• Ma fille, tu es au courant de la nouvelle. Tu vas partir avec une petite délégation et tu donneras cette lettre au clan Dôbutsu. Tu nous représenteras.
  
• Euh... D'accord, mais vous ne venez pas ?
  
• Non, nous avons pas mal de chose à faire, et ça montrera aux clans concernés que la jeunesse Hayashi se sent concernée.

Citation :

Clan Dôbutsu.

Nous n'avons pu envoyer que nos plus jeunes pousses pour vous prouvez notre soutien. Veuillez accepter notre profond respect, notre bienveillante amitié et notre sincère solidarité sur votre perte.
Que la Mère puisse être honorée de la présence de votre défunt à ses côtés.

Le clan Hayashi.

Mon réveil ce matin-là ne fut pas plus différent des autres, je me levai alors que le soleil venait tout juste de se pointer le bout du nez et commençai aussitôt ma routine matinale. Petit échauffement, bonne douche chaude et déjeuner bien garni, me voilà prêt à partir pour la journée. Secouant légèrement Aka pour le sortir du sommeil, ce dernier se leva lentement, s’ébroua et me regarda comme s’il attendait après moi. Vous pouvez constater que sa routine est bien plus rapide que la mienne, enfin bref. Tous les deux prêt à affronter la journée, nous quittâmes notre logement et prîmes la direction des portes du village. Parce que si notre réveil avait été normal, le restant de la matinée le serait un peu moins puisque nous allions aujourd’hui rendre une visite à ma famille au village Inuzuka, là où les Inuzuka ne voulant pas s’intégrer au village et voulant garder certaines racines de leur héritage ancestrale vivaient. J’étais loin de m’imaginer jusqu’où me porterait cette journée.

Dès que j’arrivai aux abords du village, mon nez senti aussi une certaine fébrilité dans l’air. Quelque chose se passait dans le village, restait à savoir quoi. Décidant que ma meilleure option reposait en la maison du doyen, c’est cette direction que je pris. Mon instinct ne me trompa pas puisque arrivé devant la maison du vieil homme, je vis un attroupement qui s’était fait autour de la maison. Je craignis aussitôt que quelque chose ne soit arrivé à celui que je considérais comme mon propre grand-père, mais après m’être approché un peu plus je le vis, debout et bien vivant, en train de parler à… mon père? Coupant à travers la foule, nous nous fîmes un chemin jusqu’au centre.

- Otosan! Que se passe-t-il?

Surpris, tout le monde se tourna vers moi et, pendant quelques secondes, la raison de ce rassemblement fut oublié tandis que un à un tous me saluaient à leur tour, finissant bien sûr par le doyen et mon père. C’est alors qu’ils m’expliquèrent la situation et la raison pour laquelle il devait partir. Ainsi, le chef d’un clan très semblable au nôtre, le clan Dôbutsu, était décédé et le chef du clan, Motari-sama, avait décidé d’aller lui porter ses respects. En tant que cousin de Motari-sama, et de loin son préféré si mes souvenirs étaient bons, ce dernier devait rejoindre la procession et se rendre à Kawa no Kuni, pays voisin d’Hi no Kuni. À peine avaient-ils terminé que je décidai sur le coup de suivre mon père. Après tout, si mon père y allait pourquoi pas son fils? Qui lui refuserait? Cela n’avait pas valu la peine de me contredire, ma décision avait été prise. C’est donc avec un membre de plus que mon père quitta pour aller rejoindre son cousin.

Nous rencontrâmes le restant de la délégation Inuzuka peu avant de quitter le territoire du pays du Feu, composé de Motari-sama lui-même et de sa famille rapproché, sa femme, son fils et son… frère, mais je ne saurais dire s’il était aîné ou cadet. Je saluai le chef de la meute avec le respect qui lui était dû, puis nous reprîmes rapidement notre route. Je perdis le fil du temps lorsque nous avancions, mais quand nous arrivâmes à destination – comment nous avions fait pour savoir où se rendre était un mystère complet pour moi – je vis que le soleil avait déjà bien commencé sa descente. Entrant dans le village, il ne fut pas difficile de trouver là où les obsèques avaient lieu, nous n’avions qu’à suivre où tout le monde se dirigeait. J’entendis un certain murmure lorsqu’on vit un groupe composé d’hommes et de bêtes entrer, mais personne ne semblait surpris. Nous nous approchâmes alors de celui qui semblait être un membre de la famille, sans doute un fils. Ce n’est qu’à cet instant que je le reconnus. Il était Jônin au village de la feuille! Comme il était difficile de me manquer en présence de mon ninken, sa présence l’était encore moins puisqu’il était accompagné d’un ours, qui était justement à ses côtés. Voilà pourquoi le nom m’avait été familier lorsque mon père m’en avait parlé! Motari-sama s’avança au moment où une jeune femme suivi d’un petit groupe venait de faire exactement ce que nous nous apprêtions à faire.

