RP d'apprentissage.

Je ressentais un besoin énorme de progresser dans mon ninjutsu et dans l'art de mon clan. Je savais déjà que le clan Yamada possédait nombre de techniques secrètes, toutes plus redoutables les unes que les autres. On m'en avait déjà appris quelques unes, mais il fallait toujours aller de l'avant. Ma dernière mission avec Eichi-sensei m'avait fait comprendre cela. Le monde n'était pas une partie de plaisir, et les ennemies qu'on s'y faisaient se montraient souvent sans pitié une fois le combat engagé. Des gens se montraient cruels, n'hésitant pas à piller, voler et kidnapper des personnes sans se soucier du mal fait à leurs proches. Ces gens habitaient ce monde tout comme moi et il fallait faire avec. C'était une réalité que la vie en village semblait m'avoir fait oublié alors que je me rappelais en avoir pleinement conscience lorsque le clan Yamada vivait en nomade et parcourait le désert. Plus d'une fois nous avions été attaqués par des gens malhonnêtes et les aînés défendaient alors les plus jeunes dont je faisais irrémédiablement partie à l'époque.

La veille j'avais été demandé directement à Kioshi, dans sa tente, de bien vouloir m'entraîner et m'apprendre une nouvelle technique. Il pouvait bien faire ça en tant que mon cousin. Nos pères étaient frères, nos deux familles au sein du clan étaient liés par un même ancêtre que malheureusement je n'avais pu connaître. Si j'étais venu voir mon cousin avec cette requête, c'est que je préférais m'entraîner avec lui plutôt qu'avec mon père. Ce dernier souffrait dernièrement du souvenir de la mort de ma mère qui revenait le hanter plus férocement. Il m'avait même avoué lors d'une discussion nocturne, cacher une grande colère envers les dirigeants du village qui avaient envoyé Nako, ma mère, à sa propre mort. Cette colère je la refoulais aussi car je l'avais ressenti moi aussi. C'était cela qui m'avait fait redoublé plusieurs fois l'examen de genin. Je n'avais pas les détails quant à moi de cette mission qui l'avait tué. Mais je savais que l'ordre n'avait pas dû être des plus facile. Cela avait été une mission importante selon les dires de mon père. Presque à sens unique. Et maman avait été forcée d'y participer. C'est justement quand nous avions parlé de ça, que j'appris de la bouche de mon père que ma mère faisait alors partie du Kakumeigun en tant que Jônin. Cela m'avait jusqu'alors été caché. Lui n'avait pas choisi cette voie. Pour cette raison, comme je suivais les traces de ma mère par honneur, le Kakumeigun m'intéressait. Je voulais en apprendre plus sur le passé de ma mère que je ne connaissais pas. Mais avant d'y arriver je devais déjà progresser. Progresser pour atteindre le grade de Chûnin. Pour le moment je n'étais qu'un genin et mon entraînement dans l'équipe d'Eichi-Sensei ne faisait que commencer. Que le chemin soit long ne m'inquiétait pas car j'allais tout faire pour le raccourcir.

J'avais donc rendez-vous avec Kioshi aux terrains d'entraînement pour débuter mon apprentissage. Je savais déjà que ce ne serait pas une partie de plaisir. Même si je ne savais pas encore comment c'était d'être son apprenti, car ce serait la première fois. De la même façon je n'avais aucune idée de la technique qu'il allait m'apprendre. On avait juste convenu de ce rendez-vous. Je décidai d'arriver bien en avance pour ne pas me faire avoir par la montre. C'était un entraînement important pour moi mais seulement parce que je voulais avancer dans mes objectifs. Certains auraient sauté de joie de recevoir un entraînement de Yamada Kioshi qui n'était plus n'importe qui puisque que chef éminent du Kakumeigun, et aussi chef Yamada depuis quelques semaines. On pouvait donc dire que c'était un honneur en soit. Mais me concernant, Kioshi était avant tout mon cousin et mon sang. Je me rappelais encore de quand il n'était rien de tout ça et juste un Yamada. Juste mon proche cousin.

