Aujourd'hui comme la plupart de mes journées depuis mes neuf ans, j'attendais Kihran au parc. Toutefois, un jour particulier s'annonçait puisque, même si en soit venir avec mon violon n'avait rien d'étonnant, mon meilleur ami m'avait sollicité la veille pour que je lui apprenne l'art de la musique. Il ne m'avait rien dit concernant cette demande mais je supposais qu'il voulait lui aussi s'y essayer...
Serait-ce un violon ? Un harmonica ? Un Banjo ? Une guitare ? Un piano ? Bien des instruments étaient possible. Je pourrais lui apprendre l'arpège et décrypter une partition mais il faudrait qu'il travaille dur pour y parvenir, j'avais moi même subit de longue séances d'échecs et de progrès peu flagrant lorsque j'étais toute jeune pour apprendre à jouer de mon violon.
Du haut de mes seize ans, je me rendais compte a quel point j'étais heureuse que notre amitié perdure à travers le temps. Bien sûr notre relation proche créait certains problèmes ou quiproquo qui nous semblait presque bénin désormais tant nous y étions confrontés. Kihran était mon meilleur ami, l'équivalent du frère que je n'avais jamais eu : il n'était pas question de sentiments autre dans notre relation.
Je savais que nous devrions nous rendre chez lui pour qu'il apprenne mais il avait insisté la veille pour que je vienne d'abord le retrouver ici … Je me demandais ce qu'il préparait, ce qu'il avait de si extraordinaire à m'annoncer ou me montrer toutefois... Une nouvelle petite amie ? Sans doute.
Je l'avais déjà vu sortir avec quelques filles mais cela ne fonctionnait jamais vraiment pour une raison qui m'échappait... Puisque cette raison, d'après elles, c'était moi. J'avais dû mal a comprendre en quoi j'étais la cause de leur rupture alors que je connaissais Kihran depuis l'enfance : nous étions amis... C'était sans doute cela qui posait problème … Mais qu'y pouvais-je ? Kihran disait se moquer de se qu'elles pensaient mais bon... Je me sentais mal de savoir que les choses ne fonctionnaient pas comme il le désirait à cause de moi, sans que je n'y puisse véritablement quoi que ce soit.
Je fus tirée de mes rêveries pas le concerné qui arrivait nonchalamment tandis que je lui adressais un grand sourire :
« Tu es en retard ! »
Lui dis-je. Je posais alors l'étui de mon violon au sol et venait enlacer mon meilleur ami pour le saluer. C'était les seuls bras masculins dans lesquels je m'étais toujours réfugiée alors que lui avait déjà effleuré les relations amoureuses de prêt. Il fallait croire que je n'étais pas assez bien pour les autres... Ou trop différente. Qu'importait finalement ? Je n'avais besoin de personne tant que j'avais mon meilleur et unique ami à mes côtés.
Hayashi Kihran
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La veille, alors que sa famille finissait les rangements de printemps, il fit une découverte surprenante en fouillant le grenier de sa maison. Il s’agissait d’un objet qu’appartenait à ses souvenirs d’enfance chaleureux. En effet, cet objet n’était autre que la guitare en bois de son défunt père. Il se souvenait de son père en train de jouer des mélodies lors des temps calmes de la guerre ou alors le soir au coin du feu pour aider ses enfants à s’endormir. Sans doute qu’à sa mort, sa mère n’avait pas eu le cœur de jeter cet objet, et elle avait bien fait !
Suite à cette découverte, l’humeur du rouquin fut nettement améliorée. En effet, enjoué à l’idée d’en faire la sienne et de jouer comme son père le faisait. Cependant, alors qu’il venait de courir dans toute la maison avec la guitare à sa main pour se poser dans le jardin et commencer à jouer, il se rendit compte que la chose n’était pas aussi facile que ça. Il essaya alors de demander à sa mère si elle ne s’y connaissait pas. Celle-ci lui répondit négativement mais lui présenta des partitions de musique que son père avait utilisées. Il n’avait jamais vu langage aussi étrange et incompréhensible ! Il ne voyait pas du tout à quoi ces symboles correspondaient pour la guitare… Il soupira donc désespérément.
Ce fut plus tard dans la journée que Kihran fit le rapprochement entre les partitions et sa meilleure amie. En effet, celle-ci musicienne, elle devait sans doute être en mesure de l’aider ! Rapidement, il alla la voir directement chez elle pour lui demander son aide. C’est ainsi qu’ils avaient rendez-vous ce jour-là pour une séance d’apprentissage. Il lui avait cependant demandé de venir au parc, comme d’habitude avant toute chose. C’est que le rouquin avait une idée derrière la tête !
Malgré tout, il réussit tout de même à arriver légèrement en retard au point de rendez-vous. Bon, ce n’était pas si rare pour dire vrai ! M’enfin, il était là, c’était l’important. Il sourit donc à son amie avant de l’accueillir chaleureusement dans ses bras. Tout comme elle, il était plus que ravi que leur amitié perdurent toutes ses années et il avait décidé aujourd’hui de le prouver.
« - Salut ~ »
Il se détacha d’elle tout sourire avant de s’éloigner, puis de déclarer.
« - J’ai quelque chose à te montrer. »
Il lui fit signe de le suivre pour arriver à l’endroit où les deux jeunes s’étaient rencontrés pour la première fois. Il s’était positionné entre l’étang où il avait perçu pour la première fois et l’arbre où il s’était endormi. Positionné, il lui fit signe de reculer avant de faire quelques signes de mains rapides puis de les poser soudainement sur le sol. De là, poussa rapidement un grand chêne.
« - Tadaaa ! »
Fit-il heureux de pouvoir enfin le dévoiler à son amie. Il s’était entraîné durement ces dernières années à la maîtrise du mokuton. Pour dire vrai, cela faisait même déjà quelques temps qu’ils étaient capables de créer un arbre. Cependant, il n’avait pas voulu faire n’importe quel arbre, il avait choisi le chêne pour tout ce qu’il représentait. Oui, il avait pu enfin remplir sa promesse et cet arbre était assez solide cette fois pour perdurer dans le temps, rien avoir avec la pauvre petite racine desséchée qu’il avait créé dans le passé. Après tout, le temps avait passé et il avait désormais quinze ans.
Kihran était particulièrement souriant, ce qui avait le don d'étirer le mien sans que je ne m'en rende vraiment compte. Son bonheur contribuait au mien.
Nonchalamment, il me demandait de le suivre car il avait « quelque chose à me montrer ». J'arquais un sourcil, curieuse.
« Ah oui ? Qu'est-ce que c'est ? »
Demandais-je tout en le suivant. Mon meilleur ami retourna sur le lieu de notre première rencontre, précisément là où il se tenait face où j'étais moi même, faisant le pitre sur l'étang. A sa demande, je me reculais avant de le voir faire quelques mudras qui firent apparaître un grand chaîne parfait ! Mes yeux s'illuminèrent en même tant que mon sourire : notre promesse... Il y était arrivé.
Il était fier de lui et il avait de quoi ! Il arguait lui même que son arbre était beau tandis que je renchérissais, des étoiles pleins les yeux.
