Une fois que Shirudo (Oui il s'appelait comme ça d'après ce que Kinsen venait de dire) avait livré son message au Raikage et que celui-ci accepta donc de me reçevoir. Kinsen m'apposa un sceau, je ne sentais plus mon chakra, plus du tout même. Ensuite, il m'expliqua que ce sceau allait m'être enlevé dès que je serai en dehors de Kumo. Au village du sable, un sceau ne suffisait plus, il fallait passer tout un test depuis le meurtre de l'ex Kazekage Habashi Zanshi.

Nous étions en train de sillonner les rues de Kumo, avec Shirudo qui nous suivait de loin. Kumo était un très beau village, mais qui avait l'inconvénient de se trouver entre plusieurs montagnes et plaines rocheuses. Je voulais continuer la visite après mon entretien avec le Raikage mais je ne pouvais pas, je devais rentrer dès que j'aurai terminé ce qui m'avait été demandé de faire. Je ne comprenais d'ailleurs pas pourquoi personne ne devait connaitre le contenu de cette lettre à part le Kazekage lui même et le Raikage, de toute façon, ce n'était pas mes oignons et si un incident diplomatique venait à éclater ou autre chose ce ne serait pas bon pour Suna, vu les derniers évènements qui venaient de se passer. Ou, j'étais complétement à côté de la plaque et que c'était pour une affaire personnelle.

Le palais du Raikaige se trouvait seulement à quelques mètres, il était immense ainsi que magnifique, normal pour un palais à vrai dire. Je montais les marches en compagnie de Kinsen, Shirudo lui s'arrêta devant le palais. Nous montâmes les marches jusqu'au bureau du Raikage, puis Kinsen toqua, avant d'attendre le signal du Raikage pour me faire entrer. Il n'entra pas avec moi, il ferma la porte. Il devait surement attendra que je sorte pour ensuite m'enlever le sceau à l'extérieur de Kumo.

Seki Zennosuke ressemblait donc à ça, il était grand, même plus grand que moi, il avait les yeux bleus et était brun, de quoi faire tomber sous le charme certaines dames de Suna (lawl). D'ailleurs, il avait une sorte de sabre bizarre sur le dos que je n'avais jamais vu, la question était pourquoi, il était dans son bureau entouré de ninja expérimenté ce n'était pas comme-ci il y avait quelqu'un d'assez fou pour venir l'attaquer directement dans son palais... Un homme banal quoi. J'essayais d'évaluer sa puissance, mais je n'arrivais pas à y parvenir, à cause du sceau qui bloquait mon chakra, et donc mes capacités de sensorialité étaient aussi bloqué. Dans tout les cas, je ne pense pas que les Kumojins aient pris le premier shinobis sorti de l'académie ninja et ensuite l'avoir nommé Raikage.

Il le salua en joignant les paumes de ses mains avant de se pencher en avant, il se releva ensuite puis il se présenta.

- Bonjour Raikage, je me nomme Gekei Hitsuko Chûnin de Suna. Je ne sais pas si vous le savez, mais par précaution je vais quand même vous le dire, Habashi Zanshi l'ex Kazekage est décédée, Suna a donc réélue un Kazekage. Celui-ci se nomme Yamada Kioshi.

Il reprit ensuite.

- Il m'a chargé de vous remettre cette lettre, à vous et rien qu'à vous seul.

Il lui tendit la lettre.

Lettre a écrit:

Bonjour cher Kage,

Je m’adresse directement à vous car en plus de représenter Kumo, vous êtes également un Seki. Je suis l’actuel Kazekage du village de Suna : Yamada Kioshi, et souhaiterais m’entretenir d’une tentative de conquête diplomatique de Ta no Kuni orchestrée par votre village.

Au cours de la mission diplomatique, nous devions récupérer un orbe. Mais comme une équipe de Kumo et une de Suna firent face, le conflit était probable. J’étais présent. J’avais proposé qu’on laisse l’orbe là et qu’on dise ne pas l’avoir retrouvé, que l’on soit tous à égalité sans effusion de sang. On ne m’écouta pas, et vous tuèrent Ao Kuroi, Jonin de Suna, au cours d’une mission qui ne se voulait aucunement belliqueuse.

