La hasard fait-il vraiment bien les choses ?

C'est fou comme la capitale lui semblait de plus en plus étrangère depuis qu'il s'était installé en pleine campagne. Cette agitation permanente, les coups d'épaules impromptues, toutes ces voix qui s'entremêlent et écrase le calme qui devrait être la source d'inspiration d'un shinobi. Dur de savoir ce qui l'avait conduit à nouveau dans cet effervescence faite de méfiance et de productivité. Dire que leur métier était d'être des guerriers... Quel était ce mérite que l'empereur présentait comme la voie à suivre à l'unisson ? Porterait-il ses fruits où était-ce une énième carotte ? On leur avait promis la reconnaissance de leur sacrifice, la possibilité de monter une fortune, et tant de choses qu'ils n'emporteraient pas dans la tombe. Est-ce que cette paix universelle apporterait un bonheur universel ? Tous les moyens possibles permettaient-ils de sourire à la Mort ?

Tant de question sans réponses, sans cesse extrapolées, de plus en plus contre-dites. Peut-être Mikami était-il revenu entre ces murs pour revoir tout ça de ses propres yeux, peut-être était-ce pour ne pas oublier que derrière l'apaisement et la sérénité que procure une vie plus proche des racines il y a aussi cette autre réalité. Ou peut-être était-ce l'inverse, ou un truc du genre. L'amnésique finit néanmoins par vite quitter les grands axes et s'engouffrer dans une de ces ruelles pavées ou le vacarme semble avoir du mal à s'engouffrer. Il aurait pu choisir les toits, mais il voulut se retrouver au contact de ces gens qui vivaient au milieu des shinobi et que l'on semblait à chaque fois oublier, ceux qui, dépendants, n'avaient pas d'autres choix que de s'en remettre à eux en espérant que leurs voix ne parviennent assez haut pour être entendues.

Alors que la nuit avait envahi les murs resserrés, le Yorurai se glissa sous la lumière d'une enseigne et comme si on l'y avait mollement tiré, son épaule et sa main gauche vinrent trouver appui sur la porte avant de la pousser et de le laisser disparaître à l'intérieur. La cloche signalant une entrée sonnait encore quand elle claqua, d'un pas lent mais décidé, le brun traversa les tables et les voix qui s'élevaient comme si elles faisaient depuis toujours parti du décor. C'est fou, on aurait dit que la décoration n'avait jamais changé, que tout le monde était là depuis le début. Il s'assit sur un tabouret qu'il fit doucement grincer pour signaler sa présence au barman qui avait le dos tourné.

- J'arrive.

- Un double-verre de Tapwater glacée, supplément cubes froids et le tout bien corsé. Avec un shot d'eau chaude bien serré ce sera parfait, et... vous pouvez d'avance mélanger le tout.

- Oooh, monsieur veut la spéciale... Ça fait longtemps que l'on ne t'a pas vu ici.

- J'ai pris un peu d'air, récemment. C'est fou tout ce qu'il peut se passer dès qu'on s'absente un peu.

- Tu as vu ça ?

Et avec une ironie sensible bien au-delà du comptoir :

ils ont utilisé le même bois, la même peinture, et livrer les mêmes marques de boissons. Que demande le peuple ?

- Content de voir que tu aies pu te relever de l'attaque des serviteurs... faut dire que j'ai un peu de mal avec la servitude en ce moment.

- Disons que ç'aurait pu être pire... Cependant... beaucoup manquent à l'appel.

Le barman se retourna pour dévoiler un visage grave et résigné, habitué à faire front aux problèmes quotidiens comme à les laisser passer au travers, les encaisser avec impuissance. Il déposa la commande des plus limpides sur le comptoir.

- Ton verre d'eau.

- T'es le meilleur. Je trinque à la promesse de jours meilleurs !

- Que cette ultime "élection" soit la première à ne pas être basée sur des mensonges mais de réelles convictions !

- Et vive l'empire !

Le manieur de temps après une dure journée se décida a encore une fois se poser dans les endroits où il avait passé le plus de temps dans sa vie depuis quelque temps déjà... Les bars... Que ce soit pour avoir des informations ou bien se détendre, rien ne valait un simple tabouret proche d'un comptoir, de plus les choses a attendre était relativement amusante parfois.

