Ohayo Kazekage-Sama |Yamada Kioshi|

Enfin à la maison. Kibō venait de vivre une épreuve bien compliquée : tenir tête à Yuki sans dévoiler ses véritables émotions. Notre jeune héros avait su encaisser les coups et les larmes de la demoiselle sans broncher. Il s’était même permis d’en rajouter en remballant la demoiselle avec des phrases cruelles. Cependant, la Samui devait comprendre que les paroles du bras droit du Kazekage étaient vides, sans fondement. Pourquoi ne le comprenait-elle pas ? Le doute s’installa chez Kibō, la Princesse des Neiges connaissait réellement son ex-fiancé ? Le Sunajin était prêt à la marier, alors que cette dernière ne savait pas lire dans son jeu ?

L’élève de Kioshi secoua la tête et partit en direction de la salle de bain pour prendre une bonne douche. Il avait besoin de se vider la tête et penser à autre chose, mais la solitude n’était pas la meilleure solution pour se distraire. Il avait besoin de compagnie, mais de qui ? Oniri. Avec elle, il arrivait à effacer Yuki de sa mémoire et de s’amuser que ce soit en parlant ou en exerçant des activités un peu plus physiques. C’était décidé, il allait prendre contact avec la Saibogu une fois sortie de la douche, faut-il encore qu’elle soit dans les parages et surtout libre. Sa position de Conseillère à la défense n’était pas optimale pour lui laisser du temps libre.

Une fois sa toilette terminée, notre jeune héros s’habilla avec des vêtements décontractés et se chargea d’écrire une missive pour la Saibogu. Cependant, il fut t’arrêté dans sa lancée par un bruit étrange. On venait de frapper à sa porte. Est-ce elle ? Il s’agirait vraiment d’une drôle de coïncidence. À moins que ce soit Yuki ? Impossible, cette dernière n’était pas au courant de l’emplacement de la nouvelle demeure de Kibō. La curiosité et la politesse poussèrent le Sunajin à allait ouvrir la porte de son habitation. Si seulement c’était Oniri.

" Kioshi-Senseï ? "

Dit-il tout en adoptant une expression surprise. Quel bon ou mauvais vent pouvait amener le Kazekage chez son élève ? Avait-il assisté à la petite scène de ménage devant son palais ? Kibō espérait sincèrement que le sujet de discussion ne tourne pas autour de la Princesse des Neiges. Il invita son maître à entrer, tout en attendant de connaître les raisons de sa venue.

« Tu as l’air surpris de me voir ? Peut-être attendais-tu quelqu’un d’autre ? »

Pourtant, un maître a bien le droit de rendre visite à son élève non ?

J’entrais après avoir essuyé un peu mes pieds à l’entrée. J’ignorais s’il était plutôt tatillon au sujet du sable et de la propreté ou non. A dire vrai, j’allais rarement chez lui. La dernière fois, nous étions tous saouls et c’était son enterrement de vie de garçon. Nous avions fini par dormir ensemble… Mais ce n’était pas dans cet appartement-ci. Mon regard vagabonda alors à travers la pièce d’un air songeur.

« Le déménagement n’a pas été trop compliqué j’espère ? »

Si ça avait été un Yamada, la question ne se poserait même pas. Une simple tente, sans beaucoup plus. Une table et une malle pour ma part. Un peu comme mon lieu de travail d’ailleurs. Comme si j’avais pu passer mes journées dans le même bureau que Zanshi…

Finalement, je me retournais vers Kibõ.

« Tout d’abord, je souhaiterais m’excuser de t’avoir délégué tant de dossiers ces derniers temps. C’était pour que tu ne penses pas trop à Yuki, sachant qu’elle allait venir à Suna… Ensuite, que penses-tu de ce qu’elle nous a dit ? La crois-tu capable de tenir parole ? »

N’oublions pas que nous sortions d’une audience avec le conseil où elle a avoué être prête à assassiner son grand-père si ce dernier émettait l’idée de nous attaquer… L’alliance même avec le Shukaï dépendait notamment de ce qu’il allait me répondre.

