tout avec le sourire et accompagnée d'une collègue. La seconde secrétaire médicale présente à l’accueil avait prit ses jours de congés, et c'était donc Nozomi qui la remplaçait.

Les premières demandes furent traitées. Puis deux personnes qu'elle connaissait entrèrent à leur tour dans l'établissement. De son poste, elle ne put pas les manquer. Sa première réaction fut d'adresser un sourire à Tsubaki, qu'elle n'avait pas revue depuis des mois. Sourire qui disparut aussi soudainement qu'il était apparu. Elle portait Milly sur son dos ! Il fallait dire que l'on rentrait rarement dans l’hôpital simplement pour venir prendre un café. Nozomi sortit rapidement de derrière le comptoir, délaissant sa collègue, pour se diriger vers les deux jeunes femmes.

- « Tsubaki ! Que s'est-il passé ? »

Elle lui adressa un regard inquiet. La Kaguya ne semblait vraiment pas bien. S'était-elle battue ? Le sang sur le dos de l'eisei-nin attira également son attention.

- « Tu es blessée ? »

Deux hommes arrivèrent avec un brancard, et soulevèrent Milly afin de la déposer dessus. Nozomi les quitta quelques instants pour se saisir d'un registre présent à l’accueil, puis revint vers le petit groupe qui s'était formé.

- « La salle de consultation numéro trois est libre. Allons-y. »

Elle remercia les aides soignants puis s'excusa auprès de la secrétaire. Il n'était pas certain qu'elle lui fasse une bonne impression... Puis les deux femmes poussèrent le brancard sur roulettes jusqu'à la pièce indiquée. Ici, elles seraient plus au calme, à l'abri des regards et des oreilles indiscrètes.

- « Comment va-t-elle ? »

Tsubaki était elle-même médecin, elle devait certainement avoir prit ses constantes. Elle l'avait aussi vue soigner la Kaguya à leur arrivée. De plus elle devait d'avantage connaître son dossier médical qu'elle-même, puisqu'elle la côtoyait tous les jours. Elle serait la plus à même de savoir ce qu'il se passait.

Surprise, c’était l’ancienne Uma du Shôraizen qui était venue l’aider, les ayant toutes deux reconnues. Le temps courait, et elle ne pouvait pas vraiment s’attarder en formalités, aussi ne répondit-elle que rapidement aux questions de son ancienne camarade :

« J’en sais rien, elle a craché du sang et elle est tombée dans les pommes, moi ça va. »

Deux brancardiers arrivèrent, et, sur indication de la Myouga, emmenèrent les jeunes femmes dans une salle de consultation libre. Le teint de Milly ne s’arrangeait pas, et elle tombait dans une nuance plus blanche de minutes en minutes. Il n’y avait pas de temps à perdre, et, même une fois plus au calme dans la salle, isolées, elle ne pouvait pas relâcher son attention. Nozomi lui demandait son avis quant au mal qui atteignait la blonde, chose que Tsubaki n’avait pas encore eu l’occasion de diagnostiquer totalement.

« Elle a de la fièvre, j’ai lancé un sort contre ça, mais je ne sais pas combien de temps ça va l’inhiber. Elle a une baisse de la pression artérielle avec augmentation du rythme cardiaque. Elle a craché du sang sans aucune raison apparente, donc ça pourrait être une hémorragie interne. »

Elle ne pouvait pas perdre plus de temps en spéculations sans prendre de nouveau des informations sur le problème. Elle savait qu’elle ne devait pas s’y prendre trop précipitamment, mais elle ne voulait pas pour autant traîner d’une seule seconde. Elle utilisa les instruments médicaux environnants pour ajuster un diagnostic, sans vouloir laisser le temps à Nozomi de la conseiller sur quelque point, sachant que la Natsuno devait lui être bien inférieure dans l’art de la médecine.

Elle sentit des contractions anormales au niveau du foie et de l’estomac, mais ne sentit rien de particulier dans le sang, lors de son sort de sonde métabolique. S’il y avait eu toxine, elle avait entièrement été absorbée par les organes. Ou alors se méprenait-elle et n’avait-elle pas perçu les éléments nocifs, ce qui restait une possibilité.