Par la présente lettre, je demande dédommagement de la part de l’assassin : Seki Azar. Si ce dernier est incapable d’accéder à cette requête, la responsabilité tombe alors sur les épaules du clan Seki, ou bien de Kumo en dernier plan, comme il s’agissait de votre initiative, la conquête.

Merci de votre compréhension et de votre temps.
Cordialement,
Yamada Kioshi.

- Il m'a aussi chargé de vous dire qu'il ne voulait pas que je revienne les mains bredouilles, il voudrait une réponse quelconque même si ce n'est pas un oui ou un non.

Il n'avait plus qu'à attendre.

Spoiler:

Alors, l’habituel scène : Zenno en train de travailler… Sauf que non. Tel n’était pas le cas, pour cette fois-ci. J’étais tout simplement assis, adossé à mon siège, celle-ci tournée vers le village que je contemplais silencieusement. Perdu dans les nuages je m’imaginais un futur proche ou lointain de ce village et au-delà, le futur de Kaminari no Kuni. Prenant une grande inspiration, je relâchais l’air emprisonné dans ma cage thoracique d’un grand coup. Je baissais la tête en mode grosse réflexion.

*Qu’ai-je donc fait jusqu’ici pour ce village ?*

J’essayais de me remémorer tous ces évènements. La gestion de la fin de crise concernant les Furyous. Le village s’en était sorti sans grands dommages excepté la perte d’effectifs. Mais, sur ce plan, les actions du précédent Raikage avaient été salvatrices. Le résultat concernant les serviteurs par contre, étaient un peu plus tranchées on va dire. Mais, je préférais ça à être infesté de l’intérieur. Je préférais savoir qui est qui. Savoir les personnages dangereux écartés ou éliminés plutôt que de les laisser libres dans Kumo tel un ver qui aurait infesté une pomme. Et ça, ce n’était pas acceptable. Qu’ai-je fait d’autre pouvant être considéré comme bien ? Je ne sais pas. Je ne sais plus. Je ressens comme une tristesse au fond de moi. Entre ce dont j’ai rêvé et la dure réalité un abysse. Colossal, profond. Mes sourcils impriment un arc de cercle qui tend vers le centre de mon visage, vers mon nez. La tristesse se lit dans mon visage. Elle est omniprésente dans mon cœur. Au fond, je ne pense pas jusqu’ici avoir été un mauvais Raikage. Mais je pense que j’aurais pu faire mieux. Je pense que j’aurais pu éviter certaines choses en étant plus proactif, plus ferme… plus décidé.

C’est alors que j’entends frapper. Je respire à nouveau à grand coup. Puis je me prépare à accueillir cet hôte que j’attendais depuis plusieurs minutes. Cet envoyé du Kazekage. Que souhaitait ce dernier ? En attendant d’en savoir plus, je me contentais de répondre à la salutation de l’émissaire tout en le regardant de haut en bas.

« Salutations Hitsuko-San. »

Un Gekei donc ? Aux dernières nouvelles les Gekei avaient rejoint en masse le pays du Feu et plus spécifiquement Konoha. Il y en a donc qui avaient su trouver refuge ailleurs ? Un Gekei à Suna ? En quoi pouvait-il se transformer ? Je n’osais laisser mon imagination s’en aller à l’identification des animaux les plus communs pour un paysage désertique. Ce serait insulter mon hôte, même si bien entendu, il ne peut savoir ce que je pense.

« Oui… La regrettable nouvelle de ce décès m’est parvenue. Je vous présente au passage, mes condoléances. »

Sans cérémonial je prends cette lettre qui m’est tendue tout en regardant intrigué le bonhomme. Pour le moment sa prestation est faite sans erreur. Il fait shinobi. Un shinobi au bon sens du terme. Je serai curieux de voir quelle pourrait être sa réaction dans certains types de situations.

« Yamada Kioshi ? Wakata… »

Je dégrafe cette lettre et commence à en lire le contenu. Je suis surpris dès le départ, mais je ne le montre pas, sinon ce rapide coup d’œil vers le Gekei quand je lis le passage sur la conquête de Ta no Kuni. À ce moment précis, j’ai juste envie de lâcher un juron. Mais, je ne dis rien, mon visage reste neutre. Je lis toute la lettre puis la relis une seconde fois Avant de la plier et de la mettre dans une des poches de mon pantalon.

