Aujourd'hui, il faisait beau. Aujourd'hui, Ema était heureuse. Le livre qu'elle lisait, dont le héro Koishi, fut sauvé par Aiko, était terminée. Elle avait lu tous les livres qui étaient sorti. Le bouquin final avait été splendide. Koishi avait enfin retrouvé son frère, puis Aiko avait enfin réussi à avouer ses sentiments. Il était temps. Ce n'était pas le meilleur bouquin, mais Ema l'avait tout de même apprécié.

Elle avait lu toute la matinée, dans son fauteuil, sirotant son thé, sur la terrasse. Baignée du Soleil et câliner par le vent de Suna, cela avait été un moment fort sympathique. Pourtant, elle devait s'occuper à autre chose à présent. Elle avait voulu rejoindre Ogami pour s'entraîner, mais elle ne savait pas trop où ce gredin était. Il avait reçu dernièrement une nouvelle maison, donc n'était plus au Midorhato. Ema n'avait absolument aucune idée d'où était cette nouvelle maison. Du coup, elle irait s'entraîner seule, espérant tomber sur le jeune homme par hasard.

Elle s'était déjà douchée, il ne lui restait plus qu'à s'habiller. Elle avait traînée toute la matinée comme une vieille mamie, ce qu'habituellement, elle ne faisait pas. En compensation, elle mettrait les bouchées double à l'entraînement. S'étant apprêtée pour son entraînement, la belle Kunoichi prit avec elle quelques affaires, comme des fruits, une serviette et une gourde qu'elle remplissait d'eau. Elle prit le tout dans ses bras, retournant dans sa chambre, cherchant son sac pour tout y regrouper. Elle posa son sac sur son bureau après l'avoir ramassé, puis y mit les affaires dedans et enfin le referma. Tout en faisant cela, par méchanisme, Ema avait une belle vue de sa fenêtre sur la ruelle en face. Elle se souvenait alors que son Senseï habitait tout à côté. Mais celui-ci l'avait abandonné il y a de cela quelques mois. Il était parti sans prévenir, comme sa mère. Cette pensée la rendit triste, au point que son entraînement n'allait pas être si effectif que cela. Pourtant, Ema devait y aller et devenir plus forte, pour elle, pour qu'elle puisse aider ses amis.

Remotivée et confiante, elle sortit de sa maison.
Elle jeta un dernier coup d’œil à l'appartement de Kibō, puis s'en alla en direction du Midorhato. Seulement, alors qu'elle regardait à travers les vitres de la maison de son Senseï, Ema aperçut un ombre.

* Un cambrioleur? À Suna? *

Ni une, ni deux, Ema courut vers l'appartement de Kibō, voulant protéger la propriété de son Senseï, qui malgré sa trahison était toujours autant important pour la Kunoichi. Elle ne connaissait absolument pas l'intérieur du bâtiment, ainsi Ema n'eut d'autre choix que de sauter et escalader jusqu'à la fenêtre où elle avait vu l'ombre. Sans doute que la présence d'Ema ferait fuir le petit impudent qui avait osé pénétré dans l'habitacle de son maître.

Mais alors qu'elle arrivait à la fenêtre, et qu'elle essayait d'y apercevoir le suspect, elle se retrouva face à face à... Kibō.

" Que fais-tu Ema ? "

Ses mots raisonnèrent dans la tête d'Ema.

*Qu'est-ce que je fais?* pensa la jeune femme indignée.

Et toi ! Qu'est-ce que tu fais !? Pourquoi t'es là ?! Et presque nu! Je te prenais pour un cambrioleur! dit-elle, agressive.

Ema, sans-gêne, entra dans l'appartement par la fenêtre.

Qu'est-ce que tu fabriques ici, comme si de rien était. Tu es parti depuis presque un an et c'est comme ça que tu fais ton retour? C'est quoi ce bordel?! Tu nous as abandonné et tu me demandes ce que je fais, moi ?!