« Il y a un truc qui cloche avec son foie et son estomac. Des contractions qui ne devraient pas se faire. Ça peut être une hémorragie pour le foie, pour l’autre, c’est moins sûr. Je ne sais pas ce que tu en penses, mais c’est ce à quoi j’arrive. »

Elle saisit une poche de solution nutritive. Si son système digestif flanchait, il faudrait compenser pour un temps qu’elle ne connaissait pas encore, elle préférait donc se préparer chroniquement. Elle se préparait à hurler qu’on lui apporte une poche sanguine, mais c’était le trou noir. Si elle pouvait, dans l’urgence, substituer le groupe sanguin de son amour avec le O, elle ne se souvenait plus de son rhésus, ce qui entrait en jeu de manière importante, également. Elle maudit sa mémoire, se rappelant cependant qu’en tant que médecin-cheffe de l’organisation, la Myouga devait avoir les informations médicales de la Kaguya.

« Nozomi, dis-moi que tu te souviens de son groupe sanguin, au moins de son rhésus, j’ai un trou. »

Bien entendu, il n’y avait pas que cette demande d’aide, à travers ces mots. Ils induisaient une demande générale. La Natsuno, malgré une expérience de médecine, en tant qu’impliquée émotionnellement dans la situation, avait besoin de marques et d’appui. Elle ne pouvait pas faire ça toute seule, et la personne qui pouvait l’aider à soigner Milly était seule l’Uma.

Tsubaki avait été réactive, malgré son inquiétude certaine. Elle savait garder son sang froid alors que sa petite amie était en danger, c'était une qualité non négligeable. Nozomi avait toujours admiré cette femme – et en avait même été jalouse – et ce n'était pas pour rien. Elle était dotée d'un intelligence hors du commun. C'était elle qui avait trouvé et restauré la grotte souterraine qui avait servit de base au Shoraizen. Elle savait également prendre la parole en public et expliquer clairement ses avancées sans avoir le trac ni bafouiller. Elle avait même conçu de délicieuses boules chocolatées et en avait commencé la commercialisation. Tout ça à partir de rien, et alors que la réputation du Shôraizen n'incitait pas vraiment à commercer avec.

La Natsuno lui donna son compte rendu de la situation. Nozomi la laissa se servir des instruments présents dans la pièce. Elle lui faisait confiance, d'autant plus qu'elle devait certainement connaître beaucoup mieux qu'elle le corps de la Kaguya – sans mauvais jeux de mots ni arrières pensées - , bien qu'elle-même ait eut à l'ausculter une fois comme tous les autres membres du Shôraizen. En quelques secondes elle avait trouvé ce qui n'allait pas dans le corps de la Kaguya. Deux de ses organes internes n'étaient pas au meilleur de leur forme. C'était très étrange, deux en même temps et dans cet état...

Nozomi apposa alors ses mains au-dessus de la Kaguya afin de la scanner et vérifier les informations de Tsubaki. Celle-ci avait vu juste, et il était urgent de soigner la jeune femme. Encore une fois, elle fit preuve d'un grand professionnalisme en prenant les devants. Mais l'heure n'était pas à l'admiration. Elle l’appelait clairement au secours. Nozomi lui posa une main dans le dos pour la rassurer avant de lui répondre.

- « Tu as raison, ses deux organes sont grièvement atteints et si l'on ne fait rien... »

Elle laissa sa phrase en suspend avant de poursuivre.

- « Positif. Rhésus positif. »

La jeune femme ouvrit un tiroir et en ouvrit une aiguille spécifique.

- « Essaie de la maintenir, s'il te plaît. »

Plus facile à dire qu'à faire, bien évidemment. Pour sa part, elle envoya une aide soignante chercher une poche de sang O+. Le groupe sanguin du donneur universel. Puis elle prépara le bras de Milly pour la transfusion sanguine à venir. Une fois l'aiguille implantée, elle se tourna de nouveau vers Tsubaki.

- « Le plus important est d'abord de la stabiliser. On va donc devoir lui redonner ce qui lui manque. Ensuite, il faudra nous attaquer au plus gros du problème : soigner ses organes internes. Si tu le souhaites, nous pouvons chacune nous occuper d'un organe afin d'être d'avantage concentrées. »

Elle lança un regard à Milly, toujours inconsciente. L'infirmière revint avec la poche de sang adéquate et vint l'installer sur la transfusion préparée.

- « Ou bien alors l'une de nous deux soigne les deux organes tandis que l'autre évite au sang de se propager. »

Un rôle que pouvait tenir la troisième femme. A voir dans quel état était Tsubaki, et si elle se sentait capable de faire ça sur sa bien aimée ou non.