Mais il y avait un sujet bien plus important encore, et je me rapprochais donc du jeune homme avant de reprendre la parole.

« M’en veux-tu encore ? »

Pour l’autre fois sous ma tente, peu après son retour à Suna… Nous avions eu une conversation quelque peu… musclée.

En effet, ce n’était pas la personne que Kibō attendait. Normalement, personne n’aurait du venir toquer à sa porte et si quelqu’un aurait du le faire, notre jeune héros aurait parié sur la Saibogu. Son maître entra et contempla les environs. Son élève ne l’avait pas invité depuis son déménagement. À vrai dire, seulement deux femmes avaient pénétré dans cette demeure, Oniri et Ema. En temps normal, Kibō aurait du organiser une crémaillère, mais son retour n’avait pas été des plus joyeux. Peut-être qu’il fêtera sa nouvelle habitation dans les jours à venir, qui sait.

" Non, j’ai acheté les services d’une compagnie de déménagement. Je vous fais visiter ? "

Le Sunajin emboîta le pas et débuta le tour de la maison. Elle était grande, spacieuse et très moderne. Cette demeure lui avait coûté un saladier, mais il était heureux de son achat. Il vivait là-dedans alors autant que ça lui plaise. Kioshi ne devait pas être habitué à ce genre d’endroit, son clan vivait dans des tentes. Les deux ninjas montèrent à l’étage, alors que le plus haut gradé des deux prit la parole.

" On peut lui faire confiance, mais j’ai des doutes sur sa force. Comment voulez-vous qu’une fille maigre comme elle puisse venir à bout d’un vétéran de la guerre comme Samui Kakeshuou ? "

Elle disait vouloir le tuer, mais en était-elle capable ? Il était bien trop risqué de parier là-dessus.

" Je pense qu’il serait préférable de préparer une alliance écrite avec les engagements des deux parties et les clauses en cas d’infraction, nous ferons signer ce papier à l’Empereur et à vous. "

La visite se termina par la chambre de notre jeune héros. Une immense baie vitrée donnait sur le village, mais plus précisément sur le palais du Kazekage. On pouvait entrevoir la tente du Yamada au pied du bâtiment. Cependant, un objet attira la curiosité de Kibō, une bonbonne de crème chantilly résidait sur sa table de nuit. Il avait complètement oublié de ranger l’objet à sa place, le bras droit du Rokudaime espérait que son maître ne se pose pas trop de questions.

" Non, je ne vous en ai jamais voulu. Nous avions besoin d’exprimer nos sentiments, mais j’aimerais ne plus revenir sur le sujet, si cela ne vous dérange pas. "

Kibō entama la descente vers la cuisine. Une fois en bas, il proposa à son Senseï de s’asseoir au salon autour d’une table basse.

" Vous désirez boire quelque chose ? "

Dit-il, tout en se préparent un verre de jus de fruit pour lui.

« Je ne pense pas non plus qu’elle soit capable de le battre dans un combat. Mais elle est médecin, et donc capable de rouerie. Qui sait soigner sait aussi tuer sans forcément passer par la confrontation directe… »

K

« Il y aura forcément des papiers à signer… Et ils moqueront probablement de ma signature. Mais entre une petite fille assassine et quelques mots sur un parchemin, je préfère la garantie que nous apporte Yuki. Ce n’est pas le papier qui tuera l’empereur pour nous s’il faillit à son engagement… »

M

E

« Samui ou Saibogu ? Laquelle était la plus… appétissante ? »

E

« Juste un verre d’eau, merci. »

K

« Tu es un idiot… Tu l’aimes encore pas vrai ? »

P

" Contrat ou Yuki, si Samui Kakeshuou décide de nous faire un mauvais coup, il nous le fera. Mais si nous le pouvons, autant mettre tous les atouts de notre côté. "

Ce fut alors que Kioshi parla de sa signature. Kibo avait beau rester froid, en repensant à la firme de son maître, il ne put qu’éclater de rire. En tant que bras droit, il passait revu les documents officiels et il fallait avouer qu’au début il ne saisissait pas bien la présence d’une croix à la place de la signature. Notre jeune éros tenta de se reprendre, il essuya les quelques larmes qui avaient coulé le long de son visage et prit la parole.