Personnellement ? Je trouve tout ça bien ridicule. Le mec, le Kaze, à peine arrivé au pouvoir, enquiquine Kumo pour un truc passé il y a presque dix ans. À l’époque j’étais encore Genin. C’est vous dire ! L’an 6 les gens ! Vous vous rendez compte ! Un truc de l’an 6 ! On est en l’an 13. Je ravale ma salive. Si on commence à nommer des gens pareils, Kage, on est pas sortis de l’auberge. Je trouvais la lettre mal écrite déjà, alors si on doit en rajouter avec un contenu risible. Je note quoi qu'il en soit que c’est la seconde fois qu’un shinobi de Kaze no Kuni me transmets une lettre dans un style douteux. Avant cette lettre il y avait ce… rigolo qui m’avais promis deux demi douzaines de pucelles. Attendez ? Suna n’avait tout de même pas nommé un rigolo Kazekage ?

Je regarde à nouveau le Gekei sans mot dire. J’ai envie de lui poser cette question toute bête et les mots sortent de ma bouche malgré moi :

« Il a été nommé depuis peu le nouveau Kazekage ? Qu’est ce qu’il aime et qu’est ce qu’il abhorre ? J’aimerai lui faire un cadeau pour son investiture. Et vois-tu, je n'aimerai pas me tromper pour éviter l'incident diplomatique comme tu dis. Pour le reste, je te donnerai ma réponse concernant sa lettre après que tu m’aies répondu. »

Et là, je lui fais un sourire aimable, mais sans exagérations. Dans mon esprit, je me demande dans quelle merde je suis fourré à nouveau. Ai-je bien vérifié si cette lettre dispose du sceau du Kazekage ? Il faudrait que je compare avec la lettre reçue d’Habashi Zanshi. Mais… J’avoue trouver tout ceci ridicule. Si tout cela s’avère réel, alors j’ai intérêt à la jouer finement.

Le Raikage me salua à son tour puis, il enchaina sur la mort d'Habashi Zanshi d'un air gêné en présentant ses condoléances. Je me devais de le remercier au nom de Suna.

- Merci au nom de Suna.

Je n'étais que peu affecté par la mort de Zanshi, je ne la connaissais pas, même pas du tout si ce n'est qu'en tant que Kazekage, sinon à part ça nada.

Le Raikage retira le sceau du Kazekage qui servait à fermer celle-ci, il commença à la lire puis il me jeta un coup d'œil rapide, à ce moment-là, je me commençais à me poser des questions, cette lettre ne me concernait sûrement pas alors pourquoi m'avoir lancé un regard ? Il avait l'air intrigué et moi, j'étais en mauvaise en posture surtout sans mon chakra...

Ensuite, il me posa quelques questions, des questions bizarres puisque je n'étais pas un "ami" du Kazekage et donc je ne pouvais pas savoir ce qu'il aimait, vint aussi la question "il a été nommé depuis peu le nouveau Kazekage ?". Bah si on suit le cours des choses oui... Pendant que celui-ci continuait de parler, j'étais en pleine réflexion, j'avais une hypothèse, il ne me faisait sûrement pas confiance. Et vint le bout de phrase en trop, "Et vois-tu, je n'aimerai pas me tromper pour éviter l'incident diplomatique comme tu dis", je n'avais jamais parlé d'incident diplomatique, si l'idée d'offrir un cadeau au Kazekage était vraie, et non pas parce qu'il ne me faisait pas confiance, je me devais de le refuser pour la sécurité de ce Kazekage. Et s'il piégeait le cadeau ? Non, je ne pouvais pas me permettre de tels risques.

- Sauf votre respect Raikage-Sama, je ne sais pas si vous me posé ces questions là parce que vous ne me faite simplement pas confiance et ça, je peux le comprendre, le bandeau que j'ai autour de ma tête vous prouve bien que je viens de Suna. Ensuite, pour le cadeau, je ne suis pas son ami donc j'ignore ses goûts et, je ne sais pas quelles sont vos réelles intentions, peut-être avez-vous pensé à piéger le cadeau ? Et pour terminer, je n'ai jamais parlé d'incident diplomatique, alors pourquoi me parler-vous de cela ? Je ne vous tiens pas tête ou quoi que ce soit, mais j'ai du mal à vous faire confiance, surtout en ces temps et, aux Kumojins, je ne peux qu'être méfiant vu les relations que nos deux villages respectifs ont.

