Je venais de refermer le dernier dossier que je m’étais obligé à traiter aujourd'hui. Une affaire liée à des destructions sauvages de biens immobiliers dans les villages à la frontière entre Shimo no Kuni et Kaminari no Kuni, par de petites bandes armées. Encore une bande d'idiots qui n'avaient pas idée du jeu dangereux auquel ils s'adonnaire. Il restait encore bien des affaires de ce genre demandant une intervention rapide, efficace de shinobis. Curiosité du monde, ces choses continuaient d’arriver en plein cœur d’un pays où se trouvait l’un des villages shinobis les important au monde. Incroyable me diras-t-on ? Je vous le concède. En refermant les pages de ce dossier, je me laisse aller à une profonde expiration. Je dois dire, qu’en ce moment précis, j’éprouve des sentiments contradictoires sur toutes ces choses, grandes comme petites, que je suis obligé de gérer en tant que Kage. Au final ? Quelle utilité peut bien avoir tout ça ? Tous ces efforts constamment maintenus ? Je me laisse aller à nouveau à un long souffle bruyant que j’expulse de mes narines dilatées, pour l’occasion. En réalité, je m’interroge sur la nature humaine. Sur ma propre nature et celle de mes mes congénères. Toujours enclin à la violence. Et à ce moment précis, je ne peux m’empêcher de penser à cette étrange rencontre… avec cet homme, en présence du Monjara.

Un Satoru, Taiyo apparaît devant moi. Rompant le cycle infini de réflexion. Il m'interroge, mais je sens une pointe d'affirmation dans sa question.

_ Vous avez terminé votre journée Raikage Sama ?

« Oui Taiyo. Il y est toujours ? »

_ Affirmatif Zennosuke Sama.

Je hoche la tête. Nous avons, depuis plusieurs heures, un "intrus" au-dessus du toit du palais. Ce genre de choses est peu habituel. Cet "intrus", je sais exactement de qui il s’agit. Ce n’est pas une menace. Loin de là. Et c’est probablement pour cette raison, qu’un gars comme Hasaki ou encore Atsuryoku n’est pas intervenu contre lui. Au fond de moi, je remerciais mes hommes pour leur discernement. S’en prendre à ce shinobi, fut-il en train de se saouler, n’était pas nécessaire. Pas dans ce contexte. Je hochais de la tête. Signe à Taiyo, que j’allais quitter mon bureau. Mais, probablement devait-il s’y attendre, depuis le temps il devait avoir fini de me connaître. C’est vers le toit que je me rendrais.

Tandis que Taiyo prenait les escaliers et sortait du bâtiment par la voie normale, je me retrouvais derrière notre cher "intrus". Un pas, deux pas, trois pas et j’apparaissais à ses côtés regardant négligemment vers le bas, probablement comme le Gogyou lui-même devait être en train de le faire. Sacré Taiyo, autant de bruit tout juste pour sortir de ce palais. Un sacré farceur. En tout état de cause, il avait attiré l'attention du Gogyou suffisamment pour que je puisse le "prendre par surprise".

« On profite de la fraîcheur nocturne ? »

Ces mots n’étaient adressés qu’à nul autre que celui qui se trouvait là mes côtés. Le Gogyou. Et c’est à ce moment précis que je daignais tourner mon regard vers son visage afin de le scruter de mes pupilles couleur océan. Tout ceci devait paraître bien bizarre. Deux hommes, dont le Kage, sur le toit du palais du Raikage en tant de paix...

« Est-ce un amour perdu qui te met dans cet état Helyo ? »

Oui, je connaissais son nom. Parfaitement d’ailleurs. Chose aisée. Il était, comme dirait… Une identité remarquable au sein de ce village qu’il avait rejoint depuis sa création. Un Gogyou à Kumo… Mais, un kumojin avant tout. Je m’adressais à lui, comme si je l’avais connu depuis des lustres. Pourtant, il n’en était rien. Que ce soit, lui, Seki Hiro, Oni Sayuki, Shirudo ou un autre, tous étaient à la fois mes hommes, mes frères et sœurs, mes enfants. Mon rôle de Kage ne se limitait pas aux seuls aspects martiaux. Peut-être si le Gogyou n’était pas trop atteint par la liqueur, pourrions nous avoir un échange pour le moins intéressant ? Qui sait. J'acceptais en tous cas, de passer du temps avec lui.