La Kunoichi était vraisemblablement, en colère. Cela faisait sept mois que Kibō était parti, sans préavis et sans nouvelles. Du jour au lendemain, il avait abandonné Ema, elle qui n'avait que lui et Ogami. Rien, sans messages, sans prévenir, il était juste parti.
Elle n'avait pas changé, au contraire, elle était toujours aussi respectueuse, mais la colère avait pris le dessus. Les premiers mois avaient été dur. Elle s'était sentie abandonnée. Pourtant, elle n'avait laissé rien paraître, les émotions ne devaient se retranscrire sur le visage d'un shinobi, peut importe les circonstances. Pourtant, en le voyant, là, comme si de rien était et comme si c'était Ema la mauvaise, la jeune femme ne put se contenir. Tout allait éclater, sa colère, sa tristesse, son mécontentement.

Et c'est quoi cette manière de me parler, si froide et si lointaine?! Tu me prends pour une espionne? Ah mais tu me dirais, je suis l'élève du traître qui est parti je ne sais où sans prévenir personne, même pas sa propre élève!

Oui, elle se répétait beaucoup. Elle était dans tous ses états.

Et qu'est ce que tu fais torse nu dans cette maison? Tu es là depuis longtemps? Et tu ne me préviens même pas!

Ema gesticulait dans tous les sens. Elle ne pouvait se résoudre à regarder Kibō dans les yeux de peur de voir toute sa rage emmagasiner disparaître en un coup. Elle était prête à pleurer à tout moment. À vrai dire, Ema ne désirait qu'une chose, qu'il s'excuse et la prenne dans ses bras. Mais il était trop Kibō pour le dire ou le faire...

*Quoi?*




Ema s'arrêta de parler. Au moins, c'était efficace.
Son coeur fit un bond dans sa poitrine. Elle était choquée.

Moi? Une espionne?... Tu as donc si peu d'estime pour ton élève?! Tu as donc si peu d'estime pour moi ?!

Ca y est. Les larmes coulèrent. C'était l'insulte de trop.

Tu sais Kibō. Pendant un moment j'ai cru que je pouvais compter sur toi. Vraiment. Mais je ne sais même pas si j'ai encore envie de compter sur toi. Je t'ai toujours été loyale et obéissante. Et voilà que je dois me mettre à nu devant toi pour que tu me crois? Soit.

Ema de déshabilla. Gilet en soie, haut, pantalon, armures, chaussures, bijoux. La totale. Elle fit un tour sur elle-même, remontant ses cheuveux qu'elle avait détaché.

Voilà. T'es content? Si c'est ce qu'il faut faire pour que tu ne repartes plus jamais sans me prévenir, et pour te prouver ma loyauté, voilà. C'est fait. Pas un seul micro, rien du tout. fit-elle en lâchant ses cheveux.

Elle plantait son regard plein de rage dans ceux de Kibō. Elle lui tenait tête, droite, et puissante pour une fois. Finalement, elle avait peut-être changée après tout.

Elle s'approcha de lui, jusqu'à être nez à nez, son regard toujours plus grave.

Et quoi maintenant? Tu vas me demander de me trancher les veines pour savoir si je suis de ton côté?

Ema était bouillonnante de rage. Des larmes de colère roulaient sur son visage à présent. Les règles de bienséance, elle s'en fichait éperdument. Elle voulait que Kibō arrête de jouer la victime. Elle voulait des excuses. Elle voulait de la reconnaissance.

Tu sais que je le ferais. Mais je peux te le prouver si tu le souhaites.

Ces paroles sortaient de sa bouche comme une revendication. Elle était l'élève de Kibō, pas une vulgaire espionne. Tout en finissant sa dernière phrase, elle créa une lame de Shotôn qu'elle amena dangereusement vers son poignet, prête à tout.

Ca y est. Il avait compris la mesure de la loyauté d'Ema.
Ema se rhabilla. Toujours offusquée qu'il ait remis en question l'obéissance de son élève. Il était parti, comme un coup de vent, et était revenu, comme un brigand. Sans prévenir.

La petite Kunoichi s'enfichait éperdument de dévoiler son corps ainsi. Même si cela aurait pu paraître... étrange, même absolument étrange, pour une tierce personne de voir cette scène, Ema se devait de le faire. C'était soit se dévoiler, soit lui coller ou soufflet en plein visage et ne plus le revoir. Elle avait envisagée la deuxième hypothèse, mais ne voulait se risquer à voir Kibō repartir. Encore et pour de bon. Si personne ne lui montrait un tant soit peu d'estime, il repartirait sûrement. Après tout, les gens le voyaient comme un traître à son pays, ce qu'Ema savait être faux.