« Il est magnifique Kihran... »
Un chêne... L'arbre solitaire vivant à travers les âges : symbole de force et de fidélité et tellement plus... Il n'aurait pas pu mieux choisir... Ses efforts avaient fini par payé tout comme son entraînement acharné et il était fidèle en tenant notre promesse, me prouvant une fois de plus que notre amitié aussi perdurerait au fil de notre vie...
J'étais béate d'admiration, fière et heureuse de sa création, de la consécration de notre promesse faites sept années plus tôt. Si bien que je lui sautais une nouvelle fois dans les bras : je savais ce que cela représentait pour lui d'être parvenu à maîtriser le mokuton au vue des exigences de son clan à son égard. Et il savait ce que cela représentait pour nous.
« Tu t'es surpassé ! »
Disais-je en mettant fin à notre étreinte avant de lancer en l'air des gouttes d'eau qui glissèrent le long des feuilles du grand chêne avant de retomber sur nos têtes, nous faisant prendre une légère douche sous mes éclats de rire. Lui aussi souriait, et rien ne semblait entacher sa bonne humeur, si bien que je comprenais que ce n'était pas la seule chose qu'il avait a me dire.
« Alors ? Tu vas te décider à me dire de quel instrument il s'agit ? »
Lui demandais-je, inquisitrice.
« N'oubliez pas, Monsieur Hayashi, qu'aujourd'hui je suis votre professeur. »
Disais-je en feintant de me montrer plus hautaine, marchant la tête haute autour de lui, les mains dans le dos. Je m'arrêtais subitement devant lui, ouvrant un œil pour le dévisager.
« Toutefois, je doute qu'une journée vous suffira pour apprendre ne serait-ce que les bases de l'art musical... Après tout, ce n'est pas une discipline à la portée de tous... Saurez vous, vous en montrer digne ? »
L'interrogeais-je, ironique.
Hayashi Kihran
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Voilà déjà sept ans qu’il avait fait sa promesse, sept ans qu’il avait rencontré Yell. Le temps passait incroyablement rapidement lorsqu’il y repensait. Il n’avait pas l’impression qu’autant d’année s’était écoulée depuis ce fameux jour et pourtant il avait aussi la sensation de connaître son amie depuis sa naissance. Il était fier de pouvoir démontrer qu’il n’était plus aussi bon à rien qu’à l’époque même s’il avait encore beaucoup de chose à prouver et à faire. Le village s’était également agrandit et renforcé depuis, tout comme lui, tout comme Yell.
Il jeta un regard heureux et satisfait sur son amie d’enfance avant de la suivre du regard curieusement. Il la regarda prendre son air faussement supérieur avant de sourire amusé. Professeur Yell, mh ? Il avait de la peine à prendre ça au sérieux. M’enfin bon, il finit par lui faire signe de le suivre jusqu’à chez lui. L’ambiance chez lui était également une chose qui avait bien changé depuis leur rencontre. En grandissant, Kihran avait gentiment pu s’adapter aux règles de son clan et avait fini par s’y résigner, enlevant donc un grand nombre de tension. Malgré cela, on ne pouvait pas dire qu’il y en avait plus. Au contraire, disons simplement qu’elles étaient légèrement plus discrètes, plus silencieuses.
« - En fait, hier en faisant les rangements, j’ai trouvé la vieille guitare de mon père. »
Fit-il en marchant, mains dans les poches. Il se mit à regarder le sol tout en souriant mélancoliquement avant de reprendre la parole.
« - Il en jouait souvent pour nous aider à nous endormir, ma sœur et moi. Ou alors lorsque nous avions peur pour nous rassurer… Parfois, je pouvais aussi l’entendre jouer en pleine nuit, il disait que ça l’aidait à oublier la guerre. »
Il inspira un grand coup comme pour ravaler ses larmes et les sentiments négatifs qui commençaient à l’envahir avant de jeter un regard à son amie, grand sourire aux lèvres.
« - Quand j’ai vu la guitare j’ai pas pu m’empêcher de vouloir en jouer ! »
Gentiment, ils arrivèrent dans le quartier des Hayashi. Comme d’habitude, tout était en bois, beaucoup de fleurs, de champs, de plantes, les maisons étaient pourtant sobres et traditionnelles. Il salua chaque personne qu’ils croisaient avant d’ouvrir la porte de sa maison à son amie et l’inviter à entrer. Sa maison était assez spacieuse, grande… Il faut dire qu’il abritait plusieurs générations.
« - Je suis rentré ! Yell est avec moi. »
Déclara-t-il lorsqu’il entra à son tour. Ce n’était pas la première fois que son amie venait chez lui. Sa mère accueillait toujours celle-ci avec respect, mais ne se montrait pas particulièrement chaleureuse et restait distante comme à son habitude. M’enfin, elle restait toujours plus agréables que les anciens de la famille. Pour le moment, personne ne semblait présent.
« - Tu préfères qu’on fasse ça dans ma chambre ou dans le salon ? »
Finalement, il se décidait à ouvrir la marche pour nous mener jusqu'à chez lui. J'aurais pu tout aussi bien lui passer devant : après tout je connaissais le chemin ! Mais je n'en faisais rien, marchant tranquillement à ses côtés tout en écoutant ce qu'il avait à me dire.
Il s'agissait d'une guitare. Mais pas de n'importe laquelle : celle de son père... Je baissais légèrement la tête, à la fois gênée et peinée puisque cela lui rappelait une nouvelle fois la perte de son paternel... Finalement, l'enjeu de son apprentissage était bien plus de taille que je ne l'aurais cru car cela avait aussi une valeur sentimentale. Il pourrait donner un nouveau souffle de vie à cet instrument que son père chérissais tant tout en restaurant la mémoire de celui-ci.
Je voyais bien qu'il luttait pour ravaler ses larmes, je le connaissais par cœur depuis le temps... Si bien que pour lui montrer mon soutien, je m'approchais de lui un peu plus et posais un main sur son épaule tandis que ma tête venait se poser contre son bras. Je lui adressais à mon tour un léger sourire mélancolique mais il m'en retourna un beaucoup plus enjoué en m'affirmant son engouement et son envie d'en jouer si bien que je me montrais plus joviale également.
« Et tu pourras bientôt en jouer ! »
Je le voyais déjà, passer son temps à tenter d'apprendre, se montrant acharné sans jamais rien lâché : il était ainsi. Au fond de moi, j'espérais que cette soudaine découverte et envie de s'y mettre n'attiserait pas de nouveau les tensions entre Kihran et sa mère... Je ne savais pas comment elle avait accueilli l'idée de savoir que son fils avait trouvé la guitare de son défunt mari et qu'il s'apprêtait à en jouer... Certaines personnes préfèrent laisser les souvenirs enfouies... En avait-il seulement parler à sa mère ?
La question me tirailla pendant tout le reste du chemin avant que nous arrivions finalement à destination. Il me laissait entrer en première, comme à son habitude, et annonça son arrivée ainsi que ma présence. La demeure semblait pour le moment bien vide puisque personne ne se manifesta. Il fallait dire que la bâtisse était immense et qu'il n'était pas si étonnant que cela de n'y croiser personne ou pas grand monde.
