Le jour J était venu... Celui des funérailles de notre Godaime Kazekage... Je n'arrivais pas vraiment à réaliser que plus jamais je ne l'affronterais aux côtés d'Oniri alors même qu'elle nous avait choisi comme élèves pour ne pas que l'on demeure des électrons libres... J'avais passé tellement de temps à réconforter Kioshi sur sa disparation que moi même je ne l'avais pas assimiler...

Je ne pouvais pas vraiment dire que j'étais proche d'elle mais en tant que sensei, elle s'était toujours montrée droite et juste sans lésiner les efforts pour permettre notre progression. En tant que Godaime, elle avait su diriger Suna malgré les réticences des Sunajins à sa montée au pouvoir du fait de son passé et pourtant... Elle nous avait protéger en bien des occasions, dévouant sa vie à sa nation tout en la renforçant une énième et dernière fois juste avant sa mort : le conseil était désormais en place selon sa propre volonté pour établir une vraie démocratie au sein du village.

Nous n'étions présents qu'en petit comité, ses élèves ainsi que son successeur et compagnon. Nous trouvions devant le temple des Habashi. Tout le monde était vêtu dur noir de circonstance pour lui rendre un dernier hommage.

Je ne pouvais m'empêcher de donner quelques coups d’œil dans la direction de Kioshi de temps à autre pour voir comment il encaissait... Heureusement que cela n'avait pas eu lieu plus tôt où il n'aurait pas été capable de se tenir ainsi debout sans défaillir...
Le corps de l'Habashi demeurait désormais dans un cercueil de bois qui serait enterré auprès des siens. Avant la mise en terre, chacun présenta quelques mots pour marquer son départ : une dernière attention à son égard. Une fleur écarlate, comme son surnom, nous était distribué à chacun pour la déposer sur le bois de la boîte dans lequel elle gisait dans son sommeil éternelle. J'avais tendance a croire qu'elle n'était déjà plus là. Son corps demeurait mais son âme, elle, s'en était allée juste après son dernier soupir.

Puis vint mon tour. Je n'étais pas vraiment douée pour les longs discours alors je m'avançais et faisais de mon mieux.

« Zanshi faisait partie des personnes qui ont su m'accorder leur confiance malgré mon nom. Elle a toujours écouté mes idées de projets tout en me conseillant sur la manière de procéder pour les mener à bien tout comme pour perfectionner mon style de combat. Elle est celle qui m'a laissé la chance d'intégrer son équipe, me permettant de progresser tout en vivant des missions palpitantes que je n'aurais sans doute pas pu réaliser sans sa présence. Elle était notre Godaime Kazekage mais aussi une véritable conseillère qui savait et prenait le temps de nous axer dans la bonne direction tout en veillant toujours sur les siens et Suna. »

Je marquais un pause avant de reprendre.

« Pour tout cela : merci Zanshi. Puisses-tu reposer désormais en paix. »

Je déposais la fleur sur son cercueil que j'effleurais du bout des doigts. Sa mort était bien trop prématurée et personne ne pouvait s'y attendre... L'enquête concernant son assassinat était toujours en cours et progressait, bien que nous manquions cruellement d'éléments. En observant le lieu de son dernier repos, je me faisais la promesse de confondre le coupable.

Je retournais parmi l'assemblée, voyant Oniri touchée par l'émoi, elle qui, je le savais, voyait en Zanshi cette figure maternelle qu'elle n'avait pas connue. Je me postais aux côtés de mon amie passant une main dans son dos que je caressais afin de la réconforter. Les discours se succédaient...

Le jour fatidique était finalement arrivé. Je n'avais pas pour coutume de me vêtir de noir. Cela contrastait de trop avec ma chevelure immaculée et ma peau pâle. A dire vrai je n'étais jamais allée à aucun enterrement. A l'époque, je n'avais pas eux le courage de me rendre à celui de Shinji, il s'agissait de mon premier. Sans doute étais-je celle la plus en proie à des sentiments contradictoires. Car tout ceci était entièrement de ma faute. Ou pouvait-elle bien être ? N'avait-elle pas dit qu'elle me recontacterait sous peu ? Cela faisait plusieurs-moi à présent et elle ne donnait toujours aucun signe de vie. C'était-elle jouée de moi ? L'avais-je réellement tuée ? Depuis sa mort Suna se portait pour le mieux. Je mettais servis de ce prétexte pour renforcer et unir notre nation. Au final ma mission était accompli, mais elle n'était toujours pas là. Pourquoi ne revenait-elle pas ?

Le cœur lourd je suivais la marche funeste jusqu'à la mise en terre. Yami fut la première à se mettre en avant pour parler de notre Sensei. Moi je ne savais pas quoi dire et je redoutai le moment où mon tour allait venir. Je n'avais pratiquement par dormis depuis ces cinq derniers jours. Mes nuits étaient hantée par de nombreux cauchemars. Quelque part c'était assez paradoxal car en ces temps troubles rien ne me faisait plus peur que la réalité et sa vérité implacable. Zanshi n'était plus et j'étais responsable de son trépas. J'avais fomenté ce plan, j'avais appuyé sur la gâchette. Je pensais agir en parfaite conséquence de cause. Seulement une fois de plus je mettais laissée berner par mes sentiments. Je voulais lui faire plaisir, j'étais prête à tout pour qu'elle soit fiers de moi et puisse me reconnaître. Voilà où tout ceci m'avait mené et ce fardeau était d'autant plus lourd. Parfois j'avais l'impression de porter tout le poids de Kaze sur mes épaules.

Lorsque Yami eut terminé son discours elle me rejoignit à mes côtés, caressant mon dos pour me réconforter. Cela eut son petit effet. Cela aurait du me rappeler que je n'étais pas seule. Hors dans cette histoire je l'étais bel et bien. Aujourd'hui seulement je me permettais d'être faible pour faire mon deuil. J'avais besoin de cela pour passer à autre chose et aller de l'avant. Demain serait un autre jour et une fois encore le soleil se lèverait sur Kaze. Tenant ma propre rose en main je m'avançais à mon tour. Mon cœur tambourinait dans ma poitrine. Mes yeux restaient rivés en direction du cercueil. Des vertiges commençaient à me saisir. Le décor oscillait tout autour de moi. Parvenu devant, je pouvais sentir des sueurs froides parcourir l'échine. J'affichai un visage blême à la foule, un regard fatigué que je m'efforçai de dissimuler. Il m'était impossible de me sortir cette idée de la tête. J'avais tué Zanshi. Elle était morte par ma faute. Et son cercueil était juste là devant-moi.

De grands yeux ronds me dévisageait, attendant certainement le début de mon discours, mais aucun mot ne sortait de ma bouche. Paniqué, j'adressai un bref regard en direction de Yami. Je fis un pas en arrière.

-Sensei...

Puis plus rien. Le vertiges laissa place à une lumière blanche et je perdis pieds.