" Si au moins vous vous appelleriez Xioshi, mais ce n’est même pas le cas, essayez de mettre au moins un K. "

Dit-il tout en se moquant de son Senseï. Cependant, son sourire se dissipa bien vite lorsque le Yamada lui demanda quelle demoiselle était sa préférée. Kibo fut étonné que Kioshi sache ça, mais comment était-il au courant ? Oniri ne lui aurait tout de même pas dit ?

" Euh... comment êtes-vous... qui vous l’a dit ? "

Conclut-il précipitamment. Malheureusement pour lui, la réponse ne vint pas immédiatement. Son maître allait le cuir à petit feu et jouer avec lui. Le Yamada était un joueur et Kibo savait qu’il allait prendre cher avec ça, surtout après le fou rire concernant sa signature. Le silence s’installa alors qu’ils étaient redescendus tous les deux. Le Chef du Midorhato prépara les boissons et le Kazekage patientait dans le séjour.

Kioshi profita que son élève ait le dos tourné pour lui poser la question ultime. Heureusement que notre jeune héros lui avait dit de ne plus revenir sur le sujet, mais le Yamada n’en faisait qu’à sa tête, comme d’habitude.

" Dois-je vraiment vous répondre ? Les gens qui me connaissent réellement connaissent la réponse. Cependant, celle qui est censée me connaitre le mieux, ne comprend pas... Alors je me pose la question si elle me connait réellement... "

Le Shinobi au regard de glace se retourna et emporta avec lui les boissons. Il s’installa en face de Kioshi et leva son verre pour faire santé, avant d’en boire le breuvage. La discussion allait tourner autour de Yuki, mais notre jeune héros s’en doutait bien, il n’allait certainement pas avoir de répis avec son maître...

« Faut la pardonner, elle est morte entre temps. Elle est peut-être encore un peu bouleversée ? »

U

« Fais-tu ça à cause de ce que j’avais dit ? Je n’avais pas toute ma tête à ce moment-là… D’ailleurs, je t’avais dit de couper tous les ponts, mais tu me considères toujours comme ton maître… Tu ne peux pas ne m’écouter qu’à moitié. »

J

« Au sujet d’Oniri, elle ne m’a rien dit. Personne ne m’a dit quoique ce soit d’ailleurs. Mais je vais te donner un petit indice. Un seul car tu as déjà bien trop ri sur ma façon d’écrire. Xioshi… Tu me vois avec un nom pareil ? Bon. Je te rappelle que nous avons des traîtres dans nos rangs. Et sur quoi donne ta baie vitrée déjà ? »

Z

J

" Quel élève je serais si je n’écoutais pas à la lettre les paroles de mon Senseï ? "

Il disait écouter à la lettre les mots de son maître, mais pourtant, comme l’avait souligné Kioshi, il n’avait pas rompu de lien avec lui. Le Yamada était spécial, il était le premier à avoir cru en Kibō et cela comptait énormément pour notre jeune héros. Même après l’entrainement intensif et cruel de Kakeshuou, le bras droit du Rokudaime pouvait être froid et sans expression avec tout le monde sauf… Kioshi. Avec lui, impossible de cacher son jeu ou jouer les durs, le Yamada était capable de lire à travers son élève, comme il venait de le faire en comprenant que le Shinobi au regard de glace était toujours amoureux de la Samui.