Le silence était d'or ici. Silence terni par Kihran qui eut des paroles qui prêtaient tout à fat à confusion. Je savais bien qu'il en était rien mais je ne pouvais m'empêcher de jouer sur les mots. Je tournais mon regard vers lui et lui souriais tout en m'exclamant :
« Oh ! Mais ON FAIT CA où tu veux ! »
Disais-je en soulignant les propos tout en m'approchant de lui tout doucement, un air de défi dans le regard, juste pour le taquiner. C'est à ce moment là qu'il se rendit sans doute compte de la tournure de sa phrase et qu'il s'en montra gêné tandis que la situation m'amusait.
« Ah la la... Si elle t'entendait... »
Ajoutais-je en évoquant sa copine du moment juste pour bien enfoncer le clou. Je posais une nouvelle fois ma main sur son épaule, reprenant mon sérieux :
« Je rigole ! Plus sérieusement : peu importe ! Dans ta chambre peut être ? Nous serons plus tranquille et moins interrompus. »
Disais-je sérieusement tout en lui tirant la langue pour souligner le double sens de ma phrase. Sans rire, il était vrai que sa famille viendrait sûrement voir ce qu'il se tramait s'il apprenait dans le salon et il serait peut-être plus distrait et moins concentré par toutes ces présences allant et venant autour de lui.
Nous optâmes donc pour cette solution. Sa chambre avait changé au fil des années mais au fond, elle restait la même. Je m'allongeais de tout mon long sur son lit en attendant qu'il me montre l'engin, à cordes, mais me redressais bien vite devant son regard quelque peu étrange, préférant finalement opter pour le sol. Il était vrai que je m'étalais de la sorte auparavant... Lorsque nous étions enfants et innocents. Il avait eu quelques copines depuis et je ne voulais pas vraiment m'allonger là où... enfin voilà quoi. Le rouge me monta quelque peu aux joues tandis que je le relançais :
« Alors cette guitare ? »
Hayashi Kihran
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Haa ? Kihran se retourna pour la regarder avant de grands yeux ronds. Il l’observa longuement comprenant le double sens de cette phrase. Et bien, et on dit que c’est les mecs qui ne pensent qu’à cela hein ? Pour une fois qu’il n’avait pas pensé à un quelconque sous-entendu ! M’enfin, il allait surenchérir pour rigoler mais elle le refroidit bien vite lorsqu’elle mentionna sa petite-amie. Haha… si elle les avait entendus, elle le tuerait, c’est certain. Les filles pouvaient vraiment parfois être effrayantes. Il ne compte plus le nombre de crise de jalousie qu’il a vécu de la part de ses copines à « cause » de Yell. Cependant, il avait toujours refusé de choisir elle a place de son amie d’enfance. L’amitié s’est sacrée ! Et puis, il appréciait le lien qu’il avait avec Yell, plus que le lien qu’il entretenait avec ces filles. Peut-être était-ce parce qu’il ne les aimait pas vraiment ? On l’avait accusé de tout… Il ne savait pas trop… Etre avec elles ne l’avait pas dérangé, il avait même parfois apprécié… mais pas de là à tout abandonner pour elles. M’enfin.
Ils finirent par aller dans sa chambre. La pièce était assez simple, basique même. Il n’y avait pas grande décoration, des livres et vêtements qui trainaient un peu. Quelques photos, un bureau, un lit, une commode et une armoire. Il y avait des portes coulissantes qui donnaient également sur le jardin. Enfin bon, il ne faisait pas grand-chose à part dormir dans cette pièce quoi. Il allait dire à son amie de faire comme chez elle… mais apparemment ce n’était plus nécessaire. Elle avait déjà pris place dans son lit, rien que ça. Il l’observait un peu curieusement. Avait-elle conscience qu’il restait un homme ? Il avait parfois quelque doute, m’enfin… Il n’allait pas se plaindre d’avoir une fille dans son lit, hein ? Et puis, elle n’était pas si impopulaire qu’elle ne le pensait.. C’est que son corps s’était bien féminisé ces dernières années. Mais passons !
Il montra sa guitare sans attendre plus de temps. Elle était entièrement en bois, un bois solide et souple. On pouvait voir quelques traces d’usure, mais elle restait en très bon état, presque neuve ! Il trouvait personnellement l’instrument très beau, un côté très artisanal et ancien… Son père qui l’avait créée. Il était donc assez fier de pouvoir la présentée à Yell.
« - La voilà. D’après mère, elle a été créé par mon père. Elle est classe hein ? »
Dit-il grand sourire aux lèvres avant de s’asseoir en face de Yell, une petite table les séparant. Il posa son coude sur la table et prit son appuie dessus alors qu’il observa son amie attentivement.
Finalement Kihran sorti l'instrument et me le montra. J'attrapais la guitare et l'observait sous toute les coutures. Cela se voyait qu'elle avait de l'âge de par les morceaux de bois plus anciens que d'autres à l'aspect bien que l'expert en la matière était la famille de mon ami. Pour autant, ses finitions étaient somptueuses. Je la positionnais contre moi pour faire courir mes doigts sur les cordes : sa sonorité aussi était pas mal. Cependant, le bois avait dû travaillé et elle été désaccordée.
« Elle est sublime. »
Me contentais-je de lui répondre avec sincérité lorsqu'il m'expliqua que c'était son père qui l'avait créer. On voyait qu'il savait ce qu'il faisait dans la création de cet instrument. Le violon et la guitare étaient deux instruments très différents tant dans leur façonnage que dans leur utilisation, pour autant ils restaient tout deux des instruments à cordes et j'avais déjà tâtonné une guitare pour y connaître les bases. Heureusement sinon je n'aurais pas pu l'aider à ne serait-ce que trouver les accords.
« Déjà tu vas retirer ce coude de la table ! Tu n'as pas l'attitude de quelqu'un voulant apprendre en étant avachi comme ça ! »
Le taquinais-je en réponse à son interrogation.
« Ensuite, il faut raccordée cette guitare sinon tu n'arriveras a rien. »
Je me mis donc à l'ouvrage en passant mon doigt sur chaque corde plusieurs fois tout en tournant les boutons pour l'accorder. Il ne fallait pas serrer trop fort sinon la corde lâcherait mais j'avais suffisamment l'habitude avec le violon pour réussir à l'accorder à l'oreille sans trop de problèmes. Les six cordes ayant une tonalité parfaite, je me décidais à passer à la suite.
« Bien ! Maintenant il faut que tu apprennes les accords ! Ne crois pas que tu vas jouer un morceau ce soir hein ! »
C'était quelque chose de fastidieux. Je me levais et plaçais la guitare contre lui, me penchant au dessus de lui alors que je me trouvais dans son dos pour placer ses doigts sur les cordes.
« Appuie bien fort sur les cordes, tu dois bien les pincer pour que le son ne frise pas. Tu vas sûrement avoir mal aux doigts dans les débuts, mais après ta peau va se durcir a force et tu ne sentiras plus rien. »
Tout comme j'avais eu de nombreuses ampoules aux doigts au début en manipulant l'archet de mon violon.