Soupirant, émotionnellement épuisée, elle se laissa tomber sur le lit de la pièce. Puis s'essuya le reste de larmes sur ses joues. Revoyant la scène dans sa tête, Ema eut honte. Elle s'engouffra la tête dans le lit.

* J'aurai simplement du partir. *

Elle regrettait l'enchaînement des événements. C'était tellement idiot. Mais Ema désirait montrer l'importance que Kibō avait pour elle, mais pour toutes les personnes vivants à Suna. Il était important pour la communauté. Et si Ogami voyait Kibō repartir une nouvelle fois, il aurait sans doute également du mal à gérer la chose.

Le comportement qu'elle avait affichée était très... discutable. Elle devait s'excuser. Leur relation Senseï et élève en prendrait un coup ou alors une confiance mutuelle se bâtirait. Le temps le dira.

En sortant son visage des draps du lit, les yeux rougit d'Ema virent son Senseï. Elle se releva rapidement. Celui-ci n'avait rien à se mettre et désirait faire des achats avec Ema. Cela lui paraissait étrange, mais ils devaient passer du temps pour oublier ce qu'il s'était passé durant ces derniers mois.

À la suite de ses dernières paroles, Ema se courba, très bas. Tout en étant dans cette position, elle s'excusa.

Pardonnez mon comportement. Je...

Ema ne trouvait pas les mots, mais elle savait qu'il comprendrait. Ema avait forgé deux liens forts dans Suna. Ogami et Kibō. L'un d'eux l'avait abandonné. Il était parti en coup de vent, sans qu'Ema puisse le remercier après leur entraînement au QG du Midorhato, et depuis aujourd'hui, elle n'avait plus aucune nouvelle. Et lorsqu'elle en demandait, personne ne savait ou cela était confidentiel. Pendant un moment elle le pensait mort.

En vous voyant ainsi... Être de retour, sans me prévenir, comme si de rien était... Je...

Son coeur lui faisait mal. Elle n'aimait pas être abandonnée, c'était un sentiment qu'elle avait déjà expérimentée avec sa mère. Et son père. Même si ce n'était pas de leur faute. Sans doute Kibō avait-il lui aussi eu des problèmes. Ema n'en rougit que de plus belle, se sentant honteuse.

J'éviterai à l'avenir de réagir de la sorte , promit-elle, yeux à terre. Et je serai honorée de vous accompagner , finit-elle se relevant enfin.

Il fallait encore du temps avant qu'Ema puisse prendre conscience du retour de son Senseï et encore plus de temps pour qu'elle puisse lui refaire confiance.

Après s'être habillé, très sobrement, et être arrivé à destination de la première boutique, Ema fut intriguée par la question.

" Sinon, comment vas-tu ? Qu’as-tu fait durant mon absence ? "

Le pensait-il vraiment ou était-ce juste une manière de politesse employée. Était-il sincère?

Je vais bien. Je me suis beaucoup entraînée avec Ogami et ait également faites de nombreuses missions. J'ai aussi rencontré de nouveaux Shinobis et Kunoichis.

Et vous?

Cette question, Ema la dite en regardant son maître droit dans les yeux. Elle désirait pleinement savoir pourquoi il avait été absent et ce qui avait bien pu lui arriver pour qu'il soit aussi froid et soupçonneux. Après tout, on ne demande pas à quelqu'un de se déshabiller pour être sûr qu'il ne soit pas un espion si quelque chose ne s'était pas produit au préalable. Quelque chose qui pouvait mettre Kibō en cause dans son propre village.

Tout en posant cette question, ils étaient entrés dans ce magasin qu'Ema n'avait encore jamais vu. Après tout, elle n'avait pas fait d'emplettes vestimentaire depuis un très long moment. Et au vu des prix, elle ne serait jamais venu dans ce magasin. Même si elle avait l'argent légué par sa mère qui était une très grosse somme, elle préférait s'acheter des armes et équipements plutôt qu'une cape en fourrure. En fourrure? Avec se soleil? Ema avait du mal lire. Mais cela la désintéressait au plus haut point. Elle attendait la réponse de Kibō, qu'elle avait du mal à appeler SenseÏ à vrai dire, tout en sachant qu'il éluderait la vraie réponse.