" Vous êtes la seule personne avec qui je ne pourrais jamais couper mes liens… malheureusement… "

Dit-il ironisant. Cependant, il devait faire attention avec ce genre de petites blagues, son Senseï détenait des informations cruciales sur son compte et il n’aimerait pas que cela s’ébruite trop. Le Kazekage ne manqua pas de revenir sur le sujet suite à la vanne de son élève et comme il s’y attendait, Oniri n’avait rien dit. Mais alors, comment se faisait-il qu’il soit au courant ? Les mots qui suivirent mirent la puce à l’oreille à notre jeune héros. L’emplacement de sa demeure lui donnait une belle vue sur le palais, mais au vu des récents événement, il aurait du se douter que sa maison allait être sous haute surveillance. Pourquoi n’avait-il pas tiré les rideaux ce soir-là ? Ah oui, il en a pas…

" Je crois que je devrais investir dans des rideaux, même si je doute que ce genre d’événement se reproduise à l’avenir. J’espère que vous avez apprécié le spectacle, car c’était sans doute le dernier avant un bon bout de temps. "

Trêve de plaisanterie, le manipulateur de la chaleur toucha un sujet auquel Kibō souhaitait s’entretenir avec son supérieur : le ou les traitres.

" D’ailleurs, en parlant de ça, les recherches concernant l’assassinat avancent ? "

Certes, le Conseil avait beaucoup de travail en ce moment : les enquêtes, l’enterrement, les alliances, l’examen Chûnin, etc. Cependant, il était essentiel de trouver les taupes, que ce soit pour la sécurité du village, que pour venger Zanshi.

« Quelques pistes qui avancent, mais rien de concret. L’Hokage nous propose de mettre un Yamanaka à notre service lors du prochain examen Chunin. Peut-être qu’on en saura plus à ce moment-là… »

I

J

R

« Et malheureusement tu me connais bien. Peut-être aussi bien que je te connais. Me pousser à méditer sur son assassinat… Tu es plus mesquin que je ne le pensais, mais ce n’était pas là le sujet de départ… »

J

« Je te rappelle que tu me dois toujours un gâteau de mariage… Alors, que comptes-tu faire avec Yuki ? »

Il voulait un gâteau de mariage ? Pas de problème, en tant que ninja, Kibō pourrait facilement s’infiltrer dans un mariage lambda et subtiliser le dessert ultime de la cérémonie. L’idée était intéressante, peut-être qu’il allait en faire une mission pour son organisation, les Genins pourront améliorer leur discrétion et leur niveau tactique. Notre jeune héros fut tiré de ses pensées lorsque son maître revient à la charge avec la grosse interrogation Yuki. Décidément, il n’allait pas le lâcher d’une semelle.

" Je vais vous répondre en toute honnêteté, comme ça vous arrêtez de m’harceler avec ce sujet. "

L’élève du Yamada prit une profonde respiration et dévoila la réponse ultime.

" Je n’en sais rien… "

Non, il ne se narguait pas son Senseï, mais il s’agissait réellement de la vraie réponse. Cependant, il allait tout de même apporter quelques détails.

" Je suis amoureux d’elle et elle, elle est amoureuse de moi. Vu comme ça, vous me direz « ben pourquoi tu ne te remets pas avec », mais ce n’est pas aussi si simple que ça. Premièrement, j’ai couché avec Oniri, j’ai été infidèle et vous savez, ô combien, la fidélité est importante pour moi, même si théoriquement on était plus ensemble. Deuxièmement, Yuki donne l’impression de ne pas me connaître, comme si toutes ces années, elle avait fait semblant de savoir qui j’étais ou bien, j’étais aveuglé par l’amour et je n’ai pas remarqué qu’au final elle ne me connaissait pas. Troisièmement, je compte la surveiller pour voir si elle est fidèle à moi, cela prouvera son amour à mon égard. "

Notre jeune héros se donnera le temps de réfléchir sur le premier point, car pour lui, il avait trompé Yuki et par conséquent, il ne la méritait plus. Ensuite, il surveillera la Princesse des Neiges pour trouver une réponse au deuxième et troisième point.