« ça c'est un Do majeur. Et ça un Do mineur »
Ce n'était pas un accord facile car ses doigts étaient particulièrement espacés pour le second accord. Je voyais que ses doigts n'étaient pas vraiment souple alors je soupirais en agitant les miens, les pliants et dépliants successivement :
« Ce ne sont pas des doigts que tu as ! Mais des morceaux de bois ! Il va falloir que tu fasses de la gymnastique des doigts si tu veux y parvenir ! Il te faut plus de souplesse. »
Je continuais d'agiter les doigts au dessus de lui pour qu'il fasse pareil. Il se repositionnais sur un Do tandis que je glissais mon pouce sur les cordes plus loin pour faire retentir l'accord qu'il produisait. Des cordes n'étaient pas bien pincées si bien que le son n'était pas des plus harmonieux.
« Regarde, ton doigt touche la frète de la case à côté ! Replace le... Voilà ! »
Ce n'était pas une mince a faire ! Parfois je ne me souvenais plus d'un accord de mémoire alors je le jouais sur mon violon, gardant la sonorité en tête, pour la retrouvé sur la guitare puisque j'en connaissais à peu près les accords. Je passais plusieurs heures ainsi a lui apprendre, le reprendre, lui donner des conseils.
« Ben voilà ! Ce n'est déjà pas si mal ! Il faut que tu t'entraînes a maîtriser les Do et le Ré déjà et on pourra voir la suite ensuite. Rien ne sert de vouloir trop apprendre ou tu vas t'embrouiller l'esprit. Autant te focaliser sur ça déjà ! Ne te décourage pas en tout cas ! C'est loin d'être évident au début mais ça coulera de source par la suite. »
Disais-je en lui tirant la langue. Couler de source... Eau... Gogyou... Ce que j'étais drôle !
« J'ai commencé a jouer du violon quand j'avais cinq ans ! C'est normal qu'aujourd'hui cela me semble facile alors que c'était loin d'être le cas au début... Une fois que tu connaîtras les notes je pourrais t'apprendre à décrypter des partitions mais nous n'y sommes pas encore ! Il te faudra beaucoup d'entraînement ! »
Nous continuâmes cet entraînement un moment, si bien que la fin d'après midi laissait peu à peu place à la soirée. Je sentais les effluves de nourriture remonter jusque dans sa chambre, ce qui me faisait dire qu'il était temps que je prenne congé...
« Bon eh bien... Travaille bien là dessus. Je pense qu'il est temps que je te laisse. »
M'exclamais-je en lui souriant.
« ça va, tu n'es pas un élève si incompétent que cela ! »
Me moquais-je en commençant à partir.
Hayashi Kihran
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Yell était prenait son rôle de professeur de musique très aux sérieux, peut-être trop ? Dans tous les cas, Kihran l’observait faire un peu amusé. Ça lui allait bien ce rôle, peut-être devrait-elle y songer plus tard ?! M’enfin bref, il suivit ses instructions attentivement voulant vraiment maîtriser cet instrument comme son père l’avait fait avant lui. Il se sentit vraiment chanceux d’avoir Yell à ses côtés pour lui apprendre aussi, sans elle, il aurait été bien embêté.
Rapidement, elle vint même l’aider à placer ses doigts sur la corde, en se penchant son dos. Dans ses moments-là, elle devait oublier le fait que sa poitrine n’était plus aussi plate qu’auparavant… Chanceux ou non, Kihran pouvait avoir des superbes vues et parfois même sentir celle-ci se coller contre lui. Chose qui le mettait parfois un peu mal à l’aise, m’enfin. Il commençait tristement à en avoir l’habitude aussi. Il fit donc de son mieux pour se concentrer sur la guitare et non pas les formes généreuses de son amie d’enfance.
Plus le temps avançait plus il prenait conscience que ce n’était pas aussi facile que l’on pensait. Bien sûr, ce constat était un peu décevant, néanmoins, il ne se découragea pas pour autant. Peu importe le temps que cela allait lui prendre, il y arriverait ! Il n’y avait pas de raisons qu’il ne le puisse pas après tout. Une chose à la fois, comme lui disait si bien son amie.
Il lui jeta alors un grand sourire, ravi et reconnaissant qu’elle prenne ce temps pour l’aider. Lorsqu’il vint le temps qu’elle prenne congé, il se permit alors à se lever et la prendre dans ses bras pour l’enlacer amicalement. La gardant tendrement dans ses bras, il murmura à son oreille.
« - Merci Yell, merci pour tout ! »
Il sourit doucement avant de la relacher et de lui faire un clin d’œil. Il lui devait beaucoup malgré ce qu’elle pensait. Et bien sûr, il n’avait pas l’intention de la laisser partir seule, mais bel et bien de la raccompagner. Chose qu’il fit, mais tout ne se passa pas comme prévu. Ils sortaient tranquillement de chez lui en riant et taquinant son amie.
« - Alors comme ça, mes doigts doivent être plus souples pour que madame soit satisfaite hein ? »
Pourquoi fallait-il que cela soit pile à ce moment-là et totalement hors contexte que sa petite-amie montre le bout de son nez ? Kihran s’arrêta nette lorsqu’elle la vit devant lui, surpris. Au vue du regard noir qu’elle lui portait, il réalisa rapidement le malentendu.
« - Ce n’est pas ce que… »
Celle-ci ne lui laissa pas le temps de finir, sa main vint rapidement percuter sa joue. Les larmes aux yeux elle commença à crier, triste et en colère.
« - Menteur ! Tu m’avais promis ! Tu avais dit qu’il n’y avait rien entre elle et cette co****e ! »
Elle se tourna en direction de Yell et continua son hystérie.
« - Et toi ?! T’as pas honte de voler le mec d’une autre ?! »
Alors que je me préparais à partir, Kihran vint m'enlacer tendrement entre ses bras tout en me remerciant dans un murmure. Son geste me fit étirer un fin sourire : ce n'était pas la première fois que nous nous retrouvions dans les bras l'un de l'autre pour une étreinte amicale et affective mais cela me procurait toujours une sensation de quiétude. Je savais que je pouvais compter sur lui et inversement. C'était le fruit d'une amitié de longue date qui, je le voulais, perdurerait dans le temps.
Mon ami décida de me raccompagner, comme à son habitude, si bien que nous nous engouffrions de nouveau dans le village tout en plaisantant, Kihran y allant même de son petit commentaire pour me taquiner. Je partais dans un fou rire avant de voir débarquer, face à nous, la copine actuelle de Kihran. Son regard était mauvais et embué de larmes alors que les noms d'oiseaux commençaient à pointer le bout de leur nez à mon encontre.
Il était vrai que, sorti de son contexte, cette phrase pouvait paraître tout à fait étrange mais je n'avais pas a me justifier de quoi que ce soit en expliquant par exemple à cette cruche qu'il parlait de souplesse de ses phalanges pour jouer de la guitare, guitare appartenant à son père...
Elle gifla violemment mon ami sous mon air ahuri. Instinctivement, j'eus envie de répliquer pour cet acte odieux mais après tout leur histoire ne me regardait pas et cette idiote aurait encore interprétée mon énervement et mon implication de travers si bien que je laissais faire avant d'être pris à parti par la demoiselle qui me demandait sans vergogne si je n'avais pas honte de « piquer le mec d'une autre ».
