« Je souhaite prendre un rendez-vous avec le Rokudaime Raïkage si possible. »

La personne qui était à l'accueil regarda le carnet de rendez-vous du Rokudaime Raïkage, il regarda pendant un petit avant de me dire sa réponse.

« Pour l'instant, il est occupé, mais dès que la personne sortira du bureau du Raïkage, vous pourrez y aller. »

- « Bien »

Je pris une chaise et j'attendis mon tour. J'étais très patient ce jour-ci, je voulais lui dire quelque chose qui me paraissait important, il fallait qu'il le sache, vu que lui aussi est un... Et qu'il sache comment moi aussi, je procède. Celui qui était avant semblait avoir une longue discussion avec le nouveau Raïkage. On entendait les hurlements du monsieur, il avait l'air très énervé. Il sortit du bureau du Rokudaime Raïkage... C'était à présent mon tour, je marchai lentement en direction du bureau, j'ouvris la porte, puis je vis un homme avec une chevelure blanche. Je ne voyais pas trop la ressemblance qu'il avait avec le Shodaime Raïkage, Kadoria Uriô. Je me dirigeai vers son bureau puis je m'arrêtai, mon regard vide se plongea dans le sien pendant de longue seconde puis je me mis à parler.

« Horitsû, déserteur de l'Empire, frère cadet de Kadoria Uriô et maintenant Rokudaime Raïkage, je vais vous dire quelque chose que vous allez sûrement entendre plusieurs fois pendant cette longue journée. »

Aucune émotion ni aucune hésitation.

« Je ne vous aime pas. »

Une légère pause.

« Mais là n'est pas la question. Je suis Seki Hattan, Genin de Kumo... Je vais tout d'abord commencer par ce qui m'a énervé le plus dans votre discours. Vous avez sali le clan Seki, le d'un des ninjas les plus puissants de notre clan... Vous le traitez comme un bons à rien. Peut-être, il a été mal organisés, mais il a essayé de protéger Kumo à sa manière. Si vous voulez vraiment essayer de vous faire apprécier, je vous conseille fortement de vous excuser auprès de nous, les Seki. »

Mon regard vide regardait autour de lui, il n'avait plus aucun dossier, que des meubles.

« Au début, je pensais que déserter était la seule solution pour moi, mais après des jours de réflexions, j'ai décidé cela. Vous êtes un homme de loi, je l'espère... Mais dites, moi quelles sont ces lois ? »

Une pause puis je repris.

« Je ne vous fais pas du tout confiance, pas encore pour l'instant, mais sachez une autre chose. Je vous obéirai et de ne jamais vous trahir, car en tant que ninja de Kumo, je me dois d'obéir à mes supérieurs. »

Je le regardais encore avec curiosité.

« Je vous obéirai aussi, car nous possédons le même sang. Mon père aimait Kadoria Uriô car il voulait la paix dans le pays de la foudre et j'espère que vous aussi, Rokudaime Raïkage veut la même chose que votre frère. »

Je lui tournai le dos puis je m'arrêtai pour dire une dernière phrase.

« Je serai franc avec vous, je vous soupçonne d'être un pion du Kamui du Shukai. »

Je partis et peut-être allait-il m'arrêter pour me donner des réponses.

« L'intérêt national doit avoir l'ascendant sur l'intérêt international. »
Art. III-I

Un regard sur la feuille de rendez-vous – qui sans surprise était remplie – suffit au Raïkage pour retenir l’essentiel. Il n’eut qu’à attendre que sa porte s’ouvre pour enfin mettre un visage sur ce qu’il y avait lu. Seki Hattan, Genin et probablement attaché à l’ancien Raïkage. Ce dernier point n’était pas sûr, contrairement aux deux autres, même s’il semblait difficile d’imaginer qu’un Seki au bas de l’échelle puisse différencier encore totalement le bien du mal, l’erreur ou l’ignorance, le succès ou la volonté. Qu’importe ce qu’il pensait, au final, il ne lui en serait pas tenu rigueur.