" Ah ! Et j’oubliais, si je compte réaliser mon rêve, elle sera un fardeau pour moi si on est ensemble… "

En étant avec elle, Kibō avait passé plus de temps à ne rien faire qu’à trouver des solutions pour répandre la paix. Il était ralenti et se préoccupait trop de la Samui. Elle était en quelque sorte son talon d’Achille dans l’accomplissement de son objectif.

« Donc si je comprends bien, tu as été infidèle mais elle, elle n’a pas le droit de te tromper alors que tu ne lui présentes plus aucune sympathie à son égard ? »

T

« Quand on est amoureux, on ne raisonne pas par rapport à nos connaissances de l’autre, mais on ne fait que voir ce qu’il nous montre. L’amour rend aveugle non ? Et on dit bien que l’amour est affaire de cœur, et non de tête. »

I

« Cela te réconforterait peut-être de savoir que j’ai été infidèle à Zanshi aussi ? »

T

E

« Un rêve, de par son nom, ne se réalisera peut-être jamais. Et quand bien même, à quoi te servira cette paix si tu n’as plus personne avec qui la partager ? Tu seras malheureux et seul. Le bonheur des autres te fera vomir, et finalement tu seras celui qui cherchera à détruire ton propre accomplissement. Ton rêve n’est pas à portée de main, mais ta femme si. Tu as de la chance qu’elle soit encore en vie, et tu jettes tout à la poubelle… Si tu n’es pas avec elle, même si tu poursuis ton rêve, tu passeras chaque jour à te demander ce qui lui arrive. Autant l’avoir à tes côtés non ? Moi, je vendrais n’importe quel rêve si ça pouvait me rendre Zanshi. »

" Je n’accomplie pas mon rêve pour ma satisfaction personnelle, mais pour notre monde. Serez-vous assez égoïste pour faire revenir Zanshi-Sama et plonger le monde dans les ténèbres ? "

Kibō n’était pas du genre à penser à ses propres besoins avant celui des autres, il était tout le contraire. Notre jeune héros préférait aider son prochain que soi-même. Certes, peu de personnes étaient comme lui, après tout, pourquoi sacrifier sa propre vie pour des millions d’autres alors que ces dernières ne feraient rien pour changer le monde ? C’était une interrogation qu’on pouvait se poser, mais le Chef du Midorhato ne se posait pas ce genre de réflexion, il sentait que la voie qu’il avait choisie était la bonne. Il ne voulait pas attendre sur les autres pour agir, mais il voulait donner l’exemple, cette impulsion qui poussera à tout le monde à agir comme lui.

" Je n’ai pas dit que j’avais le droit d’être infidèle et elle non. Aucun des deux n’en a le droit et j’ai commis l’erreur. Rien que pour ça, je ne sais pas si je pourrai me remettre avec et après, je ne sais pas si elle, elle sera prête à m’accepter alors que j’ai couché avec une autre. Peut-être que je ne l’aime pas vraiment si j’ai succombé aux tentations d’une autre, je me pose trop de questions, j’ai besoin de temps Kioshi-Senseï. "

Dit-il tout en se frottant le crane et adoptant une coupe de cheveux en pétard. L’amour était quelque chose de bien compliqué, surtout lorsqu’on est ninja. Il finit son verre et se basculant en arrière, prenant appui sur ses bras et regardant le plafond.