Je patientais donc en appréciant le soleil tapant sur ma peau et le vent chaud caressant mon visage. La journée s'annonçait encore chaude et ensoleillée. Je m'amusais à malaxer du chakra et de la chaleur avec mains en attendant.

Kioshi arriva et m'enserra dans ses bras à la manière des Yamada. C'était signe que nous étions particulièrement proches en tant que cousins. Je stoppai donc mon jeu de manipulation du chakra et de la chaleur. J'étais content qu'il ne me fasse pas attendre plus que ça pour me dispenser un entraînement. Rapidement il m'appela "cousin" et me demanda ce qui m'avait poussé à lui demander de m'enseigner. Je haussais les épaules par réflexe. Et il m'informait ne rien connaître en fûton.

" Y a pas de soucis pour le fûton, j'en fais mon affaire. J'aimerais développer mes compétences de Yamada. Gagner en maîtrise. Honorer nos ancêtres. Alors j'ai fait appel à la famille proche. "

Alors il me posa une question par rapport au dicton de notre clan. Celui que nous connaissions tous et qui traversait les générations. Je le regardai :

" Il n'y a pas qu'un seul soleil. "

Je marquai une pause et pesait mes mots pour la suite. Sa question devait avoir un rapport avec l'entraînement. Dire ce que ça signifie pour moi. Il était le premier à me poser cette colle, même si j'avais déjà eu quelques bribes de conversations sur notre histoire avec mon père.

" Je dirais que chaque Yamada est un soleil à lui même. Mais que chaque soleil doit savoir faire profiter de sa lumière et de sa douce chaleur aux autres. Aux membres du clan dans un premier temps, historiquement. Et par extension au village de Suna duquel nous faisons parti maintenant. "

J'avais dit ce que je pensais. Et je ne pouvais qu'attendre sa réaction quant à ma vision de notre dicton clanique. Je pouvais bien sûr me tromper. J'écoutais donc et prenais connaissance de ce qu'il pouvait m'apprendre de plus. Je n'étais pas contre un peu d'histoire et de culture. Les bouquins, la bibliothèque et les librairies étaient des choses ou des endroits dans lesquelles j'aimais me réfugier et piocher plein de choses utiles ou non.
Je pris ensuite l'initiative de la parole pour informer mon cousin sur mon parcours de shinobi.

" J'ai intégré l'équipe de Wada Eichi. Dans celle-ci il y a un certain Nishouri Emishi avec lequel j'ai pu passer un cap dans le travail d'équipe. Mais j'aimerais progresser pour améliorer ça et le compléter. Aussi parce qu'en mission j'ai pu voir que ça ne rigolait pas et qu'il fallait savoir agir de manière réfléchie, en plus d'avoir connaissance de ses compétences, de celles de l'ennemie, de ses alliés, et du terrain. "

Je marquai une pause.

" Entraîne moi Kioshi, c'est pas tous les jours que je demande de l'aide car c'est déprimant. Mais tu es la famille. "

" Oui mais il est souvent occupé et peu pour moi... "

Je venais de faire comprendre que ça ne m'enchantait guère de m'entraîner avec mon père que je côtoyais déjà bien assez chaque jour quand il n'était pas en mission quelque part. Kioshi m'annonça bien connaître mon sensei, je me disais que c'était normal vu qu'ils étaient jônin. Ils devaient travailler ensemble. J'avais souris quand il me disait que ce qu'il allait m'apprendre me servirait dans mes entraînements avec Eichi. Mon point faible c'était certainement le taïjutsu, ça je le savais. Alors que la plupart des yamada s'orientaient vers ce style de combat pour y mêler notre contrôle de la chaleur, moi ce n'était pas trop mon truc de foncer dans le tas pour faire mal. Et pourtant c'était le cas de mon sensei...