Le motif de sa venue restait inconnu, et le Kadoria espérait juste ne pas avoir à faire à un duplicata de Shirudo ou d’un Saitô. Si ces deux derniers étaient différents, il fallait avouer que leurs interventions lors de son discours l’avaient dérangé.

Et forcément, lorsqu’il entendit ces mots « je ne vous aime pas », il eut peur. Mais finalement, Seki Hattan s’avéra plus droit que d’autres. Malgré son attachement pour l’ancienne Ombre de la Foudre, il faisait preuve d’une éloquence plutôt mature et d’une logique qui, à défaut d’être la même que son chef, n’avait pas l’inconvénient de s’être perdue en route.

Le Kage, derrière son bureau, écouta les mains posées l’une sur l’autre et ce jusqu’à ce que son interlocuteur présent ait terminé.

« Tu crois que je suis un pion du Kamui du Shûkai ? »

L’homme releva la tête. Les yeux rivés sur le plafond, il inspira. Son regard redescendit côtoyer celui du Genin.

« C’est bien. »

Il marqua une pause, pour que le Seki puisse digérer ce qu’il venait d’entendre. Hôritsu poussa son fauteuil du pied, puis se leva.

« Je ne vais pas perdre mon temps à chercher la confiance ou la sympathie des gens. Ma nomination peut paraître injustifiée, je la sais stable. Et je sais que dans le futur, mes actes et mes décisions feront taire de nombreux sceptiques. Mais un bon shinobi sait qu’il y a un temps pour tout. »

S’il disait avoir le même sang, c’était que l’un de ses parents était Kadoria. Si son père avait « aimé » le Shodaime au point de le rejoindre, alors, sans aucun doute, c’était la mère d’Hattan qui faisait partie du même clan qu’Hôritsu. Etait-ce important de le noter ? Peut-être.

« Nous savons tous deux que si je te disais simplement que je ne suis le pion de personne et que ma loyauté va uniquement envers Kumo, ça ne suffirait pas à freiner tes doutes. Mais tu vois, Hattan, je pense que le premier de nous deux qui commencera à accorder sa confiance à l’autre… »

Il s’approcha du Seki, jusqu’à poser sa main sur son épaule. Son regard était parfaitement neutre, comme souvent.

« … c’est qu’en me soupçonnant d’être un envoyé de l’Empire, tu prouves ta loyauté envers Kumo et notre nation. »

Mon élan se fut coupé par sa première phrase qu'il venait de dire. Je me retournai légèrement vers lui, il m'avait écouté jusqu'à la fin, je ne sais pas ce qu'il allait répondre. Il répéta ma dernière phrase d'une manière interrogative, puis il inspira... Ça ne présageait rien de bon, mais en fin de compte, il m'eut surpris lorsque cette phrase sortit de sa bouche ", C'est bien. " Après ce mot, je fis un léger sourire tout en gardant les yeux fermés. Ce nouveau Raïkage allait sûrement tous nous surprendre. J'écoutais tout ce qu'il avait à dire puis dès qu'il termina. Sa main sur son épaule, ma main orienter vers le sol tout en gardant les yeux fermés, je répondis d'un voix neutre.

« Je prouve tous les jours ma loyauté envers Kumo et ma nation, mais nous savons tous les deux ce que nous avons à faire. Je me fiche complètement ce que les autres Kumojins me dise... L'important, c'est que je fais le nécessaire pour le protéger. »

Je marquai une pause puis je repris.

« Je veux tout de même que vous alliez faire des excuses auprès de notre clan, vu qu'ils sont assez perturbés de voir l'un de notre meilleur ninja considérer comme un non-Kumojin. »

Je plongeai mon regard noir dans le sien.

« C'est pour moi, important que vous fassiez des excuses auprès, ils ont peur de se faire rejeter. Notre chef de clan a disparu. Ça fait beaucoup, vous comprenez ? Je ne suis peut-être pas le mieux placé pour vous parler de cette manière, mais c'est très important pour que mon clan ne se sente pas en danger. »

Je ne suis rien pour Kumo, un simple genin qui doit mourir ou vivre. Dans le clan, je suis peut-être qu'un amateur, mais maintenant que le clan Seki est en mauvaise posture, il faut que je fasse au moins quelque chose pour les aider.