" On en reparlera une fois l’examen Chûnin terminé et les alliances avec les différentes nations aux claires, ok ? "

Du temps, c’était tout ce qu’il demandait. Il en avait besoin, il en avait déjà eu, mais ce ne sont pas des décisions faciles à prendre et il voulait encore voir comment Yuki allait agir ou réagir après la dispute de l’autre jour. Allait-elle comprendre le jeu de Kibō ? Allait-elle continuer à être fidèle ? Notre jeune héros succombera-t-il à nouveau aux tentations d’autres femmes ? Le temps allait donner des réponses importantes au Chef du Midorhato et lui, il pourra se focaliser sur les tâches que Kioshi lui avait assigné avec beaucoup de professionnalisme et concentration.

" Vous vouliez me parler d’autre chose ? "

« Je crains que tu ne confondes l’égoïsme avec l’attachement, l’amour… Faire revenir Zanshi ne fera pas tomber le monde plus en avant dans les ténèbres. Ni t’enticher de Yuki… Et pourquoi ne pas lui demander son avis à elle, pour ton infidélité ? Tu sauras alors… »

Non ? C’était la méthode la plus simple et la plus efficace. La plus mortelle aussi, potentiellement. Peut-être pas la meilleure finalement. Mais comme ça, il n’aurait pas à se cacher derrière une excuse. Il se défilait encore une fois. Besoin de temps ? Cela faisait combien de mois qu’elle était revenue à la vie ?

« A force d’attendre, tu donneras une réponse sans même t’en apercevoir. Une réponse négative. »

Car elle ne t’attendra sans doute pas éternellement. Mais il ne voulait plus continuer sur ce sujet. Pour lui, le débat était clos. Je repris donc mon verre et finis de le boire comme pour nous donner une pause avant de passer à autre chose. Si j’avais un autre sujet ? Dans la continuité, sans doute oui…

« Si tu le souhaites, je peux peut-être t’aider pour ton rêve… A l’époque, je t’avais dit que j’avais ma propre idée, mon propre plan non ? Mais je ne voulais pas te le transmettre pour que tu aies le temps de grandir et de raisonner par toi-même. Aussi, ça imposera également une réponse à ton long débat intérieur. Pas forcément la bonne, de réponse. Mais si tu es prêt à franchir le pas, je te sens prêt pour ça… »

Déterminé en tout cas. Bien plus qu’avant. Peut-être que l’entraînement d’un autre professeur lui avait été bénéfique ? Bien que j’étais quelque peu vexé. Cela signifiait-il que mes méthodes n’étaient pas assez bonnes ? Que j’étais trop laxiste peut-être ? Pourtant, dès notre première mission ensemble, il avait dû affronter la Mort dans les yeux…

Une solution pour répandre la paix. Voilà un sujet tout de suite plus attrayant. Finalement, le Yamada laissa le sujet Yuki de côté et parla à son élève d’une chose qu’il rêvait depuis tout petit. Réaliser son rêve avec son maître, son meilleur ami, son grand frère, Kibō sautait de joie intérieurement, mais il garda son sérieux. Notre jeune héros était plus que prêt, il avait atteint une maturité et une puissance nécessaire pour parvenir à n’importe quel objectif.

" Votre solution m’intrigue. Je dois vous avouer que je n’ai toujours pas trouvé la mienne. "

Kibō y songeait tous les jours, comment faire pour que tout le monde s’entende ? Quelle potion miraculeuse pouvait toucher la totalité de la population sans verser une seule goutte de sang. Car oui, là était la subtilité de notre jeune héros, il ne vouait verser aucune goutte de sang. Pensant à cela, il se demanda si la solution de Kioshi respectait ce critère ô combien compliqué.

" Parlez-moi de votre solution. Vous savez que j’ai une vision bien spéciale pour répandre la paix, peut-être que votre réponse ne me conviendra pas. "

Et si c’était le cas et que le Yamada allait tout de même mettre en place sa solution, Kibō devra s’opposer à lui ? Non, notre jeune héros ne voulait pas y penser. Il s’agissait de la dernière chose à laquelle il voulait faire face.