Ce soir la justement, c'est des choses assez marrantes qu'il entendit, ce qui semblait être des retrouvailles entre le barman et un type qui semblait être un habitué, alors qu'il semblait être à la fête, ils trinquèrent même a la promesse de jours meilleur, a une prise de pouvoir dont les convictions ne serrait pas qu'en mensonge, mais une réelle vérité...

Le Jisetsu d'un sourire, leva lui-même légèrement son verre vers le ciel... Alors qu'il ne put s'empêcher de dire d'un murmure :

- Et pourvu que les femmes reste dans nos lits chaque soir à nous attendre.

Le démon de Kirigakure no satô ricana légèrement, après tout... C'est vrai que malgré cette note d'humour, cela aurait tellement était bon, c'est vrai que le Shukai mérité d'enfin ne plus avoir droit à des catastrophe en terme de directive politique... Malgré qu'une prise de pouvoir dans un coup d'état puisse rapidement être remise en doute, le Jisetsu accepter d'y croire, mais malheureusement cette vision de paix absolue n'était pas sa propre vision.

A chaque pays sa manière de voir les choses après tout... Qu'importe l'avenir du Shozaichi, s'il parvienne à être heureux avec leur propre manière de vivre, cela n'en était que meilleur, le possesseur de Kinnegan n'était là que pour son clan en définitive, et non pas pour se mêler du système politique du pays en lui-même.

Mikami et le barman, Sainô, se regardèrent. Levant la tête l'un vers l'autre ils arquèrent quelques sourcils alors que le voisin de comptoir du Yorurai ricanait. Ce dernier fut forcé de déchiffrer ce que pensait le tavernier qui ne pouvait en dire plus et se mouiller face à l'un de ses clients, et décida de prendre la parole à sa place comme s'il était la voix de ce qui ne se disait pas forcément. Comme un bon travail d'équipe il venait suppléer l'expérience de son vis-à-vis. Le jeune homme se tourna d'un quart en basculant ses jambes d'un côté et glissant sur le tabouret, son verre d'eau juste fraîche bien en main et survolant le vide.

- Et dans le cas contraire vous ne seriez pas là n'est-ce pas ? ... Dites-moi, vous les préférez docile ou insaisissable ?

La question en revanche était plus personnelle, il fallait dire que la remarque de cet homme respirait l'ironie à plein poumon. Pourquoi rebondir ainsi sur les femmes ? (Dans la discussion je veux dire, sinon la question ne se pose pas.) Venait-il de connaître une déception sentimentale ou ses dernières paroles n'inspiraient-elles qu'absurdité à cet autre client qui réagissait en écartant le sujet au possible ? Un brin du curiosité, c'est souvent comme ça que ça commençait.

- Une femme qui attend bien sagement jour après jour... Je ne sais pas pour lequel des deux ce serait le plus lassant.

Ok, la femme pour sûr. Le shûkaijin se replaça face au comptoir et enfonça ses coudes dans le bois, le goulot dans ses lèvres et son nez dans le verre. Il but en enfonçant aussi la nuque dans les épaules, comme s'il ne voulait pas lever la tête et se laissait aller à ces moments entre nostalgie et déprime. Une mise en scène où il transparaissait clairement que ce n'était pas son cas et où sa position relevait bien plus d'un ennui depuis peu dans l'air du temps et d'une certaine désinvolture.

- Si je peux me permettre, avez-vous eu des problèmes récemment avec des personnes qui ne vous auraient pas suivi ? Une femme en particulier ? C'est que je commence à me faire aux têtes habituées à la capitale, et je ne vous avais encore jamais vu... êtes-vous une nouvelle recrue ?

Tandis que le dos tourné, Sainô s'affairait comme si aucune de ses oreilles ne traînaient. Mikami quant à lui s'était décidé à poursuivre la conversation, et en grand être sociable à bousculer verbalement son homologue pour que les réactions ne soient pas nimbées de grands mystères. Trop tôt cependant pour le provoquer sur le terrain impérial en devinant qu'il faudrait qu'il soit "formé au fer et aux valeurs de l'empire", le climat de méfiance régnant dans la capitale ne faisait que s'installer...

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La hasard fait-il vraiment bien les choses ?

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