J'arquais un sourcil avant de lui répondre :
« Ecoute moi bien, que les choses soient claires : Kihran est mon meilleur ami, nous nous connaissons depuis l'enfance alors en l’occurrence c'est plutôt toi qui me le pique même si je n'en fais personnellement pas toute une histoire alors modère tes propos ! J'en sais bien plus sur lui et sa famille que tu n'en sais et n'en sauras sans doute jamais à voir ton comportement puéril ! »
Je marquais un pause avant de reprendre :
« Que cela te plaise ou non, je n'arrêterais pas de voir Kihran sous prétexte que tu es entré dans sa vie ! Il te faudra faire avec ! »
Bien que l'énervement était palpable dans mon ton comme dans mon expression, je restais polie et ne l'avait pas insulté moi ! Si jamais elle essayait de me gifler comme elle l'avait fait avec Kihran elle risquerait d'être fortement surprise par le déroulement de la scène puisqu'elle se ferait arroser plutôt qu'autre chose.
« Si tu veux garder Kihran, commence par changer d'attitude, il n'a que faire des chouineuses dans ton genre ! »
Là je commençais à être méchante ! J'espérais qu'elle partirait ou bien que Kihran réagirait. Je n'étais pas là pour mettre son couple en l'air mais ce que je voyais c'était une pimbêche créatrice de problèmes et au fond je me disais que mon ami méritait bien mieux, même si ce n'était pas à moi d'en juger.
Lorsqu'elle finirait par partir, si elle partait, j'interrogerais Kihran à son sujet :
« Tu l'aimes ? »
Etait mon interrogation posée très sérieusement alors que mon regard sondait le sien. Tenait-il vraiment à elle au point d'en avoir des sentiments ou bien l'appréciait-il juste ?
« Si c'est le cas, tu veux peut-être vraiment que l'on arrête de se voir pour qu'elle arrête de te saouler avec ça ? »
Je pouvais m'éclipser si c'était ce qu'il voulait. Ce n'était pas la première fois que je constatais être une sorte de frein aux relations qu'entretenaient Kihran alors même que ses copines pensaient qu'il existait quelque chose d’ambigu entre nous... Peut-être que c'était la meilleure chose à faire finalement... La tête basse, les yeux rivés sur le sol, quelque peu perdue, j'attendais la réponse de Kihran.
Hayashi Kihran
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Après s’être reçu la claque, Kihran resta silencieux, son regard refermé alors qu’il assistait à la dispute entre les filles. C’était de loin pas la première fois qu’il devait faire face à ce genre de crise de jalousie. Apparemment, il tombait toujours sur des filles possessives et jalouses, qui manquaient de confiance en elle et voyait donc Yell comme une rivale. Après, Kihran n’était pas assez naïf pour ne pas comprendre parfois leur irritation concernant sa relation avec son amie… Néanmoins, il n’avait jamais eu l’envie de perturber son quotidien pour elle. Sans doute qu’il ne les aimait pas assez ? Il ne le savait pas trop…
Il écouta les propos de son amie d’enfance, parfois un peu surpris. Cette dernière semblait bien plus remontée de la situation que lui. Après tout, il était un peu las de devoir s’excuser et s’expliquer à ce sujet, alors préférait ne plus rien dire. Il était tout de même content de voir qu’elle prenait sa défense, cela faisait toujours plaisir, même s’il se doutait que ça n’arrangerait en rien la situation.
Assez vite, alors que Yell venait de dire ce qu’elle pensait, sa petite amie se mit à lancer quelques vulgarités avant de partir en courant et en pleurant. Kihran la suivit du regard sans rien dire avant d’arquer un sourcil à la question de Yell. S’il l’aimait ? Mh… Il se frotta doucement la tête embêté par cette question dont il ne connaissait pas réellement la réponse. C’est pourquoi d’ailleurs, il n’y répondit tout simplement pas.
Finalement, il se mit à réagir lorsque Yell proposa qu’il arrête de se voir pour satisfaire les demandes de sa petite-amie. Il jeta un regard sur elle, sourit doucement et vint lui ébouriffer la tête.
« - Naah… ne t’inquiète pas pour ça. »
Fit-il avant de se remettre en marche pour l’accompagner jusqu’à chez elle. L’ambiance était un peu plus tendue pour le coup, ce qui avait le don de faire chier Kihran. Mais bon, il ne pouvait pas faire grand-chose. Il sentait également une question que n’osait pas trop demander son amie et prit donc la liberté d’y répondre avant même qu’elle ne la pose.
« - J’irais la voir, lui parler une fois que je t’aurais raccompagné. »
Signala simplement afin de la rassurer. Il ne savait pas trop comment allait se terminer cette histoire, mais bon… Il se devait bien d’aller discuter avec. Même s’il y avait de grande chose que cela se termine par une nouvelle rupture, mais bon, il n’était plus à cela prêt et franchement, ça ne lui changerait pas sa vie.
Kihran était gêné de ma question. Il se grattait la tête, ne sachant que dire, son regard se montrait fuyant... Etait-il trop timide pour me répondre ? Nous nous connaissions depuis longtemps, je doutais qu'il voit un sujet à aborder avec moi de façon tabou... Donc il n'avait peut-être lui même pas la réponse...
Il répliqua toutefois à mes propos quant à ma mise à l'écart de sa vie si cela pouvait lui concéder a garder ses petites amies puisque après tout, ce n'était pas la première fois que nous étions confrontés à une situation similaire. Il arguait que je ne devais pas m'en faire mais je fronçais les sourcils malgré moi, prenant un ton encore quelque peu emprunt des restes de mon énervement à l'encontre de cette fille :
v« J'espère bien que je n'ai pas à m'inquiéter ! Si tu l'aimes je veux bien faire des efforts mais il est hors de question que je change mon quotidien ou que j'abandonne mon amitié avec toi pour une fille pour laquelle tu n'as même pas de vrais sentiments ! »
Cela était catégorique et j'étais sûre au fond qu'il comprendrait. Il avait beau m'ébouriffer les cheveux cela ne parvenait pas à apaiser ma colère. Non mais franchement ! Pour qui se prenait-elle celle là ?! Dire qu'elle avait osé le gifler et que je n'avais pas voulu m'en mêler par crainte de rendre les choses plus délicates encore alors que pourtant, ce n'était pas l'envie qui me manquait de la stopper ou lui en flanquer une.
Nous reprenions notre route vers chez moi, me laissant pousser un profond soupir agacé. Elle était partie en pleurant... Comptait-il aller la voir à défaut de lui avoir couru après pour la rattraper ? C'était aussi ce qui m'avait frappé concernant ses sentiments... J'imaginais que si la personne que vous aimez s'enfuit en pleurant alors que vous êtes plus ou moins responsable d'une faute quelconque, vous ne la laissez pas filer de la sorte... Vous la rattraper pour la calmer et la réconforter. Kihran l'avait laissé avec son chagrin, jugeant cela pas nécessaire... A moins qu'il ne voulait pas me causer de tord en m'abandonnant de la sorte ?
Il semblait communiquer dans mes pensées car il brisa le silence pour m'affirmer qu'il irait la voir pour discuter après m'avoir raccompagné. Décidément, il me connaissait vraiment bien... Sans doute parfois un peu trop bien.
« Kihran... Pourquoi tu ne l'as pas suivi lorsqu'elle s'est enfuie ? »
Je l'interrogeais par mes paroles mais aussi par mon regard qui était rivé sur lui. Voyant que la réponse tardait à venir ou ne viendrait pas, je soupirais de nouveau.