- Inuzuka Motari, du pays du Feu et chef du clan Inuzuka, commença-t-il en s’inclinant, le restant de notre groupe l’imitant. Sachez que notre clan entier pleure cette perte, mais qu’il se réjouit également de son retour à Ses côtés.

Les autres autour de moi murmurèrent quelques paroles incompréhensibles et je bougeai rapidement les lèvres pour faire comme si je les avais imités. J’ignorais ce que tout cela voulait dire, mais je savais qu’en pleine procession n’était pas le meilleur moment pour poser ce genre de question. Je devrais questionner mon père sur le trajet du retour. C’est alors que je décidai également de prendre la parole, voulant partager moi-même mes condoléances.

- Bonjour Dôbutsu-san. Vous ne me reconnaissez sûrement pas, mais je suis également de Konoha. Je voulais simplement vous partagez personnellement mes condoléances; même si on sait que c’est pour le mieux il est toujours difficile de perdre un être cher.

Je me tus et reculai, reprenant aussitôt ma place dans notre petit groupe sous le regard furieux de mon père. J’imaginais déjà ce qu’il me dirait, des trucs comme quoi qu’il s’agissait d’un manque de respect, que ce n’était pas ma place de parler à ce moment-là, alors que deux chefs de clan discutaient. Je lui dirais simplement que j’avais trouvé que c’était le bon moment, que sinon nous serions aussitôt parti et je n’aurais rien pu dire à Dôbutsu-san. Quelques formalités supplémentaires furent échangées puis nous continuâmes, laissant le temps aux autres de payer leur respect à celui qui semblait être le prochain chef du clan. Je sentais les regards posés sur nous, nous étions après tout semblables mais différents en même temps, alors que nous allions rendre nos hommages au corps du défunt. Une prière silencieuse, où je répétai la phrase que j’avais entendue de Motari-sama, et nous nous tassâmes et prîmes place à travers les divers petits groupes qui s’étaient formés, comme dans tous les services semblables.

Un éclair traversait le ciel, celui-ci pleurait. Mère nature se lamentait, et elle n’était pas la seule.. Alors que le soleil avait laissé place à de nombreux nuages grisâtres, couvrant le ciel d’une épaisse couverture rendant le monde obscur, un autre homme se lamentait. Au sein du village de la feuille, dans le quartier des Gekei, dans la maison du chef, l’homme se lamentait, l’homme n’avait pas le goût de vivre aujourd’hui. L’homme pleurait la mort d’un des siens. Il était là, assis, le front posé sur sa main droite qui elle même était tenue par le coude sur son genoux. Il était torse nu, il venait de se réveiller. Un jeune ninjas était venu lui apporter un message et avait laissé la porte ouverte en partant. Il avait une vue sur le territoire des Gekei, alors qu’une pluie très dense s’abattait sur le monde, le serpent comprit immédiatement pourquoi. Cette lettre annonçait un décès, d’un des hommes les plus respectables que le chef des polymorphes n’ai jamais connu. Taigo, du clan Dobutsu. Un vieil homme, vénérable, qui servait Mère nature depuis sa tendre enfance. Il rendait un bon quatre vingt ans à Pô, et pourtant, une intense amitié était née entre eux deux, ils servaient la même personne, la Nature.

Il était là, ne sachant pour la première fois, ce qu’il devait faire. Pô connaissait les coutumes de ce clan oeuvrant et communiquant avec les animaux. Tous les Gekei connaissaient les Dobutsu, car les deux clans étaient assez liés. Le serpent savait très bien qu’il se devait de se rendre à Kawa no kuni sous peu, car il se devait de soutenir le fils du défunt, un autre de ses amis : Kuma. Un homme bon lui aussi. Bon, droit, et dans la même lignée que son paternel. Il serait donc temps d’y aller. A cet instant, Minami entra dans la demeure de Pô, voyant l’état de son ami, elle se saisit de la lettre qu’il lui tendait. De toute manière, Minami faisait partit du conseil Gekei, elle se devait de connaître cette perte. Pendant qu’elle lisait, Pô se redressa et commença à fouiller dans ses armoires pour trouver une veste noire et signe de deuil. Comprenant soudainement ce qui était en train de se passer, l’aigle laissa tomber la lettre et se dirigea rapidement vers le serpent avant de l’étreindre de dos. C’était sa façon de soutenir le serpent, et même si celui-ci n’était pas très affectueux, il ne la repoussa pas. Il se contenta juste de s’habiller, il devrait prendre la route.