" Je suis prêt à réaliser cet objectif. "

Si jamais le duo devait se former pour répandre la paix, alors leur chance serait grande. Ils avaient tout, l’expérience, les connaissances, la puissance et le charisme pour le faire. Il avait déjà un village à leur pied, voir une nation et des alliances avec Konoha et l’Empire. Le seul hic serait Kumo, comment envisageait-il s’y prendre avec eux ? Enfin, était-ce nécessaire parler avec les autres nations, Kibō n’en avait aucune idée, peut-être que son plan n’avait pas besoin de passer par cette étape.

« Et bien, cela rejoindra un peu l’exemple de l’empire. Il nous faut une personne qui décide pour tous. On ne peut laisser le monde sans chef aucun. Si ça n’était pas nécessaire, les Damyos, les Kages, les Junins, les Chunins, … Aucune structure hiérarchique n’existerait. Or, on en a besoin. »

N

« Mais une seule personne. Certes, choisir plusieurs personnes signifie diviser le pouvoir et éviter les abus, mais c’est également créer une pluralité d’avis. Quand ces derniers s’opposent, qu’est-ce que ça donne ? La chute du système. Il n’y a qu’à voir l’empire… »

N

« Tout ce qu’il faudra faire, c’est de s’assurer d’avoir choisi le bon individu. Que ses décisions soient justes et impartiales. Et pour ça, j’ai étudié l’art du Genjutsu. Je suis capable d’ôter tout sentiment à l’homme qu’on choisira. Car ce sont bien les émotions qui entravent la logique et la raison, qui les corrompent… »

N

« Le plus dur est de trouver ce chef, et surtout de convaincre toutes les nations d’adopter ce régime particulier. Un arbitre suprême au-dessus de tout le reste. Peut-être voudrais-tu l’incarner d’ailleurs ? »

V

" En gros, vous me demandez si je veux mourir, c’est bien ça ? "

Vivre sans sentiment, cela reviendrait au même que de mourir. Non, notre jeune héros n’allait jamais accepter cela, enfin, devenir le Dieu de cette ère de paix. L’idée était bonne, mais sacrifier quelqu’un pour ça, Kibō ne le trouvait pas juste. Cependant, il pourrait très bien sacrifier un homme qui mérite de mourir, quelqu’un ayant commis des atrocités. Pourquoi pas mettre une telle personne à la tête du projet du Yamada, ça pouvait être une solution, mais comme dit par Kioshi, le problème serait de mettre tous les pays d’accord.

" Je ne veux pas devenir ce Chef, mais pourquoi pas créer cette personne ? Il serait inhumain d’ôter les sentiments à une personne, alors autant la créer. "

Une marionnette, un robot Saibogu, un Edo Tensei ? Il y avait plusieurs solutions.

" Lorsqu’on ôte les sentiments à cette personne, on la vide également de son esprit et son caractère ? Il vous faut un simple réceptacle, c’est ça ? "

C’était pour savoir si la solution du criminel pouvait fonctionner. Cependant, l’idée de Kioshi n’allait pas mettre un terme aux guerres et autres, il s’agit tribunal juste sans corruption ou autre. Les gens continueront de tuer, voler et se battre, ensuite, ils iront voir le Chef et seront jugés. Kibō voulait tout cela s’arrête, que plus personne n’ait envie de tuer ou de blesser qui que ce soit. L’être humain devait être capable de communiquer, parler et partager leurs opinions pour trouver un terrain d’entente. La tâche devenait, pour le coup, bien plus compliquée, mais notre jeune héros avait espoir.

" Votre système n’arrêtera pas la guerre, il indiquera simplement les fautifs. Ce que je recherche c’est d’instaurer une ère où les personnes n’aient plus envie de faire du mal aux autres. Mais comment insuffler cette mentalité à tout le monde sans faire recours au Genjutsu ou autre ? "

L’élève de Kioshi se pencha en arrière sur sa chaise, les bras derrière la tête et le regard fixé sur le plafond. Cette solution semblait ne pas exister et pourtant quelque chose en lui l’incitait à ne pas abandonner et à continuer de chercher, comme s’il y avait une réponse à cette énigme. En revenant à l’idée de Kioshi, ce serait déjà un grand pas en avant, on pourrait éliminer les mauvaises personnes en sachant que le verdict est correct.