Elle attrapa un pantalon noir et le tendit à son Senseï. Elle n'avait aucune idée de la taille ni de la longueur du Shinobi et encore moins du vêtement. La pantalon paraissait juste beau et confortable. Elle arbora un joli sourire en lui tendant l'habit. Malgré tout, elle était très heureuse et comblée de revoir Kibō.

Comme à son habitude, Kibō avait été froid, dur. Ema n'était plus surprise. Elle regarda son Senseï avec dédain. Elle voulait lui dire à quel point il avait été égoïste et à quel point il continuait de l'être en agissant comme si il était seul au monde. Mais elle n'en fit rien. Elle n'avait pas envie de faire ce pas. Elle avait déjà beaucoup fait aujourd'hui, pour si peu de reconnaissance.

Contre toute attente, le pantalon lui allait. Il le prit, sans chercher plus, puis tous deux sortirent du magasin. Alors qu'Ema essayait tant bien que mal de ne pas vomir son amertume sur son Senseï, Kibō, lui, posa une question des plus inutiles à sa jeune élève. Ema, prise de court par une question si absurde, mit bien quelques secondes à répondre à Kibō. Peut-être n'avait-elle pas bien entendu? Ou bien voulait-il changer de conversation...

Je ne connaissais pas et ne connais toujours pas votre taille.

Comme son compagnon, elle fixait la route, droit devant elle. Interloquée par cette question et son air si bizarre. Avait-il été à ce point brisé par les gardes de Suna lors de son retour qu'il n'osait plus être lui-même? Ou bien avait-il changé? Était-ce à cause de ces Samui? Oui, Ema connaissait cette histoire. Après tout, cela faisait sept mois qu'il était parti, elle avait bien du chercher des réponses, non? Bon, elle ne connaissait pas la vraie version des faits, bien entendu. Elle savait simplement qu'il était aller voir les Samui ou peu importe leur nom. Qu'avaient-ils bien pu faire à ce Kibō... Ema bouillonnait de questions. Pourtant, maîtresse de son esprit, elle ne laissa rien paraître, et encore une fois, se retint de poser ses questions. Après tout, il n'y répondrait pas. Et puis Ema n'avait pas envie de parler pantalon ou beau temps. De ce fait, elle resta muette. Seul était visible son mécontentement et son amertume.

L'avenir de la relation de Kibō et son élève était entre les mains du Shinobi, lui seul devait se reprendre en main et arrêter d'éloigner de sa vie les personnes qui tiennent à lui.

Ema ne comprenait pas à quoi jouait Kibō, mais celui-ci désirait ou donnait l'impression de vouloir arranger les choses entre les deux personnages. Lui tenir la main étant quelque chose de nouveau. Jamais elle ne l'avait touché. Et après ce qu'il s'était passé dans son appartement, Ema rougit sans pouvoir s'arrêter.

Il l'avait conduit devant un marchand de glace qu'elle n'avait encore jamais vu. Elle ne passait que rarement dans cet endroit. Regardant les parfums proposés, le ergard d'Ema se posa sur le parfum noix de coco. Son parfum préféré. Quelle magnifique idée de passer par là, se disait-elle. Bien entendu, son Senseï ne pouvait connaître ce parfum, ainsi elle continua la phrase de son maître tout naturellement.

...à la noix de coco, s'il vous plaît.

Finit-elle dans un sourire radieux.
Elle regarda Kibō, tout en souriant. Par simple politesse ou par amitié, elle-même ne savait pas.

Assis, voilà qu'il devenait bavard.

Oui, toujours. Bien que je n'ai toujours pas les capacités nécessaires. Ogami m'aide beaucoup pour cela.

Elle aurait bien rajouter, lui au moins, il était là, cependant, elle ne voulait pas jeter sa clère à la figure de son maître, par respect et par ignorance. L'on ne partait pas du village sans une bonne raison.

Faites-vous toujours parti du Kakumeigun?