« Je vais y aller seul pour arriver à temps pour la passation de pouvoir. Je dois aller soutenir Kuma. Donne cette lettre à Jinbei et Akamis et envoi cette même lettre à l’Hokage pour lui expliquer la raison de mon départ. Je compte sur toi Minami. J’y vais. » dit-il avant de l’embrasser sur le front, quittant ainsi sa demeure, le village, et le pays.

Aussi important que cela puisse paraître, Pô arriva à Kawa no kuni seulement quelques heures plus tard. De la sueur coulait de son front, il avait dépensé une grande quantité de chakra pour augmenter sa vitesse. A vrai dire, il avait dépensé la quasi-totalité de son chakra. Il avait fait un brin de toilette dans un lac à côté avant de se rhabiller et de se diriger directement vers le lieu de rendez-vous. Peu de temps après, l’ombre du serpent, la tête malheureuse, il entra dans le territoire animal et sa présence ne passa pas inaperçu. Pô avait toujours entretenu des liens très serrés avec les membres de ce clan et ils s’entre-respectaient tous. Depuis qu’il était devenu chef du clan des polymorphes, il avait prit une toute autre importance, et c’était par respect pour son ami Taigo, pour son ami Kuma et pour représenter son clan qu’il était actuellement ici. Sans attendre, il vit la montagne sentimentale que représentait Kuma. Se dirigeant vers lui, il posa une main sur son épaule pour qu’il se retourne et se saisit de son avant bras avec une grande affection.

« Je suis navré pour cette perte mon ami. Je suis arrivé dès que j’ai reçu la lettre, je suis cependant venu seul pour pouvoir arriver à temps, mais les larmes de tous les polymorphes du monde vous accompagne tous. C’est une grande perte pour nous aussi. Taigo était un ami fidèle et important dans ma vie et celle de mon père avant mo. Tiens tu le coup mon ami ? » dit-il tout en continuant de serrer l’avant bras de Kuma, en signe d’affection. Essayant de le consoler comme il le pouvait.

Spoiler:

Comme le serpent l’avait prédit, il était arrivé à temps pour la passation de pouvoir. Une seule autre personne en sa compagnie aurait posé problème et il aurait loupé cette passation qui était l’un des grands moments du clan Dobutsu, l’un des plus impressionnants en plus, un retour vers mère Nature, le plus beau cadeau qu’elle pouvait faire à ses enfants. Une fois arrivée, Kuma se contenta de remercier chaque personne qui était venue avant de s’attarder spécialement sur son ami du clan Gekei. L’homme semblait à la fois triste de perdre son paternel, mais aussi heureux comme il est écrit plus haut, la mort était le plus beau cadeau que mère Nature pouvait faire à ses petits enfants. Tous y retourneraient tôt ou tard, c’était justement la raison pour laquelle les animaux ne craignaient pas le mort. La douleur oui, pas la mort.

L’homme prit donc plus de temps pour répondre au Gekei. Il acquiesça sans douter du chagrin que connaitrait le clan Gekei en apprenant cette triste nouvelle si ce n’était pas déjà fait. Il répondit ensuite à la question du serpent quant à son état, il allait bien, mais son visage disait l’inverse. Il regrettait que son père termine de cette manière, mais fort malheureusement, c’était l’adage de notre âge. Avant qu’il ne parte, le polymorphe mit une tape amical sur l’épaule de se dernier et, comme un invité, suivit le convoi qui se rendait au plus profond de la forêt de Kawa no kuni. Même Pô n’avait jamais eu le plaisir ou le malheur de voir cette cérémonie. Il espérait fortement que ce serait la dernière fois qu’il aurait à enterrer un chef du clan Dobutsu.

Pendant de longues minutes, ils marchèrent tous en silence avant qu’ils arrivent tous à ce lieu féérique. Ce serait merveilleux si ce n’était pas dans de telles circonstances. Taigo rejoignit mère Nature alors que Kuma prit alors le pouvoir. Kuroi, l’ours compagnon de Kuma s’inclina, comme la totalité du clan Dobutsu. Pô, proche du clan de Kuma, posa, lui aussi, alors que ce n’était pas dans son habitude ni dans son caractère, genoux à terre, prononçant à haute voix le nom de Kuma, comme pour l’avènement d’un roi. Même Kakeshouu n’avait pas eu le droit à ça. Comme quoi, la Nature est la seule vraie et respectable cause : pour naître, pour vivre, pour se battre, pour mourir.

* Puisses tu être fier de ton fils de là où tu te trouves Taigo. Il est le digne chef que tu étais. J’ai confiance *

Après la cérémonie, après que l’ami du serpent eu prononcer les paroles qui firent de lui le chef du clan Dobutsu, ils se mirent tous à table, célébrant dans une note plus joyause, la résurrection de Taigo et la prise de pouvoir de Kuma. Mais Pô le voyait, le cœur du frère des ours restait lourd..