« Mourir ? Ce n’est pas réellement une mort. C’est plutôt la finalité de tout ninja : ne plus rien ressentir. N’était-ce pas ce que tu recherchais dans ton dernier périple ? »

Q

« Impossible. Le créateur déteint toujours sur sa création. Elle n’est jamais parfaite, impartiale, infaillible. »

U

« Ôter les sentiments ne signifie pas transformer en momie. Il ne suffit pas d’un réceptacle. Il faut le bon réceptacle. Il s’agira de sa logique, de ses raisonnements. Même en ôtant les émotions, penses-tu qu’un gamin de 6 ans réfléchit de la même façon qu’un homme de 30 ans ? »

V

« Si tu appliques le bon châtiment sur le fautif, les autres ne voudront pas risquer de le devenir : fautif. Et si démarrer une guerre est une faute ? Celui qui ose à peine penser mener une croisade aura sa cible sur un front, mais les forces de l’arbitre suprême de l’autre côté. Car oui, il faudra forcément une puissance à cette tribune pour appliquer ses peines et qu’elle soit respectée. »

C

Le réceptacle ne pouvait pas être une simple marionnette ou une personne complètement disjonctée, le problème devenait donc plus ardu.

" Oh ! Serait-ce des compliments que j’entends ? "

Kioshi venait de proposer le poste à notre jeune héros et il précisa qu’il fallait une personne logique, capable de raisonner convenablement. Ce n’était pas tous les jours que Kibō recevait des compliments de son maître. Autant en profiter et le lui faire remarquer.

" Mais peut-être que je suis trop jeune, je n’ai que 20 ans Senseï. "

Avait-il oublié que son élève n’était qu’au printemps de sa jeunesse ? Quelqu’un de réfléchi et avec plus d’expérience serait préférable à un tel poste. Quelqu’un ayant déjà vécu, car oui Kibō voulait apporter la paix, mais il voulait également en profiter et savourer cette ère de paix. Il prendra la place du grand Chef une fois qu’il sera au bout de sa vie.

" Je prendrais le poste à ma retraite, laissez-moi profiter de ma vie. "

Dit-il tout lui souriant, d’ailleurs en parlant de profiter de la vie, Kibō se leva et alla chercher une bouteille cachée dans le placard de sa cuisine. Notre jeune héros retourna à table avec du Saké, son maître n’allait pas refuser un verre de cet excellent breuvage, si ? Son élève était au courant pour son ancienne dépendance à l’alcool, mais il espérait que le Yamada ait surmonté ça.

" Trinquons à notre nouvelle vie et à nos rêves. "

Dit-il levant sa coupole. Nos deux protagonistes étaient en train de remonter la pente et recommencer une « nouvelle vie », ils n’oublieront pas leur passé, il restera à jamais gravé dans leur mémoire, mais ils devaient passer à autre chose et aller de l’avant. Le regard de notre jeune héros devint sérieux et se perdit dans les pupilles rubis. Ce regard en disait long, mais sa principale signification était « Soyons forts et changeons ce monde ».

« Peut-être bien. »

P

« Ce n’est pas l’âge qui façonne la réflexion. Uniquement les expériences. Mais si on prend une personne aux portes de la mort, le système instaura ne durera pas longtemps. Ce qui n’est pas le but non plus. »

C

« De toute façon, nous avons encore quelques années devant nous avant d’en arriver là, je pense. »

J

« A toi et à moi. Nos nouveaux postes, nos nouvelles responsabilités. »

K

« Il faudrait refaire ça l’an prochain. »

P

« Santé. »

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