La surprise fut de taille visiblement. Vraisemblablement, je n’y étais pas allé de main morte car le Genin, absorbé par le mouvement de Taiyo en bas de l’édifice, ne m’entendit pas arriver. Le spectacle fut assez étonnant et je pus constater, le contrôle sur lui-même dont disposait ce Gogyou. Il venait de glisser et de tomber sur le balcon à l’étage inférieur. Je m’approchais des rebords du toit d’où avait chuté le bonhomme.

« Rien de cassé ? »

Puis hop, d’une petite impulsion, je me retrouvais à ses côtés. Je reconnais que voir un mec de près de deux mètres subitement apparaître à ses côtés en pleine nuit, peut être troublant, mais pour un shinobi… Je ne prenais pas compte des vociférations du Genin. Car dès qu’il s’était rendu compte qu’il avait affaire à moi, le Raikage, le ton de sa voix et son expression faciale avaient changé. Le voilà d’ailleurs qui tentait maladroitement de cacher une bouteille de liqueur tout en écrasant la cigarette qu'il tenait à la main. Hum. La présence de l’autorité faisait bien des effets. S’il savait… à la vue de cette cigarette, je repensais à ce Jonin, qui en son temps, en plein dans mon bureau, avait eu le culot de me demander s’il pouvait tranquillement fumer tandis que nous échangions. J’appréciais cette attitude du Gogyou envers moi cependant. Un soldat doit savoir se tenir, au moins en présence de ses supérieurs.

« Pas me déranger ? Je te rappelle que tu n’es ni plus ni moins que sur le toit du palais du Kage. Drôle d’endroit pour quelqu’un qui cherche le calme tu ne penses pas ? »

Le tout accompagné d'unn sourire agrémenté d’un clin d’œil. Peut-être n’avait-il pas conscience de l’endroit où il se trouvait. Qui sait ? Les effets de l’alcool rendent les uns téméraires, les autres inconscients et qui sait encore quel autre type de comportements ils peuvent entraîner. Quoi qu’il en soit, le Gogyou semblait avoir une bonne résistance à l’alcool. En plus, d’après ses dires, de disposer d’une bonne côté auprès des femmes. Alors pourquoi donc était-il en train de fumer et de se saouler sur le toit du palais du Kage ? Il devait forcément vivre des épreuves pour en arriver à ce type d’extrémités. Non ?

« Bien sûr que je connais ton nom. Tu te doutes bien qu’il n’y a pas beaucoup de membres de ton clan, vivant à Kumo. Je me trompe ? »

Je m’adossais au rebord du balcon près de lui. Jambe croisée, l’une ramenée devant l’autre, position debout, mes mains, également, étaient croisées au-dessus de ma poitrine.

« Tu sais, je suis ravi que tu te sois engagé dans les forces kumojines. Lorsque j’ai donné l’opportunité aux Genins de partir, j’ai pensé à un moment que tu t’en irais… »

Je faisais référence à ce moment, peu après ma prise de pouvoir, j’avais donné l’opportunité aux Genins désireux de se libérer de la tutelle de Kumo, de le faire sans crainte de représailles. Et dans la foulée, j’avais changé les méthodes de recrutement. Plus personne n’était enrôlé de force. Ceux qui devenaient shinobis, depuis le début de mon « règne », le faisaient de leur plein gré, et les Genins qui étaient restés, l’avaient fait aussi de leur plein gré. Les Chuunins et Jonins, eux c’est une autre histoire. Je considère qu’ils ont démontré assez de qualité pour être promus. Par conséquent, ils sont en phase avec le système.