*~*

Noir, un univers entièrement noir. Voilà tout ce dont j’avais droit. Des sensations quasiment absentes, comme cette sensation désagréable lorsque qu’on a le sang coupé dans tout l’avant-bras après avoir dormi dessus toute la nuit, et qu’on essaye de le bouger. Il ne se passe rien, exactement. C’est comme avoir morceau de cadavre rattaché à votre corps. Heureusement d’ailleurs que ça fini par revenir après l’avoir secouer quelques secondes … Enfin là c’était exactement ce que je ressentais. Un vide obscur et silencieux. Seuls quelques murmures lointains me parvenaient mais impossible de vous en dire plus. Est-ce quelqu’un qui parle ? Est-ce un bruit quelconque dans le paysage ? C’est comme demander à un sourd quel opéra il préfère.
Plus troublant encore, ma position. J’étais nue, et en train de voler. Ou plutôt de flotter. Pas la moindre couleur nul part, pas de rebord ou quoi que ce soit pour m’orienter ni m’expliquer ce qui s’est passé.

« Ah ! Bordel c’est quoi ça ? » M’écriai-je quand une soudaine lumière blanche apparu en face, m’aveuglant un instant avant de s’éteindre.

Mais qu’est-ce qu’il se passe bon sang ? Je suis où ? Pourquoi je me sens si faible et avec un mal de crâne infernal ?

*~*

« Pas de réaction rétinienne infirmière Nozomi ! Un pouls extrêmement lent, si ça continue elle va faire un arrêt cardiaque ! »

La personne qui venait de parler, c’était une aide-soignante venue en renfort après avoir découvert les trainées de sang dans le hall. Cheveux courts roux, peau très blanche recouverte de taches de rousseur, pas bien grande, voir même toute petite en fait. Sa taille ne dépassant pas le mètre cinquante la complexait énormément mais là n’est pas le sujet. Elle faisait son possible pour aider sa collègue sans la gêner, seulement il semble que les infos sur le sujet à soigner soit assez ténues.
Une toux soudaine de la Kaguya fit sauter quelques gouttes rouge sur sa veste parfaitement blanche, le reste s’écoula le long de la joue et dans la gorge de la patiente.

« Elle va s’étouffer ! » Fit-elle en inclinant la tête de la blonde sur le côté d’un mouvement parfaitement maitrisé, puis à lui essuyer les lèvres avec une compresse. « Hu ? Madame ? Vous sentez ça ? » Demanda-t-elle à l’attention de Tsubaki.

Les os de la patiente vibraient. Très légèrement oui, mais ils vibraient tout de même, et ce n’est pas normal. Au contraire, ça pourrait même abimer ses articulations, ronger son cartilage si ça attend une trop haute intensité. Enfin, c’est ce qui se passerait avec un corps humain normal, peut-être pas avec un métabolisme Kaguya.

*~*

« Réveilles-toi Milly ! Bordel réveilles-toi ! Raaaah ! » Hurlai-je en serrant les poings et en contractant tous les muscles de mon illusion de corps.

Les cieux l’en remercient, Nozomi se souvenaient du rhésus de la jeune femme, ce qui permettait de lui octroyer un apport sanguin pour compenser ses pertes, et prépara la chose, envoyant quelque support chercher la précieuse denrée sanguine. Après quoi proposa-t-elle à la fleur de se répartir les tâches selon deux configurations possibles.

La première option était sans doute la meilleure : plus vite les organes seraient stabilisés, mieux ça serait, d’autant qu’une collègue de la Konohajin était arrivée, ce qui pouvait laisser penser que celle-ci pouvait opérer le contrôle sanguin. Le choix se posait alors dans l’esprit de la Natsuno de savoir quel organe gérer. Le foie opérait dans la régulation chimique du sang, aussi devait-on mettre la priorité sur cet organe dans le soin, alors que l’estomac, lui, n’avait pas d’influence particulière sinon la digestion.

« Le foie est plus important, et je pense que tu es plus douée que moi, donc je veux bien que tu t’en occupes, s’il te plaît. Je vais faire l’estomac si ta collègue peut s’occuper du sang. »

Cette dernière opina du chef, aussi Tsubaki se mit-elle à penser.

« Il faut que je coupe les arrivées nerveuses pour stopper les contractions, en gardant un peu plus longtemps l’activité des glandes glaireuses pour éviter un problème avec l’acide. »

Ainsi jaillit dans son esprit une possibilité : si l’acide avait pris une quantité suffisante pour que, en cas de défaillance glaireuse, l’estomac soit percé ? Dans ce cas, quel serait le rapport avec le foie ? Une remontée par le canal cholédoque ? Peu de chance, mais peut-être. Ou alors cela pouvait être indépendant. Il fallait qu’elle débute l’opération de manière plus profonde. Des sondes superficielles n’étaient pas de précision suffisante.