« Comme je l'ai dit avant, je vous obéirai, pour défendre ma nation. »

Je fis une pause en faisant un sourire moqueur.

« Les ninjas les plus bas, hiérarchiquement, doivent se battre ou mourir, tel est notre destinée. »

Je ne compte pas mourir, car je me dois de progresser et atteindre mon objectif.

« Un shinobi doit prévoir toutes les alternatives qui peuvent intervenir au cours d'une mission. »
Art. I-III

Apparemment, les réponses qu’il avait formulées avait fait se calmer le jeune Genin. Peut-être avait-il fini par cogiter ? De là à ce qu’il commence à avoir sa confiance, c’était probablement trop espérer, mais après tout comme il l’avait déjà dis, Hôritsu n’avait que faire de la confiance ou non de ses hommes. Il voulait de l’obéissance, de la rigueur. Le reste n’était qu’un surplus parfois bénéfique parfois gênant.

Néanmoins la gêne qu’il ressentait vis-à-vis des récents évènements liés à son clan, fortement impulsés par la défection de Seki Zennosuke et de Seki Hasaki du village, reprirent le dessus sur un semblant de bonne tenue. Il voulait des excuses pour son clan. Prétextant que cela serait bon pour eux de savoir qu’ils n’étaient pas en « danger », il donnait une raison assez bancale pour soutenir des propos… qui firent se rasseoir d’une façon plutôt violente le Raïkage. Son regard se reporta sur l’intéressé.

« Mesure tes paroles, jeune homme. C’est à ton Kage que tu t’adresses, tu n’ordonnes pas. »

Chacun devait rester à sa place. Et dans les conditions présentes, ce n’était certainement pas au Seki d’ordonner quelque-chose. Le Législateur accoudé sur son bureau, croisa les mains. Il laissa échapper quelques mots entre ses doigts

« Une enquête psycho-politique sera faite sur les membres de ton clan, j’en ai d’ores-et-déjà préparé les instructions. Une fois que je me serais assuré que mon prédécesseur ou son bras droit n’avait pas trop d’influence sur tes compères, j’irai leur parler. Je ne suis pas un mentaliste, et Seki ou pas je punirai tous les ennemis de Kumo qu’ils soient de ta lignée ou non, mais qu’importe leurs nombres jamais le clan Seki ne sera écarté de Kumo. Ce fut la volonté du Shodaime et c’est désormais la mienne. Sois-en assuré. »

D’un élan des coudes, il se renfonça dans son fauteuil. Son regard dévia sur un de ses tiroirs, qu’il ouvrit et dont il sortit un maigre dossier. C’était celui de Seki Hattan. Il en regarda le contenu pendant quelques secondes, puis le referma. Quelqu’un avait frappé à la porte.

Un homme entra. Du haut de ses deux mètres, il forçait un respect presque instinctif. Le haut de son buste laissait échapper des poils qui semblaient peu naturels. Plus que sa pilosité, c’était l’atmosphère tout autour de lui qui semblait bestiale.

« La réponse de Suna est arrivée.
─ Bien, donne-la moi. »

Le colosse s’exécuta, s’approcha du Kage, lui remit la lettre, puis recula jusqu’à se remettre au seuil de la porte de son bureau. Kadoria Tsuhiro, quant à lui, avait déjà terminé de lire les lignes de Yamada Kioshi. Ce dernier avait finalement accepté l’entrevue à Tetsu no Kuni. Il fallait faire vite.

« Je vais devoir abréger notre entrevue Hattan. Néanmoins, j’aimerais que tu m’accompagnes pour une mission assez importante. Si tu l’accomplis avec succès, je te nommerai Chûnin. Prépare tes affaires, nous partirons demain au lever du soleil. Rendez-vous aux portes du village. Tu peux disposer. »

Lorsque Seki Hattan sortit du bureau, le Raïkage pointa Bakushô Aomine du regard.

« Tu vas devoir garder le village pendant quelques jours, j’ai déjà assigné les départements que tu es mon Bras droit désormais. Et à mon retour, on tâchera de te faire un peu connaître… »

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