« Je n'ai pas envie de te causer du tord... Pourtant à chaque fois cela fini par se passer ainsi... Si j'étais un homme, le problème ne se poserait même pas... Ces filles... Elles n'ont pas confiance en toi. Elles craignent qu'il se passe quelque chose entre nous, que nous sommes bien trop proches pour qu'elles puissent te faire... nous faire confiance. »
Cela me sapait le moral. Alors que nous progressions toujours vers la maison de mes parents, je me stoppais net, fixant le sol.
« Inutile de me raccompagner chez moi. Je n'ai pas envie de rentrer tout de suite... Va la voir maintenant si tu veux. »
J'avais besoin de prendre l'air et de réfléchir sur tout ça. Ne devais-je qu'être une source de problème pour ceux qui tenaient à moi ? J'avais fait vivre l'enfer à mes parents malgré moi pour ce que j'étais et je le faisais vivre à mon meilleur ami sans le vouloir non plus... Je devais vraiment être maudite...
« Peut-être que tu te porterais bien mieux si j'étais loin de toi... »
Je n'osais plus le regarder. Oui... Peut-être...
Hayashi Kihran
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Ironiquement, c’était Yell qui semblait la plus touchée par cette histoire. Elle semblait être dans tous ses états, Kihran le voyait bien… mais il ne préférait ne rien pour et écouter pour le moment. Après tout, l’histoire le concernait et l’affectait également. Il ne préféra pas répondre à la question qu’elle lui posa. Pourquoi ne pas l’avoir suivie ? Il y avait de nombreuses raisons, mais il avait l’impression qu’il allait se faire prendre pour un salaud s’il commençait à les dire de vives voix… Il y avait d’abord le côté colérique et raz le bol dans le sens où il n’avait pas envie de courir après une fille qui pétait un câble sur lui sans même discuter. Il y avait ensuite le fait qu’il n’avait pas envie de planter Yell mais aussi simplement la flemme de courir et se disputer dans l’immédiat.
Bref, il était pas très motiver à la rejoindre. Mais ce qu’il entendit par la suite de la part de son meilleure amie n’arrangea pas son humeur, au contraire. Il n’appréciait pas du tout ce qu’elle venait de dire, mieux sans elle ? Était-ce là vraiment ce qu’elle pensait ? Il s’arrêta et la regarda longuement les sourcils froncés.
« - Tu sais très bien que c’est faux. »
Dit-il fermement. Il n’avait jamais pensé cela malgré toutes les crises de jalousies et parfois les regards de travers de ses parents et entourage. Malgré les appréhensions des gens sur les personnes élémentaires telle que Yell, il savait ce qu’elle valait et il l’appréciait. Elle l’avait souvent soutenu par le passé et il espérait qu’elle le fasse encore dans l’avenir comme il comptait le faire pour elle.
« - Tu n’as pas à t’en faire pour elle. Cette histoire c’est entre elle et moi. »
Bien sûr, elle ne semblait pas des plus convaincues alors Kihran soupira et ajouta.
« - Ecoute, tu n’es pas la seule et unique raison de mes disputes avec mes copines en général, okay ? C’est un tout. »
C’était là une chose vraie, même si souvent elle était la goutte d’eau qui faisait littéralement déborder le vase. Il espérait en tout cas que cela allait l’aider à ne plus trop s’en faire pour cette histoire. Il lui sourit doucement.
« - Allez, t’es sûre que tu ne veux pas que je te raccompagne ? J’pensais dire un bonjour à tes parents en passant ! »
Dit-il dans l’espoir de la faire sourire et de changer de sujet.
Lui qui demeurait plutôt silencieux exulta un ton ferme en affirmant que cela était faux. Je redressais la tête pour voir son air renfrogné et ses sourcils froncés : il semblait vraiment remonté que je puisse penser à cela.
Je n'avais pas à m'en faire disait-il... Il était vrai que cela ne me regardait pas et qu'il s'agissait d'une histoire entre sa pseudo copine et lui mais...
« Tout ce qui te touche me concerne aussi... »
Ma voix était frêle sous l'émotion mais emplie de sincérité. Il était mon meilleur ami, je partageais sa peine et ses joies. Je ne pouvais pas simplement tourner la tête et dévier mon chemin lorsqu'il se trouvait dans une situation difficile. Bien au contraire, je me devais de l'aider et de trouver des solutions.
Il avait beau ajouter que je n'étais pas la seule raison de ses disputes je voyais clairement que j'en composais une bonne partie. S'il pouvait gérer le rester pour la garder mais que je faisais toujours obstacle cela ne servait à rien pour lui de faire des efforts sur les autres points. Cela n'était pas très grave en soit car il n'avait pas l'air de tenir énormément à cette fille mais si un jour il devait en être éperdument amoureux et qu'il voudrait la garder à tout prix alors il n'aurait sans doute pas le choix que de faire celui entre elle et moi...
Je soupirais. Cela ne servait visiblement à rien d'aborder le sujet avec lui, il ne répondait pas où cherchait à l'esquiver... Peut-être n'avais-je pas d'autre choix que de faire comme si de rien n'était jusqu'au jour où cette situation arrivera ? Parce qu'elle arrivera probablement.
Il esquissa un sourire en me demandant si j'étais vraiment sûre qu'il ne m'accompagne pas car il souhaitait passer le bonjour à mes parents. Nouveau soupir et esquisse de sourire. Cela ne servait à rien de débattre avec lui, il avait gagné.
Je m'arrêtais et me réfugiais dans ses bras en signe de trêve. Ce geste pourtant si naturel me laissait quelque peu hésitante pour le coup au vue de la situation. Nous grandissions.... Je n'avais sans doute plus le droit de l'étreindre de la sorte alors que cela ne gênait personne il y avait encore de cela deux ans et encore avant...
« D'accord... Rentrons. Ils seront ravis de te voir. »
Ils l'étaient toujours.
Après quelques temps nous arrivâmes à ma modeste demeure familiale. J'entrais et annonçais mon arrivée ainsi que la présence de mon meilleur ami. Ma mère, Ana, s'approcha de Kihran pour le saluer affectueusement :
« Kihran ! Cela fait quelques temps déjà ! C'est toujours un plaisir de te voir ! Comment vas-tu ? »
Commençait-elle, enjouée, avant de voir la marque rouge sur la joue de l'Hayashi et de me dévisager du coin de l’œil tandis que je tentais discrètement de lui faire signe que je n'y étais pour rien.
« Kai est dans le jardin ! Tu vas peut-être pouvoir l'aider ! Cela fait une heure qu'il râle après les plantations qui se meurent sans rien y comprendre. »
J'ouvrais la marche pour aller retrouver et saluer mon père qui s'empressa de se redresser, sécateur et autres outils de jardinage en main :
« Oh Kihran ! Tu tombes bien ! Je désespère et je crois bien que je serais aller te chercher pour que tu m'aides... »
Il se sentait confus et lui désignait un parterre de fleur.
« J'ai beau bien nourrir la terre, et l'abreuver, elle est si sèche que rien n'y fait... Les fleurs se font dévorer par les insectes et comme tu peux le voir, ne tiennent pas droit. »
En effet, elles avaient plutôt l'air sur le déclin...