Mais l’aide-soignante alerta les deux jeunes femmes, signalant un rythme cardiaque trop bas : il fallait se dépêcher. En attendant, elle devrait gérer ça pendant que les deux anciens membres du Shôraizen devraient se concentrer sur les organes.

Mais la remarque qui vint après inquiéta plus la jeune femme : une vibration osseuse. Le corps de la Kaguya réagissait à travers son Kekkei Genkai, et la Nukenin n’était pas sûre de pouvoir agir contre ça. Il fallait espérer que les tendons et tissus musculo-nerveux n’en seraient pas endommagés, sinon il faudrait alors se pencher dessus plus tard.

Après un mot à Nozomi, elle commença son intervention stomacale. Au fur et à mesure qu’elle faisait régresser les fonctions métaboliques de l’organe, elle se rendait compte de son état. Les sucs acides et les mucus protecteurs étaient bien gérés, mais de l’acide manquait dans l’enceinte organique : il y avait clairement un problème. C’est alors qu’elle le sentit : une protubérance sur la paroi, qui la déchirait.

« J’ai quelque chose, ça lèse son estomac. »

Après une plus profonde analyse, elle discerna l’objet de son inquiétude, alors qu’une partie d’elle-même se doutait de sa nature.

« C’est un os. J’ai une excroissance osseuse au niveau de la paroi stomacale antérieure gauche. »

Elle ne savait pas jusqu’où elle allait, mais elle espérait que cet os n’était pas trop grand, et surtout qu’il ne détériore pas d’autres organes internes, sans quoi cela deviendrait plus compliqué.

L’acide gastrique suintait de l’altération de l’organe, et se déversait dans le milieu interne, endommageant les vaisseaux sanguins. Tsubaki eut alors une idée. Elle dirigea l’acide restant dans l’estomac pour ronger une partie de l’os, en espérant que le résultat lui permettrait de reformer la paroi sans problème. A présent, il fallait attendre et voir, en espérant que rien ne viendrait perturber le processus, et que Nozomi s’en sorte de son côté. Le pire restait à venir si jamais d’autres organes étaient touchés.

L’infirmière s’activa sous les consignes de sa supérieure konohajin. Sans attendre une seconde elle fit l’aller-retour jusqu’à la réserve et revint avec une poche de sang frais et surtout compatible avec la patiente. Les deux femmes étaient bien assez occupées pour gérer ce genre de tracas, ce fut ainsi l’infirmière qui se chargea de « brancher » la Kaguya à cette quantité de sang.
D’après ce qu’elle entendait, il y avait un problème avec le foie et l’estomac. Chacune avait ainsi sa tache pour soigner au mieux ce cas critique.

« Son rythme cardiaque augmente encore ! » Annonça-t-elle. « Je lui ajoute une dose de morphine mais ça ne fera que retarder l’échéance. »

Chaque seconde était comptée. L’arrêt cardiaque semblait de plus en plus inévitable pour l’infirmière, mais elle se refusa à envenimer encore plus la situation. Avec ses compétences, elle ne pouvait qu’informer ses collègues des nouvelles infos données par les machines, et éponger le front ainsi que le cou et les épaules de la patiente.
La nukenin avait un problème avec un os qui poussait là où il ne fallait pas. Immédiatement, l’infirmière accouru chercher un chariot contenant tous les ustensiles d’un chirurgien. En particulier la scie ! Lame courte, petites dents précises et acérées, un vrai bijou de technologie pour tout médecin trop peu confiant dans ces propres capacités à obtenir le même résultat avec uniquement du chakra. Pour les débutants donc.

« Je vais couper cette excroissance madame ! Enlever vos mains ! »

Aussitôt fait, elle commença sa besogne, tout en prenant le plus de soin possible à ne toucher aucun organe. Le moindre dérapage serait catastrophique, voir fatal pour la patiente. Si ce n’était pas assez complexe comme ça, il s’agissait ici d’os kaguya, bien plus solide que pour n’importe quel autre être humain.

*~*
« Ah ! Mais bordel arrêter, ça fait mal ! Bande de cons ! » Hurlai-je en me tenant le ventre, pliée en deux.

Je ne comprenais rien à ce qui se passait. J’étais toujours toute seule dans cet espace entièrement noir. Mes forces faiblissaient progressivement sans que je puisse y faire quoi que ce soit. A tel point que je finissais couchée au sol, en imaginant qu’il y ait un sol, en partit recroquevillée sur moi-même. La douleur me tiraillait le ventre, comme si un abruti s’amusait à jouer avec mes organes. Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi ? Tsubaki où es-tu ? Ma Tsubaki … ma … belle … Tsubaki …

*~*

« Sa tension est en chute libre ! » Lançai l’infirmière après avoir enfin réussi à sectionner l’os en trop. « Cependant son squelette ne vibre plus, et aucun autre organe ne semble avoir été abimé. Chef, où en êtes-vous ? » Demanda-t-elle à l’attention de Nozomi.