Sa question était aussi innocente que manipulatrice. Elle voulait réellement savoir si son escapade ne lui avait pas coûté sa place, mais elle désirait aussi savoir, par cette réponse, si il son voyage avait été ordonné par le Kage ou si cela était un choix personnel. Elle le regardait, attentive, tout en goûtant la glace. En oubliant presque les bonnes manières, Ema se rattrapa rapidement.

Merci pour la glace !

Ainsi Kibō ne faisait peut-être plus parti du Kakumeigun? Cela décevait Ema, cependant elle surmonta ce sentiment rapidement. Ce n'était pas pour lui qu'elle allait au Kaku, à moins que? L'idée de rejoindre cette prestigieuse organisation lui était venue après qu'elle ait eu vent de l'implication de son Senseï à ce niveau. Peut-être avait-il été le déclencheur d'une telle passion. Rien que de penser cela, Ema s'en voulait. Elle ne désirait plus être proche de Kibō et encore moins le prendre pour modèle dans sa vie de futur Shinobi, et pourtant... L'envie brûlante de rejoindre le Kakumeigun la consumait toujours...

La glace tendu vers elle chassa ses pensées rapidement. Elle pensait qu'il lui proposait de goûter, mais ce dernier enleva simplement son haut pour lui montrer le sceau tatoué sur son corps. Ema s'en fichait éperdument. Il n'avait qu'à pas partir... Encore une fois, Ema voulut se frapper de penser une telle chose. Un Shinobi d'une telle grandeur ne pouvait avoir quitté le pays pour une raison banale. La curiosité la rongeait tel l'acide mangeait le fer. La jeune Kunoichi regardait le sceau, sans le regarder. Son regard était absent, trop occupée, plongée dans ses pensées.

Elle fut extirper de ses pensées en entendant le mot "entraîner". Cela faisait tellement longtemps depuis la dernière fois. Elle adorait s'entraîner avec Kibō. Son excitation se fit ressentir rapidement. En effet, Ema se leva d'un coup, prête pour de l'action. Elle appréciait sa glace, avec beaucoup de passion, cependant l'entraînement passait avant tout.

Et puis, si il n'y avait pas d'entraînement, Kibō ne servait à rien, ou du moins, ne me serait plus utile.

Puis, elle se figea, abasourdie par ce qu'elle venait de se dire.

...si il n'y avait pas d'entraînement, il ne me serait plus utile.

Sa réaction l'avait choqué. Abasourdie par ses propres pensées, elle resta un moment idiote.

Depuis quand suis-je aussi méchante et froide. Son départ m'a peut-être vraiment affecté après tout... se disait-elle, regardant Kibō intensément.

Se torturant l'esprit, Ema finit par éjecté toutes ses questions et pensées mauvaises. Après tout, Kibō ne lui devait rien. Pourquoi était-elle si énervée? Pourquoi lui en voulait-elle tellement? Certes, lui et Ogami avaient été les seuls amis d'Ema pendant un long moment, et même si aucun des deux hommes ne le comprennaient, Ema était extrêmement attaché à eux. Surtout à son Senseï, à vrai dire. C'est lui le premier qui l'avait accepté en tant qu'élève et aidé.

Alors qu'elle le regardait encore, son regard froid, lointain et surpris, se métamorphosa en un regard doux et chaleureux, alors que les commissures de ses lèvres s'ouvrirent afin d'illuminer le visage d'Ema d'un sourire.

Aucun signe de respect, ni même de merci n'aurait pû montré à Kibō à quel point Ema était reconnaissante de ce qu'il avait fait pour elle. Pourtant, même si Ema désirait le remercier, ce sentiment d'amertume et de colère habitait toujours la jeune fille. Peut-être était-ce de l'orgueil ou de la fierté, mais Ema ne pouvait se résoudre à lui montrer un quelconque signe de respect, obéissance ou amitié. Elle était blessée. Elle lui en voulait toujours, et allait le lui montrer lors de ce fameux entraînement...

Son sourire disparut immédiatement après avoir apparu, replongeant le regard d'Ema dans une brume froide et emplie d'amertume.

Après vous, lâcha-t-elle, penchant légèrement sa tête en signe d'accord. Allons-y, nous entraîner...