« Euh... Papa... Tu sais les Hayashi savent façonner le bois... le Hanaton n'est pas a la portée de tous . »
Je ne voulais pas qu'il mette Kihran dans l'embarras si jamais ce dernier ne savais pas davantage quoi faire... J'adressais un regard gêné à l'encontre de mon meilleur ami :
« Je vais tâcher de m'en occuper... Tu dois avoir d'autres choses à faire Kihran... »
Tentais-je pour lui laisser le champ libre de partir s'il le souhaitait.
Parents de Yell:
Hayashi Kihran
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Il avai gagné, réussir à la faire enfin changer de sujet et passer donc à autre chose. Comme l’avait si bien deviné Yell, Kihran détestait ce sujet de conversation. Il ne voulait pas croire qu’il devait choisir entre sa meilleure amie et ses amours, non. En principe, il devait avoir le droit aux deux en même temps, comme tout le monde. Et puis, il n’était pas d’humeur à se prendre la tête avec elle. Heureusement, elle semblait ne pas l’être non plus et finalement l’amena chez elle.
L’endroit n’était plus inconnu pour lui, il passait régulièrement et connaissait bien les parents de son amie. C’était un peu comme un second foyer, un refuge et il s’y sentait terriblement bien. En effet, c’est ici qu’il avait pu voir à quoi ressemblait une famille « normale », chaleureuse. Bien qu’il ait réussi à accepter la sienne, il regrettait toujours de ne plus ressentir cette atmosphère chez lui. Ainsi donc, il salua amicalement et poliment la mère de Yell.
« - Bonjour ! Bien et vous ? »
Fit-il dans un simple sourire doux avant d’arquer un sourcil en entendant parler des soucis de plantation. Il se fit rapidement emmener dans le jardin où il retrouva le père de Yell. Il le salua mais fut vite couper par ce dernier qui semblait avoir quelques difficultés. Kihran s’approcha et observa le souci. Cependant, ce qui le surprit le plus fut la réaction de son amie… elle devait encore se sentir coupable pour tout à l’heure…
« - Le hana est une de mes spécialités…. ! Laissez moi vous aider »
S’il avait eu beaucoup de mal pour le mokuton, Kihran avait toujours eu de la facilité pour le hana. Et puis, les hayashi possédaient plusieurs champs et plantations où il avait du travailler durant ses vacances alors, il sentait plus que apte à aider ce dernier. Il commençait même à enfiler les gants de jardinage.
« - Elles sont faibles, fragiles… Mais elles devraient s'en sortir en faisant attention. »
Fit-il d’abord remarquer en effleurant une plante avant de créer un petit bâtonnet pour aider la plante à tenir debout. Ceci fait, il créa quelques petites plantes carnivore à espace régulier afin d’aider à les protéger des insectes.
« - Voilà, il ne reste plus qu’à trouver un moment pour que la terre ne soit plus si sec, mais … Yell doit avoir plus de solution en tête que moi. »
Termina-t-il en lui faisait un petit clin d’œil. Avec Yell dans les parages, il n’y avait pas de raison que cette terre reste sèche plus longtemps, si ? Et puis malgré les quelques difficultés de son père, on voyait qu’il tentait d’en prendre grand soin, ces plantes devraient donc survivre.
Forcément il avait fallut que Kihran décline et esquive la prise de congé que je lui offrais sur un plateau d'argent... Il précisa même que le Hanaton était sa spécialité... Je le savais parfaitement mais là était tout le problème...
Il enfila des gants et inspecta les plantations, sous l’œil attentif de mon père qui s'abreuvait littéralement des paroles et conseils avisés de l'Hayashi tandis que je levais les yeux au ciel.
Il aida a redresser les plantes avant de créer même des petites plantes carnivores pour débarrasser les fleurs des insectes qui venaient les grignoter. Finalement, il arguait qu'il fallait trouver un moyen pour que la terre ne soit plus si sèche et me proposait pour cette tâche le tout suivi d'un clin d’œil. Je le maudissais intérieurement... Avait-il compris que la terre ne pouvait être sèche sans raison ? Si elle l'était, c'était de mon propre fait...
Boudant, je croisais les bras tout en détournant la tête :
« Je ne suis pas un arrosoir ! »
M'exclamais-je. La vraie raison de ma déception était sous-jacente. Ces derniers temps, Kihran passait pas mal de temps à enchaîner les rancards et nous nous voyions beaucoup moins qu'autrefois. Sa présence répétée me manquait en même temps que de me laisser m'ennuyer, si les fleurs mourraient j'avais un moyen de le voir pour qu'il puisse arranger cela. C'était ce qu'il faisait mais nous avions pu nous voir aujourd'hui et remettre ces plantes sur pieds aujourd'hui grillait mon Joker pour le voir un autre jour où ce n'était pas prévu... Je pestais intérieurement.
Les garçons m'observaient, stupéfaits par ma réflexion, ce qui avait le don de m'agacer encore plus.
« Tant pis Yell, ce n'est pas grave si tu ne veux pas ! »
Renchérissait mon père quelque peu agacé bien qu'il s'efforçait de sourire. Il se leva et alla remplir un vrai arrosoir dans le fond du jardin, nous laissant un instant seul avec Kihran dont j'évitais toujours le regard. Mon père revenait finalement et arrosait la terre en prenant soin de ne pas exposer le jet directement sur les fleurs pour éviter de les abîmer.
« C'est pourtant ce que je fais chaque jour mais la terre semble absorber toute l'eau jusqu'à complètement être asséchée : comme si elle avait constamment soif... Je ne comprends pas. »
Il ne pouvait pas comprendre. Il était civil, il n'avait pas la jugeote d'esprit de penser qu'une maîtrise suiton pouvait faire ce genre de chose : il me suffisait de puiser l'eau fournie à la terre pour l'en priver. Kihran le comprendrait sûrement, ce qui me mettait d'autant plus mal à l'aise.
« Bon cela semble réglé désormais ! »
Disais-je avant de quitter le jardin pour repasser dans la maison avant de repartir par la porte d'entrée, m'adossant contre le mur de l'habitacle et soupirant. J'avais sans doute mal agis... Je savais a quel point mon ami adorait la nature tout comme je l'aimais moi même et voilà que je lui nuisais à elle pour passer plus de temps avec lui... c'était égoïste, je m'en rendais bien compte... Mais alors quoi ? Non seulement ces filles jalouses ne le méritaient pas et m'insultaient ouvertement sur notre amitié mais en plus j'étais tout de même délaissée à cause d'elles... La solitude me gagnait. Ce sentiment que je n'avais pas connu depuis pourtant mon plus jeune âge, qui remontait au temps où je ne le connaissais pas et où l'ennui me gagnait...
Hayashi Kihran
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La réflexion de Yell surprit aussi bien le père que Kihran. Bien entendu, il n’avait pas voulu la vexer en lui proposant de s’occuper de cela. Tout le contraire même. Cela laissa donc un froid et le silence s’installa entre les deux jeunes lorsque le père s’absenta un cours instant. Kihran continuait d’observer curieusement son amie avant de reposer son attention sur les plantes. En écoutant le père parler à nouveau, l’Hayashi comprit finalement ce que cachait Yell. C’était donc son œuvre, visiblement. Mais pourquoi ? Kihran avait de la peine à comprendre. Elle semblait pourtant aussi chérir la nature et était du genre à apprécier aider ses parents alors…
Il lui jeta un regard au coin de l’œil afin de la détaillée en long et en large. Mais cette dernière décida de partir, quitter le jardin, allé s’isoler. Décidemment, les femmes étaient trop compliquées pour être comprises par les hommes ! Néanmoins, il fit l’effort de la rejoindre. Il vint s’adosser au mur, bras croisé tout en la fixant simplement.