C'est alors qu'après avoir donné mon interprétation de notre dicton au cousin, celui-ci y rajouta une part de mythe. Il me rappelait que le premier Yamada avait asséché les eaux pour faire naître les continents. Ce fait, ou cette légende, illustrait la puissance que pouvait atteindre les membres de notre clan.
Ensuite il fit baisser la température si bien que je commençais à grelotter. La différence de température était fulgurante et je n'aimais pas le froid. Je préférais le loin le velouté de la chaleur et du soleil qui venait m'envelopper et dans lequel j'étais en confiance. Je le sentais venir avec sa mise en situation, ou bien était-ce un test ? Il ne se fit pas prier pour m'annoncer les règles du jeu. Je ne pouvais donc pas maîtriser l'air ambiant pour faire remonter la température mais devais plutôt me concentrer sur mon propre corps. Devenir un soleil moi aussi. Mes dents se serrèrent. J'avais des bases avec mon propre corps, quelques techniques, mais moins compliquée que l'intention de devenir un soleil. Nous étions prétentieux nous les yamada.

Mon esprit se concentrait sur chaque partie de mon corps, essayant de le faire monter en température. Mes mains n'eurent aucun mal à devenir brûlantes car j'avais l'habitude avec elle. Mais un tetsui entier c'était une autre paire de manche. Mon but était de réchauffer l'atmosphère comme un soleil le ferait, grâce à mon propre corps. Des pensées m'envahirent. Les périples vécus avec mes parents et mon clan. La volonté, le courage, la dureté de ma mère, mais aussi son côté extrêmement chaleureux avec les personnes proches à son coeur. De l'autre côté la droiture et la volonté de bien faire de mon père, sans oublier sa légèreté et son humour dans certaines situations. De ce mélange ne pouvait ressortir que du bon.

Doucement mes bras entiers devinrent brûlants, le bas de mes jambes aussi. Un léger aura commençait à se faire voir à ces niveaux là. Mais je devais aller plus loin. Le reste de mon corps était toujours prit d'assaut par le froid crée par Kioshi.

" Bordel. C'est pas assez chaud... Je dois devenir un soleil. Je le dois ! "

Je continuai d'essayer, je devais gagner le reste de mon corps avec cette chaleur et ensuite la faire briller et la propager. Il me semblait que c'était ça le truc.

Franchement je forçais encore et je sentais que mon corps chauffait un peu plus. Pourtant ce n'était pas suffisant. C'est pourquoi mon cousin m'offrait ses conseils. Je l'écoutais concentré. C'était marrant car je ne maîtrisais pas non plus le taïjutsu. Et Kioshi disait utiliser cette technique pour effrayer ceux qui en faisaient leur spécialité. J'acquiesçai donc à cela puis pris un air gêné quand il annonça que pour le moment il pouvait très bien me frapper et s'en sortir indemne.
C'est alors que j'eus le droit à une démo. Sous ses pieds, les grains de sables devinrent du verre en fondant.

" Pas mal ça... " ajoutai-je.

Ensuite, cousin me conseilla la méthode des sentiments. Passer par eux plutôt que par la réflexion. Je n'avais pas vraiment l'habitude de ça en temps normal. Mes sentiments j'avais pour habitude des les refouler pour ne pas les laisser paraître aux yeux des autres. Ainsi je ne laissais pas la colère de la perte de maman prendre le dessus.

" Tu veux que j'essaye de la colère Kioshi ? "


Je fermai donc les yeux et me forçait à penser à mon enfance avec ma mère encore vivante. Sans doute la période la plus heureuse de ma vie. Puis maman était rentrée dans les effectifs du Kakumeigun une fois le clan ayant rejoint le village. A cette époque Kioshi n'était pas encore le chef de ce service. Il en était à une autre étape. Je ne savais même pas qui le dirigeait à cette époque mais le fait est que ma mère avait péri lors d'une mission. C'était il y a sept ans. Sept ans déjà. L'époque de la guerre contre Konoha. Suna avait vaincu, mais ma mère n'était pas revenue. Et je savais, pas officiellement, qu'elle avait été affectée à une mission sans retour. Mais pourquoi ?
Ces pensées et ces images firent monter la température de mon corps tout entier.