Je ne faisais même pas confiance en Kibo c'est pour dire, je n'ai confiance qu'en les Gekei seulement. Je venais de parler fermement au Raikage et pour ça, j'allais sûrement le regretter, mais il le fallait, je ne lui faisais pas confiance et sûrement, lui non plus, mais ses dires étaient beaucoup trop louches, je ne voulais pas visiter les geôles non plus mais bon, nos deux villages étaient en mauvaises relations et donc il pouvait tenter quoi que ce soit.

La suite allait être intéressante, mais j'en avais sûrement dit un peu trop, et il allait peut-être mal le prendre.

Ce Gekei, un homme prudent. Il évite soigneusement chacune de mes questions et préfère jouer la carte neutralité. Il affirme ne pas être un proche du Kazekage. Une chose en laquelle je ne peux croire. Par définition, un émissaire, surtout pour ce genre de missions, est forcément quelqu’un en qui on a confiance. Et la confiance, j’en sais quelque chose, n’est pas une chose que l’on accorde au premier venu. Une réponse diplomatique donc. Une réponse qui lui évite de s’empêtrer dans une position peu enviable. Vu sous cet angle, les réactions et propos du Gekei sont tout ce qu’il y a de plus sensés. Cependant, je remarque qu’il aborde des points qu’il n’était probablement pas besoin de discuter. Je parle bien entendu de ces mots qui gâchent un peu l’ambiance : confiance, méfiance, piège. Comment suis-je sensé le prendre ?

A froid, j’analyse les propos du Gekei. Il ne sait réellement pas quel est le contenu de cette lettre. Son attitude est neutre, cependant ses propos laissent entendre qu’il éprouve une certaine méfiance vis-à-vis de ma personne. Curiosité de ce contexte. Car la méfiance devrait plutôt venir de moi au vu de cette lettre que j’ai reçue. Je laisse échapper un souffle. Bruyant, exprimant ainsi un léger malaise par rapport à la situation et aux mots du Gekei. Ma main sur mon menton, je réfléchis. Je regarde vers le sol un instant, puis reporte mon attention sur lui. Quoi qu’il pense, il ne lui sera fait aucun mal, pas plus qu’il ne sera fait du mal, dans un premier temps, à son Kage belliqueux.

« Nulle méfiance de ma part portée sur votre personne. Encore moins une envie de piéger un cadeau destiné à votre Kage. Vous avez une bien triste appréhension de mes motivatios et de mes manières d’agir. Il serait indélicat de ma part d’attenter à la vie de votre Kazekage. Surtout de manière aussi peu subtile. Qu’en tirerais-je ? »

J’affiche un sourire diplomatique. Au final, ce Gekei pensera ce qu’il veut de Kumo, mais quel que soit le futur de nos relations avec le Sable, il saura, tôt ou tard, que la première mèche n’aura pas été allumée par la Foudre. Kaze no Kuni prendra seule la responsabilité d’une guerre, si guerre il devait y avoir. Pour ma part, j’ai décidé.

« Dites à votre Kazekage, au sujet de cette lettre, que quelqu’un viendra à lui. »

Rien de plus. Je me lève et remercie le Gekei de s’être déplacé jusqu’ici. Je le raccompagne ensuite jusqu’à la porte de mon bureau. A partir de là, le shinobi chargé de le surveiller l’accompagnerait jusqu’aux portes du village et lui retirerait le sceau placé sur lui. Il pourrait alors rentrer librement et sans contraintes porter à ce drôle de Kazekage la réponse de Kumo.

D’ores et déjà, je repensais à cette lettre, transmise peu avant que je ne reçoive ce Gekei. Moi qui était venu à ce Yamada avec une démarche pacifique, sinon neutre… lui préparait, un plan qu’il avait du mijoter depuis longtemps. Probablement attendait-il le moment propice pour se faire justice. Choisir d’être Kage pour régler des problèmes personnels. Voilà une bien triste attitude pour un dirigeant. Kaze n’en avait pas fini avec ses dirigeants déviants. Des Kage assassins, une bonne partie d’entre eux déserteurs… Et maintenant un fou, si ce n’est un sombre idiot.

*Dire que l’histoire de Suna et de Kumo sont intimement liées.*

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