« Qu’est-ce qui se passe, Yell ? »
Demanda-t-il presque dans un murmure. Ce n’était pas son genre de se comporter ainsi. Du moins, c’est ce qu’il croyait. Et puis quelque chose semblait la tracasser, la travailler. Il avait pu remarquer ses baisses d’humeur ses derniers temps. Quelque chose était arrivée ? Quoi ? L’avait-on encore embêté ou montré du doigt ? Kihran s’inquiétait.
« Pourquoi avoir privé les plantes de ton père d’eau ? »
Il attendait quelques explications de la part de sa meilleure amie. Ils avaient beau être proches, ils ne l’étaient pas assez pour connaître les pensées de l’autre. Ils devaient se parler pour comprendre et savoir, la télépathie ? Non, Kihran n’en avait pas encore les capacités.
Kihran venait finalement me rejoindre, s'adossant lui même contre la bâtisse en me dévisageant de côté tandis que je m'évertuais à garder le visage rivé au sol. La question ne tarda pas a arriver alors que ma réponse si. A vrai dire, je n'y répondis même pas.
Pourtant, sa deuxième interrogation relevait quelque chose d'autre : de l'inquiétude. Je ne pouvais pas permettre qu'il s'inquiète pour moi... J'avais assez joué les égoïstes pour le coup... Je soupirais tout en lui adressant un regard en coin mal à l'aise.
« C'est que... »
Je peinais à trouver mes mots et le regarder n'aidait en rien, j'observais donc le vide devant moi.
« Si les plantes vont mal... Tu es là... »
Nouveau regard timide que je tentais de maintenir, tout en me détachant du mur pour lui faire face.
« Ce n'est pas une excuse... Je le sais. C'est même égoïste de faire du mal à la nature pour ce motif... enfin non qu'importe le motif d'ailleurs mais... »
Je parvenais finalement à l'observer bien dans les yeux.
« Je... Je suis un peu perdue je dois l'avouer... Il est rare que nous ne passions pas quelques moments ensemble chaque jour mais depuis quelques temps, cela est de plus en plus fréquent. Je n'en ai pas l'habitude, je me sens un peu abandonnée et seule... comme autrefois. »
Bien sûr, il saurait que cet « autrefois » évoquait le temps où nous ne nous connaissions pas.
« Je ne peux pas t'empêcher de vivre et d'avoir ces relations, que tu peines déjà à maintenir par ma faute. Mais j'avoue que d'être délaissée pour ces... filles insupportables, c'est d'autant plus dur à supporter. »
Je m'étais retenue d'utiliser un terme plus vulgaire pour les caractériser. Je pouvais tout aussi bien lui dire qu'il méritait bien mieux, ce que je pensais totalement, mais je n'avais pas à me mêler de cela.
« Alors les fleurs... c'était un peu un joker pour avoir la possibilité de te voir malgré tout. »
J'étais en train de confier mes pêchés sur la nature à un Hayashi... Autant dire que je me sentais plus que honteuse...
« Pardonne moi... Je suis désolée... C'était stupide et inacceptable... »
Je regardais mon ami, sincèrement désolée, tant et si bien que des larmes perlaient au bord de mes yeux.
« Tu devrais rentrer et me laisser. Cela me passera sans doute... Il faut bien que je fasse avec et le surmonte de toute façon n'est-ce pas ? »
C'était comme me retirer une part de moi même... Je tenais tellement à lui qui était mon seul ami.
Hayashi Kihran
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La honte, l’embarras, la gêne et le regret se lisait sur le visage de la jeune fille. Kihran ne mit pas de temps à remarquer son attitude. Elle n’était donc pas fière de ses actes, mais pourquoi les avoir fait ? La réponse avait du mal à sortir des lèvres de sa meilleure amie et pourtant le rouquin attendait, patiemment. Il arqua d’abord un sourcil lorsqu’elle réussit enfin à finir sa première phrase. Avait-il bien entendu ? Il n’en était pas sûr et encore moins d’en connaître le sens….
Il la regarda se détacher du mur pour venir en face de lui. Kihran ne montra pas encore de réelle réaction. Pour le moment, il était encore dans le flou et préférait donc la laisser continuer pour comprendre ce qu’il voulait lui dire. Bras toujours croisés, il l’écouta attentivement. C’était ainsi qu’il voyait leur relation : être à l’écoute de l’autre et montrer son soutien. Il était d’ailleurs étonné, déçu de ne pas avoir remarqué plus tôt ce qui n’allait pas chez sa meilleure amie.
Ainsi, elle se sentait délaissée, abandonnée. Pourtant, il n’avait pas eu cette impression. Bien sûr, il passait du temps avec sa petite-amie et même parfois avec ses autres amis et aussi la famille. Mais, il venait toujours voir régulièrement Yell et il avait le sentiment qu’ils n’avaient plus besoin de se voir tous les jours pour continuer leur amitié. Leur lien était plus fort, c’était ainsi qu’il apercevait les choses. Mais apparemment, Yell n’était pas encore prête. Parfois, Kihran oubliait qu’elle n’était pas aussi bien intégrée que lui à la société. Beaucoup la rejetait encore pour sa nature étrange et curieuse. En y repensant, c’était donc naturel qu’elle s’ennuie plus sans lui que lui sans elle. Cela l’attristait. Bien entendu, il n’avait aucune intention de l’abandonner, au contraire. Mais, il rêvait de la voir un jour rire et s’amuser avec sa bande d’amis comme toute autre fille normale.
« Je comprends… »
Dit-il voyant l’appel à l’aide son amie. Néanmoins, il ne savait pas encore quoi faire. Plus le temps passerait, plus ils seraient amené à ne plus se voir autant qu’autrefois. C’était évident. La seule solution était donc que Yell se fasse également ses propres amis, ses amours aussi. Pour qu’elle ne souffre pas de la solitude mais… Il ne pouvait pas lui dire cela.
« Je suis désolé, de ne pas l’avoir remarqué avant. »
Lui fit-il dans un doux sourire en venant lui ébouriffer la tête comme un frère l’aurait fait à sa petite sœur. Il vint ensuite lui fait une pichenette sur le front avant de continuer d’un ton faussement autoritaire, imitant le sermon d’un père.
« Ce n’est toutefois pas une raison pour t’en prendre aux plantes, jeune fille ! »
Il reprit un visage plus doux.
« La prochaine fois vient me parler et n’hésite pas à me proposer de venir passer un moment chez toi ou l’après-midi dehors, ou venir toquer à ma porte. Tu sais très bien que je serais toujours là. »
Il accentua ses dires avec un petit clin d’œil. Il espérait que Yell se rassure sur le fait qu’il sera toujours là pour elle. Et puis, cela ne servait à rien qu’elle souffre dans son coin ou qu’elle manigance des stratagèmes pour qu’il vienne la voir. Il lui suffisait de demander, tout simplement.
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