Malgré la situation plutôt catastrophique, l’état de la patiente s’arrangeait. Certes elle allait définitivement faire un arrêt cardiaque si les plaies restaient béantes plus longtemps. Mais un cœur ça se relance, surtout avec deux médecins aussi expérimentées sur les deux amies de la patiente.

Il était urgent d'agir et Tsubaki restait professionnelle malgré son lien étroit avec la patiente. Nozomi hocha la tête lorsqu'elle lui demanda de s'occuper du foie. La dernière arrivée ne serait pas de trop lors de l'opération délicate. Elle leur donna de nouvelles informations et apporta immédiatement son aide. Comme tout bon médecin qui se respectait, l’infirmière était altruiste. Chacune savait ce qu'elle avait à faire, et les trois femmes se mirent alors au travail pour soigner celle qui était allongée.

La tête penchée sur le côté, la Kaguya n'avait certainement jamais été dans un tel état de faiblesse physique. C'était assez étrange de voir ainsi quelqu'un d'aussi énergique habituellement. Mais il fallait laisser tout cela de côté et se concentrer. Une lueur verte autour des mains, Nozomi s'occupait de soigner le foie blessé tandis que les deux autres faisaient chacune leur tâche.

L'infirmière annonça quelque chose d'étrange, ses os vibraient ? Tsubaki confirma, et annonça même la présence d'un d'entre eux là où ils n'auraient pas dû être. Pourquoi avait-il poussé ici ? La Kaguya perdait-elle le contrôle sur son pouvoir, sur son propre corps ? Mais malgré les interrogations que cette découverte soulevait, la Konohajin ne pouvait pas se permettre de se pencher sur cela maintenant. Elle reporta son attention sur le foie, continuant de le soigner. Mais il était possible que ça joue sur les soins que procuraient Nozomi et Tsubaki.

- « Occupez-vous en, s'il vous plaît. Maintenant que son rythme cardiaque est stabilisé. »

La morphine faisait effet, et un chariot fut rapidement amené. L'infirmière savait ce qu'elle avait à faire, et une nouvelle fois le silence envahit la pièce lorsqu'elles se concentrèrent chacune sur leur travail. Ou plutôt, seul le bruit de la scie troublait le silence. C'était assez dérangeant de couper un os à l'intérieur de quelqu'un, mais elles n'avaient pas le choix.

- « J'en ai terminé avec le foie. Assistez-moi, je vais refermer ses plaies. »

Le foie était soigné, il fallait maintenant s'occuper du reste. Tsubaki venait également de terminer elle aussi. Nozomi se décala afin d'apposer ses mains au dessus de l'endroit où l'os avait été coupé. Elle vérifia d'abord le travail qui avait été fait, avant que la lumière verte caractéristique vienne signifier que la jeune femme soignait sa patiente. Elle fit un signe de tête à l'aide infirmière afin qu'elle vérifie les constantes. La patiente semblait se stabiliser même si elle n'était pas encore vraiment sortir d'affaire. Une fois cela fait, elle prit le temps de scanner Milly de haut en bas, sans oublier le moindre endroit afin de déceler s'il y avait quelque part un autre os qui poussait anormalement. Mais elle ne trouva rien de ce genre. Un rapide coup d’œil aux machines, puis elle s'adressa à Tsubaki.

- « Vous allez devoir rester encore quelques jours à Konoha, au moins le temps qu'elle se remette. Et nous devons nous pencher sur son cas afin de trouver ce qu'elle a. Si on ne veut pas que ça recommence. »

C'était évident que ce n'était pas quelque chose que les deux femmes médecins avaient l'habitude de voir. Nozomi apporta une table roulante auprès de la patiente et lui fit une prise de sang, retirant plusieurs échantillons. Elles allaient devoir examiner cela. Un dernier coup d’œil aux machines pour s'assurer que tout allait bien, puis elle tendit les flacons à l'assistante en lui demandant de les ranger au laboratoire.

- « Je la laisse à tes bons soins, Tsubaki. Je vais aller consulter le registre afin de trouver une chambre disponible pour qu'elle puisse se reposer, et libérer cette pièce. »

Elle se lava les mains avant de quitter alors la pièce, les laissant seules toutes les deux.

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