" Dans ce cas... je tiens à toi tu le sais, tu es ma famille, mon sang et mon cousin. Mais est-ce que en tant que chef du Kakumeigun tu sais quelque chose sur la mort de ma mère ? "

Je serrai les poings et la température montait encore. Je ne pensais plus à rien d'autre qu'à ce mystère autour de sa mort qui me mettait hors de moi. Les questions étaient de savoir pourquoi elle avait accepté la mission ? Quel était son ordre ? Tout ça fit monter la colère.

" Tu dois bien avoir accès aux rapports de missions et à tous les ordres donnés depuis des lustres ?! Pourquoi Maman est allé mourir en mission ??!! "

Je sentais alors que mon corps atteignait une température jamais atteinte. Que le sable se transforma en verre sous mes pieds. Je regardais ma main d'abord puis l'ensemble de mon corps qui pouvait maintenant brûler n'importe qui ou n'importe quoi. L'espace d'une quinzaine de secondes ce fut bon puis la température redescendit progressivement.

hrp:

Pendant que mon corps jouait le rôle d'un soleil à mon échelle, un parmi les autres autres Yamada, j'entendais la réponse de mon cousin par rapport à ma mère. Des mots qui surent m'intriguer plus que m'apaiser. Ils suscitaient bien des questionnements en moi auxquels je ne pouvais pas répondre. Elle avait fait ça pour moi ? Qu'est-ce que ça voulait dire ça au juste... C'était ce qui avait stoppé mon élan de température. Avec des grands yeux je demandais :

- Comment ça ?

Il avait l'air de savoir des choses. Cependant il jouait l'aîné détenteur d'une vérité encore inaccessible à mon niveau. C'est ce qu'il me donna en guise de réponse. Quand je saurais m'en montrer digne, attendre encore, toujours attendre. Devenir un vrai Yamada. Ses mots résonnaient dans ma tête. Je m'en souviendrai encore dans dix ans. Maintenant c'était sûr il savait ce que je voulais savoir. Mais alors quoi ? Je n'allais pas menacer mon cousin de sang pour lui arracher l'information. C'était contre mes valeurs même si je tenais du fond de mon coeur à découvrir ce qu'il s'était vraiment passé. Pour moi et pour mon père. Il y en avait marre de ce mystère de la mission suicide qui avait tué ma mère et ruiné une vie heureuse. Je savais pertinemment que papa cachait une tristesse derrière son air de faux sérieux un peu comique.
Kioshi me laissa donc sur ma fin et s'en alla après avoir redonner à la température sa normalité et m'avoir dit que je pourrai maîtriser la technique seul avec de l'entraînement. Je soufflais de lassitude comme à mon habitude, à la fois amusé par cet air de shinobi désabusé et sérieux qui faisait l'homme qu'était mon cousin.

- On se reverra oui... Merci quand même.

J'attendis tranquillement qu'il disparaisse de la zone. En repensant bien sûr à tout ce qu'il m'avait dit aujourd'hui. Résulat : soleil, chauffer, devenir un Yamada, colère pas bien. Kioshi témoin numéro un et détenteur de l'info qui pouvait changer ma conception de la vie. Quelle drôlerie quand on y pensait.
L'enquête ne faisait que commencer. Dans quelques jours je maîtriserai cette technique, serai plus fort, j'aurai aussi méditer sur les propos de Kioshi. Maintenant qu'il était parti et que j'étais tranquille je reprenais mon entraînement en douceur. Je faisais jouer mes sentiments pour devenir un soleil en m'efforçant de les refouler à chaque fois. Progressivement il fallait que je parvienne à devenir un soleil dans le calme et la sérénité. Car j'étais le premier à le penser : toujours faire appel aux sentiments était primitif et handicapant.